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    La rétro-causalité INTRODUCTION

     

    La rétro-causalité et l'état de nos connaissances sur le temps

     

    Le cerveau mystique: n'est t-on que des paquets de neurones?

     

     

     

     

     (Philippe Guillemant: la physique de demain)

     

     

    Je prend hypothèse de la rétro-causalité avec sérieux, c'est pourquoi je me suis inscrit aux conseils du jour que j'ai commencés, mais qui sont maintenant interrompus. Depuis mon enfance, je suis fasciné par les merveilles de nature. Je suis un passionné de physique quantique, de cosmologie et d'étude des mythes de l'humanité, même si mes connaissances sont très limitées. Ma passion m'a conduit à rédiger un blog pour partager ces goûts. J'y a ai écrit en particulier ma lecture des ouvrages des frères Bogdanov qui m'on séduit (dernier article: l'équation bogdanov) par leur vision très contestée des origines de notre Univers: l'Univers informationnel avec un temps imaginaire est devenu notre Univers avec création de l'espace-temps lors du big bang.  

    Je m'intéresse aussi aux limites de la connaissance avec "ma lecture du livre de Hervé zwirn"La science nous permettra-t-elle un jour de tout savoir? Ne rêve-t-elle pas d'une formule qui explique tout? N'y aurait-il rien qui entrave sa marche triomphale? Le monde deviendra-t-il transparent à l'intelligence humaine? Tout mystère pourra-il être à jamais dissipé? Hervé Zwirn pense qu'il n'en n'est rien.La science, en même temps qu'elle progresse à pas de géant marque elle même ses limites. C'est ce que montre la découverte des propositions indécidables qui ont suivi le théorème de Gödel. Ou celle des propriétés surprenantes du chaos déterministe. Ou encore les paradoxes de la théorie quantique qui ont opposé Einstein et Bohr  en mettant en cause toute notre manière de penser.

    L'analyse de ces limites que la science découvre à sa propre connaissance conduit à poser une question plus profonde: qu'est ce que le réel?Dans mon dernier article dans cette rubrique 6-8) Conclusion la cécité empirique, on trouve (au chapitre d) une application empirique de l'indécidabilité  résultant des théorèmes de Gödel: "La réalité empirique débordera toujours du champ de description théorique et nous ne disposeront jamais d'aucune théorie décrivant et prédisant la totalité de cette réalité."

     

    Je prends connaissance avec plaisir de "la double  causalité" de Philippe Guillement car elle me semble une façon intéressante de considérer le problème de la causalité. En complément aux théorèmes d'incomplétude de Gödel, tout cela pourrait faire émerger un nouveau paradigme de connaissances et une nouvelle vision de la physique quantique et du réel? Cette vision est différente de celle des Bogdanov, mais  ne visent t-elles le même réel? Toutes deux font jouer un rôle clé à l'information et à un temps qui va du temps imaginaire des bogdanov avant le big bang au temps "qui n'est pas notre conception classique du temps "illusoire" dans une réalité unique évoluant hors du temps décrits par Phillippe Guillemant. 


    Mais regardons la vidéo conférence de Philippe Guillemant pour laquelle je donne dans le paragraphe qui suit "ma lecture", ce qui me permet de mieux l'assimiler:

    Qu'est-ce qu'on sait sur le temps aujourd'hui? 

    La Relativité Générale nous dit que le futur est forcément déjà réaliséEn effet, on sait depuis cette théorie, qui a été parfaitement vérifiée expérimentalement, que si pour un référentiel donné deux événements sont simultanés, pour un autre référentiel ils peuvent tout à fait être décalés dans le temps. Il n'est qu'à se référer aussi au voyageur de Langevin plongé dans un champ de gravitation très fort ou qui voyage à des vitesses proches de celle de la lumière (cela diminue le temps et même l'arrête à la vitesse de la lumière). Le  GPS  par ailleurs ne fonctionnerait pas si on ne tenait pas compte des effets relativistes. 

    En physique quantique, la non-localité concerne l'espace, mais aussi le temps. Deux événements (ou deux particules) peuvent être l'un dans le présent, l'autre dans le futur, sans lien de causalité entre eux et mais avoir un lien de corrélation. On parle de causalité sans temps. Le troisième domaine, où le temps est radicalement éliminé est la gravité quantique. à boucles, proposée pour résoudre le principal problème de la physique moderne, l'incompatibilité entre la Relativité Générale et la Physique Quantique. Les physiciens de cette théorie éliminent carrément la variable "t" des équations et considèrent le temps comme "une illusion" d'origine thermo-dynamique, c'est à dire qu'il y a quelque chose entre l'information qui y circule, et que l'on reçoit. 

    On a donc 4 visions du temps. La vision historique consiste à penser qu'il n'y a que le présent mais qui avance peut-être dans "on ne sait pas quoi" . On pense que le passé n'existe plus et que le futur n'existe pas encore. Avec la Relativité on a pensé que le présent existe mais que le futur existe probablement déjà et le passé existe encore. Ensuite il y a la gravité quantique nous fait carrément enlever le temps. Et puis aujourd'hui, on en est à faire vibrer cet espace-là. Tour celà a une forme cylindrique parce que on prend l'Univers tout entier qui a 3 dimensions plus le temps. On enlève une dimension (pour simplifier sur les représentations graphiques). Il reste 2 dimensions plus le temps, ce qu'on représente sous la forme d'un cylindre, un disque (c'est l'espace complet auquel on a enlevé une dimension) qui avance dans le temps, cylindre qui, au départ est un cône qui démarre avec le big bang.

    La question du temps joue un rôle fondamental dans la réconciliation entre la Physique Quantique et la Relativité Générale. Mais l'idée qui commence à venir, c'est que la rétro-causalité pourrait jouer un rôle clé, car, dans ce nouveau contexte, elle n'est plus du tout impensable. En effet, s'il n'y a plus de présent, si le futur est déjà là, le passé encore là, et si en plus tout ça peut bouger, on conçoit qu'il  y a une espèce de symétrie et que la rétro-causalité peut jouer à peu près le même rôle que la causalité.

    Travaux récents sur la rétro-causalité. En 2008, deux physiciens, Holger B. NielsenMasao Ninomiya, ont fait dans Test of Influence from Future in Large Hadron Colliderune publication dans laquelle ils ont expliqué que le futur pouvait comporter des éléments influençant le présent et qui font qu'on ne pourrait jamais atteindre certains futurs .Philippe Gullemand expique que D’après eux "le futur, sans nécessairement être totalement réalisé, pourrait l’être suffisamment pour contenir des “conditions finales”. Lesquelles seraient obligatoirement à prendre en compte dans les modèles physiques permettant de faire des prévisions sur le comportement des particules élémentaires. De telles conditions finales, qui jouent un rôle strictement identique à des conditions initiales mais en remontant le temps, pourraient alors interdire certains scénarios que les physiciens s’évertuent à provoquer par des collisions de particules dans les grands accélérateursD’après nos deux physiciens, ceci pourrait expliquer les étranges pannes qui ont retardé la mise en service du plus grand accélérateur du monde, le LHC (Large Hadron Collider). Devant le caractère assez extravagant de leur hypothèse, on peut se demander si ces physiciens ne se sont pas servi de ces pannes du LHC comme prétexte pour faire passer de façon très remarquée une publication qu’il aurait été difficile d’imposer autrement, c’est à dire sans autre preuve expérimentale. Ainsi, les deux physiciens avaient préparé la terrain dans un papier où ils disaient que dans un certain type d'espace qui pourrait le notre, il n'y a pas d'irréversibilité (principal obstacle à la rétro-causalité). Puis, en 2011, il y a eu un important congrès dans la Silicone-Valley: "Quantum Retro-causation, Theory and Experiment (AIP Conference Proceedings)".  Ces travaux ont en fait été classés dans les para-sciences. Plus récemment en 2014, Huw Price a organisé un congrès qui s'est intitulé: Free Will and Retrocausality in the Quantum World, parce qu'il y a un lien entre le libre-arbitre et la rétro-causalité. Ce congrès a été financé par une fondation New Agendas for the Study of Time. On y trouve des papiers du type: "qui est responsable de la cause en rétro-causalité", "Y aurait-il des prémonitions dans la mesure quantique?", "Pourquoi la physique n'écarte t-elle pas le libre-arbitre?" "Des mesures futures peuvent t-elles affecter le présent." Ce qu'il faut en retenir, c'est que presque tous soulignent l'importance d'apprendre à travailler à la fois avec des conditions initiales et des conditions finales qui impliquent que la rétro-causalité est indispensable. 

    Huw Price y a revalorisé "le zig zag parisien"  c'est à dire la rétro-causalité de Olivier Costa de Beauregard. "Il fait appel à un "zigzag dans l’espace-temps" pour éviter de considérer qu’un objet unique puisse être à la fois présent en deux endroits, d’éloignement arbitrairement grand , de telle sorte qu’il n y ait pas nécessité de transmission d’information d’un de ces endroits à l’autre (position défendue par Bernard d’Espagnat). Cette position, le plus souvent retenue sous le terme de non-localité, est une sorte de passe-passe verbal qui revient à admettre une forme de bi-location naturelle. Ce zig-zag dans l’espace temps implique d’admettre l’existence d’une forme de causalité s’exerçant à contre courant de l’écoulement du temps. Elle a été reprise sous le vocable de " backward causation ". Ce terme a l’inconvénient de comporter une certaine ambiguïté qui pourrait le le confondre avec la boucle de rétro-action décrite en cybernétique : cette dernière n’utilise que la causalité triviale du point de vue du déroulement chronologique.". Tout ceci évite le recours à la non localité et réintroduit du réalisme en mécanique quantique et contredit le principe de l’irréversibilité. Mais elle a été mal comprise par cette confusion avec un rétro-signal,  d'où un rejet lié à la conception classique du Temps et de l'irréversibilité. C'était sans doute un peu trop en avance sur son temps. 

    Huw price a expliqué le lien qui existe entre le libre-arbitre et la rétro-causalité. 

    La rétrocausalité "est une hypothèse discutée en philosophie, en particulier depuis les années 1950, et en physique (en particulier à l'échelle quantique et avec les spéculations, dans les années 1960 et 70, sur les tachyons, qui se déplaceraient à une vitesse supérieure à celle de la lumière)1. En neurologie, la causalité à l'échelle des interactions neuronales, qui est corrélée avec l'expérience subjective du temps qui passe, est contrastée avec des interactions neuronales non- ou anti-causales qui y feraient obstruction2."

    Pour Huw Price, Il s'agit de disjoindre la causalité du sens ordinaire du temps, et donc d'affirmer la possibilité qu'une cause future ait un effet au passé, ou en d'autres termes de remettre en cause l'axiome selon lequel toute cause précède temporellement son effet.

    Selon lui, le libre-arbitre signifie que nous pouvons choisir des conditions finales pour nos trajectoires de vie, ce que les physiciens appellent des variables cachées non locales (voir aussi la conjecture  Cordus) et ici, ce seraient des variables cachées futures. (il n'y pas de causes qui font qu'on va faire une chose plutôt qu'une autre). Huw dit aussi que, pour expliquer le zig zag de Olivier Costa de Beauregard. les variables cachées qui président à nos choix peuvent aussi se loger dans le passé. Enfin, il pose la question: le passé devrait-il être supposé entièrement connaissable (déterminé), des parties du passé sont-elles encore à déterminer physiquement? Il déduit d'une expérience avec des miroirs et des photons, que les dépendances de nos choix peuvent effectivement s'étendre au passé et aussi que le réalisme + la symétrie temporelle des équations de la physique que personne ne conteste + ce qu'il appelle discretness impliquent obligatoirement la rétro-causalité. Ce qu'il appelle discretness c'est le fait qu'un photon traverse un miroir ou bien est réfléchi et là il y a indéterminisme et un choix qui fait intervenir une variable cachée non locale, un hasard non local, qui fait que le photon va d'un côté plutôt que de l'autre. C'est un choix de la nature, c'est ce que les physiciens classiques appelleraient une bifurcation indéterministe. Il pourrait se faire qu'un grand nombre de ces choix, dont on ne sait pas comment ils sont faits, soit indéterminés dans le passé. Ce qui veut dire qu'on pourrait avoir un passé "flou" indéterminé et par exemple en ajoutant un 0 plutôt qu'un 1 on aurait un autre futur (est-ce bien raisonnable?) 


    Suivent dans la vidéo des citations de grands scientifiques: Einstein, Etienne Klein, Thibault Damour, Marc Lachieze-Rey,  Nietzche, Carlo Rovelli, Alain Connes, Antoine Suarez, dont la synthèse est:: une coordination extérieure à l'espace-temps pourrait le faire évoluer hors du temps, dans le futur comme dans le passé, lesquels pourraient s'influencer l'un et l"autre. 

    Mais il y a une anti-thèse: la thèse des Univers parallèles. Pourquoi faire? Pour sauver le déterminisme, c'est à dire l'affirmation qu'il y a une réalité unique dans notre futur qui est mécaniquement parfaitement bien déterminée. Actuellement le déterminisme est malmené par la physique quantique. Comment le sauver? Par un espace-temps impliquant un réglage ultra-fin  (voir Trinh Xuan Thuan,et le réglage fin de l'Univers). Mais pour Philippe Guillemant, cette position beaucoup trop proche du Créationnisme. Actuellement, on essaye de sauver le déterminisme par l'hypothèse des Univers parallèles, même si peu de physiciens y croient réellement. C'est une solution au problème de la mesure quantique: "rappelons rapidement les postulats de la "mécanique quantique dont il est question dans la suite de l'article :

     

    • postulat 5 : postulat de réduction du paquet d'onde

    Le problème de la mesure consiste en fait en un ensemble de problèmes, qui mettent en évidence des difficultés de corrélation entre les postulats de la mécanique quantique et le monde macroscopique tel qu'il nous apparaît ou tel qu'il est mesuré."

    Une réponse est la création d'univers à chaque alternative, que Hugg Everett solutionne par les Univers parallèles. " Cette approche, initiée par Hugh Everett en 1957, prend le parti de considérer que toute la réalité est décrite par le postulat 6, et stipule que le postulat 5 n'est qu'une illusion.Cela signifie que, quand une mesure quantique peut donner plusieurs résultats différents, l'ensemble des superpositions de toutes les valeurs possibles de la mesure coexistent dans un multivers, mais nous n'aurions conscience que d'une seule éventualité car notre conscience (qui est par hypothèse, dans cette théorie, un phénomène purement physique) se retrouve quantiquement intriquée avec un et un seul résultat de la mesure.

    Autrement dit, soit un état quantique |\psi\rangle à mesurer par une observable A, décomposée en un ensemble complet de projecteurs orthogonaux E_i.

    D'après le postulat 5, l'état quantique |\psi\rangle évolue dans un état (aléatoirement déterminé) E_i|\psi\rangle après une mesure par cette observable.

    D'après la théorie des mondes multiples, l'état quantique |\psi\rangle, après une mesure la même observable, évolue en :

    E_1|\psi\rangle|Etat\ de\ conscience_1\rangle + E_2|\psi\rangle|Etat\ de\ conscience_2\rangle + ... + E_n|\psi\rangle|Etat\ de\ conscience_n\rangle

    L'observateur (et la partie de l'univers intriquée avec lui) se « scinde » donc, à chaque fois qu'une mesure quantique peut donner plusieurs résultats différents.

    Il est donc impossible, pour un état de conscience donné, de percevoir l'ensemble des états superposés, pourtant réels d'après cette théorie. Cela donne un sens au postulat 5 qui ne décrit alors pas la réalité, mais une illusion due à notre conscience.

    PMQ1 et PMQ2 sont donc expliqués : l'aspect aléatoire et discontinu (PMQ1) de l'évolution de la fonction d'onde, ainsi que la rupture de linéarité et d'unitarité (PMQ2) n'est qu'une apparence trompeuse et n'existe pas au niveau du multivers.

    Il est important de noter que, bien que faisant intervenir la notion de conscience, cette approche est à distinguer des autres approches faisant intervenir la conscience. Dans la théorie des mondes multiples, la conscience est un phénomène physique qui entre entièrement dans le cadre du postulat 6. Dans les autres approches faisant intervenir la conscience, celle-ci est soit en dehors des lois quantiques, ou décrite par une physique quantique modifiée. On pourrait tout aussi bien parler « d'état de l'appareil de mesure » plutôt que « d'état de conscience ».

    Éléments en faveur de cette approche

    • Cette approche a le mérite d'apporter une réponse claire aussi bien à PMQ1 qu'à PMQ2.

    Éléments en défaveur de cette approche

    • N'apporte pas de réponse claire sur le processus de la mesure en lui-même :
    • À partir de quel moment, et sur quels critères, les projecteurs entrent en œuvre et les univers (et consciences) se subdivisent-t-ils ?
    • N'apporte pas d'explication au postulat 4 (règle de calcul des probabilités)
    • Le nombre inconcevablement grand (voire, d'après d'Espagnat une infinité continue) d'univers parallèles qu'implique cette théorie. L'univers est-il véritablement à ce point « dispendieux » ?
    • Que penser de la multitude d'« alter ego » que possède dans cette théorie chaque individu conscient ?

    Physiciens représentatifs de cette approche: Hugh EverettDavid DeutschJohn Wheeler, DeWitt et Graham

     

    Pour Philippe Guillemant c'est incompatible avec la physique quantique. On a donc le choix  soit avec le créationnisme (un seul espace-temps), soit dans les mondes multiples avec des myriades de doubles conscients (délirant?). 

     

    L'alternative qu'il propose est une réalité unique évoluant dans un espace-temps comme on le décrit normalement, mais hors du tempsPour lui, une fluidité de l'espace-temps, est concevable (cela me fait penser aux fluctuations quantiques ou à de l'incertitude quantique, ou à la dualité onde-corpuscule). On aurait comme une chaîne de causalité dans un futur tourbillonnaire c'est à dire un champ d'informations non encore manifestées (voir le schéma). Il n'y a pas de temps, seulement des champs d'information (déjà présents). En principe il n'y a pas besoin d'une liaison causale avec le présent.Tout peut arriver et au fur et à mesure qu'on s'approche du présent, au centre du tourbillon, on arrive à une seule réalité bien formée, mais si on s'éloigne vers le futur, il y a d'abord de court terme avec des réalités concurrentes qui s'entrechoquent et l'une d'entre elles gagne. Et vers le long terme, les intentions qu'on a, si on n'a pas les moyens, restent dans l'espace-temps mais sous quelle forme? sous la forme de champ morphique? de  psyché quantique  selon François Martin? de Bulles ou archétypes événementiels? On ne sait pas, mais ça peut nous donner une idée de ce que pourrait être le futur, qui est, comme on vient de le voir, un champ d'information non encore manifesté. Mais qu'est ce que c'est? Voilà le problème! Dans notre quotidien, on a une idée de la réalité perçue, qui est rigide. On voit bien que l'espace existe, que le temps existe, mais on ne peut pas imaginer que le futur soit constitué de morceaux de réalité qu'on recollerait. On est dans l'illusion de la matière. Pourtant, faut bien s'imaginer que la réalité n'est absolument pas ce que l'on perçoit. L'espace est comme pixellisé et fractal, il n'existe plus en-dessous de 10 puissance -35 mètres, il est courbe et déformable par la masse (selon la relativité générale), il est troué par les trous noirs et les trous de ver. L'espace peut se réduire à des vibrations électromagnétiques et des ondes gravitationnelles. La matière est une illusion. Le vide est plein d'énergie, c'est à dire d'information (une quantité infiniment plus vaste que tout l'Univers imaginable; voir les article de mon blog l'Univers information 1) et l'Univers information 2). Nous voyageons dans une dimension dont notre conscience se crée une perception et peut ainsi recréer l'information dans le champ d'information dont nous avons parlé. Elle reconstruit le temps et aussi l'espace 3D qui en réalité n'existent pas. Il y a peut-être aussi d'autres voyages.

    Il nous faut donc revoir la notion d'objectivité. Celle-ci consiste à concevoir notre réalité comme commune à l'observation d'un collectif de voyageurs qui puisent de l'information filtrée par leur "cerveau" dans un champ d'information infiniment plus vaste et que l'on connait déjà: "le vide quantique". Deux théories sont concernées: la théorie des cordes et la gravité quantique à boucles, qui, pour le moment apparaissent plutôt contradictoires. On peut en parler de façon intuitive vu leur complexité. La théorie des cordes ajoute 6 dimensions supplémentaires, qui introduit 6 degrés de liberté supplémentaires qui sont en fait l'espace auquel on ne rajoute pas de dimensions mais qui vibre avec 6 degrés de liberté vibratoire de l'espace lui-même. De même pour le nombre de dimensions supplémentaires dont on aurait besoin pour la gravité quantique, on retrouve ce nombre 6. Tout le monde semble d'accord sur ce point. Mais là où tout le monde n'est pas d'accord, c'est qu'en théorie des cordes, ces degrés de liberté vibrent, mais dans le temps. La théorie des cordes permet d'unifier la physique, mais elle "sort" à nouveau un temps complètement figé ce qui pose problème par rapport à ce qu'on a vu. Dans la gravité quantique, par contre, comme on a enlevé la variable temps, les vibrations ne peuvent pas avoir lieu dans le temps. Pour Philippe Guillemant, c'est la gravité quantique qui a raison. 

    Nous vivons dans un espace-temps "élastique" qui vibre dans tous les sens à l'échelle de Planck. Il peut même y avoir des gouttes d'espace qui s'en détachent et cela forme des trous de ver. Nous vivons donc dans une "mer quantique", selon l'expression de Dirac. "On a vu que l'espace-temps était comme un cylindre si on ne représente que deux dimensions d'espace. Dans cette "mer quantique, on avance dans ce cylindre  et on a l'illusion de créer notre réalité future (dans notre physique purement  déterministe et relativiste). Mais la chose nouvelle, c'est que (avec cette métaphore de la "mer quantique"), chaque moment de notre futur, est bien parfaitement défini, sauf peut-être en certaines zones, mais le futur peut changer de position au gré des vagues et des tempêtes quantiques. Et on va voir qu'il y a la possibilité d'une certaine liberté. Il faut que notre "boudin" (tube d'espace-temps) puisse modifier la réalité de façon macroscopique et pas seulement au niveau quantique. En fait l'indéterminisme s'installe très rapidement (voir les détails sur la vidéo et le futur en évolution permanente). comme on va le voir plus loin, NOTRE FUTUR N'ATTEND PAS LE PASSAGE DU TEMPS PRESENT POUR SE REALISERIL EST MECANIQUEMENT CONTRAINT DE PRENDRE EN COMPTE NOS INTENTIONS.

    En conformité avec la gravité quantique, la réalité physique est discrète et plongée dans un univers physique continu, le vide quantique. Dans notre réalité physique observable, tout serait quantifié. Pour en arriver à cette compréhension, il faut bien voir que notre monde objectif est un monde d'information sinon on n'arrive pas à comprendre la mécanique quantique. Il faut comprendre que la causalité est intemporelle, sans temps. De plus, la quantité d'information dans notre Univers est finie (il n'y a pas une précision illimitée des choses, ce qui est en accord avec la principe d'incertitude). Imaginons qu'il y ait une telle précision, cela voudrait dire que n'importe quelle particule, aussi minuscule soit-elle serait associée à une quantité d'information infinie. C'est inconcevable. C'est ce qui se produit dans la physique standard où les équations sous-tendent un Univers de causalité temporelle où chaque objet, particule..., aussi infimes soient-ils s'accompagne d'une quantité infinie d'informations physiques, ce qui n'est pas pensable. Alors comment faut-il concevoir dans ces conditions notre réalité puisqu'elle est faite d'une quantité d'information finie donc avec une densité d'information finie? 

    Nous avons des choses qui vont arriver dans notre vie de façon certaine et par contre il y a des périodes où on n'est pas du tout certain de ce qu'on va faire. Parmi toutes les trajectoires, il y a celles qu'on va suivre à un moment donné avec une forte densité d'information physique. Et pour toutes les trajectoires pour les périodes où on ne sait pas trop ce qu'on va faire, il y a alors une faible densité d'information physique. Par ailleurs, si on part du principe que la réalité n'est pas constituée que de ce qui est observable (et pas seulement observé), le fait d'observer quelque chose fait que, même si personne ne l'observe, il y a tout de même un causalité qui oblige la causalité par défaut à se déployer par décohérence bien au-delà de nos observations. On peut supposer que la superposition d'états (quantiques) est issue d'une faible densité d'information, que l'indéterminisme en physique est un manque ou une perte d'information, que l'intrication est issue de la causalité atemporelle avec la nécessité de conserver l'énergie, que la non-localité apparente vient de la rétro-causalité, que l'irréversibilité apparente vient des myriades de passés multiples possibles. Effectivement l'irréversibilité résulte du fait qu'on ne peut pas reconduire un passé quand on a perdu l'information, mais ce n'est pas parce qu'on ne peut pas le reconduire, c'est parce qu'il y a des myriades de possibilités de retourner dans le passé. La réduction d'états est un gain d'information, l'état réduit est certain. On peut arriver à comprendre l'intrication quantique comme une nécessité puisque la réalité manque d'information (si on réduit un état, il est nécessaire qu'il y ait cette intrication dans le cas d'une réalité atemporelle pour préserver l'énergie et conserver la mécanique)      

    D'où vient l'information issue de la réduction d'état en physique quantique? D'après Roger Penrose, c'est la  la conscience qui réduit les états quantiques, c'est elle qui produit l'information physique dont la réalité a besoin, sans être pour autant le résultat d'une émergence spontanée due à la complexité.Roger Penrose et Stuart Hameroff  affirment qu'il y a des signes de l'existence d'un état de cohérence quantique dans les microtubules. Ces effets de gravitation quantique échappent à tout calcul, et constituent une information hors espace-temps. Leur théorie est séduisante selon Philippe Guillemant parce qu'ils répondent aux objections que leur font les physiciens en évoquant une mécanique des chemins temporels où il serait possible de commuter les chemins temporels: un bit d'information ne joue pas sur une information séquentielle , mais sert de bit de communication entre lignes temporelles. Les objections proviennent du fait qu'ils parlent d'une commutation de lignes temporelles qui aurait lieu dans le présent alors qu'on peut très bien concevoir que la commutation aurait lieu hors du temps et à un niveau élémentaire. On en vient alors à ce qu'on appelle la rétro-causalité. Celle-ci n'est absolument pas le contraire de la causalité, parce que la rétro-cause continue de précéder son effet, c'est à dire qu'il faut arrêter de parler du temps ordinaire, mais considérer le temps qui se trouve hors du temps, c'est d'un bloc que notre passé change. Notre futur peut basculer instantanément d'un programme à un autre (comme le basculement des états quantiques). Et donc les changements macroscopiques dans le futur pourraient se faire de cette manière-là, de proche en proche. Imaginons le temps réel (qui n'est pas notre conception classique du temps 'illusoire" où quoique l'on pense et que l'on fasse, la conscience en quelque sorte ne sert à rien), temps réel où l'effet de nos intentions va profiter du fait que quelque part dans l'espace-temps, là où les densités d'information sont faibles (on ne sait pas ce qu'on va faire mais il y a la possibilité de se libérer du déterminisme), feront que nos intentions ont la possibilité de changer nos lignes temporelles dans le futur. La commutation temporelle aura lieu vers de lignes OP1, OP2 OP3 etc (sur la fig. indiquée dans la vidéo). Ainsi peu à peu, on finit de se libérer d'un déterminisme qui nous amenait systématiquement au même endroit.

    Un premier élément de réflexion: les choses ne changent donc absolument pas dans le temps. Par exemple, au temps T1, j'ai une ligne temporelle T1 qui donne un futur potentiel "T1" et au temps T2,  une ligne potentielle "T2". Au temps T1, on a une densité potentielle d'information physique (intention T1), et de même au temps T2. Aux instants T1 ou T2, l'intention d'un rendez-vous ferme (pour le futur) précédant les moyens de s'y rendre qui sont alors encore aléatoire génèrent dans l'espace-temps de multiples chemins ayant chacun leur probabilité, qui convergent tous vers ce rendez-vous. Aucun chemin, dont la probabilité peut fluctuer jusqu'à s'annuler sans faire disparaître les rendez-vous (c'est pour ça qu'il y a basculement), ne peut à lui seul garantir son chemin dans l'espace-temps. Et à ce niveau que la rétro-causalité s'applique. Philippe Guillemant nous propose là un véritable sujet de méditation..

    Un deuxième élément de réflexion: du fait de la "fluidité" du temps, on peut même envisager le cas où un seul chemin subsiste et voit sa probabilité subitement augmenter parce que celle du rendez-vous est restée élevée. C'est là où il y a une dynamique de l'espace-temps. C'est à dire qu'en fait on n'est pas le seul à avoir un rendez-vous et comme les choses ne se passent pas instantanément, le rendez-vous se trouve pris progressivement dans le temps et il se passe une accumulation de choses. Mais dans le futur et à un moment donné, c'est verrouillé, le rendez-vous est toujours là, il est toujours programmé. 

    Troisième point de réflexion:  la synchronicité. François Martin explique la synchronicité par la causalité, mais ça c'est si le monde est quantique et il n' y a pas de synchronicité. Mais on vit dans un monde classique où il y a une accumulation d'information. Cela crée une constante de temps qui fait qu'on est obligé d'envisager un dynamique où on est obligé de remettre la rétro-causalité "sur le tapis".

    Dernier point de réflexion: rendez-vous ou intention, lequel est la cause de l'autre? Philippe Guillemant répond: "on s'en fiche: c'est le piège du temps." 


    Maintenant posons la question: d'où viennent les informations extérieures qui les déterminent? Il faut voir alors le numéro 2 de la Revue Temps  modèle métaphysique de l'espace-temps où est expliqué tout ce qu'on vient de voir dans la vidéo et où Philippe Guillemand considère la conscience comme le pilote d'un système de navigation dans l'espace-temps. Ce système possède un GPS, le "soi" relié à des informations extérieures, le libre-arbitre qui joue le rôle de satellite (l'esprit) et la conscience a besoin d'un pilote automatique qui s'appelle le "moi", qui devient l'"ego" si elle n'utilise jamais son GPS.


    Conclusion de la vidéo: C'est la position de Philippe Guillemant par rapport à la communauté scientifique. Il a voulu montrer qu'une conception cybernétique fluide de l'espace-temps était envisageable pour:

         -Gérer simultanément des conditions initiales et finales.

         -Modifier l'espace-temps via des commutateurs extérieurs.

         -Résoudre las paradoxes temporels via la double causalité. 

    Cela implique de relativiser la portée ontologique des équations. A l'heure actuelle, les physiciens font l'inverse, ils essayent de comprendre l'ontologie du numérique, parce que le numérique s'impose à eux. En fait, ils vont avoir à comprendre que c'est remettre en cause la vision ontologique des équations qu'il faut. Ceci parce que le déterminisme temporel des équations ignore les bifurcations a-causales car leur continuité spatiale ignore les enseignements de la mécanique quantique. Comme alternative Philippe Guillemant propose de trouver les modèles cybernétiques appropriés (modèle fractal, modèle neuronal à plusieurs couches), car si on veut construire un modèle cohérent, rationnel, on est obligé de construire quelque chose qui va ressembler à un cerveau finalement et il y a 7 couches neuronales dans un cerveau. Il est maintenant fondamental de faire entrer le libre-arbitre dans le physique, libre-arbitre comme paramétrage de contrôle  extérieur, comme on le fait en cybernétique et la conscience comme relais jouant sur les probabilités. Il va falloir trouver des protocoles expérimentaux qui permettent de mettre en évidence l'influence du futur sur le présent sans avoir besoin de mettre du PSY dans l'expérience. Internet devrait jouer ici un rôle clé.


    Conclusion de l'article 2 de la Revue-temps. "Pour concilier la mécanique de l’univers-bloc relativiste, qui rend nos vies éternellement figées, et la mécanique quantique qui les multiplie à l’infini, la théorie de la double causalité propose une solution acceptable pour notre condition humaine, qui consiste à faire évoluer l’espace-temps au sein d’un gigantesque cerveau virtuel qui traite toute son information de manière atemporelle en utilisant les systèmes afférents que sont les êtres vivants. Bien qu’elle puisse paraître fantastique et vertigineuse, cette proposition unifie la physique tout en lui rendant son déterminisme, fondement de la science. Elle fournit une interprétation au vide quantique en conférant à la conscience, habituellement exclue du champ de la physique, la fonction essentielle de gérer l’échange d’informations entre l’intérieur et l’extérieur de l’espace-temps 4D, au travers d’aiguillages qui extraient notre réalité du vide. Elle fournit également une interprétation aux aspects étranges de la mécanique quantique: l’indéterminisme correspondrait à un manque d’informations physiques, les superpositions d’états à la présence complémentaire dans le vide d’informations quantiques, la non localité à un déterminisme prenant sa source dans le futur et la réduction d’état à la fonction première de la conscience qui serait de mettre à jour l’information physique en «cristallisant» nos lignes temporelles. Cette nouvelle « physique de l’information » se justifie par le caractère contre intuitif de la réalité qui nous est dépeinte par la physique actuelle : un espace-temps courbe et élastique, un temps spatialisé, une matière essentiellement vibratoire que l’on ne distingue même plus de l’espace lui-même. Il devient dès lors presque impératif de soutenir l’idée somme toute très logique que notre réalité apparente ne soit finalement qu’une construction du cerveau et que la vraie réalité soit plutôt un vaste champ d’informations très différent de ce que l’on perçoit. Cette nouvelle conception peut déranger les physiciens attachés aux équations fondamentales de la physique, car elle fait inévitablement apparaître ces équations comme des approximations par deux aspects : leur continuité spatiale et leur déterminisme temporel. Il faut pourtant prendre acte du fait que ces deux aspects imposent des postulats qui n’ont jamais été démontrés et qui se heurtent aujourd’hui à la théorie et à l’expérience.

    Comment dès lors, éviter de transformer la physique en une approximation de la réalité ? La réponse s’impose aujourd’hui d’elle-même : tous les physiciens dépendent des ordinateurs pour valider leurs modèles mathématiques. Plutôt que de considérer cette dépendance à l’informatique comme une source d’imprécision supplémentaire, posant même un problème ontologique, pourquoi ne pas considérer que l’informatique pourrait nous fournir au contraire, à travers la cybernétique, un potentiel de description de la réalité encore mieux adapté que les équations ? Mon expérience informatique des réseaux de neurones, du chaos et de l’intelligence artificielle m’a appris que nous pouvions transformer n’importe quelle équation en algorithmes, alors que l’inverse n’est pas vrai. Ne seraitce pas un indice que la nature de l’univers devrait être beaucoup plus facile à appréhender par un traitement de l’information dont seraient dérivées les équations de la physique, qui reflèteraient par leur perfection l’implacable logique de l’univers ? Après tout, si l’on retire à l’apparence de notre réalité tout ce qui est d’ordre subjectif, et qui tend aujourd’hui à nous priver de choses aussi concrètes que le temps, l’espace et la matière, que nous reste-t-il ? La réponse est on ne peut plus simple : une conscience du réel descriptible en termes d’informations. Ainsi, devrions-nous envisager la possibilité que l’information et la conscience soient deux mots clés de la physique du futur.



    Liens pour ce chapitre: 

    http://www.elishean.fr/?p=41588 (Le futur serait déjà réalisé, pourtant nous pouvons encore le choisir…!)

    http://www.syti.net/Hologramme.html+ ( modèle métaphysique global pour décrire l'univers, la matière, la vie, l'évolution, l'ADN, le cerveau, l'homme et sa place dans la Création, ...)

     https://newagendasstudyoftime.wordpress.com/conference-video/ (Do We Need a Physics of ‘Passage’?)

    http://linx.revues.org/515 (La notion de « cause » à travers les sciences -Unité des sciences, causalité et rôle causal de l’esprit)

    http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1950_num_48_20_4311 (Causalité, déterminisme, prévisibilité et science moderne)

    http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dossiers/d/physique-causalite-classique-remise-question-physique-quantique-3/ (La causalité classique remise en question par la physique quantique. Un voyage au travers des concepts du déterminisme et de l'indéterminisme, avec une mise en lumière de la "causalité élargie".)

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-des-correlations-a-la-causalite-32960.php (Des corrélations à la causalité À partir de données statistiques, peut-on déterminer les liens de cause à effet entre des phénomènes et, si oui, comment ? Les philosophes des sciences ont renouvelé les réflexions sur cette question.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gravitation_quantique_%C3%A0_boucles (Gravitation quantique à boucles)

    http://www.matierevolution.fr/spip.php?breve269 (Qu’est-ce que la gravitation quantique à boucles ?

    http://www.drgoulu.com/2010/11/21/le-temps-est-il-une-illusion/#.Vv7I0pyLTDc

    http://www.doublecause.net/index.php?page=boucles_temporelles.htm (Boucles temporelles - Nos intentions causent des effets dans le futur qui deviennent les futures causes d'un effet dans le présent. 

    http://www.dogma.lu/txt/TMM-DeterminismeWhitehead.pdf(Une nouvelle conception du déterminisme: l'espace-temps comme procès chez whitehead)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Intention.htm )La question cruciale de la théorie de la double causalité: ancien futur: ligne A; nouveau futur: ligne B)

    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/champs-morphogenetiques-la-memoire-103842 (Champs morphogénétiques : La mémoire de l’univers)







    http://guillemant.net/index.php cate=articles&part=double_causalite&page=Un_futur_en_evolution_permanente.htm (Le champ des possibles et le tourbillon de la vie: NOTRE FUTUR N'ATTEND PAS LE PASSAGE DU TEMPS PRESENT POUR SE REALISER. IL EST MECANIQUEMENT CONTRAINT DE PRENDRE EN COMPTE NOS INTENTIONS)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vide_quantique (Le vide quantique)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Esprit_quantique(Esprit quantique)

    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-naufrage-de-roger-penrose-et-de-155566 (Le naufrage de Roger Penrose, et de Stuart Hameroff en incompétence cognitivo-quantique)

    http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_12/a_12_m/a_12_m_con/a_12_m_con.html (Penrose: des effets quantiques à la base de la conscience?)

    http://www.synchronicites.net/ (La synchronicité enfin expliquée ICIa vec la Théorie de la Double Causalité

    http://www.synchronicite.net/ (La théorie de la synchronicité ou les différentes approches de l'ordre sous-jacent qui préside aux manifestations du hasard: Informations, archétypes, champs morphiques, formes pensées, psyché quantique ?)

    http://revue-temps.com/ (Revue temps avec François Martin)

    http://tpe-fractales.over-blog.net/pages/I_Generalites_sur_fractales-2352473.html (Notre tpe scientifique sur les fractales: généralités sur les fractales)

    http://tpe-fractales.over-blog.net/pages/II_Applications_du_modele_fractal_dans_la_nature-2352510.html (Notre tpe scientifique sur les fractales. II. Applications du modèle fractal dans la nature)

    http://hubertelie.com/u_phy_scien-fr-410-000-fractal-clef-univers.html (La Structure Fractale : la clef de la compréhension de l'Univers L'Univers TOTAL a une structure FRACTALE, il est la FRACTALE, la Générescence, le Générateur de toutes choses!)

    http://www.math.univ-toulouse.fr/~besse/Wikistat/pdf/st-m-app-rn.pdf (réseaux de neurones)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_neurones_artificiels (Réseaux de neurones artificiels)

    http://icube-avr.unistra.fr/fr/img_auth.php/3/35/Neuro_chap1.pdf (le modèle neuronal à plusieurs couches)

    http://www.modulad.fr/archives/numero-15/Ciampi-15/reseauxdeneurones.pdf (Réseaux de neurones et modèles statistiques)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=boucles_temporelles.htm (Les boucles temporelles)

    Scientifiques:

    Huw Price       John Bell,      Anthony Leggett     Nicholas Gisin     Antoine Suarez     Roger Penrose 

    Stuart Hameroff     Werner Heisenberg     Niels Bohr     David Bohm.     Louis de Broglie

    Albert Einstein,   Erwin Schrödinger   Louis de Broglie    Hugh Everett,    David Deutsch   John Wheeler   DeWitt et Graham  Rupert Sheldrake   Max Tegmark     Henry Stapp

    Belal E. Baaquie    et           François Martin

    Etienne Klein, Thibault Damour, Marc Lachieze-Rey, Nietzche, Carlo Rovelli, Alain Connes, Antoine Suarez,

    liens généraux rétro-causalité: 

    http://www.doublecause.net/index.php?page=physique.htm (la révolution en physique moderne -La Théorie de la Double Causalité de Huw Price)

     http://prce.hu/w/index.html (Huw Price is Bertrand Russell Professor of Philosophy and a Fellow of Trinity College at the University of Cambridge. He is also  Academic Director of the Centre for the Study of Existential Risk, which he founded in 2012 with Martin Rees and Jaan Tallinn. From October 2016 he will be Academic Director of the new Leverhulme Centre for the Future of Intelligence)

     

    http://prce.hu/w/publications.html (Huw Price publications)

     

     

    https://en.wikipedia.org/wiki/Nielsen%E2%80%93Ninomiya_theorem (Nielsen–Ninomiya theorem in lattice gauge theory, concerning the possibility of defining a theory of chiral fermions on a lattice in even dimensions)

    http://bouger-la-vie.com/blog/theorie-de-la-double-causalite/ (LA THEORIE DE LA DOUBLE CAUSALITE selon Philippe Guillemant)

    http://newsoftomorrow.org/science/nouvellephysique/la-theorie-de-la-double-causalite-de-philippe-

    guillemant (La Théorie de la Double Causalité de Philippe Guillemant)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=physique.htm (La Théorie de la Double Causalité de Huw Price)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=theorie.htm (La Théorie de la Double Causalité résumée en 7 points clés)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=La_physique_de_la_conscience.htm#table (La physique de la conscience en 53 minutes)

    http://guillemant.net/index.php?cate=articles&part=physique_temps&page=Le_futur_influence_til_le_present.htm (Philippe Guillement: LE FUTUR INFLUENCE T-IL LE PRÉSENT ?)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Francois_Martin.htm (La Théorie de la Psyché Quantique)

    http://www.doublecause.net/((La Double Causalité Une Théorie de la Synchronicité, du Temps et de l'Esprit qui explique de nombreux phénomènes mystérieuxdont les synchronicités et coïncidences étranges Conférences Livres et DVD:)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Causalit%C3%A9_invers%C3%A9e (La causalité inversée (ou rétrocausalité) est une hypothèse discutée en philosophie, en particulier depuis les années 1950, et en physique (en particulier à l'échelle quantiqueet avec les spéculations, dans les années 1960 et 70, sur les tachyons, qui se déplaceraient à une vitesse supérieure à celle de la lumière)1

    http://www.clubdebudapest.org/index.php/champ-akashique-soiree-du-28-septembre-2015.html (Philippe Guillemant présente les implications de la physique quantique dans notre réalité matérielle et immatérielle: le champ aquashique, à la croisée des chemins entre la science et la conscience)

    https://www.youtube.com/watch?v=dbh5l0b2-0o (Athene's Theory of Everything)

    http://www.courleuxsansfrontieres.com/Physique-et-Metaphysique-vers-de-Nouvelles-Dimensions-Orleans-journee-de-rencontres-avec-des-chercheurs-ouvrant-notre_a979.html (Physique et Métaphysique : vers de Nouvelles Dimensions)

    https://www.youtube.com/watch?v=CCQJTpRGFT4 (Jean-Pierre Garnier Malet : Le dédoublement du temps)

    http://la.vie.en.soi.over-blog.com/2015/04/pourquoi-l-espace-le-temps-la-vie-pourquoi-un-dedoublement.html (jean-pierre garnier)

    http://www.2012un-nouveau-paradigme.com/article-la-theorie-du-dedoublement-122882224.html (Jean-pierre garnier malet: la théorie du dédoublement)

    Le Cerveau Mystique [1] par BOORO

    http://soriah.amahom.com/ces-verites-que-lon-cache/ (la théorie des doubles)

    http://www.inrees.com/livres/la-physique-de-la-conscience/ (La Physique de la Conscience -y a t-il une vie après la mort? PHILIPPE GUILLEMANT, JOCELIN MORISSON)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Esprit_quantique (L'esprit quantique est une hypothèse qui suggère que des phénomènes quantiques, tels l'intrication et la superposition d'états, sont impliqués dans le fonctionnement ducerveau et en particulier, dans l'émergence de la conscience)

    http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/conscience-et-physique-quantique-147238 (Conscience et physique quantique)

    https://www.youtube.com/watch?v=932OPuF7Yn (Satprem - Aurobindo et l'avenir de la Terre)

    https://www.youtube.com/watch?t=1507&v=yQ8xbvjuw8s (Une nouvelle vidéo de ma conversation avec Pierre Baribeau du Québec concernant quelques questions métaphysiques)

    http://guillemant.net/index.php?cate=articles&part=physique_temps&page=Ce_quen_disent_les_physiciens.htm (La physique et le temps, peut-on changer le futur? 

    http://www.inrees.com/articles/Esprit-matiere/(Esprit et matière : Du quantique plein la tête)

    http://plasticites-sciences-arts.org/PLASTIR/Uzan%20P30.pdf (Unité psychophysique, synchronicité et théorie quantique)

    http://www.implications-philosophiques.org/wordpress/wp-content/uploads/2014/04/Pierre-Uzan_Psychologie-Cognitive-et-Calcul-Quantique.pdf (Psychologie cognitive et calcul quantique)

    http://www.doublecause.net/pdf/ConferenceHUG.pdf (Mécanique quantique et psychisme par François MARTIN 1 Conférence au Département de Psychiatrie des Hôpitaux Universitaires de Genève 12 Février 2009)

    http://www.psycho-ressources.com/bibli/intuition-therapie-quantique.html (Intuition et Thérapie Quantique Par Sylvain BélangerThérapeute Écoute Imaginaire, Canada)

    http://www.synchronicite.net/ (Les Théories de la Synchronicité ou les différentes approches de l'ordre sous-jacent qui préside aux manifestations du hasard: Informations, archétypes, champs morphiques, formes pensées, psyché quantique ? l'auteur de cette page est également celui d'une nouvelle théorie de la synchronicité  http://www.philippeguillemant.net)

    http://www.asmp.fr/travaux/gpw/philosc/rapport2/5-Zwirn.pdf (Mécanique quantique et connaissance du réel Hervé Zwirn)

    http://www.revue3emillenaire.com/blog/conscience-et-physique-quantique-par-le-docteur-therese-brosse(le docteur Thérèse Brosse : Conscience et physique quantique)

    http://www.metapsychique.org/Les-theories-du-psi.html (Les théories du psi Par Erik Pigani)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Francois_Martin.htm (La Théorie de la Psyché Quantique)

    http://www.ldi5.com/phys/psyche%20quantique.php (PsychE Quantique Théorie Quantique du Champ Psychique par Belal E. Baaquie1 et François Martin Laboratoire de Physique Théorique et Hautes Énergies)

    http://www.cunimb.com/francois/fm.pdf (Mécanique quantique et psychisme par Giuliana GALLI CARMINATI 1 et François MARTIN)

    http://reliencesetsciences.blogspot.fr/2010/05/theorie-quantique-de-la-psyche-une.html (Théorie Quantique de la Psyché : une logique des 3 matières !)

    http://www.implications-philosophiques.org/implications-epistemologiques/une-approche-quantique-du-probleme-corps-esprit-2/ (Une approche quantique du problème corps-esprit (2)

    http://casar.pagesperso-orange.fr/THEORIE%20quantique%20du%20champ%20psi.htm (Psyché QuantiqueThéorie Quantique du Champ Psychique par Belal E. Baaquie1 et François Martin)

    http://luth.obspm.fr/~luthier/nottale/arpsy2.pdf (De l’objet à l’espace psychique Laurent Nottale et Pierre Timar)

    http://www.metapsychique.org/synchronicite-et-hasard.html (Synchronicité et Hasard par Hans Primäs)

    http://www.metapsychique.org/les-phenomenes-synchronistiques-en.html (Les phénomènes synchronistiques en tant que corrélations d’intrication dans la Théorie Quantique Généralisée)

    http://www.larecherche.fr/savoirs/figure-du-passe/part-ombre-wolfgang-pauli-01-03-2000-70383 (La part d'ombre de Wolfgang Pauli)

    http://www.revue3emillenaire.com/blog/robert-linssen-electronique-psychique-reincarnation-physique (Robert Linssen : Électronique Psychique – Réincarnation – Physique Moderne)

    http://www.conscience-quantique.net/Introduction_Traduction.html (Approche quantique de la Conscience)

    http://www.pauljorion.com/blog/2012/04/07/notre-cerveau-conscience-et-volonte/ (Notre cerveau, conscience et volonté, le blog de Paul Jorion)

    http://www.gemppi.org/accueil/80-productions-vid%C3%A9ographiques/87-fariboles-quantiques.html  (fariboles quantiques: Quantoc : l'art d'accommoder le mot quantique à toutes les sauces)

    http://changerdere.info/2013/02/09/lacceleration-du-temps-et-la-fin-du-cycle-est-ce-la-fin-de-notre-temps/ (L’ACCÉLÉRATION DU TEMPS ET LA FIN DU CYCLE. EST-CE LA FIN DE NOTRE TEMPS ?)

    http://www.usthb.dz/RAP/IMG/pdf/oldache-rev.alg.phys.2_1_2015.pdf (LE CONCEPT DE REALITE EN PHYSIQUE : UNE ETUDE EPISTEMOLOGIQUE)

    http://www.chaouqi.net/index.php?2005/12/02/31-fritjof-capra-physique-occidentale-philosophie-orientale

     Fritjof Capra (physique occidentale et philosophie orientale)

    http://guillemant.net/index.php?cate=articles&part=physique_temps&page=Le_futur_influence_til_le_present.htm (le futur influence t-il le présent?)

     

    http://www.phys.ens.fr/~tilloy/introduction.pdf (physique pour tous cours 0 introduction)

    http://www.college-de-france.fr/site/presentation-publications/index.htm

    https://www.youtube.com -Conference de Philippe Guillemant à l'Institut Curie (9 Oct 2014)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Thibault_Damour.htm (Une conférence passionnante de Thibault Damour)

     

    http://stopmensonges.com/la-retro-causalite-quand-la-physique-quantique-rejoint-la-spiritualite/

    http://www.doublecause.net/

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Causalit%C3%A9_invers%C3%A9e (La causalité inversée (ou rétrocausalité) est une hypothèse discutée en philosophie, en particulier depuis les années 1950, et en physique (en particulier à l'échelle quantique et avec les spéculations sur les tachyons, qui se déplaceraient à une vitesse supérieure à celle de la lumière)

    Ervin Laszlo:"Les mystiques et les sages savent depuis longtemps qu'il existe un champs cosmique reliant tout au plus profond de la réalité, un champs qui conserve et transmet l'information. De récentes découvertes en physique quantique indiquent que celui-ci est réel : une mer subtile d'énergies fluctuantes à partir desquelles tout émerge : atomes, galaxies, étoiles, planètes, être vivants, et même la conscience"

    http://hubertelie.com/u_bhy_scien-fr-530-000-temps-fractal-creation-evolution.html

    http://www.forum-ovni-ufologie.com/t10697p100-et-si-le-temps-n-existait-pas#186419

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Francois_Martin.htm (la théorie de la double causalité)

    http://weilerpsiblog.files.wordpress.com/2013/08/psi-wars_tedwikipedia-and-the-battle-for-the-internet.pdf (Psi Wars:!TED,!Wikipedia!and!the!Battle!for!the!Internet By!Craig!Weiler)

     

     

    http://www.doublecause.net/DossierSynchronicitesNexus79.pdf (les synchrocinicités)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Bierman.htm (le journaliste Jocelin Morisson présente le modèle rétrocausal de l'intuition proposé par le chercheur américain Dick Bierman).

    http://www.doublecause.net/index.php?page=physique.htm#HuwPrice (il revisite le modèle de rétrocausalité d'Olivier Costa de Beauregard)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=coldelange.htm#Interview (Interview d'un inadapté né les pieds à l'envers)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Esprit_Conscience.htm (Ma conférence sur l'Esprit et la Conscience en vidéo).

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Eclaircissements.htm (La conscience dans tous ses états: que manque t-il à l'homme pour être lui ?)

    https://www.facebook.com/133743580006937/photos/a.143762955671666.25317.133743580006937/436469676400991/?type=3&theater (l'expérience du riz)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=Dialogue_Martin_Guillemant.htm#Rencontre (Un point de rencontre entre Science et Spiritualité Commentaires de Frère John MARTIN)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=lignes_temporelles.htm (Du bon usage de nos lignes temporelles)

    http://www.doublecause.net/index.php?page=cnrs_extraterrestres.htm (Le paradoxe de fermi et Le CNRS et les extraterrestres")

     

    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2014/11/le-code-de-la-conscience.html (LA CONSCIENCE (DÉ)-CODÉE DE STANISLAS DEHAENE)

    https://www.youtube.com/watch?v=vrqmMoI0wkshttps://www.youtube.com/watch?v=vrqmMoI0wks (l'illusion de temps présent, passé et futur existent ensemble)

    https://lejournal.cnrs.fr/billets/le-paradoxe-de-fermi-et-les-extraterrestres-invisibles (Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles)

    https://www.facebook.com/pages/La-Route-du-Temps/133743580006937

    http://www.nexus.fr/dossier/ (nexus magasine)

     

    http://www.doublecause.net/Conseil_du_jour.php (Votre page personnelle "Conseil du jour"Le pourquoi et le comment: Voir cette FAQ La 3ème campagne expérimentale a démarré le dimanche 9 novembre2014 et propose chaque jour deux conseils)

     

    Le bootstrap:

    http://patrimages.over-blog.com/article-science-edgard-gunzig-que-faisiez-vous-avant-le-big-bang-odile-jacob-sciences-2008-44655253.html (Science : Edgard GUNZIG, "QUE FAISIEZ-VOUS AVANT LE BIG-BANG ? ", Odile Jacob-Sciences, 2008)

    http://www.sartoretti.org/display.php?id1=339 (L'Univers s'engendre lui-même à l'infini Propos d'Edgard Gunzig recueillis par Jean-François Robredo -Peut-on concevoir un Univers sans origine ?)

    http://agoradurevest.over-blog.com/article-6243481.html (Conférence filmée d'Edgar Gunzig, vidéo mise en ligne avec l'accord d'Edgar Gunzig) cosmologiste, sur les origines de l'univers

    https://www.college-de-france.fr/media/gabriele-veneziano/UPL19397_Veneziano.pdf (Particules élémentaires, gravitation et cosmologie M. Gabriele Veneziano, membre de l’Institut)

    http://agora.qc.ca/documents/science--la_science_nous_trompe-t-elle_par_andree_mathieu (La science nous trompe-t-elle?)

    http://bdugue.typepad.com/ (Cosmonadologie quantique et Gravité : la partie commence, Monsieur Hawking et les cosmologistes !)

     

     

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    The Reference Frame: L' équation Bogdanov

     

    Après avoir écrit mes articles sur "ma lecture" des livres des frères Bogdanov "Au commencement du temps" et "Le visage de Dieu", je rappelle que lors de la "cabale" contre les Bogdanov, l'affaire Bogdanovun scientifique a pris au sérieux les hypothèses des Bogdanov, Lubos MOTL à qui je dédie ce modeste article. Nous le verrons au chapitre 3,

     

    L' équation Bogdanov par luboš motl   aux Presses de la renaissance,

    (The Bogdanov Equation: the Secret of the Origin of the Universe?)

    Le secret de l'origine de l'Univers?

    Table of contents:

    Introduction

    1. The great mystery of the origin

    • Towards the Big Bang
    • The mystery of the zero point

    2. A brief history of physics

    • Is there a center somewhere?
    • The apple and the Moon
    • Heat, entropy, information
    • Information theory
    • Liquids and fields
    • Relativity and quantum mechanics
    • Wave mechanics
    • The uncertainty principle
    • Relativity
    • General relativity
    • Black holes and expansion
    • Putting fields and quanta together


    3. The last dream of Einstein

    • Quantum gravity: a modern puzzle par excellence
    • Gravitational singularities
    • Quantum gravity: open questions

    4. Strings and membranes at the Planck scale

    • What to do?
    • Problems with the "atoms of space"
    • Additional problems
    • Black hole entropy
    • All roads lead to string theory
    • The birth of string theory
    • The first superstring revolution
    • The second superstring revolution
    • The last decade
    • Holography
    • Matrix theory
    • Landscape

    5. The Bogdanov methods to solve the puzzle

    • Fluctuations at the Planck scale
    • Topological field theory
    • Chern-Simons theory
    • Fluctuations of time at the Planck scale?
    • New subtleties near the time zero
    • Quantum groups and noncommutative geometry
    • Space, time, temperature, and complex signatures
    • Real and imaginary time
    • Quantum foam
    • Symmetries and conservation laws
    • Supersymmetry and supergravity
    • Possible repercussions of the fluctuations in the telescopes
    • Bogdanovs' tale about creation: summary

    6. Strange adventures of the Bogdanov twins

    • Unexpected thesis defenses
    • A brief history of their adventures
    • How physicists evaluate ideas
    • Groupthink vs individual appraisal of science

    7. Tomorrow and beyond

    • Three realities
    • Cosmological code
    • Complex and imaginary time
    • The moment zero and information
    • A homework for experts

    Conclusions

    Glossary

    Bibliography

    Index


    Unfortunately, I can't write more here, for example the equation itself and whether it is correct. The reader will hopefully understand. ;-) 

     

     

     

     


    Avant de parler de l'équation Bogdanov je rappelle au chapitre 1) ma lecture du livre des frères Bognanov "le visage de Dieu" Au chapitre 2) Je parlerai de l'affaire Boganov qui a tant défrayé la chronique.  Au chapitre 3)  Il sera question de l'équation Bogdanov qui est le titre de cet article. Puis au chapitre 4) Je parlerai du CODE SECRET de l'UNIVERS d'Igor et Grichka BOGDANOV. Et enfin j'évoquerai au chapitre  5) le nouveau livre des Bogdanov: 3 mn pour comprendre la grande théorie du big bang.

     

    Le visage de dieu article 3) Un aperçu de ma lecture du livre des frères Bogdanov "Le visage de Dieu:   http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2010/11/levisage-de-dieu-2-ieme-partie.html#.VtqVhn3hDDd 

     

    Voir aussi dans mon blog l'article 4-9) rubrique "au commencement du temps",  qui est le dernier de ma série d'articles donnant ma lecture du livre des frères Bogdanov "au commencement du temps":  http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/06/au-commencement-du-temps-4-10-partie-2.html#.VvGMPdLhDDd

     

     1) Le visage de Dieu. 

    1-1) Dans cet article Le visage de Dieu article 3), j'avais écrit en 11/2011: G. Smoot, le "père" du satellite Cobe (Cosmic back back ground explorer), a déclaré dans la la salle de presse où il présentait ses résultats au grand public, "...pour des esprits religieux, c'est comme voir le visage de Dieu"

    Même si depuis cette phrase, il s'est prudemment "réservé", cette phrase résonne toujours en moi. Les réactions à ce genre de phrases sont souvent brutales, comme le montre "l'affaire Bogdanov" que j'évoque dans un article spécifique. Les esprits s'échauffent vite dès qu'on prononce le mot Dieu. D'un côté, les esprits "scientifiques" revendiquent la vérité d'une communauté dont les résultats ont fait leur preuve. Elle s'exprime avec juste raison certes, mais on voit maintenant les limites et les dérives possibles et avérées de la science. De l'autre les détracteurs, dont les raisons sont souvent justifiées, mais qui ne voient plus que par ces raisons, ce qui conduit souvent au dogmatisme et à l'intolérance. 


    1-2) Dans "Dieu et la science" (Avec Jean Guitton), les Bogdanov avaient écrit : "il est possible d'appréhender l'univers comme un message exprimé dans un code secret, sorte de hiéroglyphe cosmique, qu'on commence juste à décrypter. Il semble inscrit dans la trame de l'univers primordial, où l'avenir de tout ce qui est semble déjà crypté dans la première lumière. Cela veut peut-être dire que l'origine profonde de la trame cosmologique pourrait se situer ailleurs que dans le monde physique. L'univers repose bien sur des lois physiques, mais leur origine semble curieusement située en-dehors de notre réalité, antérieure au big bang lui-mêmePaul Davies a dit en 2001: "Les lois de la physique n'existent aucunement dans l'Espace et dans la temps. Comme les mathématiques, elles ont une existence abstraite, elles décrivent le monde, mais elles ne sont pas dedans. Mais cela ne signifie pas que les lois sont nées avec l'univers. Si tel était le cas, si l'univers et les lois étaient issues de rien, on ne pourrait y recourir pour expliquer l'origine.Nous devons admettre qu'elles ont un caractère abstrait, intemporel, éternel".

    La cosmologie est au confluent de la physique, de la métaphysique et de la philosophie. Quand la recherche approche de la question ultime de notre existence, les frontières entre elles deviennent inévitablement floues. Si l'ADN cosmique existe bel et bien, alors il faudra sans doute le chercher à l'origine, dans le tout premier instant qui a marqué la préhistoire du monde, bien avant le big bang. Là se trouve peut-être, dans la singularité initiale, codifié le scénario cosmologique au coeur de temps  imaginaire et du zéro.


    1-3Les constantes universelles, le hasard, la création?

    Le cosmonaute russe Poliakov écrit en 1998: "Nous savons que la nature est décrite par la meilleure des mathématique possibles, parce que Dieu l'a crée. C'est peut-être pour cela que le coeur d'une rose ou un magnifique coucher de soleil donnent parfois la sensation furtive qu'un ordre, une intelligence insaisissable et bienveillante est bel et bien là...mais l'instant d'après, cette certitude s'évanouit". A. Einstein a confié à P. Dirac, lui aussi troublé par l'ajustement des constantes universelles, que les valeurs de celles-ci n'étaient pas distribuées au hasard et sans doute poussé par cette conviction il a dit: "je veux savoir comment Dieu a créé le monde. Je ne suis pas intéressé par tel ou tel phénomène, je veux connaître la pensée de Dieu, le reste n'est que détail".

    "Est- ce un hasard?", c'est le dernier mot choisi par S. Hawking pour clore sa "brève histoire du temps". Il se demande entre autre pourquoi l'univers existe. Sa réponse a de quoi surprendre: "Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine. A ce moment nous connaîtrons la "pensée de Dieu". Cela pourrait bien devenir l'horizon de la recherche scientifique au 21ème siècle, comme l'affirme F. Dyson à J. Peeble à Prince town: "Le défi est bien de lire la pensée de Dieu afin de savoir pourquoi l'univers existe, pourquoi il est tel qu'il est, pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien, pourquoi le monde a-t-il été créé"?

     M. Planck a aussi déclaré: "Toute la matière trouve son origine et existe seulement en vertu d'une force...nous devons supposer derrière cette force l'existence d'un esprit conscient et intelligent!" et si on suit S. Hawking, peut-être même la présence d'un être "responsable des lois de la physique avant le big bang". R. Penrose précise: "C'est une création à partir de rien. L'apparition à partir de rien de notre univers". D'où l'enthousiasme de G. Smoot face à l'éclair primordial: "c'est vraiment remonter en arrière jusqu'à la création, regarder l'apparition de l'espace et du temps, de l'univers et de tout ce qu'il y a dedans, mais aussi de voir l'empreinte de celui qui a fait tout ça". La science de l'information commence à nous dire que le monde de l'énergie et de matière repose sur un autre monde invisible mais déterminant, celui de l'information; un peu comme le monde du vivant obéit au code génétique. Est ce que désigne G. Smoot lorsqu'il lance à propos de l'univers: "Son évolution est inscrite dans ses débuts, une sorte d'ADN cosmique si on veut".


    1-4) Le temps, l'espace et la matière auraient bel et bien eu un commencement. C'est ce que dut admettre Einstein après la découverte de Hubble de l'expansion de l'univers, Einstein dut admettre les idées de G. Lemaître et de A. Friedmann. Sans le vouloir, voilà qu'il emboîte le pas du vénérable Saint Augustin qui a eu l'intuition d'écrire un jour au cours de la longue nuit du Moyen-âge: "l'univers n'est pas né dans le temps, mais avec le temps". D'où l'idée encore fortement ancrée que s'il existe une ère avant la création de l'espace, du temps et de la matière avant le big bang, celle-ci ne relève plus de la science, mais de la quête métaphysique, voire mystique. Quelles sont les limites de la science et de la métaphysique? G. Gamow, dans "la création de l'univers" propose d'appeler cette ère mystérieuse "l'ère de Saint Augustin (voir dans l'article)". Et en 1951, Pie XII a déclaré: "Il semble que la science d'aujourd'hui, remontant d'un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire le témoin de ce "Fiat Lux" de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient, et s'assemblaient en millions de galaxies...Ainsi, la Création a eu lieu dans le temps donc il y a eu un Créateur, donc Dieu existe".

    En 1965, Penzias et Wilson découvrent (par hasard?) le "reste", la trace du big bang, le rayonnement fossile. Wilson a une préférence marquée pour l'idée d'un plan conçu par une force extérieure: "Il y a certainement eu quelque chose qui a réglé le tout. A coup sûr, si vous êtes religieux, je ne vois pas de meilleure théorie  de l'origine cosmique susceptible de répondre à la genèse". Quant à Penzias (et plus tard Smoot), il finit par voir au coeur de rayonnement fossile "quelque chose" et l'astronomie nous conduit vers un événement unique, un univers créé à partir de rien, avec juste "le délicat équilibre nécessaire à l'apparition de la vie, un univers qui obéit à un "plan sous-jacent" (presque surnaturel?)...Pour être cohérent avec nos observations, nous devons comprendre que non seulement il y a eu création de matière, mais aussi création de l'espace et du temps. Les meilleures données dont nous disposons sont exactement ce que j'aurais pu prédire si je n'avais rien lu d'autre que les 5 livres de Moîse, les Psaumes et la Bible. Le big bang a été un instant de brusque création à partir de rien".

    L'astronome Allan Sandage, un des plus influents de la deuxième moitié du 20ème siècle est un exemple typique de cette difficulté à penser les débuts de l'univers sous forme d'un point. D'origine juive, il se convertit au christianisme à l'âge de 60 ans. Quand on lui demande si on peut être à la fois scientifique et chrétien, il répond haut et fort: "Oui, le monde est trop complexe dans toutes ses composantes et ses connexions pour être simplement le fruit du hasard...Pourtant, c'est tellement étrange! Cela ne peut pas ne pas être vrai". 


    Où en sommes nous aujourd'hui? Les résistances restent encore fortes. Pour A. Linde, "expliquer cette singularité initiale, où et quand tout a commencé, reste aujourd'hui le plus intraitable problème de la cosmologie moderne". Mais tranche Lee Smolin, à quoi bon s'obstiner, il n' y a jamais eu de singularité initiale. "Un monstre tapi dans le ciel", grince Joseph. Silk et "répugnant"! gronde en écho Derek Raine, astronome à Leicester

    Pourtant, la singularité initiale résulte d'une démonstration mathématique des plus sérieuses, voir les théorèmes de singularité de R. Penrose et S. Hawking (1977).


    Pourquoi tant de passions? de rejets? Sans doute parce qu'il contraint à un choix impossible: un univers sans cause d'un côté, et de l'autre ce vers quoi G. Smoot a attiré l'attention: "le visage de Dieu"."

     

    Liens: 

    http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/09/06/01030-20100906ARTFIG00757-l-univers-est-ne-sans-dieu-hawking-cree-la-polemique.php («L'univers est né sans Dieu» : Hawking crée la polémique)

    http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/big-bang-01-01-2002-89387 (Par Paul Davies: Dans la mesure où le temps et l'espace n'ont vu le jour qu'avec le Big Bang, la question de savoir ce qui s'est passé avant n'a, pour les cosmologistes, aucun sens. Mais pourquoi le temps et l'espace sont-ils brusquement apparus ? Et d'où les lois de la physique proviennent-elles ?)

    http://www.babelio.com/auteur/Stephen-Hawking/11047/citations?a=a&pageN=1 (Sephen Hawking, citations)

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/184648-miracle-ou-hasard.html (CE QU'A RÉVÉLÉ LE SATELLITE PLANCK SUR LA CRÉATION DE L'UNIVERS
    Miracle ou hasard?)

    Le visage de dieu     George Fitzgerald Smoot        Jim Peebles (cosmologiste)  James Peebles (cosmologiste)


     

    2) L'affaire Bogdanov.

    La publication du livre le"visage de Dieu" par les frères Bogdanov a conduit à une polémique qui focalise le débat sur les deux frères, qui est apparu comme "l'affaire Bogdanov dont j'ai longuement parlé dans l'article l'affaire Bogdanov de mon blog.

    On y oublie ce que pourrait signifier profondément "le visage de Dieu" pour une confrontation"science-non science", comme dans l'affaire Sokal. On focalise sur deux personnes un débat entre ceux qui pensent  que seules les "normes" de la vérité scientifiques sont acceptables pour expliquer les choses, et ceux qui pensent que la vérité n'est pas que scientifique. Le probème n'est pas aussi simple. Certes la communauté scientifique a acquis au cours d'une longue lutte contre l'ignorance qui aliène les hommes un réussite certaine dans ses résultats et a amené tous les progrès technologiques qu'on constate. Elle a donc des raisons de se méfier de la superstition, des méthodes douteuses qui conduisent souvent à croire qu'on a tout compris, et alors on tombe facilement dans le dogme ou la secte. Mais certains scientifiques constatent aujourd'hui que le certitudes scientifiques et les miracles de la technologie aboutissent  souvent à des excès qui pourront peut-être apocalyptiques dans l'avenir? Ils se posent des questions sur les limites de la connaissance

    La cosmologie et la physique quantique ne peuvent pas encore expliquer la singularité initiale, le big-bang et son pourquoi? Pour éviter un créateur et la Création, on parle de mondes multiples et contrairement au modèle standard actuel il est possible que l'Univers ait existé de toute éternité. Même la théorie de cordes pose problème si on se réfère à des scientifiques tels que Lee Smolin pour qui "rien ne va plus en plus en physique". On est en droit de se demander si l'approche des Bogdanov ne peut pas conduire à une découverte majeure. L'univers observable est dans l'espace et le temps "réel". Il est un fait qu'on y est immergé. On pense alors que le réel ne peut être que ce qui est observable, pensable par une démarche "scientifique" qui a fait ses preuves. Mais S. Hawking n'a-il pas parlé de temps imaginaire. Pourquoi les Bogdanov délireraient-ils en mettant la question de l'origine dans l'information et en proposant l'image de CD dont le démarrage serait la création de l'espace-temps et l'actualisation de l'information. Les mystères sont à peine entr'ouverts. Alors, alors que le mystère subsiste et que les théories invérifiables se multiplient pourquoi la réponse des Bogdanov ne pourrait-elle fournir une intuition pour une piste de recherche qui ouvrirait une voie possible. En fait, nous le verrons au chapitre 4,  un scientifique a pris au sérieux les hypothèses des Bogdanov, Lubos MOTLMais les rejets sont les plus nombreux.

    Ainsi, dans Paris Match, en novembre 2010  Les BOGDANOV expliquent: Voici les premiers instants de l’univers mais la réplique est fulgurante dans Le visage de dieu des bogdanov décrypté:  

     Le dernier livre des jumeaux fantastiques de la TV, les frères Bogdanov tient les têtes de gondoles en librairie. Faut-il donc, encore une fois, se les coltiner ? Rien que l'idée me fatigue. Et puis, je viens de cotiser à la critique du mélange entre science et religion avec le bouquin de Stephen Hawking The Grand Design. Mais inutile de se tourmenter, grâce à des scientifiques et des collègues qui ont déjà fait tout le boulot. Donc, merci à eux, et voici les liens pour s'amuser ou récupérer les arguments permettant de dire à son voisin de table «achètes pas, tu perds ton temps et ton argent"

    Les liens fournis en fin de ce chapitre 3 montrent la violence contre les Bogdanov. Est-ce dû au fait que leur hypothèse laisse la place pour une création? C'est ce qu'ils affirment ans le site lelalibre.be:

    "C’était en 2003, mais les deux frères continuent à dénoncer l’ attitude de leurs "confrères" qui leur reconnaissent un sens aigu du business mais aucune rigueur scientifique : "On attaque nos thèses, parce qu’on attaque nos idées . Chaque fois qu’une idée nouvelle est introduite en sciences, elle est attaquée. Dans ces travaux , on a été les premiers à étudier une zone strictement interdite par la science, l’avant Big Bang." Ils assument le mélange entre physique et métaphysique"La science est très réticente à poser des questions de fond . Elle n’ose pas tirer les conclusions de ses recherches." D’autres leur reprochent leur créationnisme - qu’ils réfutent - et sa variation subtile, le dessein intelligent. Ce qu’ils réfutent avec bien moins de vigueur : "l’Univers ne peut pas naître par hasard. Il fallait un programme rigoureux pour encadrer cela. Que le hasard gouverne tout, cette idée est enracinée chez les scientifiques !"

    En novembre 2011 j'ai fait un commentaire dans le blog berneri.blogspot.fr sur l'article "Les Bogdanov et les médias":
    pascal (moi) a dit…Un simple questionnement de ma part. Vous avez lu le livre? sans haine? Pour des antis-sarkosiens je vous trouve aussi intolérants que vos adversaires. Je ne comprend pas ces attitudes des deux côtés de la polémique. S'agit-il d'une guerre pour la connaissance de l'univers?
    Berneri a dit…Non, je n'ai pas lu le livre. Mais les commentaires de Sylvestre Huet, et de nombreux physiciens (dont les liens peuvent être trouvés sur le blog de Sylvestre Huet que j'ai lié dans ma note) me suffisent. Je n'ai pas de commentaire spécial à faire sur leur thèse, si ce n'est que lorsqu'ils disent que la CADA a invalidé le rapport du CoNRS qui démonte leurs thèses, ils disent, une fois de plus, n'importe quoi : la décision de la CADA se base sur des considérations légales (à savoir qu'un rapport citant nommément une personne peut lui être communiqué mais ne peut être rendu public) et pas scientifiques. La CADA n'a d'ailleurs aucune compétence dans ce dernier domaine. 
    Enfin, mon antisarkozysme : j'en suis, pourquoi en faire mystère ? Mais ma référence à la "Sarkozie", ici, se voulait plus une pique contre des journalistes qui ont tendance à jeter l'esprit critique au vestiaire dès qu'ils s'entretiennent avec des personnalités.
    Enfin, les faits scientifiques ne sont pas des opinions dont on pourrait débattre comme de n'importe quelle opinion politique. À cet égard, le verdict des physiciens sur les travaux des frères Bogdanov est clair et du reste assez unanime : leurs résultats ne reposent sur aucune base solide.Enfin, une critique extensive du livre peut être trouvée ici, cependant : http://www2.iap.fr/users/riazuelo/fpc/bog/lvdd/lvdd.php
    pascal a dit… Merci pour votre réponse. Elle a un ton qui me plait assez, elle est très claire. Je vais lire attentivement le dossier que vous avez eu l'amabilité de me joindre. Je suis pas pro-Bogdanov, mais je m'intéresse aux "limites de la Connaissance" (Référence à Hervé zwirn). Je pense que la science est à l'orée de découvertes majeures et que ce que disent les Bogdanov n'est pas dénué de sens. Lee Smolin n'a -t-il pas écrit: "rien ne va plus en physique". Les années qui viennent nous réservent certainement des surprises.
    Je n'a aucune prétention, je ne dis pas "je pense scientifiquement" mais je suis fasciné par les mystères de la nature, je manifeste mon questionnement. Pour moi comme pour de plus en plus de personnes, je pense que l'univers n'est pas que "le fruit du hasard". Dire le contraire revient aussi à une croyance. Le dogme serait d'affirmer posséder le vérité. 
    Berneri a dit…"Pour moi comme pour de plus en plus de personnes, je pense que l'univers n'est pas que "le fruit du hasard". Dire le contraire revient aussi à une croyance. Le dogme serait d'affirmer posséder le vérité."
    En sciences, quand on fait une hypothèse elle doit être basée sur des hypothèses. Il ne s'agit pas d'être dogmatique, mais au contraire de confronter son savoir à la réalité. En l'espèce, les cosmologistes ne peuvent savoir ce qu'il y a avant le Big Bang, et donc tout ce que disent les Bogdanov, pour en revenir à ces deux-là, n'est que pure spéculation. Si on reste dans le domaine des spéculations, justement, la théorie des cordes telle qu'exposée par Stephen Hawking dans son dernier livre postule que, pratiquement, une infinité d'univers pourrait exister et que donc, dans cette optique, le notre serait effectivement dû au hasard.
    À mon humble avis, on ne peut affirmer l'un ou l'autre d'un point de vue scientifique : on ne sait tout simplement pas. Maintenant, si j'applique le rasoir d'Occam (l'explication la plus simple a le plus de chances d'être correcte), j'aurais tendance à pencher pour la seconde hypothèse (sans être affirmatif, cependant). 
    pascal a dit…Ok. je continue néanmoins ma réflexion dans mon blog, le rasoir d'Occam, il coupe. Et si au-delà de la coupure?... Zirn m'inspire aussi, qu'est ce que la connaissance? y -a t-il des limites, et au delà?
    On arrive au paradoxe de l'existence de dieu, que beaucoup on si bien décrit, dont Kant. Nos deux avis semblent contradictoires, mais je réfléchis au votre, il me questionne aussi.
    Ravi de vous connaître, j'inscrit votre blog parmi ceux que je suis. On aura peut-être l'ocasion d'échanger?

     Liens:

    Le visage de Dieu

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2010/09/le-mystere-des-freres-bogdanov.html#.VvLyKtLhDDf (L'affaire Bogdanov)

    http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Bogdanov-Voici-les-premiers-instants-de-l-univers-524783 (LES BOGDANOV EXPLIQUENT Voici les premiers instants de l’univers)

    http://www.jp-petit.org/nouv_f/Bogdanoff.html (Bogdanoff contre Riazuelo21 avril 2012: de Jean-Pierre Petit à  Igor et Grichka Je suis prêt à témoigner en votre faveur)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2010/09/le-mystere-des-freres-bogdanov.html (L'affaire Bogdanov)

    https://mbasic.facebook.com/notes/patrice-hernu/la-th%C3%A8se-des-bogdanov-serait-philosophiquement-et-politiquement-incorrecte-ou-le/104253359641345/ (Analyse de la thèse des bogdanov par Patrice Hernu)

    http://sciences.blogs.liberation.fr/files/daniel_sternheimer-cnrs-bogdanoff.pdf (MISE AU POINT SUR «L’AFFAIRE BOGDANOFF» PAR DANIEL STERNHEIMER, DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS)

    http://quantumfuture.net/quantum_future/bogdanovs.htm (The Bogdanov Affair)

    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/09/le-visage-de-dieu-des-bogdanov-d%C3%A9crypt%C3%A9.html (LE VISAGE DE DIEU DES BOGDANOV DÉCRYPTÉ)

    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/10/un-document-accablant-pour-les-bogdanov.html (UN DOCUMENT ACCABLANT POUR LES BOGDANOV)

    http://alasource.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/09/26/l-imposture-bogdanov.html (L'imposture Bogdanov)

     http://www.marianne2.fr/REVELATIONS-Le-rapport-du-CNRS-qui-flingue-les-Bogdanoff_a198523.html)Nous étions en train d’écrire cet article quand la bonne nouvelle est tombée ! Le rapport du CNRS sur les thèses des Bogdanov est enfin, et partiellement rendu publique par Marianne ( http://www.marianne2.fr/REVELATIONS-Le-rapport-du-CNRS-qui-flingue-les-Bogdanoff_a198523.html)

    https://antifalsace.wordpress.com/2010/10/18/le-visage-de-dieu/ (Le visage de dieu)

    http://www2.iap.fr/users/riazuelo/index.php (A. Riazuelo)

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/07/06/les-bogdanov-perdent-un-proces-contre-le-cnrs_4672748_1650684.html?xtmc=bogdanov_11_10_2010&xtcr=1 (les Bogdanov perdent un procès contre le CNRS à qui ils réclamaient 1,2 million d’euros)

    http://archive.is/WilNB 'Avant le big bang MANIPULATIONS ET MENSONGES DU BON DOCTEUR RIAZUELO)http://sciences.blogs.liberation.fr/files/rapport_cnrs_bogdanoff.pdf (Rapport des sections 01 et 02 du comité national du CNRS sur 2 thèses -novembre 2003)

    http://www.liberation.fr/auteur/1879-sylvestre-huet (Sylvestre Huet, auteur de "libération")

    wikipedia.org -Sylvestre Huet

     

    3) L'équation bogdanov:

    Un scientifique a pourtant pris au sérieux les hypothèses des Bogdanov, Lubos MOTL, ce qui est exprimé dans le site http://delaportedominique.free.fr/download/PI_Equation.pdf (Presses de la renaissance): 

    "Le Professeur  Lubos MOTL, l’un des physiciens les plus réputés de la théorie des cordes et ancien professeur à Harvard s’est penché sur les travaux des frères Bogdanov. Science fiction ou véritable découverte scientifique, le professeur Lubos Motl tranche:

    Les Bogdanov auraient-ils percé le secret de l’origine de l’Univers ? Est-ce que deux personnalités de la télévision peuvent prétendre résoudre l’une des questions les plus ardues de la physique moderne ? Telles sont les questions auxquelles répond Lubos Motl et en particulier, il souligne qu’Igor et Grichka Bogdanov ont peut-être découvert que de même qu’il existe un code génétique à l’origine des êtres vivants, il pourrait exister un « code mathématique » à l’origine de l’Univers tout entier. En fin de compte, Igor et Grichka Bogdanov ont peut-être réussi, à force d’acharnement et de passion, à lever un coin du voile qui entoure l’une des énigmes les plus fascinantes de la cosmologie moderne : celle du commencement du temps, de l’espace et de la matière.

    Pour la première fois un expert, ancien professeur à l’Université de Harvard répond à cette question : Quel est le contenu des recherches des Bogdanov ? Après avoir lu attentivement leurs travaux, le Pr Motl a fini par conclure que les Bogdanov proposent « rien de moins qu’une théorie alternative à la gravité quantique. » space et de la matière."

    "Lubos Motl, jeune professeur de physique théorique, est l’un des chercheurs les plus réputés en théorie des cordes. Il a été admis dans la prestigieuse Société des Chercheurs de Harvard (2001-2004), l’un des cercles de recherche les plus fermés au monde. Il est l’auteur d’un article considéré aujourd’hui comme fondateur de la théorie matricielle des cordes. Très présent sur Internet, son blog « the Reference Frame » est devenu l’un des blogs scientifiques les plus célèbres sur la planète. Il a signé des articles avec les plus grands physiciens théoriciens d’aujourd’hui. (Cumrun VafaAndrew Strominger, Robbert Dijkgraaf etc…) parmi lesquels « Higher-order corrections to masscharge relation of extremal black holes” ou encore “Matrix string theory, contact terms and superstring field theory.” 

    On peut retrouver l'équation bogadnov dans le site de Motl "The Reference Frame: L' équation Bogdanov": Le secret de l'origine de l'Univers? (The Bogdanov Equation: the Secret of the Origin of the Universe?)

     

    "Existait-il " quelque chose " avant le big bang ? Telle est la question que se sont posée Igor et Grichka Bogdanov. Pour la première fois, un des plus grands spécialistes du sujet, le Pr Lubos Motl, analyse et confirme.En 2002, les frères Bogdanov déclenchent une tempête dans le monde scientifique en publiant six articles sur l'origine de l'Univers. Des articles parus dans les meilleures revues de physique théorique, notamment la prestigieuse Annals of Physics dont les experts ont conclu que les Bogdanov apportaient des solutions nouvelles aux problèmes de l'origine du temps et de l'espace en dessous de l'échelle de Planck, avant le big bang. Dans les laboratoires, les discussions s'enflamment. Les Bogdanov sont-ils de véritables chercheurs ou bien s'agit-il d'un canular ? Un expert, ancien professeur de l'Université de Harvard, a analysé en profondeur leurs travaux. Il nous livre ses conclusions dans cet ouvrage : les Bogdanov proposent rien de moins qu'une théorie alternative à la gravité quantique. De même qu'il existe un code génétique à l'origine des êtres vivants, il pourrait ainsi exister un " code mathématique " à l'origine de l'Univers tout entier."

     

    Liens:

    http://www.amazon.fr/L%C3%A9quation-Bogdanov-Lubos-MOTL/dp/2750903866  (L'équation Bogdanov : Le secret de l'origine de l'Univers ?)

    Lubos MOTL (Auteur),  Grichka BOGDANOV (Introduction),  Igor BOGDANOV (Introduction)

    Cumrun VafaAndrew Strominger, Robbert Dijkgraaf  Gerard 't Hooft

     

    4) Le code secret de l'univers.

     

    (Le CODE SECRET de l'UNIVERS d'Igor et Grichka BOGDANOV) :  http://www.inclassablesmathematiques.fr/archive/2015/12/13/le-code-secret-de-l-univers-d-igor-et-grichka-bogdanov-5730361.html

    Voici ci-dessous le texte que j'aime beaucoup de ce site par Edith Edwige Universitaire retraitée qui donne un bon résumé de ce livre (Le CODE SECRET de l'UNIVERS d'Igor et Grichka BOGDANOV)

    "Les jumeaux médiatiques aux visages d'extra-terrestres, l'un docteur en maths l'autre en physique, vous accompagnent avec talent dans ce texte, sur un itinéraire jalonné de villes universitaires renommées, par ordre alphabétique:Bâle, Berlin, Cambridge, Copenhague, Göttingen, Graz, Londres, Münich, Paris, Princeton, St Petersbourg, Zürich, ...Vous y croiserez familièrement des matheux ou physiciens théoriciens prestigieux:Bernoulli, Bohr, Boltzmann, Einstein, Erdös, Euler, Feynmann, Friedmann, Gauss, Gödel, Hadamard, Hardy, Hilbert, Hurwicz, Huyghens, Julia, Klein, Landauer, Leibniz, Lemaître, Mach, Mandelbrot, Maxwell, Neumann, Planck, Polya, Ramanujan, Shannon, Weyl, Wiener, ...Ce livre est trop délicat à résumer, alors je vous donne simplement quelques titres de  chapitres éloquents:
    les atomes numériques - la clef de l'infini - le premier fragment du code - le code de l'ordre - le code des fleurs - le code du zéro - la formule magique - des êtres mathématiques derrière la matière - la théorie de l'information - les nombres premiers au fond du ciel - un million de dollars pour la fonction Zeta - ...
    Pour le dernier chapitre cité, il s'agit du prix CLAY  décidé en l'an 2000, relatif à la fameuse "hypothèse de Riemann"Il n'est toujours pas attribué ! Etes-vous candidat ?Mais peut-être préférez-vous viser la glorieuse "médaille FIELDS" , par exemple en obtenant des résultats exceptionnels sur l'extension de la mirifique  fonction Zeta aux quaternions ou même - pourquoi pas - aux octaves de CAYLEY ?Comme il vous plaira ! Bonne chance !
    La philosophie du livre:" Oui, l'Univers est un message codé, un code cosmique !Le travail du scientifique est de déchiffrer ce code" "Juste une petite restriction: un peu trop de coquilles dans ce livre mais  elles se corrigent aisément ...(KOSMANEK par Edith Edwige Universitaire retraitée- http://kosmosya.xooit.fr/t224-Publications-scientifiques-d-Edith-KOSMANEK.htmLes chatons combatifs)

     

    CHRISTOPHE LABBÉ ET OLIVIA RECASENS commentent dans le point. Le code secret de l'Univers et Big bang. Igor et Grichka Bogdanov en sont convaincus : tout a été programmé.)  http://www.lepoint.fr/societe/le-code-secret-de-l-univers-20-05-2010-1273788_23.php  

    Voici l'article "in extenso" pour permettre d'en partager l'intéressant contenu:

     

    "Quand ils ont reçu leur ordre de mission, les deux employés de la compagnie Bell ont fait la moue. On leur demandait de filer au fin fond du New Jersey pour remettre en état une antenne de liaison satellite désaffectée. Et comme si ça ne suffisait pas d'être exilés dans un trou perdu des Etats-Unis, impossible de faire fonctionner cette foutue antenne. Depuis des semaines, Arno Penzias et Robert Wilson écopent d'un énorme bruit parasite. Un souffle électrique qui ne ressemble à rien de connu. Sans le savoir, les deux ingénieurs viennent de capter l'écho du big bang, la fantastique explosion qui a donné naissance à notre Univers. Une découverte qui, quatorze ans plus tard, en 1978, leur vaudra le prix Nobel de physique.

    La preuve de l'existence de ce " rayonnement fossile " est le coup de tampon que les astrophysiciens attendaient pour adopter la théorie du big bang. Imaginez. Il y a 13,7 milliards d'années, notre Univers ultrachaud et pas plus grand qu'un atome se serait mis à grossir démesurément et à se refroidir, permettant à la matière de s'organiser jusqu'à faire apparaître la vie. Un scénario qui ne repose sur presque rien - 96 % des ingrédients qui composent l'Univers demeurent mystérieux -, mais qui colle avec les observations des télescopes dans l'infiniment grand et les explorations des accélérateurs de particules dans l'infiniment petit.

    En donnant un commencement à notre Univers, le big bang a remis Dieu dans la course. L'Eglise, qui en d'autres temps avait fait brûler Giordano Bruno et condamner Galilée, considère que cette théorie est une " interprétation acceptable de la création biblique ". De quoi faire bondir les scientifiques, qui ne s'encombrent pas d'un créateur pour expliquer de façon cohérente l'origine de l'Univers." Le fait qu'il y ait un commencement n'implique pas forcément l'existence d'une divinité créatrice, avertit Christian Nitschelm, professeur à l'institut d'astronomie de l'Université catholique du Nord, au Chili.La mécanique quantique nous montre qu'à partir de rien il peut parfaitement apparaître quelque chose, le phénomène ayant été vérifié à l'aide de particules élémentaires. L'Univers a ainsi très bien pu naître à partir de ce que les physiciens appellent les fluctuations quantiques du vide. "

    Et voilà que dans ce débat débarquent les frères Bogdanov. Les deux jumeaux aux têtes d'extraterrestres sortent, le 26 mai, un livre, " Le visage de Dieu ", dans lequel ils racontent la formidable histoire de l'Univers, version Dan Brown. Leur " Da Vinci Code " à eux est un " code cosmologique ". Une sorte d'ADN recelant toutes les instructions qui ont abouti à la création de notre monde. Pour preuve, selon Igor et Grichka Bogdanov, la quinzaine de lois fondamentales qui orchestrent l'Univers. Des règles tellement précises que, si l'on en change une d'un chouilla, on chamboule tout. Prenez la force de gravitation, qui fait que votre chaise reste collée au sol. Un brin trop forte, planètes et étoiles s'effondrent sur elles-mêmes, un zeste trop faible, la matière n'arrive pas à se cimenter." Impossible d'y voir la main du hasard ! " assurent les deux anciens animateurs de l'émission " Temps X ". Eux y décèlent plutôt un " acharnement suspect de l'Univers à s'organiser vers la vie ". Néocréationnistes, les Bogdanov ? Ils jurent que non. Tout en précisant : " Il y a un immense mystère derrière ces lois que la conception matérialiste de la physique ne peut expliquer. Ce que montrent télescopes et accélérateurs de particules force aujourd'hui à poser la question taboue en science : " Qui a craqué l'allumette du big bang ?" " Un livre qui risque de provoquer des réactions en chaîne chez les cosmologues. Les auteurs ont prévu le bouclier : trois postfaces signées d'éminents scientifiques américains, dont deux Prix Nobel de physique.

    EXTRAITS

    On a trouvé l'oeuf cosmique !

