• Réflexion sur la connaissance avec Jean-Paul Baquiast

     

    le détecteur atlas



    Réflexion sur la connaissance avec Jean-Paul Baquiast

    En préambule: Christian magnan et le théorème du jardin présenté par Jean-Paul Baquiast



    1) Préambule.

    *Je suis en train de lire le blog automates intelligents  avec le théorème du jardin par Christian Magnan présenté et commenté par Jean-Paul Baquiast (23/11/2011)   et la méthode de Miora Mugür-Schachter.


    *Je suggère aussi la lecture de Jean-Paul Baquiast : le paradoxe des sapiens


    La méthode de Miora Mugür schachter

     

              a) Un préambule de Jean-Paul Baquiast:

    Une communauté d'approche entre la physique quantique et la cosmologie rendrait particulièrement opportune, selon nous, l'extension à cette dernière de la Méthode de Conceptualisation Relativisée de Mme Mugur-Schachter, extension que nous recommandons par ailleurs. Il s'agit de la vaste question du "réalisme" en science, que nous n'aborderons pas ici. On pourra lire sur ce sujet un de nos article récents automatesintelligent.blog.lemonde.fr/

     

     

     


     

    Un homme qui s'est penché sur son passé, vous parle du présent et de l'avenir..."

    Le tissage des connaissance" de Mioara Mugur-Schachter

    La théorie de l’auteur est née de la mécanique quantique qui a déclenché une crise concernant la manière de réfléchir sur la réalité et de communiquer à son sujet.
    À partir d’un certain nombre de postulats quantiques ( édictés par Einstein, Planck, Bohr, Schrödinger, Heisenberg ...) on est arrivé à une formalisation mathématique d’une théorie performante et pertinente, mais NON REPRÉSENTABLE, NON COMPRÉHENSIBLE.
    Dans la physique classique, on a des faits, on leur applique des qualifications toute prêtes (grand, petit, rond, rouge...) grâce auxquelles on décrit les phénomènes. Mais ici, on a des faits très curieux : on parle de “micro-états” qui ne ressemblent à rien de ce que l’on connaissait déjà et qui ont cependant donné naissance à un formalisme mathématique TRÈS PERFORMANT ET TRÈS COHÉRENT. S’agit-il d’algorithmes, c’est-à-dire d’un ensemble de règles opératoires dont l’application permet de résoudre un problème énoncé au moyen d’un nombre fini d’opérations, ou s’agit-il d’une véritable description physique?
    On a quelque chose qui fonctionne et qui présente cependant un aspect INCOMPRÉHENSIBLE qui interroge furieusement. D’où la nécessité de DESCENDRE dans les processus de connaissance, autrement dit, de descendre sous les strates du langage.
    En réfléchissant à ce problème, l’auteur constate que c’est le formalisme qui empêche de comprendre. Si on fait table rase du formalisme, on peut saisir ce qu’est un “micro-état”. On constate alors que l’on a, face à face, un objet et des qualifications. Dans la logique classique, l’objet et les classifications sont déjà donnés. Dans la physique quantique, on constate que l’on est obligé DE FORGER D’ABORD CE QUE L’ON VA CONSIDÉRER ENSUITE COMME OBJET DE DESCRIPTION.
    On forge des qualificateurs. De sorte que “décrire”, pour “communiquer”, est semblable à un processus de création. Le processus de Fonctionnement-conscience (FC) décrit l’activité d’un observateur-concepteur. Cet observateur-concepteur est UTILISATEUR de qualifications déjà existantes - apparemment - dans la physique classique, MAIS il est CONCEPTEUR de qualifications dans la physique quantique. Et l’auteur constate ensuite que ce processus de qualificateurs est universel. C’est le processus de formation du langage qui fait appel à des qualifications : “grands”, petits” ronds” “carrés”, “colorés”, etc. etc. C’est en faisant appel à ces qualifications que l’on peut décrire un objet et “communiquer” à son sujet.
    Je trouve tout à fait intéressante - et inhabituelle pour moi - cette manière de réfléchir , à partir de la physique et d’une physique “non représentable”. Et c’est parce qu’elle est non représentable qu’elle a posé des questions nouvelles dont la réponse s’est avérée pertinente pour toute la physique.
    Je ne garantis pas de traduire exactement la pensée de l'auteur. Je lui ai adressé un mail pour avoir son avis : me prendra-t-elle assez au sérieux pur me répondre et si oui, aura-t-elle le temps de le faire ? Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de ses critiques, à moins qu'elle ne le fasse elle-même.


