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    Obscures lumières par Bertrand Vergely

    -Le prologue-

     

    "On voudrait nous faire croire que les Lumières ont été totalement lumineuses. Mais la Révolution française a débouché sur la Terreur, avant d’accoucher de l’Empire. Est-ce un accident ? Il n’en est rien. Il y a dans la Révolution française une double contradiction. Alors qu’elle se veut antireligieuse, elle donne naissance avec Robespierre au culte de l’Être Suprême. Alors qu’elle se veut morale, elle fait le lit du libertinage poussé au paroxysme par Sade. Il y a une raison à cela. La Révolution française a voulu être révolutionnaire. Elle a cru qu’elle pouvait l’être. Mais elle a été dévorée inconsciemment par l’Ancien Régime dont elle ne s’est jamais vraiment débarrassée. Cette ombre a pesé sur elle. Elle pèse encore sur nous. Bertrand Vergely est philosophe et théologien. Normalien, agrégé de philosophie et professeur de khâgne, il enseigne également à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Institut Saint-Serge. Il est l’auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (2001), Le Silence de Dieu : face aux malheurs du monde (2006) et Une vie pour se mettre au monde (2010)."

     

    https://www.youtube.com/watch?v=_XY5_3oD7lA:: Bertrand Vergely : Retour à l'émerveillement

     

    Préambule

    C'est dans une émission de radio-RCF Isère que j'ai découvert Bertrand Vergely:

    "En 2010, dans son ouvrage Retour à l'émerveillement, il rappelle qu’en grandissant, l'enfant perd sa capacité d’émerveillement dans sa confrontation aux contraintes et à la dureté de l'existence. Devenu adulte, il s'oriente alors vers l’idéalisme, « une manière d’intellectualiser le rationnel, en réduisant la réalité à un concept », ou vers le matérialisme, «contre-pied triste et tragique de l’idéalisme, qui dément toute explication intellectuelle », en négligeant généralement une troisième voie, qui constitue la base de l'attitude philosophique : l’émerveillement (5).

    En 2011, B. Vergely résume ainsi sa démarche : « J’ai écrit des ouvrages dans trois directions. 1°) La vulgarisation de la philosophie et l’histoire de la philosophie. 2°) Des réflexions sur les expériences-limites de la mort, de la souffrance et du mal. 3°) Des ouvrages sur le bonheur et la foi. (6)

    En mai 2015, à l'occasion de la sortie de son ouvrage La Tentation de l'homme-Dieu, il livre sa réflexion sur les problématiques de notre société «postmoderne». Il exprime sa position sur la réforme des collèges. Pour lui, la République va « tourner le dos à ses propres valeurs »(9).
    En 2018, dans son ouvrage Obscures lumières - La révolution interdite, il voit dans les Lumières une religion plus obscurantiste que le christianisme qu'elle a voulu remplacer. Pour lui, la Révolution française, au lieu de supprimer la soif de pouvoir, l'a déplacée d'une expression cléricale vers une expression laïque; elle a mis en place « une idolâtrie, celle de l'homme total contrôlant la nature et l'homme par la raison humaine. Au xviii esiècle cette idolâtrie débouche sur la Terreur, au xixe siècle sur le nihilisme intellectuel, au xxe siècle sur le totalitarisme »(10)."
    Ces positions de B. Vergely vont à l'évidence à contre-courant de la pensée dominante. Traiter de la sorte des Lumières semble être une provocation 
    vis à vis de ceux qu'on présente comme les libérateurs de notre pensée contre l'obscurantisme du moyen-âge et l'absolutisme royal. Cependant Vergely m'interpelle et je ressens comme un paradoxe qui exige de moi une analyse plus approfondie et complexe.

    1)
      Prologue.


    Ce livre dit Bertrand Vergely est né d'une conversation avec son ami Marc Halévy où l'un des deux, (lequel? qu'importe) a lancé une remarque: "Tu ne trouves pas qu'aujourd'hui si une chose empêche de penser ce sont bien les Lumières?" (Marc Halévy est un physicien et philosophe français, né à Bruxelles le 3 mai 1953, spécialisé dans les sciences de la complexité tant du point de vue théorique fondamental que du point de vue de leurs applications à l'économie et à la prospective)C'est d'une audace extrême de parler ainsi des Lumières en France. Elles sont sacrées, on n'y touche pas au risque d'être lapidé puis mis à l'écart de la scène intellectuelle. 

    Vergely montre la difficulté en évoquant un de ses collègues, historien et grand défenseur des Lumières et de la laïcité, qui fut outré parce que Monseigneur Lustiger avait osé critiquer l'antisémitisme des lumières au nom de la raison: ["Je crois que l’antisémitisme d'Hitler relève de l’antisémitisme des Lumières et non de l’antisémitisme chrétien" -Le choix de Dieu, Mgr. Lustiger, De Fallois 1987]. C'est ce qui, en fait, est décrit dans la Dialectique de la Raisond'abord publié de façon confidentielle, à New York, en 1944, par Theodor W. Adorno et Max HorkheimerSelon wikipedia, "c'est l'un des principaux témoignages de la philosophie du xxe siècle et l'ouvrage le plus représentatif de la Théorie critique engagée par l’École de FrancfortLe livre éclaire le processus logique et historique par lequel les Lumières (en allemand : Aufklärung) sont conduites à se transformer en leur contraire, le mythe ou la barbarie, dont elles prétendent s’émanciper, au lieu d’œuvrer pour une société plus humaine. Les auteurs cherchent en même temps les conditions de possibilité pour le sauvetage du projet des Lumières dans un contexte où la civilisation dans son ensemble est menacée à l’échelle planétaire" (On trouve le texte intégral ici). 