    Smoot avait déposé le dernier mot sur un silence. Lentement il leva la tête pour laisser travailler la phrase. Loin dans la salle, les journalistes semblaient pris d'une légère ivresse. Chacun d'eux était en train de réaliser que ces quelques mots allaient bouleverser le ciel cosmologique de fond en comble : pour la première fois, un satellite nommé Cosmic Background Explorer (Cobe) venait de " photographier " la lumière la plus ancienne jamais émise par l'Univers : âgé de plus de 13 milliards d'années, ce rayonnement archaïque offrait une image saisissante de l'" oeuf cosmique " qui venait à peine de naître. (...) Pris de vertige devant ces images impensables venues du fond de l'espace et du début des temps, ces détails lumineux datant de la création de l'Univers, George Smoot, le " père " de Cobe (...), va lâcher une phrase, un mot que personne n'attendait et qui claque aux oreilles comme un arc électrique dans la salle de presse surchauffée : " Pour les esprits religieux, c'est comme voir le visage de Dieu ! " (...) Un souffle incertain traversa la salle. Puis quelques paroles murmurées de bouche à oreille se firent entendre. A cet instant, tout au fond, une porte s'ouvrit pour se refermer presque aussitôt : deux personnes venaient de quitter la pièce. Smoot remua sur son son siège, vaguement mal à l'aise. (...) Il ne s'agissait que d'une image, une métaphore sans contenu religieux, mais, à cet instant, Smoot pressentait que cette petite phrase lui vaudrait sans doute beaucoup d'ennuis de la part de la communauté scientifique.

    Notre Univers est en fuite

    Jusqu'alors, l'idée qu'on se faisait de l'Univers était des plus simples, pour ne pas dire naïve. L'Univers ? Il se réduisait à la Voie lactée, voilà tout ! Il ne pouvait exister en tout et pour tout qu'une seule galaxie - la nôtre - et rien d'autre. Or coup de tonnerre : les observations de Hubble et Humason montrent, sans contestation possible, que l'Univers n'est pas fait d'une seule galaxie, mais de millions (peut-être même de milliards) d'autres. Lorsque la découverte est officiellement annoncée, au matin du 1er janvier 1925 (comme en signe de bons voeux), le monde entier est abasourdi. Le cosmos est donc plus grand, bien plus immense que tout ce que l'on croyait jusqu'alors. En cette année 1929, Hubble tient quelque chose d'encore plus bouleversant. (...) Quelque chose d'inouï, auquel personne ne s'attendait. Mais les extraordinaires images spectrales sont sans appel : loin d'être fixes, comme on le pensait, les galaxies se déplacent les unes par rapport aux autres, à des vitesses vertigineuses. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Ce ne sont pas les galaxies mais l'Univers lui-même, l'Univers tout entier qui est en fuite ! En expansion ! (...) A chaque instant, il se dilate, s'étire vers l'infini.

    Le " code Bogdanov "

    De même que tous les êtres vivants sont précédés d'une information génétique qui " code " leurs caractères physiques, l'Univers pourrait ainsi être précédé d'une information cosmologique qui, elle aussi, " code " ses caractéristiques et les grandes lois physiques. Comme tous les codes, ce " programme cosmologique primordial " se réduirait à un système d'instructions et de données numériques. (...) Aujourd'hui, 137 millions de siècles après la naissance de l'Univers, la vie est apparue sur un petit monde banal sous la forme de fleurs, de bactéries, de chiens, de paramécies et de rhinocéros, de chênes et d'acariens, d'étoiles de mer et d'êtres humains. Or, malgré cette étonnante diversité, tous ces organismes présentent, au niveau génétique et moléculaire, une remarquable unité de structure et de fonction. Ils portent tous les mêmes acides nucléiques et les mêmes protéines composées des mêmes éléments de base (acides aminés), leurs gènes sont tous des formes de la même molécule d'ADN, le code génétique est le même, les mêmes enzymes interviennent dans des réactions semblables pour tous. (...) Le hasard intervient, bien sûr, mais il existe aussi un mystérieux programme qui contraint et oriente l'évolution vers une complexité croissante.

    Un coup monté...

    Au fond, la seule question qui compte vraiment, c'est celle-ci : l'Univers est-il apparu par hasard ? Ou s'agit-il, comme aimait à en plaisanter l'astrophysicien Fred Hoyle, d'un " coup monté " ? (...) Il y a aussi peu de chances, comme l'observe le théoricien de la complexité James Gardner, que des systèmes complexes soient apparus par hasard dans l'Univers qu'un Boeing 747 s'assemble spontanément au coeur de la ceinture des astéroïdes à partir des matériaux environnants. Tout semble au contraire avoir été minutieusement préparé, organisé dans le grand théâtre cosmique pour permettre l'apparition, sur la scène de l'Univers, d'une matière ordonnée, puis de la vie, et enfin de la conscience.

    Qu'en pense Einstein ?

    En 1929, il [Einstein] reçoit un télégramme plutôt inhabituel, signé du rabbin de New York, Herbert S. Goldstein, lui demandant de but en blanc - sur un fond d'inquiétude - s'il croyait en Dieu. L'affaire était sérieuse, car le rabbin avait lui-même été contacté peu de temps auparavant par le cardinal O'Connell, influent prélat de Boston. Très alarmé, l'ecclésiastique menaçait de saisir le Vatican, au motif que la relativité " répandait un doute universel sur Dieu et la Création ". En bref, elle impliquait " l'affreuse apparition de l'athéisme ". En moins de trente mots, soucieux de calmer son interlocuteur, le maître s'empresse alors de renvoyer cette réponse aujourd'hui célèbre : " Je crois au Dieu de Spinoza, révélé dans l'harmonie du monde, mais pas en un Dieu qui se préoccuperait des faits et gestes de chacun. " Il n'en fallait pourtant pas davantage pour que le rabbin Goldstein, aux anges, se mette à répéter à qui voulait l'entendre qu'Einstein, " bien évidemment ", n'était pas athée. Comme ce dernier préférait prudemment garder le silence, il crut même bon d'apporter la touche finale : " La théorie d'Einstein, si elle était poussée jusqu'à sa conclusion logique, pourrait apporter à l'humanité une formule scientifique pour le monothéisme. " Sans doute que le père de la relativité n'en demandait pas tant

    Le Vatican et l'origine de l'Univers

    La théorie du big bang " est la meilleure solution scientifique pour expliquer la création de l'Univers ". Rond et affable, don José Gabriel Funes, jésuite argentin de 47 ans, dirige la Specola Vaticana, l'observatoire astronomique du Vatican fondé au XVIe siècle à Castel Gandolfo, la résidence d'été des papes. Philosophe, théologien et astronome, le " Monsieur Cosmos " du Vatican tient à préciser qu'il parle en son nom et pas en celui de l'Eglise. Tout en soulignant que le Vatican est " extrêmement attentif aux évolutions de la recherche ". Le Vatican a d'ailleurs ouvert, depuis que la pollution lumineuse a rendu le ciel italien opaque, un second centre de recherche à Tucson, en Arizona, qui collabore avec les meilleurs centres d'astronomie américains.

    Ce sont des hommes d'Eglise qui mirent les premiers en cause, à partir du XVe siècle, le système aristotélicien qui fixait la Terre au centre de l'Univers. En 1633, le procès fait à Galilée mit momentanément fin à la perspective d'une laïcisation de la science. Mais c'est un abbé, Georges Lemaître, qui en 1931 pose les bases de la cosmologie moderne et de la théorie du big bang avec ses travaux sur l'atome primitif. Quand en 1951 Pie XII déclare, dans une tentative de concilier la lettre de la Bible aux avancées de la science, que le big bang est le " Fiat lux initial, l'instant où le cosmos est sorti de la main du créateur ", George Lemaître est atterré. Quelques mois plus tard, l'abbé profite d'une audience pontificale pour convaincre le pape de tenir la foi et les sciences sur des plans séparés. Le mariage de raison entre science et foi est-il définitif ?" Oui, selon l'astronome en chef du Vatican,à condition que les chercheurs restent dans leur domaine de compétence. Les scientifiques doivent savoir où se termine la science et où commencent la philosophie et la théologie. " 

    La bio de l'Univers

    0 seconde : le big bang Explosion primordiale. C'était il y a environ 13,7 milliards d'années, âge estimé de notre Univers à 0,2 milliard d'années près. Température infinie, densité infinie, rayon nul. Des premiers instants inaccessibles aux lois de la physique.

    A 0,54 10-43 s Temps de Planck. L'Univers entre en expansion.

    Entre 10-43 s et 10-35 s Ere de grande unification.

    Vers 10-36 s, la température commence à décroître et l'Univers perd en densité.

    Entre 10-35 s et 10-33 s  L'Univers accroît sa taille d'un facteur considérable, au moins 10-26, en un temps excessivement court. Etat purement énergétique.

    Entre 10-33 s et 10-12 s Quarks et antiquarks commencent à se former.

    Entre 10-12 s et 10-6 s Vers 10-12 s, les quatre grandes forces de la nature (gravitation, électronucléaire...) sont totalement différenciées.

    10-6 s à 3 min La température chute. A partir des quarks et antiquarks, les protons (futurs noyaux d'hydrogène), neutrons, antiprotons et antineutrons se forment.

    De 3 min à 20 min Nucléosynthèse primordiale : protons et neutrons commencent à réagir entre eux pour donner des hélions (noyau de l'atome d'hélium).

    De 3 min à 380 000 ans L'Univers est toujours opaque, en expansion, très chaud et dense, mais sa température et sa densité continuent à décroître, alors que son rayon augmente au rythme de l'expansion. Naissance des " protogalaxies ".

    380 000 ans Formation des premiers atomes à partir des électrons libres et des noyaux atomiques. L'Univers devient transparent. Un rayonnement diffus plus ou moins homogène est émis à ce moment et sera observé bien longtemps après sous la forme du rayonnement fossile.

    1 million à 2 milliards d'années Premières générations d'étoiles. Elles synthétisent des noyaux atomiques de plus en plus lourds. Les galaxies prennent leurs formes actuelles.

    Environ 9 milliards d'années La matière éjectée par des étoiles massives plus anciennes donne naissance à notre système solaire. Les planètes se forment, dont la Terre (il y a 4,56 milliards d'années). Après moins de 1 milliard d'années, la vie monocellulaire apparaît.

    Environ 13 milliards d'années Premiers organismes multicellulaires. Puis les animaux : mollusques sans coquille, coraux... voient le jour au début du primaire. 100 millions d'années plus tard, les coquillages se développent, les algues s'adaptent à la vie hors de l'eau : ce sont les premières plantes. 200 millions d'années encore, c'est au tour des créatures terrestres : insectes, amphibiens et reptiles.

    Environ 13,7 milliards d'années L'ère des mammifères. L'ancêtre de l'homme apparaît (4 millions d'années avant l'homme moderne). Et l'Univers continue son expansion...


    5) Le nouveau livre des Bogdanov: 3 mn pour comprendre la grande théorie du big bang.

     

    5-2) Dans on n'est pas couché: 

    Par ailleurs, dans on n'est pas couché 31 janvier 2015, Grichka et Igor Bogdanov sont venus faire la promotion de leur livre "3 minutes pour comprendre la grande théorie du Big Bang" préfacé par  John Mather.

     

     

    Commentaire du livre dans amazone.fr:

    "Qu'est-ce que le big bang ? Pourquoi a-t-il eu lieu ? D'où vient l'énergie torrentielle qui s'est brutalement déclenchée dans le néant, il y a 13 milliards et 820 millions d'années ? Qu'y avait-il avant ? 

    En 3 minutes, grâce aux fantastiques découvertes des toutes dernières années, vous allez revivre les captivantes aventures des hommes qui ont consacré leur vie à la recherche du mystère originel et comprendre enfin ce qui s’est passé au moment du Big Bang.
    Comprendre qu’à chaque fois que vous buvez un verre d’eau, vous avalez des particules de matière formées tout juste trois minutes après le Big Bang. Et plus jamais après !
    Comprendre comment on a pu photographier le passé lointain de l’Univers, 380 000 ans à peine après sa naissance.
    Comprendre par quel miracle, il y a 13,8 milliards d’années, le cosmos tout entier, avec ses milliards de galaxies, n’était pas plus grand qu’un grain de poussière.
    Comprendre enfin ce qu’il y avait avant le Big Bang. Avant la création de la matière."

     

    Igor et Grichka Bogdanov dans on n'est pas couché 19 mars 2016 sont venus faire la promotion de sont venus présenter leur nouveau spectacle "Big Bang"


    5-2) Dans esprit d'actu:

     



    Igor et Grichka Bogdanov sont les invités de l'Esprit d'actu pour un entretien passionnant sur la création de l'Univers à l'occasion de la parution de leur dernier livre "3 minutes pour comprendre la grande théorie du Big Bang" paru aux éditions Le Courrier du Livre. J'ai déja longuement évoqué ce que les Bogdanov expliquent dans cet entretien dans les articles de mon blog  où je donne ma lecture d'un autre de leurs livre: "Au commencement du temps":

    "Et s'il vous était donné de remonter le long de la "ligne d'Univers" en plein cœur de Paris ? d'entendre Edith Piaf chanter du premier étage de la tour Eiffel ? de tomber nez à nez avec Albert Einstein ? de voir circuler d'antiques machines à vapeur sur la place du Trocadéro? de croiser La Fontaine, venu déguster avec son ami Boileau le bon lait de la ferme Magu, à quelques pas de là ? Et reconnaîtriez-vous la place du Trocadéro à l'époque où elle était habitée par des hordes d'hommes préhistoriques ? ou, plus loin encore, lorsque les brontosaures foulaient le sol de l'actuel palais de Chaillot ? Cette histoire est sans doute la plus mystérieuse qui soit. Igor et Grichka Bogdanov nous plongent jusqu'au vertige dans l'abîme du temps et nous montrent comment les choses ont peut-être commencé. Des années durant, ils ont décomposé les grandes équations de la physique, ils ont tâtonné, exploré, proposé. Ils ont suscité des débats enfiévrés. Mais leurs recherches - l'application de nouveaux instruments mathématiques à l'Univers avant le Big Bang - ont débouché sur une nouvelle façon de faire face à la question de l'origine: avant l'apparition du temps et de l'espace tels que nous les connaissons, sans doute y avait-il "quelque chose" plutôt que rien. Une information de nature mathématique qui "oriente" peut-être l'évolution de l'Univers. Un code cosmologique qui ne peut exister que dans le temps imaginaire. Les observations du satellite Planck, lancé en mai 2009, apporteront sans aucun doute des éléments décisifs. Si, comme le suggèrent déjà certaines mesures du satellite WMAP, la forme de l'espace dans lequel nous vivons est bien sphérique, et si l'on parvient à mieux comprendre cette mystérieuse énergie noire dont Igor et Grichka Bogdanov avaient prédit l'existence dès 1992, leur hypothèse pourrait bien être validée: à l'instant zéro, le temps était imaginaire. Et qui sait si cette singularité initiale ne portait pas en elle l'image d'un ordre profond qui, des premières particules jusqu'aux lointains amas de galaxies, allait orienter le cosmos, le réaliser et, finalement, lui donner un sens."

     

    "Ma lecture de ce livre m'a amené à rédiger un certain nombre d'articles dont ceux qui sont en rapport avec l'entretien des Bogdanov avec Esprit d'actu sont les suivants:

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/04/au-commencement-du-temps-4-3 la.html#.VvRyU9LhDDd   (Au commencement du temps 4-3) La cinquième dimension)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-4-2-le-passe.html (Au commencement du temps 4-2) Le passé peut-il encore exister?)
    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-4-1-comment.html (Au commencement du temps 4-1) Comment tout cela est-il possible?)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-11-linstant.html (Au commencement du temps 3-11) l'instant zéro)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-10-linstant.html#.VvRvsdLhDDc (Au commencement du temps 3-10) L'instant zéro...avant le big bang(?))

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-9-letincelle.html#.VvRty9LhDDf  (Au commencement du temps 3-9) L'étincelle du Big Bang (10 puiss-43 secondes après le Big Bang))

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-8-la.html(Au commencement du temps 3-8) La première seconde de l'Univers après le big bang)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/02/au-commencement-du-temps-3-7.html#.VvTSmNLhDDd  (vers la toute première lumière (- 5 milliards à -13,7 milliards d'années))

     

     

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/06/au-commencement-du-temps-4-10-partie-2.html#.VvQ5y9LhDDd (Au commencement du temps 4-9 partie 2) L'Univers information deuxième partie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/06/au-commencement-du-temps-4-9-premiere.html (Au commencement du temps 4-9 partie 1) L'Univers information première partie)

     

     

     

     Cette digression nous permet de revenir au dernier livre des Bogdanov "3 minutes pour comprendre la grande théorie du Big Bang". Il récapitule bien ce que nous avons vu jusqu'à présent dans cet article. La vidéo ci-dessus concernant l'interwiew d'Igor et Grichka Bogdanov par Saïd Branine  d'Esprit d'actu"  (https://www.youtube.com/watch?v=bVLOikuFoEo) a été intitulée "Dieu et la création de l'Univers". voici un résumé de la vidéo vu à ma façon, où on retrouve bien les sujets des articles de mon blog:


    Les Bogdanov: La théorie du big bang nous parle de l'origine de notre Univers et de son histoire. Elle a d'abord été calculée par des scientifiques, puis démontrée par l'expérience. Dès 1929, Hubble constate que les galaxies sont en fuite les unes par rapport aux autres et ainsi, il donne un socle expérimental, observationnel à quelque chose qui avait été vu dans les équations en 1922 par Alexander Friedman.qui était un mathématicien et météorologue russe qui lui-même s'est opposé à Einstein qui pensait que l'univers était fixe. S'il le pensait fixe, c'est qu'il le voyait totalement instable dans ses équations et il a rajouté un terme, qui s'appelle la constante cosmologique, ce qui a fixé l'Univers. Donc tout ceci vole en éclats en 1929, avec cette constatation que l'Univers n'est pas fixe. Puis à partir de là, les idées vont s'accélérer. En 1948, Gamow, qui est un élève de Friedmann va trouver et prouver ce qu'on appelle la synthèse des éléments légers, c'est à dire notamment les noyaux d'éléments légers, le big bang chaud, qui naît à ce moment là. Puis en 1964 Penzas et Wilson observent quelque chose dans le ciel qui est un bruit. Ce bruit, c'est l'écho du big bang qui leur a apporté le prix Nobel en 1978 grâce à cette découverte. Et enfin les satellites astronomiques (comme Planck) vont observer cette lumière, cette première lumière qu'on appelle le rayonnement cosmologique qui témoigne ce qu'était l'Univers quand il était bébé, seulement 380 000 ans après sa naissance explosive. Et le premier à avoir observé cette photographie du "fond diffus cosmologiqueGeorges Fitzgerald Smoot au pu dire: "pour moi, c'est voir comme le visage de Dieu". Mais il a été fortement critiqué par de nombreux scientifiques.

    L'animateur Saïd Branine: Dans votre propre thèse sur la théorie du big bang, vous affirmez qu'il n'y a pas de temps avant le big bang mais plutôt une information pure, cette information pure crée de l'énergie qui elle même crée l'Univers. Alors s'il n'y a pas de temps peut-on parler d'un avant-big bang?

    Les BogdanovEn fait la réponse est intuitive. Qu'est-ce que c'est que le big bang? Le big bang c'est un moment "explosif" qui s'est déroulé l y a 13,820 milliard d'années à partir d'une particule élémentaire un milliard de milliard de fois plus petit que le noyau d'atome d'hydrogène. et qui se produit à partir d'un vide primordial. Et cette explosion engendre en trois minutes la formation de tous les noyaux d'atomes d'hydrogène de tout l'Univers, c'est à dire 98% de la masse de l'Univers. Ils ont été fabriqués dans les trois premières minutes de vie de l'Univers et plus jamais après parce que la température est tombée trop bas, en dessous d'un milliard de degrés. alors que au moment du big bang, 3 mn avant, elle était encore de 100 000 milliard de milliards de milliards de degrés. C'est une température inouïe, mais c'est celle qu'il faut pour fabriquer les noyaux d'atomes d'hydrogène. 

    La grande question qui se pose est: mais d'où vient cette énergie et qu'est-ce qu'il y avait avant? Comment se déclenche t-elle? Pourquoi se déclenche t-elle, dans le vide? Les Bogdanov se sont posés ces questions  dans leurs deux thèses, l'une en mathématique, l'autre en physique théorique. Ces thèses, comme on l'a vu dans les chapitres précédents, ont fait beaucoup de bruit dans le monde. Les deux frères n'ont certes pas trouvé de réponse, mais des débuts de réponse. En fait dit un des deux frères, la matière naît au moment du big bang mais le big bang n'est pas l'instant zéro. C'est un moment qui est très bref, mais que les physiciens ont mesuré (10 puissance -43 secondes). Mais ce n'est pas l'instant zéro répète t-il, et l'univers lui-même n'est pas l'échelle zéro, (c'est 10 puissance -33 cm). Donc forcément, si ce n'est pas l'instant zéro, il y a quelque chose avant ce big bang (livre des bogdanov) et cette chose, ce n'est plus de la matière, puisque la matière naît au moment du big bang, c'est quelque chose d'immatériel. Et qu'est-ce qui est immatériel et qui en même temps peut guider l'évolution de la matière, c'est ce qu'on appelle de l'information. Autrement dit, l'Univers avant d'être matière-énergie au moment du big bang, est pure information, et cette information existe à l'instant et à l'échelle zéro de l'Univers.

    Puis l'interview porte sur le principe anthropique inventé par Brandon Carter et sur le réglage extraordinairement fin de l'Univers. Ce réglage semble reposer sur un scénario, scénario qui aurait pris naissance avant le big bang et qui s'exprime physiquement au moment du big bang, moment où il passe de l'état numérique ou état informationnel, à un état physique. Et à ce moment là, on voit que la séquence des événements conduit jusqu'à un Univers complexe, dans lequel nous vivons aujourd'hui (complexe parce qu'il y a des êtres vivants et conscients d'eux-mêmes). Dans cet Univers-là, il y en a certainement d'autres, tout cela correspond à un ordre si vertigineusement réglé que rien n'y est laissé au hasard. Autrement dit, le scénario cosmologique repose sur ce réglage d'une extraordinaire précision, qu'on voit dans les grandes constantes, comme la constante de structure fine, qui règle les comportements du rayonnement électromagnétique ou dans la constante de gravitation, dans la constante cosmologique, dans les nombres pur, les nombres Univers, le nombre PI,  qui est extraordinairement bien réglé lui aussi (aucun chiffre n'y apparaît au hasard, le nombre PI est réglé lui-aussi). Un autre nombre Univers est le la constante de ChampernowneCe nombre est étonnamment simple à construire: en base 10il est formé de 0, d'une virgule et ensuite de la suite des nombres entiers. Ce qui nous donne 0,1234567891011... C'est un nombre univers dans lequel nous pouvons retrouver notre date de naissance, notre première dissertation, le livre que nous tenons dans la main, la Bible ou les oeuvres complètes de Victor Hugo. Il contient absolument tout ce qui existe dans l'Univers.

    Tout cela amène à s'interroger sur les raisons de cet ordre. Le principe anthropique est né de cette idée que l'Univers contient "d'une certaine façon" un projet, l'émergence de la vie, de la conscience et peut-être de l'intelligence et de l'esprit. (voir aussi les autres articles de mon blog catégorie "notre existence a t-elle un sens" 17) Epilogue: Résumé de la démarche où Paul Davies écrit:

     

    Paul Davies à la fin de son célèbre ouvrage "L'esprit de Dieu" a écrit: "Je ne puis croire que notre existence dans cet Univers soit un simple caprice du destin, un accident de l'histoire, un incident fortuit dans le grand drame cosmique. L'espèce physique homo ne représente peut-être rien, mais l'existence de l'esprit dans un organisme sur une planète dans l'Univers est sûrement un fait d'une signification fondamentale. L'Univers a engendré la conscience de soi à travers les êtres humains. Ce ne peut être un détail anodin ou une production marginale de forces absurdes et dépourvues de finalité. Notre présence ici a un sens réel.

    L'animateur Saïd BranineLa physique quantique, elle, accorde une large place au hasard, notamment avec le principe d'incertitude de Heisenberg. Comment vous, les frères Bogdanov, vous conciliez cela.

    Les BogdanovEn fait, la question de savoir si c'est de la même incertitude dont on parle aujourd'hui par rapport à celle qui était présente dans le discours et la "tête" des physiciens d'il y a 50 ans ou d'avantage lorsque le principe d'incertitude a été découvert par Heisenberg. Ce principe "désigne toute inégalité mathématique affirmant qu'il existe une limite fondamentale à la précision avec laquelle on peut connaître simultanément deux propriétés physiques d'une même particule ; ces deux variables dites complémentaires peuvent être sa position et sa quantité de mouvement". L'inégalité formelle reliant l'écart type de la positionσx et l'écart type de la quantité de mouvement est σp  .. , étant la constante de Planck. Le principe d'incertitude implique que lorsqu'on observe une particule élémentaire, par exemple, on peut observer soit sa position, soit sa quantité de mouvement (sa vitesse = masse x vitesse), mais pas les deux en même temps. Une des conséquences, c'est qu'il n'est pas possible de parler de trajectoire pour une particule quantique.

    Ce que proposent les Bogdanov, c'est de remplacer cette incertitude par un autre concept, qui vient d'ailleurs des mathématiques, notamment du mathématicien Kurt Gödel, (compagnon d'Einstein dans les années 1930 à Princetown). Ce que dit le théorème de Gödel:

    "Nous avons vu que la notion de « démontrabilité » est toujours relative à un système d’axiomes. Cela veut dire qu’une certaine affirmation mathématique peut très bien être démontrable avec un système, mais pas avec un autre ! Ce dont ont voulu s’assurer Hilbert et sa bande au début du XXème siècle, c’est qu’il était possible de construire un système d’axiomes parfait, tel que toutes les propositions mathématiques vraies y soient démontrables. Un tel système serait dit « complet ».
    Et c’est précisément cet espoir que Gödel a ruiné : il a démontré que dès que l’on veut faire au minimum de l’arithmétique des nombres entiers, quel que soit le système d’axiomes qu’on utilise, il existera toujours des énoncés vrais mais indémontrables. On dit que ces énoncés sont indécidables.
    Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude.
    Pour reprendre l’analogie avec l’échafaudage, on peut y mettre autant de piliers qu’on veut, il existera toujours des fenêtres de l’immeuble qu’on ne pourra pas atteindre !"
    Et c’est précisément cet espoir que Gödel a ruiné : il a démontré que dès que l’on veut faire au minimum de l’arithmétique des nombres entiers, quel que soit le système d’axiomes qu’on utilise, il existera toujours des énoncés vrais mais indémontrables. On dit que ces énoncés sont indécidables.Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude.Pour reprendre l’analogie avec l’échafaudage, on peut y mettre autant de piliers qu’on veut, il existera toujours des fenêtres de l’immeuble qu’on ne pourra pas atteindre !"

    Les Bogdanov, en utilisant ces résultats peuvent dire: "Gödel a démontré que dans tout système, il y a toujours de l'inconnaissable, il y a toujours de l'incomplétude, c'est à dire que la cause qui a permis à ce système soit d'exister, soit d'évoluer, cette cause, ou ces causes,  peuvent être renvoyées à l'extérieur même de ce système. Et quand on applique cette idée d'incomplétude à l'Univers et au comportement des particules élémentaires. on en est conduit à cette conclusion, c'est qu'il existe dans l'Univers un principe d'incomplétude: nous ne connaissons pas les "déterminants fondamentaux" qui guident le comportement des particules élémentaires. Cela ne veut pas dire que le système est incertain et gouverné par le hasard, cela veut simplement dire que nous ne connaissons pas une certain nombres de "déterminants", de facteurs essentiels qui guident le comportement du système et qui sont à l'extérieur de ce système et pire, qui sont à l'extérieur de l'espace-temps. En fait, il existe des données qui guident le comportement des choses, des événements visibles dans l'espace-temps et cependant ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. Ils surgissent dans l'espace-temps sous la forme de ces phénomènes, phénomènes qui ont évidemment la qualité d'être entourés d'un certain flou. Mais ce flou, c'est ce qu'on appelle flou quantique, il ne relève que d'une connaissance "de notre point de vue"  incomplète de ce système, parce que précisément, le système n'est pas connaissable, dans la mesure où ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. "

    L'animateur Saïd BranineDernière question: Dieu revient souvent dans le titre de vos ouvrages, comme Dieu et la science, mais de quel Dieu est-ce que vous parlez? Est-ce un Dieu horloger au sens voltairien du terme ou plutôt un Dieu qui se rapproche du Dieu monothéiste.

    Les BogdanovCe serait plutôt un Dieu qui se rapproche de la vision voltairienne. Pourquoi? Parce que c'est la première cause, la cause ultime, et qui se déduit par un raisonnement et l'observation de la nature, du scénario qui est cohérent, et ce scénario cohérent renvoie forcément à quelque chose qui à l'origine, l'est tout autant. Lorsqu'en 1936, Einstein répond à un jeune enfant qui lui pose la question: "Maitre, croyez-vous en Dieu"? "Einstein lui dit: je ne peux pas te répondre tout de suite, mais donnes moi ton adresse, je vais te répondre…"

    et une semaine plus tard, l’enfant reçut une réponse.Dans sa réponse, il dit à l'enfant: "Tous ceux qui sont sérieusement impliqués dans la science finiront par comprendre un jour qu'un esprit se manifeste dans les lois de l'Univers, un esprit infiniment supérieur à celui de l'homme". Finalement, on se retrouve renvoyés à cette idée: l'Univers n'est pas né par hasard. A partir du moment où on accepte cette idée, et il faut du courage pour l'accepter, parce que la science nous pousserait plutôt vers la conclusion inverse (l'univers serait chaotique, ou il existerait des Univers parallèles, ce qui n'est pas scientifique), mais quand on accepte cette idée, alors  on est dans l'obligation de concevoir qu'à l'origine il existe quelque chose, quelque chose dont on ne dira pas que c'est Dieu!, mais en tout cas, c'est quelque chose qui est à l'origine de cette émergence profondément ordonnée, profondément organisée. Ce quelque chose correspond à l'idée selon laquelle si on applique le théorème de Gödel, découvert en 1931,  qui nous dit que tout système logique est nécessairement incomplet, et si on l'applique à l'Univers tout entier, et si nous disons: l'Univers est un système logique, alors la conséquence est que ce système logique est nécessairement incomplet. 

    Sa cause se trouve  nécessairement à l'extérieur de lui et de plus, elle est d'une nature profondément différente, opposée à lui. Et puisque l'Univers est matériel et temporel, cela signifie que sa cause est immatérielle et intemporelle. Et là on est tout près de ce qu'en métaphysique on appelle l'esprit.      

    La difficulté provient du fait qu'on est dans le monde visible de l'espace-temps et qu'on cherche dans cet espace-temps ou dans les système discursif qui nous permet de penser. De façon imagée cela revient au défi qui demande: par neuf points disposés en carrés, comment faire pour les relier par 4 segments sans lever le crayon ? C'est pour cela que la science stricte doit être associée à ce que les Bogdanov nomment l'esprit et l'intuition ou l'inconscient universel en fait partie. La méthode scientifique désigne l'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, qu'il s'agisse d'observations, d'expériences, de raisonnements, ou de calculs théoriquesLa pratique scientifique ou pragmatique est l’ensemble des procédés, y compris techniques, qui permettent de conduire une expérience réglée, destinée à mettre en rapport la théorie et les faits. Le réel n'est pas que ce l'on peut voir, démontrer scientifiquement, qui est reproductible, et ce que disent les Bogdanov, c'est que les théorèmes d'incomplétude de Gödel pourraient faire émerger un nouveau paradigme de connaissances qui nous permettrait de de mieux appréhender la physique quantique qui, si elle marche à merveille et permet d'agir sur le monde de façon de plus en plus sophistiquée, reste incompatible avec la relativité générale, même avec l'approche par la gravité quantique qui ne donne pas encore de solution. Est-on arrivé aux limites de la connaissance humaine comme l'évoque Hervé Zwirn?. 

    La voie est donc réouverte à une nouvelle compréhension où la science, la foi et la spiritualité se complètent sans s'exclure dans la violence qu'on constate de nos jours. La dualité onde-corpuscule pourrait sans doute être mieux appréhendée et le débat Bohr-Einstein qu'on estime enfin tranché serait vu sous un angle nouveau?


    Voir aussi: sortir du cadre   défi mathématiques

    La science est elle reproductible ? Entre théorie des expériences, faits et statistique   (https://fr.wikipedia.org/wiki/Reproductibilit%C3%A9)L'esprit (ou Dieu?) selon les frères Bogdanov: http://cortecs.org/materiel/preuve-de-lexistence-de-dieu-par-les-freres-bogdanov/

    Liens:

    Les articles de mon blog catégorie "au commencement du temps".

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/06/au-commencement-du-temps-4-10-partie-2.html#.VvQ5y9LhDDd (Au commencement du temps 4-9 partie 2) L'Univers information deuxième partie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/06/au-commencement-du-temps-4-9-premiere.html (Au commencement du temps 4-9 partie 1) L'Univers information première partie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/04/au-commencement-du-temps-4-3 la.html#.VvRyU9LhDDd   (Au commencement du temps 4-3) La cinquième dimension)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-4-2-le-passe.html (Au commencement du temps 4-2) Le passé peut-il encore exister?)
    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-4-1-comment.html (Au commencement du temps 4-1) Comment tout cela est-il possible?)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-11-linstant.html (Au commencement du temps 3-11) l'instant zéro)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-10-linstant.html#.VvRvsdLhDDc (Au commencement du temps 3-10) L'instant zéro...avant le big bang(?))

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-9-letincelle.html#.VvRty9LhDDf  (Au commencement du temps 3-9) L'étincelle du Big Bang (10 puissance-43 secondes après le Big Bang))

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/03/au-commencement-du-temps-3-8-la.html(Au commencement du temps 3-8) La première seconde de l'Univers après le big bang)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2012/02/au-commencement-du-temps-3-7.html#.VvTSmNLhDDd  (vers la toute première lumière (- 5 milliards à -13,7 milliards d'années))

     

    Les articles de mon blog catégorie "notre existence a t-elle un sens?"

    Notre existence a t-elle un sens? 17) Epilogue

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/11/16-3-notre-existence-t-elle-un-sens-16.html#.VvVTStLhDDd (16-3) Notre existence a-t-elle un sens 16-3) Conclusion du livre existence a-t-elle un sens")

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/10/16-2-notre-existence-t-elle-un-sens-16.html (Notre existence a-t-elle un sens? 16-2) Conclusion du livre "notre existence a-t-elle un sens" partie 2)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/09/notre-existence-t-elle-un-sens-16-1.html#.VvVU89LhDDd  (Notre existence a t-elle un sens? 16-1) Conclusion du livre "notre existence a-t-elle un sens" partie 1)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/09/notre-existence-t-elle-un-sens-15-une.html (Notre existence a t-elle un sens? 15) Une voie rationnelle vers le monde de l'esprit?)


    Autres liens: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00001502/document (FLUCTUATIONS QUANTIQUES DE LA SIGNATURE DE LA METRIQUE A L’ECHELLE DE PLANCK: thèse GRICHKA BOGDANOFF)

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00001503v1/document (ETAT TOPOLOGIQUE DE L’ESPACE TEMPS A ECHELLE 0 -Thèse IGOR BOGDANOFF)


    http://www.directmatin.fr/culture/2013-06-19/les-freres-bogdanov-revelations-avant-le-big-bang-490518 (Les frères Bogdanov : "Révélations avant le Big Bang")

    http://information.tv5monde.com/info/l-univers-ne-commence-pas-avec-le-big-bang-entretien-avec-etienne-klein-3847 (L'univers ne commence pas avec le Big Bang : entretien avec Etienne Klein)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9_Big_Bang (Le pré-big bang)

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-l-univers-avant-le-big-bang-21675.php (L'Univers avant le Big Bang L'application de la théorie des cordes à la cosmologie suggère que le Big Bang ne constitue pas le début de l'Univers, mais l'aboutissement d'un état cosmique antérieur. Gabriele Veneziano)

    http://espace-temps.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/10/21/qu-y-avait-il-avant-l-univers-510327.html (Qu'y avait t-il avant l'Univers?)

    http://cosmosgate.free.fr/?page=avantbigbang (Avant le big bang Qu'y avait il avant le big bang ? Que faisait Dieu avant de créer le monde ? Ces questions philosophique sont entrain de passer du côté de la science :

    A en croire la cosmologie quantique des univers jailliraient de "rien" . D'autre part l'inflation nous fait accepter l'idée d'univers multiples)

    http://www.science-foi.org/questions/q24.shtml (Dieu le plus grand scientifique. l'Univers avant le big bang)

     

    http://chronique-libre.com/2011/12/23/221-le-visage-de-dieu/ (Le visage de Dieu)

    http://www.astrosurf.com/luxorion/cosmos-bigbang4.htm (Le big bang)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27Univers (Histoire de l'Univers)

    http://www.physique.univ-paris-diderot.fr/DEPAES/DEPAES_nucleosynthese_parizot_3.pdf (Nucléo-synthèse primordiale)

    http://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv-PDF/IdP2006/04_Nucleosynthese.pdf (Nucléo-synthèse primordiale)

    http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/02/19/01008-20110219ARTFIG00010-dieu-et-la-science.php Dieu et la science: y a-t-il un grand architecte dans l'Univers? Non, répond le célèbre astrophysicien Stephen Hawking)

    http://www.astronomes.com/le-big-bang/constante-fondamentale/ (Le réglage des constantes fondamentales)

    http://villemin.gerard.free.fr/aScience/PhyNucle/Nconstan.htm (Constantes Ultimes de l'univers)

    http://www.astrosurf.com/luxorion/principe-anthropique.htm (Le principe anthropique)

    http://villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Type/Univers.htm (Les nombres Univers)

    http://www.drgoulu.com/2010/06/04/nombres-univers/#.VvVf8NLhDDc 5les nombres Univers par Dr Goulu)

    https://sciencetonnante.wordpress.com/2010/11/05/tout-est-dans-pi/ (Tout est dans Pi, un nombre Univers)

    http://poesieetautres.unblog.fr/2015/03/02/peut-on-savoir-quelles-sont-les-limites-de-la-connaissance-scientifique/ (Peut on savoir quelles sont les limites de la connaissance scientifique?)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8mes_d%27incompl%C3%A9tude_de_G%C3%B6del (Théorèmes d'incomplétude de Gödel)

    https://blogs.mediapart.fr/marc-tertre/blog/091112/goedel-le-genie-la-folie-la-vie (Gödel, le génie, la folie, la vie)

    http://www.philisto.fr/article-4-la-philosophie-de-kurt-godel.html

    https://sciencetonnante.wordpress.com/2013/01/14/le-theoreme-de-godel/ (Les théorèmes d'incomplétude de Gödel  Peut-on tout démontrer en mathématiques ?)

    http://www.jutier.net/contenu/kgodel.htm (Énoncé simplifié du théorème d'incomplétude :Dans toute branche des mathématiques suffisamment complexe (par exemple l'arithmétique), il existe une infinité de faits vrais qu'il est impossible de prouver en utilisant la branche des mathématiques en question. Bien évidement le théorème tel qu'il a été écrit par Gödel est plus précis, de même que la preuve qu'il en a donné. L'idée de cette preuve est néanmoins accessible, et nous en donnons plus loin une esquisse)

    http://villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Logique/Incompl.htm (INCOHÉRENCE & INCOMPLÉTUDE , les deux théorèmes d'incomplétude:

    l n'y a aucun moyen de générer toutes les vérités au sujet des nombres.

        Une affirmation ne peut pas être vraie et fausse en même temps. Comment résoudre ce typeparadoxe?

        Quelle que soit la méthode, il existera toujours au moins une assertion non prouvée.

        Pour s'en sortir, il faut sortir du système lui-même, se mettre en méta-position, en vision externe.

        Quelle que soit la formalisation cohérente d'une arithmétique, il existera des vérités non décidables dans cette arithmétique.

        Une arithmétique est trop faible pour pouvoir prouver sa propreconsistance.

        Même en forgeant une arithmétique qui rend décidables les assertions non-décidables d'une autre arithmétique, on retrouvera d'autres assertions non-décidables.

        L'assertion "cette arithmétique est cohérente" ne peut pas être prouvée, quelle que soit l'arithmétique choisie.

     

     Avant le big bang: 

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Avant_le_Big_Bang (avant le big bang par les bogdanov)

    http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Bogdanov-Voici-les-premiers-instants-de-l-univers-524783 (LES BOGDANOV EXPLIQUENTVOICI LES PREMIERS INSTANTS DE L’UNIVERS)

     

    http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronomie-preuves-avant-big-bang-rayonnement-fossile-26213/(Si l’on en croit le grand mathématicien et physicien Roger Penrose, ainsi quel’astrophysicien et cosmologiste Vahe G. Gurzadyan Des preuves d'un avant Big Bang dans le rayonnement fossile ?)

     

    expliquer et comprendre - par Paul Davies)

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-l-univers-avant-le-big-bang-21675.php (L'Univers avant le Big Bang L'application de la théorie des cordes à la cosmologie suggère que le Big Bang ne constitue pas le début de l'Univers, mais l'aboutissement d'un état cosmique antérieur)

     

    http://www.atlantico.fr/decryptage/big-bang-theorie-qui-pourrait-tout-changer-ne-serait-pas-origine-univers-aurelien-barrau-1937264.html (Big Bang, la théorie qui pourrait tout changer : ce ne serait pas l’origine de l’univers)

     

     


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    Françoise Hardy et l'astrologie dans "Avis non autorisés..."

     

    1) Introduction.

     

    http://www.francaise-bio-energetique.com/Interview%20pdf/Francoise%20Hardy%2041.pdf (L’Essentiel de Françoise Hardy: Propos recueillis par Patrice van Eersel et Marie-Pierre Planchon )

     

    http://www.astroariana.com/_Francoise-Hardy_.html (Articles de FRançoise Hardy)

     

     

     

    André Barbault: "Il a formulé les apports de la psychanalyse à l'astrologie (notamment dans l'ouvrage De la psychanalyse à l'astrologie, Éditions du Seuil, 1961) et renouvelé l'astrologie mondiale, en introduisant notamment un indice de concentration planétaire mesurant l'éloignement des planètes du système solaire entre elles2. Force est de constater, cependant, que les années 1980, pourtant fortement marquées par le nombre de conjonctions et de concentrations planétaires, ne sauraient être mises sur le même plan que les deux guerres mondiales. Il a reconnu avoir eu la main lourde dans les Prévisions astrologiques pour le nouvel Millénaire (p. 96); mais comment nier que 1982-85 correspond à un tournant historique majeur (triomphe du néo-libéralisme, début de la crise finale de l'URSS) 3?"

    Dans le même ouvrage, en partant des dates de 2010 et de 2020, il annonce "une crise" aux aspects divers (économique, technologique, relations internationales, agitation sociale) pour les années 2010, l'Europe et le Japon étant les plus menacés, un "affrontement - armé ou non -" entre les puissances asiatiques étant évoqué (pages 185-190).

    Il a particulièrement étudié le cycle Saturne-Neptune, qu'il associe aux révolutions sociales et à la Russie ou l'URSS. Dans le numéro du 1er janvier 1953 de L'Yonne républicaine, constatant que le parti communiste russe a pris le pouvoir sous la conjonction de ces deux astres en 1917, il annonce un "remaniement" ou une "relève des hommes d'État auKremlin". La réussite de cette prévision lui permet en 1955, dans Défense et illustration de l'astrologie, de prévoir "l'échéance capitale de 1989".

    Il a manifesté son scepticisme devant certaines techniques ou croyances issues de la tradition astrologique (sous-chapitres Les faux problèmes et Les problèmes périphériques, respectivement p. 343 et 345 du Traité pratique d'Astrologie), afin d'éviter de ravaler l'astrologie "au rang d'une mancie désuète", mettant l'accent sur les cycles et aspects entre planètes.

    Il a été à l'origine du projet d'interprétation de thèmes astrologiques par ordinateur Astroflash

    Après avoir évoqué "ma lecture" de la spiritualité de Françoise Hardy dans "Avis non autorisés"  telle que je l'ai ressentie, dans les articles de mon blog Françoise Hardy et la spiritualité première partie et Françoise Hardy et la spiritualité deuxième partie, nous allons voir maintenant sa vision de la l'astrologie.


    C'est par André Barbault que Françoise Hardy est venue à l'astrologie au tout début des "sixties" à la suite d'une consultation recommandée par son médecin à laquelle elle s'était rendue en mettant astrologie et voyance dans un même panier. En effet, elle voyait en chaque fin d'année les stations radiophoniques utiliser, non par conviction, mais dans un souci de divertissement, les services d'une astrologue et consacrer une émission "à cette science humaine", autrement dit "non exacte" et si controversée. Pour Françoise, "la stupidité incommensurable du contenu de telles émissions, m'amène à les zapper. J'ai pu récemment vérifier que rien n'avait changé.Le degré d'ignorance manifesté dans ce contexte et la quantité de bêtises proférées qui l'illustrent n'ont pas diminué, loin de là". Personnellement, je ne suis pas loin de partager cet avis, c'est pour cela que j'ai moi-aussi zappé la plupart des informations que je reçois, en attendant de mieux connaître l'astrologie telle que je m'imagine que la connaissaient et la pratiquaient les grandes civilisations, comme celle de l'Egypte antique ou celles de l'Asie mineure, sans parles de l'hypothétique Atlantide où selon Albert Slosman, c'était une véritable science. Je dois reconnaître que chapitre du livre de Françoise Hardy, "Avis non autorisés", consacré à l'astrologie m'a apporté un éclairage qui a retenu mon attention, par son ton de sincérité, de simplicité et de spontanéité. "Les révélations d'André Barbault me troublérent" dit Françoise. Cet homme, qui ne la connaissait pas lui expliqua tout son "fonctionnement affectif" dans lequel elle se reconnut totalement si ce n'est son masochisme qu'elle ne finirait par admettre que des décennies plus tard. La personnalisation de son ciel astral, ni "interchangeable, ni superficiel éveilla son intérêt pour l'astrologie. A partir le là, les circonstances lui permirent d'approfondir sa compréhension de ce vaste domaine dont elle ne soupçonnait pas la complexité. Elle exploita manuels et cours d'astrologie et ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard que Jean-Pierre Nicola, après l'avoir aperçue dans l'un de ses cours, vint la trouver et que s'améliora sa vision un peu trop floue des possibilités et des limites de l'astrologie qui la plongeaient de plus en plus dans des abîmes de perplexité et de scepticisme. Jean-Pierre Nicola ne semblait guère prédestiné à l'astrologie, mais le déclic se produisit quand le "hasard" le fit passer devant l'étalage d'un bouquiniste où il fut intrigué par l'aspect d'un vieux traité. Il ne se doutait pas que son contenu orienterait sa vie entière en déclenchant  ses interrogations et son envie d'approfondir le sujet. 

      "Jean-Pierre Nicola est un astrologue français né le 8 mai 1929 (86 ans) à Nice. Il a innové en astrologie en créant ce qu'on appelle l'astrologie conditionaliste. Cette dernière est, par définition, non fataliste. Coupant court aux explications symboliques et mythologiques des signes - contrairement à certains astrologues selon lesquels, à la limite, la mythologie ne serait qu'un aide-mémoire bâti par des astrologues - Jean-Pierre Nicola a cherché un modèle théorico-scientifique de l'astrologie validant le fait qu'il ne s'agirait pas d'un ensemble de projections humaines illusoires sur les planètes. L'astrologie conditionaliste tente ainsi de reconstruire le discours astrologique à partir des données astronomiques (distance des planètes au Soleil pour ce que Jean-Pierre Nicola appelle le R.E.T1. en particulier) et neurobiologiques (théories de Ivan Petrovitch Pavlov notamment sur l'excitation et l'inhibition).Jean-Pierre Nicola a publié entre autres La Condition solaire en 1964 (Éditions traditionnelles), Nombres et formes du Cosmos en 1971 (Éditions Traditionnelles) et Pour une astrologie moderne en 1977 (éd. Seuil). En 2005, il a fait paraître Le Grand Livre de l'astrologue (éd. Éric Koehler, (ISBN 2-710707-18-7)).Il a déclaré2: « Je ne crois pas beaucoup aux méthodes statistiques qui ne prennent pas suffisamment en considération la complexité du rapport Homme-Ciel. Ce n'est pas un rapport de type cartésiano-mécanique mais un conditionnement dont l'étude demande des techniques et des outils appropriés, au moins aussi subtils que le sujet à traiter et les effets à détecter »."

    Cela lui prit des années, mais Jean-Pierre Nicola repensa donc toute la science astrologique (voir l'encadré de wikipédia ci-dessus) pour lui donner enfin les fondements qui lui manquaient. "Colbert l’introduisit (l'astronomie) en 1665 à l’Académie des Sciences nouvellement créée tout en interdisant l’accès aux praticiens de l’astrologie qu'il considérait comme une discipline illusoire", livrant ainsi cette dernière aux esprits irrationnels qui recherchaient plutôt le merveilleux et manquaient du minimum de rigueur  requis pour que l'approche astrologique ne tombe pas dans l'absurdité. A cause de cette interdiction, la plupart des astrologues continuent de ne pas savoir de quoi ils parlent, tellement la facilité l'emporte sur la nécessité des efforts à fournir pour progresser avec rigueur vers la compréhension et peut-être aussi à cause de l'appât du gain pour certains.


    2) L'astrologie moderne. Notions telles que je les ai comprises chez Françoise Hardy.


    Comme nous venons de le voir, l'astrologie moderne occidentale se fonde sur des données astronomiques et astrophysiques du système solaire (ceux qui évoquent les constellations prouvent leur ignorance et leur incompétence en astrologie); la Terre n'étant qu'une petite partie de son vaste environnement immédiat. Nous savons que nous devons au système solaire et plus particulièrement à la relation Terre-Soleil, notre rythme jour-nuit, celui de nos saisons, de l'année, le climat etc...Pour approfondir les quelques généralités qui suivent et permettent aux esprits curieux et suffisamment objectifs d'avoir un début de compréhension de l'astrologie occidentale d'aujourd'hui, (pas si éloignée de celle que pratiquait Képler), on peut consulter les ouvrages de Jean-Pierre Nicola (voir ci-dessus), Richard Pellard ou le livre de Françoise Hardy Les Rythmes du zodiaque. Pour comprendre, je vais suivre les explications de Françoise Hardy. J'approfondirai plus tard ce qu'exprime le site: 

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_vernal

    Un signe du zodiaque est une portion de un douzième de l'orbite terrestre (c'est à dire l'écliptique (le cercle des signes du zodiaque) à partir du point vernal), notre planète mettant douze mois pour effectuer un tour complet. Lorsque le soleil ou une planète se trouvent dans l'un de ces 12 signes, ils ont un rythme spécifique donné par l'écart entre la durée de leur présence au-dessus de l'horizon de l'espace des 30 degrés parcouru (le jour pour le soleil, l'arc étant diurne pour une planète) et la durée de leur absence au-dessous de l'horizon (nuit pour le soleil et arc nocturne pour une planète). 

    En commençant par le premier signe, celui du Bélier (21 mars au 20 avril), il commence au point vernal, ou point gamma (son opposé), qui marque astronomiquement le croisement entre le plan de l'équateur et céleste et celui de l'écliptique (ou trajectoire apparente du soleil autour de la Terre, en réalité c'est l'inverse, soit la trajectoire de la terre autour du soleil). La définition du "bélier" est en fait: écart minimal entre la durée du jour dominant et en croissance et celle de la nuit dominée et en décroissance. Au signe suivant, le Taureau (21 avril 20 mai), (les 30 degrés suivants), la durée du jour reste dominante et croissante, mais l'écart avec celle de la nuit est devenu moyen ou intermédiaire, alors qu'au signe suivant, les Gémeaux, troisième et dernier signe du printemps, cet écart est devenu maximal. Et il est maximal pour les 4 signes, de part d'autre de l'axe des solstices et minimal pour les 4 signes de part et d'autre de l'axe des équinoxes et ceci que ce soit la durée du jour ou celle de la nuit qui l'emporte et que leur écart augmente ou diminue. L'écart est moyen entre les deux. Ensuite, dès que le soleil ou une planète franchissent le point zéro du Cancer (22 juin au 22 juillet), le quatrième signe, la durée de l'arc diurne cesse d'augmenter et diminue graduellement, tout comme l'écart entre la durée des deux arcs qui va se réduire jusqu'au premier jour de la saison suivants, l'automne. Celle-ci commence au moment où le soleil (ou une planète), vu de la terre, franchit le point gamma à l'opposé du point vernal. La durée de l'arc nocturne (la nuit pour le soleil) devient dominante et croissante aux dépens de celle de l'arc diurne (le jour pour le soleil)  qui devient dominé et décroissant. Dès que le soleil franchit zéro degré du Capricorne 21 décembre au 19 janvier), (axe des solstices), la nuit, bien que dominante encore, amorce sa décroissance jusqu'à la victoire du jour, à l'arrivée à zéro degrés du Bélier. Et le cycle continue...

    Poursuivons avec les explications de Françoise Hardy. En schématisant à l'extrême, le jour symbolise le visible, le connu, la conscience, mais aussi les valeurs individuelles. Quant à la nuit, elle est en rapport avec l'invisible, l'inconscient, l'inconnu ainsi que les valeurs collectives, qui imprègnent, dépassent et transcendent l'individu. Les signes du printemps symbolisent l'énergie. Energies de l'état brut que l'on dépense (Bélier), énergies que l'on concentre au mieux de ses intérêts (Taureau), énergies que l'on diffuse ou disperse (Gémeaux). Les signes d'été concernent la nécessité de protéger les acquis et de connaître les limites pour s'y cantonner ou les dépasser. Les signes d'automne, eux, favorisent la socialité associative, associative alors que les signes d'hiver portent sur des valeurs telles que l'absolu, valeur qui peut être noble, triviale ou altruiste. 

    Examinons ce que peuvent signifier les prédispositions zodiacales sur des exemples. Prenons les Gémeaux, troisième signe de printemps. Il porte à être mobile, souple, rapide, vif (le jour, dominant, est en croissance) et aussi à être multiple et non double, animé par un désir de renouvellement et de liberté qui caractérise ceux pour lesquels ce signe domine dans leur ciel. Mais en aspect négatif, cela peut se traduire par de l'instabilité, de l'inconstance, un manque de suite et de cohérence dans les idées comme dans la conduite. Le besoin de renouvellement rend les natifs de ce signe tributaires de ce qui se présente de plus attractif dans l'instant, selon des critères subjectifs. Par exemple cite Françoise Hardy: "C'est sans hésitation qu'ils préféreront passer un peu de temps avec un clochard qui les amuse plutôt qu'avec un président de la République qui les ennuie." Ces personnes sont ouverts au monde et aux autres, de façon spontanée, sans préjugé, l'écart maximal entre jour dominant et nuit dominée se traduisant par un champ de conscience élargi et une rapidité en rapport avec la croissance du jour dominant. On peut ainsi parler des prédispositions zodiacales des personnalités qui, nées sous ce signe solaire, en incarnent souvent certaines caractéristiques majeures et présentent entre elles des points communs typiques, même si elles sont conditionnées (astrologiquement et autrement) par d'autres facteurs. Voici quelques commentaires de natifs des Gémeaux. Sandrine Bonnaire: "Je suis incapable de faire cinquante fois la même chose avec la même émotion. Je suis très changeante". Clint Eastwood:  "Je n'aime pas les répétitions, les cadres trop stricts...." Jonnny Halliday: "La vie est spontanée et je ne peux être aussi imprévisible qu'elle". Jean d'Ormesson: "Il y a chez les ratés une grande liberté, une espèce de refus de se plier à un certain jeu, à la routine [...] Il veut sans cesse recommencer, toutes choses qui me tentent, c'est vrai [...] Mon père était très inquiet d'un certain côté léger chez moi, un peu changeant [...] Il me disait souvent qu'avec tous mes talents je serais probablement un raté, parce que je voudrais toucher à tout." Françoise Sagan: "Je voudrais avoir dix ans, je voudrais ne pas être adulte"Alain Souchon: "Quitter le monde normal, lourd, pesant, pour un monde léger [...] Malheureusement, on ne peut pas rester léger toute sa vie." N'a t-il pas écrit: "J'ai dix ans, je sais que c'est pas vrai, mais j'ai dix ans..."

    Une façon de comprendre ce que veut dire "à quoi prédispose ou non un signe du zodiaque?" est de faire un parallèle avec son signe inverse: les points forts de l'un sont les points faibles de l'autre et réciproquement. Par exemple, explique Françoise, le signe inverse de Gémeaux est le Capricorne parce que leurs formules respectives sont inversées pour la variation temporelle (croissance ou décroissance temporelle entre jour et nuit). Pour le signe du Capricorne, les natifs et ceux pour qui ce signe était très occupé à la naissance n'ont ni la mobilité, ni la souplesse, ni la rapidité, ni la capacité de de renouvellement des Gémeaux. Par contre, les Gémeaux n'ont ni la stabilité, ni le recul, ni la ténacité, ni l'aptitude à se déconnecter de leur environnement, et plus globalement du monde extérieur, ni l'aptitude au détachement quand cela s'avère nécessaire, ce qui permet "au capricorne" de se polariser sur un seul projet (ou une seule personne) et de le mener à bien quoiqu'il arrive, malgré un rythme lent opposé à celui du Capricorne et un monolithisme à double tranchant. Là où "le Gémeau", sur le mode inadapté, se montre superficiel, touche à tout, brouillon, incohérent, peu fiable, mais désarmant pas son sourire, et son inconscience apparente, "le Capricorne" est profond, fidèle, entier, responsable, exigeant, sélectif, sobre, capable d'abnégation. Il se montre souvent libre-penseur car il ne sa laisse pas influencer, il détecte vite le simplisme de la pensée dominante qui l'insupporte s'il est intelligent. Mais il fatigue ou ennuie vite son entourage, qui se réduit souvent au minimum, par l'uniformité de sa pensée, la rigidité de ses attitudes, ses ressassements, son associalité, son pessimisme, son manque d'ouverture aux autres...C'est ce qu'on peut voir dans quelques témoignages  de "Capricornes" ou à leur sujet. Simone de Beauvoir (capricorne) en s'adressant à Jean-Paul Sartre (Gémeaux): "Vous êtes très ouvert quand quelqu'un vient vous parler [...] Moi, je suis chameau, j'ai toujours envie d'envoyer les gens ballader..." Sergio Leone (capricorne): "Ma nature est pessimiste. Chez Jonh Ford (Verseau), on regarde par la fenêtre avec espoir. Moi, je montre quelqu'un qui a peur d'ouvrir la porte. Et s'il le fait, il reçoit une balle entre les deux yeux". Le fils d'adenauer dit de son père capricorne: "Quand nous étions enfants, nous allions tout le temps en vacances au même endroit, à la même date. Dans le même hotel, la même chambre, le même décor, pour faire les mêmes randonnées en montagne. Mon père avait besoin de retrouver toujours le même balcon, toujours le même lit..." David Bowie évoquant sa jeunesse: "Je n'étais pas sûr de moi, la présence des autres me bloquait totalement. Je n'étais pas très exubérant, pas très intéressant [...] Je n'osais pas aborder les autres [...] Je regardais le courant depuis la rive..." A propos de Cary Grant (Capricorne), l'une de ses épouses , Barbara Hutton dit: Quand je donnais un dîner et invitais mes amis, il refusait de descendre à table parce qu'il s'ennuyait trop. il se faisait monter un plateau dans sa chambre sous prétexte qu'il devait apprendre ses répliques pour le tournage du lendemain. [...] Quand il descendait, il affectait de ne pas s'amuser et tout le monde s'en rendait compte..."


    3) Signification de l'astrologie.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Zodiaque_de_Dend%C3%A9rah (Le zodiaque de Dendérah)

    "L'astrologie considère le ciel de la naissance comme un conditionnement particulier. Tout se passe comme si à la naissance, le cerveau gardait l'empreinte des rythmes du système solaire qui prévalaient à ce moment-là. Ces rythmes prédisposent à des réflexes d'ouverture et de fermeture au monde, à une réactivité lente ou rapide, à un tempérament mobile ou non, souple ou non...Un ciel natal est la représentation graphique du système solaire au moment et à l'endroit exact de la naissance. Son interprétation repose d'une part, sur les signes zodiacaux occupés (plus un signe zodiacal est occupé, plus le rythme qui le caractérise prévaudra chez l'individu concerné) et d'autre part  sur la position du soleil et des planètes par rapport aux axes du ciel natal. Leur lever, leur culmination et leur coucher sont considérés comme des facteurs de valorisation qui font des planètes concernées les outils privilégiés du mode fonctionnement individuel."

    Je trouve cette approche intéressante car elle me rappelle les livres d'Albert Slosman et en particulier "La grande hypothèse" dont on peut dire: SLOSMAN ET VELIKOVSKY sont "précurseurs et visionnaires": « Je suis Moi, né de lui-même pour devenir le Créateur des images qui lui seront semblables après la sortie du chaos. Elles sont les contenants des Parcelles divines qui feront d’elles éternellement, les Bienheureux du Soleil levant s’ils conservent la stricte obéissance de ma loi. Car je suis le Passé d’Hier qui prépare l’Avenir du Soleil grâce aux Douze. » Dans les articles de mon blog avec le libellé "la grande hypothèse" et en particulier dans "La résurrection de Ptah à Dendérah", on retrouve l'astrologie et la science des prêtres des origines, la description des constellations et  peut-être ce que nos lointains ancêtres voyaient déjà dans ce que Françoise Hardy présente comme "un conditionnement particulier ("Tout se passe comme si à la naissance, le cerveau gardait l'empreinte des rythmes du système solaire qui prévalaient à ce moment-là ").  extrait de l'article: "Car Dieu nourrit le Ciel de son Rayonnement; Car le Ciel se nourrit à son tour des Douze; Car les Douze nourrissent les Parcelles divines; Car les Âmes de l'Ouest furent celles accordées à l'Humanité". On peut se poser avec Slosman et Vélikovski la question: L'astrologie, serait-elle un héritage de l'Atlantide ?

     

    Remarque: certains contestent le fait que ce que représente le signe zodiacal (voir  http://www.charlatans.info/signe_zodiacal.shtml). Il est vrai que le phénomène de précession des équinoxes implique le déplacement de la position apparente du soleil au cours des âges. Ainsi, dit Albert Slosman, lors du Grand cataclysme, à cause du mouvement apparent du soleil au cours des millénaires, celui-ci était  "en lion", ce qui n'est pas sans rappeler le Sphinx. Si Notre signe astrologique est déterminé par la constellation du zodiaque dans laquelle le soleil apparaît (vu depuis la terre) au moment de notre naissance n'est t-il pas celui qui nous imprègne? 

     http://www.charlatans.info/signe_zodiacal.shtml (Votre véritable signe zodiacal: Le signe zodiacal que vous donnent les astrologues ou les horoscopes populaires est faux. Votre signe astrologique est déterminé par la constellation du zodiaque dans laquelle le soleil apparaît (vu depuis la terre) au moment de votre naissance. Or depuis la naissance de l'astrologie, il y a eu glissement des constellations par rapport aux signes du zodiaque. Tout d'abord il y a treize constellations traversées par le soleil en un an, et non pas douze comme l'affirment les charlatans du ciel. La treizième, entre le Scorpion et Le Sagittaire est Ophiucus ou le Serpentaire)

    Même si l'interprétation de l'astrologie est subjective, ne représente pas une vérité démontrable, et dépend de la personne qui l'interprète, l'astrologie pose des questionnements sur notre conditionnement par un environnement cosmique et stellaire qu'on devrait peut-être ne pas négliger. Ne cache t-il pas des vérités non visibles par nos méthodes scientifiques obligatoirement réductrices et que des civilisations disparues avaient découvertes et qui se retrouvent dans notre "inconscient collectif"? Après cette digression revenons aux explications de Françoise Hardy.


    Les symboles astrologiques d'après http://www.astroo.com/astrologie_glossaire_astro/symboles-astrologiques.php 

    SIGNES ASTROLOGIQUES

    belier

    Bélier

    taureau

    Taureau

    gemeaux

    Gémeaux

    cancer

    Cancer

    lion

    Lion

    vierge

    Vierge

    balance

    Balance

    scorpion

    Scorpion

    sagittaire

    Sagittaire

    capricorne

    Capricorne

    verseau

    Verseau

    poissons

    Poissons

     

    PLANÈTES

    soleil

    Soleil

    Lune

    Lune

    Mercure

    Mercure

    venus

    Vénus

    mars

    Mars

    Jupiter

    Jupiter

    Saturne

    Saturne

    Uranus

    Uranus

    Neptune

    Neptune

    Pluton

    Pluton

           
     

    PLANÉTOÏDES - ASTEROÏDES

    Chiron

    Chiron (Kiron)

    Ceres

    Cérès

    Pallas

    Pallas

    Junon

    Junon

    Vesta

    Vesta

       
     

    POINTS ASTROLOGIQUES DIVERS

    Noeud lunaire Nord

    Noeud lunaire Sud

    Lune noire (ou Lilith)

    Part de Fortune

           
     

    ASPECTS INTERPLANÉTAIRES

    Conjonction

    Conjonction (0°)

    Sextile

    Sextile (60°)

    Carre

    Carré (90°)

    Trigone

    Trigone (120°)

    Opposition

    Opposition (180°)

       

    Demi-Sextile (30°)

    Demi-Carré (45°)

    Quintile

    Quintile (72°)

    Sesqui-Carré (135°)

    Bi-Quintile (144°)

    Quinconce

    Quinconce (150°)

     

    CONSTELLATIONS ASTROLOGIQUES

    Ces symboles imagés sont plutôt utilisés pour présenter les signes astrologiques dans les horoscopes, ils le sont rarement pour l'astrologie occidentale.

    Bélier

    Taureau

    Gémeaux

    Cancer

    Lion

    Vierge

    Balance

    Scorpion

    Sagittaire

    Capricorne

    Verseau

    Poissons

     
     Le temps nécessaire  à chaque planète pour effectuer un tour complet autour du soleil dépend de sa distance à cet astre, c'est sa période de révolution. Plus elle est proche, plus cette durée sera courte et inversement, plus elle est éloignée, plus la planète mettra de temps pour accomplir sa révolution. Le cycle de Mercure, la planète la plus proche du soleil est de 88 jours environ, alors que celui de Pluton, au confins du système solaire est de 248 années terrestres environ. Voici les périodes de révolutions des principaux corps du système solaire: 

    Planètes: Lune : 27,32 jours Mercure : ~87,5 jours1 Vénus : ~224,7 jours1 Terre : ~365,2563 jours1 (1 annéeMars : ~687 jours1 (~1,8 année) Jupiter : ~4 331 jours1 (~12 années) Saturne : ~10 747 jours1 (~30 années) Uranus : ~30 589 jours1(~84 années) Neptune : ~59 802 jours1 (~165 années)

    Planètes naines et candidats: NERILLE :156 943 284 158 jour ( 99 856 années) Cérès : ~1 680 jours (~4,6 années) Pluton : ~90 588 jours1 (~248 années) Sedna : ~4 313 319 jours (~11 809 années) Makémaké : ~112 000 jours (~308 années) Eris : ~203 450 jours (~557 années)La Lune est elle, un petit satellite de la Terre. ce n'est pas elle qui tourne du soleil, mais le système Terre-Lune, ce qui n'exclut pas des relations fondamentales entre Lune et Soleil. Si la Lune et le Soleil ont des effets visibles sur notre planète et ses habitants, on ne peut exclure non plus que les autres planètes puissent puissent, elles-aussi, avoir une influence plus ou moins subtile dans la mesure où le système solaire est un tout indissociable. Le fait que la NASA évite évite toute opération dans l'espace sous certaines configurations planétaires qu'elle a repérées comme critique n'est t-il pas un signe? 

     Configuration : "c'est la projection sur la Terre de l'angle que forment entre elles les longitudes et les latitudes des deux planètes (ou plus de deux). Par exemple, la nouvelle lune équivaut à une conjonction entre la lune et le soleil (angle de 0 degré), alors que la pleine lune correspond à leur opposition ( ou angle de 180 degrés). Mais comme le cycle, d'environ 27 jours est très court, elle forme, durant sa course(toujours vue de la Terre, bien sûr), tous les angles possibles et imaginables non seulement avec le soleilmais avec chaque planète du système solaire." Voir par exemple  http://jerome.nguyen1.free.fr/les_configurations_de_planetes.htm


    Dans l'astrologie moderne, les planètes et le soleil sont interprétés de façon symbolique selon deux théories reposant sur leur durée de révolution et sur leur distance par rapport au soleil. 

    a) La théorie de âges. "Elle met en rapport la durée de chacun des cycles (planétaires et solaire) avec les caractéristiques  et acquisitions de l'âge humain correspondant. Ainsi, le cycle de la Lune est d'environ un mois et, durant le premier mois de la vie, le nourrisson ne se différencie pas de son environnement, en particulier de sa mère, dont son équilibre et sa vie même dépendent totalement." 

    On en induit qu'une personne née à une heure de forte Lune sera prédisposé à être influencé par le besoin de la mère, de la bulle protectrice dont il se dissocie difficilement et de l'harmonie qui y règne et à se montrer fusionnel, dépendant et confiant, malléable, peu agressif et rêveur. Il sera axé sur la satisfaction de ses besoins  de confort, alimentaires en particulier. Il sera aussi doté d'une forme de gentillesse qui détend l'atmosphère.

    Si nous prenons un autre individu, marqué, lui, par Saturne, on trouve que le cycle de Saturne est de 29-30 ans et le demi-cycle de 14 ans et demie. Entre 14 et 30 ans, c'est l'âge de l'adolescence. On induit "qu'avec Saturne, la notion de l’intégrité est importante à comprendre. Avec Saturne, les actes posés de manière intègre ne le sont pas par respect d’une Loi extérieure à laquelle on obéit contraints et forcés, mais ils sont posés avec la conscience individuelle d’agir de manière juste". Ainsi, l'individu qui sera marqué par Saturne manifestera ses besoins d'absolu, son insatisfaction, ses complexes, son sentiment de solitude et sera prédisposé à rester fixé au stade adolescent avec ses questionnements, ses doutes, son besoin de vérité, de structuration, son associalité, ses inhibitions...

    Avec ces exemples on peur comprendre comment se fonde l'interprétation de cet aspect de la personnalité.

    b) La théorie RET. Cette théorie quant à elle, considère qu'il y a trois plans de vie.

         - "Le plan des représentations, symbolisé par les planètes les plus proches du soleil (Mercure, la Terre, Mars) et par le soleil lui-même, se traduit en termes d'apparences, de langage, de premier degré ainsi que de stimuli simples et de haut niveau de réactivité..."

         - Le plan de l'existence est symbolisé par les planètes dont la distance au soleil est moyenne (Mars, Jupiter, Saturne). Ce plan concerne le vécu, l'éprouvé, l'action, les faits, le réel, le concret, le terrain, le duel ou la dualité. C'est le monde, le terre à terre, où la réactivité est moins forte que dans le plan des représentations. 

         - Le plan de la transcendance est symbolisé par les planètes les plus éloignées du système solaire (Jupiter, Saturne, Uranus et Pluton) concerne, lui, la quête de sens, l'au-delà des apparences et des faits, la profondeur, la complexité, le pluriel et la pluralité et non plus la dualité. Il favorise le recul et la distanciation, la recherche de l'inconnu, la participation aux grandes causes, mais aussi la contestation, la rébellion, l'indifférence ou l'insensibilité, le besoin de compliquer inutilement les choses. 

    La théorie RET définit chaque symbole des planètes en fonction du plan où il prend sa source mais aussi du plan vers lequel il tend. Par exemple, la formulation du soleil, le centre du système solaire est: "représentation de représentation". Celle de Pluton, la planète aux confins du système solaire est: "transcendance de transcendance". Symboliquement, ces deux corps on pour fonction le maintien de ce qu'ils symbolisent. Pour le soleil, c'est la maintien de l'ordre existant (le premier degré, la grande réactivité...), alors que pour pluton, c'est la maintien de l'inconnu. 

    Ainsi, un individu né à une heure forte du soleil est porté à se soucier de son apparence et à attacher beaucoup (parfois trop?) d'importance au regard des autres et à être le centre des attentions. Mais en contre-partie à cette forme d'ego, il tend à l'exemplarité, à la loyauté, au respect de l'ordre établi et des principes qu'il a reçu par son éducation. Mais comme la formulation de soleil part d'un plan pour y rester, les plans de l'existence et de la transcendance risquent de faire défaut si aucune planète les valorisant si aucune planète les symbolisant n'est valorisée dans le ciel natal et l'individu concerné peut manquer de ce qui caractérise le plan de la transcendance, de distance, de recul, du sens de la complexité ou de ce qui caractérise le plan de l'existence, le pragmatisme, le sens des réalités concrètes, la sensibilité et la sensorialité. 

     

    4) Synthèse.

    "L'interprétation d'un ciel natal requiert une hiérarchisation correcte des signes zodiacaux et des planètes prépondérants à la naissance, ainsi qu'une bonne maîtrise  des théories de l'astrologie moderne". Ensuite il faut effectuer un difficile travail de synthèse en ayant constamment à l'esprit que le ciel n'est qu'un conditionnement parmi d'autres ("Tout se passe comme si à la naissance, le cerveau gardait l'empreinte des rythmes du système solaire qui prévalaient à ce moment-là"). C'est pourquoi une bonne interprétation "ne peut se permettre de sortir de ce champ de prédispositions supposées, sur lesquelles ce conditionnement si particulier informe sans rien révéler de leur actualisation (adaptée ou inadaptée) dont chaque individu est ou sera susceptible de les vivre. celle-ci, (leur actualisation)reste en effet tributaire de ses multiples autres conditionnements, qui ne sont pas inscrits dans son ciel natal...". Le ciel natal informe donc sur "le sujet", mais pas sur son contexte (environnemental par exemple), son son histoire, sa destinée, ni sur son degré d'évolution, de sensibilité, d'intelligence (si ce n'est sur sa nature, concrète ou abstraite; vive ou lente, synthétique ou analytique). 

    Si des individus ont un conditionnement céleste analogue, ils ne l'actualiseront pas de la même manière selon leur évolution ou leur équilibre. On peut ne pas croire ou ne pas adhérer aux théories évoquées au chapitre 3) en particulier à la réalité du conditionnement astrologique qui implique le postulat d'empreinte à la naissance des rythmes du système solaire tant zodiacaux que planétaires. qui rappellent, comme on l'a vu, Slosman et Vélikovski « Je suis Moi, né de lui-même pour devenir le Créateur des images qui lui seront semblables après la sortie du chaos. Elles sont les contenants des Parcelles divines qui feront d’elles éternellement, les Bienheureux du Soleil levant s’ils conservent la stricte obéissance de ma loi. Car je suis le Passé d’Hier qui prépare l’Avenir du Soleil grâce aux Douze. » Dans les articles de mon blog avec le libellé "la grande hypothèse". C'est aussi ce qui paraît dans l'article de mon blog  "La résurrection de Ptah à Dendérah" "Car Dieu nourrit le Ciel de son Rayonnement; Car le Ciel se nourrit à son tour des Douze; Car les Douze nourrissent les Parcelles divines; Car les Âmes de l'Ouest furent celles accordées à l'Humanité". 

    Cependant, ainsi que le rappelle Françoise Hardy, "dès qu'il a acquis une partie suffisante  des connaissances nécessaires dans ce domaine pour s'en faire une idée correcte, l'observateur objectif constate souvent que l'apport des informations de l'astrologie moderne bien comprise, bien appliquée, n'est ni aléatoire, ni aberrant. Encore une fois, elle est la seule qui tienne compte des réalités astrophysiques et en ait déduit des règles dont le respect évite en partie de dire n'importe quoi". Cette position me semble prudente et raisonnable, c'est pour cela que j'ai lu son livre avec intérêt pour essayer d'avoir les connaissances suffisantes pour me faire une idée correcte sur l'astrologie moderne en écrivant cet article. Mais comment acquérir les connaissances quand Françoise écrit: "La porte reste cependant fermée à cette astrologie-là, la voie au chapitre n'étant accordée que temps à autre qu'à une astrologie irrationnelle, pratiquée par des "professionnels" superficiels et inconscients des bêtises qu'ils racontent, ce qui permet aux esprits "supérieurs" de continuer à se gausser d'une discipline qui les dépasse". Elle a des mots très durs pour cette "intelligentsia" qui ridiculise l'astrologie et en fait en est incapable puisqu'elle se contente de préjugés, de clichés, d'a priori.  A la fin, Françoise dit bien qu'elle n'a pas de boule de cristal et ne scrute pas le ciel à longueur de temps le ciel ou les éphémérides pour savoir ce qu'elle doit faire ou ce qu'elle va devenir. Pour elle, l'astrologie moderne est une grille de lecture intéressante à consulter parfois pour être éclairé sur un comportement ou quand une rupture importante se produit dans la vie d'un proche ou d'une personne dont elle a les coordonnées natales. Je crois que je vais suivre ses conseils, car dit-elle "on n'en finit pas s'instruire et la meilleure façon de progresser, dans le domaine astrologique comme ailleurs, est de confronter inlassablement les théories abstraites au vécu concret (le sien et celui des autres)." Mais je vais commencer par relire et comprendre les liens que j'ai cités dans cet article en commençant par Introduction à l'astrologie moderne.

     

     

    Liens:

     

    Françoise Hardy: http://www.babelio.com/livres/Hardy-Avis-non-autorises/694713 (Parce que son cœur n'est pas en silex, Françoise Hardy met le feu quand elle passe au crible notre société contemporaine. Dans un livre composé de messages personnels, elle évoque sans concession la vieillesse, sa vieillesse, la décrépitude des corps... Elle qui a été l'icône androgyne et longiligne des sixties. Il faut avoir un courage d'écrivain pour se confronter ainsi à son propre corps. Dans une époque qui se refuse à vieillir, elle convoque la belle figure voltairienne d'Emmanuel Berl, avec qui elle s'est souvent entretenue pour raconter sa souffrance, la maladie, le parcours du combattant auprès des médecins et parfois de charlatans en tout genre. Michel Leiris a écrit L'Âge d'homme et comparé la littérature à la tauromachie. Ici Françoise Hardy nous livre l'âge d'une femme et encorne tout ce qui la révulse aujourd'hui : les mensonges, religieux ou politiques, les idéologies, le sectarisme et le spectaculaire. Elle y avoue aussi son admiration pour certains hommes publics comme Michel Rocard, Nicolas Hulot, Alain Juppé, Hubert Védrine, ou parle de ses rencontres avec ces hommes qui semblent échapper aux partis politiques, déquille ceux qui l'agacent comme Cécile Duflot ou François Hollande. Mais ce livre est aussi une déclaration d'amour à la littérature, aux écrivains qu'elles aiment comme Stefan Zweig, Scott Fitzgerald, Modiano ?; drôlerie d'un dîner avec le récent prix Nobel de littérature qui ne parvient pas à déboucher une bouteille de vin ?;ou Michel Houellebecq, admirateur de ses chansons. Bien évidemment sa passion pour l'astrologie et la spiritualité imprègne ce livre où se mêlent souvenirs personnels avec chanteurs, couturiers, idoles des sixties et digressions sur l'économie et la politique. Apparaît ici toute la sensibilité à fleur de peau d'une artiste qui préfère la solitude, la beauté, à la foire aux vanités.)

    http://www.cherche-midi.com/livres/les-rythmes-du-zodiaque (Les rythmes du zodiaque FRANÇOISE HARDY

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2016/03/francoise-hardy-et-la-spiritualite.html#.VuEimn3hDDf (Françoise Hardy et la spiritualité -première partie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2016/03/francoise-hardy-et-la-spiritualite.html#.VuQqi33hDDf Françoise Hardy et la spiritualité -deuxième partie)

     

    https://fr.wikisource.org/wiki/Trait%C3%A9_d%E2%80%99astrologie_g%C3%A9n%C3%A9rale (Traité d'astrologie générale par Robert Fludd né né en 1574 à Milgate house et décédé le 8 septembre 1637 à Londres, éminent rosicrucienmédecin de profession, physicien paracelsienastrologue, et mystique anglais)

     

    André Barbault et Richard Pellar (Voir plus loin pour plus de liens)aussi plus loin plus de liens)

    http://www.andrebarbault.com/ (André Barbault, le site)

    http://www.andrebarbault.com/presentation.htm (André Barbault a enregistré une petite vidéo à l'attention des visiteurs de son site)

    http://www.andrebarbault.com/articles.htm (André Barbault -articles)

    Richard Pellard     Jean-Pierre Nicola

     

    Liens astrologie:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_(astrologie) (Astrologie, la notion de MAISON)

    http://www.sciencesalecole.org/documentsSAE/olympiades_internationales/IESO/prepa_francaise_astronomie/Ecliptique_saisons_annees_calendriers.pdf (Ecliptique, saisons, années, calendrier)

    http://www.astrocours.be/articles/histoire.html (histoire de l'astrologie)

    http://www.astrotheme.fr/dossiers_astrologiques/Histoire_de_l_astrologie (L'astrologie à travers les âges)

    http://www.astrologie-et-christianisme.fr/articles/98-la-dimension-spirituelle-de-l-astrologie (La dimension spirituelle de l'astrologie)

    http://www.astrosurf.com/quasar95/exposes/lion.pdf (astronomie et histoire: la constellation du lion)

    http://www.larecherche.fr/idees/back-to-basic/astrologie-01-12-1996-87862 (L'astrologie)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Kepler (Képler)

    http://www.astroariana.com/Johannes-Kepler-astrologue-et.html(Johannes Kepler, astrologue et astronome)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Zodiaque/ (Zodiaque)

    http://secretebase.free.fr/complots/zodiac/zodiaque/zodiaque.htm  (Le secret du zodiaque -On ne sait pas exactement quand le premier Zodiaque a été inventé, mais il y a un lien étroit avec notre calendrier.

    http://www.aureas.org/rams/sciencezodiaque.htm (Astrologie et Science - Zodiaque1- Zodiaque des signes ou zodiaque des constellations 2- Résumé d'une conférence donnée à la Société Astronomique de France)

    http://louissais.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=100&Itemid=108 (Détermination de la position du point vernal  Par Timocharis ( IV siècle avant JC ))

    http://acces.ens-lyon.fr/acces/terre/paleo/variations/tp-milankovitch/point_vernal (Le point vernal)

    http://www.astrotheme.fr/astrologie_les_douzes_signes_du_zodiaque.php (Les 12 signes du zodiaque: leur signification)

    http://www.kalendrier.com/astrologie/signes-du-zodiaque.html#.VuPBCX3hDDc (les 12 signes astrologiques, leurs signification caractéristiques)

    http://www.astrotheme.fr/astrologie_les_douzes_signes_du_zodiaque.php (Les 12 signes astrologiques: leur signification et caractéristiques)

    http://www.autourdelalune.com/zodiaque/les-12-signes-astrologiques.html (Les 12 signes astrologiques)

    http://decouvertespirituelle.weebly.com/signification-12-signes-zodiacaux.html (Prédispositions zodiacales et les 12 signes astrologiques)

    http://www.astrointernational.com/ (Astro internationnnal)

    http://astroguide.net/

    http://www.astroariana.com/Signe-solaire-et-Signe-Ascendant.html (astroariana.com: Signe solaire et Signe Ascendant)

    https://eteissier.com/horos/horo.asp?pagex=5&bouton=12 (Connaissez–vous votre signe solaire, votre décan et votre ascendant ?)

    http://mon.astrocenter.fr/astrologie/theme-natal/P0075-signe-astral-solaire (Votre signe astral solaire)

    http://www.astrotheme.fr/dossiers_astrologiques/Le_Soleil_et_l_Ascendant_astrologique (L'être et le paraître : le Soleil et l'Ascendant)

    http://www.autourdelalune.com/zodiaque/1er-2eme-3eme-decan-signes-et-degres.html Décans et ascendants)

    http://nicolastro.free.fr/pages/cours3.htm (P r o g r a m m e d ' i n i t i a t i o n à l ' a s t r o l o g i e)
    http://nicolastro.free.fr/ (L'astrologie symbolique)

    http://www.autourdelalune.com/ (Astrologie, zodiaque, cours)

    http://www.autourdelalune.com/cours-astrologie/formation-gratuite-en-ligne.html (Cours d'astrologie gratuits)

    http://www.selenia.ch/configurationscl/index.html (LES CONFIGURATIONS°

    http://www.astrologie-pour-tous.com/ (Astrologie pour tous)

    http://www.astroariana.com/Introduction-a-la-Theorie-des-ages.html (La théorie des âges planétaires)

    http://dsa.pagesperso-orange.fr/ages.html (Les âges de l'homme)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolisme_astrologique (Symbolisme astrologique)

    http://www.astroo.com/astrologie_glossaire_astro/symboles-astrologiques.php (Les symboles astrologiques)

    http://reenchanterlemonde.com/les-symboles-planetaires-ii/ (Les symboles des planètes)

    http://www.arcturius.org/chroniques/les-signes-astrologiques-ou-signes-du-zodiaque/ (Les signes astrologiques ou signes du zodiaque)

    http://revue.shakti.pagesperso-orange.fr/signzod.htm (Les signes du zodiaque)

    http://cura.free.fr/17semsig.html (La sémantique des signes zodiacaux)

     

    http://www.astrologie-conseil.eu/tag/cours%20d%27astrologie/ (Le blog astrologie-conseil.com: cours d'astrologie)

    Contestations de l'astrologie:

    http://www.astroariana.com/-L-anti-astrologisme-.html (L'anti-astrologisme, exemple de lien)

    http://www.charlatans.info/signe_zodiacal.shtml (Votre véritable signe zodiacal: Le signe zodiacal que vous donnent les astrologues ou les horoscopes populaires est faux. Votre signe astrologique est déterminé par la constellation du zodiaque dans laquelle le soleil apparaît (vu depuis la terre) au moment de votre naissance. Or depuis la naissance de l'astrologie, il y a eu glissement des constellations par rapport aux signes du zodiaque. Tout d'abord il y a treize constellations traversées par le soleil en un an, et non pas douze comme l'affirment les charlatans du ciel. La treizième, entre le Scorpion et Le Sagittaire est Ophiucus ou le Serpentaire)

    http://thedoc777.free.fr/pageastro.htm (l'astrologie face à la science)http://www.astrocours.be/articles/13constellations.html (Les signes du zodiaque ne correspondent plus aux constellations du même nom)

     

    Liens divers astroariana.com

    http://www.astroariana.com/-Astro-documents-.html (Association pour la Recherche et l'Information en Astrologie Naturelle  Pour débutants  Pour connaisseurs  Théories générales  L’anti-astrologisme  Astro-Histoire  Astro-physique  L’astrologie en bandes dessinées )

    http://www.astroariana.com/-Bibliographie-.html (Association pour la Recherche et l'Information en Astrologie Naturelle Bibliographie conditionaliste )

    http://www.astroariana.com/Annuaire-de-liens,835.html (ANNUAIRE DES LIENS)

    http://www.astroariana.com/_Francoise-Hardy_.html (articles de Françoise Hardy)

    http://www.astroariana.com/Les-rythmes-du-zodiaque.html (Françoise Hardy: les rythmes du zodiaque)

    http://www.astroariana.com/Le-zodiaque-dans-l-Homme.html (Le zodiaque dans l’Homme par Françoise

    Hardy: voir la suite

    http://www.astroariana.com/spip.php?page=theme-jour (Thème  du jour)

    http://www.astroariana.com/Les-mysteres-du-theme-astral.html (Les mystères du thème astral)

    http://www.astroariana.com/Du-systeme-solaire-au-systeme.html (Du système solaire au système nerveux)

     

    http://www.astroariana.com/-Astro-documents-.html (Association pour la Recherche et l'Information en Astrologie Naturelle  Pour débutants  Pour connaisseurs  Théories générales  L’anti-astrologisme  Astro-Histoire  Astro-physique  L’astrologie en bandes dessinées )

    http://www.astroariana.com/-Bibliographie-.html (Association pour la Recherche et l'Information en Astrologie Naturelle Bibliographie conditionaliste )

    http://www.astroariana.com/Annuaire-de-liens,835.html (ANNUAIRE DES LIENS)

    http://www.astroariana.com/_Francoise-Hardy_.html (articles de Françoise Hardy)

    http://www.astroariana.com/Les-rythmes-du-zodiaque.html (Françoise Hardy: les rythmes du zodiaque)

    http://www.astroariana.com/Le-zodiaque-dans-l-Homme.html (Le zodiaque dans l’Homme par Françoise

    Hardy: voir la suite

    http://www.astroariana.com/spip.php?page=theme-jour (Thème  du jour)

    http://www.astroariana.com/Les-mysteres-du-theme-astral.html (Les mystères du thème astral)

    http://www.astroariana.com/Du-systeme-solaire-au-systeme.html (Du système solaire au système nerveux)

     

     

    Détails astroariana.comhttp://www.astroariana.com/Astrologie-et-spiritualite.html (Astrologie et spiritualité  Astrologie et Bouddhisme  Astrologie et religion  Astrologie et spiritualité  Astrologie arabe  Astrologie et théologie  L’anti-astrologisme chrétien

    Voir aussi : A propos du Logoscope... 