     

    2) La méthode.

     

    le détecteur atlas



    Réflexion sur la connaissance avec Jean-Paul Baquiast

    En préambule: Christian magnan et le théorème du jardin présenté par Jean-Paul Baquiast



    1) Préambule.

    *Je suis en train de lire le blog automates intelligents  avec le théorème du jardin par Christian Magnan présenté et commenté par Jean-Paul Baquiast (23/11/2011)   et la méthode de Miora Mugür-Schachter.


    *Je suggère aussi la lecture de Jean-Paul Baquiast : le paradoxe des sapiens


    La méthode de Miora Mugür schachter

     

              a) Un préambule de Jean-Paul Baquiast:

    Une communauté d'approche entre la physique quantique et la cosmologie rendrait particulièrement opportune, selon nous, l'extension à cette dernière de la Méthode de Conceptualisation Relativisée de Mme Mugur-Schachter, extension que nous recommandons par ailleurs. Il s'agit de la vaste question du "réalisme" en science, que nous n'aborderons pas ici. On pourra lire sur ce sujet un de nos article récents automatesintelligent.blog.lemonde.fr/

     

     

     


     

    Un homme qui s'est penché sur son passé, vous parle du présent et de l'avenir..."

    Le tissage des connaissance" de Mioara Mugur-Schachter

    La théorie de l’auteur est née de la mécanique quantique qui a déclenché une crise concernant la manière de réfléchir sur la réalité et de communiquer à son sujet.
    À partir d’un certain nombre de postulats quantiques ( édictés par Einstein, Planck, Bohr, Schrödinger, Heisenberg ...) on est arrivé à une formalisation mathématique d’une théorie performante et pertinente, mais NON REPRÉSENTABLE, NON COMPRÉHENSIBLE.
    Dans la physique classique, on a des faits, on leur applique des qualifications toute prêtes (grand, petit, rond, rouge...) grâce auxquelles on décrit les phénomènes. Mais ici, on a des faits très curieux : on parle de “micro-états” qui ne ressemblent à rien de ce que l’on connaissait déjà et qui ont cependant donné naissance à un formalisme mathématique TRÈS PERFORMANT ET TRÈS COHÉRENT. S’agit-il d’algorithmes, c’est-à-dire d’un ensemble de règles opératoires dont l’application permet de résoudre un problème énoncé au moyen d’un nombre fini d’opérations, ou s’agit-il d’une véritable description physique?
    On a quelque chose qui fonctionne et qui présente cependant un aspect INCOMPRÉHENSIBLE qui interroge furieusement. D’où la nécessité de DESCENDRE dans les processus de connaissance, autrement dit, de descendre sous les strates du langage.
    En réfléchissant à ce problème, l’auteur constate que c’est le formalisme qui empêche de comprendre. Si on fait table rase du formalisme, on peut saisir ce qu’est un “micro-état”. On constate alors que l’on a, face à face, un objet et des qualifications. Dans la logique classique, l’objet et les classifications sont déjà donnés. Dans la physique quantique, on constate que l’on est obligé DE FORGER D’ABORD CE QUE L’ON VA CONSIDÉRER ENSUITE COMME OBJET DE DESCRIPTION.
    On forge des qualificateurs. De sorte que “décrire”, pour “communiquer”, est semblable à un processus de création. Le processus de Fonctionnement-conscience (FC) décrit l’activité d’un observateur-concepteur. Cet observateur-concepteur est UTILISATEUR de qualifications déjà existantes - apparemment - dans la physique classique, MAIS il est CONCEPTEUR de qualifications dans la physique quantique. Et l’auteur constate ensuite que ce processus de qualificateurs est universel. C’est le processus de formation du langage qui fait appel à des qualifications : “grands”, petits” ronds” “carrés”, “colorés”, etc. etc. C’est en faisant appel à ces qualifications que l’on peut décrire un objet et “communiquer” à son sujet.
    Je trouve tout à fait intéressante - et inhabituelle pour moi - cette manière de réfléchir , à partir de la physique et d’une physique “non représentable”. Et c’est parce qu’elle est non représentable qu’elle a posé des questions nouvelles dont la réponse s’est avérée pertinente pour toute la physique.
    Je ne garantis pas de traduire exactement la pensée de l'auteur. Je lui ai adressé un mail pour avoir son avis : me prendra-t-elle assez au sérieux pur me répondre et si oui, aura-t-elle le temps de le faire ? Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de ses critiques, à moins qu'elle ne le fasse elle-même.


     

    2) La méthode.


    Je transcris dans mon blog l'introduction et la conclusion générale de la méthode de Miora Mûgur Schächter pour m'en imprégner et la partager avant de réfléchir sur le théorème du jardin et le commentaire de Jean-Paul Baquiast.


     Méthode de Miora Mugur Schächter (Le réel et la connaissance versus la pensée courante, l’épistémologie philosophique et la physique)

     

         I) I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e 
    À peine quelques années sont passées depuis que Richard Feynman a frappé les 
    esprits en déclarant: « Je crois pouvoir dire sans me tromper que personne ne comprend 
    la mécanique quantique ». Depuis, d’autres physiciens ont exprimé avec force le même 
    constat (Lee Smolin [2007]). 
    Mais pourquoi la mécanique quantique oppose-t-elle une difficulté si particulière 
    aux efforts de la comprendre? 
    Je pense avoir identifié la réponse à cette question. Elle conduit à affirmer que le 
    formalisme quantique a incorporé les principes d’une révolution radicale de 
    l’épistémologie. Et le développement de ces principes engendre une refonte foncière de 
    nos connaissances et de nos croyances concernant notre manière d’engendrer des 
    connaissances. 
    Le formalisme quantique n’a introduit ce noyau révolutionnaire qu’en état diffus 
    et cryptique, lors de la construction d’une représentation particulière, celle des états 
    d’entités physiques microscopiques. Mais, d’une manière inattendue, j’ai pu synthétiser 
    une forme intégrée et explicite de ce noyau où sa structure et modes de fonctionnement 
    apparaissent au grand jour. Ensuite, par des extensions et une organisation appropriées, 
    j’ai développé ce noyau en une « méthode générale de conceptualisation relativisée ». 
    Cette méthode est explicitement enracinée en dessous des langages, directement 
    dans la factualité physique a-conceptuelle, comme c’est le cas, en particulier, pour les 
    descriptions quantiques des microétats. Par la généralisation de ce trait – que l’analyse 
    révèle être un trait universel de la conceptualisation humaine – la méthode de 
    conceptualisation relativisée incorpore à sa base toute l’essence des contenus 
    épistémologiques encryptés dans le formalisme quantique, ainsi que leurs remarquables 
    puissances spécifiques. En outre, à la différence du formalisme quantique, la méthode 
    de conceptualisation relativisée offre désormais une représentation explicite de la toute 
    première phase des processus de construction humaine de connaissances. Cependant 
    que la structure, et l’existence même, de cette première phase universelle de la 
    conceptualisation, est entièrement ignorée par les épistémologies actuelles, kantienne, 
    husserlienne, psychologique et biopsychologique, de même que par la logique, les 
    probabilités, et toute la physique classique. 
    D’autre part, la méthode de conceptualisation relativisée permet d’expliciter la 
    structure de la question métaphysique du réel, faisant ainsi corps avec la philosophie et 
    l’unissant aux démarches de type ‘scientifique’. 
    La méthode générale de conceptualisation évoquée plus haut a déjà été exposée 
    dans toutes ses phases successives. D’abord dans une suite d’articles spécialisés qui a 
    débuté en 1984 (MMS [1984], [1992], [1995], [2002A], [2002B]). En outre, l’état 
    présent de cette méthode et les applications majeures élaborées à ce jour sont présentés 11
    in extenso, avec détail et aussi rigoureusement qu'il m'a été possible, dans un livre paru 
    récemment (MMS [2006].
    Par contre, les sources de la méthode n’ont jamais encore été exposées d’une 
    manière construite et détaillée. Tout simplement parce qu’elles n’avaient pas encore 
    acquis dans mon esprit une forme intégrée. Ces sources ont certainement agi de manière 
    intuitive tout au cours des recherches que j’ai consacrées aux problèmes d’interprétation 