     

     

    Plus de liens: 

    Centre astrologique Michèle Perras

    http://www.astro.qc.ca/ (Centre astrologique Michèle Perras)

    http://www.eso-pages.com/site-www.astro.qc.ca-305.htm (Centre astrologique Michèle Perras blog)

    http://www.astrosonia.com/horoscope-michele-perras-vote.shtml (Présentation de l'Horoscope du jour du site -horoscope chiois))

     

    http://fr.was-this-atlantis.info/astrologie.html (L'astrologie, serait-elle un héritage de l'Atlantide ?)

    http://artchives.samsara-fr.com/atl-denderah.htm (L'atlantide et l'astrologie, le zodiaque de dendhérah)

    http://artchives.samsara-fr.com/artchives.htm (A la recherche de civilisations perdues)

    https://lunesoleil23.wordpress.com/tag/atlantide/ (Actualités lune-soleil: #ATLANTIS OU LE RETOUR DE L’#ATLANTIDE LE CONTINENT ENGLOUTI)

    http://www.nouvelle-atlantide.org/ (La nouvelle atlantide association)

    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Livre_de_l%E2%80%99Atlantide/La_civilisation_des_Atlantes (Le Livre de l’Atlantide/La civilisation des Atlantes)

    http://secretebase.free.fr/civilisations/atlantide/atlantide/atlantide.htm (L'atlantide, le mythe du continent atlante)

    http://www.astrologie-initiatique.fr/les-tablettes-d-emeraude/ (Astronomie initiatique: Les Tablettes d'Emeraude de Thoth

    http://ressourcessceptiques.free.fr/dico/velikov.html (Vélikovski)

    http://eden-saga.com/deluge-cataclysme-comete-venus-velikovsky-mondes-en-collision.html (Vélikovski: vénus a t-elle heurté la Terre?)


    http://boitedependore.com/horoscope/celtiqueindex.htm (Le zodiaque gaulois)

    http://www.adelaine-de-soles.com/le-zodiaque-des-arbres-celtiques/ (Le zodiaque des arbres celtiques)

    http://www.arbre-celtique.com/approfondissements/symbolisme/motifs.php (Les motifs celtiques)

    http://etredelumiere.ordi-netfr.com/Connaissez-vousvotrearbresymboliqueceltique.php (Connaissez-vous votre arbre symbolique celtique?)

    http://www.bretagne-celtic.com/druidisme/calendrier_pommier.html (Bretagne des druides et des mégalites)

    http://www.cosmovisions.com/$Astrologie-Mesopotamie.htm (La religion assyro-babylonienne L'astrologie mésopotamienne)

    http://adsabs.harvard.edu/cgi-bin/basic_connect?qsearch=astrologie+babylonnienne&version=1  (dossiers astrologie babynone...SAO/NASA Astrophysics Data System (ADS)

    http://bistrobarblog.blogspot.fr/2013/03/mondes-en-collision-velikovsky-le.html (Mondes en collision: Vélikovski le hérétique)

    http://skepdic.com/velikov.html (Skeptik's dictionnary: Immanuel Velikovsky's Worlds in Collision. Keptik's voir Gell-man)

     

    André Barbault: page 174

    http://www.andrebarbault.com/articles.htm (Articles de André Barbault)

    http://www.astrotheme.fr/astrologie/Andr%C3%A9_Barbault (l'astrothème d'André Barbault)

    http://www.amazon.fr/TRAITE-PRATIQUE-DASTROLOGIE-Barbault/dp/2020018993

    http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article584 (André BARBAULT - Témoignage d’une chute annoncée)

    http://astreshistoire.free.fr/mes_decouvertes/crise_%20mondiale_de_2010-2011.htm (Astres et histoire -André Barbault)

    http://www.astrologie-conseil.eu/article-livre-gratuit-d-andre-barbault-l-univers-de-saturne-66963968.html (le livre gratuit d'andré Barbault dans le blog astrologie conseil)

    http://www.formation-astrologie.com/POLEMIQUE-SUR-LA-REFORME.pdf  (Suite à la proposition d’Alain de Chivré destinée à rapprocher l’astrologie des Sciences Humaines et à l’intégrer à la modernité LA REACTION D’ANDRE BARBAULT)

    http://martinebarbault.perso.sfr.fr/biographie.htm (Nièce d'André et d'Armand Barbault, j'eus entre mes jeunes et innocentes mains, les ouvrages didactiques de mes deux oncles. Ainsi suis-je, en quelque sorte, un Obélix de l'astrologie…)

    http://www.vrai-zodiaque.fr/wordpress/2015/04/19/andre-barbault-%E2%80%93-le-tombeau-du-tropicalisme/ (André Barbault – Le tombeau du tropicalisme)

     

    Jean Pierre Nicola: page 175

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Nicola (Jean-Pierre Nicola est un astrologue français né le 8 mai 1929 (86 ans) à Nice. Il a innové en astrologie en créant ce qu'on appelle l'astrologie http://www.jean-pierre-nicola.fr/e) (Entretien de Patrick Le Guen avec Jean-Pierre NICOLA, fondateur de l’Astrologie Conditionaliste)

     

    Richard Pellar: page 176

    http://www.amazon.fr/Manuel-dastrologie-universelle-Richard-Pellard/dp/2850766011 (Manuel d'astrologie universelle)

    http://wwhttp://www.astroariana.com/-Bilans-compares-des-formes-d-.htm (Bilans comparés des formes d'astrologie orientale et occidentale)

     

     

    Dossiers en rapport:

    http://www.laviedesidees.fr/Y-croire-ou-en-faire-L-astrologie.html  (Y croire ou en faire ? L’astrologie en Inde, où m'on délivre des doctorats d'astrologie...)

     

     

     

     

     

     

     


  • Réenchanter le monde.

    "Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une "baisse de la valeur esprit". Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes?" 

    C'est ainsi que commence le livre "Réenchanter le monde" de Bernard Stiegler et Ars Industrialis. que l'ai lu peu après sa parution en 2006 et qui a certainement marqué mon inconscient et mes conceptions, mais j'avais un peu oublié le contenu. Je pense pourtant depuis que j'ai lu le livre de Jacques Attali "Une brève histoire de l'avenir" que le "l'ordre marchand" est dans son cycle final et que nous vivons une période apocalyptique (apocalypse (grec ancien ἀπoκάλυψις (« apokálupsis », signifiant « révélation ») est un genre d'écriture de caractère prophétique qui s'est développé dans la culture juive postexilique et qui sera populaire également chez les premiers chrétiens. Le fond narratif est généralement une vision-révélation divine transmise à un homme qui propose l'annonce l'imminente d'un monde nouveau. L'œuvre la plus connue appartenant à ce genre, et qui lui a donné son nom, est l'Apocalypse, attribuée traditionnellement à saint Jean, et terminant le canon du Nouveau Testament), c'est à dire à un point de bifurcation proche d'une révélation avec une incertitude terrible sur ce que sera l'avenir et le destin de l'humanité. Depuis mai 68 et surtout depuis 1989, année de la fin de l'empire soviétique, l'évolution est de plus en plus rapide et exponentielle avec une accélération nouvelle en fin 2000, puis 2008 et les crashs financiers et finalement, 2016 avec un basculement nouveau et le nouveau terrorisme depuis 2015. 

    Dans les articles de mon blog, j'ai donné "ma lecture" du livre de Jacques Attali ("une brève histoire de l'avenir publiés en 2011"). L'aspect apocalyptique ma paru clair dès que Jacques Attali parle de "la fin de l'empire américain" dans l'article 2) une brève histoire de l'avenir: La fin de l’Empire Américain et surtout  dans l'article 4 où apparaît l'hyperconflit parmi les possibilités que détecte Attali dans notre avenir. (voir "Une brève histoire de l'avenir 4) Deuxième vague de l'avenir: l'hyperconflit"), ce que le site scriptoblog.com résume en écrivant: le XXI° siècle sera divisé en trois phases : 

    "-l’hyperempire, qui débutera vers 2030, et qui verra le monde passer d’un système unipolaire américanomorphe à un système multipolaire, régi en pratique par le capital mondialisé,

    - l’hyperconflit, qui débutera peu après l’avènement de l’hyperempire et le submergera progressivement – un temps de chaos anarchique et ultraviolent à l’échelle du globe,

    - l’hyperdémocratie, qui succèdera à l’hyperconflit et se construira en réaction à ses excès – une sorte d’âge du Verseau, pacifique et « transhumain".

    Le livre de Jacques Attali est paru en 2006 et ses prévisions doivent être réactualisées car les événements évoluent à une rapidité exponentielle, mais elles donnent une idée assez correcte de la situation actuelle et on peut se demander si 2016 n'est pas un point de passage ou point de bifurcation où un monde nouveau est réellement apparu ou sur le point d'apparaître comme le dit le livre de Nathalie Kosciusko Morizet "Nous avons changé le monde". C'est pour cela que je relis, en essayant de partager "ma lecture", le livre "réenchanter le monde" qui lui aussi est "prophétique" pour ce qui concerne l'évolution du capitalisme "que l'on dit tantôt "culturel", tantôt "cognitif", mais qui est avant tout  jusqu'à présent l'organisation ravageuse d'un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire du siège de l'esprit un simple organe réflexe: un cerveau rabattu au rang de d'ensemble de neurones, un cerveau sans conscience". 


    J''ai déjà évoqué ce que Jaques attali a appelé l'économie relationnelle dans l'article de mon blog "Une brève histoire de l'avenir -complément 1) l'hyperdémocratie: l'économie"relationnelle  avec l'article de Jacques Marceau, président d’Aromates, enseignant à l’IEP d’Aix-en-Provence:

    "Société post-moderne, société post-industrielle, société de l’information, société de l’Internet, économie de l’immatériel,… les qualificatifs ne manquent pas pour nous rappeler que nous sommes définitivement entrés dans une ère économique et sociale nouvelle, qu’aucun futurologue, même parmi les plus éclairés, n’avait imaginé. Nous voici donc immergés dans un monde où la circulation des hommes, des marchandises, de l’énergie et de l’information est organisée en flux et structurée en réseaux interopérables de dimension mondiale."

    Après ce préambule, voyons maintenant "ma lecture" du livre de "Réenchanter le monde" en commençant par .ce que Bernard Stiegler appelle la télévision pulsionnelle et l'économie libidinale.

     

    liens pour ce chapitre: 

    Les articles de mon blog (catégorie une brève histoire de l'avenir):

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2011/02/une-breve-histoire-de-lavenir.html#.VunUytLhDDf (une brève histoire de l'avenir -complément 1) l'hyperdémocratie: l'économie

    relationnelle)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2011/02/une-breve-histoire-de-lavenir-6-et-la.html#.VupS7NLhDDd (Et la france?)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2011/01/une-breve-histoire-de-lavenir-5.html#.VupSl9LhDDd (Une brève histoire de l'avenir 5) Troisième vague de l'avenir: l'hyperdémocratie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2011/01/matiere-anti-matiere.html#.VunOytLhDDd (Une brève histoire de l'avenir 4) Deuxième vague de l'avenir: l'hyperconflit.

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2011/01/une-breve-histoire-de-lavenir-3.html (Une brève histoire de l'avenir 3) Première vague de l'avenir: l'hyperempire)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2011/01/une-breve-histoire-de-lavenir-2-la-fin.html#.VupKZNLhDDc (Une brève histoire de l'avenir 2) La fin de l'Empire Américain)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2011/01/une-breve-histoire-de-lavenir-1-une.html#.VunXxNLhDDc (Une brève histoire de l'avenir 1) une très longue histoire - une brève histoire du capitalisme)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2010/09/quel-avenir-pour-lhumanite.html#.VunXUNLhDDc (Une brève histoirs de l'avenir 1) Une très longue histoire, jusqu'à la "9ème forme")

    Attali:

    Attali    Jacques Attali    Jacques Attali (le blog)  Attali: une brève histoire de l'avenir (le livre)  

    http://www.slate.fr/source/jacques-attali (Jacques Attali, un des fondateurs de slate)

    cnam.fr/servlet/com (FICHE DE LECTURE Une brève histoire de l’avenir Auteur : J. ATTALI Jaques Attali -fondateur de slate L'ordre marchand par Benard Guibert Pour dépasser l'ordre marchand Jacques Attali: les trois mondes (books.google.fr))

    http://www.persee.fr/doc/rei_0154-3229_1978_num_4_1_1899 (Notes de lecture à propos de "la nouvelle économie française" de Jacques Attali)

    http://www.attali.com/livres/essais/pour-une-economie-positive-groupe-de-reflexion-preside-par-jacques-attali (Pour une économie positive-Groupe de réflexion présidé par Jacques Attali)

    L'ordre marchand par Bernard Guibert

    https://play.google.com/store/books/details?id=qUtVKlk3H_sC&rdid=book-qUtVKlk3H_sC&rdot=1&source=gbs_atb&pcampaignid=books_booksearch_atb (Jacques Jacques Attali: les trois mondes)

    http://www.businessbourse.com/2015/12/22/les-10-predictions-apocalyptiques-et-economiques-de-jacques-attali-pour-lannee-2016/ (Les 10 prédictions apocalyptiques et économiques de Jacques Attali pour l’année 2016)

    http://www.20minutes.fr/argument/121872-jacques-attali-raconte-soixante-prochaines-annees-breve-histoire-avenir-fayard-emergence-hyperempire-construit-autour-ordre-marchand-deshumanise-lequel-debouche-hyperconflit-issu-incapacite-pays  (émergence d'un « hyperempire » construit autour d'un ordre marchand déshumanisé, lequel débouche sur un « hyperconflit »)

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Attali-attend-sa-guerre-34918.html (Attali attend sa guerre

    L’hyperprophète de malheur avertit ses frères humains)

    http://www.scriptoblog.com/index.php/notes-de-lecture/politique/130-une-breve-histoire-de-lavenir-jacques-attali (Une brève histoire de l'avenir: 1e XXI° siècle sera divisé en trois phases :- l’hyperempire, qui débutera vers 2030, et qui verra le monde passer d’un système unipolaire américanomorphe à un système multipolaire, régi en pratique par le capital mondialisé,- l’hyperconflit, qui débutera peu après l’avènement de l’hyperempire et le submergera progressivement – un temps de chaos anarchique et ultraviolent à l’échelle du globe,- l’hyperdémocratie, qui succèdera à l’hyperconflit et se construira en réaction à ses excès – une sorte d’âge du Verseau, pacifique et « transhumain »)

     

    Apocalypse: Apocalypse

    http://stopmensonges.com/2016-attention-une-apocalypse-peut-en-cacher-une-autre-les-secrets-des-attentats-de-paris-du-13-novembre-2015/ (2016 – Attention une Apocalypse peut en cacher une autre – Les secrets des Attentats de Paris du 13 Novembre 2015)

    http://www.dhnet.be/buzz/divers/apocalypse-soon-le-calendrier-pessimiste-des-catastrophes-pour-2016-567194863570ed38949c8f4f (Apocalypse soon: le calendrier pessimiste des catastrophes pour 2016)

    http://www.maxisciences.com/fin-du-monde/l-039-horloge-de-l-039-apocalypse-fixee-a-trois-minutes-avant-la-fin-du-monde-pour-2016_art37090.html (L'horloge de l'Apocalypse fixée à trois minutes avant la fin du monde pour 2016)

     

    2) La marchandisation du cerveau "dépouillé de sa conscience":

     

    reenchanterlemonde.com/les-publications-de-luc-bige


    Ainsi qu'on peut le lire dans le site lelitteraire.com  "Dès les pre­mières lignes, le ton est donné… Si l’innovation se met au ser­vice des “objets com­mu­ni­cants”, qu’en est-il réel­le­ment du rôle et de la place de l’esprit, de la réflexion, dans l’organisation contem­po­raine, le capi­ta­lisme indus­triel, le modèle cultu­rel de la société de consom­ma­tion actuelle, qui fait la part belle aux tech­no­lo­gies de la communication ?" Comme il est dit en exergue, Paul Valéry "  (pressentant la catastrophe où menait le nazisme et qui constatait dès 1939 une "baisse de la valeur esprit )"  aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes?. Bernard Stiegler lui-même se pose la question: "même en 1993, lorsque Jacques Derrida et moi-même nous entretenions de l'avenir possible de la télévision, nous n'avions pas pu imaginer une seconde ce qui devait conduire, peu d'années après cet entretien, à ce qui se présente désormais comme ce qu'il faut appeler la télévision pulsionnelle (celle où la téléréalité se constitue comme l'ob-scène de la "pulsion scopique" qui est à l'origine de des diverses formes de voyeurisme et d'exhibitionnisme  que la plupart des programmeurs des chaines de télévision, sans la moindre vergogne, sollicitent désormais systématiquement." 

    En 1939, nous dit Bernard Stiegler, seulement 45% des Français écoutent la radio, et la télévision n'existe pas encore. Déjà, en ce début de XXe siècle, les objets communicants poursuivent les temps de cerveaux disponibles où qu'ils aillent, du lever au coucher. Un capitalisme s'est imposé, que l'on dit tantôt "culturel", tantôt "cognitif", mais qui est avant tout jusqu'à présent l'organisation ravageuse d'un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire de la conscience, c'est à dire du siège de l'esprit,  un simple organe réflexe: un cerveau rabattu au rang d'ensemble de neurones (tel ceux qui contrôlent le comportement des limaces). Un tel  cerveau dépouillé de conscience peut devenir une simple valeur marchande (qui ne cesse en fait de baisser et qui vaut de moins en moins cher et qui ne vaudra bientôt plus rien) sur le marché des audiences. 


    Dans le prochain chapitre, nous allons d'abord essayer de définir ce qu'est la conscience (dur dur le problème!) avant d'en étudier la marchandisation dans l'économie de l'organisation de la production du désir.


    Liens pour ce chapitre: 

    Réenchanter le monde par luc bige La valeur esprit contre le populisme industriel.

     

    http://arsindustrialis.org/economie-libidinale (l'économie libidinale)

    http://arsindustrialis.org/les-pages-de-bernard-stiegler (les pages de Bernart Spiegler)

    http://arsindustrialis.org/ (l'association ars industrialis)

    http://www4.fnac.com/Bernard-Stiegler/ia123095 (Bernard Stiegler: la biographie et tous les livres)

    http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/10/03/reinventer-rapport-temps-bernard-stiegler/ (bernart stiegler: réinventer le rapport au temps)

    http://www.protestants.org/index.php?id=33154 (Refonder le progrès suppose un nouveau partage des savoirs)

    http://www.amazon.fr/R%C3%A9enchanter-monde-valeur-populisme-industriel/dp/2081217848  (Réenchanter le monde : La valeur esprit contre le populisme industriel)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ars_industrialis (Ars industrialis (« Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit ») est une association culturelle et philosophique française créée le 18 juin 2005 à l’initiative du philosophe Bernard Stiegler)

    http://www.strategies.fr/etudes-tendances/dossiers/151692/151054W/bernard-stiegler-je-ne-suis-pas-sur-facebook.html (bernard stiegler: je ne suis pas sur facebook)

    http://www.withoutmodel.com/bernard-stiegler/nous-sommes-au-bout-du-modele-fordiste-il-faut-passer-a-un-modele-contributif/ (Nous sommes au bout du modèle fordiste, il faut passer à un modèle contributif)

    http://arsindustrialis.org/le-discours-de-grenoble-point-de-non-retour-du-sarkozysme (Le discours de Grenoble, point de non-retour du sarkozysme)

    http://reenchanterlemonde.com /(Réenchanter le monde -Réintégrer la quintessence des mondes du mystère, du mythe, du symbole et de la raison)

    http://reenchanterlemonde.com/les-publications-de-luc-bige/ (Les publications de luc bige)

    http://aromates.net/analyses-2/ (Actus, Publications et Colloques de l'agence Aromates Relations Publiques)

    http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2011/07/12/cercle_36314.htm  Article de Jacques Marceau, extrait  du blog des aromates (Actus, Publications et Colloques de l'agence Aromates Relations Publiques) permet d'illustrer ce que J. Attali nomme l'économie relationnelle.

    http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-capitalisme-cognitif-la-nouvelle-grande-transformation-de-yann-moulier-boutang.html (Le capitalisme cognitif : la nouvelle grande transformation

    https://blogrecherche.wp.mines-telecom.fr/2013/04/24/parution-de-la-metamorphose-numerique-vers-une-societe-de-la-connaissance-et-de-la-cooperation/ (La métamorphose numérique -vers une société de la connaissance et de la coopération)

    http://www.lenouveleconomiste.fr/bernard-stiegler-a-voix-haute-1630/ (“Nous ne sommes plus dans une économie du désir mais de la dépendance” Pulsionnelle, standardisée, addictive")

    http://lacanian.memory.online.fr/AQuinet_Troureg.htm (Le savoiur du regard et le trou du regard)

    http://fortune.fdesouche.com/tag/populisme-industriel (Bernard Stiegler: populisme industriel, Télécratie et captation du désir) 

    http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/une-societe-de-la-betise-34385 (Une société de la bêtise systémique. Bernard Stiegler, capitalisme pulsionnel, consumérisme, temps de cerveau disponible...)


    Penseurs: Bernard Stiegler     Marc Crépon  Georges Collins   Catherine Perrret     Caroline Stiegler

    Laurence parisot  Simon Nora

    Jacques Marceau (Président Directeur Général d'Aromates)

    Jaques Derrida   

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Derrida (Jacques Derrida)

    http://www.derrida.ws/ (Derrida le site)

    Jean-François Lyotard    La Condition postmoderne par Jean-François Lyotard

    Giulio Tononi (neurosciences-conscience)

    christof koch (neurosciences -conscience)     alleninstitute.org: Christof Koch

     

    3) La conscience

     

    La Physique de la Conscience un pont entre la science et la spiritualité

     

    Avant de voir comment Bernard Spiegler définit la conscience dans le chapitre 4), nous commencerons par l'examiner de façon générale avec les réflexions inspirées des articles de mon blog (13-1 Dur dur le problème première partie13-2 Dur dur le problème deuxième partie14-1 L'homme non-neuronal première partie14-2) L'homme non-neuronal deuxième partie) qui sont le résultat de ma lecture du livre de Jean Staune "L'existence a t-elle un sens?"

     

    3-1) Le problème de la conscience. (l'article 13-1): Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie)

    D'où provient la conscience, c'est à dire le fait d'éprouver quelque chose? C'est ce que le philosophe David Chalmer a appelé le "hard problem" (le dur problème).

    A l'heure actuelle, quasiment tous les spécialistes s'accordent pour dire que dans le cerveau il n'y a aucun "lieu de la conscience", endroit unique où seraient projetées les sensations et où un "soi" en prendrait conscience (Il existe deux grandes catégories de chercheurs ou philosophes qui travaillent sur la conscience: les "identitaires" et les "émergentistes").

    Les identitaires: "rien d'autre que les neurones".

    Pour eux, le mental est identique au cérébral. Douglas Hofstadter et Daniel Dennett peuvent dire, dans "vues de l'esprit" que "l'esprit humain est un objet physique". Les identitaires pensent que seules les connections neuronales sont responsables des états mentaux produit par la perception des sens ou de la pensée. La théorie identitaire se base uniquement sur les phénomènes physiques, ce qui élimine en grande partie le problème de l’origine de la conscience. Pour eux, le "problème difficile" de David Chalmer est un faux problème, il n'y a rien à expliquer, juste des processus physiques.

    Parmi les identitaires, il y a les "forts" et les "faibles, comme il y a les darwiniens "forts" et "faibles." Les identitaires forts, sont appelés parfois "éliminationnistes" car ils éliminent totalement le problème de la conscience. Pour les identitaires faibles parfois appelés "fonctionnalistes", les rapports entre les états neuronaux et les états mentaux peuvent être moins stricts.  

    Les émergentistes: le tout est plus que la somme des parties. 

    Pour les émergentistes, "les sensations conscientes subjectives ne peuvent pas être réduites à des états physiques, même si elles sont produites par eux. Ils proposent alors la théorie de l’émergence, qui se résume par : le tout est plus que la somme des parties.

    Par exemple, l’eau a de nombreuses propriétés que l’on ne peut deviner si l’on ne connaît que les atomes d’oxygène et les molécules d’hydrogène. L’eau n’est rien d’autre que H2O mais c’est un tout. La molécule d’eau est bien plus qu’une simple association d’atomes puisqu’elle manifeste des propriétés qui ont «émergé» et qui n’existaient pas dans ses seuls composants.

    Les émergentistes pensent qu’il en est de même pour la conscience et des sensations subjectives qui l’accompagnent : les neurones seuls ne sont que peu de choses, mais associés, ils auraient la faculté de produire la conscience."

    Comme pour le identitaires faibles, il y a les émergentistes faibles qui pensent qu'il en est ainsi de la conscience et de toutes nos sensations subjectives. Pour les émergentistes "forts", l'émergence peut produire des niveaux ontologiquement distincts des niveaux de départ. Ils contiendront des forces ou des entités capables d'exercer une influence causale sur les niveaux inférieurs qui les ont créés (causalité descendante), ce que nient les émergentistes faibles.

    Les positions de quelques personnalités. 

    Francis Crick, prix Nobel de médecine pour la découverte de la structure hélicoïdale de l'ADN appelle ceci "l'hypothèse stupéfiante (voir 2)": "nous ne sommes rien d'autre que qu'un paquet de neurones."Gérald Edelman, prix Nobel de médecine, eut l'idée de la "théorie de la sélection des groupes neuronaux." La structure du cerveau n'est pas totalement déterminée à la naissance. L'approche d'Edelman est un exemple d'émergence faible Roger Sperry, prix Nobel de médecine, représente l'émergence forte. Il se dit mentaliste tout en rejetant le dualisme: "Il me paraît indispensable de contester avec la dernière rigueur la conception matérialiste et réductionniste de la nature et de l'esprit humain, conception issue semble-t-il de l'attitude objective et analytique aujourd'hui prédominante dans les sciences du cerveau et du comportement 
    Le philosophe Philip Clayton a développé des conceptions à l'image de celles de Sperry, et qui aboutissent à une théorie de l'émergence forte.
    Pour Antonio Damasio, les émotions sont essentielles. Dans "l'erreur de Descartes", il écrit que "la passion fonde la raison".
    Jean-Pierre Changeux représente le courant "identitaire fort": "l'identité entre les états mentaux et les états physico-chimiques du cerveau s'impose en toute légitimité".
    Voyons maintenant la position de quelques philosophes?

    Pour Danniel Dennett, dans son oeuvre la conscience expliquée, on constate qu'il élimine tout simplement la conscience plutôt que de l'expliquer comme le montre son dernier sous-titre "la conscience expliquée ou éliminée?". Pour lui, notre conscience est peut-être assimilable à un programme d'ordinateur et nos sentiments réductibles à de tels programmes, mais ça n'est pas résoudre le problème de la conscience que de nier son existence.

    C'est David Chalmers qui a posé le problème de la conscience sous forme de "dur problème". La position de Chalmer est un mélange de fonctionnalisme (en fait une position identitaire) et de dualismeSi on prend l'exemple de la douleur, il y a deux significations: une signification physique telle celle de Dennett et une signification qui dépend de la conscience. Il y aurait un accord ou un parallélisme entre l'organisation fonctionnelle du cerveau et la conscience. La conscience existe, elle accompagne le fonctionnement de notre corps mais ne sert à rien pour expliquer notre comportement. Pour Chalmers, elle serait présente partout dans l'Univers où de l'information est présente. Cela l'amène à se demander: "Quel effet cela fait-il d'être un thermostat?". On peut dire que c'est une vision panspshychique du monde.

    Pour Jonh Searle: La thèse de Chalmers est "le symptôme" d'un certain désespoir qui se manifeste aujourd'hui dans les sciences cognitives." Searle est un "émergentiste faible". En philosophie de l'esprit, Searle se distingue par son naturalisme biologique. L'esprit naîtrait d'une complexification croissante du corps et plus particulièrement du système neuronal. Searle s'oppose ainsi aussi bien aux conceptions dualistes et à l'héritage cartésien qu'aux conceptions réductionnistes des relations entre l'esprit et le corps. Pour lui, les états mentaux qui caractérisent notre vie subjective sont aussi réels que les autres phénomènes biologiques, Mais ils ne sont pas réductibles aux processus neurobiologiques. Searle rejette aussi le matérialisme au sens classique du terme. Mais comment expliquer l'émergence de la conscience? Searle écrit: "Il nous faut franchement avouer notre ignorance. Ni moi, ni qui que ce soit d'autre ne sait à ce jour à quoi ressemblerait une telle théorie. [ ...]. Nous ne disposons pas jusqu'ici de principe théorique unificateur des neurosciences [...] nous n'avons pas une théorie du fonctionnement du cerveau. "

    Ce tour d'horizon que nous venons de faire montre que pour les neurosciences il n'y a pas de théorie hégémonique pour l'étude de la conscience (comme le darwinisme pour la théorie de l'évolution) mais des hypothèses ne reposant sur aucun mécanisme précis et indubitable. Cela n'a pas empêché  John Searle de répéter que "le cerveau cause la conscience." Il exprime ici l'opinion que partagent malgré leur différences Dennett, Crick, Edelman et beaucoup d'autres et même Sperry.

    Et s'ils se trompaient tous? Voir maintenant mon article 13-2) Dur, dur le problème (la conscience 2ème partie):

    3-2) Le cerveau est-il un IPOD ou une radio?

    Nous allons commencer par recourir à une métaphore pour avancer sur cette question, qu'est-ce que la conscience? Imaginons des extraterrestres étudiant des objets que nous possédons. En examinant un CD et son lecteur, ils peuvent apprendre rapidement que des sons y sont codés sous forme numérique et que le lecteur effectue un décodage permettant de restituer les sons. L'analyse d'un IPOD les mènera à la même conclusion. Par contre, la radio plongera certainement ces extraterrestres dans la perplexité. En effet, d'où arrivent les sons et comment sont-ils lus? En effet, d'où arrivent les sons et comment sont-ils lus? Ils resteront certainement persuadés que le principe général de la radio n'est pas différent de celui de l'IPOD ou du lecteur de CD:il émet des sons qui sont stockée en son sein. s'ils emportaient ces trois objets dans l'espace, en constatant que la radio ne fonctionne plus alors que l'IPOD et le lecteur de CD fonctionnent encore, ils en déduiraient que cela est dû à la sensibilité de la radio, ou au champ magnétique de leur vaisseau ou... toute autre explication. Sans doute traiteraient-t-ils de magique, de préscientifique, ou de mystique toute théorie envisageant que les sons ne soient pas stockés dans la radio, mais émis par une source mystérieuse. Vis à vis du cerveau, ne sommes-nous pas dans la situation de ces extra-terrestres? La conscience est modifiée lorsque certaines zones du cerveau le sont, mais cela ne prouve pas que le cerveau produise la conscience de même que le fait que la musique se modifie quand on modifie les composants de la radio ne prouve que la radio produise la musique. 

    Peu de neurologues n'hésitent pas à franchir le pas et à considérer le cerveau non comme la cause ultime de la conscience, mais seulement comme une de ses conditions. Parmi eux, le neurologue Sir Jonh Eccles et le philosophe Karl Popper. Dans "The self and its brain" ils développent un modèle où trois mondes sont en interaction:    

         - le monde 1: c'est le monde des objets physiques (le monde matériel);

         - le monde 2: c'est le monde de l'esprit humain (les états de conscience)

         - le monde 3: c'est le monde des produits de l'esprit humain (notamment les théories scientifiques et l'art mais aussi les idéologies politiques). Mais cette conception dualiste est confrontée à la question: comment l'esprit s'il existe peut-il influencer le cerveau sans violer les lois physiques et en particulier celle de la conservation de l'énergie. Eccles a trouvé le solution grâce à Frédérick Beck. Il a montré, en réalisant un traitement quantique de l'exocytose, que la probabilité que celle-ci se produise pouvait être augmentée ou diminuée sans que cela constitue une violation des lois de conservation de l'énergie, car les masses mises en jeu sont suffisamment petites pour rentrer dans les incertitudes existant sur le plan quantique. Ainsi, depuis 1992, le dualisme (corps-esprit) est redevenu, sur le plan scientifique, une possibilité. Pour Eccles, «l'esprit serait comme un scanner  qui lit l'état d'activation des neurones et qui influence cette activation d'une façon analogue à un champ de probabilité quantique (champ qui n'a ni masse ni énergie, mais qui exerce pourtant une influence causale en modifiant la probabilité que certaines événements se produisent).» Ainsi «le cerveau serait une machine qu'un fantôme peut faire marcher.» Eccles? a proposé que "intention et l'attention constituent des événements ou phénomènes conscients non matériels, et qu’ils exercent une influence activatrice sur le cerveau. Libet a montré en 1990 que l’intention efficace d’accomplir le mouvement survient environ 200 millisecondes avant le début du mouvement. L’événement mental d’intention peut donc être considéré comme précédant les événements neuraux qui produisent en particulier dans l’aire motrice supplémentaire. Eccles écrit: "Il a été amplement démontré par la science que la conscience, l'idéation pure, active effectivement certaines régions déterminées du cortex cérébral. La maîtrise mentale de l'activité cérébrale est si vaste que l'on peut présumer une totale domination du cerveau par la conscience. Et voilà que pour la première fois se trouve formulée une hypothèse sur la manière dont le mental influence l'activité cérébrale sans enfreindre les lois de conservation de l'énergie. La critique matérialiste du dualisme par DennettchangeuxEdelman perd tout son fondement scientifique [...]. Puisque les solutions matérialistes ne parviennent pas à expliquer l'unité dont nous avons conscience, j'en suis réduit à conclure que l'unicité de la conscience ou de l'âme provient d'un autre niveau de réalité [...] rendue nécessaire par la certitude de l'existence d'un noyau de cette individualité. J'avance qu'aucune autre position n'est défendable.."

    La solution de Dominique Laplane

    Selon Laplane, il aurait dans l'Univers, de la matière et de l'énergie d'un côté, et de  l'autre, de la pensée et de la conscience. Le couple matière-énergie peut se transformer en pensée et réciproquement, de la même manière que la matière se transforme en énergie (équivalence E=mc2)Comme Eccles, Laplane pense qu'il n'est pas scientifique d'affirmer que notre conscience soit un mécanisme créé par les lois physiques que nous connaissons, alors que l'unité de perception pourrait être obtenue par par des mécanismes de type "physicaliste". Pour lui, il existe une conscience universelle que le cerveau utilise pour pour bâtir une conscience individuelle.

    Pour le psychophysiologiste Jean-François Lambert, le cerveau est la condition de l'existence de la conscience et non pas sa cause. Il utilise des métaphores telles que:  "Si [...] vous découvrez que votre frigidaire est en panne et que les fusibles ont sauté, vous n'allez pas dire, après les avoir changés,  "les fusibles sont la cause du froid.".

    Pour Mario de Beauregardun spécialiste en neurobiologie, lcerveau ne produit pas l'esprit mais que l'esprit influence le cerveau. Il a proposé l'hypothèse de la traduction "psychoneurale" (HTP), selon laquelle le monde psychologique (la perspective à la première personne, le "je"), et le cerveau (la perspective à la troisième personne qui elle, fait partie du monde) représentent deux domaines distincts sur les plans ontologique et épistémologique. Il est aussi, avec le neuropsychiatre Jeffrey Schwartz et le physicien Henri Stapp, le coauteur d'un article sur les liens existant entre la physique quantique et les neurosciences qui affirme que l'espoir des matérialistes d'expliquer par l'une des différentes hypothèses que nous avons mentionnées dans l'article 13-1), la connexion entre nos sentiments et nos émotions et l'activité cérébrale est condamné d'avance par la physique quantique:.

    3-3) Et si nous n'étions pas qu'un paquet de neurones? voir l'article 14-1) L'homme non-neuronal première partie

    "Seul l'esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'homme" crie Antoine de Saint Exupéry, dernière phrase de Terre des hommes.

    C'est une expérience réalisée  par jean-François Lambert sous la direction de Paul Laget à l'hôpital Trousseau qui pose la question: Les moines tibétains sont-ils des morts-vivants? Sur le tracé d'un électro-encéphalogramme (EEG) d'un moine tibétain qui a passé sa vie à méditer à qui on demande de méditer, on s'aperçoit que dans le tracé, au lieu d'un pic bien net, on distingue bien un petit quelque chose mais qui n'est pas significatif, car noyé dans le bruit de fond de l'EEG (bien entendu, on vérifie que le moine n'a pas fermé les yeux). En regardant ce tracé, on pourrait en déduire que la personne en question n'est pas consciente et qu'elle ne réagit pas aux simulations qui l'entourent. Alors que, selon son témoignage, le moine était parfaitement conscient à ce moment-là, peut-être expérimentait-il un état de "pure conscience"? Cela signifie selon que nous avons la première preuve qu'il n'y a pas une identité complète entre les processus neuronaux et les états mentaux ainsi que l'affirme libet.

    Benjamin Libet a effectué de nombreuses expériences mettant en lumière les indices cérébraux de la conscience. Sa conclusion est que la relation entre l’expérience subjective, éprouvée par le patient, et l’activité neuronale n’est pas déductible à priori de l’observation physique. Nous en retiendrons que certes, tout ceci ne prouve pas l’existence de l’âme mais les expériences de Libet constituent la pierre angulaire d’une nouvelle vision de la conscience en cours d’élaboration. Ce concept de l’existence d’une dimension irréductible à la matière se retrouve dans deux autres domaines scientifiques : la physique quantique et l’évolution de la vie. 

    Ainsi, les expériences de Libet posent de "sérieuses difficultés" à la thèse selon laquelle il y aurait identité entre les états mentaux et les états neuronaux, car l'état neuronal ne peut pas permettre de connaître l'état mental puisque le temps vécu par le sujet et le temps neuronal ne sont pas les mêmes. Mais Libet n'est pas un dualiste pour autant. Sa position est celle d'un émergentiste fort comme Sperry,  auquel il se rattache (voir mon article Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie). Pour lui, "la conscience ne peut exister sans les processus du cerveau qui lui donnent naissance." Mais c'est un émergentiste, "superfort". Dans la théorie de Libet, la conscience est un champ qui ne correspond à "aucun des champs physiques connus, comme l'électromagnétisme, la gravitation, etc. Il n'est pas descriptible en termes d'aucun événement physique observable ou d'aucune théorie physique constituée."  "Ce champ serait détectable seulement en terme d'expérience subjective, accessible seulement à l'individu qui a cette expérience. Pour Libet, le saut dans le temps évoqué par Libet ne se produit pas dans le monde physique, mais dans le monde subjectif, celui du champ de conscience. Mais est-ce si sûr que le saut dans le temps ne se produit pas dans le monde physique? La seule conclusion logique (de Jean Staune, que je partage) est: s'il est bien confirmé qu'il faut bien 500 ms à la conscience pour être consciente de quelque chose, est qu'un retour en arrière dans le temps permet de synchroniser nos sensations avec les événements, ce saut dans le temps est bien réel, la conscience peut l'accomplir facilement parce qu'elle n'est pas (totalement) immergée dans le monde physique et donc, elle n'est pas une production du cerveau  et donc, le cerveau est davantage un poste de radio qu'un lecteur de disque en faisant référence à notre image "Le cerveau est-il un IPOD ou une radio?" dans  l'article 13-2.

    3-4) A propos du libre-arbitre:  c'est une grande question philosophique dont la science moderne avait semblé sonner le glas avec l'élimination de l'âme ou de toute entité transcendante  (voir mon article 14-2) L'homme non-neuronal deuxième partie). Quelle conclusion raisonnable tirer des expériences de Libet? (le libre arbitre existe-t-il?)? Chez les scientifiques et les philosophes il n'y a aucun consensus quant à leur interprétation. Pour Dennett, ces expériences sont correctes, mais elles ne sont pas incompatibles avec le libre-arbitre. Mais si le libre-arbitre était vraiment réfuté, les conséquences pour la société pourraient être terribles.

    Une position intermédiaire raisonnable c’est d’admettre que ces expériences montrent au moins que nos intentions ne sont pas systématiquement à l’origine de nos actions. Les processus inconscients jouent peut être un plus grand rôle que nous ne pouvions le penser, et la conscience d’une décision est un phénomène qui se construit au cours du processus de décision, pas à son origine. Libet a précisé, lors d'une discussion avec Jean Staune: "mon expérience est plus en faveur de l'éthique juive que de l'éthique chrétienne." Il a rajouté: "Parce que pour les chrétiens, on a péché dès que que l'on a eu une mauvaise pensée. Mon expérience montre que c'est trop demander à l'homme que de contrôler des choses qu'il ne peut contrôler. Mais en revanche, on est responsable de ses acte. Et pour l'éthique juive, on est coupable non pas à cause des pensées que l'on peut avoir, mais seulement si l'on a mal agi."

    3-5) L'homme, un animal porteur de sens.

    Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal? Le langage, l'utilisation des outils, l'altruisme? on retrouve ces caractéristiques chez les animaux, y compris le langage pour lequel certains chimpanzés peuvent manier certains symboles. Une expérience montre qu'il semble que l'homme possède une caractéristique unique: Le besoin impératif que ses actes aient un sens. Cette expérience montre que la question du sens est tellement importante pour l'homme que lorsqu'il ignore le sens d'un de ses actes, il va en inventer un et y croire. Jean-François Lambert dit "C'est seulement quand je verrai des chimpanzés s'assembler pour débattre du sens de leurs actes et réfléchir sur leur "chimpanzéïtude" que j'admettrai que l'homme n'est pas fondamentalement différent des singes."

    Mais ces expériences ont aussi d'autres implications, elles réfutent l'existence de la télépathie selon Sperry et Libet. En effet, si les deux moitiés du cerveau ne peuvent pas communiquer entre elles, comment pourrions-nous communiquer avec un autre cerveau? Le champ de conscience (voir article 14-1 L'homme non-neuronal chapitre 2) de Benjamin Libet, s'il existe, a une portée très limitée. Il est engendré par les hémisphères, mais l'expérience montrerait donc que le champ produit par une hémisphère n'interagit pas avec l'autre. Mais, bien que le résultat puisse laisser penser que l'on affaire à deux "moi" qui fonctionnent indépendamment, aucun des patients au cerveau sectionné n'a rapporté le moindre "trouble du moi." Il s'agit de "moi" uniques ayant conservé toute leur mémoire et leurs habitudes (même si l'hémisphère droit ne peut parler, on pourrait, par le biais de tests de personnalité purement visuels, se rendre compte de l'émergence d'un second "moi"). Comme un "émergentiste ultra-fort" tel que Libet ne semble pas pouvoir expliquer cette unicité de la personne après que le cerveau a été coupé en deux, on trouve ici un argument indirect en faveur du dualisme. 

    3-6) Le grand retour scientifique du dualisme.
    Le dualisme est un terme qui a très mauvaise presse; il est fondamentalement considéré comme antiscientifique et "il doit être évité à tout prix." "Accepter le dualisme c'est renoncer" dit Daniel Dennett dans "la conscience expliquée." Le dualisme est une doctrine posant deux principes irréductibles et indépendants, au contraire d'un monisme, qui n'en pose qu'un. En philosophie, le dualisme (philosophie de l'esprit) se réfère à une vision de la relation matière-esprit fondée sur l'affirmation que les phénomènes mentaux possèdent des caractéristiques qui sortent du champ de la physiqueCes idées apparaissent pour la première fois dans la philosophie occidentale avec les écrits de Platon et Aristote, qui affirment, pour différentes raisons, que l'« intelligence » de l'homme (une faculté de l'esprit ou de l’âme) ne peut pas être assimilée ni expliquée par son corps matériel. La version la plus connue du dualisme a été formalisée en 1641 par René Descartes qui a soutenu que l'esprit était une substance immatérielle. Descartes fut le premier à assimiler clairement l'esprit à la conscience, et à le distinguer du cerveau, qui est selon lui le support de l’intelligence. Ainsi, il a été le premier à formuler le problème corps/esprit de la façon dont il est présenté aujourd’hui. Après l'éclipse qu'on connaît et le rejet hors du champ de la science du dualisme, la physique quantique nous met face à des choses plutôt troublantes. Nous avons vu qu'il existe des phénomènes tels que la non-localité qui ont une influence causale sur notre monde sans être constitués de matière ni d'énergie. La physique quantique nous a aussi amenés a voir que ce qui existe ne se limite pas à des choses incluses dans le temps et l'espace et constituées de matière et d'énergie. Cela ne permet-t-il pas d'envisager l'existence possible d'un esprit non localisé dans le temps et l'espace et non constitué de matière et d'énergie? 
    Cela ne permet-t-il pas d'envisager l'existence possible d'un esprit non localisé dans le temps et l'espace et non constitué de matière et d'énergie? Depuis l'article de Becke et Eccles en 1992 (rêve de Descartes(?)), le principal obstacle théorique au dualisme a disparu. 
    Ainsi, le dualisme semble maintenant la solution la plus logique aux extraordinaires expériences de Libet (voir chapitre 3-4) montrant que la conscience peut remonter le temps, et qu'elle n'est donc n'est pas totalement située dans le temps. Libet n'est pas dualiste, mais il précise, dans "Mind time" que rien n'interdit l'existence d'un dualisme de type cartésien. Il faut rappeler que de nombreux scientifiques célèbres pensent que le cerveau et l'esprit sont deux choses identiques, position réfutée par les expériences de Libet tout en expliquant que le dualisme est antiscientifique (bel exemple d'illustration de la parabolede la paille et de la poutre). Mais le dualisme n'est-il pas la meilleure explication du fait que les sujets au cerveau coupé gardent une identité unique? Du fait qu'une instance peut, au moment crucial, arrêter des processus commencés inconsciemment par le cerveau et manifester ainsi l'existence d'un libre-arbitre? Du fait que l'intention de faire quelque chose peut avoir des conséquences physiques sur le cerveau et même sur le système immunitaire? Du fait que des états mentaux peuvent être radicalement différents des états neuronaux associés comme l'a montré l'expérience des moines tibétains?
    Le dualisme pourrait ainsi être une voie de recherche sur la nature de la conscience humaine en regardant les faits scientifiques et uniquement eux. En général, quand on fait appel à des entités non matérielles comme l'esprit ou les archétypes, les matérialistes disent que c'est une façon de scléroser la recherche, puisqu'au lieu de rechercher une cause physique, on postule quelque chose d'invérifiable. Mais ici on peut constater que c'est le contraire!

    Le dualisme semble être l'hypothèse la plus féconde pour expliquer les données provenant des neurosciences, mais le paradigme dominant à l'heure actuelle interdit d'envisager toute réalité non physique, ce qui bloque les recherches potentiellement fructueuses, de même que dans les sciences de l'évolution (dans lesquelles des milliers de chercheurs étudient la drosophile qui n'a pas vraiment évolué depuis 50 millions d'années dans l'espoir de comprendre les mécanismes de l'évolution). Cet interdit a pourtant déjà volé en éclats dans les domaines de la physique , de l'astrophysique et des mathématiques comme nous le verrons dans l'article suivant, article 15): "une voie rationnelle vers le monde de l'esprit", domaines dans lesquels on peut découvrir un ou plusieurs niveaux de réalité hors du temps, de l'espace, de l'énergie et de la matière. Le dualisme évoqué ici diffère de la conception classique de cette notion selon laquelle conscience et matière seraient deux choses totalement séparées. En fait, ce que nous avons vu pour la physique incite à penser que la conception la plus en en accord avec nos connaissances est celle selon laquelle conscience et matière proviendraient d'une substance unique qui serait antérieure à la "scission sujet-objet" (expression de Bernard d'Espagnatque Schrödinger a évoqué dans "l'esprit et la matière". "Il était bien placé pour mesurer tout à la fois la nécessité et le coût exorbitant de l'acte fondateur des savoirs objectifs: le retrait ou, plus précisément, "l' Elision " du sujet connaissant. Tout notre savoir s’édifie sur la scission sujet-objet: penser, parler, observer, expérimenter se fait dans l’ordre de la séparation : je me donne un objet dans un champ défini, je l’observe du dehors". "La conscience est ce par quoi il peut y avoir un sujet qui se présente et un objet représenté. par elle s'opère la scission sujet-objet. Le sujet doué de conscience se pose comme un sujet, un Je, en face d'objets. Il n'est pas dans le monde (parmi les choses), il fait face au monde et tout ce qui constitue ce monde: moi, autrui, les choses et il se met à exister comme objet de représentation". Cette substance unique serait située au-delà de l'espace, du temps et de l'énergie. 

    3-7) Pour conclure cette réflexion sur la conscience, on peut dire que conscience et matière ne sont pas contradictoires.  Elles sont complémentaires au sens de Bohr. Ce dernier, s'est confronté au réalisme d'Einstein mais il avait certainement eu l'intuition de ce dualisme de la connaissance


    4 ) La conscience vue par Bernard Stiegler.

    Pour Bernard Stiegler, "La conscience n'est pas une vapeur qui viendrait s'ajouter au cerveau comme un halo de sainteté, ou comme une aura, pour lui apporter un supplément d'âme tombé on ne sait d'où". C'est donc opposé à ce qui advient à l'âme platonicienne qui tombe littéralement du ciel et emplit le corps (et donc le cerveau qui n'en n'est qu'une partie) de ce que Platon appelle "les idées".

    "La conscience, qui est la partie accessible à la connaissance des projections que fait l'appareil psychique par l'intermédiaire de cet organe qu'est le cerveau, et qui émerge de l'inconscient, lui-même enraciné dans l'ensemble du corps, suppose que l'appareil psychique humain se distribue, se dissémine, se représente et se délègue dans un ensemble de prothèses et d'appareils techniques qui supportent ce que j'ai appelé par ailleurs les rétentions tertiaires et dont font partie ces entités qu'après Platon, et avec Foucault, nous, c'est à dire Ars Industrialis, nous nommons les hypoménata" (voir plus loin la définition par Ars Industrialis). 

    Le cerveau n'est qu'un appareil dans ce circuit d'appareils où l'appareil psychique  se lie du même coup au social, à ses organisations, à ses appareils sociaux, et où les pulsions sont par là-même trans-formées en désir. Autrement dit, penser ce qu'est la conscience, c'est penser le rapport du cerveau aux appareils, mais aussi au corps, c'est à dire à travers cet ensemble, à l'inconscient et dans la mesure où ce circuit est ce qui inscrit le psychique dans la social à travers les techniques, c'est aussi penser comment la vie psychique est immédiatement prise dans un processus de sublimation (de trans-formation) qui fait que le concept de conscience est irréductiblement moral (y compris lorsqu'on décide de la considérer d'un point de vue a-moral) 

    "Les hypomnémata, au sens général, sont les objets engendrés par l’hypomnesis, c’est-à-dire par l’artificialisation et l’extériorisation technique de la mémoire. Les hypomnématas ont les supports artificiels de la mémoire sous toutes leurs formes : de l’os incisé préhistorique au lecteur MP3, en passant par l’écriture de la Bible, l’imprimerie, la photographie, etc.

    Les hypomnémata au sens strict sont des techniques spécifiquement conçues pour permettre la production et la transmission de la mémoire, ce sont des supports extériorisés de mémoire qui permettent d’élargir notre mémoire nerveuse. Toute individuation est indissociable de ces supports de mémoire extériorisés. La télévision, la radio, internet, en tant que mnémo-technologies ; sont de nouvelles formes d’hypomnémata qui appellent de nouvelles pratiques.
    Comprendre l’hypomnèse c’est comprendre que la mémoire (individuelle et sociale) n’est pas seulement dans les cerveaux mais entre eux, dans les artefacts."

     

    Comme on l'a vu au chapitre 3, la conscience reste mystérieuse et se dérobe aux explications scientifiques ou autres. Rappelons Lévinas qui, (dans "totalité et infini"), montre selon une méthode phénoménologique, comment la subjectivité naît de l’idée d’infini, et comment l’infini est un produit de la relation de soi à l’autre. Désir, Infini et freudisme: "Il a parfois été dit que Totalité et Infini se fondant sur le Désir ne pouvait avoir été écrit que par un homme. Mais au-delà de ces conjectures concernant le genre, il est intéressant de lire à propos de Désir et Infini une réflexion récente de Bernard Stiegler. Celui-ci écrit dans Aimer, s'aimer, nous aimer (Galilée, Paris, 2003):

    «  Pour pouvoir dire nous, il faut que je fictionne un passé qui n'est pas le mien et qui me permet de fictionner un avenir dont j'espère qu'il sera le nôtre - celui des miens, de mes proches, de mes enfants et, de proche en proche le vôtre4. »

    Il poursuit sa réflexion en parlant de cet avenir comme de quelque chose que je ne verrai jamais mais, dit-il, j'ai besoin de lui qui n'aura pas lieu sur le mode d'une fiction par laquelle je pose que, malgré tout, il sera, en quelque sorte sous la forme d'un avenir absolu: un avenir qui sera toujours à venir, une sorte d' avenir pur. Cette fiction s'appelle par exemple le messie5.

    Il pense avec Freud que le désir est structurellement accordé à l'infini. Et il confronte cette idée au père de la Psychanalyse:

    «  Freud nous dit, certes, à juste titre, que l'énergie libidinale est limitée. Mais pour que cette énergie libidinale limitée puisse fonctionner, il faut que je fantasme que mon énergie est illimitée. Ce n'est qu'une fiction, mais sans cette fiction, il n'y aurait aucun désir. Ce que j'aime, je l'aime sans limite, sans condition: je ne peux l'aimer que de manière (fantasmatiquement), illimitée (…) J'aime à l'infini. Je n'aime qu'à l'infini6… »

    Nous pouvons maintenant suivre Bernard Stiegler, qui, on l'a vu au chapitre 1) a écrit "qu'un capitalisme s'est imposé [...], qui est avant tout jusqu'à présent l'organisation ravageuse d'un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire de la conscience, c'est à dire du siège de l'esprit,  un simple organe réflexe: un cerveau rabattu au rang d'ensemble de neurones [...] Un tel  cerveau dépouillé de conscience peut devenir une simple valeur marchande." Je peux en effet partager sa conception de la conscience qui n'est pas qu'un paquet de neurones.

    Liens: https://fr.wikipedia.org/wiki/Totalit%C3%A9_et_infini (Totalité et infini)

    http://la-philosophie.com/totalite-infini-emmanuel-levinas (Totalité et Infini : l’éthique, la philosophie première)

     

    Dans le prochain article, l'économie libidinale et l'organisation de la production du désir, je poursuivrai "ma lecture" du livre "réenchanter le monde".

     

    Liens chapitres Conscience:

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/08/notre-existence-t-elle-un-sens-14-2.html#.Vuu-p9LhDDd (L'homme non-neuronal deuxième partie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/08/notre-existence-t-elle-un-sens-14.html (l'homme non-neuronal première partie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/06/notre-existence-t-elle-un-sens-13-2-dur.html (Notre existence a t-elle un sens? 13-2) Dur, dur le problème (la conscience 2ème partie)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/06/notre-existence-t-elle-un-sens-13-dur.html#.Vux3etLhDDd (Notre existence a t-elle un sens? 13-1) Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie)

     

    http://www.doublecause.net/index.php?page=conscience.htm (Le cerveau, l'esprit, la conscience)

    http://www.doublecause.net/achat_pc.php (La physique de la conscience, un pont entre la science et la spiritualité par philippe Guillement avec jocelin morrisson)

    https://drmariobeauregardfr.com/livres/brain-wars/ (Les pouvoirs de la conscience Comment nos pensées influencent la réalité)

    http://www.neur-one.fr/Neurobiologie%20de%20la%20conscience.pdf (Conscience et neuro-sciences:  PARTIE 2 : NEUROBIOLOGIE DE LA CONSCIENCE

    http://www.wired.com/2013/11/christof-koch-panpsychism-consciousness/ (A Neuroscientist’s Radical Theory of How Networks Become Conscious)

    http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier-special/4-comment-neurones-fabriquent-conscience-01-10-2005-87363 (Comment les neurones fabriquent la conscience

    dossier spécial - par Francis Crick et Christof Koch)

    http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier-special/4-comment-neurones-fabriquent-conscience-01-10-2005-87363 (Comment les neurones fabriquent la conscience

    dossier spécial - par Francis Crick et Christof Koch)

    http://www.lesechos.fr/01/08/2014/LesEchos/21741-034-ECH_la-conscience--simple-affaire-de-neurones--.htm (La conscience est-elle soluble dans les neurosciences ? Chercheurs ou philosophes, les avis divergent)

    http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_12/d_12_cl/d_12_cl_con/d_12_cl_con.html (LES ASSEMBLÉES DE NEURONES ET LA SYNCHRONISATION D'ACTIVITÉ  Comment une idée consciente vient-elle à notre esprit ? Et par quels mécanismes notre conscience passe-t-elle d’une idée à une autre ?)

    http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/a-la-recherche-des-neurones-de-la-120419 (A la recherche des neurones de la conscience de soi)

    https://jeanzin.fr/ecorevo/sciences/conscien.htm (Jean Zin: l'émergence de la conscience)

    http://www.neur-one.fr/ (NEUROSCIENCES le SITE)

    http://www.neur-one.fr/21_rappels_anat.pdf (CONSCIENCE ET NEURO-SCIENCES:Chapitre 1 – RAPPELS D'ANATOMIE)

    http://www.neur-one.fr/Neurobiologie%20de%20la%20conscience.pdf (CONSCIENCE ET NEUROSCIENCES  (en construction) Document très largement inspiré de : qu'est-ce que la conscience?PARTIE 2 : NEUROBIOLOGIE DE LA CONSCIENCE)

    http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_12/d_12_p/d_12_p_con/d_12_p_con.html (Qu'est-ce que la conscience?)

    http://www.sommeil-paradoxal.com/livre3-page/11-cerveau.html (De la matière à la conscience)

    http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2000/oct/G_edelman.html (Automates intelligents: Gerald Edelman, Giulio Tononi)

    http://www.automatesintelligents.com/echanges/2008/dec/conscience.html (La conscience vue par les neuro-sciences)

    http://www.implications-philosophiques.org/recherches/ (Les Neurosciences, une position réductionniste ?)

     

     http://blog.ific-coaching.com/2010/12/04/comment-fonctionne-notre-conscience/ [Intelligence collective] Comment fonctionne notre conscience ?)

    http://www.huffingtonpost.fr/bobby-azarian/neurosciences-la-nouvelle-theorie-de-la-conscience-est-empreinte-de-spiritualite_b_8212678.html (Neurosciences: la nouvelle théorie de la conscience est empreinte de spiritualité)

    atlantico.fr -philip clayton: La question de la liberté (quand les neurosciences invalident justifications traditionnelles)

    le-cercle-psy.scienceshumaines.com -L’esprit au-delà des neurones. explication de la conscience, liberté

    charlesvaugirard.wordpress.com -Les origines de la liberté, l’émergence de l’esprit dans le monde naturel

    benje.free.fr -Et si l'émergence de l'esprit relevait autant de notre nature biologique plutôt que de notre seule culture?

    http://www.jung-neuroscience.com/jung-libet

    http://uip.edu/articles/73 (Esprit es-tu là ? ce qu'en pense Université interdisciplinaire de Paris avec Jean Staune)

    (http://www.jung-neuroscience.com/jung-libet/)

    http://fr.winesino.com/brain-surgery/1007011648.html (Ce qui se produit dans une expérience de Split- Brain)

     

    http://www.neotrouve.com/?p=4496 (Neurosciences : l’expérience de Benjamin Libet ou comment le cerveau déforme la réalité temporelle)

    http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_12/d_12_p/d_12_p_con/d_12_p_con.html (QU'EST-CE QUE LA CONSCIENCE?)

    http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_12/d_12_s/d_12_s_con/d_12_s_con.html FONCTION ET ORIGINE ÉVOLUTIVE DE LA CONSCIENCE - LA QUESTION DU LIBRE-ARBITRE,  la conscience humaine D’où vient la conscience humaine ?)

    https://sciencetonnante.wordpress.com/2012/03/05/le-libre-arbitre-existe-t-il/ (Le libre-arbitre existe t-il?)

    http://lecerveau.mcgill.ca/flash/capsules/experience_bleu06.htm (Expérience split brain (capsule expérience))

    http://lecerveau.mcgill.ca/intermediaire.php (Le blog du cerveau à tous niveaux)

    http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_12/a_12_cr/a_12_cr_con/a_12_cr_con.html (VERS UNE CARTOGRAPHIE CÉRÉBRALE DES ÉTATS DE CONSCIENCE?)

    http://www.blog-lecerveau.org/blog/2013/04/08/qui-est-en-charge-nous/ (Le blog du cerveau à tous niveaux: Qui est en charge, nous?)

    jung-neuroscience.com -Benjamin Libet et le libre-arbitre

    philosophie.philisto.fr -Le problème du libre-arbitre

    philitt.fr -Le problème du libre arbitre chez Schopenhauer

    scienceshumaines.com -Les mécanismes de la volonté

    Pour terminer, je conseille la lecture des articles du blog elishean.fr qui apporte un point de vue qui me semble intéressant:

    elishean.fr -La Naissance de la Conscience dans L’Effondrement de L’Esprit – Partie 1/3

    elishean.fr -La Naissance de la Conscience dans L’Effondrement de L’Esprit – Partie 2/3

    elishean.fr -La Naissance de la Conscience dans L’Effondrement de L’Esprit – Partie 3/3

     

    La conscience selon bernard stiegler:

    http://arsindustrialis.org/attention (Les modalités de la conscience Attention, Retention, Protention)

    http://arsindustrialis.org/pour-faire-echo-%C3%A0-naomi-klein-et-bernard-stiegler-interview-daldous-huxley-et-conf%C3%A9rences-macy (Pour faire echo à Naomi Klein et Bernard Stiegler : interview d'Aldous Huxley et conférences Macy=

    http://www.softphd.com/these/dispositifs-appareils/conscience-defaut (Bernard Stiegler: la conscience en défaut)

    http://www.softphd.com/these/creation-numerique/figures (le design des programmes
    des façons de faire du numérique
    )

    http://philosophie.chez.com/cours/platon/platon.htm (La théorie platonicienne des Idées et la morale)

    http://agora.qc.ca/documents/ame--la_division_tripartite_de_lame_selon_platon_par_jacques_dufresne (La division tripartite de l'âme selon Platon)

    http://etudesplatoniciennes.revues.org/572 (L’âme du monde : Platon, Anaxagore, Empédocle)

    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/la-tripartition-de-l-ame-dans-la-146655 (La tripartition de l’âme dans la pensée de Platon & le mythe de la Triforce dans The Legend of Zelda)

    http://philo.pourtous.free.fr/Articles/A.Perrin/ameetcorps.htm (L'âme et le corps)

    http://www.systerofnight.net/religion/html/platon.html (Platon: la théorie des idées)

    Giulio Tononi (neurosciences-conscience)

    christof koch (neurosciences -conscience)     alleninstitute.org: Christof Koch

    jean-François Lambert   Changeux      Hanna Damasio   Antonio Damasio      Philip Clayton     Alain Connes,  Ned Block

     

    Libet, d’Espagnat,  Dambricourt     Malassé     Patricia     Churchland,Dennett    Sperry    Hans Helmut Kornhuber  Patrick Haggard,    Ernst Cassirer   Michael Gazzaniga      Roger Sperry 

    Michel Foucault    David Chalmer    Douglas Hofstadter  Daniel Dennett 

    Sir Jonh Eccles     Karl Popper    Frédérick BeckFrancis Crick    Jonh Searle   Freud

     Dr Harlow (phineas cage)


    Lévinas 


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    Françoise Hardy et la spiritualité: deuxième partie

     

     

    https://www.youtube.com/watch?v=oeR9F-LNUe0 

    (Ouvrir le champ de conscience de la 4ème et 5ème dimension)



    Dans mon article précédent, Françoise Hardy et la spiritualité 1ére partie, j'ai évoqué ma lecture du livre Avis non autorisés.  Je ne lis pas beaucoup de livres écrits par des chanteurs ou des artistes contemporains, mais j'avoue que j'ai bien aimé ce livre, en particulier les chapitres sur l'astrologie occidentale d'aujourd'hui et sur la spiritualité. Son ton direct, sincère et franc, sa pertinence  et sa personnalité parfois rebelle m'ont séduit. Je ne partage pas toutes les critiques qui lui ont été faites dans l'émission de Laurent Ruquier on n'est pas couchés. Je vais seulement continuer à évoquer ici ma lecture du chapitre spiritualité et ce que m'inspirent les réflexions de Françoise Hardy. 

    Dans cette première partie nous avons parlé avec Françoise de la pensée de Trinh Xuan Thuanscientifique de très haut niveau qui concilie science et spiritualité en faisant le "pari d'un principe créateur" et en cherchant la cohérence entre science et Bouddhisme, puis de KrishnamurtiSri AurobindoMère (Mirra Alfassaet Satprem


    Dans le présent article, Françoise évoque Matthieu Ricard, les trois amies Lilly, Hannah et Gitta dans "les dialogues avec l'Ange et pour terminer Omnia et Pastor où nos examinerons d'autres aspects de la spiritualité (voir les pages 230 à 248)


    http://www.telestar.fr/2015/videos/Le-Grand-Journal-Augustin-Trapenard-clash-Francoise-Hardy-!-Video-86851 (Le Grand Journal : Augustin Trapenard clash Françoise Hardy. C'est pour ça que le livre de Françoise m'intéresse)

     

    1) Mathhieu Ricard

     

     Pour Françoise Hardy, "les esprits spirituellement évolués savent qu'être de telle ou telle religion relève d'un conditionnement spécifique ou d'affinités personnelles particulières. Au-delà des différences de forme, ces esprits-là ont la même éthique, le même recul, le même universalisme éclairés".  C'est le cas du dalaï-lama qui dit à ceux qui veulent se convertir au bouddhisme que leur religion d'origine est aussi bonne qu'une autre et qu'il vaut mieux s'efforcer de la mettre davantage en pratique dans sa vie de tous les jours, ce qui n'a pas empêché cet homme, aussi sage que malicieux, de prendre un occidental, Matthieu Ricard comme bras droit. Est-ce la déception causée par "l'ennui "mortel" vis à vis du bouddhisme tibétain, manifesté par son fils Thomas, alors qu'il était encore adolescent, lors d'une conférence donnée par Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan, ce qui l'a empêché d'écouter quoique que ce soit et lui a gâché le plaisir qu'elle attendait, qui fait dire à Françoise Hardy: "Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer Matthieu Ricard et n'en ressens pas le besoin. La lecture de ses livres me suffit. Ils ont fini par m'ennuyer, car leur auteur n'a pu éviter le piège de la prolificité et de la répétitivité qui lui est inhérente. Je ne partage pas sa conception du bonheur, un terme passe-partout que l'on met à trop de sauces, et l'idée d'adhérer au bouddhisme ne m'a jamais effleurée."Bien qu'elle soit impressionnée par la la vision bouddhiste du monde, elle la trouve trop abstraite, complexe, difficile à suivre et à comprendre tout à fait. En fait elle se sent dépassée par le concept  de le réalité éphémère de tout (univers, matière, ego ,lois physiques  et la notion d'impermanence ce qui s'oppose pour elle à au concept de réalité ou de nature ultime. Et surtout, elle dit ne  pas pouvoir renoncer à son intuition d'un Principe créateur même si elle a été conditionnée par son éducation catholique. Par ailleurs, elle n'a aucune envie de passer un temps considérable à tenter de se vider l'esprit pour atteindre certains états par la méditation prônée par les orientaux et dont les médias vantent régulièrement les bienfaits. Ainsi que l'affirme un sage oriental, qui se trouve être  Sogyal Rimpoché dans "le livre tibétain de la vie et de la mort",  "c'est beaucoup demander que d'avoir de la viande sans os, du thé sans feuille et un esprit sans pensées". 

    Je crois que Françoise Hardy a raison de rester spontanée dans ses croyances, son éducation et sa culture en les vivant en toute sincérité sans éprouver le besoin de calquer une culture différente par mimétisme qui ne serait qu'un autre conditionnement. Les sources profondes des deux cultures ont une signification commune qui se traduit dans l'amour, la beauté, la foi. C'est bien ce que dit la Dalaï-Lama en préconisant "qu'il vaut mieux s'efforcer de "la mettre davantage en pratique (sa religion) dans sa vie de tous les jours". C'est un réaction sensée et la spiritualité de Françoise Hardy ne fait aucun doute, sa relation avec la religion catholique et le bouddhisme n'est ni dogmatique, ni aliénante, comme on peut le constater dans l'article de "LaLibre.b"   (Françoise Hardy, dialogue avec l'au-delà): "Avec un imposant bouddha pour témoin («C'est mon mari qui a acquis cette statue, qui est un bel objet, mais un bel objet seulement»), douillettement installée dans son appartement parisien, Françoise Hardy retrace les principales étapes de son parcours spirituel. Née en 1944 (le 17 janvier), elle connaît l'éducation classique « d'une petite fille de l'époque, en France »: religieuse par décision paternelle, elle se fera dans une école catholique, « dont j'ai toujours déploré l'étroitesse d'esprit », commente-t-elle, les yeux en incessant mouvement, comme à la poursuite d'une pensée.L'adolescence scellera le divorce d'avec la religion catholique: «A 12-13 ans, j'ai commencé progressivement à m'en détacher. Pas spécialement sur le mode du rejet, mais dans le sens où, n'y trouvant rien qui aille assez loin, je n'en ai plus fait cas.» L'heure de la réconciliation, d'ailleurs, n'a pas encore sonné: de religion catholique, il ne pourrait être question. Moins encore aujourd'hui qu'hier..."

     

     

     


    Nous verrons plus plus loin d'autre aspects de la spiritualité intéressante et féconde de Françoise Hardy avec Omnia et Pastor, mais auparavant intéressons nous à la remarque de Françoise qui,  comme on l'a vu, "se sent dépassée par le concept  de le réalité éphémère de tout (univers, matière, ego ,lois physiques...)" du bouddhisme. J'ai remarqué un avis intéressant dans le site  http://www.neotrouve.com/?p=661 "Bouddhisme : conceptions du réel et physique quantique": 

    "Qu’est-ce-que la réalité ? Les modes de pensée du monde moderne sont prêts à répondre de quatre façons différentes entre lesquelles elles oscillent :

    1. Les religions juives, chrétiennes et islamiques parlent d’un dieu créateur, qui maintient le monde. Il représente la réalité fondamentale. S’Il était séparé de ce monde d’un seul instant, le monde disparaissait du même moment. Le monde peut seulement exister, parce qu’Il la maintient et la surveille. Ce mode de pensée est tellement fondamentale que même beaucoup d’hommes de science de la nature ne peuvent pas s’en dérober. A la place du dieu créateur il y a chez eux les lois de la nature ou les particules élémentaires. Ils sont le fondement des toutes choses.

    2. Un deuxième mode de pensée considère depuis René Descartes les sujets ou les modes de pensée subjectifs comme fondamentales. Toutes les autres choses ne sont qu’une dérivation.

    3. D’après un troisième mode de pensée, la réalité fondamentale est un mode globale ou entier ou holistique, elle doit exister des deux, sujet et objet. Ce concept désigne la doctrine selon laquelle l’univers est un tout indivisible qui ne peut pas être expliqué par ses différentes parties, considérées séparément

    4. Un quatrième mode de pensée qui est très moderne ne s’occupe plus de la réalité. On peut le nommer instrumentaliste. Pour lui nos conceptions ne reflètent en aucune manière une réalité quelconque. Il ne s’agit plus d’une réalité mais plutôt d’informations sur une réalité dont nous avons aucune connaissance."

    Les réponses bouddhistes semblent s'apparenter à la physique quantique mais cette dernière n'apporte pas vraiment une réponse ainsi que le dit Hervé Zwirn  "Les problèmes d'interprétation de la mécanique quantique conduisent à s'interroger sur le statut de la réalité et de la relation entre les systèmes physiques et leurs observateurs. En particulier, les difficultés rencontrées dans le problème de la mesure quantique ont amené certains physiciens à postuler une mystérieuse action de la conscience sur la matière"

     

    Pour le blog neotrouve.com, dont sont extraits les 4 modes de pensée qu'on vient de voir,Le bouddhisme, lui, rejette ces 4 conceptions de la réalité. Sa réponse est proche du nihilisme, il croit pas à un dieu créateur, aux lois de la nature, à un objet permanent, à un sujet absolu. aux deux non plus, à rien du tout, au néant. Alors à quoi croire ? Qu’est-ce-qu’il reste, que l’on pourrait considérer comme réalité fondamentale ? La réponse bouddhiste est simple, les choses sont interdépendantes, il n’y a pas d’effet sans cause et il n y a pas de cause sans effet. Il n y a pas de feu sans combustible, il n y a pas d’acte sans agent et vice versa.

     

    Trinh Xhuan Thuan précise quant à lui dans Le Cosmos et le Lotus, par Trinh Xuan Thuan

    "[...]La mécanique quantique, plus particulièrement, a tout de suite donné lieu à des interprétations mystiques du monde qui ont contribué à la faire connaître auprès du grand public, tout en la décrédibilisant au regard des physiciens traditionnels. Aujourd'hui, ces interprétations sont considérées comme ne relevant plus de la mystique, mais de la connaissance scientifique.

     

    Que sont donc les concepts fondamentaux du bouddhisme, entretenant au moins en apparence une parenté avec ceux de la mécanique quantique? Il s'agit, selon Trinh Xuan Thuan, de l'interdépendance, la vacuité et l'impermanence. On peut constater, ce qui n'a rien de surprenant, que ces concepts ou postulats se rapprochent de ceux généralement attribués à la pensée chinoise, en opposition à ceux de la pensée occidentale dite aristotélicienne 2)

     

    L'interdépendance signifie que toute entité ne peut exister de façon autonome ni être sa propre cause. Il faut donc aller au delà du regard ordinaire qui nous oblige à n'identifier que des choses distinctes. Celles-ci ne représentent qu'une « vérité relative » ou « conventionnelle » devant être dépassée dans la perception d'une « vérité ultime ». L'interdépendance est indispensable à la manifestation des « phénomènes » qui sont essentiellement des flux de relations. Ceci ne veut pas dire que les faits distincts n'existent pas, puisque nous les percevons et pouvons les étudier par la science. Le bouddhisme propose de définir une voie médiane ou Voie du Milieu selon laquelle un phénomène tout en ne possédant pas d'existence autonome puisse paraître sensible aux lois de la causalité. Trinh Xuan Thuan n'a pas de mal à montrer par de nombreux exemples que cette notion d'interdépendance des "faits" et phénomènes est désormais reconnue par l'ensemble des sciences, notamment la biologie et les sciences humaines, et pas seulement par la mécanique quantique. Ainsi l'étude de l'homme ne peut plus être conduite, au plan fondamental, indépendamment de celle des autres phénomènes.

     

    Le deuxième concept fondamental du bouddhisme est la vacuité. Ce terme souvent mal compris dérive de l'interdépendance. Il signifie l'absence d'existence propre. Il n'y a pas de réalité autonome ou objective, mais des réalités relatives découlant de l'interaction entre l'observateur et l'objet observé. Ceci rejoint à nouveau le postulat fondamental de la mécanique quantique, décrit par Bohr sous le nom de principe de complémentarité. L'observation modifie la réalité du monde subatomique et en crée une nouvelle. Ceci peut être étendu au monde atomique ou macroscopique.

     

    Notons que, dans un autre passage de son livre, d'une façon apparemment contradictoire, Trinh Xuan Thuan s'affirme réaliste, c'est-à-dire croyant en l'existence d'un Réel indépendant de l'homme et de ses observations. Mais on peut penser par là qu'il veut seulement s'opposer au constructivisme relativiste à la mode en France dans les années 1970, non chez les sciences dures mais dans les sciences humaines. Il s'agit d'une conception abandonnée depuis qui, poussée ad absurdum, conduirait au solipsiste: selon elle, il n'existerait pas de Réel en dehors de l'esprit de celui qui en parle. La mécanique quantique ne va pas si loin. Tout en refusant le réalisme des essences, elle postule cependant l'existence d'une réalité sous-jacente aux observations, indéterminée tant du moins qu'elle n'est pas observée. L'observateur n'en fait apparaître qu'un seul aspect, sous une forme d'ailleurs statistique, laissant non déterminé le reste du monde quantique.

     

    De ces deux concepts du bouddhisme découle celui d'impermanence. En dépit de ce qu'enseignent les observations sommaires, tout se transforme et évolue, sans retour en arrière. La cosmologie comme la physique fondamentale, celle des hautes énergies, confirment mieux encore que les autres sciences cette intuition du bouddhisme. Nous reviendrons ci-après sur ce que le matérialisme scientifique pourrait déduire de cette convergence entre une vision bouddhiste de l'univers et les postulats des sciences modernes. Rappelons seulement ici que certains penseurs de la Grèce antique avaient eu les mêmes intuitions, sans pour autant pouvoir les transformer en une métaphysique de l'ampleur de celle inspirant depuis plusieurs millénaires la pensée asiatique dans son ensemble[...]"

     

     On comprend que Françoise Hardy reste sur une conception de la réalité plus conforme  à sa culture et son éducation. Les physiciens eux-mêmes ne peuvent définir le réel et restent pour beaucoup d'entre eux sur des conceptions correspondant à la position 4, c'est à dire une interprétation instrumentaliste et opératoire de la physique quantique par opposition à la conception réaliste d'Einstein.. D'autres, comme Bernard D'Espagnat, parlent de "réel voilé". L'important n'est-il pas d'avoir une conception du réel qui conforte une saine spiritualité? Trinh Thuan Xhuan, tout en ayant sa vision bouddhiste de réel, de l'impermanence et de la vacuité, a fait  le "pari d'un principe créateur" et cherche la cohérence entre science et Bouddhismece que Françoise Hardy semble beaucoup apprécier et qui correspond bien à ses croyances et à sa culture (voir dans le précédent article ): "Trinh Xuan Thuan indique que, tout en partageant très largement les postulats du bouddhisme, il se sépare de ce dernier sur un point important, celui des origines de l'univers. Le bouddhisme selon lui ne postule rien en ce domaine. Or en tant que cosmologiste, il croît pouvoir affirmer qu'avec le Big Bang l'univers a eu un commencement. De plus, il pense que le réglage fin des paramètres (fine tuning) découlant des lois et constantes fondamentales, sans lequel ni la vie ni l'homme n'auraient pu exister, constitue la preuve que l'univers serait « parfaitement réglé pour permettre l'apparition d'un observateur intelligent, capable d'apprécier son organisation et son harmonie » (p. 222).

    Pour terminer cette digression où philosophie, science et spiritualité se rejoignent je rappelle la vision de beaucoup de théoriciens modernes qui veulent à tout prix éloigner le spectre d'un principe créateur ou rester matérialistes. Par exemple, Murray Gell-Mann dans le quark et le jaguar écrit: "L'idée qui parcourt l'ensemble de du texte (ce livre), est celle de l'interaction entre les lois fondamentales de la nature et l'oeuvre du hasard. Les lois qui gouvernent les particules élémentaires (les quarks y compris) commencent à révéler toute leur simplicité. La théorie quantique des champs unifiée de toutes les particules et de toutes les forces est peut-être à portée de main, sous la forme de la théorie des supercordes (ou celle de Nassim Haramein?, lorsqu'elle sera adoptée par l'ensemble des physiciens?). Cette élégante théorie se fonde sur un avatar du principe astrophysique du "bootstrap", principe qui requiert que les particules soient descriptibles comme constituées les unes à partir des autres de manière autocohérente  (cela ne rappelle t-il pas le principe bouddhiste que nous avons vu plus haut: "La réponse bouddhiste est simple, les choses sont interdépendantes, il n’y a pas d’effet sans cause et il n y a pas de cause sans effet"). L'autre loi fondamentale de la nature est la condition initiale (de l'univers) au moment où celui-ci a commencé son expansion (elle permettrait d'éviter le big bang et un créateur). Si la proposition de Hartle et de Hawking (lui qui exclut l'idée d'un Dieu) est correcte, cette condition peut être exprimée dans les termes de de la théorie des particules et les deux lois fondamentales n'en font alors qu'une (the Hartle–Hawking state universe has no beginning, but it is not the steady state universe of Hoyle; it simply has no initial boundaries in time nor space). De plus, le hasard entre nécessairement en scène parce que les lois fondamentales sont quantiques, et que la mécanique quantique ne que des probabilités pour les histoires à gros grain possibles de l'Univers. L'agraindissement doit être tel qu'il permette aux probabilités d'être bien définies. Il permet également une description approximativement classique, déterministe de la nature... (le monde classique tel que le sens commun le voit).

     

    Mais l'exclusion d'un créateur exclue-t-elle l'idée d'un sens d'une finalité, même si elle n'est pas anthropomorphique? Et, là on rejoint l'idée de spiritualité qe Françoise Hardy a bien vu, à sa manière.

     

    Liens: 

    http://www.lalibre.be/debats/opinions/francoise-hardy-dialogue-avec-l-au-dela-51b889bbe4b0de6db9ac06b5 (Françoise Hardy, dialogue avec l'au-delà)

     

    Dalaï-Lama (le site)

    Matthieu Ricard     Matthieu Ricard (le blog)   fnac.com Matthieu-Ricard (tous les livres)

    trinh xuan thuan.fr  L'infini dans la paume de la main: (trinh xuan thuan et matthieu ricard)

    Bernard D'Espagnat

    http://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/20150312.OBS4441/trinh-xuan-thuan-je-fais-le-pari-d-un-principe-createur.html (Trinh Xuan Thuan fait "le pari d'un principe créateur")

    http://kadampa.org/fr/reference/la-vacuite (La vacuité ce n’est pas le néant, c’est la nature réelle des phénomènes.Vérité ultime, vacuité et nature ultime des phénomènes signifient la même chose)

    http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/dune/ajahn_dune.html (Le bouddha, c'est l'esprit)

    http://www.buddhawiki.fr/bwiki/bin/view/VoieDuBouddha/ (La voie du bouddha: voir 2-1 l'esprit, la réalité et l'illusion)

    http://www.buddhaline.net/Les-deux-acces-a-la-realite-ultime (les deux accès à la réalité ultime (tao)

    http://www.larecherche.fr/mensuel/489?page=5 (la réalité n'existe pas)

    http://www.rigpa.org/lang-fr/sogyal-rinpoche.html (La biographie de Sogyal Rinpoché)

    http://laculturehajarienne.blogspot.fr/2011/06/le-livre-tibetain-de-la-vie-et-de-la.html (Le livre tibétain de la vie et de la mort)

     

    http://bica-vipassana.blogspot.fr/2007/09/bouddhisme-et-science.html (Bouddhisme Théravada et méditation vipassaná:( le bouddhisme et la science)

    http://www.buddhachannel.tv/portail/spip.php?article907 (bouddhisme et physique quantique: Un étrange parallélisme entre deux concepts de la réalité)

    http://www.inrees.com/articles/Science-et-bouddhisme-Trinh-Xuan-Thuan-quantique/ (Science et bouddhisme avec Trinh Xuan Thuan 

    http://www.neotrouve.com/?p=661 (Bouddhisme : conceptions du réel et physique quantique.

    http://www.asmp.fr/travaux/gpw/philosc/rapport2/5-Zwirn.pdf (Mécanique quantique et connaissance du réel Hervé Zwirn)

    http://www.larecherche.fr/actualite/aussi/bernard-espagnat-physicien-du-reel-voile-01-05-1997-85841 (Bernard d'espagnat, le physicien du réel voilé)

    http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/bernard-d-espagnat-une-pensee-171855 (Bernard d’Espagnat, une pensée quantique complexe)

    http://www.sceptiques.qc.ca/assets/docs/Fortier_MQ.pdf (La physique quantique : un voyage au cœur de la réalité)

    http://www.scientiaestudia.org.br/associac/paty/pdf/Paty,M_2000b-InterSignPQ.pdf (Interprétations et significations en physique quantique§ par Michel PATY)

    https://www.cairn.info/revue-etudes-2001-5-page-629.htm (La physique quantique et ses interprétations

    par Etienne Klein)

    http://www.pauljorion.com/blog/2011/02/11/physique-quantique-et-realisme-scientifique-par-quentin-ruyant/(PHYSIQUE QUANTIQUE ET REALISME SCIENTIFIQUE, par Quentin Ruyant)

    http://www.bruno-jarrosson.com/einstein-heisenberg-dieu-joue-t-il-aux/ (réalisme d'Einstein vs instrumentalisme de Heisenberg: Dieu joue t-il aux dés?)

    http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2014/oct/monde_quantique.html (Présentation par Jean-Paul Baquiast: Mécanique quantique Et si Einstein et de Broglie avaient aussi raison?)

    http://materiologiques.com/12-sciences-philosophie-2275-9948 (Sciences & philosophie Collection dirigée par Philippe Huneman (DR CNRS), Guillaume Lecointre (Pr MNHN) et Marc Silberstein (EM))

    http://www.phys.ens.fr/cours/notes-de-cours/fl-mq/mq.PDF (Comprenons nous vraiment la mécanique quantique?)

    https://www.kartable.fr/terminale-s/philosophie/specifique/chapitres-90/la-raison-et-le-reel-introduction-2/cours/la-raison-et-le-reel-introduction/11316 (Terminale S: La raison et le réel : introduction)

    http://transcendantal.hypotheses.org/27 (Sens et Réel: Texte ayant servi de support de la séance du 14/05/2012 du séminaire d’Alexander Schnell à Paris-IV Sorbonne)

     

    Murray Gell-Mann   Le Quark et le Jaguar Murray Gell-Mann un résumé)

    Le quark et le jaguar. Voyage au coeur du simple et du complexe

    http://lefur.jean.free.fr/1jean/thesauru/complexite/GellMann/NotesLectureGellMann.JLF.htm#_Toc307988825 (Extraits choisis du livre :Le quark et le jaguar Voyage au cœur du simple et du complexe)

    http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1853 (Murray Gell-Mann dans "Le quark et le jaguar" :

    "Lorsque l’on définit la complexité, il est toujours nécessaire de définir un niveau de détail où l’on s’arrête dans la description du système, ignorant les détails les plus fins. Les physiciens appellent cela "l’agraindissement". ")http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/dico/d/univers-modele-hartle-hawking-78/ (Le modèle de Hartle-Hawking est un modèle cosmologique issu de la théorie de la gravitation quantique euclidienne proposé par Stephen Hawking et James Hartle au début des années 1980)

     

    2) Les dialogues avec l'ange:

     

     

    Voir dans wikipedia.org:"Dialogues avec l'ange est la transcription d'une expérience spirituelle vécue pendant la Seconde Guerre mondiale par quatre amis hongrois. Pendant dix sept mois, de juin 1943 à novembre 1944, alors que les nazis envahissent leur pays et déportent les juifs en masse, Hanna Dallos transmet au cours de 88 entretiens des paroles qu'elle dit ne pas émaner d'elle (qu'elle dit provenir d’« autre part », d’un maître intérieur ou d’un ange). Ces paroles sont retranscrites par Gitta Mallasz et Lili Strausz. Seule survivante (les trois autres, juifs, périront en déportation), Gitta Mallasz, réfugiée en France en 1960, traduira ces entretiens en français.  (1,2,3,4,5,6,7,8,9, sont fréquemment cités en référence pour illustrer le regain d'intérêt contemporain pour les anges dans la littérature spirituelle et ésotérique contemporaine avec 10,11 et traduit en 18 langues).

     

    Comme nous avons eu amplement l'occasion de le voir, Françoise Hardy marque de l'intérêt pour diverses approches et démarches spirituelles dont celle qui lui a été suscitée par un exemplaire des Dialogues avec l'Ange que lui avait offert Gabriel Yared une vingtaine d'années auparavant. Ce livre l'a marquée au point qu'elle l'achetait pour l'offrir à cacune de ses relations susceptibles de s'y intéresser. "L'action se situe en Hongrie, de 1943 à 1944 dans une école de filles dont s'occupent trois amies: Lilly et Hannah, d'origine juive, ainsi que Gitta, qui en ces années d'hécatombe, allait être l'unique survivante du trio. Le point de départ du livre a de quoi inciter toute personne trop rationnelle à ne pas aller plus loin, puisque Hannah change subitement de voix et s'adresse à ses deux amies en ces, termes: "Attention, ce n'est plus moi qui parle." Françoise dit: "On y croit ou non", mais elle, très certainement y croit: "...grâce aux facultés médiumniques d'Hannah, révélées à cette occasion aux autres et à elle même, commencent des échanges extraordinaires avec trois entités qui se présentent comme certains des anges avec lesquels la bible nous a familiarisés. Chacune de ces anges est dévolu à l'une des trois amies, afin d'apporter les réponses les mieux adaptées aux questions qui les tracassent et de les aider à surmonter telle ou telle fragilité personnelle." Ces capacités impressionnent beaucoup Françoise Hardy qui relate avec conviction ses expériences personnelles. Dans les "seventies", au cours de ses voyages professionnels, son amie Léna lui proposa, afin d'être moins malheureuse suite à sa difficile relation avec son futur mari, de rencontrer un médium brésilien: Dans un lieu surréaliste, elle vit avec stupéfaction un quinquagénaire entrer en transes jusqu'à ce que "je ne sais quelle entité" prenne littéralement possession de Léna au point que son apparence et sa voix changèrent du tout au tout . L'entité, qui s'appelait "grand-mère Catherine" avait vécu quelques siècles auparavant et utilisait un vieux dialecte brésilien que Léna avait parfois du mal à comprendre. Contrairement à de multiples expériences de Françoise pour lesquelles elle réalisa que les voyances qui avaient annoncées ne s'étaient pas réalisées, il se trouva que, dans cette sorte de crypte du bout du monde, manifestement, l'esprit de "grand-mère Catherine" s'était emparé du corps et l'esprit d'une femme entre deux âges et ce que Léna réussi à traduire s'avéra rigoureusement exact. Ainsi, je comprends que Françoise ait lu les Dialogues avec l'ange" avec un ressenti tout particulier. Que l'on rejette ou non ce genre de possibilités, dit-elle, ces dialogues offrent des pages édifiantes.  Elle cite des extraits en les présentant à contre-courant de la pensée chrétienne la plus répandue: "Ne te charge pas de beaucoup. Ta tâche est le peu. Le peu est difficile. Ce qui est beaucoup est dilué. Il y a beaucoup d'hommes dilués. Le peu est plus proche de LUI... Aussi longtemps que tu ressens un manque, c'est que tu veux recevoir....Ce n'est pas la violence qui détruit les murs, mais le mensonge...Les forces divines transmises plus longtemps que nécessaires deviennent destructrices. La responsabilité en incombe à ceux qui ont sur-nourri l'autre, certes avec bonne volonté, mais par charité aveugle. Ce qui était bon hier peut devenir nocif demain....Le trompeur se délecte de des bonnes intentions d'âmes possédées par le complexe du sauveur..." Personnellement, je ne trouve pas que cela soit vraiment à contre-courant de la pensée chrétienne, même si ce n'est pas le langage utilisé couramment par les catholiques. Les évangiles et les paroles de Jésus-Christ sont empreints de paradoxes souvent interprétés ou mal compris. Les dialogues avec l'ange beaux et édifiants, par exemple, quand Lily se reproche de ne pas avoir trouvé le temps de prier, son "ange" lui fait valoir que la prière est l'aile des "sans-ailes"et que son travail auprès de ses élèves constitue la meilleure prière qui soit, parce qu'elle l'accomplit avec autant de sérieux et d'intégrité que d'amour. L'histoire se termine tragiquement. Lily, Hannah et sont mari Joseph furent déportés et moururent dans les pires conditions. Le souvenir vivifiant des communications, n'empêcha ni la terreur, ni la souffrance, ni le désespoir, mais il leur donna la force d'aider ceux et celles qui subissaient le même martyre à leurs côtés. Quelques 20 ans plus tard, Gitta, après avoir réussi à sortir de la Hongrie communiste, publia le livre sans lequel nous n'aurions pas connaissance de l'héroïsme de Lily et Hannah ni de ces messages à portée universelle qui en font un texte qu'avec juste raison Françoise Hardy qualifie de transcendant.

    Liens: 

    http://www.babelio.com/livres/Mallasz-Dialogues-avec-lange--Integrale/23925 (Dialogues avec l'ange : Intégrale)

    Les amis de Gitta Mallasz: dialoguer avec son ange, une voie spirituelle occidentale.

     

     

    3) Omnia Pastor:

    Pour conclure ce rapide survol de la spiritualité de Françoise Hardy, abandonnons "la forte empreinte judéo-chrétienne du médium Hannah comme de l'endroit où ont eu lieu les Dialogues avec l'Ange", dialogues dont Françoise Hardy écrit qu'ils s'avèrent en partie éclairants mais l'implacabilité et surtout l'hermétisme des certains passages peuvent déranger. Nous examinerons pour terminer les Communications d'Omnia Pastor que l"eur clarté rend plus accessibles".

    Nous venons de voir que les facultés médiomniques d'Hannah étaient le canal par lequel les Anges transmettaient leurs messages à portée universelle, de même que selon Françoise hardy,  "pour les musulmans de haut niveau, Mahomet était juste le canal par lequel le Coran fut dicté". "De même, à la suite de circonstances apparemment dues au hasard", dit Françoise, "c'est une jeune femme, G. qui a été le canal d'un "Maïtre" non incarné". C'est un autre cas où un message à peu près analogue a pour objectif d'éclairer les êtres humains en quête d'éveil et de progrès spirituels. G. ne croyait pas à la médiumnité dans sa jeunesse, elle ne s'intéressait pas à la spiritualité et ne se destinait pas à quoi que ce soit qui y ressemble. Quand elle finit par accepter la mission qui lui était destinée, elle prit le surnom d'Omnia, tandis que le Maître qui s'exprimait par son intermédiaire optait pour celui de Pastor. 

    Entretien avec Françoise Hardy: (cles.com) ou comment a -t-elle découvert Pastor?

    N.C. (nouvelles clés) : Quel est ce guide spirituel qui compte tant pour vous ?