    que le formalisme de la mécanique quantique ne cesse de soulever depuis plus de 75 
    ans. Très lentement, ces recherches ont développé en vrac: des brins de solution à l’une 
    ou l’autre de ces questions d’interprétation ; les lignes propres de la méthode générale 
    de conceptualisation relativisée ; et les différentes applications de la méthode générale. 
    Mais les quelques compréhensions locales engendrées par ce processus indifférencié 
    concernant spécifiquement les questions d’interprétation, brillaient éparses, sans se 
    rattacher à une organisation conceptuelle unique, explicite, construite et cohérente. 
    Puis, le processus d’investigation qui se développait à atteint un point critique, par 
    l’émergence d’une hypothèse qui suggérait une stratégie globale pour arriver à 
    véritablement maîtriser la manière de signifier du formalisme quantique: faire table rase 
    du formalisme mathématique et construire la description d’un microétat en termes 
    strictement qualitatifs, telle qu’elle émerge sous les contraintes exclusives de la 
    situation cognitive où l’on se trouve et des modes humains de conceptualisation. En un 
    temps relativement très bref, la mise en œuvre de cette stratégie a précipité en effet une 
    organisation conceptuelle qui se présente comme une infra-mécanique quantique, 
    comme une réprésentation qualitative des descriptions quelconques de microétats 
    (mécaniques ou autres) logée en dessous du formalisme mathématique de la mécanique
    quantique.
    L’infra-mécanique quantique expose finalement à tous les regards, structurée, 
    l’entière manière de signifier du formalisme quantique. Et son cœur même – la forme 
    descriptionnelle spécifique qu’elle produit concernant les microétats – est cet embryon 
    annoncé, d’une révolution de nos connaissances concernant nos manières d’engendrer 
    des connaissances. 
    Dans le formalisme de la mécanique quantique, la forme descriptionnelle qui 
    commande la structure mathématique, reste inapparente. Seuls les fragments de cette 
    forme peuvent y être devinés, incorporés épars aux algorithmes de façon rigide et 
    cryptique. Ils y font problème, comme les restes d’un animal aujourd’hui inconnu, 
    éparpillés et pétrifiés dans une roche, constituent un problème pour les paléontologues. 
    Or dans l’infra-mécanique quantique cette forme descriptionnelle se montre en état 
    intégré. Elle s’y montre nue, extraite hors de toute carapace mathématique et concentrée 
    en une structure autonome animée de modes propres de fonctionner. Il s’agit 
    véritablement d’un être descriptionnel d’un type foncièrement nouveau, qui s’expose et 
    agit sous les yeux de tous, quand rien ne l’annonçait, ni les grammaires, ni la logique et 
    les probabilités classiques, ni la physique classique ou la relativité einsteinienne. 
    Et à la lumière des analyses subséquentes, les descriptions de ce type insoupçonné 
    se sont révélées constituer universellement une toute première strate de l’entière 
    conceptualisation humaine. 
    Dans la méthode de conceptualisation relativisée cette universalité est représentée 
    dans toute sa généralité. 
    Si l’on considère l’infra-mécanique quantique dans son ensemble, elle constitue 
    désormais une structure épistémologique-méthodologique de référence qui permet 
    d’envisager un traitement de l’ensemble des problèmes d’interprétation soulevés par le 
    formalisme quantique, en bloc et sous des contraintes de cohérence globales ; un 12
    traitement à accomplir par un système de comparaisons entre, d’une part le formalisme 
    quantique mathématique, et d’autre part l’infra-mécanique quantique telle qu’elle a 
    émergé indépendamment (MMS [ 2009]. 
    Dans ce livre je présente l’infra-mécanique quantique sans nullement aborder les 
    questions d’interprétation du formalisme mathématique de la mécanique quantique. 
    Ce qui est révolutionnaire est toujours d’abord très difficile à percevoir. Le déjà 
    connu, tel qu’il est connu, attire vers ses propres formes tout ce qui pénètre dans le 
    champ de l’attention. Pourtant dans le cas qui nous occupe cette difficulté peut être 
    vaincue. Une traduction d’un langage mathématique en un langage courant aurait 
    irrépressiblement appauvri et obscurci la précision et la structure de significations 
    incorporée au formalisme quantique. Mais l’infra-mécanique quantique n’est pas une 
    traduction de ce type. Elle est le résultat d’une construction indépendante, directement 
    de la structure épistémologique-méthodologique des descriptions de microétats. Chaque 
    pas de cette construction est marqué d’une nécessité imposée par la situation cognitive 
    dans laquelle on se trouve et par des impératifs conceptuels-logiques. Je me suis 
    astreinte à faire ressortir cela d’une manière très claire. 
    J’ai tenté de maintenir la présentation constamment accessible à un grand nombre 
    d’intellectuels et pourtant tout à fait rigoureuse quant aux significations et, à chaque 
    pas, de mettre en évidence ce que ce pas-là comporte de radicalement nouveau. 
    En dehors de son intérêt conceptuel, l’infra-mécanique quantique possède aussi 
    une certaine importance pragmatique. 
    Il existe des croyances religieuses, morales, économiques, etc. Et il existe aussi 
    des croyances épistémologiques. Celles-ci sont très profondément enracinées dans le 
    psychisme humain. Probablement même d’une manière plus uniforme et plus agissante 
    que les croyances religieuses. Corrélativement, elles sont enracinées dans les langages 
    courants et y affleurent dans ses formes les plus fondamentales (par exemple, “cet arbre 
    est vert” – pas “je le vois vert’’ –, ce qui, d’emblée, absolutise nos perceptions 
    humaines). Par cette voie des langages courants les croyances épistémologiques 
    s’infusent constamment dans tous les actes de pensée. Ainsi ces actes, parce qu’ils 
    agissent en conformité avec elles, semblent confirmer les croyances épistémologiques 
    qu’ils ont incorporées. Cette sorte de circularité charge subrepticement les croyances 
    épistémologiques d’une inertie très difficile à vaincre. Car ce dont on perçoit souvent 
    l’assertion se travestit en vérité testée. 
    Et pourtant les croyances épistémologiques évoluent, irrépressiblement. L’un des 
    moteurs de leur évolution sont les apports des flux minces mais continuels qui émanent 
    des sciences dures et qui s’infiltrent dans la pensée publique. Mais cette évolution se 
    produit très lentement et d’une façon plus ou moins implicite et chaotique. Ceci entraîne 
    qu’elle reste sans contour et non contrôlée. Or il serait utile que l’évolution des 
    croyances épistémologiques se produise d’une manière exposée aux regards, et rapide, 
    et qu’elle puisse être guidée et optimisée. Car, à l’intérieur de la catégorie générale des 
    croyances, les croyances épistémologiques constituent un cas tout à fait spécial, chargé 
    de potentialités qu’il est dommage de laisser dormantes:
    Bien que très fortement agissantes, les croyances épistémologiques sont le plus 
    souvent quasi inconnues des esprits où elles agissent. Un nombre de gens relativement 
    infime en sont avertis. Et même parmi ceux-ci, une connaissance explicite, claire et 
    approfondie du contenu des croyances épistémologiques qui les animent, est restée 
    jusqu’ici très rare. Ces croyances travaillent d’une manière comparable à celle des 
    réflexes neurophysiologiques auxquels d’ailleurs elles sont liées. D’autant plus, quand il 13
    s’agit de changements de contenu des croyances épistémologiques, la connaissance de 
    ceux-ci reste encore plus enfouie, plus rare et vague, presque évanescente.