    F.H. : Pastor est un esprit non incarné qui s'est exprimé quelque temps via une médium surnommée Omnia. J'ai entendu parler d'Omnia Pastor il y a une quinzaine d'années... Mes lectures m'avaient peu à peu amenée vers des rivages spirituels inattendus. Carlos Castaneda, par exemple, m'a passionnée. Mon ami Gabriel Yared, un grand compositeur, m'a ordonné un jour de tout arrêter séance tenante pour courir m'acheter Le voyage à Ixtlan et la suite. Aujourd'hui encore, je relis tous les premiers tomes de cet auteur extraordinaire. Mon préféré : Histoires de pouvoir. Gabriel m'a aussi offert son exemplaire des Dialogues avec l'ange qui venaient juste de paraître, en 1976. Dans les Dialogues, comme dans tout phénomène de nature spirituelle - qu'on l'appelle channelling ou autrement -, un médium humain sert de canal à une « voix venue d'ailleurs ». Pour Omnia Pastor, c'est un journaliste suisse qui me l'a m'a fait découvrir en m'envoyant une cassette où l'on entend une très jeune femme à l'accent méditerranéen répondre de façon incroyablement lumineuse et accessible à une question de fond venue du public.

    Les paroles de « Pastor » sont toujours concrètes et pleines de bon sens. Dans cette première cassette, il démonte les arguments classiques des athées : si Dieu existe, pourquoi le mal ? pourquoi la souffrance ? pourquoi les innocents torturés, les enfants malades ? etc. Pastor dénonce le fait que l'on prend Dieu pour un Père, puissant mais bon, qui devrait protéger ses enfants. Il explique que si Dieu était cela, la loi de l'évolution qui est la loi de la vie serait impossible, puisque protéger de tout revient à empêcher de vivre et d'évoluer. Par ailleurs, nous savons bien que les maux dont souffrent les êtres humains sont en général imputables à eux-mêmes. Quand un enfant innocent est malade, il faut remonter dans les chaînes héréditaires de ses parents ou bien s'interroger sur des erreurs environnementales dues à l'ignorance ou à l'inconséquence humaines. Le karma au sens de « tu sèmes de travers, ça pousse de travers », qu'il soit individuel ou collectif, a presque tout à voir dans les malheurs qui nous accablent. Mais il y a bien sûr aussi le fait que nous sommes soumis aux lois implacables de la matière. Du moment que l'on s'incarne, on ne peut y échapper. C'est le prix à payer. De façon générale, ce qui m'a plu dans l'enseignement d'Omnia Pastor, c'est qu'il responsabilise sans exiger l'impossible, sur la base d'une logique claire. Certaines réflexions m'ont beaucoup aidée. Par exemple il dit qu'il ne faut pas croire que tout problème a une solution. Face à un problème, il faut savoir le regarder objectivement et le lâcher si on ne peut le résoudre. S'accrocher ne ferait que créer un problème supplémentaire."

    Les communications eurent lieu de 1985 à 1994 en Suisse, où vivait la personne qui avait détecté le don de G. et qui l'avait prise en charge à son corps défendant. Parmi les sujets abordés, est une question que l'on se pose souvent: "comment se fait-il que la conscience cosmique n'intervienne pas avant que des personnes, des groupes commettent trop de dégâts sur Terre?"  Les réponses de Pastor ne sont pas celles de la religion (chrétienne en particulier), mais sont dans un esprit similaire: De fait, Dieu laisse l'homme entièrement libre (même de le mettre sur la Croix). Un des explications est l'inconscience puérile des hommes sur la réalité de Dieu et celle de la vie. Ni Dieu ni les relais des hommes et Dieu que sont les Anges, mais aussi les initiés ou les Maïtres non incarnés tels que Pastor n'ont le pouvoir d'intervenir dans le cours de la vie d'un être humain, car celui-ci doit conquérir par lui-même son propre "bien". Un corps lui a été donné en fonction de l'évolution qu'il a à accomplir, mais il en fait ce qu'il en veut, selon ce qu'il est en fait "sanctifié" ou "détruit". Pastor ne rejoint-t-il pas ici la notion tant décriée, galvaudée et non comprise de "pêché"? L'origine biblique est tellement déformée, voire oubliée dans la nuit des temps. Pour Pastor, en reprochant à Dieu de ne pas assez protéger ses enfants du "mal", les hommes aspirent au fond à un système de de protection parfait, qui, s'il était faisable, empêcherait toute évolution. Il remarque aussi que si un Initié arrivait sur Terre pour dire aux hommes ce qu'ils doivent faire afin de "s'élever"  et se mettre à l'abri en partie de ce qu'ils redoutent, , non seulement ils rejetteraient dans leur majorité "le sauveur" mais ils seraient incapables de suivre ses recommandations  Dans les Evangiles,la Parabole du riche et de Lazare va dans le même sens: "Le riche dit: je te prie Père Abraham d'envoyer Lazare dans la maison de mon père, car j'ai cinq frères. C'est pour qu'il leur atteste ces choses afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent. Et il dit: Non Père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait.". Pensons aussi au sort de Jésus et à son message d'amour! Aujourd'hui, dit Françoise avec raison, ce serait non la crucifixion, mais l'hôpital psychiatrique qui attendrait le nouveau guide. Pastor présentent de nombreuses autres "communications" qui sont autant des conseils judicieux que des règles et des principes de vie judicieux et adéquats. Françoise en conclut que "le but de l'existence serait donc l'apprentissage que dispense l'école de vie qu'est notre planète pour que l'âme incarnée évolue en fonction de ses besoins et de ses manques. Au fond, la clé de tout serait l'évolution".

    Les thèmes abordés par Omnia Pastor reçoivent des réponses si lumineuses que Françoise Hardy brûle de les faire connaître toutes, ce que je partage volontiers. Elle remarque cependant qu'on peut être choqué par la priorité absolue donnée au discernement et par le fait qu'il importe d'avantage de travailler sur le discernement que sur l'amour, car si ce dernier en est dénué, il n'est pas vrai. Effectivement, sans discernement, l'amour peut ne pas être vrai et être excessivement possessif ou représenter une forme détournée  et infantilisante d'abnégation ou de subjectivité et d'égocentrisme. L'amour sans raison de Jankélévitch ou de Shopenhauer. Dans ce domaine, il me semble que l'amour chrétien et le sens du sacré est bien cerné dans Les différents visages de l’amour selon la Bible: "Vous voulez donc que je vous dise pourquoi et comment on doit aimer Dieu? Je réponds brièvement: la raison pour laquelle on aime Dieu, c’est Dieu lui-même; et la mesure de cet amour, c’est de l’aimer sans mesure. »

    Pour aimer, il faut être deux, même si s’aimer soi-même est également nécessaire. L’amour doit être don et ne pas se complaire dans l’égoïsme, voire le narcissisme. Aimer Dieu, aimer son prochain – nos deux vis-à-vis – tels sont les deux commandements qui sont semblables (Mc 12.29-31). Dieu est amour et, pour cette raison, l’amour pour la créature est à la fois un don, un commandement et un devoir."

    Liens:

    http://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/People-leur-declic-spirituel/Articles-et-Dossiers/Francoise-Hardy-Une-medium-m-a-ouvert-la-voie (Un jour, un journaliste suisse m’a passé un enregistrement intitulé “Omnia Pastor”. Omnia est le pseudonyme d’une médium qui a transmis la pensée de Pastor, surnom d’un guide spirituel non incarné… J’ai immédiatement adhéré à ses réponses lumineuses. » Ce qui intéresse Françoise Hardy dans la pensée d’Omnia Pastor, c’est notamment la manière qu’elle a de démonter les arguments selon lesquels la présence du ma20444444l rend impossible l’existence d’un Dieu)

    http://www.lalibre.be/debats/opinions/francoise-hardy-dialogue-avec-l-au-dela-51b889bbe4b0de6db9ac06b5 (françoise hardy: dialogue avec l'au-delà)

    http://www.cles.com/debats-entretiens/article/l-essentiel-de-francoise-hardy (L'essentiel de françoise hardy)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/ (ésotérisme et spiritualité selon pastor)

    http://esoterisme-guide.blogspot.fr/2011/06/omnia-pastor-ghislaine-guide.html (QUI SONT PASTOR et OMNIA ?)

    http://consciencecosmique.e-monsite.com/pages/pastor-guide-cosmique/ (pastor)

    http://omniaetpastor.blogspot.fr/ (Omnia et Pastor)

    http://omniaetpastor.blogspot.fr/2015/11/la-paix-dans-le-monde.html?spref=fb (Omnia et Pastor, l'esprit de paix)

    http://www.eris-perrin.net/2015/08/jankelevitch-l-amour-sans-raison.html (Jankélévitch : l'amour sans raison par claude stéphane perrin 19 Août 2015, 10:20 Philosophie)

    http://philosophie.initiation.cours.over-blog.com/article-l-amour-selon-schopenhauer-ou-l-amour-sans-raison-74560516.html (L’amour n’est-il qu’une ruse de la Nature ? Ou alors est-il question d’un libre consentement, composé de raison et de passion et dont l’intelligence reste maître ? Schopenhauer pense que l’amour n’a absolument rien d’intellectuel, ni de spirituel. Nous nous aimons parce que la Nature en a décidé ainsi)


    Quelques messages de Pastor:

    http://lumiere-et-conscience.eklablog.com/extraits-conferences-omnia-pastor-c21419523 (Relation médiumnité et capacité à soigner ? Omnia Pastor  il faut parler tout simplement de psychisme, c’est plus clair.)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/ (Bienvenue sur le site des révélations de Pastor)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/1-comment-vivre-nos-vices-et-etre-spirituel (COMMENT VIVRE NOS VICES ET ÊTRE SPIRITUEL ?)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/etre-un-homme-recette-pour-la-vie (Etre un homme Le diable et l'enfer Recette pour la vie)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/savoir-qui-on-est-le-piege-des-images (- Savoir qui l'on est.

    - Le piège des images)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/le-saut-dans-le-vide-pourquoi-la-dissolution-des-images (Le saut dans le videLe pourquoi de la dissolution des images)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/lastrologie (L’astrologie. Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’âmes sages au pouvoir? L’évolution spirituelle dans une incarnation. Les drogués. Comment aider les personnes qui vont quitter la terre)

    http://esoterisme-guide.blogspot.fr/2011/06/omnia-pastor-ghislaine-guide.html (QUI SONT PASTOR et OMNIA ?)

    http://pointdereference.free.fr/m/www.erenouvelle.com/NEWSPAST.HTM (Le Guide Cosmique Pastor présente son Enseignement d'Amour, de Sagesse et de Vérité aux peuples de la Terre)


    http://www.dailymotion.com/video/x2ijy9n (Omnia Pastor - Extrait conférence 25 11 90 - La volonté et le désir)

    http://www.dailymotion.com/video/x2ls6lt_omnia-pastor-s-ouvrir-au-divin-extrait-conference-27-09-86_creation (Omnia Pastor - S'ouvrir au Divin - Extrait conférence - 27 09 86)

    http://www.dailymotion.com/video/x20693g_affaire-pastor-la-conference-de-presse-du-procureur-brice-robin_webcam (Affaire Pastor: la conférence de presse du procureur Brice Robin) Omnia Pastor: Savoir qui on est...

     

     
    Autres Liens: 

    http://www.neobienetre.fr/annuaire-therapeutes-bien-etre/formation-a-la-methode-des-deux-points-avec-frauke-kaluzinski/ (La méthode des deux points)

    http://hypnose-paris-centre.fr/auto-hypnose.html (Catherine Derivery: auto hypnose)

    http://www.richeetzen.com/auto-hypnose/ (GUIDE AUTO HYPNOSE GRATUIT)

     

    Autres Maîtres: (hindoux)

    https://www.youtube.com/watch?v=1FRDG8nAIDM (La creation du Cosmos et de ses Elements selon les Vedas)

    http://supervielle.univers.free.fr/maitres_hindous.htm (Maîtres hindoux) 

    http://www.lesdeuxoceans.fr/detail.asp?titre=24 (Saint Jean de la Croix et la mystique hindoue)


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Adva%C3%AFta_v%C3%A9danta (L’Advaita Vedānta (devanāgarī : अद्वैत वेदान्त) est la forme la plus répandue de la philosophie du VedāntaAdvaitasignifie littéralement « non deux » et se traduit le plus souvent par non-dualité. Son principe fondamental affirme la non différenciation de l'individualité ou l'âme individuelle (jīvātman) et de la Totalité (Brahman) qui est neutre) Les principaux maîtresde cette école se nomment :

    http://www.advaita-vedanta.org/avhp/ (advaita vedAnta)

    http://www.francislucille.com/french.html (Francis Lucille est un maître spirituel appartenant à la tradition de l'Advaita Védanta)

    http://www.inner-quest.org/Advaita_F.htm (L'Advaita, une des six écoles de la philosophie hindoue orthodoxe, est considérée comme étant une branche de l'école dominante et la plus influente de toutes celles du Vedanta. Advaita signifie " non-dualité " et fait aussi référence à " la fin des Védas)

    http://www.maieutique.org/fr/initiation-advaita-vedanta (Initiation à l'Advaïta Vedanta)

     

    Gabriel Yared, voir chap. 2): (L'ami de Françoise page 233 234 du livre)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Yared (Gabriel Yared (né le 7 octobre 1949 à Beyrouth au Liban) est un compositeur et un arrangeur français d'origine libanaise. Il écrit de la musique de films)

    http://www.gabrielyared.com/# (site web)

    http://www.amazon.fr/s/?ie=UTF8&keywords=dialogue+avec+ange&tag=googhydr0a8-21&index=aps&hvadid=42113600659&hvpos=1t1&hvexid=&hvnetw=g&hvrand=17129343458954629182&hvpone=&hvptwo=&hvqmt=b&hvdev=c&ref=pd_sl_5oyjfumv87_b (dialogue avec l'ange)

    http://aumanoirsurnaturel.forumactif.com/t3732-dialogues-avec-l-ange (Dialogues avec l'ange...«Attention, ce n'est plus moi qui parle !» Par ces mots commence, dans un petit village de Hongrie, une étonnante aventure spirituelle)

    http://www.lexpress.fr/culture/livre/connaissez-vous-les-dialogues-avec-l-ange_822056.html (Connaissez-vous les Dialogues avec l'ange? Françoise Hardy, chanteuse«Je suis la fidèle messagère de ce livre» «J'ai découvert les Dialogues grâce à un ami, le compositeur Gabriel Yared, qui, connaissant mon intérêt pour la spiritualité, m'a offert son exemplaire dans les années 1970)

     

     

    Joan Grant et Denys Kelsey:

    https://fr.scribd.com/doc/126875406/Nos-Vies-Anterieures-Joan-Grant (Nos Vies Anterieures - Joan Grant)http://www.erudit.org/revue/ltp/1991/v47/n3/400633ar.pdf  (Nos Vies Anterieures - Joan Grant)

    Joan Grant et Denys Kelsey " nos vies antérieures ".

    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9incarnation (Réincarnation)

    http://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/Pratiques-spirituelles/Articles-et-Dossiers/Reincarnation-la-croyance-qui-re-monte (Réincarnation, la croyance qui (re)monte)

    http://www.syti.net/Reincarnation.html (La transmigration des âmes Le demi-cercle inférieur représente le voyage de l'âme dans le monde matériel, ou "monde manifesté". C'est ce qu'on appelle "la vie")

    http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/2163008/jewish/Pourquoi-et-quand-la-rincarnation-se-produit-elle.htm  (Pourquoi et quand la réincarnation se produit-elle?ourquoi et quand la réincarnation se produit-elle?)

     

    Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov: http://www.spiraledelumiere.com/pages/maitre-omraam-mikhael-aivanhov/  (Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov)

    http://www.spiraledelumiere.com/pages/l-atlantide/(L'Atlantide)

     

    http://consciencecosmique.e-monsite.com/ (Conscience cosmique éveil de l'âme)

     

    Marcelle de Jouvenel:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcelle_de_Jouvenel (Marcelle de Jouvenel):

    Marcelle de Jouvenel, née Marcelle Prat, épouse de Bertrand de Jouvenel, née le 12 avril 1896 à Neuilly-sur-Seine et morte le 20 mai 1971 à Neuilly-sur-Seine, est la mère de Roland, mort le 2 mai 1946 à l'âge de 14 ans, d'une maladie inconnue. Pour échapper au désespoir, sur les conseils d'une amie, elle se lance dans l'écriture automatique, ou plus exactement la psychographie, qui est un phénomène paranormal. Les messages ont été réunis en plusieurs petits volumes d'une très grande densité spirituelle, parfois sévères mais toujours bienveillants, s'efforçant de conduire sa mère (c'est-à-dire elle-même) mais aussi toute personne ayant perdu un être cher dans le progrès de la connaissance de Dieu.

    Ces ouvrages ont remis à l'honneur les idées sur la survie après la mort que l'avènement de la psychanalyse après la guerre de 14-18 avait fait oublier.

    Citations relatives à la transcommunication

    « Les communications sollicitées ont toujours le caractère d’une provocation ; seul porte le sceau divin ce qui est donné. »

    • « Des conversations médiumniques sont des contacts avec des esprits, encore voisins de la Terre. Là est le phénomène d'interpénétration d'un plan dans un autre, mais cette zone est incommensurablement éloignée du Royaume. Ces incursions d'un plan dans un autre deviendront par la suite aussi familières que l'aviation est devenue courante. Pourtant, ce n'est pas parce que les hommes se sont construits des ailes qu'ils sont devenus des anges, ni parce qu'ils atteignent de hautes altitudes qu'ils se rapprochent de Dieu. Vous arriverez à communiquer avec l'invisible, mais cet invisible est aussi loin de la Divinité que vous l'êtes vous-même d'une étoile. »
    • « Ces réservoirs d'esprits voisins de votre univers ont atteint un degré supérieur au vôtre, mais ne sont encore qu'à la première des marches qui conduisent au septième ciel. Un jour viendra où, scientifiquement, ce monde sera en relation avec votre monde. Les études dirigées vers ce plan ne peuvent en rien être une profanation envers le Divin, car les rayons célestes ne pénètrent guère plus en ces régions que dans la vôtre... »
    • « Un jour viendra où vous capterez les vibrations de ce plan, comme vous avez capté l'électricité, et elles vous seront perceptibles. » (3 novembre 1949)

    Citations relatives à la non-séparabilité des êtres humains

    Les messages affirment que le monde n'est que vibrations et que les pensées et les sentiments agissent sur tout l'univers. La puissance de la pensée, sa capacité à se propager d'âme en âme d'où découlent les vagues d'opinion et l'efficacité de la prière sont des thèmes qui reviennent dans les messages attribués à Roland de Jouvenel.

    • « Vous n'êtes qu'une partie infime du cosmos et tout le cosmos circule en vous parce que les vibrations de l'univers sont UNE. La plus petite et la plus éloignée des étoiles influe sur votre organisme, la transmission se fait avec le TOUT [...]. [...] » (10 novembre 1962)
    • « Au-delà de votre plan se tient l'indivisible ; et parce que vous communiquez avec cet indivisible, il n'y a pas un de vos frissons, pas une de vos larmes qui ne se répercute dans cette mousseline d'éther, qui absorbe vos ondes, une à une pour les faire tomber sur votre terre en gouttelettes serrées. Tout le mal, tout le bien qui émanent de vous viennent se jeter dans ce réservoir immense ; et c'est pourquoi vous portez sur vos épaules le poids entier de votre époque. [...] Vous émettez, vous captez ainsi, sans le savoir, des cerveaux se trouvent reliés à des bancs d'idées similaires : et un ensemble de réactions semblables se produisent simultanément, d'où les vagues d'opinions. » (19 juillet 1949)

    Ces idées rejoignent celles exprimées par le physicien Emmanuel Ransford : « Tout est relié, comme si l'univers était un gigantesque hologramme, où le tout est aussi dans la partie» Elles sont proches également de celles d'Olivier Costa de Beauregard pour qui l'interaction entre tous les éléments de l'Univers ne décroît pas avec la distance spatiale ou temporelle.

    http://jeanprieur.over-blog.com/article-93263.html (Au lendemains de la seconde guerre mondiale, Marcelle de Jouvenel dut affronter l’épreuve des épreuves : le décès de son fils unique, Roland, âgé de 14 ans. Désespérée, elle tente de mettre fin à ses jours en se jetant par la fenêtre , mais sent une main invisible la retenir par l’épaule. Plusieurs phénomènes inexpliqués se succèdent. Bien que réticente aux conseils d’une amie, elle finit par accepter d’expérimenter l’ écriture automatique)

    http://jeanprieur.over-blog.com/article-93265.html (Le blog officiel de Jean Prieur Marcelle de Jouvenel Les œuvres de Marcelle de Jouvenel "Au diapason du Ciel" inaugure l'histoire de deux âmes)

     

    http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/temoins2.html (Les saints Anges gardiens

    Témoignages)

    https://books.google.fr/books?id=84sKAHoPqpYC&pg=PA49&lpg=PA49&dq=marcelle+de+jouvenelle+au+diapason+du+ciel&source=bl&ots=nAgMWF2iGB&sig=AFGzF6TrfhU5ptt6twh9Te7Zo1A&hl=fr&sa=X&ved=0CD0Q6AEwBGoVChMI7sLgutacxwIVxLwUCh3f2gAj#v=onepage&q=marcelle%20de%20jouvenelle%20au%20diapason%20du%20ciel&f=false (au diapason du ciel)

    http://www.amazon.fr/Comme-secret-comme-une-flamme/dp/7630000111 (Comme un secret, comme une flamme)

    https://books.google.fr/books?id=JuyDRZDVxyYC&pg=PR13&lpg=PR13&dq=au+seuil+du+royaume&source=bl&ots=O7jiKEy2d6&sig=DWoaKoM7O-S1tBH3c9fQleOiIhc&hl=fr&sa=X&ved=0CEAQ6AEwBWoVChMInfXJtticxwIVC7YUCh288Arf#v=onepage&q=au%20seuil%20du%20royaume&f=false (Au seuil du royaume)

     

    Communiquer avec l'au-delà: https://www.youtube.com/watch?v=2zJbenv5_Kc (Christian Cambois : Communiquer avec l'au-delà)

    http://www.christiancambois.fr/ (Christian Cambois, né à Toulouse en 1953, Passionné par les phénomènes insolites ou mystérieux qui jalonnent l’histoire de l’humanité, il étudie, les faits et théories religieux, philosophiques, ésotériques et historiques. En 1993, à l'aube de ses quarante ans, il bascule soudainement de la théorie à la pratique en découvrant le magnétisme curatif)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Charbonier/ (Jean-Jacques Charbonier, est un médecin anesthésiste réanimateur français, connu pour ses recensions de témoignages validant selon lui l'hypothèse de vie après la mort, l'expérience de mort imminente et l'existence d'une conscience indépendante de l'activité neuronale)

    http://www.larevuedelaudela.com/nos-collaborateurs/dr-jean-jacques-charbonier.htm (La revue de l'au-delà Jean-Jacques Charbonnier)




    René Guénon:

     PARTAGER Twitter Facebook Google+ Mail COMMANDER SUR CD LES DERNIÈRES ÉMISSIONS

     

    http://electrodes-h-sinclair-502.com/2010/10/23/le-regne-de-la-quantite-et-les-signes-des-temps/ (Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps – René Guénon)

    http://electrodes-h-sinclair-502.com/essais/rene-guenon-le-regne-de-la-quantite-et-les-signes-des-temps/avant-propos-regne-de-la-quantite/(Avant Propos – Règne de la Quantité.(Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps Avant Propos)

     

     

     

     

     

     

     

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    Pour Girard, l'apocalypse a commencé

     

     

     

     

     

     

     

    http://www.philo5.com/Les%20vrais%20penseurs/24%20-%20Rene%20Girard.htm:              (Les vrais penseurs: René Girard

    1924 — 2015

    Archiviste-paléographe français

    professeur de littérature française aux États-Unis

     

    1) René Girard et  mes articles à propos de ce penseur:


    Né à Avignon (Vaucluse) le 25 décembre 1923, ce philosophe français est membre de l'Académie française depuis 2005. Ancien élève de l'École des chartes et professeur émérite de littérature comparée à l'université Stanford et à l'Université Duke aux États-Unis, il est l’inventeur de la théorie mimétique qui, à partir de la découverte du caractère mimétique du désir, a jeté les bases d’une nouvelle anthropologie Il se définit lui-même comme un anthropologue de la violence et du religieux. Il est l’auteur d’essais traduits dans trente pays : 

    Les livres de René Girard: 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans mes articles, j'essaye d'approfondir sa pensée à travers une de ses dernières oeuvres "Les-origines de la culture".  Pour le moment, j'en suis à  l'article 4:

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2014/11/les-origines-de-la-culture-4-le_6.html (Les origines de la culture 4) Le scandale du christianisme partie 1)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2014/05/les-origines-de-la-culture-3-2-une.html (Les origines de la culture 3-2) "Une théorie sur laquelle travailler": le mécanisme mimétique partie2)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2014/04/les-origines-de-la-culture-3-une.html#.VsjODX3hDDd (Les origines de la culture 3-1) "Une théorie sur laquelle travailler": le mécanisme mimétique partie 1)

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2014/01/les-origines-de-la-culture-2.html (Les origines de la culture 2) Introduction: "Une longue argumentation du début à la fin.")

    http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/12/les-origines-de-la-culture-1-qui-est.html (Les origines de la culture 1) Qui est René Girard?)

    Dans l'article 1, j'écris: nous vivons peut-être la fin de l'ère chrétienne, accompagnée d'une crise des valeurs (peut-être va-t-on vers un nouveau christianisme?) et de nombreux dérèglements se produisent dans notre société. On assiste à une résurgence du paganisme et des mythes de l'antiquité grecque. NarcisseProméthée sont de retour et deviennent envahissants. Le mimétisme s'exacerbe que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les médias, même si l'individualisme est puissant et poussé par un ego qui devient forcené. 

    C'est ce qui m'a donneé l'idée de rédiger cette série d'articles en donnant "ma lecture" du livre de René Girard "Les origines de la culture". 

    Je n'en suis au quatrième article, mais je viens de découvrir un article de la revue reforme.net du 5 novembre 2015 qui a attiré mon attention: pour Girard, l'apocalypse a commencé. Mort le 4 novembre 2015 à l'âge de 91 ans, il n'avait cessé de s'interroger sur la façon dont la religion devient violente, ou est instrumentalisée au nom de la violence.  Pour Henri Tincq dans la revue Slate, "René Girard, l'homme qui nous aidait à penser la violence et le sacré" montre "comment les religions sont devenues extrémistes": "Les deux thèses liées sur la «rivalité mimétique» et le «mécanisme émissaire» ont conduit René Girard –qui a toujours affiché sa foi chrétienne malgré les critiques d’une partie de la communauté scientifique– à s’interroger sur l’origine et le devenir des religions, jusqu’à leurs formes extrémistes d’aujourd’hui. Pour lui, à la naissance des religions, il existe aussi une «rivalité mimétique» autour d'un même «capital symbolique», fondé sur les trois «piliers» que sont le monothéisme, la fonction prophétique et la Révélation". Et plus loin: "René Girard va interprèter les attentats du 11 septembre 2001 comme la manifestation d’un «mimétisme» désormais globalisé. Il déclare, dans une interview au Monde en novembre 2001, que le terrorisme islamique s’explique par la volonté «de rallier et mobiliser tout un tiers-monde de frustrés et de victimes dans des rapports de rivalité mimétique avec l'Occident». Pour lui, les «ennemis» de l'Occident font des Etats-Unis «le modèle mimétique de leurs aspirations, au besoin en le tuant»."  Dans l'interview donné à réforme.net René Girard va encore plus loin lorsqu'il affirme: "Nous avons atteint un point, rappelle avec force René Girard, où la disparition de l’espèce humaine devient possible – disparition qui est déjà annoncée dans la Bible – si l’homme ne renonce pas à la violence et à la rivalité." Pour la suite, lisons plutôt l'interview qu'on trouvera sur le site  http://reforme.net/une/religion/lapocalypse-a-commence qu'on peut lire ci-dessous.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    « L'Apocalypse a commencé »

     

    L’anthropologue René Girard, professeur à l’université de Stanford, est mort mercredi 4 novembre à l’âge de 91 ans. Le 8 janvier 2008, il avait accordé à Réforme une longue interview.

    Mondialement connu pour sa théorie mimétique, René Girard se définit lui-même comme un anthropologue de la violence et du religieux. Il analyse et commente ici l'actualité sombre du monde à la lumière de son dernier livre inspiré par la lecture de Clausewitz.

     

    La pensée de René Girard, en apparence limpide, se révèle cependant complexe car paradoxale et radicalement différente des courants dominants. Encensé ou vivement contesté, René Girard fait débat aujourd’hui, notamment en raison de ses convictions chrétiennes.

     

    Il vient pour l’heure de publier en français Achever Clausewitz (éd. Carnets Nord, 365p., 22 euros), un livre d’entretiens consacré à Carl von Clausewitz (1780-1831), stratège prussien, auteur du De la guerre. On se souvient de sa formule : « La guerre est la -continuation de la politique par d’autres moyens. » Loin de contenir la violence, la politique court derrière la guerre : les moyens guerriers sont devenus des fins. « Achever Clausewitz », c’est lever un tabou : celui qui nous empêchait de voir que l’Apocalypse a commencé. Car la violence des hommes, échappant à tout contrôle, menace aujourd’hui la planète entière.

     

    Même s’il est un peu troublant et fort peu réconfortant de commencer une nouvelle année par une réflexion aussi pessimiste, il faut bien aussi tenter de regarder le monde en face. Nous avons atteint un point, rappelle avec force René Girard, où la disparition de l’espèce humaine devient possible – disparition qui est déjà annoncée dans la Bible – si l’homme ne renonce pas à la violence et à la rivalité.

     

     

    Vous évoquez dans votre livre, en citant Clausewitz, une « montée aux extrêmes ». Pour vous, l’Apocalypse a déjà commencé…

    Je pense qu’il est nécessaire de dire aujourd’hui la vérité en premier lieu sur les phénomènes liés à la dégradation de l’environnement. La fonte, par exemple, des glaces du Groenland est un phénomène très alarmant. Tous les Etats le savent. C’est un enjeu vital aujourd’hui. Les événements qui se déroulent sous nos yeux sont à la fois naturels et culturels, c’est-à-dire qu’ils sont apocalyptiques. Jusqu’à présent, les textes de l’Apocalypse faisaient rire. Tout l’effort de la pensée moderne a été de séparer le culturel du naturel. La science consiste à montrer que les phénomènes culturels ne sont pas naturels et qu’on se trompe forcément si on mélange les tremblements de terre et les rumeurs de guerre, comme le fait le texte de l’Apocalypse. Mais, tout à coup, la science prend conscience que les activités de l’homme sont en train de détruire la nature. C’est la science qui revient à l’Apocalypse.

     

    Cette réalité-là m’impressionne profondément. Depuis trois cents ans, la science a plaidé le contraire pour retomber aujourd’hui sur cette découverte très scientifiquement au moment où on s’y attend le moins. Autrement dit, la pensée apocalyptique n’est plus folle, elle est en train d’entrer dans la vie quotidienne. Si un ouragan de plus touche La Nouvelle-Orléans dans les prochains mois, la question des liens entre ces phénomènes et les activités humaines se reposera. Lorsque l’Apocalypse mélange les deux, c’est une opération qui, sur le plan intellectuel aujourd’hui, a un intérêt prodigieux que même les chrétiens ne veulent pas voir. Ces derniers n’osent pas parler de l’Apocalypse. Des formes de pensée que nous pensions dépassées sont en train de revenir… et ce sont des formes de pensée évangéliques. Ce qui nous paraissait archaïque revient parmi nous sur les ailes de la science. Nos contemporains ne sont pas encore prêts à entendre ces paroles, mais ils vont bientôt l’être.

     

     

    Pourquoi liez-vous la montée en puissance de la violence avec celle des températures à la surface du globe ?

    Il existe un lien direct. Je définis la violence par la rivalité. Dans le monde actuel, beaucoup de choses correspondent au climat des grands textes apocalyptiques du Nouveau Testament, en particulier Matthieu et Marc. Il y est fait mention du phénomène principal du mimétisme, qui est la lutte des doubles : ville contre ville, province contre province... Ce sont toujours les doubles qui se battent et leur bagarre n’a aucun sens puisque c’est la même chose des deux côtés. Aujourd’hui, il ne semble rien de plus urgent à la Chine que de rattraper les Etats-Unis sur tous les plans et en particulier sur le nombre d’autoroutes ou la production de véhicules automobiles. Vous imaginez les conséquences ? Il est bien évident que la production économique et les performances des entreprises mettent en jeu la rivalité. Clausewitz le disait déjà en 1820 : il n’y a rien qui ressemble plus à la guerre que le commerce.

     

    Souvent les chrétiens s’arrêtent à une interprétation eschatologique des textes de l’Apocalypse. Il s’agirait d’un événement supranaturel… Rien n’est plus faux ! Au chapitre 16 de Matthieu, les juifs demandent à Jésus un signe. « Mais, vous savez les lire, les signes, leur répond-t-il. Vous regardez la couleur du ciel le soir et vous savez deviner le temps qu’il fera demain. » Autrement dit, l’Apocalypse, c’est naturel. L’Apocalypse n’est pas du tout divine. Ce sont les hommes qui font l’Apocalypse. Il existe aujourd’hui un moment de chambardement qui m’intéresse au plus haut point.

     

    S’il existe une consonance entre l’évolution du monde et les textes de la Bible, quel message nous donnent-ils pour nous guider ? Ils nous avertissent contre notre violence. Ils nous disent : il faut s’en occuper. Mais ils ne disent pas que c’est Dieu qui intervient dans la montée des eaux ou dans la perte des glaces au pôle Nord. Les grands dirigeants du monde en sont cependant encore à se demander qui aura le droit d’extraire prioritairement le pétrole de cette région du Pôle ! Ce qui, évidemment, ne peut qu’accentuer les risques pour la planète. Là résident le comique et le tragique de notre temps. La bonne manière d’écouter ces textes est de faire nôtre cette inquiétude, elle n’est pas celle de Dieu. Nous en sommes seuls la cause. Nous avons mal utilisé nos pouvoirs et nous continuons de le faire. Nous lisons tout à l’envers.

     

    Le développement continu des armements va dans le même sens, de même que les manipulations biologiques dont les hommes tireront on ne sait encore quelle nouvelle puissance pour guerroyer. Etant donné ce que les hommes ont été capables de faire jusqu’ici, peut-on vraiment leur faire confiance ? Cette folie de l’homme est prévue, annoncée par les Evangiles. Dieu n’en est aucunement responsable. Dans ces conditions, je ne vois pas de tâche plus importante que de rappeler sans cesse le réalisme de la révélation et des textes apocalyptiques. Mais même l’Eglise ne s’y réfère plus jamais.

     

     

    Vous avez une vision très pessimiste de l’Histoire…

    Savez-vous qu’il est courant de professer une vision optimiste à mesure que se multiplient les dangers ? Les Etats sont capables de voir un problème à la fois, et sur le court terme. Mais si on prend tous les problèmes qui assaillent notre époque en même temps, n’est-ce pas monstrueux ? Mieux, l’avenir du monde semble totalement désespéré. Et pourtant, c’est bien de cela qu’il faut s’occuper. Si on a envie que nos petits-enfants puissent vivre sur une terre où ils puissent se tenir debout. Ceux qui tentent d’avertir les hommes d’aujourd’hui arrivent dans une atmosphère totalement athée. Les hommes de notre temps n’arrivent pas à percevoir l’importance et le sens de ces textes apocalyptiques de la Bible. L’Apocalypse, c’est la durée, si ces temps n’avaient pas été abrégés, il n’y aurait plus un seul adorateur du Dieu unique. Dans les grands textes des Evangiles synoptiques, ces temps sont longs et nous y sommes pleinement entrés. Je ne suis pas pessimiste, au fond. J’attends, comme tout chrétien, l’avènement du Royaume de Dieu.

     

     

    A partir de votre analyse, quelle parole recommandez-vous aux Eglises ?

    Il faut d’abord que les uns et les autres lisent le chapitre 24 de Matthieu, le chapitre 13 de Marc et çà et là quelques passages dans l’Evangile de Luc ! Mais comment comprendre ces passages ? Pour moi, l’homme est foncièrement en rivalité et violent. Il entraîne un désordre de toute la communauté qui finit par un phénomène de bouc émissaire. Dans le christianisme, le phénomène du bouc émissaire ne peut plus se produire parce qu’on le comprend trop bien. Pour qu’un phénomène de bouc émissaire se produise, il faut croire que la victime est coupable. Donc avoir un bouc émissaire, c’est ne pas savoir qu’on l’a. Et, par conséquent, savoir qu’on l’a, c’est être privé de moyens sacrificiels d’arrêter la violence. Nous sommes dans cette situation-là, donc nous sommes confrontés à notre propre violence et la seule solution, c’est celle qui est là, dans le christianisme – qui vient en premier lieu d’ailleurs, bien avant toutes choses –, c’est-à-dire l’offre du Royaume et la non-représaille universelle. La logique est parfaite. De ce point de vue, je ne peux que souhaiter aux uns et autres de se tourner vers le Christ. Je ne suis qu’un chrétien très classique, au fond…

     

     

    Et que dire aux autorités politiques ?

    Qu’il faut tout faire pour interrompre ces processus sans fin qui nous mènent à la destruction totale. C’est-à-dire qu’il faut accepter des mesures qui sont encore impensables aujourd’hui. Diminuer la production, s’il le faut, pour sauver la planète. Nombre d’Américains rattachés au camp républicain estiment que tous ces discours apocalyptiques n’ont pour but que les empêcher de gagner tout l’argent qu’ils méritent. Les conséquences de cette insouciance sont une réelle menace pour l’humanité. Le problème est que les responsables politiques qui tiendraient un tel langage de vérité ne sont pas éligibles. Qui peut attirer les suffrages de ses concitoyens en prônant une politique de restriction dans tous les domaines ou prétendre supprimer les automobiles ? Comment déplaire à l’opinion publique et annoncer de nouvelles mauvaises ? Sans doute, l’évolution de notre planète va devenir telle que des mesures très dures et difficiles s’imposeront. Reste que la démocratie n’est pas armée pour faire face à une situation d’urgence. Nous sommes bien dans une perspective apocalyptique.

     

    La peur, comme le suggère Hans Jonas, ne pourrait-elle pas créer cependant les conditions d’une remise en question ? La peur est pédagogique jusqu’à un certain point. Le sera-t-elle suffisamment ? Cela me paraît fort douteux. Il faut continuer à dire aux opinions publiques que tout finira mal, sans cela vous ne les réveillerez jamais. L’annonce de l’Apocalypse, c’est avant tout le seul discours qui puisse contribuer à sauver le monde. Le problème des responsables est de se situer toujours dans le court terme. Le fondement du religieux, sur le plan social et politique, apparaît à l’inverse comme la pensée de la continuité, le souci de l’avenir. Les discours des religions et celui du christianisme rappellent toutes les traditions qui demandent à être maintenues, la famille par exemple. Traditions qui ont pour fonction de maîtriser la temporalité qui nous échappe. Donc, le religieux est d’une certaine manière conservateur.

     

     

    Seriez-vous d’accord avec l’affirmation selon laquelle « le christianisme serait la religion de la sortie de la religion » ?

    Ceux qui l’évoquent, comme Marcel Gauchet, le disent d’une façon athée, humaniste, la fin du religieux d’une manière post-hégélienne. Alors que je dis de mon côté que c’est la fonction du christianisme depuis le début. Le christianisme n’est pas une religion comme les autres. Les religions ont des dieux, des règles, des doctrines… Le christianisme ne nous apprend pas qui est Dieu, ou plutôt, si nous le savons, ce n’est qu’à travers le Christ. Parce que la mort du Christ nous a appris ce que sont les religions en révélant le mécanisme sacrificiel qui les fonde. La prédication du Christ est la seule à avoir dévoilé l’origine violente de l’humanité et sa perpétuation culturelle. L’échec de la prédication et la Passion, qui sacrifie le plus innocent de tous, ouvrent la voie à la lente connaissance de la méconnaissance du mécanisme victimaire.

     

    Je défends depuis de longues années l’idée que cette révélation du mécanisme de la violence, du sacrifice, est inscrite dans le texte même des Evangiles. La question est : « Mais pourquoi existe-t-il des religions ? ». A mon sens, parce que l’on s’imagine que la victime est vraiment responsable et peut donc provoquer la réconciliation. En réalité, ce phénomène purement victimaire pourrait se passer sur n’importe qui. Le Christ, justement, n’est pas n’importe qui parce qu’il accepte cette mort pour faire connaître aux hommes ce qu’est réellement le religieux. Cette fonction du Christ donne au christianisme une place qui lui permet même d’approuver l’antireligion moderne dans ce qu’elle a de vrai.

     

     

    L’apparition des fondamentalismes ne serait-elle pas une manière de réintroduirede la religion ?

    Oui et non. Le fondamentalisme est avant tout un combattant du religieux. Les fondamentalistes sont dans le même mouvement que des athées qui sont partisans de telle ou telle idéologie. Généralement, les fondamentalistes que l’on rencontre aux Etats-Unis sont plutôt ignorants, mais voudraient bien qu’on les laisse tranquilles et que l’on ne les attaque pas systématiquement sur leurs convictions contre le mariage homosexuel. Convictions qu’ils considèrent conformes à leur lecture traditionnelle de la Bible. Ils sont en réalité minoritaires et ne dominent en rien l’Amérique. Pourtant, j’adresse aux fondamentalistes un reproche fondamental : ils attribuent à Dieu, ou à des phénomènes surnaturels, ce qui revient en réalité aux hommes. C’est pour cette raison qu’ils sont absurdes et non pour leurs convictions que l’on a coutume de qualifier de rétrogrades.

     

     

    A propos du sacrifice, comment comprendre le sacrifice de ces terroristes qui donnent leur vie pour ôter celle d’autres vivants ?

    Nous ne savons pas. Nous sommes devant une culture de mort qui nous échappe. Le 11 septembre 2001 a été le début d’une nouvelle phase. Le terrorisme actuel reste à penser. On ne comprend toujours pas ce qu’est un terroriste prêt à mourir pour tuer des Américains, des Israéliens ou des Irakiens. La nouveauté par rapport à l’héroïsme occidental est qu’il s’agit d’imposer la souffrance et la mort, au besoin en les subissant soi-même. Cette « montée aux extrêmes » de la violence sort de notre univers.

     

    Je crois que nous sommes attachés à la vie d’une manière qui ne nous permet pas d’y accéder. Le terrorisme nous dépasse, on a l’impression de ne plus pouvoir réfléchir. C’est une menace, du fait même que l’on ne comprend pas. On ne peut pas négocier. Et encore moins faire la guerre contre le terrorisme sans même savoir où sont les terroristes, s’ils existent, s’ils ont envie de négocier…

     

    Les Américains ont commis l’erreur de « déclarer la guerre » à Al-Qaida alors qu’on ne sait même pas si Al-Qaida existe. Le président Bush a réagi avec son instinct d’Américain, comme s’il s’agissait d’un adversaire habituel. Il s’est lourdement trompé. Il pensait répondre à une attente. Mais sans réflexion. Il savait que l’Amérique attendait de l’action. D’où la guerre d’Irak… Une bêtise absolue ! L’ère des guerres est finie : désormais, la guerre est partout. Nous sommes entrés dans l’ère du passage à l’acte universel. Il n’y a plus de politique intelligente. Nous sommes près de la fin.

     

     

    Vous situez le Christ au cœur de l’histoire de l’humanité, mais quelle place accordez-vous aux autres religions ?

    Les autres religions sont nécessaires pour l’arrivée au christianisme. L’éducation de l’homme est faite par le religieux. Les religions non chrétiennes sont nécessaires à un certain stade de l’humanité. Elles ont permis ce passage de l’animalité jusqu’à l’homme. Mais le christianisme met fin à ces religions et nous place devant l’Apocalypse.

     

    Le sacrifice, par exemple, personne ne peut le définir parce que c’est trop évident. Il s’agit d’une violence de substitution, nécessaire pour passer la colère des hommes. Le nom chrétien du péché capital est bien la colère, plus que le ressentiment. Le péché originel, c’est la violence, ou plutôt l’ensemble, orgueil, colère et violence. L’islam, de son côté, ne dit rien contre la violence. Il l’accepte parfois comme un des véhicules de la révélation de Dieu. Il n’y a de devoir du chrétien de conquérir quoi que ce soit par la violence. D’une certaine manière, l’islam est une idéologie religieuse qui reste plongée dans l’archaïsme. Il en va différemment du judaïsme. Dans la Bible, on trouve les premiers textes religieux où la victime est innocente. L’histoire de Joseph, par exemple, on sent bien qu’elle va vers le christianisme, elle est tout entière prophétique, au sens chrétien du terme. Précisément parce qu’elle fait de la victime la victime de ses frères. L’histoire commence par une sorte de lynchage, et ce lynchage, c’est celui de l’innocent et non pas du coupable… Déjà l’histoire du Christ.

     

     

    Que répondez-vous à ceux qui, à l’exemple du philosophe Michel Onfray, considèrent que ce sont les religions qui sont sources de violences et de guerres ?

    Ce sont des penseurs qui en sont -encore à Auguste Comte. Un homme qui considérait que le religieux était essentiellement une réponse à la question des origines de l’univers. Le bon sauvage sous le ciel étoilé qui médite sur l’univers et se demande d’où cela vient... La religion archaïque n’a strictement rien à voir avec ce genre de préoccupation.

     

    Pour ce qui est de la violence, sachez qu’à toutes les époques on tue au nom de ce qui importe alors. Au moment de la féodalité, on estimait que la justice royale permettrait une paix universelle. A partir des rois on a cru que les querelles dynastiques étaient à l’origine des guerres. Quand on en arrive à la république, Clausewitz voit très bien que celle-ci produit une mobilisation du peuple pour la guerre, qui jusqu’alors était le fait des princes. L’origine de la violence sera toujours cherchée ailleurs, on désignera toujours la chose la plus importante du moment… Alors que c’est l’homme, bien entendu, qui est à la source de toute violence.

     

     

    Vous considérez cependant le christianisme comme une religion rejetée, sinon méprisée, aujourd’hui… 

    Le christianisme est radicalement méprisé. Et il est le seul dans ce cas. Il est méprisé particulièrement en Europe parce qu’il faut se défendre contre lui. Il annonce que les hommes sont violents, c’est lui qui vient troubler notre tranquillité archaïque. Le christianisme n’est pas reçu, en réalité, parce qu’il n’est pas compris. Il faut en revenir au texte et au message évangélique…

     

     

    Démarche protestante, s’il en est…

    Savez-vous que les catholiques ont toujours pensé que j’étais protestant ? A dire vrai, protestantisme, catholicisme…, cela n’a pas grande importance à mes yeux. Les catholiques sont aussi influencés par les protestants que les protestants peuvent l’être par les catholiques. La remarque est évidente pour ce qui est des Etats-Unis. Les protestants comprennent la valeur de l’unité. Les intellectuels, en particulier, regardent beaucoup plus aujourd’hui ce qui se passe dans l’Eglise catholique. Il se trouve que de nombreuses conversions au catholicisme ont lieu en ce moment aux Etats-Unis. Il faut dire que la vie intellectuelle dans les universités américaines est dominée par des figures catholiques. Les White Anglo-Saxons Protestants sont toujours, de leur côté, plus attirés par le business. C’est peut-être le souci de la parole d’autorité, de la parole qui se fait entendre dans le monde, qui questionne aujourd’hui la pensée américaine. D’où peut-être cette attirance nouvelle pour l’universalité du catholicisme.

     

     

    Le tragique serait-il pour vous le dernier mot de l’Histoire ? 

    Le tragique en grec, c’est le mot trogos. C’est la mort de cette victime qui finalement réconcilie. Donc, c’est aussi la catharsis. La tragédie grecque elle-même ne fait que répéter la naissance du religieux. C’est la mort de la victime qui ramène la paix en amenant la purification de la violence. La mort de la victime ramène la paix. La tragédie respecte le schéma de la religion archaïque. Reste quand même une incertitude sur la vérité de la culpabilité de la victime. Cela va dans le sens du christianisme. Mais accepter la vérité du christianisme, c’est se débarrasser du tragique, c’est l’au-delà du tragique. Nous ne savons pas ce dont il s’agit réellement. Mais nous savons pourtant que l’Apocalypse, ce n’est pas triste, dans la mesure où si on arrive vraiment à elle, on commence à passer à autre chose. Les chapitres apocalyptiques des Evangiles annoncent cela, mais ne sont pas pour autant un happy end. La providence, c’est toujours une attente, l’Apocalypse, c’est sûr.

     

     

    Reste que nous ne sommes pas appelés à la peur, mais à la confiance…

    « N’ayez pas peur. » Cette parole apocalyptique se trouve dans l’Evangile. Cela ne va pas être facile, ni plaisant, mais le Christ nous dit : « Ne vous en faites pas ! » Il faut continuer jusqu’au bout, comme si de rien n’était. La vocation de l’humanité continue. Penser vraiment l’Apocalypse, c’est penser la tragédie des temps qui viennent dans une lumière chrétienne qui est fondamentalement optimiste. Ce n’est pas la fin de tout, mais l’arrivée du Royaume de Dieu. Royaume de Dieu dont nous n’avons aucune explication. Mais qu’importe, puisqu’il se rapproche de nous.

     

     

    René Girard est professeur émérite de littérature comparée à l’université Stanford et à l’université Duke (Etats-Unis) et membre de l’Académie française depuis 2005. Site principal sur René Girard en français : perspectives-girard.org/intro.php



    Liens: 

    http://domirigaray.blogspot.fr/ (blogs à propos de rené girard)

    http://commeletoiledumatin.blogspot.fr/ (violence, religion, daesh)

    http://www.perspectives-girard.org/references/references/reference-0002.pdf : Comment "Dieu est mort !", selon Nietzsche.  c'est le texte capital, paraît-il, sur la disparition définitive de toute religion"

     
     

     

     











  • Françoise Hardy et la spiritualité: première partie

     

     

     

     

    Je ne lis pas beaucoup de livres écrits par des chanteurs ou des artistes contemporains, mais j'avoue que j'ai bien aimé celui de Françoise Hardy "Avis non autorisés", en particulier les chapitres sur l'astrologie occidentale d'aujourd'hui et sur la spiritualité. Son ton direct, sincère et franc, sa pertinence  et sa personnalité parfois rebelle m'ont séduit. Je ne partage pas toutes les critiques qui lui ont été faites dans l'émission de Laurent Ruquier on n'est pas couchés. Je vais seulement évoquer ici ma lecture du chapitre spiritualité et ce que m'inspirent les réflexions de Françoise.


    Tout commence avec Trinh Xuan Thuan que Françoise Hardy a connu comme un homme réservé, modeste, modéré, qui lui plut d'emblée, car il a une belle âme qui transparaît dans son regard pur, dans son comportement et dans tout ce que sa personne irradie. Ce scientifique de très haut niveau concilie science et spiritualité en faisant le "pari d'un principe créateur" et en cherchant la cohérence entre science et Bouddhisme. Je comprend Françoise et je partage ce qu'elle présente comme son intuition profonde lorsqu'elle découvrit dans un des livres de l'astrophysicien ces lignes qui parlent d'elles-mêmes  : "L'univers est réglé avec une extrême précision.  Il faut un peu plus d'une dizaine de nombres pour le décrire: celui de la force de gravitation, de la vitesse de la lumière, celui qui dicte la taille des atomes, leur masse, la charge des électrons etc. Or il suffirait que l'un de ces nombres soit différent pour que tout l'univers, et nous par conséquent n'existe pas... Des milliers d'autre combinaisons étaient possibles. Les physiciens les recréent en laboratoire, mais aucune n'aboutit à la vie. Ce concours de circonstances est trop extraordinaire pour pour que le hasard en soit seul responsable?". Ce à quoi de nombreux scientifiques dont des spécialistes en biologie ou neurologie ou sciences de l'évolution répliquent, comme Richard Dawkins, qu'il n'est pas besoin de trouver un sens à l'Univers. Les insensés! La question du sens est en grande partie l'objet de mes réflexions et de mes recherches. J'y ai consacré de nombreux articles dans mon blog en donnant "ma lecture" du livre de Jean Staune, "notre existence a-t-elle un sens?" dont je donne ici les trois derniers articles:

    Notre existence a t-elle un sens? 17) Epilogue (http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/11/notre-existence-t-elle-un-sens-17.html#.VdD5pLLtmkp)

    Notre existence a-t-elle un sens 16-3) Conclusion du livre existence a-t-elle un sens"(http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/11/16-3-notre-existence-t-elle-un-sens-16.html#.VdD6irLtmkp)

    Notre existence a-t-elle un sens? 16-2) Conclusion du livre "notre existence a-t-elle un sens" partie 2http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/10/16-2-notre-existence-t-elle-un-sens-16.html

    Notre existence a t-elle un sens? 16-1) Conclusion du livre "notre existence a-t-elle un sens" partie 1http://monblogdereflexions.blogspot.fr/2013/09/notre-existence-t-elle-un-sens-16-1.html

     

    J'y écris, dans le chapitre 5) de l'épilogue: "La quête de l'Etre et du monde de l'esprit":

    Après Jacques Monod qui concluait son célèbre ouvrage "Le hasard et la nécessité" en disant: "L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard", Jean Staune finit son livre "notre existence a-t-elle un sens?" en disant que 35 ans après, "notre science n'est plus ce savoir classique" (comme le disait Ilya Prigogine au sujet de cette même phrase de Monod dans "La nouvelle Alliance" avec Isabelle Stengers), et Staune rajoutait: "l'homme sait enfin qu'il participe à quelque chose qui le dépasse et qui a un sens." Nous ne pouvons certes pas savoir par des méthodes rationnelles ce qu'est ce quelque chose mais cela ne doit pas nous décourager. Nous devons chercher par nous-mêmes notre propre réponse et veiller à ce que notre synthèse repose sur les deux piliers: le souffle que fournit la transcendance et la consistance que donne la raison. La chose la plus importante dans la vie n'est pas la course à la performance et à la conquête du pouvoir et des biens matériels, c'est à dire "l'avoir"? Ce n'est même pas la lutte pour une égale répartition des richesses, aussi souhaitable et noble que soit cette cause (De nombreux témoignages n'attestent-ils pas qu'il existe des milliardaires désespérés et des pauvres rayonnant de bonheur?) Non, le plus important c'est de développer notre esprit, en essayant non seulement de mieux comprendre le monde, de mieux comprendre les autres et de mieux nous comprendre nous-mêmes. Mais aussi, dans la mesure du possible, de le développer au point qu'il puisse se connecter à la source originelle de notre Être, dont nous ne pouvons rien dire sur le plan rationnel sauf qu'elle existe et qu'elle n'est pas située dans le temps, l'espace, l'énergie et la matière. C'est à cette quête de l'Être et à ce développement de notre esprit, si importants pour échapper à notre réduction à l'état d'Homo économicus (ou d'homo-ludens comme l'a dit Johan Huizinga noyé dans les jeux vidéo virtuels ou ou les jeux de hasard), et si essentiels pour commencer à percevoir notre vraie nature, qu'Antoine de Saint-Exupéry faisait allusion dans une de ses dernières lettres: "Il n'y a qu'un seul problème de par le monde. Rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien [...] redécouvrir qu'il existe une vie de l'esprit plus haute encore que la vie de l'intelligence. (Antoine de Saint-Exupéry, Ecrits de guerre")."

     

    Françoise Hardy, moins catégorique, écrit: "Avoir des interrogations métaphysiques, être plus porté à croire que l'univers en général, notre existence en particulier, auraient un sens, sans pour autant être en mesure de précises lequel, relève moins de l'intelligence que de la personnalité globale. Les personnalités chez lesquelles la fonction "sensation" ou la fonction "pensée mènent le jeu seront a priori portées à ne pas se soucier du sens de l'existence ou à rejeter la possibilité qu'il y en ait un, alors que les personnalités sentimentales, ou intuitives (comme Françoise), plus subjectives, seront davantage susceptibles de se poser ce genre de question comme de s'intéresser aux diverses réponses religieuses et spirituelles qui ont été données."  Je partage son avis que pour de nombreux intellectuels occidentaux dont la position est résolument athée, l'empreinte judéo-chrétienne influence fortement leur pensée à leur insu, tout comme une bonne partie de la pensée dominante occidentale. Tous, pourtant habituellement opposés sur tant de points, se mettent comme par miracle à parler d'une même voix quand ils justifient leur athéisme en décrétant qu'ils ne peuvent croire en un Dieu qui permet la mort des enfants et tant de souffrances et atrocités, sans se rendre compte du simplisme dont ils font preuve à cette occasion. C'est rester dans un premier degré avec des remarques qui se fondent sur le présupposé que Dieu serait responsable de tous nos problèmes et plus généralement de tout ce qui va mal sur Terre. Il faut reconnaître que "c'est l'Ancien Testament qui pose un rapport parental entre la figure paternelle suprême d'un Dieu antropomorphique, omnipotent, omniscient, sévère, autoritaire, et ses créatures, assimilables à ses enfants, éprouvant à son égard un respect mêlé de crainte et lui manifestant une obéissance proche de la soumission." Et le monde catholique continue d'appeler pape, représentant de Dieu sur terre, le Saint Père. Françoise Hardy, élevée dans la religion catholique pense que "les gens de sa génération et de celle qui lui sont immédiatement postérieures, élevés aussi dans la religion catholique, ont été habitués à recourir à Dieu et et à la Vierge Marie, "mère de son soi-disant fils", avec les prières dictées par ce dernier à ses disciples". Et pour eux, la prière est une demande pour l'amélioration de notre existence et la disparition des problèmes qui l'assombrissent: "Notre Père qui êtes aux cieux", "donnez-nous aujourd'hui notre pain de ce jour", "pardonnez-nous nos offenses", délivrez-nous du mal"...."Même ceux qui se sont détachés de la religion de leur enfance ne gardent des bribes à leur insu, et se surprennent à se souvenir de ces suppliques et à les réciter avec ferveur dès qu'une épreuve pire que les autres les frappent." Mais il est a priori surprenant que des savants des philosophes et autres représentants de l'intelligentsia restent inconsciemment prisonniers de l'image ancestrale et archaïque d'un Dieu vieillard barbu tout-puissant qui soit donc à l'image de l'homme. 

     

    Il y a certainement comme le pense Françoise Hardy une différence fondamentale de nature entre le divin et l'humain qui repose sur l'évidence que Dieu ne pourrait être que d'essence spirituelle immatérielle, là où l'homme est d'abord obligatoirement matière et esprit avec un esprit tellement tellement prisonnier de la matière (de sa matière corporelle comme de celle qui constitue son environnement), qu'il a tendance à s'y identifier. L'incarnation se produit dans le monde physique, de l'espace-temps et la matière est de nature temporelle et périssable, soumise à la loi de l'entropie. Elle a un commencement, se développe puis elle se détériore jusqu'à ce que qu'elle disparaisse en mutant ou en mourant quand elle a été dotée de vie. La mort, pour les athées, anéantit autant le corps matériel que l'esprit qui l'animait et parlent plutôt "d'intelligence" ou de mental que d'esprit ou d'âme. Pour les personnes réceptives à l'idée d'une autre dimension (spirituelle certainement), la mort physique, la fin matérielle, ne serait que celle du corps dans laquelle l'esprit serait enfermé pour rejoindre (selon Françoise), le monde hypothétique et mystérieux d'où nous viendrions et où la matière n'existerait pas. Je partage partiellement cet avis, d'une manière un peu différente sans doute et plus complexe. Beaucoup d'aspects de cette question de la mort m'intéressent en commençant par la vision chrétienne de la résurrection (d'abord celle du Christ) et de la réincarnation vue par le bouddhisme et d'autre civilisations dont la civilisation pharaoniqueatlante etc. Je viens de découvrir aussi sur ce sujet le livre de Joan Grant et Denys Kelsey " nos vies antérieures ". Une telle assertion où la mort ne serait qu'un passage où le corps serait libéré risque de braquer définitivement les scientifiques et peut être jugée absurde, mais dans la mesure où nous n'en n'avons ni la preuve ni celle du contraire (tout comme la problématique de l'existence de Dieu à laquelle pense pourtant avoir répondu le blog dieu-existe.com ) et où nous n'aurons de réponse à l'énigme du sens ou du non-sens de la vie qu'une fois morts, pourquoi, comme le dit avec sagesse Françoise Hardy, ne pas simplement se poser la question et laisser le champ ouvert à tous les possible, celui du néant comme celui d'un au-delà où l'esprit aurait une vie dont les modalités nous sont inaccessibles?

    Il faut aussi se poser la question entre inconnu et inconnaissable. Il y a 4 millions environ d'années, quand l'homme est apparu sur la scène de l'univers, celui-ci était inconnu. Depuis lors, une grande partie du "monde" a livré ses secrets avec les fantastiques progrès de nos connaissances, depuis ceux de ses origines,de sa constitutions, des lois qui le régissent, jusqu'au mode de fonctionnement des organismes animés de vie, de nature végétale, animale ou humaine. Nous savons que ce qui reste à découvrir est immense et ouvre la recherche dans le domaine de l'inconnaissable; les grandes théories scientifiques qui ont permis de découvrir des horizons extraordinaires que l'on croyait a priori définitifs au moment de leur édification ont souvent fini par être complétées ou supplantées par des théories de plus en plus complexes. Il est probable que le voile se lèvera peu à peu à plus ou moins long terme sur ce qui demeure inconnu.. Par contre, comme le pense Françoise Hardy, le monde de l'inconnaissable ne nous ouvrira pas ses portes de notre vivant, tout au moins dans le monde tel que nous le connaissons, à moins d'une révélation. Comme on l'a vu, nous ne pouvons savoir ni a fortiori affirmer que Dieu existe ou qu'il n'existe pas, d'autant moins que l'idée que s'en font les êtres humains diffère d'un individu à l'autre, en fonction de son niveau de culture et de de son évolution sur le plan spirituel. L'idée qu'on peut faire de Dieu ou du divin est forcément très éloignée de la réalité tant l'inconnaissable dépasse les possibilités de quelque intellect que ce soit  qui ne peut être qu'incapable de la concevoir. Les astrophysiciens qui partent à la recherche d'exoplanètes comparables à la notre, avec des formes de vie analogues ou différentes supposent seulement et restent dans une prudente expectatives même si la probabilité de similitude est forte. Quant à la définition du réel, la physique quantique met encore une barrière qui semble plutôt infranchissable pour le moment telle la Tentative de définition du réel : M. Serres et E. Klein. "Que ne pouvons-nous en faire autant en ce qui concerne l'existence d'un au-delà et d'un principe créateur d'où l'univers entier serait issu" s'exclame Françoise HardyLa sagesse d'une telle attitude nous rendrait un tout petit peu plus réceptifs à des possibilités que nous ne somme pas en mesure d'appréhender avec notre intellect limité... ."                                                                                                                            

    Françoise Hardy a ainsi été attiré par les livres qui traitaient de spiritualité tel un aimant dès qu'elle put acheter des livres, avec comme dans tous les domaines, le pire et le meilleur qui s'y côtoient avec souvent une nette prédominance du pire. Je partage avec elle ce goût pour la lecture, certes pour les livres scientifiques qui m'ont largement influencé, mais aussi pour les livres de spiritualité et tout ce qui touche à la spiritualité depuis que j'ai eu un AVC. Je vais la suivre maintenant  dans ce domaine où de nombreux livres ont été écrits soit par une personnalité considérée comme un sage ou un gourou, soit par l'un de ses disciples. 


    1) Krishnamurti:

     

     

     

    Françoise fit d'abord, dans les sixties, (alors que l'occident s'ouvrait d'avantage aux philosophies et religions orientales avec une mode aux guides spirituels d'origine asiatique), une fixation sur Krishnamurti. 

     

    Qui est Krishnamurti ?

    « Ami, ne vous préoccupez pas de savoir qui je suis, vous ne le saurez jamais. »
    Krishnamurti - 7ème camp d’Ommen- 1928

    Jiddu Krishnamurti (1895-1986) naquit en Inde et fut pris en charge à l’âge de treize ans par la Société théosophique, qui voyait en lui « l’Instructeur du monde » dont elle avait proclamé la venue. Très vite Krishnamurti apparut comme un penseur de grande envergure, intransigeant et inclassable, dont les causeries et les écrits ne relevaient d’aucune religion spécifique, n’appartenaient ni à l’Orient ni à l’Occident, mais s’adressaient au monde entier. Répudiant avec fermeté cette image messianique, il prononça à grand fracas en 1929 la dissolution de la vaste organisation nantie qui s’était constituée autour de sa personne ; il déclara alors que la vérité était « un pays sans chemin », dont l’accès ne passait par aucune religion, aucune philosophie ni aucune secte établies.

    Tout le reste de sa vie, Krishnamurti rejeta obstinément le statut de gourou que certains voulaient lui faire endosser. Il ne cessa d’attirer un large public dans le monde entier, mais sans revendiquer la moindre autorité ni accepter aucun disciple, s’adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne. A la base de son enseignement était la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu’au prix d’une transformation de la conscience individuelle. L’accent était mis sans relâche sur la nécessité de la connaissance de soi, et sur la compréhension des influences limitatives et séparatrices du conditionnement religieux et nationaliste. Krishnamurti insista toujours sur l’impérative nécessité de cette ouverture, de ce « vaste espace dans le cerveau où est une énergie inimaginable ». C’était là semble-t-il, la source de sa propre créativité, et aussi la clé de son impact charismatique sur un public des plus variés.

    Krishnamurti poursuivit ses causeries dans le monde entier jusqu’à sa mort à l’âge de quatre-vingt-ans

     

    Depuis lors, Françoise hardy ne s'explique pas cette fixation. Le contenu de des livres de Krisnamurti l'hypnotisait quelque temps, mais sans l'éclairer pour autant. La raison en était sans doute que son faible niveau, tant intellectuel que spirituel (dit-elle) ne lui permettait pas d'accéder aux hauteurs dont Krishnamurti ne daignait pas descendre. Puis, peu à peu, elle réalisait que cet homme à l'apparence désincarnée rabâchait ses vérités abstraites sans se mettre à la portée de ceux qui étaient venu l'écouter dans l'espoir de bénéficier de ses lumières. Et récemment, les réflexions de Krishnamurti et leur hermétisme qui auraient dû l'amuser l'exaspéra sans même qu'elle ait son réflexe habituel de mettre en cause ses propres lacunes. Par exemple, en voici un aperçu:  "[...]Si la vérité est radicalement différente de la réalité concrète, alors quelle place tient l'action dans la vie quotidienne par rapport au vrai et au réel? est-il possible de dire que la vérité agit sur le réel? Autrement dit, bien que la réalité puisse être sans effet sur la vérité, la vérité, elle, a un certain effet sur le réel... Il faut être affranchi de tout préjugé, entre autres choses. Un esprit qui est libre voit. Voir et agir ne font plus qu'un. L'énergie n'est autre que la perception du faux[...]" 

    L'avis de Françoise Hardy est sans doute un peu dur, mais je me demande si je n'ai pas eu l'intuition d'une réticence similaire à celle de Françoise Hardi à propos de Krishnamurti. Je suis très porté sur la spiritualité et je "dévore" de très nombreux livres et liens que je trouve sur internet. Curieusement, je n'ai pas lu ses livres et je ne rencontre pas beaucoup de liens à son sujet, que ce soit dans des blogs au au cours de mes recherches. Je connais peu la pensée de Krishnamurti et j'ai reporté à plus tard la connaissance de son oeuvre. C'est comme si j'avais un préjugé à son sujet en le considérant inconsciemment gourou. Mais je me promets d'approfondir ses réflexions en examinant les liens et les vidéos que j'ai mis en fin de cet article. 

     

    2) Sri Aurobindo

     

     

     


    Aprés Krishnamurti, Françoise Hardy évoque Sri Aurobindo pour lequel, malgré les exhortations de son ami Gabriel Yared, compositeur et producteur de certains de ses albums, elle ne réussit pas non plus à s'immerger si peu que ce soit, dans "la vie divine", ouvrage de référence que le producteur lui recommandait. En disant à nouveau, avec sa modestie habituelle, que ses moyens intellectuels étaient limités et en-dessous de la densité et de la complexité de l'ouvrage, avec ses quatre volumes, elle n'a pas dit son dernier mot et persiste puisqu'elle vient d'en lire les cinquante premières page avec intérêt. 

    Il faut savoir qu'Aurobindo, parallèlement à son enseignement spirituel, dans la continuité de celui des grands mystiques hindoux, n'hésita pas à recourir à la violence quand son activisme pour l'indépendance d e l'inde l'exigeait:  "En  1909, il sort de la prison où il a passé un an pour ses activités indépendantistes. Il était soupçonné d'avoir participé de près ou de loin à des attentats : il reconnaîtra d'ailleurs ultérieurement que sa philosophie spirituelle ne conduit pas à militer pour la non-violence comme celle de Gandhi. Pendant cette année de prison, il dit avoir vécu une série d'expériences spirituelles qui l'auraient conduit à expérimenter des états de conscience au-delà du Nirvana. Pour échapper aux Anglais, le 4 avril 1910, il finit par s'établir à Pondichéry, ville sous autorité française. Affirmant alors qu'il y a une lutte pour l'avenir de l'humanité au-delà de la lutte légitime pour l'indépendance de l'Inde, il se consacre à ses recherches spirituelles et à la composition de ses œuvres.


    Ayant fait ses études en Grande Bretagne, il a insisté toute sa vie sur la complémentarité entre l'Orient et l"Occident avec la nécessité pour l'accomplissement de soi d'intégrer le meilleur de leurs cultures respectives. Il donna d'ailleurs l'exemple de la richesse potentielle d'une telle synthèse. En effet, de plus en plus de disciples commencent à venir pour vivre auprès de lui et de sa collaboratrice française, Mirra Alfassa, que lui et ses disciples nomment « Mère ». Cette dernière prendra la direction matérielle de l'âshram fondé officiellement dans les années 1920. Il est allé jusqu'à affirmer que "Mère" et lui ne forment qu'une seule et même conscience. 


    "A partir de 1958, Mère s'engage de plus en plus dans ce qu'elle appelle « le yoga du corps », un yoga qui rendra possible une transformation de la conscience cellulaire.

    Le 28 février 1968, Elle fonde Auroville, la Cité de l'Aurore, cette ville internationale qui : « n'appartient à personne en particulier, mais à l'humanité dans son ensemble » comme le dit la Charte d'Auroville.

    Sri Aurobindo quitte son corps en 1950, la Mère poursuivra son travail jusqu'à ce qu'elle quitte le sien le 17 novembre 1973"

     

    http://www.ina.fr/audio/PHD99236211 (La grande aventure du yoga des cellules: entretien avec J.M. BARON sur la quête expérimentale confiée à MERE par Sri AUROBINDO

     

    Comme pour Krishnamurti dont l'aspect "désincarné" et sans doute trop "intellectualiste" a rebuté Françoise Hardy, celle-ci manifeste ici une réticence, surtout vis à vis de "Mère" dont elle dit que les écrits l'ont bloquée. Curieusement encore, je ressens de manière similaire ces écrits que j'ai essayé "d'intégrer" en admettant une profondeur qui ne m'est pas encore vraiment accessible. Pour Françoise Hardy, c'est surtout la croyance de Mère en l'immortalité qui la heurte. Elle croyait possible l'immortalité grâce à des pratiques spirituelles intensives, susceptibles de provoquer une mutation cellulaire. Pourtant, à 95 ans, Elle dut malgré tout se résigner à mourir comme tout le monde. Sri Aurobindo, décédé 25 ans plus tôt, lui avait transmis sa conviction que le mort physique n'est qu'une habitude et que le progression de l'élévation du degré de conscience de l'être humain finirait par provoquer des modifications de sa programmation ADN (et donc de son génome), qui entre autres le condamne à mourir. I consacra une partie de sa vie à cette quête et fit l'expérience sur lui-même en pratiquant ce qui a été appelé "yoga intégral" (une sorte de supra-yoga intégral dit Françoise Hardy) qui l'amena à l'illumination à plusieurs reprises. Les causes matérielles, physiques de la mort ne sont pas sa seule ou vraie cause; sa raison la plus profonde est une nécessité spirituelle pour l'évolution d'un être nouveau: « Même si la science — qu’elle soit physique ou occulte — découvrait les conditions ou les moyens nécessaires pour que le corps puisse survivre indéfiniment, et que le corps ne puisse néanmoins s’adapter pour devenir un instrument adéquat exprimant la croissance intérieure, l’âme trouverait alors un moyen de l’abandonner et de se réincarner. Les causes matérielles, physiques de la mort ne sont pas sa seule ou sa vraie cause ; sa raison la plus profonde est une nécessité spirituelle, pour l’évolution d’un être nouveau. » ) a-t-il écrit dans La Vie Divine, Livre Deux, Deuxième Partie, chapitre 22.

    Aurobindo, nous dit ensuite Françoise Hardy, ne mettait pas en question la réalité de la matière, là où les bouddhistes, en se plaçant sous l'angle de la nature ultime des choses, dénient toute réalité autre que relative à celle-ci (réalité ultime) et à ses manifestations telles que les phénomènes, le "moi", etc. Cette vision, aussi difficile à comprendre qu'a admettre pour l'esprit occidental (tel que le mien malgré mon adhésion à la quantique ou pour celui de Françoise), le devient davantage encore à propos de la réincarnation. En effet, pour le bouddhisme, il ne s'agit pas de renaissances successives d'un même ego qui reviendrait après la mort sous une forme différente, car chaque individu étant dénué d'existence propre, seul subsisterait son apport à l'évolution du courant de conscience spécifique dont il est issu, ego qui se réincarnerait ensuite dans une nouvelle forme pour continuer de progresser. Autrement dit, les bouddhistes nient la réalité même ultime de l'ego et reconnaissent uniquement l'existence de divers courants de conscience, nourris par l'évolution résultant des expériences des individus (individualités?)  successifs qui représentent l'un de ces courants. Tl là où le bouddhisme réfute toute possibilité d'un Dieu ou d'un principe créateurs, Aurobindo croit en une conscience suprême unique dont procède le multiple. Il pense par ailleurs (Françoise Hardy le précise bien) que, comme dans toute croyance, il y a à la fois du faux et une part de vrai dans la vision athée du matérialisme axé sur la matière et ainsi aussi que dans celle de l'ascète qui croit en Dieu et décrète la matière illusoire. Pour lui, les deux pôles existent bel et bien. Je pense, pour ma part, qu'un paradoxe naît de ces deux visions apparemment contradictoires et que, comme pour tout paradoxe, il faut dépasser chacune des deux visions et voir au-delà ce qui peut être commun et partagé tout comme le font de nombreux penseurs qui se posent la question qu'est-ce que le réel comme le font Bernard d'Espagnat M. Serres et E. Klein)? C'est en fait un peu ce qu'il fait, "La conception de l'évolution qu'il propose n'est donc pas seulement matérialiste comme celle de la plupart des héritiers de Charles Darwin. Aurobindo ne nie pas l'approche matérialiste mais il signifie sa limite:« Tout le monde sait maintenant que la Science n'est pas un énoncé de la vérité des choses mais seulement un langage pour exprimer une certaine expérience des objets, leur structure, leur mathématique, une impression coordonnée et utilisable de leurs processus - rien de plus. La matière elle-même est quelque chose (peut-être une formation d'énergie ?) dont nous connaissons superficiellement la structure telle qu'elle apparaît à notre mental et à nos sens et à certains instruments d'examen (dont on soupçonne maintenant qu'ils déterminent largement leurs propres résultats, la Nature adaptant ses réponses à l'instrument utilisé), mais nul savant n'en sait davantage ou ne peut en savoir davantage ».

    À partir de ce constat, Sri Aurobindo affirme que la science n'interdit pas un point de vue spiritualiste sur l'évolution. Pour lui, l'inconscient n'est pas seulement de nature subconsciente comme l'affirment les Freudiens (mais pas les Jungiens) et tous les psychologues matérialistes, mais l'inconscient a aussi une nature spirituelle où la conscience est élargie, se dépassant elle-même en supra-conscience.
    Certes on peut considérer à un certain niveau que le subconscient est comme un ensemble de pulsions qualitatives traduisant un jeu de forces matérielles que la Science estime quantitatives et qui seules assureraient l'évolution. Mais pour Sri Aurobindo découvrir que l'inconscient est aussi de nature supraconsciente apporte un éclairage supraconscient jusqu'au fond du subconscient qui montre que le regard scientifique passe forcément à côté de la conscience cachée au cœur de la matière.
    Sri Aurobindo caractérise la conscience humaine comme une conscience mentale :« Dans la terminologie de notre yoga, le substantif « mental » et l'adjectif « mental » sont utilisés pour désigner spécialement la partie de la nature qui a rapport avec la cognition et l'intelligence, avec les idées, les perceptions de l'esprit ou la pensée, les réactions provoquées par les objets sur la pensée, les formations et les mouvements vraiment mentaux, la vision et la volonté mentales, etc ». La conscience mentale humaine englobe selon lui une conscience vitale héritée des animaux et une conscience physique héritées des premières formes de vie.
    Au-delà des plus hautes cimes supraconscientes de la conscience mentale, Aurobindo affirme qu'il nous est possible d'expérimenter un « supramental », qui est une connaissance directe de la vérité aujourd'hui connaissable indirectement et partiellement par notre intelligence mentale :« Par supramental, j'entends la Conscience de vérité… par laquelle le Divin connaît non seulement sa propre essence et son être propre, mais aussi sa manifestation »
    mais ailleurs il précise :« une description mentale de la nature supramentale ne pourrait que s'exprimer soit en termes trop abstraits, soit en images mentales qui pourraient la transformer en tout autre chose que sa réalité.
    "

    Comme on l'a vu dans le chapitre précédent, Françoise Hardy, en toute humilité, trouve  les livres de Sri Aurobindo (ce grand Maître spirituel), leur conception des possibilités humaines et la voie à suivre pour les développer, trop subtils pour "un tempérament aussi immature, inculte et basique que le mien dans les années 1970." Par contre, par contre, le résumé qu'en fit Satprem, un disciple français, dans "l'aventure de la conscience", lui parut lumineux si bien qu'elle le relut avec passion et en transcrivit de nombreux passages dans son ordinateur. Il est vrai que leur compréhension ne pose pas de difficultés d'ordre hermétique ou abstrait: "Aider les autres n'est pas un problème de sentiments ou de charité, mais de pouvoir"; "Si nous sommes pleins du bruit de nos désirs et de nos craintes, que pouvons-nous voir vraiment, hormis l'image répétée de nos désirs et de nos craintes?"; "il existe une corrélation rigoureuse entre notre état intérieur et les circonstances extérieures" . De la même façon, Sri Aurobindo conçoit la maladie: "La maladie n'est pas le virus, mais la force qui se sert du virus et si nous sommes clairs, tous les virus du monde n'y peuvent rien, parce que notre force intérieure est plus grande que cette force-la ou, mieux, parce que notre être vibre d'une intensité trop haute pour cette basse intensité. Seul le semblable peut entrer dans le semblable. On peut éliminer le cancer mais pas les forces de la maladie qui utiliseront un autre agent, un autre virus, une autre fois que leur intermédiaire le plus courant aura été dépisté.'" (ces deux dernières citations renvoient aux théories de la psychanalyse et de la philosophie occidentales)." Et à propos des religions, il assure: "L'erreur et la superstition commencent quand on dit que seul Mahomet est vrai ou seul Jésus ou seule la poésie... La vérité réconciliatrice serait de voir que toutes ces formes procèdent d'une même lumière divine à des degrés différents... Bouddha exprime le néant transcendant, et il ne voit que le néant. Le Christ exprime la charité aimante et il ne voit que la charité, et ainsi de suite... Pourtant, si haute que soient chacune de ces vérités, elle n'est qu'une vérité parmi d'autres."  Dans ces citations Françoise Hardy a la satisfaction de voir clairement exposée la conviction qui est la sienne depuis son adolescence: aucune religion n'a la moindre suprématie sur les autres et toutes ont une part de vérité, ce qui les rend complémentaires et, pratiquées au plus haut niveau, non seulement elles se complètent, mais se rejoignent, aussi différentes soient-elles. 

    Ainsi, la pensée d'aurobindo à propos de la nature fragmentaire des diverses croyances établit, pour Françoise Hardy la différence de fond entre la religion, qui exclut, divise et porte en elle les germes du fanatisme et de la violence d'une part, et, d'autre part, la spiritualité, qui parce qu'elle englobe les divisions en les dépassant, est une source possible de rassemblement et de'apaisement. Puisse le monde actuel prendre conscience de que Françoise crie avec conviction et qui pourrait être une brique pour construire une harmonie universelle si la puissance de l'ego n'abandonnait pas sa liberté au pouvoir de domination, de compétition, de paraître illusoire,amis ceci est le début d'une autre histoire.... 


    3) Epilogue


    La spiritualité de Françoise Hardy m'a inspiré dans cet article, mais le sujet n'est pas épuisé avec Trinh Xuan Thuan, Krishnamurti, SriAurobindo, Mère ou Satprem. Dans le prochain article, j'évoquerai Matthieu Ricard, les trois amies Lilly, Hannah et Gitta dans "les dialogues avec l'Ange et pour terminer Omnia et Pastor où nos examinerons d'autres aspects de la spiritualité.

     


    Quelques liens pour cet article: 

     

    A propos de Françoise Hardy:

    http://www.francoise-hardy.com/ (Françoise Hardy le site officiel)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7oise_Hardy (Françoise Hardy Wikipédia)

    http://www.franceinfo.fr/emission/le-livre-du-jour/2014-2015/francoise-hardy-avis-non-autorises-05-03-2015-04-39 (Apropos du livre avis non autorisés sur france info)

    "Trinh Xhuan Thuan et le pari d'un principe créateur".

    http://www.psychologies.com/Culture/Savoirs/Sciences/Interviews/Trinh-Xuan-Thuan-Je-cherche-la-coherence-entre-science-et-bouddhisme (Cohérence entre science et bouddhisme)

    https://www.facebook.com/trinhxuanthuan (Trinh Xuan Thuan sur facebook)

    http://rhubarbe.net/blog/2015/08/18/de-la-fonction-donde-a-lunivers-mental/ (De la fonction d’onde à l’univers mental)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l%27existence_de_Dieu  (Arguments sur l'existence de Dieu)

    http://www.dieu-existe.com/mathematique-temoigne-dieu.php ("Dieu existe" est une vérité mathématique)

    Différences entre? :inconnu et inconnaissable, inconnaissable au concours général réalité

    Tentative de définition du réel : M. Serres et E. Klein
    http://www.inexplique-endebat.com/article-quantique-et-conscience-que-sait-on-vraiment-de-la-realite-59486134.html (QUANTIQUE ET CONSCIENCE : Que sait-on de la réalité ?)

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/tentative-de-definition-du-reel-m-26015 (Tentative de définition du réel : M. Serres et E. Klein)


    Krishnamurti: (page 224)

    http://www.krishnamurti-france.org/Biographie-de-krishnamurti (Qui est Krishnamurti ?)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jiddu_Krishnamurti (Jiddu Krishnamurti (en télougou జిడ్డు కృష్ణ మూర్తి et en tamoul கிருஷ்ணமூர்த்தி), est un philosophe d'origine indienne promoteur d'une éducation alternative. Apparue au sein de la théosophie et de la contreculture des années 1960)

    http://www.meditationfrance.com/enseigne/krishnamurti.htm (Krishnamurti: L'essence de son enseignement) 

    http://www.barbier-rd.nom.fr/KeducConnSoi98.PDF (Krishnamurti, l'éducation et la Connaissance de soi René Barbier (Université Paris 8)

    http://venerabilisopus.org/fr/livres-samael-aun-weor-gnostiques-sacres-spiritualite-esoterisme/pdf/100/190_krishnamurti-la-premiere-et-la-derniere-liberte.pdf (Jiddu Krishnamurti LA PREMIÈRE ET DERNIÈRE LIBERTÉ)

    http://evene.lefigaro.fr/citations/jiddu-krishnamurti (JIDDU KRISHNAMURTI A DIT...)

    http://www.evolution-101.com/citations-de-jiddu-krishnamurti/ (101 citations de Kishnamurti)

    http://www4.fnac.com/Jiddu-Krishnamurti/ia17548 (Krisnnamurti: livres)

    http://www.lecollectifdelun.com/t276-Le-Journal-de-KRISHNAMURTI-L-veil-de-l-intelligence-4.htm (SIX LIVRES DE J.KRISHNAMURTI)

    http://www.revue3emillenaire.com/doc/livres/Carlo-Suares-Krishnamurti.pdf (CARLO SUARÈS  KRISHNAMURTI  ET  L'UNITÉ HUMAINE )

    https://www.youtube.com/watch?v=D1gZb0O_EAM (Jiddu Krishnamurti "La nature de la peur" et autres vidéos)

    http://www.venerabilisopus.org/fr/livres-samael-aun-weor-gnostiques-sacres-spiritualite-esoterisme/pdf/100/186_krishnamurti-le-livre-de-la-vie.pdf (LE LIVRE DE LA MÉDITATION ET DE LA VIE -voyage vers l'Unicité- offre un ample panorama des thèmes les plus souvent abordés dans son enseignement : la souffrance, le désir, l'amour, la mort. Les chapitres de l'ouvrage correspondent aux mois de l'année et comportent chacun quatre thème sde réflexion. C'est la manière idéale de découvrir la pensée de

    Krishnamurti)

    http://www.jefflemat.fr/autres/90_krishnamurticonnu.pdf (Krishnamurti - se libérer du connu)

     

    Sri Aurobindo et Satprem: page 225  à 230

    http://sriaurobindo-yoga-integral.blogspot.fr/2015/10/centenaire-de-sri-aurobindo_24.html  (Satprem Sri Aurobindo et l'avenir de la Terre Ce texte a été écrit pour All India Radio, émission du 5 février 1972, à l'occasion du Centenaire de Sri Aurobindo)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Aurobindo_Ghose (Aurobindo Ghose dit Sri Aurobindo (15 août 1872 à Calcutta - 5 décembre 1950 à Pondichéry) est un des leaders du mouvement pour l'indépendance de l'Inde, un philosophepoète et écrivain spiritualiste. Il a développé une approche nouvelle du yoga, le yoga intégral)


    http://www.amazon.fr/s/?ie=UTF8&keywords=la+vie+divine+sri+aurobindo&tag=googhydr0a8-21&index=stripbooks&hvadid=47128568450&hvpos=1t1&hvexid=&hvnetw=g&hvrand=7650162625135829871&hvpone=&hvptwo=&hvqmt=e&hvdev=c&ref=pd_sl_2rnfloxpa2_e. (La Vie Divine 2005 de Sri Aurobindo)


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Mirra_Alfassa (Mirra Alfassa (Blanche Rachel Mirra Alfassa)1, née le 21 février 1878 à Paris 9e1 et morte le 17 novembre 1973 à Pondichéry (Inde)1, aussi surnommée Douce Mère ou la Mère, a pour identité Mirra Richard. Elle est connue pour son parcours spirituel avec Sri Aurobindo et ses écrits et pour être à l'origine de la cité d'Auroville en Inde)


    http://www.supramental.org/ (Le supramental)

    http://sriaurobindo-yoga-integral.blogspot.fr/p/lenseignement-de-sri-aurobindo_11.html (L'ENSEIGNEMENT DE SRI AUROBINDO)

    http://elishean.unblog.fr/2009/11/26/message-de-sri-aurobindole-le-supramental-et-lapocalypse/ (Elishean: Message de Sri Aurobindo : le supramental et l’Apocalypse)

    http://sriaurobindo-yoga-integral.blogspot.fr/ (C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser)


    http://sriaurobindo-yoga-integral.blogspot.fr/2008_01_01_archive.html (Un élément vital et indispensable du yoga intégral et de son but total et ultime, est la conversion de tout l'être en une conscience spirituelle plus haute et en une existence divine plus large)

    http://aurobindo-mudita.blogspot.fr/ (Aurobindo yoga intégral: La Foi - Article en plusieurs parties - Partie 1)


    http://www.cielterrefc.fr/interieurs/la-conscience/aventures-des-consciences/sri-aurobindo-ou-laventure-de-la-conscience-resume/ (Sri Aurobindo ou l'aventure de la conscience Résumé)


    http://intyoga.online.fr/ld2_26fr.htm (La Vie Divine par Sri Aurobindo Livre 2 - Partie 2 - Chapitre 2-26 L'Ascension vers le Supramental)

    http://intyoga.online.fr/ld2_28fr.htm (La Vie Divine par Sri Aurobindo Livre 2 - Partie 2 - Chapitre 2-28 La Vie Divine Ce chapitre a été entièrement écrit spécialement en 1939)

    http://sriaurobindo-yoga-integral.blogspot.fr/2014/10/la-connaissance-du-supraphysique.html (C'est le supraphysique, le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.)

    https://books.google.fr/booksid=wlgYk8yMymcC&pg=PA93&lpg=PA93&dq=le+supraphysique&source=bl&ots=Jcyw1JehYJ&sig=Thvy39iQbbuaVCzRZN8aJBQY9lM&hl=fr&sa=X&ved=0CDAQ6AEwA2oVChMI26_8u8OuxwIVBH4aCh1gnABG#v=onepage&q=le%20supraphysique&f=false (Le supra-physique est tout aussi réel que le physique)


    http://www.aurobindo.ru/workings/sa/22/0002_f.htm (Le yoga intégral et d'autres voies II III IV VVI 54Je ne partage pas l'opinion selon laquelle le monde est une illusion, mithyā. Le Brahman est ici, tout comme dans l'Absolu supracosmique. Ce qu'il faut surmonter, c'est l'Ignorance qui nous rend aveugles et nous empêche de réaliser Brahman dans le monde comme au-delà, et la vraie nature de l'existence)

    http://intyoga.online.fr/sup_fr03.htm (Sri Aurobindo "La Manifestation Supramentale sur la Terre"
    (1949-1950) Chapitre 3 : Le Supramental et la Vie Divine)

    http://www.aurobindo.ru/workings/sa/24/0005_f.htm (La triple transformation: psychique, spirituelle et supramentale Il ne peut y avoir d'immortalité du corps sans supramentalisation; la potentialité est là, dans la force yoguique, et les yogis peuvent vivre 200, 300 ans ou plus, mais le principe ne peut pas réellement exister sans la supramentalisation)

    http://laviesansmort.unblog.fr/sri-aurobindo-et-lavenir-de-la-terre/ (Sri Aurobindo et l’avenir de la terre -La fin d’un stade de l’évolution, annonçait Sri Aurobindo, est généralement marquée par une puissante recrudescence de tout ce qui doit sortir de l’évolution)

    http://www.mirapuri-enterprises.com/Mirapuri-Verlag/French/Cycle.htm

     

    http://shamballa.fr/blog/Shri_Aurobindo.html (Bref aperçu de la pensée évolutionniste d'Aurobindo
    La conception de l'évolution que propose Aurobindo n'est donc pas seulement matérialiste comme celle de la plupart des héritiers de Charles Darwin. Aurobindo ne nie pas l'approche matérialiste mais il signifie sa limite:)

    http://www.jaia-bharati.org/livres/renaissance/chap-5.htm (conversations 1938-1939)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ashram_de_Sri_Aurobindo (L'ashram de Sri Aurobindo est un ashram fondé à Pondichéry par Sri Aurobindo le 24 novembre 1926 (le jour de Siddhi)

    http://letao.voila.net/lavoieintegraledaurobindo/index.html (Sri aurobindo -La voie intégrale rassemble Bhakti, Kriya et Jnana 

    http://www.sriaurobindoashram.org/ (Le cycle humain)

    http://www.lesconfins.com/ShriAurobindo005..pdf (SHRI AUROBINDO PROPHETE DE L'EVOLUTION)


    Mère:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Mirra_Alfassa (Mirra Alfassa (Blanche Rachel Mirra Alfassa)1, née le 21 février 1878 à Paris 9e1 et morte le 17 novembre 1973 à Pondichéry (Inde)1, aussi surnommée Douce Mère ou la Mère, a pour identité Mirra Richard. Elle est connue pour son parcours spirituel avec Sri Aurobindo et ses écrits et pour être à l'origine de la cité d'Auroville en Inde)

    http://archive.auroville.org/vision/ma_french.htm (Mère est née en février 1878 à Paris sous le nom de Mirra Alfassa, de mère égyptienne et de père turc)

    http://www.sriaurobindoashram.org/ashram/mother/writings_fr.php (Oeuvres de la Mère)

    http://www.pavillondefrance.com/index.php/presentation/auroville-cite-experimentale/sri-aurobindo-et-la-mere (Rsi Aurobindo et la Mère)

    http://www.ina.fr/audio/PHD99236211 (La grande aventure du yoga des cellules entretien avec J.M. BARON sur la quête expérimentale confiée à MERE par Sri AUROBINDO)


    Satprem:

    http://revolution-lente.coerrance.org/satprem-restera-seulement-ce-qui-est-vrai.php?  (Marin et breton, bien que né à Paris en 1923. Résistant, il est arrêté par la Gestapo à l'âge de vingt ans et passe un an et demi en camp de concentration) voir les vidéos

    http://archive.auroville.org/vision/Satprem_french.htm (Satprem (né Bernard Enginger) décéda le 9 avril 2007 à l'âge de 84 ans)

    http://www.ire-miraditi.org/ire/sat-suj.html (SATPREM ET SUJATA)

    http://www.amazon.fr/Sri-Aurobindo-ou-lAventure-conscience/dp/2283019729 (Satprem: l'aventure de la conscience)

    http://www.franceculture.fr/oeuvre-sri-aurobindo-ou-l-aventure-de-la-conscience-de-satprem.html (Sri Aurobindo ou L'aventure de la conscience)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Satprem (Satprem)

    http://journal-integral.blogspot.fr/2013/05/la-crise-evolutive-vue-par-satprem.html (La Crise Evolutive vue par Satprem On est en train de mourir à l’humanité pour naître à autre chose.Satprem)

    http://www.aurobindo.ru/persons/00129_e.htm (Satprem -Bernard enginger: voir ses livres)

    http://ohoettilto.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=102:apres-la-mort-de-satprem-un-texte-ecrit-par-kireet-joshi-27-p-en-c-14&catid=93:mort-de-s-et-s&Itemid=164 (UN MOIS APRÈS LA MORT DE SATPREM, UN TEXTE ÉCRIT PAR KIREET JOSHI)

     
     
     

    http://www.arcturius.org/chroniques/la-force-universelle-est-une-conscience-universelle/ (La Force universelle est une Conscience universelle)

    Autres Maîtres hindoux: 

    http://supervielle.univers.free.fr/maitres_hindous.htm (Maîtres hindoux) 

    http://www.lesdeuxoceans.fr/detail.asp?titre=24 (Saint Jean de la Croix et la mystique hindoue)


    Gabriel Yared: (page 233 234)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Yared (Gabriel Yared (né le 7 octobre 1949 à Beyrouth au Liban) est un compositeur et un arrangeur français d'origine libanaise. Il écrit de la musique de films)

    http://www.gabrielyared.com/# (site web)

    http://www.amazon.fr/s/?ie=UTF8&keywords=dialogue+avec+ange&tag=googhydr0a8-21&index=aps&hvadid=42113600659&hvpos=1t1&hvexid=&hvnetw=g&hvrand=17129343458954629182&hvpone=&hvptwo=&hvqmt=b&hvdev=c&ref=pd_sl_5oyjfumv87_b (dialogue avec l'ange)

    http://aumanoirsurnaturel.forumactif.com/t3732-dialogues-avec-l-ange (Dialogues avec l'ange...«Attention, ce n'est plus moi qui parle !» Par ces mots commence, dans un petit village de Hongrie, une étonnante aventure spirituelle)

    http://www.lexpress.fr/culture/livre/connaissez-vous-les-dialogues-avec-l-ange_822056.html (Connaissez-vous les Dialogues avec l'ange? Françoise Hardy, chanteuse«Je suis la fidèle messagère de ce livre» «J'ai découvert les Dialogues grâce à un ami, le compositeur Gabriel Yared, qui, connaissant mon intérêt pour la spiritualité, m'a offert son exemplaire dans les années 1970)

     

     

    Joan Grant et Denys Kelsey:

    https://fr.scribd.com/doc/126875406/Nos-Vies-Anterieures-Joan-Grant (Nos Vies Anterieures - Joan Grant)http://www.erudit.org/revue/ltp/1991/v47/n3/400633ar.pdf  (Nos Vies Anterieures - Joan Grant)

    Joan Grant et Denys Kelsey " nos vies antérieures ".