    D’autre part, rien ne peut empêcher les changements de croyances 
    épistémologiques, puisque ces changements sont enracinés dans l’état des sciences de la 
    nature, qui, lui, change irrépressiblement. De là, de cet état des sciences auquel ils sont 
    liés, les changements de croyances épistémologiques pénètrent directement dans les 
    sous-conscients, portés surtout par les techniques tirées des sciences dures, qu’un très 
    grand nombre de gens sont amenés à s’approprier. Ainsi les changements de croyances 
    épistémologiques se trouvent sous l’empire de contraintes d’ordre pratique qui 
    contribuent à régir les relations entre l’homme et le réel physique. Par cette voie ils sont 
    protégés à la fois des trémoussements arbitraires des modes et des inerties de l’esprit. 
    Malgré leur état implicite et en dépit des forces inertielles qui lestent toute croyance et 
    notamment certains paradigmes de la pensée scientifique déclarée, les croyances 
    épistémologiques changent avec la mentalité technique. 
    Enfin, cependant que leur genèse et leurs contenus sont ainsi liés à la phase de 
    développement des sciences de la nature et des techniques correspondantes, les 
    croyances épistémologiques réagissent sur cette phase. Or la phase de développement 
    des sciences et des techniques, elle, produit un impact crucial sur les évolutions 
    économiques et sociales. En conséquence de cet enchaînement réflexif, les croyances 
    épistémologiques – si elles étaient connues explicitement et à fond – pourraient libérer 
    des forces d’orientation voulue et directe des évolutions sociales et économiques. 
    Potentiellement, elles sont un point d’appui stratégique pour obtenir des effets de levier.
    Pour ces raisons au moins, il est important d’un point de vue pragmatique de 
    connaître d’une manière explicite les croyances épistémologiques induites par les 
    sciences de la nature, dans chaque phase de leur évolution, et de contrôler l’accord 
    évolutif de ces croyances avec les vues générales qui agissent, notamment dans la 
    pensée scientifique. 
    Dès qu’on a disposé de recul il a toujours été possible d’expliciter les croyances 
    épistémologiques induites par telle ou telle phase du développement des sciences de la 
    nature. Mais maintenant, en ce moment précis de l’histoire de la pensée que nous 
    sommes en train de vivre, il est d’importance très particulière de mettre cette possibilité 
    à l’œuvre, parce que c’est la mécanique quantique qui y est impliquée et que les 
    schémas épistémologiques encryptés dans le formalisme de la mécanique quantique 
    fondamentale violent des croyances épistémologiques qui agissent dans la pensée 
    scientifique tout autant que dans la pensée courante, depuis plus de trois siècles. Tous 
    ceux qui réfléchissent à la pensée le pressentent. Ils pressentent que dans cette 
    résistance tellement persistante à une compréhension consensuelle opposée par un 
    formalisme qui, d’autre part, est doté d’une si remarquable efficacité, il doit se nicher 
    l’un de ces mystères précieux qui, lorsqu’ils sont levés, font apparaître une nouvelle 
    face des choses.
    Ce livre s’adresse à tous ceux qui désirent pénétrer jusqu’aux racines de la 
    conceptualisation humaines et former une vue sur la manière dont y émergent les 
    descriptions de microétats incorporées à l’état cryptique dans le formalisme 
    mathématique de la mécanique quantique fondamentale. Sa lecture aura également
    l’effet de les rendre immédiatement réceptifs à l’exposé de la méthode générale de 
    conceptualisation relativisée (MMS [2006]), une épistémologie qualitative mais 
    formalisée, solidement fondée dans la pensée scientifique actuelle et qui couvre les 
    processus de génération de connaissances depuis l’encore jamais conceptualisé et 14
    jusqu’à la frontière entre le connu et le métaphysique. Mais il paraît probable que 