    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9incarnation (Réincarnation)

    http://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/Pratiques-spirituelles/Articles-et-Dossiers/Reincarnation-la-croyance-qui-re-monte (Réincarnation, la croyance qui (re)monte)

    http://www.syti.net/Reincarnation.html (La transmigration des âmes Le demi-cercle inférieur représente le voyage de l'âme dans le monde matériel, ou "monde manifesté". C'est ce qu'on appelle "la vie")

    http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/2163008/jewish/Pourquoi-et-quand-la-rincarnation-se-produit-elle.htm  (Pourquoi et quand la réincarnation se produit-elle?ourquoi et quand la réincarnation se produit-elle?)

     

    Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov: http://www.spiraledelumiere.com/pages/maitre-omraam-mikhael-aivanhov/  (Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov)

    http://www.spiraledelumiere.com/pages/l-atlantide/(L'Atlantide)

     

    http://consciencecosmique.e-monsite.com/ (Conscience cosmique éveil de l'âme)

     

    Marcelle de Jouvenel:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcelle_de_Jouvenel (Marcelle de Jouvenel):

    Marcelle de Jouvenel, née Marcelle Prat, épouse de Bertrand de Jouvenel, née le 12 avril 1896 à Neuilly-sur-Seine et morte le 20 mai 1971 à Neuilly-sur-Seine, est la mère de Roland, mort le 2 mai 1946 à l'âge de 14 ans, d'une maladie inconnue. Pour échapper au désespoir, sur les conseils d'une amie, elle se lance dans l'écriture automatique, ou plus exactement la psychographie, qui est un phénomène paranormal. Les messages ont été réunis en plusieurs petits volumes d'une très grande densité spirituelle, parfois sévères mais toujours bienveillants, s'efforçant de conduire sa mère (c'est-à-dire elle-même) mais aussi toute personne ayant perdu un être cher dans le progrès de la connaissance de Dieu.

    Ces ouvrages ont remis à l'honneur les idées sur la survie après la mort que l'avènement de la psychanalyse après la guerre de 14-18 avait fait oublier.

    Citations relatives à la transcommunication

    « Les communications sollicitées ont toujours le caractère d’une provocation ; seul porte le sceau divin ce qui est donné. »

    • « Des conversations médiumniques sont des contacts avec des esprits, encore voisins de la Terre. Là est le phénomène d'interpénétration d'un plan dans un autre, mais cette zone est incommensurablement éloignée du Royaume. Ces incursions d'un plan dans un autre deviendront par la suite aussi familières que l'aviation est devenue courante. Pourtant, ce n'est pas parce que les hommes se sont construits des ailes qu'ils sont devenus des anges, ni parce qu'ils atteignent de hautes altitudes qu'ils se rapprochent de Dieu. Vous arriverez à communiquer avec l'invisible, mais cet invisible est aussi loin de la Divinité que vous l'êtes vous-même d'une étoile. »
    • « Ces réservoirs d'esprits voisins de votre univers ont atteint un degré supérieur au vôtre, mais ne sont encore qu'à la première des marches qui conduisent au septième ciel. Un jour viendra où, scientifiquement, ce monde sera en relation avec votre monde. Les études dirigées vers ce plan ne peuvent en rien être une profanation envers le Divin, car les rayons célestes ne pénètrent guère plus en ces régions que dans la vôtre... »
    • « Un jour viendra où vous capterez les vibrations de ce plan, comme vous avez capté l'électricité, et elles vous seront perceptibles. » (3 novembre 1949)

    Citations relatives à la non-séparabilité des êtres humains

    Les messages affirment que le monde n'est que vibrations et que les pensées et les sentiments agissent sur tout l'univers. La puissance de la pensée, sa capacité à se propager d'âme en âme d'où découlent les vagues d'opinion et l'efficacité de la prière sont des thèmes qui reviennent dans les messages attribués à Roland de Jouvenel.

    • « Vous n'êtes qu'une partie infime du cosmos et tout le cosmos circule en vous parce que les vibrations de l'univers sont UNE. La plus petite et la plus éloignée des étoiles influe sur votre organisme, la transmission se fait avec le TOUT [...]. [...] » (10 novembre 1962)
    • « Au-delà de votre plan se tient l'indivisible ; et parce que vous communiquez avec cet indivisible, il n'y a pas un de vos frissons, pas une de vos larmes qui ne se répercute dans cette mousseline d'éther, qui absorbe vos ondes, une à une pour les faire tomber sur votre terre en gouttelettes serrées. Tout le mal, tout le bien qui émanent de vous viennent se jeter dans ce réservoir immense ; et c'est pourquoi vous portez sur vos épaules le poids entier de votre époque. [...] Vous émettez, vous captez ainsi, sans le savoir, des cerveaux se trouvent reliés à des bancs d'idées similaires : et un ensemble de réactions semblables se produisent simultanément, d'où les vagues d'opinions. » (19 juillet 1949)

    Ces idées rejoignent celles exprimées par le physicien Emmanuel Ransford : « Tout est relié, comme si l'univers était un gigantesque hologramme, où le tout est aussi dans la partie» Elles sont proches également de celles d'Olivier Costa de Beauregard pour qui l'interaction entre tous les éléments de l'Univers ne décroît pas avec la distance spatiale ou temporelle.

    http://jeanprieur.over-blog.com/article-93263.html (Au lendemains de la seconde guerre mondiale, Marcelle de Jouvenel dut affronter l’épreuve des épreuves : le décès de son fils unique, Roland, âgé de 14 ans. Désespérée, elle tente de mettre fin à ses jours en se jetant par la fenêtre , mais sent une main invisible la retenir par l’épaule. Plusieurs phénomènes inexpliqués se succèdent. Bien que réticente aux conseils d’une amie, elle finit par accepter d’expérimenter l’ écriture automatique)

    http://jeanprieur.over-blog.com/article-93265.html (Le blog officiel de Jean Prieur Marcelle de Jouvenel Les œuvres de Marcelle de Jouvenel "Au diapason du Ciel" inaugure l'histoire de deux âmes)

     

    http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/temoins2.html (Les saints Anges gardiens

    Témoignages)

    https://books.google.fr/books?id=84sKAHoPqpYC&pg=PA49&lpg=PA49&dq=marcelle+de+jouvenelle+au+diapason+du+ciel&source=bl&ots=nAgMWF2iGB&sig=AFGzF6TrfhU5ptt6twh9Te7Zo1A&hl=fr&sa=X&ved=0CD0Q6AEwBGoVChMI7sLgutacxwIVxLwUCh3f2gAj#v=onepage&q=marcelle%20de%20jouvenelle%20au%20diapason%20du%20ciel&f=false (au diapason du ciel)

    http://www.amazon.fr/Comme-secret-comme-une-flamme/dp/7630000111 (Comme un secret, comme une flamme)

    https://books.google.fr/books?id=JuyDRZDVxyYC&pg=PR13&lpg=PR13&dq=au+seuil+du+royaume&source=bl&ots=O7jiKEy2d6&sig=DWoaKoM7O-S1tBH3c9fQleOiIhc&hl=fr&sa=X&ved=0CEAQ6AEwBWoVChMInfXJtticxwIVC7YUCh288Arf#v=onepage&q=au%20seuil%20du%20royaume&f=false (Au seuil du royaume)

     

    Omnia et Pastor:

    Pastor:

    Entretien avec Françoise Hardy:

    N.C. : Quel est ce guide spirituel qui compte tant pour vous ?

    F.H. : ... c’est un journaliste suisse qui me l’a fait découvrir en m’envoyant une cassette où l’on entend une très jeune femme à l’accent méditerranéen répondre de façon incroyablement lumineuse et accessible à une question de fond venue du public.

    Les paroles de Pastor sont toujours concrètes et pleines de bon sens ... De façon générale, ce qui m’a plu dans l’enseignement, c’est qu’il responsabilise sans exiger l’impossible, sur la base d’une logique claire. Certaines réflexions m’ont beaucoup aidée. Par exemple il dit qu’il ne faut pas croire que tout problème a une solution. Face à un problème, il faut savoir le regarder objectivement et le lâcher si on ne peut le résoudre. S’accrocher ne ferait que créer un problème supplémentaire.

    Pastor affirmait que c’est à la tempérance qu’on reconnaît un être d’amour. À la fin de son dernier message, il dit :

    « L’affectif ne mène pas bien loin, il est une impuissance. Si tu regrettes que je parte, c’est parce que tu ne veux pas être seul et je ne suis pas content de ce constat, car j’espérais quitter un homme libre, ce qui ne remet en cause ni l’amour, ni sa profondeur. L’amour est une nourriture véritable et si tu as su la prendre, tu dois te retrouver suffisamment plein pour que n’importe quelle séparation ait lieu. Toute séparation est douloureuse, mais le bonheur à sentir la richesse de l’échange ainsi que de l’héritage que cet échange laissé, est plus important.

    http://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/People-leur-declic-spirituel/Articles-et-Dossiers/Francoise-Hardy-Une-medium-m-a-ouvert-la-voie (Un jour, un journaliste suisse m’a passé un enregistrement intitulé “Omnia Pastor”. Omnia est le pseudonyme d’une médium qui a transmis la pensée de Pastor, surnom d’un guide spirituel non incarné… J’ai immédiatement adhéré à ses réponses lumineuses. » Ce qui intéresse Françoise Hardy dans la pensée d’Omnia Pastor, c’est notamment la manière qu’elle a de démonter les arguments selon lesquels la présence du mal rend impossible l’existence d’un Dieu)

    http://omniaetpastor.blogspot.fr/ (Omnia et Pastor)

     

    Quelques messages de Pastor:

    http://lumiere-et-conscience.eklablog.com/extraits-conferences-omnia-pastor-c21419523 (Relation médiumnité et capacité à soigner ? Omnia Pastor  il faut parler tout simplement de psychisme, c’est plus clair.)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/ (Bienvenue sur le site des révélations de Pastor)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/1-comment-vivre-nos-vices-et-etre-spirituel (COMMENT VIVRE NOS VICES ET ÊTRE SPIRITUEL ?)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/etre-un-homme-recette-pour-la-vie (Etre un homme Le diable et l'enfer Recette pour la vie)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/savoir-qui-on-est-le-piege-des-images (- Savoir qui l'on est.

    - Le piège des images)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/le-saut-dans-le-vide-pourquoi-la-dissolution-des-images (Le saut dans le videLe pourquoi de la dissolution des images)

    http://www.conscienceuniverselle.fr/lastrologie (L’astrologie. Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’âmes sages au pouvoir? L’évolution spirituelle dans une incarnation. Les drogués. Comment aider les personnes qui vont quitter la terre)

    http://esoterisme-guide.blogspot.fr/2011/06/omnia-pastor-ghislaine-guide.html (QUI SONT PASTOR et OMNIA ?)

    http://pointdereference.free.fr/m/www.erenouvelle.com/NEWSPAST.HTM (Le Guide Cosmique Pastor présente son Enseignement d'Amour, de Sagesse et de Vérité aux peuples de la Terre)


    http://www.dailymotion.com/video/x2ijy9n (Omnia Pastor - Extrait conférence 25 11 90 - La volonté et le désir)

    http://www.dailymotion.com/video/x2ls6lt_omnia-pastor-s-ouvrir-au-divin-extrait-conference-27-09-86_creation (Omnia Pastor - S'ouvrir au Divin - Extrait conférence - 27 09 86)

    http://www.dailymotion.com/video/x20693g_affaire-pastor-la-conference-de-presse-du-procureur-brice-robin_webcam (Affaire Pastor: la conférence de presse du procureur Brice Robin)

     

     

     

    René Guénon:


  •  

    Par Elizabeth Rouzier:  

    Nassim Haramein en Francais! Conférence à Bruxelles: 25 juin 2015

     

     

     

    Je reproduis in extenso avec son autorisation l'excellent article du  : revelessencedesoi.com, blog que je recommande chaudement à mes lecteurs avec mes remerciements à Elizabeth .

     

    A voir avant l'article de Elizabeth Rouzier:

     

     

     

     


     
     

     

     

     Nassim Haramein

    Source/Wikipedia Espagnol

     

    D'après le wikipedia Espagnol:
    "Nassim Haramein (né 1962 dans Genève, Suisse) Est-ce qu'un scientifique multidisciplinaire ainsi que l'historien, philosophe et chef de Resonance Project. Il est connu pour la recherche et la construction d'une théorie unifiée de la structure de l'univers (grande théorie du champ unifié, Grand Unified Field Theory), Et de proposer une nouvelle perspective Histoire des religions sur la base des hypothèse l'existence de Tetragrammaton: Un objet ultrapuissant électromagnétiques résidant dans un formateur ou boîtier en or connu sous le nom Arche de l'Alliance. Ses recherches «Le Proton Schwarzschild" a été déposé auprès de la Université de Liège [1] et a attribué le prestigieux prix «Best Paper Award dans le domaine de physiqueLe Mécanique quantiqueLe relativitéLe théorie des champsEt gravité.[2] Ce travail établit un nouveau paradigme dans le monde de la théorie quantique comme le décrit le noyau d'un atome comme un mini trou noir (où le protons et neutrons s'attirent les uns les autres par gravité au lieu d'utiliser la forte interaction. Cette nouvelle approche radicale du quantum produit une unification des forces et des valeurs prédit correctement mesurée pour le nucléon d'atomes.
    Haramein est aussi un conférencier de Nice qui peut afficher plusieurs vidéos sur Internet à partir youtube, Par exemple."
      
    Voilà, je ne connais pas sa vie, je ne sais pas où il a appris les sciences physique, mais Einstein par exemple n'a vraiment pas tout appris à l'école.
    Je pense qu'il s'inspire du monde ésotérique, il dit avoir fait des expérience ésotérique étant jeune, comme cela arrive à beaucoup de monde et personne ne le sais. Cela peut être par exemple une ouverture du 3e œil lui permettant d'expérimenter visuellement d'autres dimensions.. De pouvoir communiquer avec des esprits quelconques. Ou ca peut être des sorties hors du corps ou n'importe quoi d'autre! Il est peut être un extra-terrestre incarné..? 

    Qui est Nassim Haramein, le successeur d'Einstein, un fou ou un physicien de génie?
    peut-être tout ça en même temps.
    Les théories d'Haramein sont osées mais a la fois pleines de bon sens et de logique.
    Il redéfini ou complète les bases de la physique, de l'astrophysique, de la biologie etc..
    Ses théories dérangent et bouleversent la vision que nous avons de l'univers du macrocosme et du microcosme.

    En terme de révélations, il y a beaucoup de corrélations logiques entre la physique et l'ésotérisme.
    Enfaite à vous de voir si ce qu'il dit vous parle ou pas, vous n'êtes pas obliger de le croire, seulement l'écouter et voir ce qu'il a à dire, on peut se demander pour quel raison il mentirais, car je ne crois pas que cela lui apporte quelque chose de matériel. Pourquoi un charlatant ferais ça?
    C'est vrais qu'il y a beaucoup de corrélations logiques entre la physique et l'ésotérisme. Je souhaite tellement que se soit popularisé, que l'on puisse parler dans le rue de tout ça sans paraitre pour un fou. Imaginez une foi le monde spirituel consciemment entrelacé avec le monde matériel, on serait au top de la technologie (non destructive) tout en fêtant la gloire de vie à chaque instant collectivement.
    Nassim Haramein, un scientiphique qui vient redéfinir ou compléter les bases de la physique, de l'astrophysique, de la biologie etc... 
    On peut dire qu'il est le successeur d'Einstein??
    D'ailleurs pour Einstein, ce ne m'étonnerai pas si on me disait qu'il connaissait un peu aussi le monde ésotérique si on regarde ses citations!
    J'ai bien hâte de voir quand il vas parler des alchimistes, car pour moi ils ont tout compris, j'imagine le choc que ca doit être pour un humain lambda de voir une pierre philosophale, comme pour un nouvel arrivé dans les rang franc-maçonnique. Ça doit être fou.
    Vous allez être surpris!
    Vidéos /You tube 1/25 parties regardez sous ma rubrique Nassim vous vous rendrez directement!________________
    Je ne suis qu'un individu de plus dans le rouage dans la vaste machine cosmique. Moi, qui croyais être libre et autonome, je ne suis qu'une poussière dans l'univers...Nassim Haramein

     

    Liens:

    http://www.revelessencedesoi.com/2015/08/l-univers-connecte-conference-en-francais-de-nassim-haramein-et-autres-liens-interessants.html (L'Univers Connecté (conférence EN FRANCAIS de Nassim Haramein)... et autres liens intéressants) (L'article complet)


    https://vimeo.com/114480767 (Nassim Haramein Théorie des Champs unifiés)
    https://www.youtube.com/watch?v=oLteK_JoW5Q (On a retrouvé la mémoire de l'eau (HD))

    http://omnilogie.fr/O/Peut-on_vivre_sans_cerveau_? (Peut-on vivre sans cerveau?)

    resonanceproject.org -le site

    facebook.com -TheResonance Project

    peswiki.com -Répertoire: Project Foundation résonance de Nassim Haramein

    bouger-la-vie.com/blog -Nassim Haramein Einstein des Temps Nouveaux

    mantraschakrasetstrass.com -Nassim Harramein...génie de la physique quantique?

     

    agoravox.tv -Nassim Haramein, La bombe du champ cosmologique ?

    fubiz.net/2011/06/17 -Resonance Project

    cargocollective.com -RESONANCE LE FILM

    messagesdelanature.ek.la -NASSIM HARAMEIN explique le voyage de la Terre autour du Soleil 

    wikistrike.com -La théorie de l'univers connecté de Nassim Haramein révèle une source d'énergie potentiellement infinie

    wikipedia.org -Discussion:Théorie du champ unifié
    http://www.galacticresonance.org/category/nassim-haramein/
    resistanceauthentique.wordpress.com -Le document de Nassim Haramein Le Proton de Schwartzschild 


    L'article de Elizabete Rouzier: 



    22 août 2015

    "Tout ce que l'on considère comme spirituel ou métaphysique est en général simplement de la physique que nous n'avons pas encore comprise"

    Nassim Haramein

     

    Comme j'osais me livrer à vous il y a quelques jours en fin de cet article ici, j'ai vécu plusieurs évènements que l'on peut qualifier de spirituels mais que je préfère appeler transcendants ou transformateurs. En particulier quand j'ai commencé à "capter" des informations venant de "nulle part" mais désormais que j'appelle le vide alors que mon état de conscience n'était pas encore prêt à les recevoir .... j'ai dû, afin de les intégrer dans ma vie quotidienne, combler le fossé en moi entre ma "raison" et mon potentiel illimité (rassurez vous, vous avez tous ce "potentiel" et justement que moi petite bonne femme de rien du tout ait pu en ce temps (il y a 5 ans) , être connectée à plus grand que moi sans aucune démarche particulière prouve justement que TOUS y sont naturellement destinés.... s'ils se l'autorsent). Pour ce faire, entretenir ma confiance et ma foi en ce processus transcendant et transformateur de l'expérience humaine et matérielle, et puisque sans cette confiance illimitée en soi et la puissance intérieure, l'humain reste dans sa condition nocébo (je me nuis) , j'ai encore "besoin" de ce soutien scientifique qui matérialise si bien ce que je vis pourtant chaque jour. Ainsi, plutôt que de me nourrir des infos du journal de 20 h très négatives et limitantes, cultivant la peur et le manque, j'ai coupé la TV depuis maintenant 6 ans et je me nourris de lectures, d'infos, vidéos ... que je choisis sur l'épigénétique, les neurosciences, la physique quantique, la biologie, la puissance de la nature qu'elle soit humaine, animale, minérale ou végétale, l'alchimie, les textes anciens, la psychologie transpersonnelle,  et bien d'autres ... ou simplement je me connecte en moi et reçois l'information nécessaire à ........ mon prochain pas.

     

    Ce que nous vivons en nous se reflète à l'échelle des mondes cosmologiques et quantiques et vice versa. Ainsi, cette énergie inépuisable du vide (qui en fait est invisible certes mais plein) représente plus de 90 pour cent de ce qui existe mais nous nous basons sur la matière visible et ainsi nous limitons. C'est sur la base de cette limite que nous nourissons le MANQUE affectif, énergétique, financier au niveau individuel et collectif et puisque nous croyons que les ressources sont limitées, cela crée la course à celui qui les détiendra que nous constatons à travers les conflits intérieurs individuels et ceux au niveau collectif, les guerres et ce qui nourrit le journal TV.  Ainsi, pour moi, combler ce vide en nous, revient finalement à l'explorer, chacun à notre manière et d'y découvrir des potentiels illimités. En ce qui concerne Nassim Haramein, cela fait trente ans qu'il cherche, depuis son intuition dès l'âge de 9 ans, et finit progressivement par trouver. Ses dernières découvertes qui relient les mondes cosmiques et quantiques, dans ce fameux graal des physiciens "la théorie du tout",  qui ainsi ne s'opposent plus dans leur fonctionnement, l'un reposant sur la physique "classique" basée sur la théorie de la relativité d'Einstein et l'autre sur la physique quantique, ont d'énormes retombées en particulier énergétiques (énergie libre) ou encore pour l'information cohérente des cellules (santé) ou encore un processus de croissance du végétal sans aucun engrais (régénération des ressources épuisées de la terre). Il est très difficile de croire en l'abondance dans ce monde mais en fait c'est ce qui est réellement, au delà des apparences. Les recherches de Nassim nous aident à y croire et donc de pouvoir les matérialiser en puisant dans cette source illimitée du vide. Bien sûr, il se heurte au monde de la croyance limitée et son combat se gagne progressivement au rythme de ses publications scientifiques qui commencent à recevoir une certaine validité et des applications (petit appareil se déplaçant grâce à cette énergie, cristaux activant cette énergie permettant de faire croître plus rapidement des végétaux, voire régénérer une terre devenue infertile ...). La conception de notre monde, même retranscrite en belle équation n'est pas qu'une idée, elle sous tend une transformation de notre vie quotidienne et de notre société.

     

    Selon l'histoire des avancées scientifiques, j'ai constaté qu'elles partent d'intuitions; Le scientifique en a l'intuition en lui, il SENT avant de SAVOIR et ensuite cherche ce qu'il a déjà trouvé, des "hasards" ou synchronicités l'aident en fonction de cette intuition, puis finit (parfois) par le prouver au travers d'une belle équation ..... enfin le monde basé sur l'ancien système, tout d'abord le rejette ou le ridiculise, dans les temps anciens, il pouvait être même condamné et exécuté .... puis finalement cette "idée" finit par transformer l'ancien système, donnant ainsi naissance à d'autres systèmes de pensées et d'autres découvertes dans d'autres domaines qui modifient la vie matérielle de l'humain ... Parfois cela peut mettre presque deux millénaires, ainsi l'intuition d'Aristarque de Samos en 300 av JC sur l'héliocentrisme, que la terre tourne sur elle même et autour du soleil, et sur un univers beaucoup moins limité (par contre il était encore bloqué par la forme du cercle plutôt que l'elipse), est ensuite avancée par Galilée qui n'a pu le prouver mais par ses raisonnements, il a montré que la terre pouvait tourner sur elle même, il  a levé tous les obstacles de notre perception de mouvements qui n’étaient qu’apparents ( le mouvement du soleil, la relativité du mouvement et la notion de référentiel, la force d’inertie). En s’attaquant à un problème astronomique, Galilée a posé les bases d’une nouvelle physique du mouvement. La preuve de la rotation de la terre sur elle même, longtemps admise, ne sera expérimentalement montrée qu’en 1851 avec le pendule de foucault . Il en va de même pour Newton pour la gravité, puis Einstein la relativité .... et ainsi de suite. Ainsi progressivement, ce n'est pas l'univers qui change ou devient d'un coup infini, l'invisible qui contient des forces ou qui serait plein, notre matière qui ne serait pas ce que l'on croit et en tous cas pas l'essentiel de ce qui compose l'univers, ce sont bien nos perceptions souvent erronées que ces avancées demandent de modifier.... et cela peut prendre un certain temps .... mais intuitivement nous savons déjà.

     

    Pour cela, je vous invite à prendre trois minutes pour visionner cette vidéo qui va vous emmener grâce aux possibilités d'exploration humaines actuelles, à passer du niveau cosmique au niveau quantique, des confins de l'infiniment grand à l'infini de l'infiniment petit qui finalement ressemble étrangement à l'infiniment grand  et se prolonge encore indéfiniment sans que l'homme puisse à ce jour le mesurer..... Cette vidéo nous permet de ressentir intuitivement que ces mondes sont liés et que même si la science met un peu de temps à s'accorder sur un système qui relierait le fonctionnement de la physique dite "moderne" à la physique quantique, nous pouvons déjà l'explorer en nous .... c'est parti ! Bon voyage !

    Je vais désormais vous partager la conférence de Nassim Haramein, qui exceptionnellement est en Français, et je peux vous dire que c'est un véritable cadeau qu'il fait au monde francophone à fortiori car elle dure 3 heures, pour avoir visionné ses précédentes conférences en anglais... j'ai vraiment apprécié qu'il partage aussi en français et il se débrouille très bien ! La première partie est plus corsée avec la présentation de la théorie de l'univers connecté mais les talents de pédagogue de Nassim nous aident à rester captivés, puis la seconde est plus abordable avec les implications et les applications pour notre société ainsi que les questions du public. 

    Pour ceux qui atterriraient et ont du mal à suivre ou encore découragés par la durée de la conférence, je vous propose une explication écrite sous une vidéo moins longue mais sous titrée que j'ai publiée sur ma chaîne viméo il y a quelques mois ici

     

    Enfin, Nassim fait référence à d'autres notions telles  celles de la "mémoire de l'eau" où le prix Nobel de médecine Luc Montagnier a fait un constat surprenant où l'eau garde en mémoire l'information de la matière qui provoquera peut-être une révolution en matière médicale...(reprenant les travaux de J Benveniste) pour ceux qui ne sont pas encore informés ou ouverts à ceci, vous pouvez visionner le film ici.

     

    Je vous mets également un lien ICI vers une autre référence de Nassim Haramein au cours de cette conférence, où en parlant du rôle minime du cerveau dans la conscience et de l'importance de l'eau dans la circulation de l'information, il cite l'exemple de "l'homme qui fonctionnait pratiquement sans cerveau". Je sais, pour avoir lu les commentaires sous la vidéo de Nassim, que cela a fait débat, et que notre sacro saint cerveau occupe encore pour beaucoup une place centrale EN TETE plutôt qu'ailleurs ;) .... c'est pourquoi, je vous propose ce lien afin de vous documenter sur les phénomènes constatés chez les hydrocéphales qui effectivement fonctionnent avec une matière grise réduite ...pour certains presque à néant et dans ce cas, l'eau conserve les informations permettant un fonctionnement quasi normal de l'individu. Cela se corse (effet nocébo oblige) quand la personne apprend qu'elle n'a presque plus de cerveau, l'émotionnel dans ce cas inhibe parfois ce processus salvateur et conservateur naturel ...

    Voici, comme à l'habitude de mes partages ici, une fois ce long préambule posé, enfin le moment de découvrir l'objet initial du partage.

     

    LA CONFERENCE

     

    Présentation de l'organisateur

    Conférence du physicien Nassim Haramein à Bruxelles le 25 juin 2015

     

    Nassim Haramein est un physicien internationalement reconnu, conférencier, inventeur, éducateur et Directeur de Recherches à la Fondation du Projet Résonance.

    Ses découvertes fondamentales, dont la détermination par calcul de la masse exacte du proton, ont mené Nassim à l’élaboration d’une théorie de Grande Unification de la physique, dont les implications sont phénoménales et pourraient mener à un changement de paradigme ainsi qu’à une refonte complète de notre modèle énergétique actuel.

     

    Il s’agit de l’Univers Connecté, une théorie qui prouve que tout dans un Univers vivant et conscient est connecté par un vide infiniment dense énergétiquement. Elle réalise le pont tant attendu entre la physique quantique et la cosmologie, et ce d’une manière purement géométrique, ce qui était le rêve d’Albert Einstein. Serait-il possible qu’un trou noir siège au centre de chaque atome, de chaque étoile, de chaque galaxie ? Notre Univers serait-il lui-même un trou noir ?

     

    Dans son dernier film « The Connected Universe » tourné par le célèbre réalisateur Malcolm Carter, Nassim explique au grand public ainsi qu’au monde scientifique comment sa théorie permettra de changer notre point de vue sur le monde. 

     

    Nassim viendra partager son savoir en français à Bruxelles le 25 Juin 2015.

    Une occasion à ne pas manquer pour tous les passionnés de science, mais aussi pour tous ceux et celles qui s’intéressent au futur énergétique de notre belle planète.

     

    LA VIDEO :

    J'espère que ce partage nourrira votre connaissance, votre libre arbitre, votre expérience et votre placébo (je me plais) afin d'alimenter en pensées et émotions, le "vide", d'informations cohérentes et de la certitude que notre monde n'est pas en perdition ou en manque mais bien au contraire plein d'abondance et d'opportunités qu'il nous convient de transformer de l'invisible vers le visible et de matérialiser ceci dans nos vies, chacun à notre façon.

    Bien à vous

    Lire sa biographie ICI...

     

    Posté par Adriana Evangelizt

     


  • Paul Dirac et l'anti-matière

     

     

    L'équation de Dirac par arbbss

     

    L'équation de Dirac:

     

     

    "C'est l’autre généralisation des travaux de Schrödinger donnée par Dirac, la découverte de l’équation relativiste correcte des ondes de matière associées aux électrons, mais aussi aux quarks et aux leptons, la fameuse équation de Dirac (ci-dessus).

    Le mariage de la mécanique quantique et de la relativité restreinte dans le cas des électrons allait se révéler surprenant pour son auteur lui-même, qui n’hésitait pas à dire en parlant de son équation : « elle est plus savante que moi ». En effet, en plus de donner la structure fine des raies spectrales de l’atome d’hydrogène, elle expliquait l’existence du spin de l’électron que Wolfgang Pauli, le Mozart de la relativité, avait introduit plus ou moins à la main dans la forme non relativiste des équations quantiques d’un électron dans un atome. Le plus surprenant était l’existence de solutions à énergie négatives exigées par l’équation de Dirac. Convaincu de la justesse de son équation par sa beauté mathématique même, Dirac, dans un élan platonicien que l’histoire justifiera, en déduisit vers 1928 qu’il devait exister des particules d’antimatière. Toutefois, refusant de multiplier sans nécessité le nombre de particules de l’Univers et malgré le fait que l’on savait que le proton était presque 2.000 fois plus massif qu’un électron, il identifia les anti-électrons ainsi découverts aux protons."

     

     

    On entend par monopôle magnétique un objet physique portant une charge magnétique unipolaire, nord ou sud, soit donc quelque chose d’inconcevable à notre échelle, puisque couper un aimant en deux aboutit à la constitution de deux aimants plus petits et non à celle de deux pôles magnétiques séparés. Par son pouvoir explicatif et prédictif, Le monopole magnétique de Georges Lochak est sans doute l’élément le plus prometteur d’une nouvelle physique à venir.

    Maxwell introduit en 1873 l’idée de charge magnétique, homologue de la charge électrique, sinon qu’elle se caractériserait par une rotation axiale plutôt que par une vitesse comme pour l’électron. Pierre Curie qui travaille sur les symétries en cristallographie, précise en 1873 que la chiralité[1] de cet objet physique devrait être telle qu’il serait retourné par son reflet dans un miroir mais non inversé, à la façon d’une symétrie centrale, la notion de miroir s’entendant au sens de la physique des particules

     

     

    Étienne Klein : Que savons-nous du temps ?

    1) Vidéos:

     

    https://www.youtube.com/watch?v=Nb2S7oge8TQ: Etienne Klein: De quoi l'énergie est-elle le nom ?

     

    https://www.youtube.com/watch?v=DyVEU71Azno (Peut-on voyager dans le temps ?)

     


    2) C''est une vidéo d'Etienne Klein que je voudrais commenter dans cet article. 


    J'y découvre que Dirac était un génie qui voyait certainement (à mon avis) au-delà du matérialisme scientifique auquel même le génie d'Einstein était soumis. 


    Partons de l'équation de Schrödinger:

    \frac{\hat{\vec{\mathbf{p}}}^2}{2m}\left| \Psi (t)\right\rangle + V(\hat{\vec{\mathbf{r}}},t)\left| \Psi (t) \right\rangle=i \hbar {\partial\over \partial t} \left| \Psi (t) \right\rangle


    On trouve dans wikipedia:  "Conçue par le physicien autrichien Erwin Schrödinger en 1925, c'est une équation fondamentale en mécanique quantique. Elle décrit l'évolution dans le temps d'une particule massive non relativiste, et remplit ainsi le même rôle que la relation fondamentale de la dynamique en mécanique classique."

    Comme il est dit précédemment, cette équation est non relativiste. Dans les années 1925, les physiciens se sont posés la question de savoir comment fait-on pour décrire des particules qui vont presque à la vitesse de la lumière, c'est à dire des particules relativistes. Il fallait inventer un mécanisme qui soir à la fois quantique et relativiste. Or en 1925, il n'y avait rien de tel au catalogue de la physique. Il existait la théorie de la relativité, il existait une théorie quantique débutante, il existait l'équation de Schrödinger, toute neuve. Mais cette dernière ne pouvait fournir une réponse au comportement de particules quantiques relativistes. Il fallait inventer un formalisme qui soit à la fois quantique et relativiste. La bonne réponse fut fournie par l'équation de Dirac.

    C'est, au dire d'Etienne Klein, une des plus belles histoires de la physique du XXème siècle, qui va aboutir à la découverte de l'antimatière

    agoravox.fr/actualites -le congrès de solvay

    Dirac était un physicien assez étrange. Platonicien, il pensait que ce qui est beau est vrai. Une particularité de Dirac "est sa préoccupation pour le concept de "beauté mathématique''. Il est persuadé qu'une théorie mathématiquement belle a plus de chance d'être correcte qu'une théorie inélégante, même si cette dernière décrit correctement les résultats expérimentaux". Il n'avait aucun guide pour pour trouver une équation qui soit à la fois quantique et relativiste. Il s'est fié à à ce qu'il appelait "l'intuition de l'esthétique mathématique".  Il voulait une belle équation, et quand on lui demandait ce qu'il voulait dire, il répondait en substance: Si tu es un mathématicien, tu comprends, mais si tu ne l'es pas, alors je ne peux pas t'expliquer. Il faut savoir que Dirac a probablement été atteint du syndrome d'Asperger (trouble autistique léger), en fait, il parlait peu. En gros, ce que recherchait Dirac, c'était 

    l'équation qui résiste à des tas de transformations, qui soit riche en invariants et qui soit invariante sous le plus grand nombre de transformations possibles. C'est un argument philosophique qui, en même temps permet de comprendre l'efficacité des mathématiques en physiqueEmmy Noether avait déjà entrevu cet aspect dès 1918. En physique, le théorème de Noether explique le lien fondamental entre la symétrie en physique et les lois de conservation. L'argument de Dirac, c'est donc: les mathématiques sont là pour prolonger la vision. Considérons un exemple simple: prenez un verre, je le reconnais dès que je le vois. Quelque soit l'angle sous lequel je le découvre, il résiste à tous les changements d'angle sous lesquels je l'observe. Dès que je le vois, je le reconnais. Si je le voyais sous un angle où il n'est pas circulaire mais plan, ce ne serait plus un verre. Pour le reconnaître, j'invoque les symétries implicites qui font que son apparence résiste à tous les changements de point de vue. C'est que traduit Dirac en disant que les mathématiques sont un prolongement de la vision ans l'invisible.
    Nous devons donc trouver les structures mathématiques qui sont capables de saisir des éléments de réalité (électrons, photons...) et qui les saisissent dans ce qu'elles les décrivent de façon invariante. Si on décrit un électron par un vecteur d'état, une fonction d'onde... et que si on change le point de vue l'électron disparaît, c'est que ce n'était pas un électron. Donc la réalité même de l'électron est subordonnée au fait que sa description doit résister au changement de point de vue et doit donc solliciter des invariants. Alors Dirac a écrit une équation magnifique dont il ne souciait pas de savoir si elle était vérifiée expérimentalement car disait-il elle est belle, donc elle est juste. Il va utiliser cette équation dans un cas très simple: en schématisant et travestissant un peu l'histoire, il décrit un un phénomène qui, au niveau microscopique, est banal, la collision de deux deux particules dans un accélérateur. On sait que E=mc2, l'énergie se matérialise pour laisser apparaître de nouvelles particules. Si j'en prends une, qui apparaît là, à l'instant t=t0. Elle laisse une certaine trace dans un détecteur, et à l'instant t = t1, elle se désintègre en d'autres particules plus légères. Donc la particule (qui est instable), au une durée de vie t1 - t0. Ce que fait Dirac, c'est qu'avec son équation, il va décrire ce phénomène. tout est cohérent. Dirac avait résolu auparavant son équation pour l'électron de l'atome d'hydrogène, il avait retrouvé les niveaux d'énergie mesurés par les spectroscopistes avec une précision bien meilleure que ce qu'on obtenait avec l'équation de Schrödinger, ce qui est normal, vu qu'il intégrait les effets relativistes (faibles mais qui ont des conséquences mesurables). Cela l'avait rassuré et et il avait confiance dans son équation.

    C'est alors qu'il se pose la question: qu'est-ce qui se passerait pour un observateur en mouvement par rapport à l'observatoire dans lequel le phénomène évolue? Il constate que, selon son équation, pour certains observateurs, la chronologie de ces deux événements va être inversée. Certains observateurs verront la particule disparaître avant d'apparaître. Cela est explicable par la relativité restreinte. Deux événements simultanés pour un observateur au repos ne le sont plus pour un observateur en mouvement par rapport au premier. Face à l'observation de Dirac, il y a plusieurs réactions possibles. La première réaction être celle de Dirac, il aurait pu dire: mon équation est fausse puisqu'elle nie l'existence même du temps: la chronologie que je vois relative pour moi est relative à moi puisqu'elle n'est pas la même pour quelqu'un d'autre. Cela veut dire que le temps est quelque chose de subjectif, d'intégralement dépendant de l'observateur, il n'a donc aucune réalité objective. En fait, après quelques jours, Dirac a reprit son équation et il s'est dit: mon équation viole manifestement la causalité, donc elle n'est pas causale. Je vais la transformer pour la rendre causale, de telle sorte que si moi je vois ça, si je vois une particule apparaître à t0 et disparaître à t1 ultérieurement, cette chronologie là sera vraie pour tous les observateurs. Ce qui changera, c'est la durée t1- t0 en conformité avec la théorie de la théorie de la relativité. Mais ce que Dirac impose ici, c'est la chronologie: si la particule apparaît là pour moi d'abord, elle apparaîtra là d'abord pour tout le monde. Ce qu'il fait techniquement se trouve dans la théorie des champs, en fait c'est Dirac l'inventeur de la théorie quantique des champs où on joue avec les opérateurs  (création et d'annihilation), sur leurs relations de commutation et d'anti-commutation. Et il se rend compte que si on ajoute la causalité comme contrainte dans son équation, il aboutit à la prédiction de nouvelles particules qui n'existaient pas quand la causalité n'était pas niée, en fait, il aboutit à la prédiction de l'existence d'énergie négative. 

    Selon Etienne Klein, cela a pratiquement "radié" Dirac vis à vis de ses collègues "Shrödinger, Pauli, Heisenberg...) pendant près de deux ans (en substance: qu'est-ce que c'est que ce physicien qui prédit l'existence d'énergie négative!). Une particule d'énergie négative, lorsqu'elle est au repos, continuera d'avoir une énergie négative et donc elle a une masse négative. Si on "tape" sur elle, elle revient vers nous dans l'autre sens conformément à la loi fondamentale de la dynamique F = -M Y. On n'avait jamais vu ça à l'époque! (Maintenant on est plus familiarisé avec l'énergie noire). Etienne Klein souligne que Dirac à "fait" une dépression et que ce n'est qu'en 1931 qu'il a eu l'idée que mathématiquement, une particule négative se comporte comme comme une particule qui remonte le cours du temps (l'argument est que dans la fonction d'onde on a la phase = - i.e.t/hbarre et une énergie négative, ça revient à changer le cours du temps, on inverse le cours du temps). Qu'est-ce que ça veut dire remonter le cours du temps? On n'en sait rien, comment pourrait-on entrer en interaction avec une particule qui suit le cours du temps dans l'autre sens que nous? Et ici, Dirac a une deuxième idée géniale. Il comprend que mathématiquement réinterpréter une particule d'énergie négative qui remonte le cours du temps c'est une anti-particule d'énergie positive qui suit le cours du temps. Et donc la causalité mise comme contrainte dans une équation qui est à la fois quantique et relativiste prédit l'existence des anti-particules en l'occurence celle du positron. 

    Dirac publie ce résultat en 1932. Il est capital, car, dans son équation, Dirac a postulé que la causalité et les anti-particules n'ont de statut dans ce formalisme que si la causalité est vraie, sinon il n'y a plus d'anti-particules. C'est pour cela que ce raisonnement est plus puissant que la relativité parce que la relativité impose la causalité sous forme d'une impossibilité. Avec Dirac, c'est l'inverse, la causalité s'exprime de façon positive: si la causalité est une loi de la nature, alors le positron doit exister. Et donc, soit le positron existe et la causalité est une bonne contrainte et les voyages dans le temps sont impossibles, soit le positron n'existe pas et on peut tout dire. Mais on sait que les antiparticules sont réelles. Notre corps, par exemple contient du potassium radioactif. En ce désintégrant, un proton se transforme en neutron en émettant un électron et un anti-neutrino. Notre corps en émettant des antrineutrinos plusieurs milliers de fois par seconde fournit la preuve que les voyages dans le temps sont impossibles (à cause de ce qu'on vient de dire sur la causalité suite au raisonnement de Dirac). Et c'est pour ça que le temps physique est un temps premier par rapport à tous les autres et c'est donné là par Dirac de façon positive. Le discours d'Etienne Klein avait dit en préambule qu'il c'existait pas de définition du temps et la conclusion sera de dire qu'on peut quand même proposer non une conclusion, mais une métaphore qui consiste à dire que le temps est "une "prison ç roulettes" (E. Klein), parce qu'à cause de la causalité on est prisonnier du temps, on est bloqué dans l'instant présent et on ne peut pas modifier notre position dans le temps et "prison à roulettes " parce que ça avance. Mais la question qui reste posée, c'est qu'est ce qui pousse... ou qui est ce qui pousse? Il y a trois réponses possibles, il y en a même quatre, la quatrième c'est on ne sais pas et on s'en fiche; c'est la position de 99% des physiciens. Parmi les trois autres réponses, il y en a deux qui s'inspirent directement de la relativité restreinte où on perle d'univers-blog. On a l'espace-temps et dans cet espace-temps il y a il y a "le cours du temps"., c'est à dire le temps est un paramètre statique. Pour ceux qui croient à cet univers-bloc, le cours du temps, ou l'impression que nous avons que le temps passe, soit c'était une pure illusion, soit c'est un produit de notre subjectivité. Parmi ceux qui disent le temps n'existe pas, c'est une pure illusion que nous avons hérité de métaphores trompeuses, on trouve de physiciens comme Marc Lachièze Rey. Pour lui, si on prend au sérieux les formules de la relativité, le temps n'existe pas du tout. Dans la même mouvance mais une interprétation différente, il y a Thibaud d'amour qui dit: "le cours du temps" est une fabrication de notre conscience" (c'est nous qui créons le cours du temps), l'espace-temps est là de toute éternité et c'est nous, observateurs qui parcourons notre ligne d'univers, qui par notre mouvement dans l'univers, créons l'impression que le temps passe, un peu comme un voyageur dans un train qui voit le paysage bouger, mais le paysage ne bouge pas. Le cours du temps c'est nous, c'est notre cerveau, le système très loin de l'équilibre thermodynamique que nous sommes; Et il y a une troisième école qui consiste à dire: l'univers-bloc est une schématisation insuffisante: nous devons prendre acte de l'existence du cours du temps et considérer que l'espace-temps est dynamique, c'est à dire qu'au lieu de considérer que le temps s'est déployé de toute éternité avec un passé qui est là, déjà, un futur qui est là déjà, et on va vers lui, on doit considérer que l'espace-temps crée à chaque instant le présent. Tous les instants du futur n'existent pas encore et c'est l'espace-temps qui va les créer au fur et à mesure.


    Ainsi l'équation de Dirac a-telle cette puissance qui aboutit finalement à se poser la question encore tant débattue: qu'est ce que le temps? Cette question posée par Saint Augustin n'a toujours pas une réponse  certaine (« Qu’est-ce donc que le temps? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais que je veuille l’expliquer à la demande, je ne le sais pas. Et pourtant – je le dis en toute confiance – je sais que si rien ne se passait, il n’y aurait pas de temps passé, et si rien n’advenait, il n’y aurait pas d’avenir, et si rien n’existait, il n’y aurait pas de temps présent.").  Mais le génie de Dirac va plus loin. Cela vient de son platonisme qui lui a donné l'intuition d'utiliser la puissance de la symétrie. Emmy Noether avait déjà entrevu cet aspect dès 1918 avec le théorème de Noether qui comme on l'a vu, explique le lien fondamental entre la symétrie en physique et les lois de conservation. La méthode est maintenant utilisée quasiment systématiquement par les scientifiques et a permis de nombreuses découvertes et théories dont Le modèle standard qui décrit correctement la physique microscopique observée en laboratoire mais n'incorpore pas la gravitation d'une part et, par ailleurs, dans la mesure où son existence serait confirmée, on sait qu'il ne serait pas complet même au niveau microscopique car il ne dévoilerait pas la matière sombre qui constituerait une majorité de la matière présente dans l'univers. La méthode est utilisée aussi dans les théories les plus récentes de la recherche de la grande unification ou la théorie du tout, réunion de la physique quantique et de la relativité d'Einstein. La théorie de la gravitation quantique à boucles est une théorie candidate concernant la gravité quantique mais elle n'est pas une théorie du tout car elle ne prend pas en compte les autres interactions. La théorie des cordes est une autre candidate, car elle décrit, avec les mêmes équations, les quatre interactions élémentaires, mais elle réunit assez mal les théories de la mécanique quantique et la relativité générale et n'est donc pas une théorie du tout. La principale tentative de théorie du tout actuellement développée est la théorie des supercordes

    Mais à l'époque, cela a permis au génie de Dirac d'aller bien au-delà des idées généralement admises. Son platonisme n'est pas sans rappeler celui de Penrose, un des mathématiciens les plus géniaux que je connaisse et qui présente la gravitation quantique à boucles. Dirac n'a pas explicité de philosophie comme Fritjof Capra qui, par son livre Le Tao de la physique(1975) qui a initié le développement d'un courant littéraire parfois appelé mysticisme quantique.a favorisé le langage de la physique moderne et en particulier avec l'idée d'un rapprochement entre la vision mystique et la vision de la physique (voir mysticisme quantique). Mais je reste attiré par le platonisme de Dirac en j'étudie en parallèle avec la relativité générale et la cosmologie les théories comme le calcul spinoriel, la physique quantique relativiste,  la physique quantique des champs.

     

    La pensée d'Einstein et la relativité sont réalistes alors qu'une "une équipe autrichienne est parvenue à montrer que les propriétés des particules n’existent pas avant d’être observées par un appareil de mesure ! Voilà qui confirme certaines bizarreries quantiques, et donne tort à Einstein" comme le pressentait Niels Bohr et  comme l'affirme la physique quantique. Mais la relativité décrit si bien le monde tel qu'on l'observe et on le mesure par le GPS. Cependant l'esprit n'est pas à la portée du matérialisme ni même de la science tant qu'elle est positiviste. C'est pourquoi Dirac me fascine ainsi que toutes les théories quantiques car elles ouvrent la porte aux hypothèses sur la possibilité d'appréhender l'esprit. 

     

    Pour terminer cet article, je reste avec Roger Penrose qui évoque la conscience quantique, l'âme et la réalité quantique dans l'article suivant proposé par futura-sciences.

     

     

    Des calculateurs quantiques dans le cerveau ?

    Le mathématicien Roger Penrose et l'anesthésiologiste Stuart Hameroff ont proposé il y a une vingtaine d'années un début d'explication sur le fonctionnement du cerveau humain doué d'expérience consciente. L'un des éléments de leur théorie impliquait l'existence d'états quantiques résistants à la décohérence dans des structures à l'intérieur des neurones. Dans un article récent faisant le point sur l'état de leur théorie, les deux chercheurs affirment qu'il y aurait maintenant des indications fortes en faveur de cette hypothèse. Bien que les deux hommes soient respectés, la communauté scientifique reste sceptique.

     

    Roger Penrose, né en 1931, est l'un des plus grands mathématiciens et physiciens du XXesiècle. Ses travaux les plus célèbres portent sur les trous noirs et la cosmologie, mais aussi sur la gravitation quantique. Sa théorie de torseurs (twistors en anglais) est très utilisée depuis quelque temps en théorie des supercordes, et sa théorie des réseaux de spin est à la base de la gravitation quantique à boucles. Le grand public le connaît probablement plus pour ses idées sur l'origine de la conscience et son scepticisme devant les hypothèses des tenants de l'intelligence artificielle forte. © Festival della Scienza, Flickr, cc by sa 2.0

    Voilà presque 20 ans, le grand mathématicien et physicien Roger Penrose publiait un livre issu de ses réflexions sur la nature de l’esprit et de la conscience. L’ouvrage, intitulé Les ombres de l'esprit, reprenait par ailleurs certaines des idées avancées dans les années 1980 par l’anesthésiologiste Stuart Hameroff. Plusieurs thèses étaient défendues. La première était que le théorèmed’incomplétude de Gödel n’était pas compatible avec la thèse issue des travaux d’Alan Turingconcernant l’intelligence artificielle, à savoir qu’un calcul sur une machine suffisamment complexe pouvait engendrer une intelligence humaine consciente.

    Pour Penrose, le résultat de Gödel impliquait que l’esprit et la conscience humains étaient irréductibles à des calculs. Il rejoignait donc le camp de ceux qui pensent que le « difficile problème de la conscience » (hard problem of consciousness en anglais), selon le terme inventé par le philosophe australien David Chalmers, n’est pas solutionnable dans le cadre d’une réduction de la conscience à l'exécution d'algorithmes. Dit autrement, quand bien même on peut associer une structure mathématique à l’expérience vécue d’un son ou d’une couleur, elle ne peut se réduire à cette structure et à un calcul, pas plus que simuler une étoile, un cyclone ou une onde électromagnétique sur un ordinateur ne génère réellement ces objets. Penrose exprimait aussi, comme d’autres avant lui (tel Einstein, Schrödinger ou encore John Bell), son insatisfaction sur l’état actuel de la physique quantique.
    Une nouvelle physique quantique

    On sait qu’en mécanique quantique, l’amplitude de probabilité d’un système physique, aussi appelée vecteur d’état ou fonction d’onde, évolue de façon complètement déterministe en étant gouvernée par une seule loi : l’équation de Schrödinger. Mais lorsqu’on cherche à mesurer une grandeur physique associée à un système, par exemple la position d’un électron ou son spin, il existe une deuxième loi indiquant que lors de cette mesure, la fonction d’onde change brutalement et de façon aléatoire. C’est un peu comme si l’acte consistant à mesurer la présence d’une note dans un morceau de musique émis sous forme d’ondes acoustiques sphériques autour d’un piano faisait brutalement disparaître dans tout l’espace les autres notes et n’en laissant plus qu’une, tirée au sort selon une loi de probabilité donnée par la forme de l’onde acoustique initiale.

    Stuart Hameroff expose dans cette conférence ses travaux avec Penrose pour tenter de percer les mystères de l'origine de la conscience. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En passant simplement la souris sur le rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « Français », puis cliquez sur « OK ». © GoogleTechTalks, YouTube

    Il faudrait plusieurs livres rien que pour rendre compte des problèmes soulevés par cette « réduction du paquet d’ondes », comme disent les physiciens, étroitement liée à l’introduction d’amplitudes de probabilité et simplement de lois de probabilité en physique quantique. Elle a notamment conduit au paradoxe EPR, et surtout à celui du chat de Schrödinger. Pour différentes raisons qu’explique en détail Penrose dans son livre, même s’il reconnaît la pertinence de la théorie de la décohérence au sujet du paradoxe du chat de Schrödinger, il pense (et il n’est pas le seul) que le problème n’est pas complètement résolu pour autant.

    Selon lui, une physique encore inconnue, mais qui doit découler d’une théorie quantique de lagravitation dans laquelle la mécanique quantique standard doit elle-même être une simple approximation, est une nécessité si l’on veut vraiment résoudre toutes les énigmes et les difficultés que posent certains aspects de la théorie quantique. Surtout, cette nouvelle physique doit contenir des éléments mathématiques qui ne sont pas réductibles à des algorithmes, en accord avec l’interprétation que fait Penrose du théorème d’incomplétude de Gödel. Elle serait aussi susceptible d’éclairer d’un jour nouveau le problème difficile de la conscience.
    Des automates cellulaires quantiques dans les neurones

    C’est à la suite de réflexions similaires, dont il avait donné une version moins détaillée dans un précédent livre publié en français sous le titre L’esprit, l’ordinateur et les lois de la physique, que Penrose a été contacté par Stuart Hameroff. Celui-ci lui a parlé de ses tentatives en tant que biologiste réfléchissant sur l’origine des effets de l’anesthésie, pour comprendre le fonctionnement du cerveau et les bases physiques de la conscience. En joignant leurs travaux, les deux hommes ont donc proposé la théorie suivante.

    Ils prennent pour acquis qu’une bonne partie du fonctionnement du cerveau s’explique très bien avec les lois de la physique classique, en particulier au niveau du connectome, c'est-à-dire du câblage des neurones. Mais au niveau des liaisons synaptiques, quelque chose de nouveau émergerait. Ces liaisons seraient fortement influencées par des structures que l’on trouve dans lecytosquelette des neurones : les microtubules. Ce sont des sortes de fibres constituées d’éléments appelés des dimères de tubuline, des protéines possédant un moment dipolaire. Selon Penrose et Hameroff, ces protéines que l’on peut polariser dans deux états feraient des microtubules des sortes d’automates cellulaires capables de stocker des qubits et d’effectuer des calculs en plus de ceux que l’on attribue au réseau de neurones. Si tel est le cas, la capacité de traitement de l’information du cerveau humain serait bien supérieure à celle qu’on lui attribue aujourd’hui. Ce qui repousserait la date à laquelle un ordinateur serait suffisamment puissant pour simuler correctement son fonctionnement.


    La région centrale d'un neurone avec son noyau (nucleus) et d'où partent l'axone et des dendrites. On voit le réseau de microtubules parallèles connectés par des protéines. © Stuart Hameroff
    Les microtubules, des calculateurs quantiques ?

    Mais surtout, et c’est le point le plus critiqué par la communauté scientifique, Penrose et Hameroff ont prédit que les microtubules seraient des calculateurs quantiques efficaces, alors que la théorie de la décohérence semble impliquer que ce n’est pas possible. Les cellules du cerveau et les microtubules seraient trop chauds et trop perturbés par le bruit de fond ambiant pour que des calculs quantiques longs aient le temps d’être effectués. En plus court, même en descendant à l’échelle des tubulines, on est toujours confronté à des objets trop gros et trop chauds pour manifester des effets quantiques.

    Toutefois, Penrose et Hameroff ont répliqué que l’on ne pouvait être certain de rien sur ce point. On sait bien que des comportements quantiques macroscopiques d’objets existent bien, comme lasupraconductivité et la superfluidité (à basse température il est vrai, mais on envisage pourtant de créer des supraconducteurs à température ambiante). On sait aussi que l’effet EPR fonctionne, malgré des séparations de plusieurs mètres entre des systèmes quantiques. Surtout, des signes de manifestation de cohérence quantique dans des systèmes biologiques à température ambiante sont observés depuis quelques années, particulièrement avec la photosynthèse. Il se pourrait que l’évolution ait découvert le moyen de contourner l’obstacle de la décohérence quantique.
    Les ombres de la physique de l'esprit

    Il existe dans la théorie de Penrose et Hameroff une seconde hypothèse encore plus spéculative. Si des calculs quantiques sont bien effectués par les microtubules, ils seraient sous la dominationdes effets de gravitation quantique faisant intervenir des processus échappant au calcul que postule Penrose au-delà de la mécanique quantique orthodoxe. C'est notamment au niveau de la réduction du paquet d'ondes lors d'une mesure que ces effets interviendraient, avec ce qu'il appelle la réduction objective orchestrée, ou orchestrated objective reduction (Orch-OR) en anglais.

    La théorie quantique dont nous disposons actuellement ne serait, pour Penrose comme pour Einstein et même des physiciens comme John Bell et le prix Nobel Gerard 't Hooft, qu’une solution partielle bien que très efficace en pratique aux problèmes de la quantification de l’énergie et de la dualité onde-corpuscule. À un niveau plus profond de la réalité existerait donc une physique de la conscience encore inconnue, englobant la théorie quantique orthodoxe, et dont nous ne pouvons pour le moment voir que l’ombre dans le connectome et les microtubules. Ainsi que l’existence de l’espace-temps ne devient palpable que lorsqu’on est confronté à des vitesses proches de celle de la lumière et à des champs de gravitation intenses, la physique de l’esprit ne deviendrait visible que face à des objets très complexes.

     

    Le prix Nobel de physique Gerard 't Hooft a révolutionné la théorie quantique des champs au début des années 1970 en utilisant les travaux de Richard Feynamn et Martinus Veltman. Profondément concerné par le paradoxe de l'information avec les trous noirs, il tente de construire une nouvelle théorie quantique à partie du concept d'automate cellulaire. Peu sont ceux qui le suivent dans cette voie. © Wammes Waggel, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
    Entre spéculation scientifique et pseudoscience

    Inutile de dire qu’on atteint là le sommet de la spéculation scientifique, où le risque de se perdre dans des considérations métaphysiques non scientifiques est élevé. On sait d’ailleurs que plusieurs scientifiques de haut niveau, tels que John Hagelin et le prix Nobel Brian Josephson, ne professent plus que de la pseudoscience en tentant d’aborder le problème des bases physiques de la conscience.

    Bien que très critique vis-à-vis des hypothèses de Hameroff et Penrose, la communauté scientifique ne considère pas pour le moment que ces deux chercheurs ont franchi la ligne rouge. On a plutôt l’impression que ce qu’ils proposent est du même niveau que les réflexions de Schrödinger dans son célèbre ouvrage Qu'est-ce que la Vie ? publié en 1944, des réflexions qui ont orienté les pionniers de la biologie moléculaire vers la découverte de l’ADN, mais l’ont aussi anticipée.
    Indications de cohérence quantique dans les microtubules

    Penrose et Hameroff viennent de publier l’année dernière un article dans Physics of Life Reviewsfaisant le point sur leur théorie de l’origine de la conscience. La revue contient plusieurs articles commentant et critiquant leur théorie ainsi que leurs réponses. On est quand même assez déçu de voir que parmi ces articles, il s’en trouve un de Deepak Chopra, un célèbre médecin états-unien d’origine indienne dont les théories sont plus que fumeuses. Mais ce qui frappe le plus, c’est que Penrose et Hameroff affirment maintenant qu’il y a des signes de l’existence d’un état de cohérence quantique dans les microtubules. Ils se basent pour cela sur les travaux d’un chercheur indien,Anirban Bandyopadhyay, du National Institute for Materials Science à Tsukuba, au Japon, qui étudie les microtubules avec ses collègues depuis quelques années.

    On reste perplexe devant les articles de Penrose et Hamroff, car il faudrait disposer de solides connaissances en physique quantique, en neurobiologie et en physique du solide pour évaluer véritablement ce qui est crédible et ce qui ne l’est pas dans les constructions théoriques qu’ils avancent. On ne sait pas trop si l’on assiste aux premiers balbutiements sérieux d’un changement de paradigme scientifique comparable à ce qui s’est produit en biologie pendant les années 1940, ou s’il s’agit d’une des nombreuses tentatives avortées et peu crédibles de brillants chercheurs tentant de percer les mystères des rapports entre l’esprit et la matière. Ce qui est sûr, c’est que Penrose et Hamroff sont sur des routes déjà explorées par Schrödinger, Pauli, Wigner et Linde en physique, et par Alfred Whitehead et Karl Popper en philosophie. En tout état de cause, il reste du pain sur la planche, et l’on peut espérer que le Human Brain Project ainsi que les travaux sur les ordinateurs quantiques nous aideront à y voir un peu plus clair dans les décennies qui viennent.

    Les spéculations de Penrose et Hameroff restent stimulantes, mais on en est toujours au stade des hypothèses de travail que l'on doit encore développer et tester expérimentalement, ce que ne semblent pas nier les deux hommes. Pour le moment, ces scientifiques ressemblent à des funambules qui cherchent à ne pas tomber dans la mystique quantique pseudoscientifique New Age ou dans un positivisme frileux refusant d'explorer de nouvelles voies périlleuses dans un territoire inconnu, celui de la physique de l'esprit.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=DyVEU71Azno (Peut-on voyager dans le temps ?)

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-l-energie-negative-27703.php (L'énergie négative)

     

    Autres liens: 

    http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/personnalites/d/physique-paul-dirac-259/ (bibliographie de dirac)

     

    https://leonbrunschvicg.wordpress.com/tag/dirac/Paul Dirac, dont l’oeuvre est d’une importance exceptionnelle pour l’étude entreprise ici, nous livre des pensées très proches de celles de Penrose dans un article de 1931 où il élabore les premiers fondements de sa théorie des monopoles magnétiques, « le mode Dirac consiste à inventer un nouveau concept ou cadre conceptuel mathématique, et ensuite à essayer de trouver sa présence et son utilité (« relevance ») dans le monde réel »

    paraphrasant Dirac : « une idée mathématiquement belle doit avoir été adoptée par DIEU » (ce qui signifie : doit être présente en physique).


    https://www.bibnum.education.fr/sites/default/files/Dirac-analyse.pdf (La prédiction de l'antimatière par Dirac)


    http://www.ipnl.in2p3.fr/delphi/laktineh/monitorat/public_html/Dirac/dirac.html (Paul Adrien Maurice Dirac, Une vie exclusivement tournée vers la Physique)

     

     http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quation_de_Dirac (l'équation de dirac)


    http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/paul-dirac-1902-1984-antimatiere-a-158267 (Paul Dirac (1902-1984) : antimatière à penser)


    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quation_de_Schr%C3%B6dinger (l'équation de Schrödinger)


    http://hal.upmc.fr/cel-00092970/document (L'équation de Dirac)


    http://www.hubertreeves.info/chroniques/20051231.html (Dirac et l'antimatière blog hubertreeves)


    http://www.universalis.fr/encyclopedie/paul-dirac/3-l-equation-relativiste-de-l-electron/ (l'équation relativiste de l'électron: 

    Dirac y exprime la relation de la relativité restreinte d'Einstein, E= m2c4 + p2c2, entre l'énergie E, la masse et l'impulsion p, sous une forme linéaire appropriée à une interprétation en mécanique quantique.

    Dans ce but, il introduit un ensemble de quatre matrices hermitiennes αi (i = xyz) et β à quatre lignes et quatre colonnes. Ces matrices, qu'on appelle les matrices de Dirac, ont les propriétés suivantes :

    (ce sont les propriétés d'anticommutation), et α2i = β2 = 1, où 1 est la matrice unité 4 × 4. Du point de vue de la mécanique quantique et par le principe de correspondance (cf. physique QUANTIQUE), les grandeurs E et p(i = xyz), les trois composantes du vecteur impulsion, deviennent des opérateurs :

    où xyz et t sont les coordonnées d'espace-temps ; ℏ = h/2π, h étant la constante de Planck et c la vitesse de la lumière. L'équation de Dirac, pour un électron libre, prend alors la forme :

    ce qui exige à la fonction d'onde ψ(xyz) d'être un vecteur à quatre composantes. En étudiant des propriétés de cette équation, Dirac montra que le vecteur fonction d'onde ψ décrit un état à un électron 


    https://www.bibnum.education.fr/sites/default/files/Dirac-analyse.pdf (La prédiction de l'antimatière par Dirac)

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Klein (Etienne Klein)


    http://www.conspirovniscience.com/lecoursdutemps3.php (Le cours du temps III. Sens du temps et antimatière -En physique, des calculs contraints par le fait que la création d’une particule précède sa disparition (principe de causalité, à la base de la physique), et par le fait que rien ne peut aller plus vite que la vitesse de la lumière, ont amené à prédire l’existence de particules d’énergie négative (via la physique quantique).


    http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b12c5.php (ETIENNE KLEIN: Le temps de la physiqueEn dépit de son allure familière, le temps suscite des impasses et des paradoxes de toute sorte, dont le nombre semble grandir avec la pénétration du regard. La première difficulté, déjà repérée par saint Augustin, est que le mot temps ne dit pratiquement rien de la chose qu'il est censé exprimer. Le mot temps désigne - en apparence - l'objet d'un savoir et d'une expérience immédiats, mais il se perd dans les brumes dès qu'on veut en saisir le contenu. Bien sûr, on peut tenter de définir le temps : dire qu'il est ce qui passe quand rien ne se passe ; qu'il est ce qui fait que tout se fait ou se défait ; qu'il est l'ordre des choses qui se succèdent ; qu'il est le devenir en train de devenir ; ou, plus plaisamment, qu'il est le moyen le plus commode qu'a trouvé la nature pour que tout ne se passe pas d'un seul coup. Mais toutes ces expressions présupposent ou contiennent déjà l'idée du temps. Elles n'en sont que des métaphores, impuissantes à rendre compte de sa véritable intégrité. D'où une certaine frustration, dont seul (à mon avis) Ludwig Wittgenstein peut nous libérer : " Un mot, écrit-il dans ses Carnets Bleus, n'a pas un sens qui lui soit donné pour ainsi dire par une puissance indépendante de nous, de sorte qu'il pourrait ainsi y avoir une sorte de recherche scientifique sur ce que le mot veut réellement dire. Un mot a le sens que quelqu'un lui a donné ". Ainsi, il faut reconnaître que le sens d'un mot n'est rien d'autre que les façons qu'on a de s'en servir, sans qu'on soit sûr qu'il y ait quelque chose derrière. Il n'y a pas à se poser la question d'une vérité qu'il détienne ou qu'ils masque....)

     

    https://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/le_temps_et_sa_fleche.1040 (LE TEMPS ET SA FLÈCHE: Conférence du 6 juillet 2000 par Etienne Klein. Chacun comprend de quoi nous voulons parler lorsque nous prononçons le mot temps, mais personne ne sait vraiment quelle réalité se cache derrière lui. Si le mot est clair, la chose ne l'est pas, qui se perd dans les brumes dès qu'on tente de la saisir. Pourtant les sciences, en particulier la physique, interrogent sans relâche la nature et les propriétés du temps. Quel statut faut-il lui donner ? S'écoule-t-il de façon régulière ? Est-il réversible ? Comment est-il relié à l'espace ? Peut-on concilier temps physique et temps psychologique ? Nous verrons comment chacune des révolutions qui ont agité la physique a remis en cause notre représentation du temps et des liens qu'entretient ce dernier avec l'espace et la matière)

     


    http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/dossiers/d/cosmologie-dela-big-bang-balade-cosmologie-1679/page/9(Le physicien théoricien Abhay Ashtekar a révolutionné le programme de quantification de la relativité générale initié par Paul Dirac, Richard Arnowitt, Stanley Deser et Charles Misner voilà plus de 50 ans. En introduisant les variables d'Ashtekar, il a posé les fondations de la gravitation quantique à boucles de Carlo Rovelli et Lee Smolin. Il se concentre aujourd'hui sur la cosmologie quantique à boucles)


    PDF/IdP2010/13_theorie_cordes.pdf (Théorie des cordes et gravité quantique: La théorie des supercordes réconcilie la mécanique quantique et la théorie de gravitation d’Einstein. Elle a passé plusieurs tests qui auraient pu lui être fatals : absence d’anomalies, calcul de l’entropie de trous noirs ou incorporation de toutes les formes connues de la matière et de leurs interactions. Cependant, sa construction mathématique reste incomplète et ses ingrédients physiques – supersymétrie, unification, dimensions supplémentaires – n’ont pas encore été vus. Affaire donc à suivre sur les deux plans.)
    http://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv- 

    http://www.lepoint.fr/science/alain-connes-la-science-est-aussi-intuition-poesie-reve-23-05-2013-1689501_25.php (
    Alain Connes : " La science est aussi intuition, poésie, rêve ") -Mathématiques et philosophie se répondent ? A l'époque de la naissance de la physique quantique, celle de Niels Bohr ou d'Einstein, les discussions philosophiques jouaient un rôle crucial. C'était une époque où les gens prenaient encore le temps de réfléchir en profondeur. Nous espérons que cette tradition ne se perdra pas à l'heure de la communication ultrarapide. Quand Paul Dirac et Werner Heisenberg se sont trouvés sur le même bateau pour aller des Etats-Unis au Japon, ils ont eu tout le temps devant eux pour parler, et les discussions philosophiques ne les effrayaient pas. D'ailleurs, au début de la mécanique quantique, tous sont passés par des épisodes de doute pour savoir si leurs idées étaient cohérentes avec la nature.


    http://www.dogma.lu/txt/AB-MathematiquesKantPlaton.htm (Les mathématiques chez Platon et Kant)


    http://cer1se.free.fr/principia/index.php/intuition-en-mathematiques/4/ (L’inconscient et la beauté mathématique)

     

    https://leonbrunschvicg.wordpress.com/tag/dirac/


    http://www.eleves.ens.fr/home/bienvenu/hps/wigner_dissert.pdf (La déraisonnable efficacité des mathématiques dans les sciences naturelles Eugene Wigner)


    http://www.larecherche.fr/savoirs/autre/incroyable-efficacite-mathematiques-01-01-1999-72002 (L'incroyable efficacité des mathématiques)


    http://www.lpthe.jussieu.fr/~zuber/Cours/M1_12/MP059_2012.pdf (Les symétries en physique)

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1966_num_64_84_5357 (Objectivité et réalité en mathématiques)

     

    http://www.math.unicaen.fr/lmno/semana/documents/longuemare/groupes.pdf (Applications des groupes en Physique des particules)

     

    http://itp.epfl.ch/webdav/site/itp/users/146951/public/QFT_main.pdf (Champs Quantiques Relativistes)

     

    http://gps.ijl.univ-lorraine.fr/Groupe_Physique_Statistique/PDF/2012-10-19-Fermion%20de%20Majorana,%20Weyl%20et%20Dirac.pdf (Fermions de Dirac, Weyl, Majorana Antiparticule et Interprétation des états d’énergie négative)

     

    https://www.youtube.com/watch?v=9zLmM2AHXWI (Solution à la Théorie du Champ Unifié. (Explication de la Gravitation). (Partie 1/3))

    http://jac_leon.perso.neuf.fr/gravitation/article-francais/f-32.html (la théorie des champs)

    http://itp.epfl.ch/webdav/site/itp/users/146951/public/QFT_main.pdf (Champs quantiques relativistes)


    http://www.assomption.org/fr/spiritualite/saint-augustin/revue-itineraires-augustiniens/le-temps/i-augustin-en-son-temps/le-sens-du-temps-chez-saint-augustin (Comment le mesurer ? Augustin s'engage dans une réflexion qui peut paraître labyrinthique, mais dont le but est d'éclairer la condition de la créature temporelle et son rapport à Dieu. Avant d'en venir à sa propre conception du temps, il passe en revue les positions de ses prédécesseurs, notamment celle d'Aristote, qui essaie de comprendre le temps à partir du mouvement. Deux questions vont guider sa réflexion : la première tend à élucider l'être du temps, et la seconde à déterminer la mesure qui permet de l'appréhender)


    http://www.artefake.com/SAINT-AUGUSTIN-Qu-est-ce-donc-que.html (« Qu’est-ce donc que le temps. Si personne ne me le demande, je le sais ; mais que je veuille l’expliquer à la demande, je ne le sais pas. Et pourtant – je le dis en toute confiance – je sais que si rien ne se passait, il n’y aurait pas de temps passé, et si rien n’advenait, il n’y aurait pas d’avenir, et si rien n’existait, il n’y aurait pas de temps présent)

     

    http://www.lepoint.fr/science/alain-connes-la-science-est-aussi-intuition-poesie-reve-23-05-2013-1689501_25.php (A l'époque de la naissance de la physique quantique, celle de Niels Bohr ou d'Einstein, les discussions philosophiques jouaient un rôle crucial. C'était une époque où les gens prenaient encore le temps de réfléchir en profondeur. Nous espérons que cette tradition ne se perdra pas à l'heure de la communication ultrarapide. Quand Paul Dirac et Werner Heisenberg se sont trouvés sur le même bateau pour aller des Etats-Unis au Japon, ils ont eu tout le temps devant eux pour parler, et les discussions philosophiques ne les effrayaient pas)

     

    http://hyper-atheisme.hautetfort.com/tag/penrose (Penrose: la conscience quantique, l'âme une réalité quantique)

     

    http://nexusilluminati.blogspot.fr/2015/08/quantum-experiment-shows-how-shows.html-time.html (Quantum Experiment Shows How Time Doesn’t Exist As We Think It Does (Mind-Altering))

     

     

    Physiciens: Laurent Schwartz   Richard Feynman   Albert Einstein    Pauli     Heisenberg      NielsBohr    Schrödinger    Anderson et Patrick Blackett     Schwinger      Dyson                  Marc Lachièze Rey   Penrose

    Saint Augustin

     

    Quelques théories et méthodes:

    lthéorème de Noether    symétrie en physique  lois de conservation. Le modèle standard 

     

     

    Paul Dirac (1902-1984), physicien et mathématicien britannique, à la suite de ses travaux en mécanique quantique, a donné son nom à

    Gabriel Andrew Dirac (1925-1984), mathématicien, beau-fils de Paul Dirac, à la suite de ses travaux en théorie des graphes, a donné son nom à plusieurs théorèmes, dont

     Symétries : Invariances, Brisures de Symétries

     

    On sait que depuis Galilée les propriétés de symétrie ou d’invariance ont joué un rôle essentiel pour permettre une approche dite objective de la réalité physique : sont ‘objectifs’ les aspects de la réalité qui se maintiennent lorsque l’on change le point de vue à partir duquel on observe cette réalité. On appelle symétrie précisément cette immunité de la réalité objective face à un changement de référentiel.

    La symétrie est un trait courant en art et en architecture, elle est rendue compte par des propriétés géométriques. Dans la nature, un flocon de neige a des propriétés de symétrie, ainsi que le soleil qu’on peut assimiler à une sphère. Par contre la molécule d’ADN a toujours la forme d’une hélice tournant à gauche. Il n’existe pas de molécule d’ADN tournant à droite. Donc l’ADN brise la symétrie droite-gauche car son image dans un miroir correspond à une molécule qui n’existe pas. 

    La symétrie engage deux composantes logiques opposées : l’invariance et la transformation. En spécifiant les transformations qui laissent invariantes les lois de la physique, nous mettons en évidence les transformations de symétrie.

    Par symétrie de rotation par exemple, la transformation impliquée est la rotation et celle-ci n’entraîne aucune modification de l’apparence de l’objet ou de l’équation considérée. Les transformations peuvent prendre des formes très variées : translation dans l’espace et/ou dans le temps ; rotation spatiale ; commutations de la droite et de la gauche ; changement de t en –t ; changement de particule en antiparticule.

    D’un point de vue mathématique, on dira qu’une certaine théorie possède certaines symétries si les équations qui la traduisent sont invariantes lorsque l’on opère sur elles certaines transformations (Maxwell).

    En mécanique rationnelle classique, les propriétés de symétrie sont mathématiquement équivalentes à des lois de conservation. Voir ci-dessous le tableau d’après le théorème d’Emmy Noether en 1918 :

    Non observable Symétrie Loi de conservation

     

    Origine du temps Translation dans Energie : E

    le temps

     

    Origine de l’espace Translation dans Impulsion : P

    l’espace

     

    Direction privilégiée Rotation Moment cinétique : J

     

    L’application du principe de symétrie (de Lorentz) a guidé Dirac par des voies purement mathématiques, en 1928, pour formuler l’hypothèse de l’anti-électron ou positon (ou encore positron). L’électron et l’anti-électron étant deux objets physiques qui satisfaisaient à des solutions mathématiques symétriques de l’équation de Dirac. En 1932 Carl Anderson détecta effectivement cette anti-particule prédite et par la suite l’hypothèse de l’anti-matière s’avéra totalement fondée.

    La théorie quantique relativiste indique qu’à toute particule correspond systématiquement une antiparticule de même masse et de charge électrique de signe opposée qui lui est en quelque sorte symétrique. L’existence de ces antiparticules double le nombre de particules élémentaires.

    1 - Ainsi aux leptons (insensibles à l’interaction nucléaire forte qui assure la cohésion du noyau atomique) correspondent les anti-leptons.

    2 - Aux quarks (qui, eux, subissent cette interaction) correspondent les anti-quarks.

    3 - Par contre le photon est son propre anti-photon.

     

    Mathématiquement on considère un opérateur C dénommé opérateur de la conjugaison de charge qui transforme par application une particule par son antiparticule et vice versa. Ainsi Ce- = e+ et Ce+ = e- de même que Cq anti-quark, etc. Quand nous passons d’une particule à une antiparticule la masse est conservéele spin est conservé, par contre la charge électrique et d’autres nombres quantiques attachés changent de signe.

    Des antiprotons ont pu être conservés pendant plusieurs semaines au CERN, piégés dans une « bouteille » électromagnétique. Un tel piège nécessite un excellent vide et des aimants supraconducteurs refroidis à quelques degrés kelvin. L’antimatière est un sujet d’étude passionnant. La question essentielle est de savoir si toutes les propriétés sont exactement identiques au signe près ou si des différences sont décelables. L’identité des masses entre proton et antiproton a pu être vérifiée à au moins 1 dix milliardième près (10-10). Pour une autre particule, le Kaon neutre : K0 (voir page ci-après = 5), des mesures permettent d’affirmer qu’il y a égalité de masse avec l’anti-kaon neutre à 10-19 près.

    En janvier 1996, le CERN annonçait la fabrication d’une dizaine d’atomes d’anti-hydrogène. Le proton et l’électron de l’atome d’hydrogène y sont remplacés par un anti-proton et un positron.

    Revenons un peu en arrière pour évoquer une expérience qui a stupéfié les physiciens. Cette expérience fut réalisée par Mme Wu en 1956. Elle étudia la désintégration du noyau radioactif du cobalt 60 en nickel 60 accompagné d’un électron et d’un neutrino. L’expérience montra qu’il y avait plus d’électrons émis dans une direction opposée au spin du cobalt que dans sa direction même. Cette observation démontrait que pour les interactions faibles un processus ou son image dans un miroir n’avaient pas des chances égales de se produire (voir fig. ci-dessous, in ‘Demain la physique’ p. 100, édition O. Jacob).

     

    Depuis que les résultats de cette expérience sont connus et acceptés, il apparaît qu’il existe des phénomènes (ne faisant intervenir que de la matière inerte) qui différencient la droite de la gauche. On dit que la parité n’est pas respectée. L’opérateur parité est représenté mathématiquement par qui agit sur les composantes spatiales et intervertit la droite de la gauche.

    On estime aujourd’hui que notre Univers est constitué exclusivement de matière mais ce ne fut pas toujours le cas et l’Univers a vraisemblablement contenu dans son passé lointain, pendant un intervalle de temps très, très, court, autant de particules que d’antiparticules. La question se pose aux astrophysiciens et aux cosmologistes : comment se fait-il que notre monde soit fait uniquement de particules ?

    Puisque les galaxies sont des îlots de matière isolés dans l’espace, certaines pourraient être exclusivement composées d’antimatière. Si cela était, lors de collisions entre galaxies de matière et galaxies d’antimatière il devrait y avoir par annihilation un rayonnement très énergétique et très intense de rayons γ et ceci dans toutes les directions du ciel. Ce genre d’événement n’a jamais été observé, il est donc légitime d’admettre l’existence d’une réelle dissymétrie de notre Univers : la matière domine sur l’antimatière.

    Il faut donc imaginer un mécanisme par lequel l’antimatière a pu disparaître au profit de la matière dans un passé très lointain de l’Univers. Andreï Sakharov fut le premier, en 1967, à envisager la possibilité d’un excédent ténu de matière sur l’antimatière, précisant parmi les trois conditions fondamentales nécessaires à une telle dissymétrie : une brisure de symétrie CP 

    Une brisure de symétrie CP, cela veut dire que les processus par lesquels les particules élémentaires interagissent ne sont pas symétriques selon qu’il s’agisse de particules ou d’antiparticules. Cette brisure de symétrie laisse supposer qu’un léger excédent de matière c’est-à-dire de quarks par rapport aux anti-quarks a prévalu 10-35 seconde après le Big-Bang quand l’Univers était encore à la température de 1028 degrés. D’après les calculs actuels, on estime, et on explique l’Univers actuel, par un excédent de 1 quark sur 30 millions ; c’est-à-dire que pour 30 millions d’anti-quarks il y avait 30 millions de quarks + 1 quark. Nous sommes les descendants de ce quark supplémentaire et nous sommes le fruit d’une violation de symétrie.

    Dans un premier temps, une asymétrie matière antimatière a été observable et reproductible en laboratoire. Cela a permis d’entreprendre l’étude des différences de propriétés entre matière et antimatière. Mais le chemin est encore long pour expliquer sérieusement le mécanisme physique qui a conduit à une disparition quasi instantanée de l’anti-matière dans l’Univers. On doit donc considérer que les hypothèses exprimées par Sakharov ont la valeur de conjectures.

    Nous savons aujourd’hui que la force d’interaction nucléaire faible – qui est responsable de la désintégration des particules – viole faiblement la symétrie CP. En fait trop faiblement pour pouvoir expliquer valablement une disparition complète d’anti-matière dans l’Univers. Aussi on conjecture qu’une force non identifiée dans le cadre du modèle standard des particules élémentaires puisse être responsable d’une violation de CP bien plus significative pour rendre compte de la disparition de l’antimatière. Là encore nous espérons beaucoup que le LHC avec le détecteur spécialisé LHCb (voir cours précédent) nous fournisse des résultats inédits.

    C’est en 1964 qu’une première asymétrie matière antimatière a été observée. Le K0 (masse commune avec son antiparticule = 497,67 Mev) qui est constitué – comme toutes les particules élémentaires de la famille des mésons – d’une paire quark (dans le cas présent le down : d) et anti-quark (dans le cas présent l’étrange : s). Certains mésons sont composés de plusieurs paires. Ici le K0 : d + anti-s et l’anti-K: anti-d + s révèlent dans leur processus de désintégration une violation CP. Le Kaon a l’étonnante propriété de pouvoir osciller entre matière et anti-matière. On a comparé les probabilités des deux processus suivants : K0  anti-K0  et anti-K K0. L’expérience CP-LEAR réalisée au CERN a permis d’étiqueter l’état matière ou antimatière du kaon. La création a été produite par annihilation d’un antiproton à l’arrêt dans une cible de proton, c'est-à-dire d’hydrogène.

    La création du kaon est régie par des lois de l’interaction nucléaire forte :

     anti-p + p  K0 + K- + π+ 

     anti-p + p  anti-K0 + K+ + π- 

    (π est une particule appelée pion, c’est un méson, de masse = 139 Mev)

    La désintégration du kaon est régie par les lois de l’interaction nucléaire faible :

     K0  e+ + π- + νe 

    anti-K0  e- + π+ + anti-νe

    On voit donc que K0 et anti-K0 peuvent être étiquetés grâce au signe des charges électriques des particules associées aux deux processus. L’asymétrie mesurée est de 0,7% en faveur de la matière.

    En 2001, la découverte de la violation CP a été observée dans les désintégrations des mésons ‘beaux’ neutres, B0 et anti-B0 (masse commune = 5 279 Mev).

    B0 = [quark d, anti-quark b], anti-B0 = [anti-quark d, quark b].

    La désintégration faible de ces mésons B0  K+ + π- et anti-B0  K- + π+ fait apparaître sur un nombre considérable d’événement une asymétrie matière antimatière.

    Figure ci-dessous, sur la moitié droite : processus de production du B0 et de l’anti-B0

    Le détecteur BaBar1

     

    Ce graphique ci-dessous montre la violation de CP par l’excès de désintégration B0  K+ + π- (en bleu) par rapport à anti-B0  K- + π+ (en rouge)

     

    La violation de CP est loin d’avoir livré tous ses mystères. En particulier, la question de savoir si son origine est accidentelle n’est pas tranchée. De plus, si cet effet mesuré est certainement relié au fait que l’antimatière est absente de notre univers, la manière dont il a permis la domination de la matière nous est inconnue. Toutes ces mesures obtenues en laboratoire avec une précision en amélioration constante ne permettent pas d’expliquer le processus qui a prévalu durant les premiers instants de l’Univers parce que son ampleur doit être nettement plus élevée que ce qui est obtenu en laboratoire. La clé de la prédominance de la matière sur l’antimatière dans l’Univers devra être probablement cherchée au-delà du Modèle Standard.

     

     

     

     

    1 Site WWW.in2p3




    edouedoue.overblog.com dirac et feyman en grande discussion









    http://feynman.phy.ulaval.ca/marleau/pp/13cordes/action%20ng.html (Mathématique d'une corde bosonique Description classique Action de Nambu-Goto)

    http://physique.coursgratuits.net/theorie-des-cordes/action-de-nambu-goto.php (ACTION DE NAMBU-GOTO)

    http://www.sciences.ch/htmlfr/cosmologie/cosmorelativistegen01.php (Relativité générale)

    http://sciences.ch/htmlfr/cosmologie/cosmothcordes01.php (Théorie des cordes

     


  • les oiseaux des alpes et du Vercors

     

     

     

    J'aimerais partager avec mes lecteurs ces belles images d'oiseaux en attendant un autre article où nous écouterons des chants d'oiseaux.

     

     

    Deux autres blogs:

     

    Dans le blog alpesoiseaux.free.fr:

    Cliquez sur une de ces petites photos d'oiseau pour voir les autres images de cette espèce agrandies et la fiche de description de l'espèce.
    Pointez la souris sur une image pour voir le nom de l'espèce.

     

    quelque images que vous trouverez en cliquant dans le blog.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Les origines de la culture 4) Le scandale du christianisme partie 2

    Nous vivons peut-être la fin de l'ère chrétienne, accompagnée d'une crise des valeurs (peut-être va-t-on vers un nouveau christianisme?) et de nombreux dérèglements se produisent dans notre société. On assiste à une résurgence du paganisme et des mythes de l'antiquité grecque. NarcisseProméthée sont de retour et deviennent envahissants.Le mimétisme s'exacerbe que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les médias, même si l'individualisme est puissant et poussé par un ego qui devient forcené. 

    Cela me donne l'idée de rédiger une série d'articles en donnant "ma lecture" du livre de René Girard "Les origines de la culture" dont c'est ici l'article 4-2)

    wikipedia.org -René Girard

     

     

     

     


    Les livres de René Girard: 

     

     

     

    amazon.fr -anorexie et désir mimérique (2008)


    http://www.perspectives-girard.org/recette/index.php?p=oeuvre: rené girard-perspectives humaines et perspectives chrétiennes

     

    Mes articles sur "les origines de la culture": 

     

    Dans l'article 2 nous avons vu comment João Cesar de Castro Rocha et Pierpaolo Antonello présentent René girard dans leur introduction au livre "les origines de la culture": "cet essai tente de reconstituer, au cours de dialogues systématiques, ce fil que René Girard a tenu sa vie durant, "une seule et longue argumentationpour reprendre les mots de Charles Darwin.  Les auteurs ont donné à ce dialogue souvent dense et précis, le ton d'une autobiographie intellectuelle comparable selon eux à celle de Charles Darwin. 

    Après cette introduction, nous avons commencé la lecture du livre de René Girard par le chapitre "Une théorie sur laquelle travailler: le mécanisme mimétique". Je résume et donne dans ces articles ma lecture des questions posées à René Girard (qui sont dans l'article en caractères gras) et de ses réponses

    Dans les articles 3-1 et 3-2 ("Une théorie sur laquelle travailler"), nous avons analysé le mécanisme mimétique en tant que fondement de l'ordre social et de la culture. Nous avons conclu que le monde moderne peut se définir comme une série de crises mimétiques toujours plus intenses, mais qui ne sont plus susceptibles d'être résolues par le mécanisme du bouc émissaire. Nous avons vu pourquoi dans l'article précédent: "Le scandale du christianisme" partie 1.  Poursuivons maintenant cette analyse avec la Révélation et les religions orientales.

    Exergue: "Un essai en hébreu est même paru à son propos, montrant que la théorie est contenue dans l'Ancien Testament!Charles Darwin  autobiographie.

    1) La révélation et les religions orientales.

    orphisme.blogspot.fr -l'orphisme, religion pour les femmes?

    a) "Lucien Scubla a remis en question le caractère judéo-chrétien de la Révélation (la conscience de l'innocence de la victime dans le phénomène du bouc émissaire) en avançant que "la tradition orphique condamnait toutes les formes de sacrifice de sang et reprochait déjà aux hommes d'avoir fondé leurs cités sur le meurtre"."
    Pour René Girard, c'est vrai en partie seulement, la tradition orphique semble proche du christianisme par certains aspects, en particulier pour la notion de péché originel ("La doctrine orphique (wikipedia.org) est une doctrine de salut marquée par une souillure originelle ; l'âme est condamnée à un cycle de réincarnations dont seule l'initiation pourra la faire sortir, pour la conduire vers une survie bienheureuse où l'humain rejoint le divin"). Par ailleurs selon Girard, "dans la vision orphique, tous les hommes reçoivent en héritage une part de la violence titanesque, mélangée à des étincelles de bonté, de divinité, au sens de la tradition gnostique". 

    Scubla peut donc voir dans les mystères orphiques quelque chose de proche du christianisme. C'est vrai jusqu'à un certain point (l'orphisme s'est développé dans dans un monde déjà influencé par la bible). Mais la révélation de l'innocence de celui qui a été choisi comme bouc émissaire s'est répandue uniquement par le biais des Ecritures judéo-chrétiennes. La tradition orphique est incomplète et fragmentaire et... elle n'a pas changé le monde comme le christianisme l'a changé. Ce sont les évangiles qui sont la vraie force qui permet la démystification moderne de la violence unanime. 


    b) "On pourrait apporter d'autres arguments pour limiter le rôle du christianisme dans la révélation de la structure sacrificielle des religions anciennes, en rappelant que certaines religions, comme le Jaïnisme en Inde, se sont éloignées de tout ordre sacrificiel et ont tout à fait rejeté le sacrifice". 

    Une société ou un groupe religieux peuvent atteindre une conscience aiguë de la violence humaine. C'est le cas du Jaïnisme en inde où 8000 Tamil Jain, à cause de cette conscience justement, ont été ont été persécutés par le roi shaïvite Koon Pandiyan dans le village de Samanatham près de Madurai. Les Jaïnistes ont exercé une certaine influence, mais ce ne sont pas eux qui ont transformé le monde même s'ils ont prôné l'instauration de l'égalité sociale entre les hommes, la tolérance religieuse, affirmé l'indépendance des individus face à la domination des prêtres, l'émancipation religieuse des femmes et le développement de l'éducation des filles, l'inculcation du principe de la confiance en soi. Ghandi voyait une analogie entre leur philosophie et et le christianisme, mais il opta pour une action politique plus compatible avec le christianisme, qui entraîne une intervention dans les affaires du monde, non sous la forme de prosélytisme outrancier comme on le croit généralement, mais sous forme de conversion individuelle, personnelle en adoptant une position de non-violence, tout comme le christianisme qui propose le christ comme modèle à imiter. Pour René Girard, "c'est notre esprit chrétien qui nous permet de distinguer dans le Jaïnisme une religion voisine de nos présuppositions éthique". 

    Dans l'esprit de laïcité qui se généralise actuellement, ce qui est attirant dans les religions orientales, c'est l'absence d'un Dieu transcendant. Le récit fondateur du bouddhisme, strictement individuel, est un chemin personnel qui mène à une Révélation plus conforme à l'individualisme contemporain.

     

    C) "Bien que de nature non violente, le jaïnisme est retombé dans un système de castes patriarcales, héritage de l'hindouisme brahmanique si répandu en Inde, qui représente encore une forme d'exclusion symbolique réelle. C'est ce que nous appelons la "violence structurelle", une injustice complète. De plus, comme cela a été avancé lors d'un récent colloque COV&R, l'histoire des religions et des sociétés en Asie montre que, d'un point de vue purement descriptif, les cultures et les Etats hindouistes ou bouddhistes ne sont pas aussi étrangers à la violence qu'on se l'imagine parfois (comme d'ailleurs aux premiers temps du christianisme). "

    http://www.uibk.ac.at/theol/cover/ (colloque COV&R)

    Arthur M. Hocart soutient en effet que le système des castes est d'origine sacrificielle. Lors de ce colloque (voir les actes et le sommaire), il a été dit que les religions sont pleinement conscientes, dans leurs règles et leurs préceptes, de l'injustice inhérente à la violence et que les traditions orientales ont contribué à rendre ces sociétés moins violentes. Tout en sachant que l'homme devait écarter la colère, la rancune, le ressentiment et l'envie, elles n'ont jamais été pleinement conscientes du mécanisme de bouc émissaire. Elles tentèrent d'interdire progressivement le le sacrifice (le jaïnisme, comme on l'a vu l'a rejeté). La différence avec le christianisme, c'est que celui-ci fait, dans les évangiles, la lumière sur le mécanisme du bouc émissaire et du sacrifice mimétique.

     

    Liens: http://lucadeparis.free.fr/jpweb/surscubla.htm (L'anthropologie morphogénétique selon Lucien Scubla)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucien_Scubla
    http://www.rene-girard.fr/offres/doc_inline_src/57/Lucien+Scubla.pdf (Lucien Scubla)
    http://1libertaire.free.fr/LScubla05.html (Lucien Scubla: 
    Quel est votre sentiment général sur l’œuvre de Girard et sa place dans l’histoire de l’anthropologie ?)
    fr.wikipedia.org -orphée
     http://fr.wikipedia.org/wiki/Orphisme_(religion)
    http://www.cosmovisions.com/$Orphisme.htm
    http://astro-cosmogonie.com/Pge_CosOrphiques.htm (
    LES COSMOGONIES ORPHIQUES)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ja%C3%AFnisme (jaïnisme)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Ja%C3%AFnisme (Portail:Jaïnisme)

    http://classiques.uqac.ca/classiques/hocart_arthur_maurice/au_commencement/au_commencement.html (Au commencement était le rite. De l'origines des sociétés humaines)

    http://classiques.uqac.ca/classiques/hocart_arthur_maurice/hocart_arthur_maurice.html (Arthur Maurice HOCART [1883-1939]) 

    http://www.slu.edu/department-of-theology-home/2015-colloquium-on-violence-and-religionhttps://www.facebook.com/COVandR (colloque violence et religion 2015)

     

    2) Le jugement de Salomon et l'espace non sacrificiel.


    a) "Le jugement de Salomon est l'un des textes antisacrificiels les plus puissants de l'Ancien Testament. Il est au coeur de votre réflexion (de René Girard) dans "
    Des choses cachées(Des choses cachées depuis la fondation du monde), où vous tentez de définir la possibilité d'un espace non sacrificiel". 

     

     

     

     

    mapage.noos.fr -le jugement de salomon

     

    Salomon est roi d'Israël vers 950 avant J.C., la tradition insiste sur sa sagesse.

    l'histoire du jugement :
    Deux femmes sont venues demander justice. Elles ont chacune un enfant du même âge, mais l'un est mort accidentellement étouffé pendant son sommeil. Chacune affirme que l'enfant vivant est le sien."Elles se disputaient ainsi devant le roi qui prononça :
    " Apportez-moi une épée", ordonna le roi ; et on apporta l'épée devant le roi, qui dit : "Partagez l'enfant vivant en deux et donnez la moitié à l'une et la moitié à l'autre." Alors la femme dont le fils était vivant s'adressa au roi, car sa pitié s'était enflammée pour son fils, et elle dit : "S'il te plaît, Monseigneur ! Qu'on lui donne l'enfant vivant, qu'on ne le tue pas !" mais celle-là disait : "Il ne sera ni à moi ni à toi, partagez !" Alors le roi prit la parole et dit : "Donnez l'enfant vivant à la première, ne le tuez pas. C'est elle la mère." (le Livre des Rois chapitre 3) (le Livre des Rois chapitre 3)
    L'une des deux mères accepte, mais l'autre refuse et préfère renoncer à son enfant afin de le sauver. 

    "Des choses cachées" est construit autour de ce texte qui a joué un rôle essentiel dans la réflexion de René Girard sur le sacrifice. Cette action est prophétique du Christ qui, d'ailleurs était, au moyen-âge, perçue  non dans la bonne prostituée, mais dans Salomon. La mauvaise prostituée accepte le le meurtre, le sacrifice, alors que la bonne la refuse. La bonne mère, elle, renonce à l'enfant pour que celui-ci vive. Elle ne veut pas mourir, mais elle est prête à tout subir et même à renoncer à l'enfant pour qu'il vive. N'est-ce pas aussi le vrai sens du sacrifice du Christ? 

    Girard avait dit dans "Des choses cachées depuis la fondation du mondeIl y n'y a pas de différence plus grande que celle existant entre ces deux actions représentatives du sacrifice. C'est pourquoi il a refusé d'utiliser le même mot pour les décrire. Et, puisque le sens de sacrifice comme immolation ou meurtre est plus ancien, il a décidé que le mot sacrifice s'appliquerait à cette action, sacrifice-meurtre. Mais depuis, il a changé d'avis. La différence entre ces deux actions est la plus grande qui soit, et c'est la différence entre le sacrifice archaïque (qui détourne contre une victime choisie la violence accumulée par la société) et le sacrifice au sens chrétien (renoncer à toute revendication égoïste et à la vie s'il le faut, pour ne pas tuer). 


    Nota: sacrifice archaïqueil aurait pour but de canaliser la violence vers un individu (sacrifié) et vers le domaine du sacré, institutionalisant ainsi la violence qui est encadrée et pratiquée selon des rites et règles bien précises.


    b) Les deux actions sont ici superposées.
    Les évangiles font de la mauvaise prostituée et du mauvais sacrifice une métaphore pour la vieille humanité incapable d'échapper à la violence, sans sacrifier des victimes. Le Christ, par son sacrifice, nous libère de cette nécessité; Le sacrifice y prend le sens de sacrifice de soi-même, le sens du Christ. On peut alors dire, en quelque sorte, que que la religion primitive, archaïque, annonce le Christ à sa façon., mais très imparfaite. 

    Les deux formes de sacrifice du paragraphe précédent, (celle de la mauvaise prostituée et celle de la bonne) sont radicalement opposées mais en même temps inséparables. Il n'existe entre elles aucun espace non sacrificiel. On ne peut pas trouver de différence plus grande; d'un côté, le sacrifice comme meurtre, de l'autre, le sacrifice comme acceptation de la mort, s'il le faut, pour ne pas tuer. L'histoire morale de l'humanité est un passage du premier sens au second, accompli par le Christ , mais pas par l'humanité qui a tout fait pour ne pas voir le dilemme et pour y échapper.

    Je pense qu'il est urgent de méditer cette pensée de Girard en cette période ultra-matérialiste où ne compte que la performance et le profit. Les éclairs de conscience et les germes de réveil que nous voyons poindre de plus en plus sont à cultiver.


    C) "Ce changement de perspective dans votre théorie est encore plus évident quand on le compare au débat que vous avez eu avec les théologiens de la Libération, en 1990, au Brésil. A cette occasion, Franz Hinkelammert a discerné les concepts de "non sacrificiel" et "antisacrificiel", avant de demander: "est-ce vraiment comprendre la pensée de Girard que de la définir comme antisacrificielle? Je crois que non, parce que sa pensée est non sacrificielle [...]. La position antisacrificielle peut être extrêmement sacrificielle". 

    http://mythologica.fr/biblique/cain et abel


    "La théologie de la libération est un courant de pensée théologique chrétienne venu d’Amérique latine, suivi d’un mouvement socio-politique, visant à rendre dignité et espoir aux pauvres et aux exclus et les libérant d’intolérables conditions de vie. Enracinée dans l’expérience biblique du peuple juif guidé par Dieu au-delà de la mer Rouge et à travers le désert — d’une terre d’esclavage (Égypte) à la Terre promise (Exode, ch. 12 et suivants) elle est un « cri » prophétique pour plus de justice et pour un engagement en faveur d’un « Règne de Dieu » commençant déjà sur terre. La réflexion théologique part de la base : le peuple rassemblé lit la Bible et y trouve ressources et inspiration pour prendre en main son destin".

    "Attentif aux pauvres, critique à l’égard du néolibéralisme, le pape François ressemble à un « théologien de la libération ». En réalité, il s’est opposé à ce mouvement que l’Institution catholique accusa longtemps d’inspiration marxiste et qui a tant influencé l’Eglise en Amérique latine".
    Je pense que 
    Franz Hinkelammert a raison, dit René Girard qui a écrit un essai concernant sa position à ce sujet, "théorie mimétique et théologie" (dans "celui par qui le scandale arrive"ch I-3), d'abord paru en Allemand dans un ouvrage dédié à Raymund Schwager: "il faut repérer un phénomène de "bouc émissaire" spontané derrière la crucifiction, tout autant que derrière les mythes". Ce phénomène n'est pas là dans les mythes, alors qu'il est là dans les Evangiles et le plus surprenant, c'est que ce repérage vient du Christ lui-même plutôt que des évangélistes qui font tout ce qu'ils peuvent pour suivre le Christ.

    Selon René Girard, "l'histoire des religions est en fait une histoire du sacrifice commencée avec les relogions archaïques qui ont véritablement éduqué l'humanité et l'on sortie de la violence archaïque. Puis Dieu est devenu une victime afin de libérer l'homme d'un Dieu violent, illusion qui doit être abolie en faveur de la connaissance que le Christ reçoit de son Père. On peut considérer les religions archaïques comme le premier stade de la révélation progressive qui culmine dans le Christ. "  Ainsi, la véritable histoire de l'humanité serait une histoire religieuse qui remonte au cannibalisme primitif, qui serait la religion alors que l'Eucharistie récapitulerait cette histoire, de l'alpha à l'oméga. Et pour commencer, l'histoire de l'homme inclut ce début meurtrier: Caïn et Abel

    Je crois que cette vision me séduit et que je suis assez d'accord.

    Conclusion: un espace absolument non sacrificiel est impossible. René Girard a tenté de le trouvé dans "La violence et le sacré" et Des choses cachées", mais il pense maintenant que trouver cet espace à partir duquel tout pourrait se comprendre et s'expliquer sans engagement personnel est une tentative qui ne peut réussir. La difficulté aujourd'hui de construire le monde autour des valeurs égalitaires en est peut-être la traduction. L'avenir nous dira ce qu'il en est.


    liens: http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ologie_de_la_lib%C3%A9ration (Théologie de la libération)

    http://www.lemondedesreligions.fr/savoir/qui-sont-les-theologiens-de-la-liberation-11-06-2013-3155_110.php (qui sont les théologiens de la libération?)

    http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/le-pape-francois-est-il-un-theologien-de-la-liberation-26-03-2013-38378_16.php (le pape François est-t-il un théologien de la libération -a priori non)

    http://authueil.org/?2006/04/25/62-celui-par-qui-le-scandale-arrive (Celui par qui le scandale arrive par authueil)

    http://www.parutions.com/pages/1-6-63-2200.html (celui par qui le scandale arrive)

    http://mythologica.fr/biblique/cain.htm (abel et caïn)

     

    3) L'Histoire et la conscience sacrificielle.


    a) En adoptant une formulation plus théologique, la notion de "Dieu passager et mutable", soutenue par des penseurs comme scholemHans Jonas, ou Sergio Quinzio, se raccroche-t-elle à votre idée de la religion comme élargissement progressif de la conscience et du christianisme comme révélation et transformation du Logos violent en Logos divin?

    pour Scholem la conception d'un Dieu vivant n'est pas incompatible avec le principe de son immuabilité. Pour Jonas, Dieu est un Dieu qui devient, un Dieu qui vient à l'existence en temps voulu, bien qu'il soit un Etre complet, toujours identique à Lui-même dans le temps de l'éternité. La tradition hébraïque parle aussi de l'unification de Dieu avec sa Shekhinah.

    Girard ne voit pas Dieu comme une entité changeante, mais le comprend de façon ontologique: "je suis celui qui suis", comme Dieu l'a dit lui-même à Moïse selon l'Ecriture. Dieu, comme on l'a vu précédemment a "une stratégie" pédagogique à partir de la religion archaïque vers la Révélation chrétienne. C'est ainsi qu'une humanité libre peut se développer. Sartre a pu dire: "Dieu ne peut pas être, parce que, si Dieu a fait l'homme, ce dernier n'aurait pas pu le créer libre, et donc, l'homme étant libre, il n'y a pas de Dieu". Avec le système du bouc émissaire, nous voyons que cette logique est contournable et que la vision de Sartre n'est pas forcément juste. Même si l'impossibilité dont il parle est réelle, Dieu permet les sacrifices et les hommes peuvent s'éduquer eux-mêmes peu à peu, hors de leur violence, tout en ne réussissant jamais complètement. Ils ont besoin du Christ qui supplée à leurs insuffisances, ils changent donc, mais pas Dieu. La différence entre les religions archaïques et le christianisme, c'est que dans le cadre archaïque, on pense que la victime est coupable parce que tout le monde le dit et on ne comprend pas qu'elle est seulement un bouc émissaire. Dans les Evangiles, il y a aussi un moment d'unanimité (dans les cris: "à mort!, à mort) et même les disciples de Jésus se détournent de lui et rejoignent la foule. Mais la résurrection détruit cette unanimité et les disciples dénoncent la système du bouc émissaire et ainsi le révèlent.

    Le "Dieu passager et mutable", qu'évoquent scholemHans Jonas, ou Sergio Quinzio, c'est le sacré qui progressivement se transforme en saint dans l'histoire humaine. Dieu de la Bible, il est devenu Dieu de la sainteté étranger à toute violence, le Dieu des Evangiles. Il y a un refus chrétien d'abandonner la Bible hébraïque et l'Ancien Testament, refus de l'attitude marcioniste. Cela montre qu'il y a à la fois rupture et continuité entre le religieux archaïque, sacrificiel et la révélation biblique qui nous fait émerger hors du sacrifice mais qui ne nous autorise pas à le condamner car par nature, nous ne sommes pas étrangers à la violence. Nous vivons peut-être l'émergence d'une nouvelle Révélation. 

     

    Liens: http://jec2.chez.com/archobsrvshole.htm (Observations sur l'oeuvre de Gershom Scholem)

    http://theoremes.revues.org/150 (Gershom Scholem, d'une redécouverte de la kabbale et de ses enjeux)

    http://francesca1.unblog.fr/2011/07/07/shekinah/ (la gloire de la shekhinah)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Preuve_ontologique_de_G%C3%B6del (preuve ontologique de l'existence de Dieu selon gödel)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Argument_ontologique


    b) A propos de cette question, comment percevez-vous la tradition gnostique? Fait-elle aussi partie de l'histoire de la Révélation?

    http://art-du-vivant.com/blogcfio/esoterisme-chretien/

     

    Si je me réfère au site franc-maconnerie.org "Le terme de gnose désigne diverses tendances qui ont toujours existé dans les grandes religions monothéistes, et qui présentent des points communs aussi bien avec la pensée néoplatonicienne qu'avec les spiritualités orientales.

    Gnose signifie connaissance. Il s'agit de la connaissance intérieure, par laquelle l'homme appréhende le divin, indépendamment de tout dogme, de tout enseignement; la gnose s'apparente ainsi au mysticisme. Les gnostiques considèrent que Dieu ne peut être en contact avec le monde, essentiellement mauvais, œuvre du Démiurge. La matière est assimilée à l'ignorance, au mal, et la vie terrestre résulte d'une chute de l'esprit dans cette matière, perte de l'unité originelle avec Dieu. L'homme, prisonnier des dualités (bien/mal, âme/corps, connaissance/ignorance), ne garde plus de son origine divine que la vague nostalgie d'un paradis perdu. Mais le principe divin, l'âme, est en lui, et la recherche spirituelle peut le mener au salut en libérant l'âme de sa prison corporelle".

    Pour René Girard, "la gnose est très actuelle, car c'est toujours un effort pour échapper à la Croix, c'est à dire perpétuer la méconnaissance par l'homme de sa violence et protéger son orgueil de la Révélation. Sans la croix, il ne peut y avoir de Révélation de l'injustice fondamentale que constitue le mécanisme du bouc émissaire, fondateur de la culture humaine et qui se répercute dans tous les rapports que nous avons avec nos semblables". 

    La gnose méconnaît donc la révélation?

    liens: http://fr.wikipedia.org/wiki/Gnosticisme

    http://www.franc-maconnerie.org/la-gnose

    http://reforme.net/une/religion/lapocalypse-a-commence (pour girard, l'apocalypse a commencé)

     

    c) Roberto Calasso critique votre conviction que la Révélation chrétienne opère une sape progressive du sacrifice: "Dans cette application tordue des Lumières, cependant la principale faiblesse de Girard apparaît: la persécution n'a en fait jamais été aussi répandue que dans l'Occident moderne, qui ne connaît rien du sacrifice et le considère comme une superstition". 

    Girard trouve profonde et inspirée la description de Calasso de la société moderne. Mais elle est trop unilatérale. Calasso est très favorable au sacrifice, il ne fait pas de distinction entre la Révélation chrétienne et la mauvaise utilisation qu'on en fait aujourd'hui. Pour lui, être opposé au sacrifice sanglant constitue une faiblesse des individus ou des collectivités et, avec Nietzsche, il veut croire qu'être pour la violence est plus intelligent et que c'est ce qu'il faut faire. Calasso a intégré l'utilité positive du sacrifice dans les sociétés archaïques et il voit que le monde moderne est menacé par la perte des protections sacrificielles, ce qui est somme toute très lucide et qu'assez peu de gens peuvent voir.

    C'est pourtant ce que dit René Girard qui définit le monde moderne comme essentiellement privé de protection sacrificielle, c'est à dire toujours plus exposé à une violence aggravée qui est, le sienne (celle de Calasso), comme la mienne, notre violence à nous tous. Mais le mouvement de la rationalité moderne n'est pas intrinsèquement mauvais. Le progrès scientifique est un progrès réel qui fait donc voir Girard comme un "homme des lumières" à Calasso.  ("L'histoire progresse à la fois dans le sens du bien et dans le sens du mal", dit Jacques Maritain). Calasso ne voit pas la signification profonde de la Révélation chrétienne telle que l'a découvert René Girard.


    d) La lecture de Nietzsche s'est révélée fondamentale pour de nombreux philosophes contemporains. Vous-même avez reconnu qu'il avait contribué à votre interprétation de Dionysos. Selon vous, l'aphorisme 125 du Gai savoir, très souvent cité, dans lequel Nietzsche affirme que "Dieu est mort", va au coeur de la logique sacrificielle.

     

    http://www.lemenestrel.com/TEXTES/dionysos-dieu-grec.html

     

    Au lieu de dire "Dieu est mort", Nietzsche dit en fait: "Nous l'avons tué. Voici la traduction de Pierre Klossowski dans Oeuvres philosophiques complètes: "Dieu est mort! Dieu reste mort! Et c'est nous qui l'avons tué. Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers? Ce que le monde avait possédé jusqu'alors de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous nos couteaux - qui essuiera ce sang de nos mains? Quelle eau lustrale pourra jamais nous purifier? Quelles solennités expiatoires, quels jeux sacrés nous faudra-t-il inventer? La grandeur de cette action n'est-elle pas trop grande pour nous? Ne nous faut-il pas devenir nous-mêmes des dieux pour paraître dignes de cette action? Il n'y eut jamais d'action plus grande; et quiconque naîtra après nous appartiendra, en vertu de cette action même, à une histoire supérieure à tout ce que fut jamais histoire jusqu'alors". 

    Nietzsche ne nous parle-t-il pas ici d'une re-fondation religieuse de la société en inventant un rituel d'expiation, autrement dit d'une nouvelle religion? Tous les dieux commencent d'abord par mourir, éternel retour (du religieux sacrificiel), création et recréation de la culture qui implique toujours la présence initiale d'un meurtre fondateur. Pour rené Girard, ce texte va au-delà de la pensée explicite de Nietzsche en définissant l'éternel retour comme une succession sans fin de cycles sacrificiels, repérables dans les aphorismes d'Héraclite et Anaximandre.  Il n'était sans doute pas pleinement conscient de ce qu'il disait dans cet aphorisme et c'est l'exemple de texte qui échappe à son auteur. En fait, nietzsche utilisait sans s'en rendre compte des mots à connotation rituelle, sacrificielle.

    Ainsi, ce texte parle de la naissance de la religion en même temps que de sa mort et c'est ce que le meurtre de Dieu contraint le meurtrier à inventer: un nouveau culte religieux. 


    Les derniers mots que Nietzsche a  écrits en 1989, aux limites de la folie, "Condammo te ad vitam diaboli vitae" ('je te condamne à la vie éternelle en enfer") constituent un passage impressionnant qu'il est difficile d'interpréter en dehors en dehors d'un cadre chrétien. Nietzsche s'est-il condamné à l'enfer en voulant être Dionysos contre le Christ? (voir aussi SOLLERS ET LA RELIGION Dionysos et le Ressuscité). Héraclite l'a déjà dit: Dionysos, c'est la même chose qu'HadèsNietzsche était jaloux du Christ selon André Gide, il était donc du côté de Satan, ce qui signifie d'après Girard, prendre parti de la foule contre la victime innocente.

     

    liens: http://fr.wikipedia.org/wiki/Dionysos

    http://www.lemenestrel.com/TEXTES/dionysos-dieu-grec.html (Qui est Dionysos, le dieu Grec ?)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Dieu_est_mort_(Friedrich_Nietzsche)

    http://leportique.revues.org/126 (Mort de Dieu et volonté de puissance)

    http://www.perspectives-girard.org/references/references/reference-0002.pdf (Comment "Dieu est mort !", selon Nietzsche: c'est le texte capital, paraît-il, sur la disparition définitive de toute religion")
    http://fra.anarchopedia.org/dieu_est_mort (Dieu est mort)
    https://lesarchivesdeladouleur.wordpress.com/2012/05/20/god-is-dead/ (dieu est mort)

    http://www.lemondedesreligions.fr/mensuel/2010/40/friedrich-wilhelm-nietzsche-04-05-2010-122_106.php (Prophète de la mort du Dieu chrétien, le philologue allemand développa une pensée paradoxale, à la fois athée et spirituelle, qui prêche une mystique de l’« éternel retour » et annonce l’avènement d’un Dieu positif, « qui danse et qui rit ».

    http://www.webnietzsche.fr/dieumort.htm (Dieu est mort, pourquoi ?)

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antiq_0770-2817_1981_num_50_1_2036 (Girard, Euripide et Dionysos)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Klossowski (cité par rené girard pour la traduction de nietzsche, le gai savoir)

    http://www.webnietzsche.fr/retour.htm (l'éternel retour)

    http://www.eris-perrin.net/2014/08/nietzsche-et-l-eternel-retour.html (Nietzsche et l'éternel retour)

    http://www.in-limine.eu/2014/04/nietzsche-et-jesus-par-georges-bataille.html (Nietzsche et Jésus (par Georges Bataille))

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antiq_0770-2817_1981_num_50_1_2036 (Quand René Girard nous offre ses salades. Remarques sur la théorie girardienne du sacrifice)

    http://www.willeime.com/Nietzsche.htm (Nietzsche et l'inversion des valeurs par le chrisitanisme)

    http://files.alaindebenoist.com/alaindebenoist/pdf/rene_girard.pdf (RENE GIRARD, AUTEUR SURFAIT par alain de benoist

     

    4) Celui par qui le scandale arrive.

     

    a) Dans votre théorie, il semble que les êtres humains ne soient ni autonomes (car leur désir est toujours mimétique, ni pacifiques (car ils ne peuvent éviter l'apparition de formes de violence engendrées par la nature mimétique de leur désir). Ne pensez-vous pas que cette conception de l'humanité a eu une influence négative sur l'accueil fait à votre travail?

    La réponse de René Girard, c'est que, même si le désir est toujours mimétique, on peut y résister et c'est l'intérêt d'être chrétien - Jésus lui-même a résisté. La liberté de l'homme c'est la possibilité de résister au mécanisme mimétique. 

    La seule liberté consisterait donc à imiter Jésus et ne pas rejoindre le cercle mimétique ainsi que  Paul  le dit aux corinthiens: "Je vous en prie, montrez-vous mes imitateurs" (1 CO 4,16). Ce n'est pas par orgueil individuel, mais parce que lui-même imite Jésus, qui, à son tour, imite le Père. Par opposition au désir mimétique, qui aliène les hommes et les entraîne vers la crise mimétique, c'est une chaîne infinie de "bonne imitation", d'imitation sans rivalité, que le christianisme cherche à constituer et dont les "saints" sont les maillons. 

     

    b) Nous n'avons le choix qu'entre accuser les autres et éprouver de la compassion pour eux?

    http://dilectio.fr/?tag=crise-mimetique

    Pourquoi l'imitation du Christ impliquerait-elle une mise en accusation de ceux qui ne la pratiquent pas demande René Girard? L'imitation du christ n'implique pas ce choix. Ce que le Christ ne fait jamais, c'est la mise en accusation au dépens d'un bouc émissaire pour "tirer son épingle du jeu". Relisons l'évangile de Jean: "Pourquoi ne reconnaissez-vous pas mon langage? C'est que vous ne pouvez pas entendre ma parole. Vous êtes du diable, votre père,et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n'était pas établi dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui: quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et père du mensonge. Qui d'entre vous me convaincra de péché? Si je dis le vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Qui est de Dieu entend les paroles de Dieu; si vous n'entendez pas, c'est que vous n'êtes pas de Dieu" (Jn 8,83-47). En fait il y a bien deux modèles suprêmes, Satan et le Christ. Le paradoxe, c'est que la vraie liberté est la conversion de l'un à l'autre; autrement, c'est l'illusion totale. Nous sommes libres parce que nous pouvons toujours nous convertir vraiment, c'est à dire refuser de nous joindre à l'unanimité mimétique. Se convertir, c'est en fait se reconnaître persécuteur, se voir soi-même pris dans le processus d'imitation depuis le commencement. Cela signifie choisir le Christ (ou un homme qui ressemble au Christ) comme modèle de nos désirs. Se convertir, c'est découvrir que nous avons imité, sans le savoir, le mauvais type de modèles qui nous entraînent dans le cercle vicieux des scandales et de l'inassouvissement permanent qui aboutissent à la crise mimétique

    liens: http://dilectio.fr/?tag=crise-mimetique (la crise mimétique)

     https://aigueau.wordpress.com/2010/01/18/la-theorie-de-rene-girard-resume (La théorie de René Girard – résumé)

    http://ermrc.pagesperso-orange.fr/Caf%E9th%E9otextes/031Mim%E9tique.htm (René Girard et la théorie du désir mimétique)


    c) Si le mot skandalon signifie "rivalité mimétique", pourquoi les Evangiles l'associent-ils avec Satan et avec le Christ, qui se qualifie lui-même de skandalon (Jn 6,41-42).


    Le mot skandalon signifie "pierre d'achoppement mimétique", quelque chose qui déclenche la rivalité mimétique. Le Christ a annoncé (avant sa passion) qu'il allait devenir un skandalon pour tous les hommes et même pour les disciples. 

    René Girard a écrit dans "Je vois Satan tomber comme l'éclair", que Satan et le skandalon sont une seule et même chose (chapitre III, satan, p. 61). 

    Jésus associe les deux termes quand il annonce la Passion et dit à Pierre: "passe derrière moi Satan! Tu me fais obstacle (skandalon), car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!Mt 16,23).  Le mot skandalon s'applique aussi à la croix lorsque Jésus dit: "Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi"! (Mt11,6). Paul, lui, déclare dans une belle formule: "Nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens" (1 Co 1,23).

    La Croix est un skandalon parce que les hommes ne comprendront pas un Dieu faible (cf Nietzsche), subissant humblement ceux qui le persécutent; c'est pourquoi ils trébuchent sur cette idée. Par ailleurs, Jésus et Satan poussent tous deux à l'imitation qui éduque la liberté, parce que nous sommes libres d'imiter le Christ dans un esprit d'humble soumission à son incomparable sagesse, ou au contraire, d'imiter Satan dans un esprit de rivalité. Et le scandalon signifie alors l'incapacité à échapper à l'esprit rivalitaire, un esprit de servitude car il nous agenouille devant tous ceux qui l'emportent sur nous. La prolifération des rivalités est cependant arrêtée par la résolution du bouc émissaire, qui produit à nouveau l'ordre dans la société. Satan expulse alors Satan ce qui stabilise la société mais l'ordre ne peut être que temporaire car l'ordre ne peut être que temporaire et promis à retomber tôt ou tard dans le désordre des scandales. Il s'agit d'une fausse transcendance. 

    La résolution ultime du bouc émissaire n'est-elle pas le Christ skandalon...?

     

    liens: http://girardianlectionary.net/res/skandalon.htm (René Girard and the New Testament Use of skandalon)

    http://www.perspectives-girard.org/discussion-archives/pc2005-01.01-12.31.pdf (Depuis Je vois Satan tomber comme l'éclair, Girard considère le skandalon et Satan comme une seule et une même chose ( Cf aussi p.138-139 dans Les origines de la culture ). Je vous rapporte le passage emprunté à ce livre : ""- Si le mot skandalon signifie "rivalité mimétique", pourquoi les Evangiles l'associent-ils avec Satan et avec le Christ, qui se qualifie lui-même de skandalon ( Jn 6, 41-42 ) ? - Le Christ annonce avant sa Passion qu'il va devenir un skandalon pour tous les hommes et même pour ses disciples, qui VONT PARTICPER PASSIVEMENT A SON EXPLUSION..."" )

    http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081029.html (La théologie de la Croix dans la christologie de saint Paul par Benoît XVI, audience générale 29 oct 2008)

    http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=190:je-vois-satan-tomber-comme-leclair-rene-girard-&catid=52:philosophie&Itemid=55 (je vois Satan tomber comme l'éclair (René Girard))

    http://enpassant-englanant.blogspot.fr/2011/04/en-lisant-rene-girard-satan-sest-fait.html (En lisant... René Girard, Satan s'est fait duper par la Croix)

     

    d) Est-ce en rapprochant Satan du skandalon que le Christ révèle la fausseté des accusations sue lesquelles est fondé l'ordre sacrificiel? Démasque-t-il ainsi la vraie nature de Satan? 

     

    nomana.free.fr:Andromède attachée au rocher par les Néréides

    Oui répond René Girard "Pour le christianisme, on ne devrait pas croire en Satan. Le Credo n'en fait pas mention". Satan est un non-être car, il est finalement l'inconscient du mécanisme du bouc émissaire quand la foule accuse la victime innocente d'être coupable et qu'elle l'assassine ensuite sans remord en pensant qu'elle est coupable. Le système fonctionne par lui-même, comme une machine, une espèce d'immense mannequin (comme Dante représente Satan dans la fosse de l'enfer).

    Le phénomène de rivalité, la rivalité des doubles est perçu depuis toujours comme une sorte de force transcendantale. René Girard signale que dans leurs récits épiques, les indiens l'appellent destin, pour les grecs anciens c'est le moîraHeidegger, lui, parle de schicksal. Satan est ce système mimétique qui n'a pas d'être substantiel mais qui gouverne les relations humaines. Cette notion de destin, qui a tant marqué l'humanité n'est plus présente dans la Bible. Dès le début, Caïn est libre de choisir et Dieu tente de le convaincre de ne pas tuer son frère (LA PAROLE DE DIEU NE DÉTOURNA POINT CAÏN DE TUER SON FRÈRE). Ainsi que l'affirme René Girard, "Nous serons toujours mimétiques, mais nous n'avons pas à l'être de façon satanique, ni à nous engager dans des relations mimétiques perpétuelles. Nous n'avons pas à accuser notre voisin, nous pouvons apprendre à lui pardonner". 


    Souvenons-nous de Marc 12,29-33

    "Jésus lui répondit (au scribe): Le premier de tous les commandements c'est: Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. 
    30 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. C'est là le premier commandement. 
    31 Et voici le second qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a point d'autre commandement plus grand que ceux-ci. 
    32 Et le scribe lui répondit: C'est bien, Maître, tu as dit avec vérité, qu'il n'y a qu'un Dieu, et qu'il n'y en a point d'autre que lui; 
    33 Et que l'aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme, et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et les sacrifices".

    C'est ainsi que je conclue mes articles sur "ma lecture" des chapitres relatifs au mécanisme mimétique et au scandale du christianisme du livre de René Girard "LES ORIGINES DE LA CULTURE". Mon prochain article traitera du chapitre L'homme, un "animal symbolique".


    liens: http://profondeurdechamps.com/2013/09/05/satan-un-bouc-emissaire/ (Satan : un « bouc émissaire » ?)

    http://lirephilosopher.canalblog.com/archives/2014/06/17/30090619.html ("Je vois Satan tomber comme l'éclair" René GIRARD)

    http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=ETU_966_0773 (girard revisité)

    http://nomana.free.fr/public/bouc-emissaire.html (quelques boucs émisssaires)

    http://scribe.seiya.free.fr/dossier/enfers.htm (LES ENFERS : DE LA DIVINE COMEDIE A SAINT SEIYA voir la fosse 1à10)

    http://leschampsdemaldoror.voila.net/textes/enfer21.htm (l'enfer de dante)

    http://jacques.prevost.free.fr/cahiers/cahier_31.htm (arts et sciences, hommes et dieux. cahier 31 la divine comédie de dante)

    http://remacle.org/bloodwolf/italiens/dante/table.htm (la divine comédie de dante - l'enfer)

    http://jesusmarie.free.fr/augustin_cite_de_dieu_livre_15.html (Saint Augustin d'Hippone La Cité de Dieu - livre 15/22)

     

    Le pandémonium, lieu de satan par Jonh Martin '1825' (musée d'Orsay):

    http://profondeurdechamps.com/2013/09/05/satan-un-bouc-emissaire

     

     



     


  • L'équinoxe de printemps

     

    C'est avec plaisir que je partage ces articles d'Elizabeth berger dans son blog tarot pshychologique sur l'équinoxe de printemps et sa magie.

     

    L'hiver est fini

    nativité

     

     

    fleurs oiseau

     

     

     

    Le trèfle symbole de l'équinoxe de printemps

     

    Triskell

     

     Un mégalithe:

    mégalithe

     

     

    Bientôt, la durée du jour sera égale à celle de la nuit : étymologiquement, le mot équinoxe vient du latin æquinoctium, de æquus« égal” » et nox, noctis« nuit ».

    Moment important car il permet de situer avec précision les points cardinaux, ce jour-là le soleil se lève plein Est et se couche tout à fait à l’Ouest.

    L’équinoxe de printemps est associé à l’Est car il annonce la renaissance de la vie au sortir de l’hiver, tout comme le soleil en se levant à l’Est annonce le jour naissant. Symboliquement, c’est de l’Est que vient la Lumière que recherchent ceux qui s’engagent dans une démarche spirituelle.

    L’élément Air, associé à cette période, symbolise l’inspiration, l’intuition, l’intellect, la communication. L’Oiseau est associé à l’Est et à l’Air, puisque les hommes ne pouvant pas voler, les oiseaux étaient considérés comme les messagers des dieux, leur apportant l’inspiration. Dans le corps humain, l’élément Air est celui qui permet la respiration et qui est en relation permanente avec l’extérieur.

    C’est la saison du renouveau et du nouveau feu, c’est le début du cycle de la fertilité et de l’abondance, c’est le temps des semailles.

    L’équinoxe de Printemps est une célébration d’équilibre car ce n’est plus l’hiver et pas encore l’été. C’est le temps magique entre les deux saisons, ou Dame Nature se réveille doucement, sortant lentement de sa léthargie hivernale. En cette période, les Grecs célébraient le retour à la surface de la terre pour six mois, de Perséphone. Fille de Zeus et Déméter, elle fut enlevée par Hadès, qui la fit reine des Enfers.

    Hadès avait conclu un pacte avec Déméter, partageant ainsi son épouse entre le monde de la Lumière et le royaume des Ténèbres. Ce mythe exprime le mouvement de la végétation qui meurt à l’approche de l’hiver pour resurgir à nouveau avec le printemps.

    Dans le culte, la fête célébrant le départ de Perséphone avait lieu en automne, la belle saison étant associée à son retour.

    L’équinoxe de printemps est un moment fugace, instant qui marque l’équilibre entre le jour et la nuit, un passage où les forces de la lumière augmentent.

    ostara


    On perçoit l’influence nordique de cette fête, avec le nom qu’on lui donne généralement : Ostara. En effet, il provient d’Éostre : une Déesse germanique de la fertilité à qui on faisait des offrandes d’œufs peints pour assurer la venue du printemps. Cette porte de l’année était aussi associée à la déesse romaine Aurora, à la déesse grecque  Éos et à la déesse hindou Ushas (toutes dérivées du prototype indo-européen du nom de Hausos).

    Elle serait également associée à Freya dans la mythologie nordique. Déesse de l’aurore et de la fécondité printanière, elle est associée au symbolisme des œufs et du lièvre. Son association à la création du monde a généré la coutume de peindre des œufs. Ceux-ci représenteraient l’Œuf Cosmique.

    Chargée de symboles anciens, l’équinoxe de printemps est toujours fêtée aujourd’hui. Nous mangeons des lapins en chocolat (le lièvre est l’animal sacré d’Éostre en tant que symbole de fertilité), des poules et des œufs. Le mot Easter qui signifie Pâques en anglais vient d’ailleurs du nom de cette Déesse.

    La symbolique de l’œuf est très chargée. En effet, il détient en lui la genèse du monde, il est une réalité primordiale qui contient en germe la différenciation des êtres. En égyptien le mot œuf est féminin et de lui le Dieu jaillira, il organisera le Chaos en donnant naissances aux êtres différenciés (Il est à la fois Fils et Père). On retrouve ce symbole dans de nombreuses religions et son sens est toujours le même.

    L’œuf est souvent une représentation de la puissance de la lumière. Ainsi il apparaît comme un des symboles de la rénovation périodique de la nature. Mais attention il n’est pas autant naissance que ré-naissance, c’est le retour, la résurrection (d’où la récupération de la fête pour la Pâques chrétienne : mort et résurrection de Jésus).

    Les coutumes païennes veulent que l’on allume des feux à l’aube pour symboliser le renouveau de la vie et la protection des récoltes. On célèbre ce Sabbat mineur en faisant sonner les cloches, décorant des œufs, plantant des graines, s’occupant du jardin rituel ou non, faisant un grand nettoyage de Printemps (physique et spirituel, en se débarrassant des énergies négatives et des problèmes générés par la pensée). Pendant ce nettoyage, il est recommandé que chaque mouvement soit fait dans le sens des aiguilles d’une montre car cela remplit la maison de bonnes énergies.

    Entrée dans le signe astrologique du Bélier

    Bélier


    Le Bélier  symbolise le feu originel qui se manifeste à l’entrée du printemps, le jaillissement des forces brutes de la vie (éclatement des bourgeons, sortie des pousses de la terre, rut des animaux…). Le rythme vital, sous ce signe, est celui d’un bond en avant, d’une accélération : commencement, renouvellement, propulsion, impulsion, jet, éclatement, explosion…

    C’est le souffle du feu prométhéen, ce feu à la fois créateur et destructeur, aveugle et généreux, chaotique et sublime, capable de fuser dans toutes les directions; c’est la décharge irruptive, fulgurante, indomptable de la foudre, la violence du feu animal indifférencié, la poussée anarchique, dévorante, d’instincts primitifs vigoureux, une libération de forces nouvelles, inclassables et inadaptées, aux généreuses promesses portées vers leur essor.

    Les fêtes Celtes nous parlent toujours de la fin d’une étape et le commencement d’une autre. Quelque chose meurt et autre chose naît. C’est pour cela que le cercle est un symbole important dans la tradition druidique. Un cercle, c’est comme la somme d’une infinité de point. Chaque point que nous voulons observer, analyser sur le cercle est compris grâce à ce qu’il y a avant et ce qu’il y a après lui.

    C’est d’ailleurs par la compréhension de ce qu’il y a avant et après que nous pouvons nous approcher de ce point. Mais jamais nous ne l’atteignons car le point est un élément hors espace-temps. Le cercle est aussi l’expansion du point, l’unité Divine.

    Les fêtes druidiques d’aujourd’hui expriment une vision cyclique du temps, et une des fonctions de ces célébrations est d’inscrire le cycle humain dans le grand cycle de la nature, d’harmoniser les rythmes de l’homme sur les plans physiques, psychologiques et spirituels. Pour eux la Nature, image de la Déesse-Mère, est célébrée comme une source d’inspiration, une conseillère de sagesse et de beauté. Ils pensent que l’homme n’est qu’un des éléments de la grande harmonie naturelle.

    Chaque fête revêt donc une dimension spirituelle et véhicule un enseignement au travers d’un symbolisme inspiré de la période de l’année. La succession des fêtes au cours de l’année symbolise à la fois le cheminement intérieur de l’être humain et les grandes phases de l’existence humaine.

    L’Est, l’Air, l’oiseau

    L’équinoxe de Printemps est un symbole de renaissance à la vie, de vitalité, de joie et de bonheur. Le jour est de même durée que la nuit. C’est une porte qui s’ouvre et nous sommes invités à la franchir et à accueillir l’énergie nouvelle qui se présente. Nous sommes incités à sortir de la Nuit, à redevenir actifs. L’Enfant Intérieur a grandi, il doit maintenant lâcher la main de la Mère et s’autonomiser. Il doit semer les graines de sa future vie. C’est aussi une phase d’apprentissage.

    C’est la fête du temps des semailles

    Le temps de faire de nouveaux projets, de renouveler ce qui doit l’être. Nous pouvons pour cela nous ouvrir à l’inspiration et être réceptifs à ce qui nous guidera pour accomplir nos projets. Cette période est symbolisée par la lumière du jour naissant à l’Est. L’équinoxe de printemps est associé à l’adolescence, à la période de 7 à 14 ans. Le maître mot de cette fête est « réceptivité »

    Le printemps est associé à l’élément Air

    Cette saison est caractérisée par l’éclosion des bourgeons, par la floraison. Le printemps favorise la prise de conscience de la nouvelle vie qui mène vers l’expansion, il apporte les prémices des futures chaleurs, des réalisations à venir.

    L’équinoxe est un moment d’équilibre et de stabilité ; la nuit et le jour sont égaux. Celui qui parcourt le chemin connaît le calme intérieur et la paix de l’âme.

    La Déesse Ostara favorisait les naissances, des humains et des animaux, et la germination des végétaux. La légende dit qu’ Ostara est née d’un œuf, symbole de la vie en devenir, et qu’elle était accompagnée d’un lièvre, animal prolifique s’il en est. Dans la tradition germanique, cet animal lunaire est associé au passage, il montre des chemins entre l’univers des hommes et des mondes merveilleux.

    En pays germanique, c’est lui qui souvent apporte les œufs de Pâques. On dit même qu’il les pond! Cet œuf, que nos ancêtres décoraient avec minutie, était à l’origine plutôt peint en rouge, couleur associée au printemps.

    Oeuf 2

    Mais cet œuf symbolise aussi l’éternité et la fécondité de la vie et surtout d’une vie qui semble s’autogénérer. C’est pourquoi l’œuf faisait l’objet d’un culte au moment de l’équinoxe de printemps. D’où son assimilation naturelle par le christianisme qui l’associe à la résurrection du Christ.

    L’équinoxe de printemps marque la fin de la période sombre, celle du travail intérieur très intense. L’objectif est toujours le même : intégrer le Divin qui est en nous accroître notre foi… En nous connaissant mieux nous  pouvons continuer notre chemin.

    De l’autre coté du point de l’équinoxe nous avons l’éclosion de la vie. Et la vie est celle que nous choisissons d’avoir. De ce fait, nous semons les projets que nous voudrions voir germer. Nous les mettons donc en terre, inscrit sur des œufs. L’œuf est un grand symbole. Il contient toutes les potentialités, il est symbole de la Vie qui s’autogénère. Sa teinte rouge rappelle la semence d’Ouranos, son sang, qui féconde Gaïa dans la cosmogonie grecque. Nous allons donc ensemencer nos vœux dans la matrice de la Vie pour qu’ils se matérialisent dans les mois qui suivront.

    Cette symbolique est aussi représentée par Kernunnos fécondant la Déesse Mère dont le fruit, Bélénos, naitra neuf mois plus tard au solstice d’hiver. Kernunnos parfois imagé par un serpent à tête de bélier et corps de poisson. Ceci certainement parce que l’équinoxe se situe entre le signe du Poisson (dernier signe astrologique) et celui du Bélier (premier signe astrologique) dans le cercle de l’année, représenté par le serpent. Le poisson, image de l’inconscient, des eaux intérieures, de notre monde caché. Le bélier, force vive, impulsion, exaltation. Kernunnos réveille nos sens visibles et invisibles.

    Bélénos quant à lui symbolise la Lumière. Faire le vœux d’atteindre la Lumière est peut-être l’unique objectif à avoir en son être intérieur car de ce souhait découle Tout, tout le reste et surtout l’accès au monde de la Plénitude.

    Bélénos, dont la Lumière sort de Terre en ce jour d’équinoxe à travers le symbole du trèfle. De couleur verte il représente l’équilibre entre ses trois feuilles. Trois énergies qui sont le Progéniteur, la Déesse Mère et le Fils Bélénos, il est donc le Divin, la Lumière, l’Unique. Il est également associé au triban : Amour, Sagesse, Spiritualité.

    Dans la nature qui se déploie, le lièvre représente cette vie qui explose. Il est à deux facettes comme l’équinoxe qui est cet équilibre entre la nuit et le jour, la lune et le soleil, la Déesse Mère et Kernunnos, deux polarités. Dans la tradition chinoise on trouve le mythe du lièvre de Jade.

    zodiaque


    Le lièvre de Jade habite dans la lune et prépare avec des plantes le breuvage d’immortalité. On rejoint là la quête du Graal, de la Lumière qui est notre vœu formulé pour ce rituel. Dans les contes le lièvre est l’animal qui guide le masculin (Dieu ou homme) vers le féminin (femme ou Déesse Mère), il participe donc à cette Union des éléments, à l’équilibre du Yin et du Yang.

    A l’équinoxe de printemps nous fêtons l’exaltation de la Vie, sa puissance mystérieuse. Grâce au passé nous avons acquis des enseignements et pour la suite nous formulons vœux de continuer.

    Différentes survivances des célébrations de l’Équinoxe de printemps, autour du 21 mars, ont existé ou subsistent de nos jours. Feux de joie ou noyade de lumière de cette époque, dont les usages se manifestent sous des formes très variées mais précèdent de la même pensée initiale : la libération de l’obscurité hivernale, par exemple, en mettant en scène des moyens d’éclairage artificiel (bougie, lampe à huile ou lanterne symbolisées) dont on se débarrasse par noyade.

    On trouve aussi des usages liés à un gâteau que l’on offre à une divinité ou encore à un mannequin de paille que l’on brûle ou précipite à l’eau afin de « détruire l’hiver ».

    L’équinoxe de printemps, appelé Alban Eilir dans le druidisme contemporain, marque la fin assurée de l’hiver, le retour des beaux jours. C’est un temps d’équilibre, une porte entre l’hiver et le printemps; entre ce qui n’est plus et ce qui va advenir.

    C’est le moment de la naissance du jeune soleil, du jour nouveau porteur de tous les espoirs, de toutes les promesses et de toutes les potentialités. Temps pour l’oiseau de quitter le nid et d’inventer sa vie. Graines des futurs projets plantées en terre, Porte franchie pour sortir de la Nuit et accueillir l’Aube naissante, aube qui revient toujours pour nous offrir toutes les possibilités de la Vie.


  • Le féminin sacré

     

    https://musheart.wordpress.com/2014/04/22/reflexions-sur-le-feminin-sacre-et-la-sexualite-2/

     

    http://www.revedefemmes.net/admin/revues/revedefemmes-24.pdf (la revue rêves de femmes automne 2011, voir chap. la porte vers les mystères de l'intérieur)

     

    Aujourd'hui Journée Internationale de la Femme je rends hommage au féminin et au féminin sacré. Rappelons nous carl Jung et sa vision de l'anima et de l'animus où on se rend compte que chaque être humain n'est pas exclusivement soit masculin, soit féminin. J'en ai eu la révélation lors de mon AVC et de l'opération quasi-simultanée que j'ai subie contre le cancer du colon. Je me suis réveillé avec un goût prononcé pour la peinture et l'art alors que j'étais plutôt scientifique et rationnel et avec une attirance Pour la spiritualité. Je découvrais l'aspect féminin de mon être, plus intuitionniste et spontané. Le cardiologue m'a expliqué que mon cerveau s'il n'était pas détruit avait eu un arrêt et s'était reconstruit avec de nouvelles connexions. 

    L'asymétrie cérébrale, qui désigne l'inégale implication des deux hémisphères du cerveau dans les différentes fonctions mentales a suggéré les notions de "cerveau gauche" et de "cerveau droit. Mobiliser plus la partie droite suggère une personnalité artistique, créative, ouverte d'esprit et émotive liée à l'aspect féminin de la personne. Utiliser davantage votre partie gauche, suggère un profil plus consciencieux, analytique et logique, plus masculin. 

    C'est ce qui me fait dire que ma personnalité qui était dominée par l'aspect masculin, calculatoire s'est équilibré vers une harmonie entre féminin et masculin. 

    Je suis ainsi devenu sensible et j'écoute la partie féminine de mon être qui s'est libérée et qui guide maintenant ma spiritualité et m'a fait découvrir le féminin sacré. C'est pourquoi en cette Journée Internationale de la Femme je mets à l'honneur l'article de Elizabeth Rouzier que je suis et dont j'aime les articles et recommande les conférences:



    RECONNAISSEZ, CELEBREZ ET HONOREZ VOTRE FEMININ !

     

    http://www.revelessencedesoi.com/2015/03/conference-reconnaissez-celebrez-et-honorez-votre-feminin.html (conférence reconnaissez celebrez et honorez votre féminin)


    A l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, j'ai souhaité contribuer à ma façon et vous inviter à participer à ma première conférence en ligne. En effet, c'est une première pour moi même si j'ai déjà animé des conférences en présentiel.

    Depuis longtemps, à vous, chères femmes, qui me suivez dans mes partages sur revelessencedesoi et revelessencedefemme, je vous promets un échange en ligne. C'est avec une grande joie que je vous invite enfin à y participer et ceci, belle synchronicité, va se réaliser lors d'une journée qui nous est réservée. Je souhaiterai que cette journée dure 365 jours et chaque jour suivant dans la vie de chaque femme.

    En effet, la question qui se pose et que je vais ouvrir lors de cette conférence :

    Notre lignée de femmes guerrières que nous pouvons remercier nous ont permis aujourd'hui de disposer et donc si possible faire valoir, de droits, comme celui à l'avortement, la contraception, le vote, le travail, le divorce, l'égalité etc ... et la lutte continue ... mais nous "m'aime" comment utilisons nous ces droits dans notre vie ? Comment contribuons nous à nous accorder l'amour, le respect de nos valeurs, notre corps, contribuer à l'avancement de la société en réalisant notre mission de vie, à nous occuper de nos besoins ...

    Quelles réelles avancées ont eu ces droits dans votre vie ? 

    J'ai découvert dans ma vie que la véritable liberté ou les véritables droits sont ceux que l'on s'accorde intérieurement et que l'on souhaite incarner .... Par exemple, tant que je ne me suis pas aimée, j'ai été mal aimée, tant que je ne me suis pas réalisée, mon travail n'avait pas de sens, tant que je ne me suis pas respectée, je ne l'étais pas, tant que je me suis fait violence intérieure en me reniant et me sacrifiant, en résistant à l'invitation du coeur, j'ai été confrontée à la violence, tant que je n'ai pas incarné mes valeurs, j'ai connu la dévalorisation, tant que j'ai laissé mon mental me juger, les jugements des autres m'atteignaient, tant que je ne me suis pas guérie intérieurement, j'ai été blessée par les évènements ou les personnes dont les rencontres n'étaient pas hasard mais rappels, tant que je ne me suis pas connectée avec ma puissance féminine, je n'ai pas maitrisé les qualités propres au féminin (chez les hommes comme les femmes), telles l'intuition, le ressenti, l'écoute de son inconscient et de sa voix intérieure, l'intelligence émotionnelle, l'accueil de la vie, le don de métamorphose, la créativité, l'intelligence du coeur et la connexion avec notre centre énergétique chaudron, l'utérus et tant d'autres capacités infinies qui sont actuellement ignorées ou considérées comme défauts telles la profondeur, la sensibilité... Notre sexe est il faible comme il est appelé couramment ou simplement sa faiblesse apparente cache t'elle une force ignorée car non valorisée par la société encore trop masculine même pour les hommes coupés de leur féminin ?

    Alors quelle est la véritable libération de la femme ? Justement si d'une part, nous avons gagné certains droits sociaux, il nous appartient dans l'intime de nous libérer de nos schémas, notre propre féminin blessé et de nous accorder le meilleur. La société ne fera pas ceci pour nous, quelles que soient les avancées dans nos droits ....

    Dans certains pays, les femmes n'en sont pas encore là et doivent encore lutter mais peut être est il temps pour nous dans des pays où la liberté est accessible de déposer nos armes de guerrières, nos armures, pour en arborer d'autres, moins phalliques et plus féminines telle la force intérieure et retrouver les valeurs du Féminin. C'est le chemin que j'ai choisi et que je souhaite partager ... Je n'aurai pas le temps de tout vous dire dans cette conférence mais l'intention y est, elle se fera dans le présent et le partage.

    J'ai passé la première partie de ma vie à expérimenter et faire des erreurs (et je continue à en faire pour grandir), je souhaite consacrer la deuxième partie de ma vie, après la femme rage, la femme mage, à incarner la femme sage et initier les femmes à ce merveilleux chemin d'évolution en soi, d'amour et de respect de soi, de découverte ... à travers des programmes, mes consultations et des outils ...

    Après un premier temps simplement dans le présent et ce qui me viendra d'important à vous partager, un autre temps pour les échanges et la réponse à vos questions, la conférence se clôturera par une hypnoméditation intuitive et énergétique, un accompagnement vers votre intime afin de célébrer votre propre puissance féminine ou simplement l'inviter à se révéler .... Par ma qualité d'hypnothérapeute, je vous guide vers vos profondeurs inconscientes, par l'intuition la méditation ne sera donc pas préparée mais soufflée par ma voix intérieure et donc unique, l'énergie du féminin nous accompagnera et circulera dans la salle en toute sororité. 

    J'ai hâte de partager ce moment avec vous, chères femmes, c'est une promesse que je tiens enfin.

    Inscrivez vous, vous serez ainsi prévenues par mail avec le lien d'accès à la salle et le mot de passe et pour celles qui ne peuvent pas assister, inscrivez vous quand même, cela vous permettra de recevoir l'enregistrement et de me connecter avec vous lors de la méditation.

    A toute à l'heure de l'autre côté et vive la journée de la Femme, de chaque Femme, de notre Femme à célébrer car elle incarne doublement le Féminin dans sa polarité énergétique et intérieure propre à chaque être humain de tous sexes ainsi que dans sa forme extérieure que seules les femmes incarnent vraiment. Soyons honorées par ce chemin et honorons nous !!
    Bien à vous,
    Elisabeth Rouzier
    Hypnothérapeute, psychoénergéticienne, coach intuitive et Femme !


    Autres liens: http://lauramarietv.com/pourquoi-chaque-femme-doit-seveiller-au-feminin-sacre/

    http://epanews.fr/group/le-feminin-sacre/forum/topics/le-f-minin-sacr-et-la-qu-te-de-l-unit-perdue-par-jean-bernard?page=1&commentId=2485226%3AComment%3A1054860&x=1#2485226Comment1054860 (Le Féminin Sacré et la Quête de l'Unité Perdue par Jean-Bernard Cabanes)

    http://lemiroirdevenus.free.fr/public/Document/Le_feminin_sacre.pdf

    http://www.soriah-mandalame.com/article-feminin-sacre-123702059.html

    http://epanews.fr/profiles/blog/show?id=2485226%3ABlogPost%3A2253761&amp%3Bxgs=1&xg_source=msg_mes_network#.VP1GcHyG-So (Guerre des sexes : Les hommes s’excusent enfin ! Bon, pas tous mais certains)

     

    https://www.pinterest.com/pin/131519251594814962/ Jay Dogg:(une peinture réaliste: visage de femme)

     


  • Bonne année depuis mon nouveau lieu de résidence Bourg Saint-Maurice - Les Arcs

     

     

     


     

     

    wikipedia.org -Bourg-Saint-Maurice

    lesarcs.com -bourg saint maurice les arcs

    skiinfo.fr -les arcs bourg saint maurice -la station

    guidesdesarcs.com -les arcs: via ferrata

    balade-en-montagne.com -randonnées classiques

    balade-en-montagne.com -les arcs ballades en montagne

    .balade-en-montagne.com -montagne/boucles/boucle

     

     

    Nostalgie: une vue de notre balcon à Aix les bains avant notre déménagement.

     

     

     

     

     

    Ca y est, deux mois de préparation m'ont conduit ici, à Bourg Saint Maurice qui mène aux stations de ski des Arcstignes et Val D'isère. Apès avoir passé 3 ans à Annecypuis deux ans à Aix les bains, je retrouve ici la nature et les premières émotions du village de mon enfance. Découvrons d'abord le pays avant les grandes randonnées que je me promets pour le printemps. J'ai le plaisir de présenter à tous maintenant que je suis un peu stabilisé mes meilleurs voeux pour 2015, voeux de santé, bonheur satisfaction de vos désirs es espoirs et partage de l'amour.

     

    Les arcs

    Les arcs

    Les arcs

    Les arcs

     

     

     

    Le départ du funiculaire vers Bourg Saint Maurice

     

     

     

     De mon balcon, je vois un paysage assez merveilleux, surtout avec les premières neiges de janvier 2015.

     

     A notre arrivée après la tempête du 28 décembre 2014

     

     

     
     

     


    Puis la neige fond à basse altitude.

     

     



     

     

    Depuis le mois d'octobre, nous avons avec nous Mozart, le fils présumé de Lou, le chien de mon fils disparu en juillet 2014 au pays basque. Je dirais que c'est plutôt Mozart qui a adopté sa Maîtresse vu la façon  dont il s'est mis immédiatement dans ses bras, dés qu'on l'a vu alors qu'il n'était pas encore sevré.

     

     

    Mozart bébé

     

    Mozart à trois mois

     

    Mozart chez sa mère

     

     

     

     

     

     

    Mozart grandit si vite! le voici à trois mois alors qu'on était encore à Aix les Bains.

     

    Mozart à 3 mois

     

     

     

     
     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous voici maintenant à Bourg Saint Maurice, Mozart a quatre mois.

     

     

    Le lac de Bourg

     

    Le lac de bourg

     

    Sur les hauteurs de Bourg Saint Maurice

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    https://tarotpsychologique.wordpress.com/

    https://tarotpsychologique.wordpress.com/2014/12/17/ma-premiere-videoconference-pour-vous/

    Originally posted on tarot psychologique:

    Trois ans déjà que ce blog existe et vit grâce à votre fidélité, vos visites, commentaires, appréciations et témoignages.
    Merci à vous qui m’honorez de votre confiance et de votre intérêt.
    Je continue à partager ce qui me tient à cœur. C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui la vidéo d’une conférence sur le thème du Tarot Psychologique que j’ai donnée récemment.
    Me voilà plus vraie qu’en photo… !

    J’espère qu’elle éveillera des questions et vous donnera envie d’approfondir ces sujets qui me passionnent tant et sont au cœur de notre développement personnel à tous.

    Si vous souhaitez échanger, recevoir un accompagnement personnalisé, n’hésitez pas, contactez-moi.

    Mes amitiés du cœur

    Elisabeth Berger

    Praticienne en développement psycho-spirituel

     


  • FAITES CET EXERCICE POUR VOIR VOTRE « AURA »

     



    Le blog elisheanportesdutemps.terrenouvelle dit: Vous pouvez partager ce texte à condition d’en respecter l’intégralité et de citer la source: http://elisheanportesdutemps.terrenouvelle.ca Comme j'ai bien aimé cet article je voudrais le partager sur mon blog en le citant in extenso:

     

     

     

    nov 3, 2014

     51239

     

    "Je vous propose de faire un petit exercice très simple si vous voulez apprendre à voir votre aura. Premièrement, il faut savoir que c’est très simple à faire et que tout le monde peut le faire, à la limite la seule difficulté pourrait être le fait d’arriver à croire qu’on est capable de le faire.

    Cet exercice permet de voir la 1ère couche de l’aura, le corps éthérique,c’est à dire la couche la plus facile à distinguer (il existe 7 couches). Bien que sa vibration le place en dehors de notre champ de vision classique, c’est un corps très proche du corps physique au niveau vibration. Il a pratiquement la même densité, mais il est simplement accessible à nos perceptions.

    EXERCICE POUR VOIR SON « AURA » :

    – Prenez une feuille blanche et mettez-vous dans un lieu bien éclairé.- Posez votre main à plat sur la feuille.

    -Regardez votre main sans vraiment la regarder en fait, en fait votre regard ne doit pas s’arrêter à votre main. Regardez votre main comme si vous vouliez voire 50 cm derrière elle.

    Le cerveau va toujours essayer de ramener votre vision à la logique, ne cherchez pas à interpréter ce que vous voyez. Laissez-vous aller, même si les contours de votre main deviennent flous : ne faites pas de mise au point !Laissez venir le flou autour de vos doigts et observez de loin..

    Vous distinguerez ainsi un « flou » qui n’est en fait qu’une énergie lumineuse, en principe bleu, vert avec quelques nuances propres à chacun.

    Pendant l’exercice le cerveau va continuer à essayer de faire une mise au point par réflexe là où votre vision deviendra floue. Laissez simplement le flou grandir en ignorant le reste. Vous serez émerveillé par la lumière bleutée qui entoure votre main.

    Pour voir les autres couches de l’aura, il faut développer des facultés de visions extrasensorielles. Cet exercice vous aura au moins permis de découvrir la première couche de votre aura.

    EXERCICE:

    spiritualité

    EST-CE QUE TOUT LE MONDE PEUT VOIR L’AURA?

    Oui, tout le monde peut voir l’aura des gens ainsi que celui de tous les êtres vivants (animaux, arbres et fleur). Il suffit non seulement de vouloir, mais de désirer voir…tout simplement.

    Comment faire pour voir l’aura?

    Premièrement, il faut vous détendre. Prenez une grande inspiration pendant 10 secondes, puis maintenez celle-ci durant 5 secondes, et expirez normalement, mais complètement, et arrêtez pendant 4 secondes. Répétez cela 3 fois.Cet exercice vous permettra de vous déstresser et vous permettra d’ouvrir votre conscience à vos sens extrasenso‌riels. Ensuite, fixez un point près de la personne dont vous voulez voir l’aura. Ce que vous percevrez autour de la forme de cette personne, c’est son aura.Plus vous répéterez cette expérience et plus il vous percevrez facilement l’aura de tout ce qui vous entoure.

    L’aura chez les humains ou tout autre être vivant peut avoir plusieurs couleurs et différentes intensités selon la personnalité, l’humeur, la vitalité et l’évolution de chacun. La couleur détermine l’état d’être et l’intensité de celle-ci, détermine l’énergie et la conviction de cet état d’être.

    Ex. Une personne qui possède une aura rougeâtre et jaune à la fois, indique que cette personne cherche à influencer (la force= le rouge) par ses connaissances (le mental = le jaune). Le diamètre du rayonnement démontrera l’intensité, soit toute l’énergie dans l’application de l’influence que cette personne veut faire.

    Rouge clair: Représente l’énergie, la chaleur et la vitalité, la générosité, la passion

    Rouge opaque: Représente la révolte, l’esprit querelleur, la colère, la malice, l’esprit de destruction et la haine.

    Rouge foncé: Représente l’égoïsme et le manque de noblesse.

    Rouge + Rose: Représente l’affection, le bonheur, la tendresse et l’amour si teinté de blanc.

    Rouge + Jaune, clair: Représente le désir d’apprendre ou d’enseigner.

    Rouge + Jaune, foncé: Le contrôle et la domination.

    Rouge + Brun: La peur, la crainte, le doute très prononcé.

    Rouge + Noir: La méchanceté, une énergie malsaine et très troublée.

    Rouge + Orangé: L’égocentrisme.

    Orange clair: L’énergie, la vitalité sans tracas, les émotions satisfaisantes.

    Jaune clair: L »intellect, le mental, les analyses, la pensée réfléchie.

    Jaune Or: Un intellect bien balancé avec sa spiritualité.

    Jaune + Brun: Un état usant de ruse, égoïste et avare.

    Vert clair: L’harmonie, la paix avec la nature et son environnement, le cœur.

    Vert émeraude: L’harmonie, l’équilibre, l’art de la guérison, le centre, l’expression du Christ. Une grande quantité de vert émeraude dans l’aura d’un individu indique son intérêt ou son engagement dans l’art de la guérison.

    Vert + Brun: L’égoïsme, l’avidité, la tromperie et la jalousie..

    Bleu: La communication, l’expression, le juste.

    Bleu + brun + noir: Le vice, la perversité, l’abus de pouvoir.

    Le bleu est lié au troisième œil, à l’inspiration et au niveau supérieur de l’intellect. Il est une des premières couleurs que voit le guérisseur spirituel.

    Mauve lavande: Une bonne spiritualité, une bonne vitalité

    Lilas: Un caractère altruiste et compatissant.

    Violet: La compassion, la compréhension, la médiumnité, une spiritualité élevée.

    Le violet est la couleur de la royauté et elle indique la noblesse de caractère. Dans l’aura, le violet est un agent d’isolation et de purification. On ne le trouve pas couramment. Il vient des royaumes supérieurs et on le voit seulement chez les maîtres spirituels et chez les adeptes.

    Blanc: L’union, la conscience christique, la guérison appliquée, une spiritualité de haut niveau."




  • FAITES CET EXERCICE POUR VOIR VOTRE « AURA »

     



    Le blog elisheanportesdutemps.terrenouvelle dit: Vous pouvez partager ce texte à condition d’en respecter l’intégralité et de citer la source: http://elisheanportesdutemps.terrenouvelle.ca Comme j'ai bien aimé cet article je voudrais le partager sur mon blog en le citant in extenso:

     

     

     

    nov 3, 2014

     51239

     

    "Je vous propose de faire un petit exercice très simple si vous voulez apprendre à voir votre aura. Premièrement, il faut savoir que c’est très simple à faire et que tout le monde peut le faire, à la limite la seule difficulté pourrait être le fait d’arriver à croire qu’on est capable de le faire.

    Cet exercice permet de voir la 1ère couche de l’aura, le corps éthérique,c’est à dire la couche la plus facile à distinguer (il existe 7 couches). Bien que sa vibration le place en dehors de notre champ de vision classique, c’est un corps très proche du corps physique au niveau vibration. Il a pratiquement la même densité, mais il est simplement accessible à nos perceptions.

    EXERCICE POUR VOIR SON « AURA » :

    – Prenez une feuille blanche et mettez-vous dans un lieu bien éclairé.- Posez votre main à plat sur la feuille.

    -Regardez votre main sans vraiment la regarder en fait, en fait votre regard ne doit pas s’arrêter à votre main. Regardez votre main comme si vous vouliez voire 50 cm derrière elle.

    Le cerveau va toujours essayer de ramener votre vision à la logique, ne cherchez pas à interpréter ce que vous voyez. Laissez-vous aller, même si les contours de votre main deviennent flous : ne faites pas de mise au point !Laissez venir le flou autour de vos doigts et observez de loin..

    Vous distinguerez ainsi un « flou » qui n’est en fait qu’une énergie lumineuse, en principe bleu, vert avec quelques nuances propres à chacun.

    Pendant l’exercice le cerveau va continuer à essayer de faire une mise au point par réflexe là où votre vision deviendra floue. Laissez simplement le flou grandir en ignorant le reste. Vous serez émerveillé par la lumière bleutée qui entoure votre main.

    Pour voir les autres couches de l’aura, il faut développer des facultés de visions extrasensorielles. Cet exercice vous aura au moins permis de découvrir la première couche de votre aura.

    EXERCICE:

    spiritualité

    EST-CE QUE TOUT LE MONDE PEUT VOIR L’AURA?

    Oui, tout le monde peut voir l’aura des gens ainsi que celui de tous les êtres vivants (animaux, arbres et fleur). Il suffit non seulement de vouloir, mais de désirer voir…tout simplement.

    Comment faire pour voir l’aura?

    Premièrement, il faut vous détendre. Prenez une grande inspiration pendant 10 secondes, puis maintenez celle-ci durant 5 secondes, et expirez normalement, mais complètement, et arrêtez pendant 4 secondes. Répétez cela 3 fois.Cet exercice vous permettra de vous déstresser et vous permettra d’ouvrir votre conscience à vos sens extrasenso‌riels. Ensuite, fixez un point près de la personne dont vous voulez voir l’aura. Ce que vous percevrez autour de la forme de cette personne, c’est son aura.Plus vous répéterez cette expérience et plus il vous percevrez facilement l’aura de tout ce qui vous entoure.

    L’aura chez les humains ou tout autre être vivant peut avoir plusieurs couleurs et différentes intensités selon la personnalité, l’humeur, la vitalité et l’évolution de chacun. La couleur détermine l’état d’être et l’intensité de celle-ci, détermine l’énergie et la conviction de cet état d’être.

    Ex. Une personne qui possède une aura rougeâtre et jaune à la fois, indique que cette personne cherche à influencer (la force= le rouge) par ses connaissances (le mental = le jaune). Le diamètre du rayonnement démontrera l’intensité, soit toute l’énergie dans l’application de l’influence que cette personne veut faire.

    Rouge clair: Représente l’énergie, la chaleur et la vitalité, la générosité, la passion

    Rouge opaque: Représente la révolte, l’esprit querelleur, la colère, la malice, l’esprit de destruction et la haine.

    Rouge foncé: Représente l’égoïsme et le manque de noblesse.

    Rouge + Rose: Représente l’affection, le bonheur, la tendresse et l’amour si teinté de blanc.

    Rouge + Jaune, clair: Représente le désir d’apprendre ou d’enseigner.

    Rouge + Jaune, foncé: Le contrôle et la domination.

    Rouge + Brun: La peur, la crainte, le doute très prononcé.

    Rouge + Noir: La méchanceté, une énergie malsaine et très troublée.

    Rouge + Orangé: L’égocentrisme.

    Orange clair: L’énergie, la vitalité sans tracas, les émotions satisfaisantes.

    Jaune clair: L »intellect, le mental, les analyses, la pensée réfléchie.

    Jaune Or: Un intellect bien balancé avec sa spiritualité.

    Jaune + Brun: Un état usant de ruse, égoïste et avare.

    Vert clair: L’harmonie, la paix avec la nature et son environnement, le cœur.

    Vert émeraude: L’harmonie, l’équilibre, l’art de la guérison, le centre, l’expression du Christ. Une grande quantité de vert émeraude dans l’aura d’un individu indique son intérêt ou son engagement dans l’art de la guérison.

    Vert + Brun: L’égoïsme, l’avidité, la tromperie et la jalousie..

    Bleu: La communication, l’expression, le juste.

    Bleu + brun + noir: Le vice, la perversité, l’abus de pouvoir.

    Le bleu est lié au troisième œil, à l’inspiration et au niveau supérieur de l’intellect. Il est une des premières couleurs que voit le guérisseur spirituel.

    Mauve lavande: Une bonne spiritualité, une bonne vitalité

    Lilas: Un caractère altruiste et compatissant.

    Violet: La compassion, la compréhension, la médiumnité, une spiritualité élevée.

    Le violet est la couleur de la royauté et elle indique la noblesse de caractère. Dans l’aura, le violet est un agent d’isolation et de purification. On ne le trouve pas couramment. Il vient des royaumes supérieurs et on le voit seulement chez les maîtres spirituels et chez les adeptes.

    Blanc: L’union, la conscience christique, la guérison appliquée, une spiritualité de haut niveau."

     


  • Mon aquarelle: Annecy: le Pont Morand

    Avant la peinture, admirons le lac d'Annecy vu du ciel...

     

     

     

     

     

     

    Et maintenant voici mon aquarelle du Pont Morand (d'aprés P. Levoin, revue les bases pratiques de l'aquarelle ed. ESI ):

     

     

    Mon aquarelle le pont Morand corrigé par Raymonde "peintre figuratif" à qui je dis un grand merci.

     

     

    J'ai aussi retrouvé sur internet deux autres aquarelles du pont Morand:

     

     

     

     

    cultura.com -Le pont Morand à Annecy

     

     

    Voici aussi d'autres aquarelles: artmajeur.com -Peintures d'Annecy par P. Bruet

     

     

    Avant de quitter Annecy admirons quelques photos:

     

    le pont des amours

     

    le pont des amours photo ancienne

     

    le palais de l'isle

     

     

    les vieux quartiers


    la rue des arcades ste claire

     

     

     

     

     

     

     

  •  

    Les origines de la culture 4) Le scandale du christianisme partie 1

     

    Nous vivons peut-être la fin de l'ère chrétienne, accompagnée d'une crise des valeurs (peut-être va-t-on vers un nouveau christianisme?) et de nombreux dérèglements se produisent dans notre société. On assiste à une résurgence du paganisme et des mythes de l'antiquité grecque. NarcisseProméthée sont de retour et deviennent envahissants.Le mimétisme s'exacerbe que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les médias, même si l'individualisme est puissant et poussé par un ego qui devient forcené. 

    Cela me donne l'idée de rédiger une série d'articles en donnant "ma lecture" du livre de René Girard "Les origines de la culture" dont c'est ici l'article 3-1)

    wikipedia.org -René Girard

     
     

     

     

     

     

     

     

    Les livres de René Girard: 

     

     

     

    amazon.fr -Les-origines de la culture (Entretiens-Pierpaolo) (2006)

     

    Mes articles sur "les origines de la culture": 

     

    Dans l'article 2 nous avons vu comment João Cesar de Castro Rocha et Pierpaolo Antonello présentent René girard dans leur introduction au livre "les origines de la culture": "cet essai tente de reconstituer, au cours de dialogues systématiques, ce fil que René Girard a tenu sa vie durant, "une seule et longue argumentationpour reprendre les mots de Charles Darwin.   Les auteurs ont donné à ce dialogue souvent dense et précis, le ton d'une autobiographie intellectuelle comparable selon eux à celle de Charles Darwin. 

    Après cette introduction, nous avons commencé la lecture du livre de René Girard par le chapitre "Une théorie sur laquelle travailler: le mécanisme mimétique". Je résume et donne dans ces articles ma lecture des questions posées à René Girard (en caractères gras) et de ses réponses

    Dans les articles 3-1 et 3-2 ("Une théorie sur laquelle travailler"), nous avons analysé le mécanisme mimétique en tant que fondement de l'ordre social et de la culture. Nous avons conclu que le monde moderne peut se définir comme une série de crises mimétiques toujours plus intenses, mais qui ne sont plus susceptibles d'être résolues par le mécanisme du bouc émissaire. Nous allons voir pourquoi dans cet article qui va s'intituler "Le scandale du christianisme".partie 1

     

    Exergue: "Un essai en hébreu est même paru à son propos, montrant que la théorie est contenue dans l'Ancien Testament!Charles Darwin  autobiographie.

    1) L'anthropologie de la bible.

    Vous développez une nouvelle approche de la Bible et en particulier des Evangiles, que vous étudiez d'un point de vue anthropologique. Vous affirmez qu'il y a dans la Bible une vision anthropologique décisive concernant le mécanisme de la victime, vision qui non seulement révèle, mais aussi refuse le mécanisme mimétique. En ce sens, la source de l'anthropologie mimétique serait dans la Bible.

    paroleetlumiere.blogspot.fr -L’Esprit Saint, souffle vital de l’Église !

    a) L'anthropologie mimétique consiste à reconnaître la nature mimétique du désir, à développer les conséquences de ce savoir, innocenter la victime unique et à comprendre que la Bible et les Evangiles ont fait cela avant nous. Le mythe est contre la victime alors que la Bible est pour elle. Prenons le cas de Job. On assiste à une sorte de procès totalitaire digne de l'inquisition où  les trois "juges" illustrent à la perfection le principe d'unamité contre la victime. Les "amis (?)" de Job essaient de le convaincre qu'il mérite d'être condamné et Job, de temps à autre faiblit au point qu'il est prête à reconnaître qu'il est coupable. Finalement, il se redresse et affirme: "Je sais, moi, que mon défenseur est vivant, que lui, le dernier, se lèvera sur la poussière" (Job 19,25). Le mot paraclet, qui définit l'Esprit Saint, est lié à ce concept de défenseur (Paraclet (παράκλητος, Parakletos ; en latin "Paraclitus") est un mot d'origine grecque qui signifie « celui qui console », ou « celui qui intercède », l'« avocat »). C'est "l'avocat de la défense" contre l'accusation formulée par Satan, éthimologiquement "l'accusateur" (Satan, en hébreu, signifie "adversaire", "opposant", traduit par épiboulos "comploter contre) dans la septante ou aussi "accusateur", traduit par ho diabolos ("calomniateur", "médisant") dans jb 1,6 sq., Za 3,1)
    Dans Job, les trois amis sont les accusateurs, donc la voix de Satan, voix de l'ancienne religion, de l'ancienne exécution. Mais cette voix est contestée par Job. Dans l'ancien ordre sacrificiel, la crise mimétique était résolue par le déclenchement du mécanisme émissaire, qui polarisait toute la violence sur une seule victime. Ceux qui accusent la victime sont les représentants de Satan, l'accusateur, tandis que dans le nouveau testament, le Christ est la voix du défenseur, qui nous avertit: "Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre" (Jn 8,7). On voit là toute la différence entre l'archaïque et le judéo-chrétien dans ces attitudes opposées. 

    Nietzsche en parle, mais dans un tout autre esprit. En fait, il a pris le parti des persécuteurs, même s'il croît penser contre la foule. En effet, l'uninamité dionysiaque est la voix de la foule. Le Christ n'a guère en effet qu'une douzaine d'apôtres de son côté et même ceux-là vacillent. Nietzsche ne perçoit pas la nature mimétique de l'unanimité ni le sens de l'éclairage apporté par le christianisme sur les phénomènes de la foule. Comment pourrait-t-il voir que le dionysaque c'est la foule et que le chrétien (révélé par Jésus) c'est l'exception héroïque.


    b) Pourquoi le phénomène du meurtre fondateur est-il si difficile à établir?

    Le meurtre fondateur est le phénomène (phénomenon signifie "briller", apparaître", "surgir en pleine lumière") qui ne peut apparaître, parce que tout le monde est uni contre la victime s'il a atteint son but, victime qui apparaît, elle, vraiment coupable. Si le meurtre fondateur manque son but, en revanche, si l'unanimité ne se fait pas, il n'y a plus rien à voir. Et donc, pour que le phénomène devienne observable, il faut que les témoins lucides soient très peu nombreux et trop insignifiants pour troubler l'unanimité des persécuteurs. C'est bien le cas de la passion. Les premiers défenseurs de Jésus vont partager son sort et devenir des martyrs, c'est à dire des témoins de la mort du Christ, et en mourant pour la vérité, ils deviennent eux-mêmes des boucs émissaires 

    wikipedia.org -Martyre de 10000 chrétiens: Dürer

    (Martyr vient du grec "martur", "témoin", celui qui est spectateur d'un événement, C'est aussi celui qui prouve la force et l'authenticité de sa foi en suivant jusque dans la mort l'exemple du Christ). Il ne faut pas oublier que Saül, le futur Paul approuvait ce meurtre:  Ac 8:1-"Saul, lui, approuvait ce meurtre. En ce jour-là, une violente persécution se déchaîna contre l'Église de Jérusalem. Tous, à l'exception des apôtres, se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie". Ce n'est que plus tard, qu'il prend conscience d'être un persécuteur après s'être converti au christianisme. Il entend alors la question essentielle: "Je tombai par terre, et j'entendis une voix qui me disait: Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu?" (Ac 22,7). C'est en effet la question cruciale qui nous fait découvrir que nous sommes des persécuteurs sans le savoir car toute participation à un phénomène de bouc émissaire est la même faute que la persécution du christ et tous les hommes commettent cette faute. 

     

     

     c) Le mécanisme mimétique aurait t-il donc à voir avec le  péché originel ? 
    Oui. On peut considérer que le péché originel serait le mauvais usage du mimétisme et le mécanisme mimétique est la conséquense de cet usage au niveau collectif par la désignation du bouc émissaire. En général, les gens ne perçoivent pas le mécanisme mimétique alors qu'ils participent à toutes sortes de rivalités qui sont à l'origine de ce mécanisme.  Il produit une forme de transcendance qui joue un rôle essentiel dans la stabilité des sociétés archaïques. En fait, il est indispensable à la survie et au développement de l'humanité. On retrouve ici l'idée de "transcendance  sociale" de Durkheim, qui d'un point de vue judaïque et chrétien est pure idolâtrie, mais pourtant, c'est ce "sacré illusoire" qui préserve les communautés humaines archaïques de ce qui pourrait les détruire. On le retrouve dans Epître aux Ephésiens 6, 12-13: "Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes...". Même si ces puissances dont parle Paul sont condamnées, il ne faut pas essayer de les détruire par la force, il faut même leur obéir. Le sacré archaïque est "satanique" quand il n'y a rien pour le canaliser et le contenir et les institutions sont là pour faire ce travail tant que le Royaume de Dieu ne triomphe pas.
    liens: cairn.info -L'idée de vérité chez René Girard

    2) Mythe et monothéisme.

     

    mythe.canalblog.com -le mythe d'oedipe


    a) Le fait que le judaïsme et le christianisme soient des religions monothéistes est-il fondamental dans la réécriture qu'ils opèrent du mythe et du sacré antique?

    wikipedia.org -Révélation

    Oui, car le Dieu du monothéisme est complètement "dévictimisé". Dans le monde archaïque,  chaque fois que le mécanisme du bouc émissaire fonctionne, un nouveau dieu surgit. C'est pourquoi le polythéisme possède beaucoup de fondations victimaires qui révèlent des divinités fausses, inexistantes, mais protectrices en raison de l'ordre sacrificiel qu'elles font respecter. 

    Remarque concernant le passage du polythéisme au monothéisme: au tout début de la Genèse (Gn 1,1), le mot utilisé pour désigner Dieu est Elohim, qui est la forme plurielle de la racine eloh, qui fait normalement référence au divin. Elle vient elle-même d'une racine plus ancienne, el, qui signifie Dieu, la déité, la puissance, la force... L'utilisation du pluriel dans la nom de Dieu et l'ambiguïté de son étymologie (le terme eloh {alef-lamed-heh}est la racine du verbe "jurer" ou "faire serment" aussi bien que du verbe "déifier" ou "vénérer") semblent être une preuve de la nature sacrificielle de la déité originelle, qui présente le caractère d'être à la fois maudite et déifiée, comme c'est toujours le cas des victimes du mécanisme de bouc émissaire, qui sont à la fois le mal suprême, puisqu'elles sont responsables de la crise, et le bien suprême, puisqu'elles restaurent la paix. L'origine de la culture est sacrificielle et la Bible comporte cet élément à son début. Et si le texte biblique commence par une référence explicite à la religion archaïque du polythéisme, il passe en meme temps à la nouvelle religion monothéiste de Yahvé. D'ailleurs le mot Yahvé, sans doute d'origine mosaïque, apparaît dans Gn 2,4, et se retrouve dans toute la version hébraïque de l'ancien testament. Cependant, le mot disparaît dens le nouveau testament. La venue du Christ apporte un énorme changement dans la relation de Dieu avec son peuple. A partir de là, Dieu est vu uniquement comme le Père de tous les vrais croyants, juifs aussi bien que gentils sans qu'aucune distinction soit faite entre eux, comme l'explique Paul (Rm 10,12).