    l'infra-mécanique quantique intéressera de la manière la plus intense une certaine 
    catégorie de physiciens qui la comprendront profondément et à mi-mot. Même si cette 
    catégorie est numériquement réduite, c'est elle qui pourrait constituer un noyau de 
    renouvellement de la physique actuelle.
    L'exposé de ce texte est organisé en quatre très brèves parties.
    La première, via des considérations informelles concernant les questions 
    philosophiques du réel et de la connaissance, repère la place qu’occupe la mécanique 
    quantique dans l’évolution de la pensée.
    La deuxième partie expose le processus de construction de l’infra-mécanique 
    quantique.
    La troisième partie examine très brièvement l'infra-mécanique quantique de 
    manière globale, de l'extérieur, avec le but de spécifier ses relations avec les concepts 
    d'espace, de temps, de géométrie, de consensus intersubjectif, et avec les théories de 
    relativité d'Einstein. Les conclusions tirées de ces examens permettent d'éclairer le 
    problème de localité et de mettre ainsi en évidence son caractère illusoire. 
    Enfin, la quatrième partie, elle aussi très brève, explicite les potentialités de 
    novation épistémologique incorporées dans l’infra-mécanique quantique, et indique la 
    voie qui, en réalisant ces potentialités, a conduit vers la construction d’une méthode 
    générale de conceptualisation relativisée.
    Les contenus inorganisés de l’infra-mécanique quantique ont nourri pas à pas la 
    genèse de la méthode générale de conceptualisation relativisée, en se mêlant aux 
    guidages sous terrains de l’intuition avant que ces deux systèmes conceptuels se fussent 
    constitués et séparés. Mais maintenant, quand l’un comme l’autre de ces deux systèmes 
    est déjà construit et individualisé, les relations qui les unissent et les distinguent 
    mutuellement présentent un caractère nouveau. 
    L’infra-mécanique quantique peut être regardée comme l’illustration majeure de 
    la méthode générale de conceptualisation relativisée, celle qui, par son produit 
    descriptionnel propre, encore particulier, a révélé une toute première strate 
    descriptionnelle universelle qui était ignorée. 
    D’autre part, l’infra-mécanique quantique peut tout autant être regardée comme un 
    exposé systématique et approfondi des sources de la méthode générale de 
    conceptualisation relativisée. 
    Quel que soit le choix ou les oscillations entre ces deux optiques, le texte présent 
    et l’exposé de la méthode générale fait dans MMS [2006] constituent ensemble un tout
    beaucoup plus achevé que chacun de ces deux ouvrages lus séparément. Or ceux qui 
    prendront connaissance des exposés de ces deux approches en succession immédiate, 
    seront frappés par certaines redites. Je tiens à souligner que ces redites étaient le seul 
    moyen de doter d’auto-suffisance chacun des deux exposés considéré séparément. 
    Et en tout cas, toute redondance liée à la chronologie génétique, n’a qu’une 
    importance provisoire. Dans l’exposé final intégré de l’entière structure conceptuelle 
    qui s’est constituée dans mon esprit – qui inclut la résolution de l’ensemble des 
    problèmes d’interprétation du formalisme quantique ainsi qu’une certaine 
    mathématisation de la méthode générale de conceptualisation relativisée – toute redite 
    aura disparu sans traces. Par cette sorte de subite harmonisation géométrisée qui est la 
    marque des touts achevés, les manifestations de l’inévitable temporalité des processus 
    de construction s’y seront dissoutes. Les rapports essentiels, atemporels, y brilleront 
    seuls.15
    Enfin, l’on constatera que la bibliographie est réduite et en grande mesure 
    personnelle. Qu’on ne m’en tienne pas rigueur: cela est dû au fait que le contenu texte 
    qui suit rend compte de réflexions et d’une recherche solitaires à l’extrême.