    Depuis le commencement, le judaïsme est le refus absolu de la machine à fabriquer les dieux. Dieu n'est plus jamais victime, et les victimes ne sont plus divinisées: c'est la RévélationHistoriquement, la Révélation a lieu en deux phases. Dans la première, il y a un passage du mythe à la bible, passage où Dieu est dévictimisé et les victimes dédivinisées. Dans la deuxième phase, vient ensuite la Révélation évangélique où Dieu participe à l'expérience de la victime, mais délibérément cette fois, pour libérer l'homme de sa violence. On voit apparaître la victime pour la première fois dans l'ancien testament. Elle est seule innocente au sein d'une société devenue, elle, coupable. C'est ainsi que Joseph est un bouc émissaire réhabilité, entouré d'une aura d'humanité où le récit biblique possède un réalisme qui est absent dans les mythes. Dans cette Egypte historique, Joseph apparaît comme le bouc émissaire de ses frères qui sont jaloux de lui (Gen 37,11). Puis il est condamné par les Egyptiens dans l'affaire Putiphar, mais ici encore, le texte nous dit qu'il n'est pas coupable puisque c'est la femme de Putiphar qui voulait faire de lui son amant (Gen 39,7): A voir: deborahfontana69.centerblog.net -la femme de Potiphar et bldt.net -Joseph et la femme de Putiphar  

    Il est à noter que le texte hébraïque réhabilite sans cesse Joseph et les situations se résolvent de façon contraire à celle du mythe d'oedipe (Voir II: D’Œdipe à Joseph : figure du coupable, figure de la victime: "[...] en confrontant le mythe d’Œdipe à l’histoire du héros biblique, il ressort que les deux histoires se ressemblent, mais qu’elles livrent des leçons opposées).  De même, le mythe d'oedipe n'est pas le seul à être contredit par l'histoire de Joseph car c'est la structure même du mythe qui est contraire au message biblique. Dans le mythe, à la question: "le bouc émissaire est t-il coupable?"  la réponse est toujours "oui". Jocaste et Laïos ont raison de chasser Oedipe, puisqu'il va commettre le parricide et l'inceste. Le héros est accusé à tort, mais le récit mythique confirme toujours sa culpabilité. Dans le cas de Joseph et du récit hébraïque, tout fonctionne en sens inverse. La question est la même, mais la réponse révèle un monde entièrement différent. Il y a une opposition fondamentale entre les textes bibliques et les mythes. Le mythe accuse et dit qu’on a raison d’expulser le responsable, Œdipe ; la Bible dit non, Joseph n’est pas responsable et en plus il permet de résoudre la crise en anticipant la famine. Le mythe est donc complice de la violence collective, la Bible non (voir partie II D’Œdipe à Joseph).


    liens: carnetsdusiecle.hautetfort.com -René Girard : Révélation évangélique

    fangpo1.com -Yahvé Dieu terroriste

    leconflit.com -Le violence et le sacré de rené girard (oedipe revisité)
    rene.pommier.free.fr -Œdipe enfin disculpé grâce à René Girard

    crdp.ac-paris.fr -Joseph ou le renoncement à la convoitise

     

     

     

     

    wikipedia.org -Benjamin_(Bible)

    b) Peut-on dire que la Bible réécrit toute l'histoire des mythes et qu'elle inclut par là-même un élément d'intertextualité par rapport 
    On n'a pas à passer par l'intertextualité pour tous les récits bibliques, mais ici l'histoire de Joseph est exemplaire est exemplaire en ce sens qu'elle est effectivement la réécriture d'un mythe, qui va contre l'esprit mythique parce qu'elle repésente l'esprit mythique comme une source de mensonge et d'injustice. Ce problème apparaît parfois de façon latente dans la conscience de certains poètes tragiques tels Sophocle lorsqu'il suggère que de nombreux assassins ont tué Laïos (passage que les critiques s'abstiennent en général de commenter): Oedipe pose dans ce passage d'oedipe Roi une question précise: comment un et plusieurs peuvent t-ils être la même chose? ("[...]ce sont des brigands, à ce que tu déclarais, qui selon lui [un témoin], ont assassiné Laïos. Eh bien, s'il maintient ce pluriel, ce n'est pas moi l'assassin: un et plusieurs, cela ne saurait revenir au même. Mais s'il ne parle que d'un seul homme, d'un voyageur solitaire, la chose est claire, dès lors, et c'est sur moi que cela retombe. Sans le comprendre sans doute, Sophocle définit pourtant là le principe du bouc émissaire. Il semble en avoir conscience et deviner la vérité, mais il ne l'exprime pas aussi clairement que les rédacteurs de la Bible. Comme il écrit à une époque où l'immersion dans le cadre mythique, qui veut que le mythe soit raconté toujours de la même façon, est quasi totale, peut-être eût-il été lynché s'il avait supprimé la mise à mort?
    Au contraire, l'histoire biblique change la fin et le dernier épisode prouve que l'histoire de joseph porte bien sur le rôle du bouc émissaire. Joseph accueille ses frères qui viennent de Palestine et demandent du grain, il leur en donne. Ils ne reconnaissent pas Joseph habillé en grand seigneur égyptien, mais Joseph, au contraire, les reconnaît. Il leur donne du blé et dit "Prenez le grain dont vos familles on besoin et rentrez chez vous, mais la prochaine fois, ramenez-moi votre plus jeune frère et je saurai que vous n'êtes pas des espions mais que vous êtes sincères." (Gn 42,33-34). En effet, ils n'avaient pas amené Benjamin, le plus jeune des fils de Jacob, qui est leur demi-frère et le fère de Joseph (ce sont les deux derniers fils). Ils partent mais reviennent lorsque la faim les tenaille à nouveau, mais cette fois-ci avec Benjamin. Avant leur retour, Joseph demande à un de ses serviteurs de cacher une coupe précieuse dans le sac de Benjamin. A la frontière, on les fouille, on trouve la coupe et on les arrête. Joseph dit: "l'homme aux mains duquel la coupe a été trouvée sera mon esclave, mais vous, retournez en paix chez votre père." (Gn 44,17). Il leur offre en fait, de se tirer d'affaire au dépens de leur plus jeune frère, tout comme ils s'étaient débarassés de lui-même, Joseph. Benjamin joue donc ainsi le rôle de bouc émissaire. Les frères acceptent tous, sauf Juda qui dit: "Maintenant, que ton serviteur reste comme esclave de Monseigneur à la place de l'enfant et que celui-ci remonte avec ses frères. Comment en effet pourrais-je remonter chez mon père sans que l'enfant soit avec moi? [...] (Gn 44,33-34). Emu par ce dévouement, Joseph pardonne alors à tous et leur propose de s'installer en Egypte, avec leur père.
    On voit là le renversement des boucs émissaires opéré par le texte biblique par rapport aux textes mythiques où le thème du pardon accordé à ceux qui ont désigné le bouc émissaire apparaît à la fin. Cette fin effectue une relecture des textes mythiques, qui innocente la victime au lieu de la condamner (la coupe est placée dans les bagages de Benjamin, qui est en fait la figure de Joseph). Dans le mythe, au plus fort de la crise mimétique, quand une victime est choisie comme bouc émissaire, on utilise une fausse preuve afin de démontrer qu'elle est réellement coupable. L'histoire de Joseph montre bien avec sa conclusion que la lecture de cette histoire dans la perspective du bouc émissaire est la bonne. Cette éternelle histoire de la violence collective, au lieu d'être racontée de façon non critique, mensongère, comme dans la mythologie, est racontée dans sa version véridique, comme cela sera encore une fois le cas dans la Passion du Christ. C'est pourquoi le christianisme traditionnel voit en Joseph une figura Christi.René Girard affirme "c'est anthropologiquement, scientifiquement vrai."

    c) D'ailleurs le Judas de cette histoire est l'ancêtre biblique du Christ.

    wikipedia.org -Sermon_sur_la_montagne

    Oui c'est vrai. Judas annonce le Christ parce qu'il consent à être pris comme bouc émissaire à la place de son frère fin de le sauver. Auparavant, la Bible avait montré l'adoucissement du sacrifice sanglant, dans le sacrifice annulé d'Isaac, avant d'en proclamer la fin, avec le Christ. "Voici le feu et le bois, mais où est l'agneau pour l'holocauste?" avait demandé Isaac à son père. la réponse d'Abraham est extraordinaire: "Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l'agneau pour l'holocauste." Gen 22,7-8. C'est une allusion prophétique au Christ en ce sens qu'il se sacrifiera lui-même pour en finir à jamais avec toute violence sacrificielle. C'est en même temps le renoncement au  sacrifice de l'enfant , partout sous-jacent dans les débuts bibliques, et son remplacement par le sacrifice animal. Plus tard cependant, dans la littérature prophétique, les sacrifices animaux ont perdu leur efficacité: "Tu ne voulais ni sacrifice ni oblation, tu m'as ouvert l'oreille, tu n'exigeais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit: Voici, je viens.(Ps 40 (39),7. Donc, la Bible apporte non seulement le remplacement de l'objet qui doit être sacrifié, mais la fin de l'ordre sacrificiel lui-même, grâce à la victime consentante, le Christ.  Mais pour se libérer du sacrifice, il faut renoncer aux représailles mimétiques, "tendre l'autre joue." En effet, la rôle du mimétisme est tel dans la violence humaine que les recommandations de Jésus dans le Sermon sur la montagne n'ont rien de masochiste et ne sont pas excessives. Elles sont réalistes, compte-tenu de notre tendance presque irrésistible aux représailles. Dans la Bible, l'histoire du peuple élu apparaît comme une tendance à la rechute constante dans le mimétisme violent et ses conséquences sacrificielles comme dans l'épisode où le peuple de Moïse est prêt à le tuer, lui et Aaron, à l'unanimité: "Toute l'assemblée parlait de les lapider, lorsque la gloire de l'Eternel apparut sur la tente d'assignation, devant tous les enfants d'Israël." (Nb 14,2-10).


    d) C'est à ce moment que la révélation et le monothéisme se seraient opposés au phénomène du bouc émissaire et au polythéisme?                                                                    On ne peut parler d'opposition car une opposition serait mimétique, mais il s'est produit quelque chose de plus puissant à la longue: le phénomène d'acceptation qui est aussi la révélation. La thèse de Freud, selon laquelle, en fin de compte, Moïse a été assassiné, est certainement profonde et authentiquement biblique (L'homme Moïse et la religion monothéiste). Freud s'est appuyé sur une légende juive racontant que Moïse a été tué. Se doutait t-il que des rumeurs analogues existent au sujet de Romulus, Zoroastre et de la plupart des fondateurs des religions. Zoroastre aurait été tué par les défenseurs du sacrifice qui auraient voulu le punir pour son opposition à cette institution.  Freud n'a jamais fait le lien entre toutes ces histoires qui se ressemblent et c'est peut-être pour cela qu'il n'a jamais découvert le mécanisme du bouc émissaire ou, comme Darwin, il manifeste la laïcisation de 19ème siècle scientiste qui refuse dèjà le message biblique.. 

                                      

    liens: wikipedia.org -Zoroastrisme

    classiques.uqac.ca -Moïse et le monothéisme par sigmund freud (1939)

    amazon.fr -L'homme Moïse et la religion monothéiste

    jeanzin.fr -Moïse et le monothéisme

    therapiesenligne.be -Sigmund FREUD (1912) TOTEM et TABOU


    e) Si dans le récit biblique, la culture est déterminée par un péché originel, les Evangiles apportent t-elles une réinterprétation radicale de cette origine, interprétation qui suggère une alternative?  Peut-on dire que le nouveau testament est une relecture non seulement des mythes, mais aussi de l'ancien testament?

    Il ne faut pas parler de réinterprétation, mais de révélation. Elle consiste à reproduire le mécanisme victimaire, mais en en montrant la vérité: la victime est innocente et tout repose sur le mimétisme. Dans les évangiles, où le point central est la Passion et la crucifixion, Jésus est innocent. L'imitation de la foule, le mimétisme collectif, la contagion violente, c'est là la vraie cause du reniement de Pierre, de la conduite de Pilate ou celle du mauvais larron. Tout repose sur une unanimité mimétique et fallacieuse. Cette vérité discrédite non seulement ceux qui ont crucifié Jésus, mais tous les faiseurs de mythes de l'histoire humaine. Par ailleurs, on peut constater une forte continuité entre l'ancien et le nouveau Testament. L'ancien Testament contient un certain nombre de drames qui racontent le meurtre de la victime unique. Le premier grand exemple est l'histoire de Joseph que nous avons examinée dans le chapitre 2 b). Si elle était mythique, elle prendrait le parti des frères contre Joseph. Elle fait l'inverse. Il en est de même de l'histoire de Job dans les chants du serviteur souffrant.

     

    wikipedia.org -le sacrifice d'Isaac

    f) Dans le christianisme, la victime qui sauve la communauté est le Christ. 

    Si Jésus sauve les hommes, c'est parce que sa révélation du mécanisme du bouc émissaire en privant de protection sacrificielle oblige les hommes à s'abstenir de plus en plus de violence pour survivre. Pour atteindre le Royaume de Dieu, l'homme doit renoncer à la violence. Mais, toutes les communautés humaines ont rejeté et rejettent l'offre du Christ, rejet qui avait déjà commencé avec sa propre communauté lors de la crucifixion. Et ce rejet se poursuit maintenant partout et semble-t-il de plus en plus. Le Prologue de l'évangile de Jean dit pourtant: "Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu. Il es venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli et [...] la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas reçue(Jn 1,10-11  et 5). Mais, nous pouvons pourtant individuellement faire de notre mieux pour imiter Jésus: "Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.(Jn1,12). C'est l'idée du salut personnel, qu'on atteint à travers l'esprit du Christ et du Père, révélée avec la Croix qui a permis de rétablir une communication entre l'homme et Dieu, relation qui avait été interrompue par le  péché originel .

    Dans l'Ancien Testament, on trouve encore beaucoup de violence. Dans les Juges, et autres livres historiques, la violence mythique de la communauté contre les victimes émissaires est encore valorisée. Dans les Psaumes, il y a aussi la haine exprimée par la victime, haine suscitée par le désespoir de celui que ses voisins ont choisi, sans raison objective, pour jouer le rôle de bouc émissaire. Dans de nombreux systèmes religieux, le passage du sacrifice humain au sacrifice animal reste subreptice, alors que dans la Bible, il est souligné et glorifié, traduisant un adoucissement historique du sacrifice. De telles étapes sont soulignées dans des scènes extraordinaires, comme le sacrifice d'Issac, remplacé in extremis par un bélier, ce qui marque la fin des sacrifices humains et en particulier celui du fils aîné.

    lienshal.archives-ouvertes.fr -thèse sur la violence (mythique)

     

    g) Ne pensez-vous pas que vos lecteurs peuvent être déconcertés par votre lecture de l'histoire, qui rappelle sur certains points la tradition médiévale de l'interprétation figurale?

    Oui, mais la théorie mimétique redresse ce figural en montrant qu'il porte sur l'essentiel, c'est à dire la violence, non pas la violence divine, mais la violence humaine. Si nous revenons à SophocleOedipe-Roi, même s'il était interprété comme "la passion d'oedipe", comme une figura dont le Christ serait le consumatio (en quelque sorte l'accomplissement), était déjà perçu comme une victime, un innocent qu'on faisait souffrir, une préfiguration des souffrances de Jésus. C'est là une lecture la plus profonde, qu'on ne pouvait certes pas formuler dans le langage théorique que nous utilisons actuellement, mais c'était la bonne intuition car elle pressentait l'innocence de la victime et que Freud n'a pas vue, car il a pris à tort, le parricide et l'inceste comme des vérités. C'est là que s'est engendré un renouveau moderne du mythe parce que Freud croyait, ce qui était faux, qu'oedipe était coupable psychologiquement, même s'il ne l'était pas réellement. Il nous a en fait fait régresser vers une compréhension mythique des structures socio-psychologiques. 

    L'interprétation figurale a certainement des répercussions importantes dans le domaine religieux. Cette question de la représentation est importante: le mythe décrit le mécanisme tel qu'il apparaît à ceux qui réussissent à le faire fonctionner parce qu'ils ne perçoivent pas la nature de son fonctionnement et qu'ils sont les dupes inconscientes du processus. La Bible, qui considère le même mécanisme avec du recul, représente pleinement le mécanisme mimétique et peut donc en révéler la nature, du fait qu'elle voit l'essentiel, l'innocence de la victime émissaire.        

    liens:  pdf.aminer.org -DE L'AMBIGUÏTÉ FIGURALE


    h) dans le premier chapitre de MimesisAuerbach propose une merveilleuse analyse de la différence entre les mentalités des cultures grecques et hébraïques en comparant l'Odysée d'Homère avec l'histoire d'Issac dans la bible. 

    encore une fois, chez homère, les héros restent dans le cadre mythique où le destin est fixé d'avance, et dans ce cadre, la victime est coupable avant même d'être divine, ce que  Auerbach, pas plus que les autres ne peut voir. Cependant dans Mimesis montre que notre mentalité moderne doit beaucoup plus aux récits biblique qu'à Homère. En effet; il y a dans la Bible une conscience de la dimension temporelle qui n'est pas présente chez Homère où la complexité psychologique des personnages est limitée, passant par alternance d'émotions et d'appétits alors que la Bible expose les divers plans de conscience et le conflit qui apparaît entre eux. 


    i) Dans "Figura", Auerbach affirme que Paul a été le premier à appliquer l'interprétation figurale aux textes bibliques. Pourtant vous semblez dire  que la structure même de l'Ancien Testament est figurale.

    Elle est plutôt prophétique, les prophètes se réfèrent déjà à des textes bibliques antérieurs pour discréditer la désignation violent et arbitraire du bouc émissaire. C'est le cas en particulier de Isaï 2,40-55, "le livre de la consolation d'Israël". Ce livre commence par la description d'une crise; où toutes les montagnes sont abaissées et toutes les vallées comblées

     Isaï 40, 3-4: « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur, dans la steppe, aplanissez une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit comblée, toutes montages et collines abaissées, que les lieux accidentés se changent en plaine, et les escarpements en large vallée.»

    Pour les exégètes, il s'agit de la construction d'une route pour Cyrus, le roi de Perse qui a libéré les juifs de l'exil. Ne s'agit-il pas en réalité d'une figura de la crise sacrificielle, du processus d'indifférenciation violente? En effet, il n'y plus de différence entre les montagnes et les vallées. De plus, ce passage est cité par Jean-Baptiste au début de chacun des quatre évangiles, ce qui signifie que Jésus surgit au paroxysme d'une crise, qui appelle la désignation d'un  nouveau bouc émissaire, qui sera précisément Jésusvoir Mt 3,3 ("Jean est celui qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète, lorsqu'il dit : C'est ici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers") puis Marc 1,1-3Lc 3,4Jn 1,23. Ce sera Dieu l'occasion de se révéler.

    La notion de prophétie suppose le retour permanent aux crises antérieures qui permettent de prévoir leur résolution victimaire. Par exemple, dans les Evangiles, on trouve la phrase significative des PsaumesPs 109,3"Ils me haïssaient sans raison" ou ps 35,19: "que ne puissent rire de moi ceux qui m'en veulent à tort, ni se faire des clins d'oeil ceux qui me haïssent sans cause." C'est là la plainte de la victime d'un temps ancien, qui comprend qu'elle est choisie au hasard qu'elle est bouc émissaire. Ceci s'applique au Christ, qui est haï sans cause, quand tout le monde se met à imiter la foule de ses ennemis: et Pilate imite la foule par peur, ainsi que Pierre. Le livre de Job constitue lui aussi comme un immense Psaume, dans lequel la victime s'adresse à ceux qui s'apprêtent à le tuer, affirmant qu'il n'est pas coupable et que la foule va tuer un innocent ("Ils me haïssent sans raison.").

    Il faut reconnaître que dans les mythes, il y a toujours une bonne raison semble t-il, que ce soit dans le style parricide ou inceste, pour haïr la victime, mais en réalité, cette raison est illusoire, inexistante. Tout est dans la contagion mimétique, au paroxysme d'une crise toujours déjà mimétique. 

    Liens: communio.fr -Jésus bouc émissaire

     

    j) C'est pourquoi la victime est au coeur du texte biblique: Dieu lui-même sera la victime censée mettre fin à l'usage des victimes. Votre lecture (celle de René girard) montre que le texte se déconstruit dans cette réinterprétation des récits mythiques, mais il n'en conserve pas moins son centre, la victime. 

     

    menestreletgladiateur.blogspot.fr -Michaël Jackson ou l’idole d’un religieux archaïque planétaire

    En effet, la religion archaïque et le christianisme possèdent une structure similaire. Dans les religions, même les plus archaïques, l'homme a toujours vénéré ses propres victimes innocentes, mais sans s'en rendre compte. On peut dire que l'unité des religions se trouve dans le fait qu'elle se focalise sur la vénération de la victime. Certes, le Dieu du christianisme n'est pas le Dieu violent de la religion archaïque, mais le Dieu non violent qui accepte de devenir une victime pour nous libérer de nos violences.
    La découverte de l'innocence de la victime dérange puisque c'est en même temps la découverte de notre culpabilité. L'enseignement du message christique à travers la diffusion des Evangiles est aussi important que la révélation même. Cela permet de transformer le monde, non pas de façon brutale, mais graduellement, par assimilation progressive du message, qui s'arrange souvent pour se retourner contre le christianisme dès la philosophie des Lumières et surtout dans l'athéisme contemporain, qui est d'abord une protestation contre le religieux sacrificiel. 

    liens: menestreletgladiateur.blogspot.fr -Michaël Jackson ou l’idole d’un religieux archaïque planétaire
    lemonde.fr -La religion contre le sacrifice, par Michel Serres

    Ici s'achève la partie 1 de cet article, "Le scandale du christianisme". Dans la partie 2, nous examinerons la Révélation et les religions orientales puis l'espace non sacrificiel et l'Histoire de la conscience sacrificielle. et nous terminerons l'article sur "celui par qui le scandale arrive".

     


    En complément à cet article, on peut noter qu'entre critique littéraire, théologie et anthropologie, René Girard révèle les liens unissant la violence et le religieux, et construit une « science des rapports humains ».  A cet égard, citons l'article de philosophie magasine qui illustre assez bien l'actualité: « L’accroissement de la puissance de l’homme sur le réel m’effraie »



  • Physique quantique et intrication

     

     

     

     

    Je ne peux décidément quitter les mystères de la physique quantique et une vidéo vient d'attirer mon attention: "Au coeur de la mécanique quantique: un nouvel éclairage sur la lumière des atomes". Il s'agit d'une conférence dans le cadre des rencontres de l'Irfu (Institut de Recherche sur les lois Fondamentales de l'Univers) du 13/02/2013 par le professeur Alain Aspect (lauréat du prix Albert Einstein 2012, membre de l'Académie des Sciences) et Etienne Klein, chercheur au centre CEA de Saclay, chef du LARSIM (Laboratoire des Recherches sur les Sciences de la Matière).

    Depuis que j'ai découvert le phénomène de l'intrication quantique, j'ai éte fascineé par ce mystère mis en évidence par une science pourtant rationaliste, mais qui accepte ces phénomènes proches du magique, voire de l'irrationnel. Je revois avec plaisir les explications d'Alain Aspect et je me demande si on a pris la mesure de cet aspect de la science. Aspect insiste sur la profondeur de la pensée d'Einstein dont l'argumentation a peut-être permis la découverte de ces phenomènes qu'il avait du mal à accepter au nom de la rigueur de la pensée scientifique qui ne doit pas être irrationnelle. Un article de "halshs.archives-ouvertes.fr" complète la réflexion sur ces phénomènes d'intrication: "halshs.archives-ouvertes.fr -Albert Einstein, David Bohm et Louis de Broglie sur les ‘variables cachées’ de la mécanique quantique par Michel Paty*" 

     

    Je complèterai mon article au fur et à mesure de mes réflexions nouvelles et des commentaires que je recevrai afin qu'il serve de support l'amélioration de ma réflexions et de mes connaissances sur ce sujet.

     

     

     

    La Pensée (Paris), n°292, mars-avril 1993, 93-116.

     

     

    Albert Einstein, David Bohm et Louis de Broglie sur les ‘variables cachées’ de la mécanique quantique

     

     

     

    par Michel Paty*

    à David Bohm, in memoriam

    * Equipe REHSEIS, CNRS et Université Paris 7, 2 place Jussieu, 75251 Paris-Cedex 05.




    Résumé.
    Les partisans des ‘variables cachées’ pour compléter la mécanique quantique d'une manière déterministe se sont appuyés sur les objections d'Einstein, et l'on a souvent cru que telle était aussi la position de ce dernier. On montre, par l'étude des travaux de David Bohm et de Louis de Broglie sur cette question et par l'examen de la correspondance échangée entre eux et Einstein, que ce dernier ne partageait pas le programme des ‘variables cachées’, ce qui confirme l'analyse de ses conceptions propres que nous avons effectuée par ailleurs.

    Abstract
    The positions of the proponents of ‘hidden variables’ to complete quatum mechanics in a deterministic way have often been identified to Einstein's one. We show, from the study of David Bohm's and de Louis de Broglie's works on hidden variables and from the reactions of Einstein through the correspondence he exchanged with them, that Einstein did not share the deterministic programme of hidden variables. This confirms what we previously could infer from the direct analysis if his own conceptions.



    1. Einstein et l'interprétation de la mécanique quantique.

    Einstein, qui avait largement contribué à la naissance et au développement de la physique des quanta, formula, comme on le sait, des critiques à l'encontre de la mécanique quantique telle qu'elle fut interprétée, à partir de 1927, par Niels Bohr et l'Ecole de Copenhague. La nouvelle théorie se présentait sous un formalisme élaboré, dont l'interprétation physique n'était pas évidente: l'Ecole de Copenhague-Göttingen en fournissait une où les considérations physiques étaient directement rapportées à des conceptions générales sur la connaissance, dont la ‘philosophie de la complémentarité’ de Niels Bohr exprime les tendances essentielles. En critiquant cet ensemble alors indissociable que constitua longtemps la mécanique quantique et son interprétation non seulement physique, mais aussi philosophique, Einstein s'interroge avant tout sur le caractère fondamental ou non de la théorie, en se montrant soucieux de préserver la nécessaire autonomie de l'interprétation physique, tout en réclamant de la théorie physique qu'elle satisfasse certaines exigences, de nature théorique et méta-théorique. 

    L'importance du caractère ‘fondamental’ a directement à voir avec ses travaux dans la direction de la théorie du champ, inaugurés par sa théorie de la Relativité générale. La physique, pour lui, a atteint un stade où elle ne peut se contenter d'être une simple ‘phénoménologie’; elle doit, d'une manière ou d'une autre, intégrer les leçons de la Relativité générale. Il sait bien - par son propre travail dans ce domaine - que les phénomènes quantiques relèvent présentement d'une approche différente de celle en termes de champ défini sur le continuum spatio-temporel, et ses considérations sur la mécanique quantique s'en tiennent à la spécificité de cette dernière. Mais, dans la mesure où elle est présentée par ses promoteurs comme une théorie fondamentale, et même définitive et complète, c'est par rapport à cette prétention qu'il l'interroge, d'autant plus qu'il faudra bien, un jour, raccorder dans une unité plus haute la théorie de la matière élémentaire et celle de la gravitation: par-delà ses critiques immédiates, c'est à un tel programme qu'il songe constamment. Il n'impose pas, pour autant, à la mécanique quantique les exigences qu'il formule pour une théorie du champ: il se demande seulement si elle peut servir de base pour aller plus loin.

    Faisant appel à des ‘expériences de pensée’, dont l'analyse permet de mettre à l'épreuve la cohérence logique des concepts et de la structure théorique qui les incorpore, il développe, au long des années, des considérations et des critères qui permettent de se prononcer sur la nature de ces concepts et des propositions théoriques. Parmi les exigences méta-théoriques ou épistémologiques qui sous-tendent son raisonnement, et autour desquelles celui-ci paraît s'organiser et se structurer, on trouve les catégories ou les notions de réalité, d'observation, de déterminisme, de caractère statistique des réprésentations, de théorie complète. Ces notions tiennent par ailleurs une place centrale dans sa pensée, par-delà le seul cas de la mécanique quantique. 

    Leur examen, à travers les textes d'Einstein sur la mécanique quantique, montre qu'elles se présentent dans un certain ordre de priorité, dont nous retiendrons surtout ici que le réalisme est strictement requis tandis que la question du déterminisme n'est que subséquente. 

    Le problème de la réalité physique se propose en premier lieu: il est inséparablement problème de la nature de cette réalité et problème de sa représentation. Pour les physiciens quantiques ‘orthodoxes’, il se confond avec la question de l'observation et de la mesure. Einstein veut montrer, au contraire, que la réalité physique peut être pensée, et donc décrite, indépendamment de l'acte de mesure. Lorsqu'il écrit à Michele Besso, en 1949, à propos de son article "Réponse aux critiques", qu'il y "défend le bon Dieu contre l'idée d'un prétendu jeu de dés continuel", il souligne que c'est "le bon Dieu", autrement dit, bien sûr, le Réel ou la réalité5, qui est au centre de ses remarques sur l'interprétation de la mécanique quantique, remarques qui constituent la part la plus importante de ce texte. Quant au "jeu de dés", ce n'est qu'un raccourci, frappant, mais qui renvoie à une argumentation plus complexe qu'une exigence immédiate de déterminisme ou un refus des probabilités. L'image de Dieu qui ne joue pas aux dés, qu'il a souvent reprise et qui a généralement été interprétée de manière simpliste, résume, en fait, l'ensemble des aspects, mêlés, de l'interprétation, de l'aspect statistique à l'effet de l'observation et de la mesure, et au problème de la description de systèmes physiques individuels.

    C'est donc, avant tout, en référence à la réalité physique que se pose le problème de la description théorique. La formulation de l'exigence de complétude théorique et sa définition constitue le deuxième temps dans la logique du raisonnement d'Einstein. La complétude théorique vient assurer, précisément, dans l'architecture de son argumentation sur la mécanique quantique, l'exacte adéquation de la représentation théorique à la réalité. Elle exprime la nécessité pour la théorie de rendre compte de tous les éléments de réalité qu'il est possible de caractériser par la pensée. A un élément caractérisé de la réalité doit correspondre une grandeur théorique définie dans une théorie complète. 

    Le troisième temps est consacré à la recherche d'un moyen de caractériser un système physique réel indépendamment du fait qu'on l'observe ou non: la notion de corrélation de deux sous-systèmes fournit ce moyen, dont Einstein exprime l'essence en énonçant un principe de localité ou séparabilité locale, concept physique qu'il développe dans ce contexte comme l'un des critères limitant à ses yeux les choix possibles dans l'interprétation d'une théorie, c'est-à-dire de ses concepts fondamentaux. Le déterminisme n'intervient qu'ensuite: ce n'est pas lui qui est revendiqué en premier lieu pour caractériser la complétude; l'ordre des raisons est inverse: l'incomplétude étant acquise pour des raisons rattachées à l'intervention des catégories et concepts qui précèdent, l'absence de déterminisme s'ensuit. En effet, le non-respect du principe de séparabilité locale par la fonction 
    Ψ qui décrit les systèmes quantiques, est la preuve, selon l'argumentation d'Einstein, que cette fonction ne peut pas fournir la description d'un système individuel. 


    La conclusion est que la mécanique quantique est une théorie statistique sur des ensembles de sytèmes: c'est à ce stade seulement, et non d'emblée a priori, ou à quelque moment précédent, que la question du déterminisme, vis-à-vis d'une représentation seulement statistique, se voit posée. A cet égard, ainsi d'ailleurs que par rapport à l'idée de causalité - avec laquelle on la confond souvent, bien que les deux, déterminisme et causalité, diffèrent -, la revendication d'Einstein est beaucoup moins absolue qu'on ne l'imagine communément, et elle est en tout cas nuancée: il faut, décidément, entendre ce qu'il veut dire quand il affirme que Dieu "ne joue pas aux dés".


    2. Les paramètres cachés pour restaurer la causalité et la localité. diversité d'opinions sur la position d'Einstein. 

    Le problème de la réalité physique et de l'observation constitue l'enjeu fondamental du débat entre Einstein d'un coté, Niels Bohr, Max Born et l'‘école orthodoxe’ de l'autre. La mise en évidence du concept de non séparabilité locale s'est imposée, à la lumière des dévelopements ultérieurs, comme le résultat le plus tangible de ce débat du point de vue physique: dans les conditions de la physique quantique, la réalité physique est ‘non séparable localement’, et la mécanique quantique rend bien compte de cette propriété.

    Ce n'est qu'assez récemment que l'attention a été attirée sur ce concept, à la faveur du résultat théorique important que constitue le théorème de Bell ainsi que des expériences de ‘corrélation à distance’ effectuées sur des systèmes quantiques voisins de celui imaginé dans l'expérience de pensée ‘EPR’. Jusqu'alors, la question de la non-séparabilité et de la non-localité avait été occultée par celle de l'indéterminisme, à quoi semblait se ramener, aux yeux de la plupart, le débat sur l'interprétation de la mécanique quantique.

    Mais la revendication d'Einstein concernant la réalité des systèmes physiques séparables localement ne doit pas être confondue avec les tentatives effectuées par ailleurs en vue de restaurer le déterminisme et la causalité. La nature probabiliste de la mécanique quantique semble impliquer que c'est seulement à partir de données statistiques que l'on peut reconstituer les propriétés de systèmes individuels; cette situation est inverse de celle de la physique classique, où les comportements d'ensembles statistiques sont au contraire déduits des comportements individuels, comme l'ont remarqué aussi bien Einstein que des partisans de l'interprétation orthodoxe, en matière de constatation d'un état de fait.

    C'est précisément dans la perspective de revenir à une situation plus traditionnelle à cet égard, et de restaurer, dans le domaine quantique, un déterminisme et une causalité au sens classique, en considérant la possibilité de décrire les systèmes physiques d'une façon qui ne soit pas seulement probabiliste, que les ‘théories à variables cachées’ ont été proposées par divers auteurs comme alternatives à la mécanique quantique.

    Selon cette approche, il convient d'ajouter, aux variables décrivant les systèmes quantiques, des paramètres supplémentaires qui complèteraient la description dans le sens d'un déterminisme strict (tout en préservant les relations de la mécanique quantique, qui seraient retrouvées à la limite des distributions moyennes de ces variables ou paramètres). Tel était le sens des théories de l'‘onde-pilote’ et de la ‘double solution’ proposées par Louis de Broglie déjà en 1926-1927, et des modèles variés qui furent élaborés ensuite. Les partisans de ces modèles revendiquaient la nécessité de compléter la théorie quantique en retrouvant le déterminisme et se recommandaient généralement des arguments d'incomplétude d'Einstein (dont l'idée, nous l'avons vu, était sensiblement différente). La question restait posée de savoir si ce déterminisme causal était ou non compatible avec la mécanique quantique: si oui, cette dernière serait une théorie statistique fournissant des moyennes sur des processus sous-jacents plus fins. Cette question s'est vue périodiquement reprise, depuis la preuve d'‘incompatibilité’ de von Neumann, qui s'avéra n'être, en fait, que relative à une classe restreinte de telles variables, jusqu'aux résultats de Bell selon lesquels c'est, en réalité, la classe entière des variables supplémentaires cachées ‘locales’ qui est incompatible avec la mécanique quantique. C'est ainsi que Bell fut amené à redécouvrir l'importance de la non-séparabilité locale, quelque peu occultée dans le débat sur le caractère complet ou non de la mécanique quantique qui avait glissé, pour bien des protagonistes, à un débat sur l'indéterminisme. 

    Il est vrai que le modèle de de Broglie de 1926-1927 et la preuve de von Neumann de 1932 furent élaborés avant l'argument ‘EPR’. Mais les partisans de l'approche en termes de variables cachées déterministes virent dans l'argument ‘EPR’ un appui à leurs thèses. Ils prenaient toutefois comme point de départ ce que l'argument ‘EPR’ donnait pour conclusion (la mécanique quantique décrit des ensembles de systèmes), sans se poser généralement le problème, essentiel dans l'argument, de la séparabilité et de la localité. Aux yeux de la plupart, la restauration du déterminisme rétablirait du même coup la localité (alors que, nous le savons désormais, les deux problèmes sont distincts). Remarquons que la position de David Bohm était sensiblement différente: il voulait rétablir le dterminisme, mais non la localité, puisque les modèles dont il fait état sont non locaux, comme le remarquera John Bell.

    On remarquera, avec ce dernier, une faiblesse de la terminologie: plutôt que de ‘variables cachées’, il serait préférable de parler de ‘variables incontrôlées’, dans la mesure où l'on ne peut, par hypothèse, en dire, en l'état actuel, davantage sur elles. Le terme ‘variables cachées’ pourrait laisser entendre qu'il s'agit d'une affaire de goût, et le physicien pragmatique n'en aurait cure, car, dirait-il, "pourquoi se préoccuper d'entités cachées qui n'ont d'effet sur rien?". Sous-entendu, pour Bell, si ces variables ont un sens physique, elles sont susceptibles de se manifester par un effet (effet que nous ne connaissons pas encore), et de prendre une certaine valeur, de la même façon qu'un particule, par exemple, se manifeste par la scintillation qui résulte de son impact sur un écran en une position donnée.

    On a souvent voulu voir en Einstein un partisan de cette solution, en raison de son attitude critique à l'égard de la mécanique quantique et de son refus d'un "jeu de dés fondamental", qui ont indéniablement joué un grand rôle dans la motivation de ces théories. Louis de Broglie, par exemple, tout en se rendant bien compte qu'Einstein se proposait pour les quanta un programme différent du sien, se sentit encouragé par l'attitude critique de ce dernier sur l'incomplétude et la description statistique dans son retour, en 1952, à la direction première (causale et déterministe) de ses recherches, ébauchées dès 1926, et qu'il avait abandonnées ensuite pour adopter la conception ‘orthodoxe’. Il nous reste donc à voir ce qu'il en est. Mais il est utile d'évoquer, en commençant, les opinions différentes sur ce sujet.

    Max Born fait cette assimilation de la position d'Einstein à une recherche de variables cachées déterministes. "Il attendait", écrit-il, "la mise sur pied d'une théorie plus exacte qui supprimerait cette incomplétude. Son espoir ne s'est pas encore réalisé, et les physiciens ont de bonnes raisons (qui reposent principalement sur les travaux de von Neumann […]) de croire que c'est impossible". La référence au théorème de von Neumann sur l'incompatibilité de la mécanique quantique et de variables cachées déterministes indique bien que Max Born identifie ces dernières et la voie recherchée par Einstein. Son commentaire à une lettre ultérieure de ce dernier exprime la même opinion. Bien qu'Einstein critiquât dans sa lettre le modèle déterministe proposé en 1952 par David Bohm, le trouvant "un peu trop facile", Born n'en continue pourtant pas moins d'estimer que la théorie de Bohm était "totalement conforme à ses propres idées" [d'Einstein].

    Abraham Pais constate, de son coté, dans sa biographie Subtle is the Lord, qu'il n'a jamais trouvé le terme ‘variables cachées’ dans les écrits ou dans les lettres d'Einstein, mais il ne s'attarde pas davantage sur le problème (il se dit d'ailleurs peu familier de la question des interprétations alternatives de la mécanique quantique).

    Selon Bell lui-même, dans l'article où il démontre son théorème suivant lequel de telles variables (à séparabilité locale) sont incompatibles avec les prédictions statistiques de la mécanique quantique, Einstein était partisan des variables cachées. "Le paradoxe d'Einstein, Podolsky et Rosen", écrit-il, "a été proposé comme un argument selon lequel la théorie quantique ne pouvait être une théorie complète, et des variables supplémentaires devaient lui être ajoutées. Ces variables additionnelles devaient rétablir dans la théorie la causalité et la localité". Bell indique ailleurs que deux textes d'Einstein, ses "Notes autobiographiques" et sa "Réponse aux critiques", "suggèrent que le problème des variables cachées présente un certain intérêt". 

    L'historien des sciences Max Jammer pense, quand à lui, qu'Einstein n'était pas partisan des variables cachées, et impute le crédit de l'opinion contraire au retentissement de l'article de Bell de 1964. Contestant, dans un texte sur "Einstein et les variables cachées", l'interprétation de Jammer, John Bell maintient que la position d'Einstein revient à défendre de telles variables, en se fondant sur les citations qu'il avait indiquées.. Dans la première, Einstein estime qu'il faut tenir ferme à l'hypothèse de l'indépendance de deux systèmes séparés spatialement (séparabilité locale). Dans la seconde, il compare la situation de la "théorie quantique statistique" à celle de la mécanique statistique par rapport à la mécanique classique. Pour Bell, cela signifie clairement une "adhésion à ce que l'on entend habituellement par variables cachées". Il donne deux autres citations d'Einstein qui (jointes au titre même de l'article ‘EPR’, "La mécanique quantique est-elle une théorie complète?") concluent à l'incomplétude de la théorie, à son caractère statistique résultant de cette incomplétude, et estiment qu'une théorie complète est possible. Bell indique également les références des lettres à Max Born dans lesquelles Einstein exprime son insatisfaction quant à l'interprétation de la mécanique quantique, et notamment son caractère statistique, récusant le "jeu de dés fondamental". 

    Bell identifie donc le diagnostic d'incomplétude de la mécanique quantique (et d'insatisfaction sur son caractère statistique) porté par Einstein et le projet de la compléter avec le "programme des variables cachées": pourtant, dans les textes qu'il mentionne, Einstein ne dit rien relativement à des variables cachées. Cette identification ne correspond pas à l'analyse que nous avons pu faire nous-même de ces textes. 

    Nous savons, certes, qu'Einstein nourrissait l'espoir, et peut-être le projet, de parvenir à une théorie complète des phénomènes quantiques. Mais la voie qu'il envisageait n'était pas de partir du schéma théorique existant et de lui ajouter des éléments qui manqueraient, en complétant simplement la théorie existante: il fallait, à ses yeux, la fonder sur d'autres bases (d'autres principes, plus fondamentaux, d'autres concepts, moins classiques et ‘mécaniques’). Si l'on entend par ‘variables cachées’ la perspective d'un déterminisme plus fin, fourni par une sous-structure qui serait simplement emboîtée dans la structure du niveau quantique, c'est-à-dire la perspective de garder comme point de départ les concepts classiques tels qu'ils sont employés en mécanique quantique, cette perspective n'est assurément pas la sienne. 

    Par contre, le programme de David Bohm dans ses premiers travaux, et celui de Louis de Broglie à partir de 1952, le premier concernant l'‘onde-pilote’, le second la ‘double solution’, allaient indéniablement dans cette direction. Einstein a maintenu avec ces deux chercheurs des relations étroites, et c'est à son témoignage direct que nous allons faire appel quant à sa position sur leurs tentatives. Comme nous allons le voir, elles ne le contentaient pas, même s'il suivait ces travaux avec une certaine sympathie, dans la mesure où ils exprimaient une insatisfaction à l'égard de la mécanique quantique dans son interprétation dominante, considérée comme théorie fondamentale et complète. 

    S'il ne nous paraît pas possible d'identifier le programme d'Einstein et celui des variables cachées, l'opinion contraire de Bell sur ce sujet n'en représente pas moins un élément important pour comprendre la signification profonde des développements sur la non-localité. Comme Bell l'a montré, la non-séparabilité locale est une propriété générale des systèmes quantiques, dont la démonstration n'est pas liée à l'un ou l'autre des modèles particuliers de "variables cachées" visant à restaurer le déterminisme et la localité (c'est l'ensemble des théories locales et déterministes - et d'ailleurs aussi indéterministes - qui sont contraires aux prédictions de la mécanique quantique). Cette propriété transcende, pour ainsi dire, ces modèles, et s'applique à toute théorie qui se proposerait de reproduire la mécanique quantique à titre d'approximation. Bell a obtenu son théorème, qui est ainsi un théorème général sur la non-localité, en transcrivant mathématiquement, comme il l'a lui-même indiqué, l'hypothèse de séparabilité locale d'Einstein en termes de paramètres cachés, et en comparant les prédictions ainsi obtenues à celles de la mécanique quantique considérées pour les mêmes systèmes. Les variables cachées qui interviennent dans les calculs intermédiaires disparaissent dans l'expression des grandeurs physiques finalement comparables. 

    Les ‘variables cachées’ au sens de Bell, telles du moins qu'il les envisage dans ses premières recherches sur la localité, ne s'identifient pas à un modèle d'un type particulier, quel qu'il soit. Elles sont simplement le moyen d'exprimer mathématiquement une propriété générale de systèmes physiques (la non-séparabilité locale) sur laquelle la mécanique quantique restait a priori muette: bien qu'elle fût inclue dans le formalisme, cette propriété aurait pu (n'eût été la démonstration du théorème) n'être qu'apparente et rester compatible avec une localité sous-jacente. On pourrait aussi bien, d'ailleurs, parler dans ce sens, pour la localité, si elle avait pu être maintenue, de ‘propriété cachée’ (ou incontrôlable, ou muette). Tel me semble du moins le sens profond de l'assimilation que fait Bell de la position d'Einstein au programme général des variables cachées: elle se justifie dans la perspective de sa propre recherche (c'est la méditation sur la localité au sens d'Einstein qui l'a amené à formuler son théorème), sinon du point de vue strictement historique. Au surplus Bell admet parfaitement que le modèle non relativiste de Bohm de 1952 était trop simpliste (ce dont Bohm convenait d'ailleurs). Lui-même considère, à vrai dire, la théorie de l'onde-pilote avec sympathie; mais ce qui le retient dans cette théorie, plutôt que son aspect de modèle causal, c'est qu'elle permet de régler un "problème de principe", qui préoccupait aussi Einstein, à savoir celui de la frontière entre la description en termes d'états quantiques et la description classique.


    3. Einstein et les premiers travaux de David Bohm sur l'interprétation causale.


    Peu après la publication de son livre, Quantum theory, apprécié par Einstein et Pauli et devenu un classique, David Bohm étudia la possibilité d'introduire des variables cachées en physique quantique. Dans son ouvrage, qui porte la marque d'une certaine influence de la philosophie de Bohr, il avait conclu à l'incompatibilité de telles variables avec la mécanique quantique, en raisonnant sur la base de l'expérience de pensée ‘EPR’; il trouvait qu'elles s'opposaient au principe d'indétermination, en requérant que des éléments simultanés de réalité correspondent à des grandeurs non-commutables. C'est "stimulé par ses discussions avec Einstein", et par d'autres critiques de l'approche de Bohr, qu'il revint sur la question. Son point de départ est une critique particulière de l'interprétation de la mécanique quantique, à savoir le caractère invérifiable de la prétention de cette dernière à être la description la plus complète d'un système individuel (Bohm greffe, en quelque sorte, un aspect de l'objection d'Einstein sur une perspective encore marquée d'observationalisme).

    Il propose alors de compléter la théorie en donnant une forme plus explicite à la fonction d'onde, ce qui revient en fait à supposer que chaque particule de l'ensemble décrit par la fonction 
    Ψ possède une position, x (qui constitue de fait la variable cachée), et une impulsion, mv, donc une trajectoire définie, qui est connue dès lors que l'état initial est donné. Au potentiel classique s'ajoute un potentiel quantique, fonction de la position, qui exerce une force réelle et s'avère être la source du mouvement non classique des particules. Les prédictions de la théorie retrouvent celles de la mécanique quantique, la différence résidant seulement dans l'interprétation de Ψ supposée représenter un champ réel (la variable décrivant la trajectoire demeure cachée dans la mesure où il n'est pas possible de connaître la position initiale). 


    Pour l'essentiel, la théorie de David Bohm est analogue à celle de l'onde-pilote proposée par Louis de Broglie au Conseil Solvay de 1927, et réfutée alors par Pauli. Bohm la compléta par une théorie de la mesure, dans laquelle la variable cachée dépend en même temps du système et de l'appareil de mesure, l'interaction des deux induisant des fluctuations instantanées du potentiel quantique sur tout le système (mais il s'agit d'un processus sans échange d'information, qui ne viole donc pas le principe de relativité). Il rendait compte de la sorte de l'expérience de pensée ‘EPR’: la suppression du paradoxe réside, à vrai dire, en ceci que l'explication proposée équivaut à une traduction de la non-séparabilité (avec cet avantage de l'affranchir de la difficulté de la réduction de la fonction d'onde).

    Contrairement à l'attente de Bohm, Einstein ne manifesta pas un grand enthousiasme pour sa proposition. "J'ai le sentiment", lui écrit Bohm, "que vous ne voulez pas accepter ce point de vue, pour la raison que vous le regardez comme non plausible". Et d'exposer à son correspondant qu'à ses yeux la plausibilité est un sentiment subjectif et que les seuls critères d'acceptabilité ou de rejet d'une théorie sont sa cohérence interne, son accord avec les faits connus, sa capacité à fournir une description objective de la réalité qui soit complète et précise. Un peu plus tard, Bohm fait état de ce que "Pauli a admis la consistance logique" de sa propre interprétation, mais qu'"il continue d'en rejeter la philosophie" en disant "qu'il ne croit pas en une théorie qui puisse même nous permettre de concevoir une distinction entre le cerveau de l'observateur et le reste du monde". (Autrement dit, Pauli rejette toute idée de l'observation et de la mesure qui ne soit pas strictement conforme à l'interprétation observationaliste orthodoxe). 

    Tout en appréciant vivement l'indépendance de jugement du jeune physicien, Einstein n'est pas disposé à le suivre: sans doute parce que, à ses yeux, sa théorie en reste au cadre des concepts de la mécanique quantique, quand il faudrait les dépasser. Exprimant à Max Born le sentiment que la tentative de David Bohm "d'interpréter la théorie quantique dans un sens déterministe" lui "semble un peu trop facile", Einstein ajoute: "mais tu es évidemment mieux placé pour en juger". Si Born lui semble mieux placé pour en juger, c'est bien que, pour lui, la théorie de Bohm (tout comme celle de Louis de Broglie de 1927) n'est qu'une simple variante de la mécanique quantique, et elle en partage le caractère ‘empirique’. 

    Dans son texte de 1953 offert en hommage à Max Born, Einstein exprime son insatisfaction de la voie proposée par Bohm, retrouvant l'une des critiques de Pauli à l'onde pilote de de Broglie (la vitesse qui résulte des équations devrait être nulle, et l'on ne retrouve pas le mouvement classique à la limite macroscopique), et concluant que "la seule interprétation de l'équation de Schrödinger admissible jusqu'à présent est l'interprétation statistique donnée par Born". Bohm fait valoir, au contraire, que l'interprétation causale proposée par de Broglie (en 1927) et par lui-même permet de retrouver le cas macroscopique comme cas limite, et que c'est l'interprétation probabiliste de Born qui se trouve en défaut sur ce point. Il revient à la charge, comprenant que c'est la direction de pensée, plus que le détail de l'argumentation, qu'Einstein n'aime pas: "Mais vous n'avez pas prouvé que ce modèle est inconséquent, parce qu'il s'accorde avec tous les faits que nous connaissons actuellement", et "d'une manière générale je ne requerrais pas votre principe [de simplicité logique] pour rejeter une théorie". Si la protestation de Bohm sur ce dernier point est légitime, elle n'en éclaire pas moins la différence entre son point de vue et celui d'Einstein: le problème de ce dernier n'était pas de formuler un modèle théorique valide, mais une théorie entendue dans un sens fondamental, et c'est en pensant à une telle théorie qu'il invoquait le critère de simplicité logique.

    L'appréciation exacte d'Einstein sur les conceptions de David Bohm à cette époque et sur la voie déterministe et causale, nous la trouvons dans une lettre qu'il adressa à Aron Kuppermann en 1953. "Le Dr Bohm", écrit-il, "a redécouvert une idée de de Broglie vieille de trente ans et, avec une grande pénétration, l'a élargie et approfondie. Le but est d'obtenir la description du système individuel au lieu de l'ensemble auquel appartient le système". Pour Einstein, selon ce qu'il expose à son correspondant, il n'y a pas d'objection à faire, "d'un point de vue purement logique", à cette "interprétation du formalisme de l'actuelle théorie quantique". Mais elle lui semble cependant inacceptable "d'un point de vue physique" (à savoir le fait que, selon lui, la théorie de Bohm ne retrouve pas le cas classique comme limite). Et il conclut ainsi son commentaire: "Je pense qu'il n'est pas possible de se débarrasser du caractère statistique de la théorie quantique actuelle en ajoutant simplement quelque chose à cette théorie sans changer les concepts fondamentaux relatifs à la structure tout entière. Le principe de superposition et l'interprétation statistique sont inséparablement liés entre eux. Si l'on pense qu'il faut éviter l'interprétation statistique et la remplacer, il semble que l'on ne puisse pas conserver une équation de Schrödinger linéaire, qui implique, par sa linéarité, le principe de superposition des ‘états’". La remarque s'applique d'ailleurs aussi bien, par-delà le modèle en question - la théorie de l'onde-pilote dans la version de Bohm - à tous les modèles théoriques de ce genre. 

    La correspondance régulière que Bohm et Einstein continuèrent d'entretenir tout au long des mois suivants, jusqu'à la mort du second, nous permet de suivre la position d'Einstein en relation au développement des travaux de Bohm (en collaboration, en 1954, avec Jean-Pierre Vigier) dans la direction d'une théorie causale, cette fois relativiste. Bohm considère maintenant que la fonction 
    Ψ exprime bien une propriété statistique de la matière, et qu'elle est une approximation statistique d'un champ plus fondamental, le rapport entre les deux étant analogue à celui du mouvement brownien aux mouvements moléculaires sous-jacents. "Ce point de vue" écrit-il, "tend à se rapprocher de votre idée selon laquelle la mécanique quantique est ‘incomplète’". Bohm pense, en fait, que c'est au niveau subatomique (celui des particules élémentaires) que l'on trouvera la clé des lois causales (toutefois il n'exclut pas que ce puisse être au niveau de l'unification de l'électromagnétisme et de la gravitation, c'est-à-dire dans la direction privilégiée par Einstein). Einstein l'encourage, sans se prononcer sur la voie particulière choisie par son correspondant, soulignant la difficulté de l'approche fondamentale - et rappelant incidemment le caractère "trop facile" de sa solution antérieure


    A Einstein qui évoque l'éventualité d'abandonner le continuum et l'espace et le temps comme concepts fondamentaux, Bohm exprime l'idée que toutes les possibilités de description de la nature en termes de mouvements continus n'ont pas été épuisées. Il lui semble, par ailleurs, qu'il faudrait d'abord connaître les lois du microscopique, pour obtenir ensuite celles du domaine macroscopique comme approximation statistique, le chemin inverse (celui dans lequel il voit Einstein) lui paraissant douteux. "Bien sûr", précise-t-il, "il n'y a pas de raison pour que [le chemin du macroscopique au microscopique] ne marche pas; mais, tout compte fait, il semble plus vraisemblable que les lois à grande échelle impliquent un processus de moyenne qui laisse peut-être échapper des propriétés qualitatives importantes du niveau microscopique, de sorte que la clé fondamentale peut nous échapper si nous étudions seulement les lois de champ macroscopique". La remarque en elle-même est importante du point de vue méthodologique, et met le doigt sur ce qui est sans doute une faiblesse de l'approche d'Einstein. Celui-ci, comme nous le savons, ne fait pas de séparation entre les lois du microscopique et du macroscopique et recherche un principe formel qui soit applicable aux deux, tout en laissant de coté dans cette recherche les indications (à ses yeux trop empiriques, et cependant d'une richesse considérable) de la physique du microscopique. 

    Mais, par ailleurs, la considération de principe énoncée par Bohm est marquée par sa propre tentative d'alors, de modéliser les phénomènes physiques en termes de niveaux emboîtés les uns dans les autres, ce qui en restreint la portée. Son point de vue est, plus explicitement encore qu'avant, celui de variables cachées, responsables cette fois d'une dynamique sous-jacente: "Sous la théorie quantique, il y a un niveau subquantique de mouvements déterminés de façon continue et causale…", la théorie quantique étant retrouvée par passage aux moyennes (à l'instar du mouvement brownien, déjà évoqué). "En d'autres termes", explique Bohm, "les événements au niveau atomique sont contingents relativement aux mouvements (généralement irréguliers) de quelque espèce d'entité encore inconnue mais qualitativement nouvelle, qui existe sous le niveau atomique. Il en résulte que les relations entre les objets qui peuvent être définis au niveau atomique seront caractérisées par les lois du hasard, puisqu'elles ne seront déterminées qu'en termes d'un genre quasi-ergodique des mouvements de nouvelles sortes d'entités qui existent au niveau inférieur". 

    Cette idée d'une "hiérarchie sans fin de microstructures" ne plaît pas à Einstein: penser que la solution se trouve dans les structures sub-atomiques correspond, pour lui, à l'idée de la "grande majorité des physiciens contemporains", même s'"ils ne vont pas aussi loin" que Bohm. "Mon instinct", écrit-il à ce dernier, "ne me permet pas de suivre tout ce développement, même si c'est par une série impressionnante de découvertes empiriques que l'on y est parvenu et qu'il est testé". Et il lui rappelle sa voie propre: "Je ne crois pas à des lois pour le microscopique ou le macroscopique, mais seulement à des lois (de structure) d'une validité rigoureuse générale. Et je crois que ces lois sont logiquement simples, et que la foi dans leur simplicité est notre meilleur guide. Dans ce cas, il ne serait pas nécessaire d'avoir pour point de départ plus qu'un nombre relativement faible de faits empiriques. Si la manière dont la nature est organisée ne correspond pas à cette croyance, alors il ne nous reste que très peu d'espoir de la comprendre plus profondément". Mais il admet que la simplicité logique peut aussi nous tromper, si l'on ne part pas des bons concepts élémentaires: "Si, par exemple, il n'est pas exact que la réalité puisse être décrite comme un champ continu, alors tous mes efforts sont vains, même si les lois sont de la plus grande simplicité imaginable". 

    Pour Einstein, l'absence de possibilité de tester empiriquement sa théorie n'est pas non plus une preuve de sa fausseté. Elle tient à la nature mathématique des équations, non linéaires, et à l'impossibilité d'obtenir des singularités: "cela montre que nos méthodes mathématiques sont insuffisantes dans leur état actuel pour aboutir à une décision". "Je ne cherche pas à vous convaincre", indique-t-il à Bohm, "je voulais simplement vous montrer comment j'en suis venu à cette attitude. Ce qui m'a particulièrement frappé de manière très forte, c'est de m'être rendu compte qu'en utilisant une méthode semi-empirique on ne serait jamais parvenu aux équations de la gravitation pour l'espace vide. C'est seulement le point de vue de la simplicité logique qui peut nous aider ici (loi du champ relativiste la plus simple pour un champ tensoriel (symétrique)".


    4. Einstein et la direction des recherches de Louis de Broglie.

    Lorsque Louis de Broglie proposa, en 1926-1927, sa théorie de la ‘double solution’ (contemporaine de l'interprétation probabiliste de Max Born), il était mené par le souci de réconcilier les quanta de lumière d'Einstein (c'est-à-dire la lumière en tant que corpuscule) et les phénomènes optiques (entendons ondulatoires) de diffraction et d'interférences. Dans sa "nouvelle optique des quanta de lumière", le corpuscule lumineux est "une sorte de singularité au sein d'une onde étendue à laquelle il est incorporé, et qui guide son mouvement parce qu'il est solidaire de cette onde", selon une description résumée qu'il en donna plus tard: il en rapporte d'ailleurs l'inspiration à Einstein, qui avait formulé, à l'aube de la dualité onde-corpuscule, une hypothèse sur le champ à points singuliers, et dont l'idée de ‘champ fantôme’ guidant la particule de lumière pourrait fort bien l'avoir influencé comme elle l'avait fait pour Born.

    Mais l'onde en question ne pouvait être celle décrite par la fonction 
    Ψ de la mécanique quantique, homogène et ne contenant pas de singularité, et dans laquelle de Broglie voyait "une onde fictive", représentation incomplète et statistique ne décrivant que des moyennes. A la solution de la mécanique quantique devait correspondre une autre solution à singularité qui représenterait le système réel (et individuel) dans son comportement spatio-temporel. Avec cette théorie, qui prolongeait son extension de la dualité onde-corpuscule aux éléments de matière, de Broglie poursuivait son programme d'"obtenir une image précise du monde microphysique réalisant une véritable synthèse permettant de comprendre clairement la coexistence des ondes et des corpuscules". Il s'agissait, ce faisant, de préserver les caractères classiques du corpuscule, tout en réalisant son union avec l'onde, c'est-à-dire de remplacer la dualité onde ou corpuscule par une synthèse onde et corpuscule. Mais ce n'était encore qu'une ébauche de théorie, plus intuitive que rigoureuse, et dans la formulation de laquelle de Broglie se heurtait à de grandes difficultés mathématiques.


    De Broglie ne présenta au Conseil Solvay de 1927 qu'une version simplifiée de la théorie de la double solution, sous la forme de sa théorie de l'"onde pilote". C'est au sein de l'onde continue elle-même, solution de l'équation de la mécanique quantique (la fonction 
    Ψ), qu'il place le corpuscule, en le supposant entraîné (guidé) par elle. La théorie se contente ici de constater la dualité onde-corpuscule, sans essayer de l'expliquer comme se le proposait la théorie de la double solution; sous cette "forme atténuée" de ses premières idées, elle avait "l'avantage de conserver la notion intuitive de corpuscule ponctuel bien localisé dans l'espace et de maintenir le déterminisme rigoureux de son mouvement". Mais ce qu'elle gagnait en simplicité et en caractère intuitif (au sens de l'intuition visuelle), elle le perdait en vraisemblance. Outre l'objection que Pauli ne manqua pas de lui opposer immédiatement, de Broglie lui-même se rendit compte que l'onde de la mécanique quantique ne peut représenter concrètement le mouvement du corpuscule en accord avec la physique classique (elle est une représentation sur l'espace de configuration, non sur l'espace physique, et il critiquait d'ailleurs lui-même pour cela la conception de Schrödinger qui interprétait cette onde comme réelle). 


    Pour cette raison, et d'autres, il renonça à cette direction de recherches et se rallia à la mécanique quantique orthodoxe. Mais à vrai dire, même dans ce long ralliement qui dura vingt cinq années, jusqu'en 1952, la mécanique quantique qu'il professait était encore essentiellement une théorie de la dualité onde-corpuscule, qui se satisfaisait, certes, d'une interprétation probabiliste pour une fonction d'onde à la signification physique abstraite. C'est à ces circonstances qu'Einstein fait allusion dans sa préface à la traduction anglaise du livre de de Broglie Physique et microphysique, écrivant, à propos des idées présentées dans le livre (dont l'original fut publié en 1947, donc avant le retour de de Broglie à ses idées antérieures): "Ce qui, cependant, m'a fait le plus impression, c'est la présentation sincère du combat pour parvenir à un fondement conceptuel logique de la physique, qui a finalement conduit de Broglie à la ferme conviction que tous les processus élémentaires sont de nature statistique". 

    Le travail de David Bohm retrouvant l'‘onde-pilote’ fut, nous l'avons dit, l'occasion pour de Broglie de reprendre son ancien programme d'une représentation spatio-temporelle de la physique quantique, c'est-à-dire de la dualité des ondes et des corpuscules que cette dernière n'avait, pour lui, fondamentalement jamais cessé d'être. Les améliorations apportées à la théorie par Bohm (notamment l'analyse des processus de mesure) permettaient d'écarter certaines des anciennes objections de Pauli. D'autre part, Jean-Pierre Vigier venait, de son coté, d'établir un rapprochement entre la théorie de la double solution de de Broglie et un théorème d'Einstein (formulé à la même époque que la première, en 1927) sur un sujet tout différent, la Relativité générale; selon ce théorème, les particules apparaissent comme des singularités dans la métrique de l'espace-temps, pour des équations non-linéaires, ce que Vigier raccordait aux idées de Bohm. En reprenant d'Einstein le thème de la complétude, de Broglie vit, dans ce regain d'intérêt pour son ancienne théorie, la possibilité de dépasser "l'indéterminisme et l'impossibilité de représenter les réalités de l'échelle atomique d'une façon précise" (tout en admettant la validité de la mécanique quantique actuelle) en direction d'"une réalité parfaitement déterminée et descriptible dans le cadre de l'espace et du temps par des variables qui nous seraient cachées, c'est-à-dire qui échapperaient à nos déterminations expérimentales". 

    Toutes les recherches ultérieures de Louis de Broglie furent dès lors orientées dans cette direction. A la théorie de la double solution, il devait plus tard adjoindre, à partir de 1960, l'idée d'une ‘thermodynamique cachée des particules’, c'est-à-dire de fluctuations de la localisation d'une particule, qui s'appuie sur l'équivalence, en thermodynamique, pour ce qui est du résultat, entre la fluctuation de position d'une particule unique localisée, et la répartition statistique d'un ensemble de particules localisées: ce qui revient à l'introduction d'un élément aléatoire dans la théorie de la double solution. En élaborant cet aspect de sa théorie, de Broglie invoquait la remarque d'Einstein, dans l'article donné par ce dernier à son volume jubilaire, faisant un parallèle entre la mécanique statistique et la loi du mouvement brownien qui ne fournissent, ni l'une ni l'autre, une base de départ pour une théorie complète. 

    Einstein avait suivi en leur temps les tentatives de de Broglie, comme toutes celles qui se proposaient de donner corps à la physique des quanta. Il avait même soutenu de Broglie au Conseil Solvay de 1927 et, sinon le détail de sa théorie, du moins la direction générale de sa recherche, dans la mesure où elle se portait sur ce qu'il considérait comme des difficultés réelles de la mécanique quantique. Toutefois, comme de Broglie lui-même devait en faire la remarque, si Einstein "[l]'encourageait dans la voie où [il, de Broglie, s'] était engagé", c'était "sans cependant approuver nettement [s]a tentative". De Broglie diagnostique d'ailleurs chez Einstein une "attitude réservée, [une] sorte de timidité devant la question des quanta, qui depuis 1925 l'avait empêché de faire et même d'encourager explicitement toute tentative de solution du problème des ondes et des corpuscules". 

    Dans le texte de 1953 offert en hommage à Louis de Broglie, Einstein évoque précisément les efforts de ce dernier pour "compléter la théorie ondulatoire des quanta, et chercher à donner, dans le cadre conceptuel de la mécanique classique (point matériel, énergie potentielle), une description complète de la configuration d'un système en fonction du temps - idée sur laquelle, assez récemment et sans connaître le travail de de Broglie, vient de retomber M. David Bohm (théorie de l'onde-pilote)". Les expressions mêmes qu'il emploie montrent bien comment Einstein voit le programme de de Broglie et celui de Bohm: comme la recherche d'une complétude théorique au sens du déterminisme de la physique classique. Il indique d'ailleurs aussitôt que ce n'est pas dans ce sens-là qu'il a lui-même orienté ses recherches: "J'ai pourtant sans cesse cherché un moyen de résoudre l'énigme des quanta d'une autre manière…".

    Sa direction propre, comme nous l'avons vu, est déterminée par la conviction que le point de départ fondamental doit être différent (tel est le sens de ses considérations sur l'incomplétude): "Il m'apparaît que la théorie quantique statistique constitue aussi peu un point de départ utilisable pour l'élaboration d'une théorie plus complète que, peut-être, la théorie du mouvement brownien fondée sur la mécanique classique et la loi de la pression osmotique n'aurait pu constituer un point de départ utilisable pour la construction de la mécanique cinétique des molécules, si la théorie du mouvement brownien avait précédé celle-ci".

    La correspondance échangée entre Einstein et de Broglie en 1953 et 1954 comporte des éléments d'un vif intérêt qui confirment et complètent ce que nous savons de leurs positions respectives. Ayant proposé à de Broglie, comme il l'avait fait à Bohm, de s'associer par des contributions qui préciseraient leurs points de vue respectifs à l'ouvrage en hommage à Max Born, Einstein lui dit se réjouir d'avoir ainsi l'occasion de savoir ce que Louis de Broglie pense actuellement "des fondements de la théorique quantique", et trouver utile que son article et celui de Bohm paraissent, car, dit-il, "je sais que l'intérêt pour les questions de principe est très vif dans la nouvelle génération de physiciens". De Broglie lui avait adressé une lettre d'acceptation par laquelle il annonçait l'envoi d'une courte note "précisant [son] point de vue actuel sur la question de l'interprétation de la Mécanique ondulatoire", et indiquait à son correspondant que son point de vue "est assez différent de celui de M. Bohm". La théorie de Bohm lui paraît "inacceptable sous sa forme actuelle", "parce qu'elle considère l'onde 
    Ψ comme une réalité physique": la double solution est plus satisfaisante à ses yeux, puisque l'onde Ψ de la mécanique quantique reste fictive, l'onde u étant seule réelle (c'est elle qui porte le corpuscule); mais son existence requiert des équations non-linéaires.


    Dans une lettre de mai 1953, Einstein commente la note que lui a envoyée de Broglie sur ses conceptions. Le point de vue de de Broglie est clair, dit-il en substance, il marque sa différence avec la théorie de David Bohm: "Vous ne croyez pas, si je vous comprends bien, à la possibilité d'adopter le programme de nouveau mis en avant par M. Bohm: a) solution de l'équation de Schrödinger par un champ 
    Ψ ; b) adjonction d'une trajectoire compatible avec la fonction Ψ ". Puis il essaie de se résumer, pour lui-même, l'idée directrice de la nouvelle théorie de son correspondant (et, ce faisant, il en souligne les traits saillants): "Au lieu de cela vous proposez une représentation de la réalité physique (description complète) qui serait de la forme Ψ = Ψ.Ω Ceci constitue une forme de produit dans laquelle l'un des facteurs traduit la structure particulaire et l'autre la structure ondulatoire. Ce serait là en fait une représentation satisfaisante de la double structure que nous impose l'expérience. Ce serait une théorie vraiment nouvelle et non pas un complément des anciennes théories"

     


    Sous la forme ramassée ainsi proposée, Einstein extrait l'essence de l'idée de Louis de Broglie, considérée par rapport à sa propre préoccupation. Elle porte d'une part sur la possibilité d'exprimer le double caractère onde-corpuscule par un champ (nous savons qu'il a, quant à lui, abordé les choses différemment, ce caractère ne pouvant pas être fondationnel à ses yeux). Elle fait état, d'autre part, de ce qu'il ne suffit pas d'apporter "un complément" aux anciennes théories, comme le fait la théorie de l'‘onde-pilote’, mais il faut une théorie vraiment nouvelle (la théorie de de Broglie prétend être telle; nous savons que, pour Einstein, la théorie complète ne peut être obtenue qu'en changeant les bases de départ). Cette réaction d'Einstein, le besoin qu'il éprouve d'expliciter ainsi les deux traits saillants de la théorie proposée par de Broglie, est significative eu égard à la nature de ses propres doutes et de son propre programme: elle laisse bien voir la différence de son approche avec celle de Louis de Broglie. Cette différence concerne en premier lieu la dualité, dont une théorie nouvelle devrait, pour lui, s'affranchir, ne se proposant que de la retrouver à l'approximation de la théorie quantique actuelle.

    Si Einstein manifeste son intérêt pour les propositions de Louis de Broglie, de toute évidence il ne les reprend pas à son compte, ne serait-ce que parce qu'elles comportent trop d'arbitraire. On le devine, bien qu'il ne le dise pas expressément, à sa demande de précisions: "Pour autant que je puisse voir, pensez-vous que le produit doive satisfaire à l'équation initiale de Schrödinger, ou bien le facteur ‘ondulatoire’ seul doit-il posséder cette propriété, ou alors les deux facteurs, ou encore les deux facteurs et leur produit ?". Il poursuit en explicitant une autre condition de la solution envisagée par de Broglie (condition qui correspond au principe de superposition): "Votre but serait aussi atteint si la fonction cherchée pouvait être représentée par une somme de tels produits. Finalement, il ne paraît pas nécessaire que le tout puisse être représenté par une seule fonction (une composante), mais peut-être par un ensemble de plusieurs composantes". 

    Sa remarque la plus importante, qui nous éclaire sur ses propres vues, est relative à l'arbitraire, sur lequel il revient: "Vous pensez que cette liberté constitue un grand malheur pour les théoriciens. Cette liberté m'a tellement préoccupé que je me suis obstiné à rechercher un principe formel qui limiterait notre liberté…". La différence avec l'approche de de Broglie est ici plus nettement marquée encore: la voie d'Einstein est celle d'une recherche première d'un principe formel. "Mais", ajoute Einstein (et ce ‘mais’ marque à lui seul la différence), "nous avons en commun la conviction que nous devons rester attachés à l'idée de la possibilité d'une représentation entièrement objective de la réalité physique". On notera encore que c'est la réalité qui est mise en avant, et non la causalité ou le déterminisme, sur lesquels insistait Louis de Broglie.

    Dans une lettre ultérieure, Einstein revient sur sa "méthodologie", comme il dit, c'est-à-dire, en réalité, inséparablement sa démarche et son ‘style’. Malgré leur "commune conviction" qui les fait tous deux ‘hérétiques’, c'est-à-dire leur sentiment de l'insuffisance de la mécanique quantique, leurs ‘méthodologies’ sont en effet différentes. "Vue de l'extérieur", écrit Einstein, "ma méthodologie (…) semble assez bizarre. En effet, je dois ressembler à l'oiseau du désert, l'autruche, qui sans cesse cache sa tête dans le sable relativiste pour ne pas faire face aux méchants quanta". Einstein indique qu'il cherche aussi une "substructure", "nécessité que la théorie quantique actuelle cache habilement par l'application de la forme statistique". Mais, précise-t-il, "je suis convaincu qu'on ne pourra pas trouver cette substructure par une voie constructive en partant du comportement empirique des objets physiques". Le "refus de regarder les quanta en face", c'est, en fait, le refus de la voie ‘empiriste-constructiviste’; quant à la "sous-structure" qu'il cherche, elle est tout autre que celle de de Broglie et de Bohm (voir plus haut ce qu'il disait à ce dernier à propos des niveaux emboîtés de particules): c'est le soubassement architechtonique de la théorie. 

    Et c'est, en fait, par la voie de la recherche d'un principe purement formel, fondée "sur la conviction que les lois de la nature ont la plus grande simplicité logique imaginable", c'est-à-dire sur la recherche d'une "théorie du champ des quanta", qu'Einstein tente, pour sa part, d'aborder le problème quantique (comme nous le savons par ailleurs). Mais il convient qu'une telle théorie peut fort bien ne pas exister, et il admet que "dans ce cas mes efforts ne peuvent pas mener à la solution du problème de l'atomistique et des quanta, peut-être même pas nous rapprocher d'une solution". Les physiciens des quanta sont persuadés que tel est le cas: "Peut-être ont-ils raison sur ce point (…). Mais cette conviction négative est fondée sur une base seulement intuitive et non pas objective. Par ailleurs, je ne distingue aucune voie claire vers une théorie logiquement simple".

    A cette profession de foi et à cet aveu, Louis de Broglie répond en invoquant sa propre direction: la recherche d'"images spatio-temporelles précises du dualisme onde-corpuscule, permettant de justifier le succès des lois statistiques de la mécanique quantique". De Broglie exprime également à Einstein son accord avec ce que celui-ci lui a écrit sur sa méthode de la "simplicité logique", estimant, face aux difficultés rencontrées par lui-même et ses collaborateurs dans la recherche des bonnes équations non-linéaires, qu'elle seule probablement peut fournir une possibilité de progresser: "En accord avec vos idées", conclut-il sa lettre, "ce problème ne pourrait sans doute être résolu qu'en suivant une voie analogue à celle qui a conduit aux équations de la Relativité généralisée, c'est-à-dire en s'inspirant de l'idée de simplicité logique". 

    On voit bien, toutefois, par-delà une certaine concordance, la différence de démarche entre Einstein et de Broglie. Elle est présente dès le point de départ, dans la définition du but que chacun d'eux assigne à la théorie qu'il voudrait obtenir. Einstein estime la méthode "constructive" (c'est-à-dire, pour lui, empiriste) inadéquate et recherche un principe formel du genre d'un principe de relativité généralisé étendu, applicable à l'ensemble des lois physiques, car la solution ne peut désormais provenir que d'une plus grande unité. De Broglie recherche une solution dans le droit fil de l'intuition qui présidait déjà à ses premiers travaux, basée sur une image spatio-temporelle, celle d'un corpuscule lié à une onde, et posant en principe un déterminisme s'appliquant à ces concepts classiques. La ‘méthodologie’ qu'il met en oeuvre est celle de l'obtention, selon ses propres termes, "d'images spatio-temporelles précises du dualisme onde-corpuscule", ce qui le conduit à une diversité d'hypothèses possibles, dont le choix est "arbitraire", comme Einstein le remarquait. 

    Ce dernier, par contraste, tout en désirant maintenir le continuum spatio-temporel, ne parle jamais de sa représentation en termes d'images (il la voit très indirecte, à partir du champ pris comme concept premier), voulant précisément dépasser le dualisme et les concepts (classiques) qui l'expriment, trop empiriques, et n'imposant pas suffisamment de contraintes. L'idée de contrainte logiquement imposée par un principe formel est centrale dans sa pensée: ce principe fondamental, s'exprimant par des limitations sur les possibilités de choix des grandeurs physiques, est chargé d'exprimer les propriétés des systèmes et des phénomènes matériels dans ce qu'elles ont d'essentiel, et doit constituer la base même de la théorie. La physique théorique au sens d'Einstein, telle que l'exige la physique à l'état où elle est parvenue, est gouvernée par quelques principes fondateurs.

    Celle que de Broglie met en oeuvre est différente. On peut la caractériser comme la combinaison d'une théorie physique ‘phénoménologique’ (c'est-à-dire qui se propose une représentation théorique des faits empiriques en termes de modèles) et d'une ‘physique mathématique’ (qui exploite des aspects formels tels que des analogies d'expressions mathématiques). Sa démarche première demeure la recherche d'une représentation spatio-temporelle conçue comme "image intelligible [du] dualisme", et des principes du genre invoqué par Einstein (généraux et de formulation abstraite) seraient accueillis volontiers, mais au titre de régulation plutôt que de fondation.

    La différence entre les ‘styles de recherche’ d'Einstein et de de Broglie se manifeste également dans leurs attitudes respectives face au rapport entre la relativité et la physique quantique. Einstein maintient sa méthode (telle que nous avons tenté de la caractériser par ailleurs), qui est de considérer la théorie en fonction de son objet, et sa recherche de la généralisation du champ s'en tient à la considération du champ défini sur le continuum. S'il garde à l'esprit le problème des quanta, c'est comme une conséquence lointaine éventuelle: malgré ce but ultime, il ne mêle pas les deux théories - et c'est aussi parce que la théorie quantique lui semble insuffisante du point de vue de ses concepts et de ses principes fondamentaux. De Broglie, fidèle en cela à sa démarche initiale de 1923, continue de penser en même temps la théorie de la Relativité (restreinte, ce qui, pour Einstein serait de toute façon insuffisant) et la théorie quantique, les joignant dans un même modèle, qui ne peut être, malgré son apparence mathématique formelle, qu'une approche de nature phénoménologique.

    Pour conclure, indiquons qu'Einstein donnait lui-même par avance, de manière implicite il est vrai, la réponse à la question de sa position par rapport aux variables cachées, quelque temps avant que celles-ci ne connaissent un regain d'intérêt. Il déclarait, dans sa "Réponse aux critiques" de 1949, que, puisque la mécanique quantique ne peut pas raisonnablement prétendre décrire de façon complète les systèmes individuels ("raisonnablement", c'est-à-dire sans faire appel à des actions instantanées à distance), "il apparaît inévitable de chercher ailleurs une description complète du système individuel"; cela étant, il devrait être clair dès le commencement, écrivait-il, que "les éléments d'une telle description ne sont pas contenus dans le schéma conceptuel de la théorie quantique statistique"108. Les solutions en termes de variables cachées appartiennent clairement à ce schéma, qu'elles soient prises sous la forme simplifiée de la première théorie de David Bohm, ou plus raffinées, comme les approches ultérieures de Bohm, de de Broglie, de Vigier ou d'autres, et même si elles incluent des équations non-linéaires, dont Einstein soulignait la nécessité.

     

     

    Bibliographie.

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    -- et Born, Max 1969. Briefwechsel 1916-1955, Nymphenburger Verlagshandlung, München, 1969. Trad. fr. par Pierre Leccia, Correspondance 1916-1955, commentée par Max Born, Seuil, Paris, 1972.

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    - et de Broglie, Louis 1979. "Correspondance", Annales de la Fondation Louis de Broglie 4, 1979 (n°1), 53-61. [Textes originaux de deux lettres d'Einstein avec leur traduction en français et de lettres de Louis de Broglie.]

    - 1989. Oeuvres choisies, vol. 1: Mécanique statistique et physique quantique (éd. par Françoise Balibar, Bruno Jech et Olivier Darrigol), 1989.

    - 1991. Oeuvres choisies, vol. 5: Science, éthique, philosophie (éd. par Jacques Merleau-Ponty et F. Balibar), 1991.

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    d'Espagnat, Bernard 1975. "On propositions and physical systems", Physical Review D 11, 1975, 1424-. Repris dans Leite Lopes, Paty 1977, p. 147-169.

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    Neumann, John von 1932. Mathematische Grundlagen der Quantenmechanik, Springer, Berlin, 1932. Trad. fr. par Alexandre Proca, Les fondements mathématiques de la mécanique quantique, Librairie Alcan et Presses Universitaires de France, Paris, 1947.

    Pais, Abraham 1982. Subtle is the Lord. The science and life of Albert Einstein, Oxford University Press, Oxford, 1982.

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    - 1985. "Einstein et la complémentarité au sens de Bohr", Revue d'histoire des sciences 38,1985 (n° 3-4), 325-35l.

    - 1986 a. "Einstein and Spinoza", in Marjorie Grene and Debra Nails (eds), Spinoza and the sciences , Reidel, Dordrecht, 1986, p. 267-302. [Pour l'original en français, voir: "La doctrine du parallélisme de Spinoza et le programme épistémologique d'Einstein, Cahiers Spinoza , ed. Réplique, Paris, n° 5, hiver 1984-1985, 93-108; et "Einstein et Spinoza", in Bouveresse, Renée (dir.), Spinoza, science et religion, Institut interdisciplinaire d'études épistémologiques, Lyon, et Vrin, Paris, 1988, p. 183-207.]

    - 1986 b. "La non-séparabilité locale et l'objet de la théorie physique", Fundamenta Scientiae 7, 1986, 47-87.

    - 1988 a. La matière dérobée. L'appropriation critique de l'objet de la physique contemporaine, Archives contemporaines, Paris, 1988.

    - 1988 b. "Sur la notion de complétude d'une théorie physique", in Fleury, Norbert; Joffily, Sergio; Martins Simões, J.A. et Troper, A. (eds), Leite Lopes Feschrift. A pioneer physicist in the third world, World Scientific Publishers, Singapore, 1988, p. 143-164.

    - 1988 c. "Sur le style de recherche de Louis de Broglie", in Louis de Broglie tel que nous l'avons connu, Fondation Louis de Broglie, CNAM, Paris, 1988, p. 163-166.

    - 1993 a. Einstein philosophe. La physqiue comme pratique philosophique, P.U.F., Paris, 1993.

    - 1993 b. La pensée physique d'Einstein et les quanta (à paraître).

    Pauli, Wolfgang 1953. "Remarques sur le problème des paramètres cachés dans la mécanique quantique et sur la théorie de l'onde-pilote", in de Broglie 1953, p. 33-42.

    Schilpp, Paul Arthur (ed.) 1949. Albert Einstein, philosopher-scientist, The library of living philosophers, Open Court, La Salle (Ill.), 1949. Ré-ed., Ibid. et Cambrige University Press, London. [3è edition, 1970].

    Stachel, John 1986. "Einstein and the quantum: fifty years of struggle", in Colodny, Robert (ed.), From quarks to quasars, University of Pittsburg Press, Pittsburg, 1986.

    Wheeler, John A. and Zurek, Wojcieh H. (eds.) 1983. Quantum theory of measurement, Princeton University Press, Princeton, 1983.




  •  

    Ma peinture à l'aquarelle: étude, paysage d'été avec réserves pour les blancs

     

    Génial la gomme à dessiner. 

     

     

    Voici maintenant ma peinture: paysage d'été. Dommage que je ne me sois pas très bien servi de la gomme à dessiner. Je ferai mieux la prochaine fois. Je prépare le même paysage mais en hiver avec des couleurs froides.

     




      

    "Le petit monde de Chris" un blog avec des aquarelles qui m'inspirent bien:

     

    Et pour terminer le niveau que je n'atteindrai pas, mais on peut rêver.

     

     

     

     



  • Mes peintures: Retour à l'huile

     

    Nature morte à l'huile 

     

     

     

     

    Les voiles:

    au calme et à la sérénité du modèle j'ai préféré des teintes tourmentées qui me font plus penser au bateau ivre.

     

     

     

    Mon modèle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le bateau ivre

     

    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

    J'étais insoucieux de tous les équipages,
    Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
    Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
    Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

    Dans les clapotements furieux des marées,
    Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
    Je courus ! Et les Péninsules démarrées
    N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

    La tempête a béni mes éveils maritimes.
    Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
    Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
    Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

    Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
    L'eau verte pénétra ma coque de sapin
    Et des taches de vins bleus et des vomissures
    Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

    Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
    De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
    Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
    Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

    Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
    Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
    Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
    Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

    Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
    Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
    L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
    Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

    J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
    Illuminant de longs figements violets,
    Pareils à des acteurs de drames très antiques
    Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

    J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
    Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
    La circulation des sèves inouïes,
    Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

    J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
    Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
    Sans songer que les pieds lumineux des Maries
    Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

    J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
    Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
    D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
    Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

    J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
    Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
    Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
    Et les lointains vers les gouffres cataractant !

    Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
    Échouages hideux au fond des golfes bruns
    Où les serpents géants dévorés des punaises
    Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

    J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
    Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
    - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
    Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

    Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
    La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
    Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
    Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

    Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
    Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
    Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
    Des noyés descendaient dormir, à reculons !

    Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
    Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
    Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
    N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

    Libre, fumant, monté de brumes violettes,
    Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
    Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
    Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

    Qui courais, taché de lunules électriques,
    Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
    Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
    Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

    Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
    Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
    Fileur éternel des immobilités bleues,
    Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

    J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
    Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
    - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
    Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

    Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. 
    Toute lune est atroce et tout soleil amer :
    L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
    Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

    Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
    Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
    Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
    Un bateau frêle comme un papillon de mai.

    Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
    Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
    Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
    Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

     

     


  • Les origines de la culture 3-2) "Une théorie sur laquelle travailler": le mécanisme mimétique partie2

     

    Nous vivons peut-être la fin de l'ère chrétienne, accompagnée d'une crise des valeurs (peut-être va-t-on vers un nouveau christianisme?) et de nombreux dérèglements se produisent dans notre société. On assiste à une résurgence du paganisme et des mythes de l'antiquité grecque. NarcisseProméthée sont de retour et deviennent envahissants.Le mimétisme s'exacerbe que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les médias, même si l'individualisme est puissant et poussé par un ego qui devient forcené. 

    Cela me donne l'idée de rédiger une série d'articles en donnant "ma lecture" du livre de René Girard "Les origines de la culture" dont c'est ici l'article 3-1)

    wikipedia.org -René Girard

     
     

     

     

     

     

     

     

    Les livres de René Girard: 

     

     

     

    amazon.fr -Les-origines de la culture (Entretiens-Pierpaolo) (2006)

     

    Mes articles sur "les origines de la culture": 

     

    Exergue: "J'avais enfin trouvé une théorie sur laquelle travailler". Charles Darwin autobiographie.

    Dans l'article 2 nous avons vu comment João Cesar de Castro Rocha et Pierpaolo Antonello présentent René girard dans leur introduction au livre "les origines de la culture": "cet essai tente de reconstituer, au cours de dialogues systématiques, ce fil que René Girard a tenu sa vie durant, "une seule et longue argumentationpour reprendre les mots de Charles Darwin.   Les auteurs ont donné à ce dialogue souvent dense et précis, le ton d'une autobiographie intellectuelle comparable selon eux à celle de Charles Darwin. 

    Après cette introduction, nous commencerons la lecture du livre de René Girard par le chapitre "Une théorie sur laquelle travailler: le mécanisme mimétique". 

    Je résume et donne ici ma lecture des questions posées à René Girard (en caractères gras) et de ses réponses. Et dans l'article 3-1 ("Une théorie sur laquelle travailler"), nous avons commencé à analyser le mécanisme mimétique en tant que fondement de l'ordre social et de la culture, ce qui nous a fait aboutir au mythe de Prométhée. Poursuivons cette démarche.


    1) La méconnaissance.

       

    manuelantoine.blogspot.fr -Œdipe girardien ,Œdipe freudien et la méconnaissance

     

     

     a) "Pour souligner la continuité structurelle des phénomènes sociaux dont nous venons de parler [...], nous pouvons dire que, de même que le désir mimétique n'est pas une invention moderne, le mécanisme du bouc émissaire ne se retrouve pas seulement dans les rituels primitifs ou les socités anciennes; il est aussi présent dans notre monde moderne.

    Le désir mimétique, qui semble fermement attaché à l'objet qu'il est décidé à se procurer et à aucun autre, se montre en réalité vite opportuniste et se fixe alors sur ce qu'il trouve. Les gens qu'il tourmente se focalisent paradoxalement sur des modèles et des adversaires de substitution. Il y a un déplacement de ce type dans l'âge des scandales que nous vivons et qui s'aggrave. Tout grand scandale collectif vient d'un skandalon entre les deux "prochains" bibliques, plusieurs fois multiplié. Il faut rappeler que dans les Êvangilesskandalon signifie rivalité mimétique. Ce scandalon, ambition vide, antagonisme, agressivité réciproque et les mauvais sentiments que chacun ressent envers l'autre vient de la simple raison que nos désirs se trouvent souvent frustrés. Avec les possibilités de la technologie moderne d'internet et de la télévision, ce scandalon à petite échelle a tendance à devenir opportuniste et rejoint le vaste scandale des médias, se confortant dans le fait que que l'indignation individuelle est partagée par beaucoup de monde. La mimésis, au lieu d'aller seulement dans la direction de notre propre voisin, notre prochain, notre rival mimétique personnel, dévie latéralement et s'amplifie au point de créer les symptômes d'une crise grandissante, d'une contagion croissante, souvent exponentiellement. Le plus grand scandale engloutit les plus petits jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul scandale et une seule victime. Et c'est à ce moment que le mécanisme du bouc émissaire refait surface. "L'animosité de chacun vis à vis des autres, à cause de la taille toujours plus grande des groupes en état de rivalité mimétique devient de plus en plus grande et elle culmine en un énorme retentissement contre un élément pris au hasard dans la société". Depuis plus d'un siècle, les exemples ne manquent pas, le capitaine Dreyfus à la fin du 19èmè siècle; les Juifs sous le nazisme en Allemagne, les émigrants d'Afrique en Europe, les musulmans lors d'événements terroristes...Le phénomène de rivalité mimétique aboutissant à à désigner et choisir un bouc émissaire a même tendance à s'amplifier et semble se généraliser. Partons d'un exemple littéraire avec le Jules César acte II sc. 1 de Shakespeare qui décrit le recrutement mimétique des conspirateurs. L'un d'eux, Ligarius, est devenu fou, il dit n'importe quoi. Il oublie tout le reste, parce qu'il a maintenant un seul point fixe vers lequel diriger sa haine (voir Le Pro Q. Ligario Oratio de Cicéron en Latin). Quel progrès! Ne retrouve t-on pas ce que la politique devient de plus en plus? "L'esprit partisan" n'est en fait rien d'autre que le fait de choisir le même bouc émissaire que ses voisins. Et cet état d'esprit a tendance à se généraliser à tous les domaines, aux médias et au spectacle... Les affaires récentes traduisent ce phénomènes et aboutissent au sacrifice et à une certaine mise à mort des victimes pour des raisons apparemment justifiées comme pour l'affaire Strauss Kahn. Cependant, à cause de la Révélation Chrétienne de l'innocence fondamentale des victimes et de  l'arbitraire de l'accusation lancée contre elles, la polarisation de la haine est dévoilée et la résolution d'unanimité échoue, mais les dégâts restent considérables et climat de suspicion voire de haine est auto-entretenu par les moyens modernes médiatiques et la puissance d'internet. 

    En résumé, avant l'arrivée du judaïsme et du christianisme, le mécanisme du bouc émissaire était accepté et légitimé d'une manière ou d'une autre, du seul fait qu'il était inconnu. Il réussissait à ramener la paix dans la communauté alors qu'on se débattait en plein chaos mimétique. Toutes les religions archaïques fondent leurs rituels sur justement sur la réitération du meurtre fondateur. Cela veut dire qu'elles considèrent le bouc émissaire comme responsable de cette crise. Le christianisme, au contraire, par la figure de Jésus, dénonce le mécanisme du bouc émissaire: c'est le meurtre d'une victime innocente, tuée afin de ramener à la paix une communauté violente. Le mécanisme du bouc émissaire est pleinement révélé. Mais on voit qu'il subsite tout de même et fait toujours des ravages considérables. 
      
    liens: evangile-partage.over-blog.net -partage de l'évangile au quotidien (blog de claude tresmontant)
    res-systemica.org -Généalogie de la violence Essai d'interprétation systémique à partir de l'œuvre de René Girard
    laposso.philo.free.fr -Le désir de platon à deleuze en passant par spinoza

     

        

    dame-licorne.pagesperso-orange.fr -La passion du Christ

     b)  Ceci nous ramène à la méconnaissance (concept central de la théorie mimétique de rené Girard): "Le processus sacrificiel demande un certain degré de méconnaissance". Si le mécanisme du bouc émissaire doit amener la cohésion sociale, alors l'innocence de la victime doit être cachée d'une façon qui permette à la communauté toute entière d'être unie dans la croyance que la victime est coupable. Comme on vient de le voir, dès que les acteurs du processus en comprennent le mécanisme, savent comment il fonctionne, celui-ci s'effondre et ne peut plus réconcilier la communauté.  Henri Atlan reproche à René Girard de présenter cette proposition fondamentale non comme un problème mais comme une évidence.