         II) Texte détaillé : Voir http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2011/115/IMQ.pdf


         III) C o n c l u s i o n   g é n é r a l e

    Dans la première partie de cet ouvrage nous avons repéré la place qu’occupe la 

    mécanique quantique dans l’évolution des relations entre, d’une part, la philosophie et 

    notamment l’épistémologie philosophique, et d’autre part les modes de pensée qui 

    agissent dans les disciplines de la physique.

    Dans la deuxième partie du livre nous avons entrepris de spécifier en détail les 

    contenus épistémologiques impliqués dans la mécanique quantique. Le résultat peut 

    surprendre. Tout à fait indépendamment du formalisme de la mécanique quantique, il 

    s’est constitué une discipline qualitative épistémo-physique, l’infra-mécanique 

    quantique, dont le contenu consiste en l’organisation du substrat d’opérations cognitives 

    et de significations encryptées dans le formalisme quantique. Dans l’infra-mécanique 

    quantique cette organisation sous-jacente se montre débarrassée de tout élément 

    mathématique, concentrée en elle-même et dotée d’un contour propre. Sa genèse, 

    explicitée pas à pas, la marque d’un caractère de nécessité. Le cœur de l'inframéacanique quantique est un type descriptionnel ‘transféré’ sur des enregistreurs 

    d’appareil, primordialement probabiliste, foncièrement différent du type descriptionnel 

    classique et qui, auparavant, n’avait jamais encore atteint le niveau d’une connaissance 

    exprimée et intégrée. Désormais ce type descriptionnel  primordial est défini avec 

    rigueur et détail  – pour le cas spécial des microétats  – et il élucide la nature de la 

    fameuse ‘coupure quantique-classique’. Le brouillard lourd, comme solide, qui cachait 

    la manière de signifier de la mécanique quantique, est entièrement dissipé.    

    La troisième partie de l’ouvrage a brièvement indiqué que l’infra-mécanique 

    quantique, malgré sa forte singularité face à nos habitudes de pensée telles qu’elles se 

    manifestent dans les langages courants et dans l'entière pensée classique, incorpore une 

    certaine sorte d’universalité qui, plus ou moins clairement, se manifeste souvent dans 

    nos pratiques de tous les jours. C’est cette universalité qui, explicitée et épurée, a ouvert 

    la voie vers une épistémologie générale enracinée en dessous des langages usuels, dans 

    la pure factualité physique. 

    Cette épistémologie générale – la méthode de conceptualisation relativisée – a été 

    largement exposée dans d’autres ouvrages. Mais l’infra-mécanique quantique est 

    exposée ici pour la première fois. Elle rend visible le développement fœtal de la 

    méthode générale de conceptualisation relativisée, au sein du cas particulier des 

    descriptions de microétats. Le caractère de nécessité qui marque ce développement est 

    beaucoup plus concret et intuitif dans l'infra-mécanique quantique que dans sa réplique 

    abstraite qui se constitue dans le processus de construction de la méthode générale de 

    conceptualisation relativisée. Il pourra désormais irriguer cette réplique aussi d’une 

    nuance d’évidence intuitive.  

    Je finirai cet ouvrage par un aveu d’admiration. La mécanique quantique cache en 

    elle quelque chose de merveilleux. Chacun est assailli de temps à autre par l’impression 

    que ceci ou cela est merveilleux. Ou que tout est merveilleux. Mais, comme diraient les 

    cochons d’Orwell [1945], certaines merveilles sont plus merveilleuses que les autres. Et 

    la merveille de la mécanique quantique est vraiment très merveilleuse.

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    BIBLIOGRAPHIE

    A. Aspect, P. Grangier, G. Roger, [1982], "Experimental Realization of Einstei


     



    « Au commencement du temps 3-2) 1979-1830 Le film de l'Univers vu à l'envers deuxième étape Ma peinture à l'huile: le village de mon enfance (Jumilhac le grand en Périgord) »