     

    Il faut certainement insister plus sur le caractère inconscient du désir mimétique. Prenons le cas par exemple, de l'affaire Dreyfus. Imaginons un français de 1894 qui pense fermement que Dreyfus est coupable, en même temps qu'il a des inquiétudes sur l'armée et les allemands. Mais si soudain ce français est convaincu que Dreyfus est innocent, son confort d'esprit, la juste colère qu'il tire de la culpabilité de Dreyfus, ne pourront alors plus se perpétuer, ils vont être détruits. Ce n'est pas la même chose d'être contre Dreyfus ou d'être pour lui. c'est ce problème de conscience que Atlan ne voit pas bien dans la pensée de Girard. De même certains critiques on dit que s'il avait une religion du bouc émissaire, ce ne pouvait être que le christianisme, puisque les évangiles parlent explicitement de ce phénomène. Mais c'est justement parce que Jésus est représenté comme un bouc émissaire que le christianisme, en tant que religion, ne peut être fondé sur le processus du bouc émissaire  et qu'il est au contraire, la dénonciation. La raison devrait être évidente: si on pense que le bouc émissaire est coupable, on ne va surtout pas l'appeler bouc émissaire. Si la France a choisi Dreyfus comme bouc émissaire, personne ne reconnaîtra dans cette affaire le rôle qu'elle fait jouer à Dreyfus et tout le monde se contentera de dire: "DREYFUS  EST COUPABLE!". Mais dès qu'on reconnaîtra l'innocence de la victime, on ne plus user de violence envers elle et le christianisme est justement une façon de dire de façon explicite que la victime (jésus) est innocente. On voit le rôle clé de la méconnaissance dans le processus du bouc émissaire, même s'il est paradoxal. Elle permet à chacun de garder l'illusion que que la victime est réellement coupable et par là même mérite d'être punie. Pour avoir un bouc émissaire, il faut ne pas voir la vérité, et donc ne pas se représenter la victime comme un bouc émissaire, mais comme un homme justement condamné. C'est ce que fait la mythologie avec par exemple, le patricide et l'inceste d'oedipe, censés être réels. Finalement, avoir un bouc émissaire, c'est donc ne pas savoir qu'on l'a.


         

    iicgrenoble.esteri.it -PROCES A JULES CESAR

     c) Dans le Jules César de Shakespeare, il y a ce discours de Brutus dans lequel ce principe est deux fois formulé dans: "Soyons des sacrificateurs, pas des bouchers, Caïus", "[...] L'homme du commun verra dans notre geste une purge, non un meurtre.." Comment l'analysez-vous?
    Pour René Girard, Brutus exalte la différence entre la violence légitime du sacrifice et la violence illégitime de la guerre civile. Mais comment se rendre crédibles comme sacrificateurs lui et ses compagnons? Pour faire bien ce qu'il fait il doit soutenir qu'il ne s'agit pas d'un meurtre. ce qui démasque la méconnaissance indispensable au meurtre du bouc émissaire. Shakespeare montre dans ce texte étonnamment perspicace une compréhension du sacrifice bien supérieure à celle de l'anthropologie moderne. 

     


         d) Pourquoi avez-vous opté pour le terme de "méconnaissance" plutôt que pour le mot "d'inconscience?"

    Pour René Girard, le mot d'inconscient "entraîne tout le fatras freudien". "J'utilise le terme méconnaissance parce qu'il est absolument certain que le mécanisme du bouc émissaire méconnaît sa propre injustice sans ignorer pourtant qu'il est meurtre."  La nature inconsciente (même si ce n'est pas le terme utilisé de la violence sacrificielle est bien révélée dans les textes du nouveau testament, en particulier dans Luc (Lc 23,34): "Père, pardonne leur: ils ne savent pas ce qu'ils font", phrase qu'il faut prendre au pied de la lettre. De même, dans les Actes des ApôtresPierre, s'adressant à la foule qui a participé à la crucifixion, lui dit: "Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs." (Ac 3,17). Pour les anciens grecs, le mot ignorance signifie vraiment "ne pas savoir", qu'on pourrait traduire aujourd'hui par inconscient. Il y a un manque de conscience dans le processus du bouc émissaire, et ce manque de conscience est aussi essentiel que l'inconscient chez Freud, mais il ne s'agit pas de la même chose. c'est un phénomène plus collectif qu'individuel.

    René Girard critique le concept de l'inconscient chez Freud parce qu'il est hostile à l'idée d'un appareil psychique identifiable. La notion d'inconscience est indispensable, mais celle de l'inconscient qui serait comme une "boite noire" s'est révélée trompeuse et il refuse d'enfermer cette notion dans un inconscient qui ait sa vie propre, dans le style de Freud. 

     

    liens: wikipedia.org -Inconscient
    pourlascience.fr -La puissance de l'inconscient
    psychiatriinfirmiere.free.fr -CONSCIENT / INCONSCIENT / PRÉCONSCIENT / SUBCONSCIENT
    causefreudienne.net -L'inconscient freudien
    philolog.fr -Freud ou l'hypothèse de l'inconscient psychique
    lionel.mesnard.free.fr -L'inconscient humain et Sigmund Freud
    philocours.com -L'INCONSCIENT : "le moi n'est pas le maître dans sa maison"

     

    2) La mimésis culturelle et le rôle de l'objet.

         a) Après cette explication générale du désir mimétique, revenons au rôle de l'objet dans la théorie. Vous avez dit que, dès qu'un appétit devient un désir, qui est une construction entièrement sociale, il est contaminé par le modèle. Pourtant dans la théorie du désir mimétique, il semble qu'il y ait peu de place pour les besoins fondamentaux.

    talent.paperblog.fr -crime et châtiment; de goya à picasso

    Appétit n'implique pas imitation. On n'imite personne si on besoin de respirer quand on étouffe ou si on marche dans un désert à la recherche d'eau, c'est physiologique. Mais dans notre monde tous les modèles sociaux et culturels proclament ce qui est "à la mode" en matière de nourriture ou de boisson. Tous nos appétits sont infléchis par des modèles que nous suivons mimétiquement et paradoxalement ils nous donnent ils nous donnent l'impression d'être nous-mêmes et personne d'autre. Mais quand la société devient cruelle,  et sauvage, la violence peut prendre sa source dans le besoin pur et on ne peut pas exclure la possibilité d'une violence étrangère au désir mimétique, là où le nécessaire fait défaut. Cependant, même pour les besoins de base, quand une rivalité se met en place à propos d'un objet, elle se charge de mimésis et une certaine médiation sociale entre toujours en jeu. On peut penser, comme jusqu'à une période récente le pensaient  les marxistes, que le désir mimétique apparaît seulement dans les classes aisées, comme un luxe ou un passe-temps aristocratique. C'est un luxe, que seuls les nobles tels l'Hidalgo Don Quichotte, pouvaient se permettre avant le monde moderne. Il est évident que dans un monde de la rareté, les classes inférieures ont surtout des besoins et des appétits.  Mais force est de constater qu'avec internet, la puissance des médias et le développement gigantesque des marchés financiers et de la publicité, le désir mimétique devient dominant dans notre société, même pour les besoins fondamentaux et les appétits. Il n'en reste pas moins que les foyers de misère extrême subsistent et qu'il peut fleurir chez les êtres "doués" pour le mimétisme comme le montre par exemple le snobisme de l'épouse Marmeladov dans Crime et châtiment de Dostoïevski.

    liens: un-idiot-attentif.blogspot.fr -Dostoïevski sonde les coeurs
    alexandrie.org -CRITIQUE LITTÉRAIRE Fedor Dostoïevski - Crime et Châtiment 

         b) "C'est pour cela que vous n'êtes pas d'accord avec la lecture que Lucien Scubla fait de votre travail quand il écrit que "la rivalité mimétique est la seule source de la violence". "
    Pour Scubla, "
    Rien ne paraît plus resserré que le système girardien, à moins que ce ne soit qu’un emboîtement d’hypothèses. Lucien Scubla en ramène l’axiomatique à quatre propositions : 1) le désir humain est toujours mimétique ; 2) la rivalité mimétique est l’unique source de la violence humaine (ce que Girard n’avalise pas) ; 3) seule la religion (sacrifice ou renoncement au sacrifice) peut contenir la violence."  La formule de Scubla dévalue trop les appétits et les besoins objectifs. En effet, ils peuvent déclencher des conflits et aboutir à la violence, et une fois qu'ils ont commencé ils peuvent se pénétrer de mimétisme. De nos jours, les gens se proccupent de la généralisation des "actes de violence" qui frappe au hasard, des vols, des agressions ou des viols dans nos sociétés d'abondance  Cette violence est détachée de tout contexte relationnel, elle n'a donc ni antécédent, ni suite. Pourtant les rapports de spécialistes montrent que les agressions commises au hasard ne constituent pas la principale cause de violence dans le monde. comme le montrent les rapports de l'OMS cf Report on Violence and Health où on s'aperçoit que la moitié des morts violentes sont causées par le suicide et que la majorité des homicides sont commis au sein de la famille, donc parmi des gens qui se connaissent, et même depuis longtemps. Seulement 1/5èmè des morts violentes proviennent chaque année de la guerre. Donc, l'histoire de la violence est bien principalement mimétique comme dans le cas de la violence domestique. Mais il n'en reste pas moins que la violence gratuite existe et agresser quelqu'un dans la rue n'est pas un acte directement mimétique puisqu'il n'existe pas de relation mimétique directe entre la victime et l'agresseur. Cependant, derrière cette attaque fortuite, du point de vue de la victime, il doit y avoir des rapports mimétiques dans l'histoire naturelle de l'agresseur, ou dans sa relation à la société en général, qui demeurent invisibles, mais qui peuvent être repérés. La situation est donc plus complexe qu'il n'y paraît.
    liens: 
    1libertaire.free.fr -lucien scubla: entretien sur rené girard
    lucadeparis.free.fr -Mécanisme victimaire, théorie des catastrophes et carré sémiotique
    journaldumauss.net -Enjeux pour une théorie de la religion au-delà du mirage girardien.
    who.int -World report on violence and health: summary 2002
    whqlibdoc.who.int -Rapport mondial sur la violence et la sante

         c) Nous devons aussi insister sur le fait que la mimésis n'a pas seulement des effets perturbateurs, comme on le voit avec la mimésis d'appropriation. Elle est aussi à l'origine de la transmission culturelle. 

    profondeurdechamps.com -Satan : un « bouc émissaire » ?

    René Girard répond: "j'ai conçu les mécanismes mimétiques à travers l'analyse de romans, dans lesquels la représentation des rapports conflictuels est essentiels. La "mauvaise mimésis" est donc toujours dominante dans mon travail. Mais dans les rapports entre être réels, c'est bien sûr, la "bonne" mimésis qui domine. Sans elle, pas de transmission transmission culturelle, pas de rapports paisibles." Mais parler de mimésis positive ne signifie pas forcément qu'on a compris le phénomène. Richard Dawkins qui insiste dans sa théorie (avec la notion de même, unité minimale de la transmission culturelle) sur la mimésis positive n'a aucune conscience de la crise mimétique, du bouc émissaire et autres articulations de la théorie mimétique (voir "le gène égoïste"). 

     

    Cela veut dire que l'institutionnalisation des études littéraires contribue à dissimuler le mécanisme du désir mimétique. C'est ce qu'affirme Sandor Goodheart dans Sacrificing Commentary: Reading the end of Litterature. Selon lui, la vraie fonction de la critique est de ramener la littérature à expression moyenne acceptable, plutôt que d'affronter le gouffre entre la vision d'un grand écrivain et la vision commune en la ramenant à un individualisme conventionnel, ce qui permet de masquer le désir mimétique. Ainsi, la critique devrait aider à dévoiler la nature mimétique du désir, plutôt que de la cacher.


         d) Revenons maintenant à la définition de la mimésis: votre approche ne gagnerait-elle pas en clarté si nous établissions une distinction entre "mimésis culturelle" et "mimésis d'appropriation?"
    La réponse est non. Ce qui donne cette impression, c'est que la mimésis culturelle, dans la majorité des cas, n'entraîne pas de rivalité, mais elle est malgré tout une mimésis d'appropriation. Si j'imite vos manières, si je lis les mêmes livres que vous, il n'en résultera aucune tension rivalitaire entre nous, ce sont là des sentiments partageables. Vous pourrez même vous sentir flatté d'être pris pour modèle. Mais la mimésis culturelle peut devenir source de rivalité si par exemple l'auteur d'une découverte scientifique non encore publiée la communique à un admirateur et que celui-ci la présente ensuite comme sa découverte à lui. Il y aura certainement attaque en justice.
    On a vu que l'objet a souvent pour fonction de déclencher la mimésis d'appropriation. Pourtant, il a un rôle fondamental à jouer dans la "mimésis culturelle paisible". Dans "l'hypothèse de la chasse comme facteur d'hominisation", des groupes sociaux, tant animaux qu'humains naissent de la "coopération lors de la chasse et de la distribution de la viande(voir Walter Burkert  in "Violent Origins. Ritual killing and Cultural Formation"). Mais il ne faut pas oublier que ce "bon" objet est tué. La chasse a toujours une dimension sacrificielle en plus de sa dimension sociale, qui n'est pas créée par le seul besoin de gibier. De même que la religion n'est pas seulement engendrée par la peur et l'admiration qu'inspirent les animaux sauvages. Toute forme de coopération complexe s'établit sur une sorte d'ordre culturel, qui est lui-même fondé sur le mécanisme victimaire. C'est là l'hypothèse girardienne sur l'origine de la culture. Et le peu que l'on connaît des chasseurs de la préhistoire et de leur univers suggère une organisation culturelle complexe.
    liens: 
    l.salvador.free.fr -Mécanisme victimaire et hominisation 

         e) Vous dévoilez la dimension d'appropriation de la mimésis et expliquez le rôle fondamental de l'objet concret  dans la production de cette perturbation, cependant
    , comme l'ont affirmé Jean-Pierre Dupuy  et Paul Dumouchel, l'objet de la société de consommation n'est pas exclusivement définissable dans le contexte de la mimésis d'appropriation. Il produit des formes de contrôle de cette explosion que représente la rivalité mimétique.

    L'interprétation que Jean-Pierre Dupuy  et Paul Dumouchel donnent de notre société est juste quoique un peu trop optimiste. Selon eux, la société de consommation constitue une façon de désamorcer la rivalité mimétique et de réduire sa puissance conflictuelle en s'arrangeant pour que les mêmes objets, les mêmes marchandises soient accessibles à tout le monde. C'est réduire les occasions de conflit entre individus. Mais à un moment donné, les individus finissent par se désintéresser de ces objets trop identiques et accessibles. Quelque soit le temps nécessaire, cette "usure" se produit. Parce qu'elle rend les objets trop faciles  à acquérir, la société de consommation travaille à sa propre destruction. "Comme tout mécanisme sacrificiel, notre société a besoin de se réinventer de temps à autre. Pour survivre, elle doit inventer des gadgets toujours nouveaux. Et la société de marché engloutit les ressources de la terre, un peu comme les aztèques qui tuaient toujours plus de victimes. Tout remède sacrificiel perd son efficacité avec le temps.
    Dans "Mimésis et morphogenèse", 
    Jean-Pierre Dupuy affirme que "l'objet est une véritable création du désir mimétique, c'est la composition des codéterminations mimétiques qui le fait jaillir du néant: ni création d'une pure liberté, ni point focal de d'un déterminisme aveugle.".René Girard pense que c'est aller trop loin car si c'était vrai, nous ne percevions que les objets que nous désirons. Or ce n'est pas vrai. Le monde est plein d'objets qui nous encombrent et nous ennuient. Il est fréquent qu'on achète les objets d'une main et qu'on les jette de l'autre. Là aussi une "usure " se produit. Nous sommes ainsi arrivés dans un monde où le problème n'est plus de d'avoir l'objet, mais de le changer. La société de consommation est devenue un système d'échange de signes au lieu d'un échange d'objets réels. Le monde dans lequel la consommation était un signe de richesse a maintenant perdu son attrait. Pour avoir l'air vraiment "cool" il faut apparaître subversif et "émacié", comme le dit Thomas Frank (The Conquest of Cool). Mais on revient au point de départ, car tout le monde a recours aux mêmes ficelles, et une fois encore, nous nous ressemblons tous. La société de consommation, à son extrême, devient en quelque sorte une mystique, elle nous procure des objets dont nous savons d'avance qu'ils ne peuvent pas satisfaire nos désirs. Elle peut nous conduire aux activités inutiles mais elle finit par nous faire prendre conscience de notre besoin de quelque chose d'entièrement différent, besoin de ce qu'elle ne sera jamais capable de fournir. Sans doute est-ce le sacré qui a quasiment disparu devant le matérialisme de la surconsommation?
    En même temps, il nous faut noter que l'augmentation de la médiation interne n'induit pas forcément une crise mimétique dans la société contemporaine qui se montre capable d'absorber de fortes doses d'infférenciation. quand on voit comment cela s'est passé dans les sociétés primitives, peut-on croire qu'une victime émissaire permettrait la reconstitution d'un monde vivable? Le cadavre de la victime permet-il de ramener les doubles au niveau précédent de différenciation? Le réponse de René Girard est non, "ce n'est pas possible. Il faut distinguer nos sociétés des sociétés primitives. Le monde moderne peut se définir comme une série de crises mimétiques toujours plus intenses, mais qui ne sont plus susceptibles d'être résolues par le mécanisme du bouc émissaire. Nous allons voir pourquoi dans le prochain article qui va s'intituler "Le scandale du christianisme".
    liens: 
    clerse.univ-lille1.fr -Développement durable et contreproductivité : un regard Illichien vers une RSE de seconde génération

     

    Le mécanisme mimétique et la victime émissaire

     

     


  • Peinture de mai


    Je montre ici mes dernières peintures bien que je sente que je ne fais encore aucun progrès, mais je voudrais passer à la prochaine peinture que je souhaite mieux réussie. La première peinture aquarelle représente un visage que je voulais du type peinture inspirée mais où les lavis et les mélanges sont loupés. J'ai l'impression de sentir ce qu'il faut faire, mais je n'arrive pas à un bon résultat. Est-ce irrémédiable?


     

     



    Les nuances que j'aurais aimé obtenir: (demarches.org -/Peinture par ressenti

     



    Pour le 2ème peinture, j'ai tenté un oiseau stylisé à l'huile mais le résultat n'est bon non plus. 

     

     

     

     

    Par comparaison, je diffuse ci-dessous des peintures à l'huile et acrylique que j'avais faites en 2012 et qui à la réflexion, me satisfont plus. Serait-ce que 5 ans après mon AVC en 2009, le "cerveau gauche", celui du langage et du calcul formel reprend le dessus sur le "cerveau droit", celui de mon intuition et de l'art?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Peinture de mai


    Je montre ici mes dernières peintures bien que je sente que je ne fais encore aucun progrès, mais je voudrais passer à la prochaine peinture que je souhaite mieux réussie. La première peinture aquarelle représente un visage que je voulais du type peinture inspirée mais où les lavis et les mélanges sont loupés. J'ai l'impression de sentir ce qu'il faut faire, mais je n'arrive pas à un bon résultat. Est-ce irrémédiable?


     

     



    Les nuances que j'aurais aimé obtenir: (demarches.org -/Peinture par ressenti

     



    Pour le 2ème peinture, j'ai tenté un oiseau stylisé à l'huile mais le résultat n'est bon non plus. 

     

     

     

     

    Par comparaison, je diffuse ci-dessous des peintures à l'huile et acrylique que j'avais faites en 2012 et qui à la réflexion, me satisfont plus. Serait-ce que 5 ans après mon AVC en 2009, le "cerveau gauche", celui du langage et du calcul formel reprend le dessus sur le "cerveau droit", celui de mon intuition et de l'art?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Aujourd'hui, je consacre cet article à une femme admirable.

     

    Mireille nègre, une danseuse consacrée

     

    Elle fait partie Des femmes remarquables

    qui s'adonnent à l'art comme pratique spirituelle

     

    livres.rencontres.bardot.barbara.star.over-blog.com -Portrait : Lumineuse et élégante Mireille Nègre

     

     

     

     

    artactif.com -peinture: hommage à Mireille Nègre par GENEVIEVE S.

     

     

     

     

    Sa vie, elle la danse avec Jésus. C’est la merveilleuse expérience qu’elle partage dans ce livre en méditant et en illustrant quatorze scènes de l’Évangile... Cet ouvrage est précieux par son contenu et par sa forme. Il fera du bien aux enfants et à leurs parents qui cheminent dans la foi. En entrant dans l’imaginaire spirituel de Mireille, ils retrouveront l’esprit d’enfance si cher à la « Grande » et à la « Petite » Thérèse... L’Évangile, raconté par les mots et les dessins personnels de Mireille, se livre dans toute sa fraîcheur et sa simplicité aux petits et grands enfants de Dieu ; ils peuvent ainsi redécouvrir, avec des pépites dans les yeux, l’émerveillement de croire. L’enthousiasme de se savoir aimés. Et - qui sait ? - avoir envie, eux aussi, de danser avec Jésus.
    Mireille Nègre est née en 1943. Grièvement accidentée à l’âge de 2 ans, elle retrouve sa mobilité grâce à la danse. Devenue première danseuse de l’Opéra de Paris, elle se produit comme étoile internationale ; elle est, entre autres, la partenaire de Rudolf Noureev. Convertie à 28 ans, elle quitte la scène et entre au Carmel. Des problèmes de santé l’obligent à en sortir dix ans après. Instituée vierge consacr ée, elle contribue maintenant à l’évangélisation en offrant ses nombreux talents artistiques (danse, dessin, musique, poésie).

    Préface de Mgr Jean-Michel di Falco Léandriévêque de Gap et d’Embrun

    Postface d’Éric de Rus, philosophe et écrivain 

    Biographie de Michel Cooléditeur et écrivain 

     

     

    Mireille Nègre et Éric de Rus présentent leur nouveau livre : "L'art et la vie : entretien", paru le 13 novembre 2009 aux Éditions du Carmel.

     

     

     

    Mireille Nègre (nommée par Serge Lifar danseuse étoile à l'opéra de ... Sa mission : transmettre la beauté de Dieu ...

     

     

     

     

     

     

    liens: wikipedia.org -Mireille nègre

         ses livres: recherche.fnac.com -Tous les livres de Mireille Negre

    livres.rencontres.bardot.barbara.star.over-blog.com -"danser avec Jésus: Mireille Nègre médite et illustre l’Évangile

    editions-salvator.com -Danse avec Jésus, Salvator, 2014

    laprocure.com -Mireille Nègre et Éric de Rus présentent leur nouveau livre : "L'art et la vie : entretien"

    babelio.com -Une vie entre ciel et terre

    arbrealettres.com -Choix et secrets d'une vie Mireille Nègre Atlantica 15 Octobre 2005

    livre.fnac.com -Dans les pas de l'ange, Atlantica, 2006

    ebay.fr -Instants de vie... Mireille Negre Atlantica Priere et spiritualite Religion Vi 2005

    librairiemeura.com -La traversée de l'ombre roman De Mireille Nègre 2001

    abebooks.fr -Une vie entre ciel et terre Mireille Nègre Mireille Taub Edité par Balland, 1990

    ebay.fr -Nègre JE DANSERAI POUR TOI 1984 - Desclée de Brouwer

    laprocure.com -L'art et la vie: entretien Mireille Nègre Eric de Rus (dialogue)

     

         autres liens: bf.14art.free.fr -Des femmes remarquables qui s'adonnent à l'art comme pratique spirituelle

    marleneionesco.com -productrice du film mireille nègre: une danseuse consacrée

    gloria.tv -Mireille Nègre: une danseuse consacrée

    wikipedia.org -Portail:Danse

    wikipedia.org -Portail:Catholicisme

    ina.fr/video -Mireille Negre et Michel Renault "La valse de l'empereur"

     

    Peintures de Mireille Nègre:

     

    atlantica.fr/livre

     

     

     

     


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    Aujourd'hui, je consacre cet article à une femme admirable.

     

    Mireille nègre, une danseuse consacrée

     

    Elle fait partie Des femmes remarquables

    qui s'adonnent à l'art comme pratique spirituelle

     

    livres.rencontres.bardot.barbara.star.over-blog.com -Portrait : Lumineuse et élégante Mireille Nègre

     

     

     

     

    artactif.com -peinture: hommage à Mireille Nègre par GENEVIEVE S.

     

     

     

     

    Sa vie, elle la danse avec Jésus. C’est la merveilleuse expérience qu’elle partage dans ce livre en méditant et en illustrant quatorze scènes de l’Évangile... Cet ouvrage est précieux par son contenu et par sa forme. Il fera du bien aux enfants et à leurs parents qui cheminent dans la foi. En entrant dans l’imaginaire spirituel de Mireille, ils retrouveront l’esprit d’enfance si cher à la « Grande » et à la « Petite » Thérèse... L’Évangile, raconté par les mots et les dessins personnels de Mireille, se livre dans toute sa fraîcheur et sa simplicité aux petits et grands enfants de Dieu ; ils peuvent ainsi redécouvrir, avec des pépites dans les yeux, l’émerveillement de croire. L’enthousiasme de se savoir aimés. Et - qui sait ? - avoir envie, eux aussi, de danser avec Jésus.
    Mireille Nègre est née en 1943. Grièvement accidentée à l’âge de 2 ans, elle retrouve sa mobilité grâce à la danse. Devenue première danseuse de l’Opéra de Paris, elle se produit comme étoile internationale ; elle est, entre autres, la partenaire de Rudolf Noureev. Convertie à 28 ans, elle quitte la scène et entre au Carmel. Des problèmes de santé l’obligent à en sortir dix ans après. Instituée vierge consacr ée, elle contribue maintenant à l’évangélisation en offrant ses nombreux talents artistiques (danse, dessin, musique, poésie).

    Préface de Mgr Jean-Michel di Falco Léandriévêque de Gap et d’Embrun

    Postface d’Éric de Rus, philosophe et écrivain 

    Biographie de Michel Cooléditeur et écrivain 

     

     

    Mireille Nègre et Éric de Rus présentent leur nouveau livre : "L'art et la vie : entretien", paru le 13 novembre 2009 aux Éditions du Carmel.

     

     

     

    Mireille Nègre (nommée par Serge Lifar danseuse étoile à l'opéra de ... Sa mission : transmettre la beauté de Dieu ...

     

     

     

     

     

     

    liens: wikipedia.org -Mireille nègre

         ses livres: recherche.fnac.com -Tous les livres de Mireille Negre

    livres.rencontres.bardot.barbara.star.over-blog.com -"danser avec Jésus: Mireille Nègre médite et illustre l’Évangile

    editions-salvator.com -Danse avec Jésus, Salvator, 2014

    laprocure.com -Mireille Nègre et Éric de Rus présentent leur nouveau livre : "L'art et la vie : entretien"

    babelio.com -Une vie entre ciel et terre

    arbrealettres.com -Choix et secrets d'une vie Mireille Nègre Atlantica 15 Octobre 2005

    livre.fnac.com -Dans les pas de l'ange, Atlantica, 2006

    ebay.fr -Instants de vie... Mireille Negre Atlantica Priere et spiritualite Religion Vi 2005

    librairiemeura.com -La traversée de l'ombre roman De Mireille Nègre 2001

    abebooks.fr -Une vie entre ciel et terre Mireille Nègre Mireille Taub Edité par Balland, 1990

    ebay.fr -Nègre JE DANSERAI POUR TOI 1984 - Desclée de Brouwer

    laprocure.com -L'art et la vie: entretien Mireille Nègre Eric de Rus (dialogue)

     

         autres liens: bf.14art.free.fr -Des femmes remarquables qui s'adonnent à l'art comme pratique spirituelle

    marleneionesco.com -productrice du film mireille nègre: une danseuse consacrée

    gloria.tv -Mireille Nègre: une danseuse consacrée

    wikipedia.org -Portail:Danse

    wikipedia.org -Portail:Catholicisme

    ina.fr/video -Mireille Negre et Michel Renault "La valse de l'empereur"

     

    Peintures de Mireille Nègre:

     

    atlantica.fr/livre

     

     

     

     


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    Mes peintures du printemps

     

    Ainsi que je l'avais dit dans mon dernier article, Mes peintures, mes premières leçons d'aquarelle, avant de me lancer dans la "peinture inspirée", j'ai commencé par essayer de m'habituer aux essais de mélanges en appliquant les conseils de "l'aquarelle initiation en 10 leçons". Depuis ces essais, j'ai voulu progresser, mais je me suis encore inspiré de modèles. Je ne suis toujours pas satisfait du résultat, mais je prends le risque des jugements et critiques qui m'aideront certainement pour mes prochaines tentatives.

     

    Voilà le résultat:

     

     
     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     

    presencesdelumiere.com -peinture inspiree
    wordpress.com -En vie, peinture inspirée 
    naimelisa.blogspot.fr -Inspirée par Dieu, elle dessine et peint depuis l'âge de 4ans
    Aquarelle: amazon.fr -L'aquarelle : Initiation en 10 leçons

    decitre.fr/ -Patricia SELIGMAN - Mieux peindre l’ombre et la lumière à l’aquarelle

    amazon.fr -Le carnet nature de l'aquarelliste : Les secrets de la peinture florale dévoilés par les plus grands artistes

    goodreads.com -Peindre les effets de la Météo

    decitre.fr -Le grand livre de l'artiste. Aquarelle, huile, acrylique

    goodreads.com -L'alphabet lumineux: Une introduction inspirée pour la création d'calligraphie décorative

    decitre.fr -Peindre les arbres Patricia Seligman

    goodreads.com -Comment peindre l'eau par Patricia Seligman

    goodreads.com -Fleur Manuel de l'aquarelle de l'artiste: de grands artistes floraux Voir Comment faire pour capturer la beauté des fleurs par Patricia Seligman

    goodreads.com -Comment peindre les arbres, de fleurs et de feuillage par Patricia Seligman

    goodreads.com -Eau: Comment la voir, comment la peindre par Patricia Seligman

    minigribouilli.over-blog.com -la-magie-du-drawing-gum (pebeo)

    aquasite.pagesperso-orange.fr -La gomme à masquer ou drawing Gum

    L'art et la science:

     

     

     

     

     

     

    rochers bleus

     

     


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    Les origines de la culture 3-1) "Une théorie sur laquelle travailler": le mécanisme mimétique

     

     

    Nous vivons peut-être la fin de l'ère chrétienne, accompagnée d'une crise des valeurs (peut-être va-t-on vers un nouveau christianisme?) et de nombreux dérèglements se produisent dans notre société. On assiste à une résurgence du paganisme et des mythes de l'antiquité grecque. NarcisseProméthée sont de retour et deviennent envahissants.Le mimétisme s'exacerbe que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les médias, même si l'individualisme est puissant et poussé par un ego qui devient forcené. 

    Cela me donne l'idée de rédiger une série d'articles en donnant "ma lecture" du livre de René Girard "Les origines de la culture" dont c'est ici l'article 3-1)

    wikipedia.org -René Girard

     
     

     

     

     

     

     

     

    Les livres de René Girard: 

     

     

     

    amazon.fr -Les-origines de la culture (Entretiens-Pierpaolo) (2006)

     

    Mes articles sur "les origines de la culture": 

     

    Les origines de la culture 2) Introduction: "une longue argumentation du début à la fin"



     Voici maintenant l'article Les origines de la culture 3) "Une théorie sur laquelle travailler": le mécanisme mimétique.

    Exergue: "J'avais enfin trouvé une théorie sur laquelle travailler". Charles Darwin autobiographie.

    Dans l'article 2 nous avons vu comment João Cesar de Castro Rocha et Pierpaolo Antonello présentent René girard dans leur introduction au livre "les origines de la culture": "cet essai tente de reconstituer, au cours de dialogues systématiques, ce fil que René Girard a tenu sa vie durant, "une seule et longue argumentationpour reprendre les mots de Charles Darwin.   Les auteurs ont donné à ce dialogue souvent dense et précis, le ton d'une autobiographie intellectuelle comparable selon eux à celle de Charles Darwin. 

    Après cette introduction, nous commencerons la lecture du livre de René Girard par le chapitre "Une théorie sur laquelle travailler: le mécanisme mimétique". 

    Je résume et donne ici ma lecture des questions posées à René Girard (en caractères gras) et de ses réponses. 

     

    1) Le fonctionnement du mécanisme mimétique.

     

    René girard: la conception du désir

     

     

     

     

     

    a) Désir mimétique et mécanisme mimétique.

    L'expression "mécanisme mimétique" désigne tout le processus qui commence par le désir mimétique, continue par la rivalité mimétique, s'exaspère en crise mimétique ou sacrificielle et et finit par la résolution dans le phénomène du bouc émissaire. 

    Commençons donc par le désir mimétique. D'abord, où commence le désir? L'appétit pour la nourriture ou le sexe n'est pas encore le désir, mais une "affaire biologique" qui devient désir par l'imitation d'un modèle dont la présence est un élément décisif. Le désir devient mimétique, donc imitatif, lorsque le sujet désire l'objet désiré par son modèle. Dans le cas où le sujet évolue dans un monde différent de son modèle, il ne peut posséder l'objet de son modèle et n'établir avec ce dernier qu'une "médiation externe".  Par exemple, si son acteur préféré, devenu son modèle, et moi-même, vivons dans des milieux différents, le conflit direct entre lui et moi est impossible et cette "médiation externe" ne suscite pas de conflit. En revanche, si le sujet vit dans le même milieu que son modèle (qui est alors son prochain"), alors les objets de son modèle lui sont accessibles. Par conséquent, la rivalité surgit. Ce type de relation mimétique est appelée par René Girard "médiation interne". Celle-ci se renforce alors constamment et engendre toujours plus de symétrie à cause de la proximité psychique et physique du sujet et du modèle, le sujet tendant à imiter autant que son modèle l'imite, lui. On évolue vers toujours plus de réciprocité, et donc plus de conflit, ce que René Girard appelle le rapport des "doubles". L'objet disparaît derrière la seule obsession des rivaux qui consiste alors à vaincre l'adversaire plutôt qu'à acquérir l'objet qui devient superflu, simple prétexte à l'exaspération du conflit. La crise mimétique, crise des doubles, surgit quand les rôles du sujet et du modèle se réduisent à cette rivalité. C'est la disparition de l'objet qui la rend possible et finalement elle s'exaspère et se répand contagieusement aux alentours. 

    b) Cette hypothèse ne contredit-t-elle pas la conception moderne du désir, expression authentique du moi, si le désir n'est pas quelque chose qui "appartient" à l'individu et s'il s'agit d'une convergence des appétits et des intérêts dont le "vecteur" est donné par le modèle?

    René Girard répond que le monde moderne est archi individualiste et on voudrait que que le désir soit unique et strictement individuel. L'attachement à l'objet du désir serait ainsi prédéterminé. Mais, s'il en est ainsi, je devrais désirer toujours les mêmes choses! Il n'y a pas grande différence entre un désir ainsi figé et les instincts. Pour que le désir soit en relation avec les appétits et les instincts d'un côté, et le milieu social de l'autre, il faut une bonne dose d'imitation. Seul le désir mimétique peut être libre, vraiment humain, parce qu'il choisit le modèle plus que l'objet; il nous rend humains en nous permettant d'échapper aux appétits routiniers et animaux et de construire notre propre identité. C'est cette nature mimétique du désir qui nous rend capable d'adaptation et donne à l'homme la possibilité d'apprendre ce qu'il a besoin de savoir pour participer à sa propre culture. En fait, il n'invente pas celle-ci, il la copie. 

    c) "Dans le cas de l'autisme (diminution de l'activité relationnelle), il est maintenant compris que l'imitation est le mécanisme par lequel l'enfant peut connaître quelque chose des sentiments de l'autre, elle fait le premier pont entre soi et l'autre. L'aptitude des bébés à faire le rapprochement entre le comportement de leurs proches et les effets induits par le fait de les imiter est fondamentale pour le développement ultérieur de l'intersubjectivité, de la communication et de la cognition sociale. Ne pas pouvoir imiter est le signe d'un grave déficit culturel." 

    La nature mimétique du désir pourrait bien nous échapper parce que nous nous reportons peu aux premiers stades du développement humain. Imitation et apprentissage sont indissociables. Paul Ricœur comparait la personne présentant un comportement mimétique à un enfant qui joue voulant dire que dans l'imitation il y a toujours un certain degré d'inconscience. La plupart de théories, dont celle de Jean Piaget, ont réduit ces comportements aux premiers stades du développement psychologique de l'individu, en les appliquant rarement à l'âge adulte. Nous ne nous résignons pas à reconnaître ceux que nous admirons lorsque nous les imitons, nous voyons là quelque chose de honteux. Pour Platon, dans "La République", l'image du miroir apparaît comme l'un des signes de la crise mimétique: il annonce l'apparition des doubles (dans la République, il décrit l'imitation libre comme comme une véritable crise des doubles: III, 395e-396b. Platon redoute la mimésis et pressent le danger de conflit derrière certaines pratiques imitatives non seulement dans l'art, danger qui peut surgir à tout instant dès que plusieurs hommes sont ensemble. Jacques Derrida, dans "la dissémination" remarque que dans "la République", Platon dit que Homère est condamné parce qu'il pratique la mimésis (la diégèse mimétique, non simple) tandis que "l'autre père, Parménide est condamné parce qu'il ignore la mimésis. S'il faut lever la main contre lui, c'est parce que son logos, la thèse paternelle, interdisait (de rendre compte) de la prolifération des doubles ("idoles, icones, mimèmes, phantasmes")..."

    d) pourquoi avoir choisi le mot mimétisme plutôt que celui d'imitation?

    Il y a moins de conscience dans le mimétisme et plus dans imitation. Il ne faut pas, comme l'a fait le 20ème siècle, définir toute imitation comme désir  C'est ce qu'a fait Freud, qui voyant des enfants imiter leurs parents, s'imagine que même les touts petits désirent la même chose que leurs parents. 

     

     

     

     

    Dans Au-delà du principe de plaisirle mot imitation est omniprésent, pourtant le concept n'y joue aucun rôle. Pour Girard, si freud a tendance à éluder le concept d'imitation, c'est que celui-ci, amputé de sa puissance conflictuelle, paraît "simpliste" et déçoit l'appétit actuel (très mimétique) de "complexité". Cette attitude de refus de débattre du concept d'imitation est encore dominante dans notre culture. Par exemple, Régis Debré, dans "le feu sacré", consacre 15 pages qui se voudraient féroces contre René Girard, mais sans accéder à la notion de rivalité mimétique. Il rattache Girard à Tarde et à la tradition d'imitation qui sévit depuis Aristote. 
    d) Depuis quelques années, l'imitation commence tout de même à intéresser les science cognitives et la neurologie. Les psychologues du comportement affirment que les nouveaux-nés imitent, d'une façon qui ne peut être expliquée ni par le conditionnement, ni par la mise en place de comportements innés (voir A Meltzof). Par ailleurs, les neurologues ont découvert les "neurones miroir". 

    On s'aperçoit que l'acquisition et l'appropriation sont rarement perçus comme des comportements qui peuvent être imités. Les théories de l'imitation ne parlent jamais de la mimésis d'appropriation ou de la rivalité mimétique. C'est pourtant le point important selon la perspective de René Girard. Pour le rendre évident, on peut penser aux relations et interactions des enfants; ils ont une relation  de médiation externe  d'imitation positive, avec les adultes et une relation de médiation interne, donc de rivalité avec les autres enfants. C'est Saint Augustin qui, le premier a défini ce type de rivalité dans les confessions où il décrit deux bébés qui ont la même nourrice. Alors qu'il y a suffisamment de lait pour les deux, ils tentent chacun d'obtenir tout le lait, pour empêcher l'autre d'un avoir.:"« J’ai vu de mes yeux, dit Saint Augustin, et bien observé un tout-petit en proie à la jalousie : il ne parlait pas encore et il ne pouvait sans pâlir arrêter son regard au spectacle amer de son frère de lait » (les confessions I VII: voir le texte de Lacan au chapitre I 2,Le complexe de l’intrusion). Cet exemple contient sans doute une part de mythe (les nourrissons sont-t-ils capables de concevoir une pénurie possible), mais il symbolise très bien la rôle de la rivalité mimétique, non seulement chez les enfants, mais dans l'humanité en général. 

     

     

    2) La rivalité mimétique et les mythes de l'origine.

    a) Bien que la mobilité du désir soit un trait qui caractérise l'émergence de l'individu moderne dans l'histoire, processus qui s'est accéléré depuis la Renaissance, vous affirmez que désir mimétique n'est pas une invention moderne.

     

     

    Triptolème recevant de Déméter et sa fille Perséphone

    Dans les temps modernes, l'éventail des modèles parmi lesquels se fait le choix est beaucoup plus large que par le passé. Les différences de classe et de caste s'aplanissent et même s'il y a entre les hommes de grandes différences de pouvoir d'achat, les gens appartenant au plus bas niveau social désirent ce qu'on les gens du plus niveau. Ils pensent qu'ils devraient posséder ces mêmes choses. Les plus riches achètent la plupart du temps la même chose que les plus pauvres (par les médias on sait que le président ou les stars boivent du coca-cola et on peut en boire aussi). Les gens sont harcelés par la publicité. Dans le passé, l'égalité dans le désir restait la plupart du temps inconcevable. L'accès à certains biens et services était très limité ou sévèrement contrôlé , les différences sociales et économiques étant très rigides. Cependant, le désir et la rivalité mimétiques étaient déjà présents, comme on peut les repérer aussi derrière les mythes et les textes religieux, les védas indiens ou la bible par exemple. De même, trouve de vastes compilations de rites et de commentaires sur la pratique du sacrifice dans les  Brahmanas. Si les mythes racontent en effet des événements réels, mais en les déformant, ils ne sont jamais la pure fiction que beaucoup de personnes se font d'eux.

    www.mythes-religions.com

    Pouvez vous nous en donner des exemples?

    La doctrine du sacrifice dans les Brahamanas de Sylvain Lévianthologie raisonnée des Brahamanas est un bon exemple: "Le hommes, de même que les dieux e les démons, ont été créés par le sacrifice lui-même, qui se fait créateur en la personne de Prajâpati, le plus grand de tous les dieux.Toutes les créatures intelligentes de Prajapâti sont vouées aux rivalités et, par conséquent, aux sacrifices, car seul le sacrifice est capable, nous allons le voir, d'apaiser les rivalités entre ses créatures.Entre les dieux (Devas) et les démons (Asuras), il y a toujours un objet dont les deux groupes veulent s'assurer la possession exclusive. [...]. Dans de nombreux cas  cependant les dieux et les démons se disputent des biens faciles à partager[...], le bétail par exemple. mais là aussi, le partage est impossible car ce que tous convoitent n'est pas un peu ou même beaucoup de bétail, mais le bétail en soi, l'idée abstrait du bétail. Ce ne sont jamais les mêmes objets deux fois de suite. A chaque épisode, en effet, les Devas l'emportent sur les Asuras, grâce aux sacrifices qu'ils exécutent mieux que que leurs rivaux, et cette victoire rituelle leur assure la propriété de l'objet disputé. Plus on va, plus on comprend que les objets n'ont aucune importance. Ce ne sont que des prétextes à la rivalité. [...] Si l'objet est secondaire, qu'est-ce qui est essentiel dans ces  rivalités?[...] Ils réussissent à relancer la rivalité même dans les circonstances les plus propices à son extinction. L'exemple de la lune le montre nettement. Elle est l'un des objets que les dieux et les démons désirent simultanément. A la différence de tant d'autres objets, la Lune, tout au moins dans l'astronomie védique, est éminemment partageable. Tous les mois, elle se partage en elle-même en une lune croissante et une lune décroissante. Pour éviter cette nouvelle rivalité, Pour éviter une nouvelle rivalité, je suppose, Prajâpati décide d'assigner la première aux Devas, la seconde aux Asuras. On ne saurait imaginer solution plus équitable, mais les Devas n'en veulent pas. [...]. Les dieux désobéissent à leur créateur et principal protecteur. Loin d'être punis, ils sont récompensés car ils "voient"les rites adéquats et ils les exécutent à la perfection. Comme toujours, la rivalité aboutit au sacrifice, et le sacrifice, comme toujours, résout la querelle en faveur des Devas qui emportent la lune entière, au nez et à la barbe de Prajâpati. 

    Ce qui est intéressant, dans ces rivalités, c'est le mimétisme qui les engendre et, par la suite, en devenant réciproque, ne cesse de les exaspérer. Pour en repérer la genèse, il faut examiner le début, toujours semblable, de tous les épisodes; les deux groupes sont séparés, mais ils ne cessent de s'observer, et dès que l'un des deux désire un objet, l'autre ne cesse de l'imiter; bientôt, il y a deux désirs au lieu d'un seul, forcément rivaux puisqu'ils ont le même objet. Partout, l'imitation est le moteur de la rivalité. Elle rend compte de toutes les symétries et de toutes les réciprocités qui marquent nos récits avant l'intervention du sacrifice, seul capable d'engendrer une différence décisive, toujours en faveur des dieux. Les rivalités recommencent toujours après leur conclusion sacrificielle, non parce que le conflit est mal éteint, mais parce qu'il y a toujours de nouveaux objets qui suscitent de nouveaux désirs, et ces nouveaux désirs suscitent de nouvelles rivalités, calmées, chaque fois par de nouvelles interventions du sacrifice, longtemps indécises, mais toujours décidées en faveur des dieux. Cette imitation perpétuelle du désir de l'autre qu'on trouve partout dans les Brahamanas, n'est pas un phénomène réservé aux dieux et aux démons, mais aussi chez les hommes. Cette imitation caractérise toutes les créatures intelligentes de Prajâpati. Elle est responsable de la violence extrême des rapports entre tous les êtres qui doivent recourir au sacrifice pour résoudre les conflits et se différencier les uns des autres. Les Brahamanas conseillent en fait aux hommes d'imiter les dieux (les parvenus du sacrifice) et de les imiter, c'est à dire de recourir aux spécialistes du sacrifice que sont les brahmanes.

    b) Dans "Je vois Satan tomber comme l'éclair", vous affirmez que le désir mimétique et la rivalité sont révélés dans la Bible où l'on passe d'une simple description à une compréhension plus normative de l'imitation et du conflit.

    C'est essentiel. Dans le livre de la genèse, le désir est représenté comme mimétique: Ëve a été incitée par un serpent à manger la pomme et Adam a désiré ce même objet par l'intermédiaire d'Eve dans un chaîne mimétique évidente. Quand au meurtre d'Abel par Cain, il y a un élémént d'envie qui intervient et l'envie, c'est la rivalité mimétique. Le dernier commandement du décalogue,quant à lui, il interdit le désir mimétique: "Tu ne convoiteras pas la mason de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain" (Ex 20, 17). Même si la liste des interdits n'est pas complète, ils ont un dénominateur commun: ils appartiennent tous au voisin, au prochain.  Donc, en nous interdisant de désirer "tout ce qui appartient à ton prochain", le dernier commandement interdit le désir mimétique. C'est en fait l'interdit essentiel du décalogue, celui qui les résume tous. Si on peut les respecter, les autres ne doivent pas poser de problème. En effet d'où viennent les crimes dont il est question dans les autres interdits (tu ne tueras pas, tu ne voleras pas,...[Ex 20, 13-16])? Le dixième commandement répond: du désir mimétique. Les évangiles disent la même chose, mais en termes d'imitation et non plus d'interdit. En général, les gens pensent que le thème de l'imitation est limité à un seul modèle, jésus, qui est proposé là dans un contexte non mimétique. Mais nous sommes toujours dans le monde suggéré par le dixième commandement de Dieu. Jésus nous recommande de l'imiter lui, plutôt que le prochain, pour nous protéger des rivalités mimétiques. Le modèle qui encourage la rivalité mimétique n'est pas forcément plus mauvais que nous, il peut même être meilleur, ce qui est l'enjeu du modèle du Christ. Car s'il désire de la même façon que nous, de manière égoïste et avide, nous imiterons nous imiterons son égoïsme, comme lui le notre et nous serons des modèles mauvais, forcément rivalitaires, qui finissent toujours par se battre avec leur imitateur.

     

    3) le bouc émissaire et l'ordre social.

    wikipedia.org -Bouc émissaire

    a) Le désir mimétique dont il vient d'être question concerne d'abord les relations interindividuelles. Mais vous avez souvent montré qu'il a aussi des effets perturbateurs à grande échelle, puisqu'il peut détruire l'ordre social. Revenons plus en détail sur ce point?

    Lorsque le mimétisme fonctionne dans la réciprocité violente, dans une double imitation, il accumule de l'énergie conflictuelle qui a tendance à se répandre. Le mécanisme devient  de plus en plus attirant, mimétiquement parlant,pour ceux qui sont dans le voisinage. En effet, si deux personnes se battent pour le même objet, celui-ci augmente de valeur aux yeux du tiers qui contemple cette rivalité et séduit de plus en plus d'individus autour de lui. Mais lorsque l'attrait du rival grandit, l'objet du conflit tend à disparaître peu à peu, déchiré, déchiqueté, détruit dans la bagarre de tous les rivaux. Lorsqu'il passa au second plan ou disparaît, la mimésis est transformée en pur antagonisme. Les doubles prolifèrent, la crise mimétique s'étend et s'intensifie de plus en plus. Thomas hobbes, auteur du léviathan (Traité de la matière, de la forme et du pouvoir d'une république ecclésiastique et civile), qui avait repéré ce phénomène l'a appelé la lutte de tous contre tous

    La seule réconciliation possible, le seul moyen d'interrompre la crise et de sauver la communauté de l'autodestruction, c'est de faire converger cette colère et cette rage collective vers une victime désignée par le mimétisme lui-même et adoptée unanimement. Il s'agit d'un membre de la communauté qui passe pour cause unique du désordre. Il n'est pas plus coupable que les autre, mais la communauté est persuadée du contraire. La crise se conclut par le meurtre du bouc émissaire parce que celui-ci est unanime. Ce mécanisme du bouc émissaire permet de canaliser la violence collective contre un membre de la communauté choisi de façon arbitraire et qui devient l'ennemi de la communauté qui se trouve réconciliée par le meurtre de cette victime.                      

    Dans les rituels, on trouve souvent la nature mimétique de ce processus. Le rituel débute par un désordre voulu, une crise délibérée ou simulée et débouche sur l'immolation rituelle de la victime. C'est un répétition de la crise mimétique conduisant spontanément au mécanisme victimaire. Il est espéré que qu'ainsi cela réitérera son pouvoir de réconciliation.

     

     

    b) La résolution de la crise victimaire ne pourrait-t-elle pas être provoquée par des circonstances étrangères à la mimésis d'appropriation (une vraie épidémie de peste par exemple). Notre ignorance peut provoquer le besoin de trouver un responsable à la crise et la désignation d'un bouc émissaire. Il faudrait séparer la phénoménologie du désir mimétique et de la rivalité de celle du ménanisme sacrificiel lui-même.

      

    Oui, effectivement,une catastrophe objective comme une épidémie, une sécheresse prolongée, une inondation, suscite une escalade des doubles et une crise mimétique qui va déboucher sur un phénomène de bouc émissaire. Mais il n'y aurait pas de bouc émissaire si on ne passait pas de la mimésis de l'objet désiré, qui divise à une mimésis qui permet toutes les alliances contre la victime. Pour résoudre une crise, ce qui importe, c'est le passage du désir d'objet, désir qui divise ceux qui imitent à la haine du rival, qui, elle, réconcilie, par la polarisation de toutes les haines sur une seule victime. Aprés la résolution victimaire de la crise, cette unanimité persiste et elle n'entraîne plus aucun conflit, puisque la victime unique a polarisé mimétiquement toute la communauté. De rivalitaire et conflictuelle, la crise se transforme automatiquement  et spntanément en mimésis de réconciliation. En effet, il est impossible pour les rivaux de s'entendre  autour de l'objet qu'ils désirent tous, mais ils s'entendent très bien, au contraire contre la victime qu'ils haïssent tous.

     

    c) la victime doit-elle être choisis au hasard?

    Pas forcément. Cela dépend du degré de compréhension des persécuteurs... et aussi de la victime qui peut troubler le jeu. Si quelqu'un dénonce le mécanisme du bouc émissaire ce fauteur de trouble en sera la victime toute désignée. C'est ce qui s'est produit pour le Christ évangilique qui n'est donc pas une victime du hasard, contrairement à ce qu'affirme Hans Urs Von Balthasar dans La gloire et la croix. Le Christ s'est désigné lui-même à ses persécuteurs en leur reprochant de s'en remettre à la violence et de condamner des victimes innocentes. Mais en général, on ne peut pas dire que la victime est choisie au hasard, ni qu'elle ne l'est pas. Quand on observe attentivement les mythes, René Girard fait remarquer que les victimes sont trop souvent des infirmes, des êtres handicapés, ou des étrangers pour avoir été choisies purement par hasard comme le montre un passage du deuxième Isaï, le serviteur de Yahvé (Is 53,2-3):

     

    "[...] Il a grandi devant nous, [...]sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits; objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas."

    Les signes qui sont donnés comme raison de choisir cette victime (infirmités, traits déplaisants, pris à tort pour des signes de culpabilité), sont des raisons scandaleuses et insuffisantes, mais ils ne permettent pas de parler de pur hasard. Par exemple, dans les illustrations médiévales, les sorcières sont représentées avec des traits déformés, bossues, boiteuses, un peu comme les juifs et parmi les dieux grecs, nombre d'entre eux, tel Héphaïstos, loin d'être des Apollons, sont souvent handicapés, mutilés, rabougris, disgraciés (voir un texte parodique de Lucien de SamosateTragodopodagra ou bien Carlo Ginzburg, qui montre ce lien qui existe entre le fait de boiter, ou la mutilation d'un membre parmi les personnages mythologiques et le meurtre rituel et le royaume de la mort). Mais si les dieux archaïques sont souvent un peu abimés physiquement, il y a aussi parmi eux des Apollons et des Vénus


    C) En fait le choix de la victime est un mélange d'arbitraire et de nécessité.

     

    imagesbible.com -Joseph et la femme de Putiphar

    Certainement. Même s'il n'y a pas de signe de victimisation, on choisira un bouc émissaire de toute façon  au moment crucial. N'importe quoi peut être choisi comme signe et tout le monde pensera que le coupable a été trouvé. Le mécanisme du bouc émissaire fonctionne comme un phénomène faussement scientifique, une chose révélée que chacun peut vérifier "dans les yeux de ses voisins" ce qui renforce la certitude de la foule. Parfois, c'est un objet physique qui est considéré comme une preuve directe: dans Phèdre, la protagoniste de l'hippolyte d'Euripide, qui se tue après accusé son beau-fils de viol, Thésée se laisse facilement convaincre de la culpabilité d'Hippolyte parce que phèdre peut exhiber l'épée de celui-ci comme preuve. Arthur Maurice Hocart parle ici d'une sorte de "fétichisme" naïf de l'objet. Un autre exemple se trouve dans l'histoire biblique de Joseph, où la femme de Putiphar a gardé la tunique de ce dernier, ce qui semble prouver que Le jeune homme a cherché à avoir avec elle une relation sexuelle. Dans tous ces cas, il y a un objet physique qui semble une preuve évidente, la pièce à conviction numéro un en quelque sorte.

     

     

    d) Nous avons vu le phénomène des doubles à l'échelle individuelle. La collectivisation de ce phénomène explique l'escalade, qui fait partie du mécanisme du bouc émissaire et qui conduit à l'indifférentiation du groupe social tout entier. Celle-ci refléterait alors au niveau social le mécanisme de l'émergence des doubles.

     

    arts-jumeaux-doubles.blogspot.fr (castor et pollux)

    Oui, plus les gens deviennent indifférentiés, plus il est il est facile de décider que n'importe lequel d'entre eux est coupable. Le mot double qui implique l'absence de toute différence symbolise la désymbolisation et signifie cette indifférentiation, l'absence de toute différence. Les jumeaux mythiques (la liste est longue).Dans la théorie de Claude Lévy-Strauss, contrairement à cette vision, tout est différence au point que pour lui, il y a différence même entre les jumeaux, qui sont une négation logique de la différence. Tout comme Ferdinand de Saussureil affirme que le langage ne peut exprimer l'absence de différence. Pourtant, le langage parle de l'indifférentiation dont la métaphore est prise très au sérieux dans certaines sociétés, puisqu'on y massacre les jumeaux.  Bien sûr, par contre, d'autres sociétés, conscientes du fait que les jumeaux biologiques n'ont rien à voir avec le processus d'indifférentiation sociale, ne les stigmatisent pas. Mais la culture primitive a pu parler d'infférentiation, même si, en principe, le langage ne le permet pas. Comme le dit René Girard, le langage est bien plus malin et capable de réalisme que ne l'imagine Lévy-Strauss.

    liens: espritdavant.com -Jumeaux et cultes: mythes, divinités et saints

     

    e) Ce qui le rend possible, c'est que le mécanisme du bouc émissaire précède l'ordre culturel et le langage en particulier. En fait, c'est lui qui permet à la culture de se développer.Cela amène à la question: comment se développe la culture? Pour René Girard, la réponse est: par le rituel. "Pour tenter d'empêcher les épisodes de violence mimétique imprévisibles et fréquents, les cultures organisent des moments de violence planifiés, contrôlés, maîtrisés, à dates fixes et ritualisés. En répétant sans cesse le même mécanisme (du bouc émissaire) sur des victimes de rechange, le rituel effectue une sorte d'apprentissage. Il interviendra toujours au même moment de la crise mimétique pour sa résolution. Peu à peu, il se transformera en une institution qui assagit la crise et toute forme de crise: crise de l'adolescence avec ses rites de passage, crise de la mort résolue par les rites funéraires, crise de la maladie avec la médecine rituelle. La crise peut aussi être imaginaire, mais la différence n'est pas grande. Une crise imaginaire peut tout aussi bien créer une vraie catastrophe. 

    Les Lumières n'ont vu dans le rituel que son utilisation par des prêtres "fourbes et avides" pour imposer leurs abracadabras au bon peuple excessivement crédule. Mais selon René Girard, cette thèse est absurde et les clergés ne peuvent pas précéder l'invention  de la culture. Le religieux est premier et et, loin d'être une farce dérisoire; il est l'origine de toute culture. Et l'humanité est fille du religieux.
    liens:  wikipedia.org -Culture
    wikipedia.org -Rite.

     

    f) Arthur Maurice Hocart, que nous avons évoqué en b) à propos du 

     

    mythologica.fr -le meurtre d'abel  

    fétichicisme de l'objet, souscrit à cette deuxième hypothèse pour avoir écrit: "Le rituel n'es guère apprécié par nos intellectuels. Ils l'assimilent pour la plupart, au cléricalisme pour lequel ils ont peu de sympathie. Cela ne les dispose guère à admettre que des institutions comme celles de l'administration moderne, qu'ils approuvent et qui leur semblent éminemment rationnelles et efficaces, soient nées de cette superstition qu'est, à leurs yeux, le rituel. Pour eux, seul l'intérêt économique peut créer quelque chose d'aussi solide que l'état. Pourtant, avec un peu d'attention, il leur serait aisé de voir partout autour d'eux des communautés cimentées par un intérêt rituel commun; et ils s'apercevraient que la ferveur rituelle est un ciment plus solide que toutes les ambitions économiques, puisqu'un rituel implique une règle morale tandis que l'économie est une règle de profit, qui divise au lieu d'unir.

    Ce texte est admirable, mais il faut aller plus loin et penser à l'histoire de Caïn qui est ici essentielle en révélant que Caïn est le fondateur de la première culture. Le texte pourtant ne mentionne aucune fondation. Dans le texte biblique on y trouve le meurtre d'Abel, puis, immédiatement après, la loi contre le meurtre (Gn 4,15):  L'Eternel lui dit: «Si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois». Cette loi représente, pour René Girard, la fondation de la culture, parce que la peine capitale, qu'on retrouve dans toutes les cultures, c'est déjà le meurtre rituel. On la retrouve dans le Lévitique avec une forme de mise à mort strictement codifiée, à laquelle toute la société participe. Depuis lors, avec la peine capitale, le meurtre originel se répète de la même façon,  tout le monde y prend part et personne n'en n'est responsable. On peut dire que la culture émerge de ce meurtre proto-rituel:  la bible dit que qu'à partir de Caïn, et de sa lignée, sont nées la domestication des animaux, la musique et la technique (Gn 4,20-22).

     

    g) C'est exactement le mythe de Prométhée raconté par Eschyle.

     

     

     

    "Prométhée est la victime sacrificielle qui est tuée, puis cannibalisée sans cesse, l'aigle lui mange le foie dans une répétition indéfinie du sacrifice. En tant que victime sacrificielle, il est "responsable" de l'invention de la culture, il est représenté comme la matrice d'où émergent le langage, les sciences et la technique.'

    Liens: philolog.fr -Le mythe de Prométhée

    mythologica.fr -prométhée

     

    liens: crdp.ac-paris.fr/parcours -Abel et Caïn, un récit fondateur de l’imaginaire occidental C’est toute l’humanité

    lemondedesreligions.fr -Le mythe de Prométhée réhabilité

    philolog.fr -Le mythe de Prométhée

    mythologica.fr -prométhée
    apprendre-la-philosophie.blogspot.fr -L'origine de la technique, le mythe de Prométhée



  • Les origines de la culture 3-1) "Une théorie sur laquelle travailler": le mécanisme mimétique

     

    Nous vivons peut-être la fin de l'ère chrétienne, accompagnée d'une crise des valeurs (peut-être va-t-on vers un nouveau christianisme?) et de nombreux dérèglements se produisent dans notre société. On assiste à une résurgence du paganisme et des mythes de l'antiquité grecque. NarcisseProméthée sont de retour et deviennent envahissants.Le mimétisme s'exacerbe que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les médias, même si l'individualisme est puissant et poussé par un ego qui devient forcené. 

    Cela me donne l'idée de rédiger une série d'articles en donnant "ma lecture" du livre de René Girard "Les origines de la culture" dont c'est ici l'article 3-1)

    wikipedia.org -René Girard

     

     

     

     

     

     

     

       

     

    Les livres de René Girard: 

     

     

    amazon.fr -Les-origines de la culture (Entretiens-Pierpaolo) (2006)

     

    Mes articles sur "les origines de la culture": 

    Les origines de la culture 2) Introduction: "une longue argumentation du début à la fin"



     Voici maintenant l'article Les origines de la culture 3) "Une théorie sur laquelle travailler": le mécanisme mimétique.

    Exergue: "J'avais enfin trouvé une théorie sur laquelle travailler". Charles Darwin autobiographie.

    Dans l'article 2 nous avons vu comment João Cesar de Castro Rocha et Pierpaolo Antonello présentent René girard dans leur introduction au livre "les origines de la culture": "cet essai tente de reconstituer, au cours de dialogues systématiques, ce fil que René Girard a tenu sa vie durant, "une seule et longue argumentationpour reprendre les mots de Charles Darwin.   Les auteurs ont donné à ce dialogue souvent dense et précis, le ton d'une autobiographie intellectuelle comparable selon eux à celle de Charles Darwin. 

    Après cette introduction, nous commencerons la lecture du livre de René Girard par le chapitre "Une théorie sur laquelle travailler: le mécanisme mimétique". 

    Je résume et donne ici ma lecture des questions posées à René Girard (en caractères gras) et de ses réponses. 

     

    1) Le fonctionnement du mécanisme mimétique.

     

    René girard: la conception du désir

     

      

     

     

    a) Désir mimétique et mécanisme mimétique.

    L'expression "mécanisme mimétique" désigne tout le processus qui commence par le désir mimétique, continue par la rivalité mimétique, s'exaspère en crise mimétique ou sacrificielle et et finit par la résolution dans le phénomène du bouc émissaire. 

    Commençons donc par le désir mimétique. D'abord, où commence le désir? L'appétit pour la nourriture ou le sexe n'est pas encore le désir, mais une "affaire biologique" qui devient désir par l'imitation d'un modèle dont la présence est un élément décisif. Le désir devient mimétique, donc imitatif, lorsque le sujet désire l'objet désiré par son modèle. Dans le cas où le sujet évolue dans un monde différent de son modèle, il ne peut posséder l'objet de son modèle et n'établir avec ce dernier qu'une "médiation externe".  Par exemple, si son acteur préféré, devenu son modèle, et moi-même, vivons dans des milieux différents, le conflit direct entre lui et moi est impossible et cette "médiation externe" ne suscite pas de conflit. En revanche, si le sujet vit dans le même milieu que son modèle (qui est alors son prochain"), alors les objets de son modèle lui sont accessibles. Par conséquent, la rivalité surgit. Ce type de relation mimétique est appelée par René Girard "médiation interne". Celle-ci se renforce alors constamment et engendre toujours plus de symétrie à cause de la proximité psychique et physique du sujet et du modèle, le sujet tendant à imiter autant que son modèle l'imite, lui. On évolue vers toujours plus de réciprocité, et donc plus de conflit, ce que René Girard appelle le rapport des "doubles". L'objet disparaît derrière la seule obsession des rivaux qui consiste alors à vaincre l'adversaire plutôt qu'à acquérir l'objet qui devient superflu, simple prétexte à l'exaspération du conflit. La crise mimétique, crise des doubles, surgit quand les rôles du sujet et du modèle se réduisent à cette rivalité. C'est la disparition de l'objet qui la rend possible et finalement elle s'exaspère et se répand contagieusement aux alentours. 

    b) Cette hypothèse ne contredit-t-elle pas la conception moderne du désir, expression authentique du moi, si le désir n'est pas quelque chose qui "appartient" à l'individu et s'il s'agit d'une convergence des appétits et des intérêts dont le "vecteur" est donné par le modèle?

    René Girard répond que le monde moderne est archi individualiste et on voudrait que que le désir soit unique et strictement individuel. L'attachement à l'objet du désir serait ainsi prédéterminé. Mais, s'il en est ainsi, je devrais désirer toujours les mêmes choses! Il n'y a pas grande différence entre un désir ainsi figé et les instincts. Pour que le désir soit en relation avec les appétits et les instincts d'un côté, et le milieu social de l'autre, il faut une bonne dose d'imitation. Seul le désir mimétique peut être libre, vraiment humain, parce qu'il choisit le modèle plus que l'objet; il nous rend humains en nous permettant d'échapper aux appétits routiniers et animaux et de construire notre propre identité. C'est cette nature mimétique du désir qui nous rend capable d'adaptation et donne à l'homme la possibilité d'apprendre ce qu'il a besoin de savoir pour participer à sa propre culture. En fait, il n'invente pas celle-ci, il la copie. 

    c) "Dans le cas de l'autisme (diminution de l'activité relationnelle), il est maintenant compris que l'imitation est le mécanisme par lequel l'enfant peut connaître quelque chose des sentiments de l'autre, elle fait le premier pont entre soi et l'autre. L'aptitude des bébés à faire le rapprochement entre le comportement de leurs proches et les effets induits par le fait de les imiter est fondamentale pour le développement ultérieur de l'intersubjectivité, de la communication et de la cognition sociale. Ne pas pouvoir imiter est le signe d'un grave déficit culturel." 

    La nature mimétique du désir pourrait bien nous échapper parce que nous nous reportons peu aux premiers stades du développement humain. Imitation et apprentissage sont indissociables. Paul Ricœur comparait la personne présentant un comportement mimétique à un enfant qui joue voulant dire que dans l'imitation il y a toujours un certain degré d'inconscience. La plupart de théories, dont celle de Jean Piaget, ont réduit ces comportements aux premiers stades du développement psychologique de l'individu, en les appliquant rarement à l'âge adulte. Nous ne nous résignons pas à reconnaître ceux que nous admirons lorsque nous les imitons, nous voyons là quelque chose de honteux. Pour Platon, dans "La République", l'image du miroir apparaît comme l'un des signes de la crise mimétique: il annonce l'apparition des doubles (dans la République, il décrit l'imitation libre comme comme une véritable crise des doubles: III, 395e-396b. Platon redoute la mimésis et pressent le danger de conflit derrière certaines pratiques imitatives non seulement dans l'art, danger qui peut surgir à tout instant dès que plusieurs hommes sont ensemble. Jacques Derrida, dans "la dissémination" remarque que dans "la République", Platon dit que Homère est condamné parce qu'il pratique la mimésis (la diégèse mimétique, non simple) tandis que "l'autre père, Parménide est condamné parce qu'il ignore la mimésis. S'il faut lever la main contre lui, c'est parce que son logos, la thèse paternelle, interdisait (de rendre compte) de la prolifération des doubles ("idoles, icones, mimèmes, phantasmes")..."

    d) pourquoi avoir choisi le mot mimétisme plutôt que celui d'imitation?

    Il y a moins de conscience dans le mimétisme et plus dans imitation. Il ne faut pas, comme l'a fait le 20ème siècle, définir toute imitation comme désir  C'est ce qu'a fait Freud, qui voyant des enfants imiter leurs parents, s'imagine que même les touts petits désirent la même chose que leurs parents. 

     

     

     

    Dans Au-delà du principe de plaisir, le mot imitation est omniprésent, pourtant le concept n'y joue aucun rôle. Pour Girard, si freud a tendance à éluder le concept d'imitation, c'est que celui-ci, amputé de sa puissance conflictuelle, paraît "simpliste" et déçoit l'appétit actuel (très mimétique) de "complexité". Cette attitude de refus de débattre du concept d'imitation est encore dominante dans notre culture. Par exemple, Régis Debré, dans "le feu sacré", consacre 15 pages qui se voudraient féroces contre René Girard, mais sans accéder à la notion de rivalité mimétique. Il rattache Girard à Tarde et à la tradition d'imitation qui sévit depuis Aristote. 
    d) Depuis quelques années, l'imitation commence tout de même à intéresser les science cognitives et la neurologie. Les psychologues du comportement affirment que les nouveaux-nés imitent, d'une façon qui ne peut être expliquée ni par le conditionnement, ni par la mise en place de comportements innés (voir A Meltzof). Par ailleurs, les neurologues ont découvert les "neurones miroir". 

    On s'aperçoit que l'acquisition et l'appropriation sont rarement perçus comme des comportements qui peuvent être imités. Les théories de l'imitation ne parlent jamais de la mimésis d'appropriation ou de la rivalité mimétique. C'est pourtant le point important selon la perspective de René Girard. Pour le rendre évident, on peut penser aux relations et interactions des enfants; ils ont une relation  de médiation externe  d'imitation positive, avec les adultes et une relation de médiation interne, donc de rivalité avec les autres enfants. C'est Saint Augustin qui, le premier a défini ce type de rivalité dans les confessions où il décrit deux bébés qui ont la même nourrice. Alors qu'il y a suffisamment de lait pour les deux, ils tentent chacun d'obtenir tout le lait, pour empêcher l'autre d'un avoir.:"« J’ai vu de mes yeux, dit Saint Augustin, et bien observé un tout-petit en proie à la jalousie : il ne parlait pas encore et il ne pouvait sans pâlir arrêter son regard au spectacle amer de son frère de lait » (les confessions I VII: voir le texte de Lacan au chapitre I 2,Le complexe de l’intrusion). Cet exemple contient sans doute une part de mythe (les nourrissons sont-t-ils capables de concevoir une pénurie possible), mais il symbolise très bien la rôle de la rivalité mimétique, non seulement chez les enfants, mais dans l'humanité en général. 

     

     

    2) La rivalité mimétique et les mythes de l'origine.

    a) Bien que la mobilité du désir soit un trait qui caractérise l'émergence de l'individu moderne dans l'histoire, processus qui s'est accéléré depuis la Renaissance, vous affirmez que désir mimétique n'est pas une invention moderne.

     

    Triptolème recevant de Déméter et sa fille Perséphone

    Dans les temps modernes, l'éventail des modèles parmi lesquels se fait le choix est beaucoup plus large que par le passé. Les différences de classe et de caste s'aplanissent et même s'il y a entre les hommes de grandes différences de pouvoir d'achat, les gens appartenant au plus bas niveau social désirent ce qu'on les gens du plus niveau. Ils pensent qu'ils devraient posséder ces mêmes choses. Les plus riches achètent la plupart du temps la même chose que les plus pauvres (par les médias on sait que le président ou les stars boivent du coca-cola et on peut en boire aussi). Les gens sont harcelés par la publicité. Dans le passé, l'égalité dans le désir restait la plupart du temps inconcevable. L'accès à certains biens et services était très limité ou sévèrement contrôlé , les différences sociales et économiques étant très rigides. Cependant, le désir et la rivalité mimétiques étaient déjà présents, comme on peut les repérer aussi derrière les mythes et les textes religieux, les védas indiens ou la bible par exemple. De même, trouve de vastes compilations de rites et de commentaires sur la pratique du sacrifice dans les  Brahmanas. Si les mythes racontent en effet des événements réels, mais en les déformant, ils ne sont jamais la pure fiction que beaucoup de personnes se font d'eux.

    www.mythes-religions.com

    Pouvez vous nous en donner des exemples?

    La doctrine du sacrifice dans les Brahamanas de Sylvain Lévi, anthologie raisonnée des Brahamanas est un bon exemple: "Le hommes, de même que les dieux e les démons, ont été créés par le sacrifice lui-même, qui se fait créateur en la personne de Prajâpati, le plus grand de tous les dieux.Toutes les créatures intelligentes de Prajapâti sont vouées aux rivalités et, par conséquent, aux sacrifices, car seul le sacrifice est capable, nous allons le voir, d'apaiser les rivalités entre ses créatures.Entre les dieux (Devas) et les démons (Asuras), il y a toujours un objet dont les deux groupes veulent s'assurer la possession exclusive. [...]. Dans de nombreux cas  cependant les dieux et les démons se disputent des biens faciles à partager[...], le bétail par exemple. mais là aussi, le partage est impossible car ce que tous convoitent n'est pas un peu ou même beaucoup de bétail, mais le bétail en soi, l'idée abstrait du bétail. Ce ne sont jamais les mêmes objets deux fois de suite. A chaque épisode, en effet, les Devas l'emportent sur les Asuras, grâce aux sacrifices qu'ils exécutent mieux que que leurs rivaux, et cette victoire rituelle leur assure la propriété de l'objet disputé. Plus on va, plus on comprend que les objets n'ont aucune importance. Ce ne sont que des prétextes à la rivalité. [...] Si l'objet est secondaire, qu'est-ce qui est essentiel dans ces  rivalités?[...] Ils réussissent à relancer la rivalité même dans les circonstances les plus propices à son extinction. L'exemple de la lune le montre nettement. Elle est l'un des objets que les dieux et les démons désirent simultanément. A la différence de tant d'autres objets, la Lune, tout au moins dans l'astronomie védique, est éminemment partageable. Tous les mois, elle se partage en elle-même en une lune croissante et une lune décroissante. Pour éviter cette nouvelle rivalité, Pour éviter une nouvelle rivalité, je suppose, Prajâpati décide d'assigner la première aux Devas, la seconde aux Asuras. On ne saurait imaginer solution plus équitable, mais les Devas n'en veulent pas. [...]. Les dieux désobéissent à leur créateur et principal protecteur. Loin d'être punis, ils sont récompensés car ils "voient"les rites adéquats et ils les exécutent à la perfection. Comme toujours, la rivalité aboutit au sacrifice, et le sacrifice, comme toujours, résout la querelle en faveur des Devas qui emportent la lune entière, au nez et à la barbe de Prajâpati. 

    Ce qui est intéressant, dans ces rivalités, c'est le mimétisme qui les engendre et, par la suite, en devenant réciproque, ne cesse de les exaspérer. Pour en repérer la genèse, il faut examiner le début, toujours semblable, de tous les épisodes; les deux groupes sont séparés, mais ils ne cessent de s'observer, et dès que l'un des deux désire un objet, l'autre ne cesse de l'imiter; bientôt, il y a deux désirs au lieu d'un seul, forcément rivaux puisqu'ils ont le même objet. Partout, l'imitation est le moteur de la rivalité. Elle rend compte de toutes les symétries et de toutes les réciprocités qui marquent nos récits avant l'intervention du sacrifice, seul capable d'engendrer une différence décisive, toujours en faveur des dieux. Les rivalités recommencent toujours après leur conclusion sacrificielle, non parce que le conflit est mal éteint, mais parce qu'il y a toujours de nouveaux objets qui suscitent de nouveaux désirs, et ces nouveaux désirs suscitent de nouvelles rivalités, calmées, chaque fois par de nouvelles interventions du sacrifice, longtemps indécises, mais toujours décidées en faveur des dieux. Cette imitation perpétuelle du désir de l'autre qu'on trouve partout dans les Brahamanas, n'est pas un phénomène réservé aux dieux et aux démons, mais aussi chez les hommes. Cette imitation caractérise toutes les créatures intelligentes de Prajâpati. Elle est responsable de la violence extrême des rapports entre tous les êtres qui doivent recourir au sacrifice pour résoudre les conflits et se différencier les uns des autres. Les Brahamanas conseillent en fait aux hommes d'imiter les dieux (les parvenus du sacrifice) et de les imiter, c'est à dire de recourir aux spécialistes du sacrifice que sont les brahmanes.

    b) Dans "Je vois Satan tomber comme l'éclair", vous affirmez que le désir mimétique et la rivalité sont révélés dans la Bible où l'on passe d'une simple description à une compréhension plus normative de l'imitation et du conflit.

    C'est essentiel. Dans le livre de la genèse, le désir est représenté comme mimétique: Ëve a été incitée par un serpent à manger la pomme et Adam a désiré ce même objet par l'intermédiaire d'Eve dans un chaîne mimétique évidente. Quand au meurtre d'Abel par Cain, il y a un élémént d'envie qui intervient et l'envie, c'est la rivalité mimétique. Le dernier commandement du décalogue,quant à lui, il interdit le désir mimétique: "Tu ne convoiteras pas la mason de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain" (Ex 20, 17). Même si la liste des interdits n'est pas complète, ils ont un dénominateur commun: ils appartiennent tous au voisin, au prochain.  Donc, en nous interdisant de désirer "tout ce qui appartient à ton prochain", le dernier commandement interdit le désir mimétique. C'est en fait l'interdit essentiel du décalogue, celui qui les résume tous. Si on peut les respecter, les autres ne doivent pas poser de problème. En effet d'où viennent les crimes dont il est question dans les autres interdits (tu ne tueras pas, tu ne voleras pas,...[Ex 20, 13-16])? Le dixième commandement répond: du désir mimétique. Les évangiles disent la même chose, mais en termes d'imitation et non plus d'interdit. En général, les gens pensent que le thème de l'imitation est limité à un seul modèle, jésus, qui est proposé là dans un contexte non mimétique. Mais nous sommes toujours dans le monde suggéré par le dixième commandement de Dieu. Jésus nous recommande de l'imiter lui, plutôt que le prochain, pour nous protéger des rivalités mimétiques. Le modèle qui encourage la rivalité mimétique n'est pas forcément plus mauvais que nous, il peut même être meilleur, ce qui est l'enjeu du modèle du Christ. Car s'il désire de la même façon que nous, de manière égoïste et avide, nous imiterons nous imiterons son égoïsme, comme lui le notre et nous serons des modèles mauvais, forcément rivalitaires, qui finissent toujours par se battre avec leur imitateur.

     

    3) le bouc émissaire et l'ordre social.

    wikipedia.org -Bouc émissaire

    a) Le désir mimétique dont il vient d'être question concerne d'abord les relations interindividuelles. Mais vous avez souvent montré qu'il a aussi des effets perturbateurs à grande échelle, puisqu'il peut détruire l'ordre social. Revenons plus en détail sur ce point?

    Lorsque le mimétisme fonctionne dans la réciprocité violente, dans une double imitation, il accumule de l'énergie conflictuelle qui a tendance à se répandre. Le mécanisme devient  de plus en plus attirant, mimétiquement parlant,pour ceux qui sont dans le voisinage. En effet, si deux personnes se battent pour le même objet, celui-ci augmente de valeur aux yeux du tiers qui contemple cette rivalité et séduit de plus en plus d'individus autour de lui. Mais lorsque l'attrait du rival grandit, l'objet du conflit tend à disparaître peu à peu, déchiré, déchiqueté, détruit dans la bagarre de tous les rivaux. Lorsqu'il passa au second plan ou disparaît, la mimésis est transformée en pur antagonisme. Les doubles prolifèrent, la crise mimétique s'étend et s'intensifie de plus en plus. Thomas hobbes, auteur du léviathan (Traité de la matière, de la forme et du pouvoir d'une république ecclésiastique et civile), qui avait repéré ce phénomène l'a appelé la lutte de tous contre tous

    La seule réconciliation possible, le seul moyen d'interrompre la crise et de sauver la communauté de l'autodestruction, c'est de faire converger cette colère et cette rage collective vers une victime désignée par le mimétisme lui-même et adoptée unanimement. Il s'agit d'un membre de la communauté qui passe pour cause unique du désordre. Il n'est pas plus coupable que les autre, mais la communauté est persuadée du contraire. La crise se conclut par le meurtre du bouc émissaire parce que celui-ci est unanime. Ce mécanisme du bouc émissaire permet de canaliser la violence collective contre un membre de la communauté choisi de façon arbitraire et qui devient l'ennemi de la communauté qui se trouve réconciliée par le meurtre de cette victime.                      

    Dans les rituels, on trouve souvent la nature mimétique de ce processus. Le rituel débute par un désordre voulu, une crise délibérée ou simulée et débouche sur l'immolation rituelle de la victime. C'est un répétition de la crise mimétique conduisant spontanément au mécanisme victimaire. Il est espéré que qu'ainsi cela réitérera son pouvoir de réconciliation.

     

    b) La résolution de la crise victimaire ne pourrait-t-elle pas être provoquée par des circonstances étrangères à la mimésis d'appropriation (une vraie épidémie de peste par exemple). Notre ignorance peut provoquer le besoin de trouver un responsable à la crise et la désignation d'un bouc émissaire. Il faudrait séparer la phénoménologie du désir mimétique et de la rivalité de celle du ménanisme sacrificiel lui-même.

    Oui, effectivement,une catastrophe objective comme une épidémie, une sécheresse prolongée, une inondation, suscite une escalade des doubles et une crise mimétique qui va déboucher sur un phénomène de bouc émissaire. Mais il n'y aurait pas de bouc émissaire si on ne passait pas de la mimésis de l'objet désiré, qui divise à une mimésis qui permet toutes les alliances contre la victime. Pour résoudre une crise, ce qui importe, c'est le passage du désir d'objet, désir qui divise ceux qui imitent à la haine du rival, qui, elle, réconcilie, par la polarisation de toutes les haines sur une seule victime. Aprés la résolution victimaire de la crise, cette unanimité persiste et elle n'entraîne plus aucun conflit, puisque la victime unique a polarisé mimétiquement toute la communauté. De rivalitaire et conflictuelle, la crise se transforme automatiquement  et spntanément en mimésis de réconciliation. En effet, il est impossible pour les rivaux de s'entendre  autour de l'objet qu'ils désirent tous, mais ils s'entendent très bien, au contraire contre la victime qu'ils haïssent tous.

    c) la victime doit-elle être choisis au hasard?

    Pas forcément. Cela dépend du degré de compréhension des persécuteurs... et aussi de la victime qui peut troubler le jeu. Si quelqu'un dénonce le mécanisme du bouc émissaire ce fauteur de trouble en sera la victime toute désignée. C'est ce qui s'est produit pour le Christ évangilique qui n'est donc pas une victime du hasard, contrairement à ce qu'affirme Hans Urs Von Balthasar dans La gloire et la croix. Le Christ s'est désigné lui-même à ses persécuteurs en leur reprochant de s'en remettre à la violence et de condamner des victimes innocentes. Mais en général, on ne peut pas dire que la victime est choisie au hasard, ni qu'elle ne l'est pas. Quand on observe attentivement les mythes, René Girard fait remarquer que les victimes sont trop souvent des infirmes, des êtres handicapés, ou des étrangers pour avoir été choisies purement par hasard comme le montre un passage du deuxième Isaï, le serviteur de Yahvé (Is 53,2-3):

    "[...] Il a grandi devant nous, [...]sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits; objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas."

    Les signes qui sont donnés comme raison de choisir cette victime (infirmités, traits déplaisants, pris à tort pour des signes de culpabilité), sont des raisons scandaleuses et insuffisantes, mais ils ne permettent pas de parler de pur hasard. Par exemple, dans les illustrations médiévales, les sorcières sont représentées avec des traits déformés, bossues, boiteuses, un peu comme les juifs et parmi les dieux grecs, nombre d'entre eux, tel Héphaïstos, loin d'être des Apollons, sont souvent handicapés, mutilés, rabougris, disgraciés (voir un texte parodique de Lucien de Samosate: Tragodopodagra ou bien Carlo Ginzburg, qui montre ce lien qui existe entre le fait de boiter, ou la mutilation d'un membre parmi les personnages mythologiques et le meurtre rituel et le royaume de la mort). Mais si les dieux archaïques sont souvent un peu abimés physiquement, il y a aussi parmi eux des Apollons et des Vénus


    C) En fait le choix de la victime est un mélange d'arbitraire et de nécessité.

     

    imagesbible.com -Joseph et la femme de Putiphar

    Certainement. Même s'il n'y a pas de signe de victimisation, on choisira un bouc émissaire de toute façon  au moment crucial. N'importe quoi peut être choisi comme signe et tout le monde pensera que le coupable a été trouvé. Le mécanisme du bouc émissaire fonctionne comme un phénomène faussement scientifique, une chose révélée que chacun peut vérifier "dans les yeux de ses voisins" ce qui renforce la certitude de la foule. Parfois, c'est un objet physique qui est considéré comme une preuve directe: dans Phèdre, la protagoniste de l'hippolyte d'Euripide, qui se tue après accusé son beau-fils de viol, Thésée se laisse facilement convaincre de la culpabilité d'Hippolyte parce que phèdre peut exhiber l'épée de celui-ci comme preuve. Arthur Maurice Hocart parle ici d'une sorte de "fétichisme" naïf de l'objet. Un autre exemple se trouve dans l'histoire biblique de Joseph, où la femme de Putiphar a gardé la tunique de ce dernier, ce qui semble prouver que Le jeune homme a cherché à avoir avec elle une relation sexuelle. Dans tous ces cas, il y a un objet physique qui semble une preuve évidente, la pièce à conviction numéro un en quelque sorte.

     

     

    d) Nous avons vu le phénomène des doubles à l'échelle individuelle. La collectivisation de ce phénomène explique l'escalade, qui fait partie du mécanisme du bouc émissaire et qui conduit à l'indifférentiation du groupe social tout entier. Celle-ci refléterait alors au niveau social le mécanisme de l'émergence des doubles.

    arts-jumeaux-doubles.blogspot.fr (castor et pollux)

    Oui, plus les gens deviennent indifférentiés, plus il est il est facile de décider que n'importe lequel d'entre eux est coupable. Le mot double qui implique l'absence de toute différence symbolise la désymbolisation et signifie cette indifférentiation, l'absence de toute différence. Les jumeaux mythiques (la liste est longue).Dans la théorie de Claude Lévy-Strauss, contrairement à cette vision, tout est différence au point que pour lui, il y a différence même entre les jumeaux, qui sont une négation logique de la différence. Tout comme Ferdinand de Saussure, il affirme que le langage ne peut exprimer l'absence de différence. Pourtant, le langage parle de l'indifférentiation dont la métaphore est prise très au sérieux dans certaines sociétés, puisqu'on y massacre les jumeaux.  Bien sûr, par contre, d'autres sociétés, conscientes du fait que les jumeaux biologiques n'ont rien à voir avec le processus d'indifférentiation sociale, ne les stigmatisent pas. Mais la culture primitive a pu parler d'infférentiation, même si, en principe, le langage ne le permet pas. Comme le dit René Girard, le langage est bien plus malin et capable de réalisme que ne l'imagine Lévy-Strauss.

    liens: espritdavant.com -Jumeaux et cultes: mythes, divinités et saints

     

    e) Ce qui le rend possible, c'est que le mécanisme du bouc émissaire précède l'ordre culturel et le langage en particulier. En fait, c'est lui qui permet à la culture de se développer.Cela amène à la question: comment se développe la culture? Pour René Girard, la réponse est: par le rituel. "Pour tenter d'empêcher les épisodes de violence mimétique imprévisibles et fréquents, les cultures organisent des moments de violence planifiés, contrôlés, maîtrisés, à dates fixes et ritualisés. En répétant sans cesse le même mécanisme (du bouc émissaire) sur des victimes de rechange, le rituel effectue une sorte d'apprentissage. Il interviendra toujours au même moment de la crise mimétique pour sa résolution. Peu à peu, il se transformera en une institution qui assagit la crise et toute forme de crise: crise de l'adolescence avec ses rites de passage, crise de la mort résolue par les rites funéraires, crise de la maladie avec la médecine rituelle. La crise peut aussi être imaginaire, mais la différence n'est pas grande. Une crise imaginaire peut tout aussi bien créer une vraie catastrophe. 

    Les Lumières n'ont vu dans le rituel que son utilisation par des prêtres "fourbes et avides" pour imposer leurs abracadabras au bon peuple excessivement crédule. Mais selon René Girard, cette thèse est absurde et les clergés ne peuvent pas précéder l'invention  de la culture. Le religieux est premier et et, loin d'être une farce dérisoire; il est l'origine de toute culture. Et l'humanité est fille du religieux.
    liens:  wikipedia.org -Culture
    wikipedia.org -Rite.

     

    f) Arthur Maurice Hocart, que nous avons évoqué en b) à propos du 

     

    mythologica.fr -le meurtre d'abel  

    fétichicisme de l'objet, souscrit à cette deuxième hypothèse pour avoir écrit: "Le rituel n'es guère apprécié par nos intellectuels. Ils l'assimilent pour la plupart, au cléricalisme pour lequel ils ont peu de sympathie. Cela ne les dispose guère à admettre que des institutions comme celles de l'administration moderne, qu'ils approuvent et qui leur semblent éminemment rationnelles et efficaces, soient nées de cette superstition qu'est, à leurs yeux, le rituel. Pour eux, seul l'intérêt économique peut créer quelque chose d'aussi solide que l'état. Pourtant, avec un peu d'attention, il leur serait aisé de voir partout autour d'eux des communautés cimentées par un intérêt rituel commun; et ils s'apercevraient que la ferveur rituelle est un ciment plus solide que toutes les ambitions économiques, puisqu'un rituel implique une règle morale tandis que l'économie est une règle de profit, qui divise au lieu d'unir.

    Ce texte est admirable, mais il faut aller plus loin et penser à l'histoire de Caïn qui est ici essentielle en révélant que Caïn est le fondateur de la première culture. Le texte pourtant ne mentionne aucune fondation. Dans le texte biblique on y trouve le meurtre d'Abel, puis, immédiatement après, la loi contre le meurtre (Gn 4,15):  L'Eternel lui dit: «Si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois». Cette loi représente, pour René Girard, la fondation de la culture, parce que la peine capitale, qu'on retrouve dans toutes les cultures, c'est déjà le meurtre rituel. On la retrouve dans le Lévitique avec une forme de mise à mort strictement codifiée, à laquelle toute la société participe. Depuis lors, avec la peine capitale, le meurtre originel se répète de la même façon,  tout le monde y prend part et personne n'en n'est responsable. On peut dire que la culture émerge de ce meurtre proto-rituel:  la bible dit que qu'à partir de Caïn, et de sa lignée, sont nées la domestication des animaux, la musique et la technique (Gn 4,20-22).

     

    g) C'est exactement le mythe de Prométhée raconté par Eschyle.

     

     

     

     

    "Prométhée est la victime sacrificielle qui est tuée, puis cannibalisée sans cesse, l'aigle lui mange le foie dans une répétition indéfinie du sacrifice. En tant que victime sacrificielle, il est "responsable" de l'invention de la culture, il est représenté comme la matrice d'où émergent le langage, les sciences et la technique.'

    Liens: philolog.fr -Le mythe de Prométhée

    mythologica.fr -prométhée

    liens: crdp.ac-paris.fr/parcours -Abel et Caïn, un récit fondateur de l’imaginaire occidental C’est toute l’humanité

    lemondedesreligions.fr -Le mythe de Prométhée réhabilité

    philolog.fr -Le mythe de Prométhée

    mythologica.fr -prométhée
    apprendre-la-philosophie.blogspot.fr -L'origine de la technique, le mythe de Prométhée