         On croit en général que les lumières nous protègent du mythe, "Par leur engagement contre les oppressions religieuses et politiques, les membres de ce mouvement qui se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde, combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme, l'illusionnisme et la superstition des siècles passés, ont procédé au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique de leur temps(voir les liens en fin de ce chapitre). Mais en réalité, elles sont un mythe, celui du progrèsmythe fondateur de la modernité, comme religion du futur et de l'ultra-modernité (L'Univers est «L'Être Absolu?».

         Et il ne faut pas s'imaginer que ces lumières nous protègent contre le pouvoir et sa violence, à l'image du Marquis de Sade, elles ne pensent qu'à une chose: la maîtrise du monde par la raison. Par ailleurs, de même que pour rousseau l'homme naît bon, la civilisation et la société sont pour notre marquis (page 106), "une antithèse prononcée de la nature. Sade reste ainsi fidèle à son temps qui estimait la civilisation et tout ce qui relève du domaine social comme le signe exté- rieur de la dégénération de l'homme authentique, bon et naturel. L'argument de l'époque fut simple et clair: l'homme -«naturel» est meilleur que l'homme civilisé parce qu'il subit moins les maux de la civilisation". Où est alors la lumière? 

    Le même collègue ne supportait pas qu'on critique les lumières ni l'idée que le christianisme puisse être pour quelque chose dans l'apparition des droits de l'homme. C'est ce qu'avance Frédéric Lenoir dans "Le Christ philosophe" dont voici le prologue et un résumé: "Pourquoi la démocratie et les droits de l’homme sont-ils nés en Occident plutôt qu’en Inde, en Chine, ou dans l’Empire ottoman ? Parce que l’Occident était chrétien et que le christianisme n’est pas seulement une religion. Certes, le message des Evangiles s’enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l’individu à l’égard du groupe et de la femme à l’égard de l’homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine. Quand, au IVe siècle, le christianisme devient religion officielle de l’Empire romain, la sagesse du Christ est en grande partie obscurcie par l’institution ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la Renaissance et des Lumières s’appuient sur la  » philosophie du Christ  » selon l’expression d’Erasme, pour émanciper les sociétés européennes de l’emprise des pouvoirs religieux et fonder l’humanisme moderne. Frédéric Lenoir raconte ici le destin paradoxal du christianisme – du témoignage des apôtres a la naissance du monde moderne en passant par l’Inquisition – et nous fait relire les Évangiles d’un œil radicalement neuf". C'est aussi le cas d'Alain Badiou pour qui Saint Paul est à l'origine de l'universalismeAux yeux de ce collègue, l'esprit des Lumières (E. Macron?) incarnant le vrai, le bien et le beau sur terre, sont incritiquables et elles ne doivent rien au christianisme. L'histoire a commencé à Athènes au V siècle avant J.C avec l'invention de la démocratie.  Puis il y avait eu une éclipse obscurantistesoi-disant du fait du christianisme (qui est né au seuil d'un tombeau. Et il y demeurera à jamais) avant que l'histoire ne commence à nouveau en 1789 avec la révolution française. Pour ce collègue, il y avait d'un côté la lumière, de l'autre l'obscurité. D'un côté la démocratie, la raison et l'homme et d'un l'autre le christianisme (et non les autres religions). Il y a trois raisons à cela. 

         *Le christianisme c'est le mal sur terre, tout comme l'Ancien Régime qui l'a soutenu.

         *Les autres religions, bien que religieuses sont des cultures et pas simplement des religions. donc elles ont le droit d'exister en tant que culture. Contrairement au christianisme qui n'est pas une culture mais une religion, c'est à dire une superstition contraire à la raison.

         *Les autres religions qui sont des cultures permettent de dire l'origine autrement que la Bible avec le livre de la Genèse

    Avant 1789, rien ne se serait passé? Il n'y aurait rien eu de vrai à part les lumières? Cette façon de pensée du collègue de Bertrand Vergely étouffe la pensée. C'est pourquoi Marc Halévy et Bertrand Vergely se sont, dit ce dernier, reconnus dans la critique de cette pensée

    [Marc est un physicien et philosophe français, spécialisé dans les sciences de la complexité tant du point de vue théorique fondamental que du point de vue de leurs applications à l'économie et à la prospective. En 1973, il devient élève d'Ilya Prigogine, grâce auquel il s'engage dans le développement théorique de la physique des systèmes et processus complexes, discipline qu’il applique plus spécifiquement aux univers de la prospective, de l’économie et du management. En parallèle, il mène des études [...] en philosophie et histoire des religions [...Il écrit sur la Kabbale, le taoïsme et la franc-maçonnerie, et sur leur convergence avec les vues de la physique contemporaine..(Aux sources de la Kabbale)]

    Dans cette critique, retenons qu'un point relie la Kabbale et la physique quantique, point qu'avait refusé Einsteinl'interprétation orthodoxe (l’état du système (ou la fonction d’onde) n’est pas considéré comme une entité du monde, ou comme référant ou correspondant à un objet du monde. Il est seulement considéré comme un outil prédictif), ainsi que le refus de l'objectivation, (principe de liberté?) cher à Nicolas Berdaief et sa vision chrétienne de la mission de l'homme dans "De la destination de l'homme". Pour lui, le monde n'a pas été créé. Comme en physique quantique où à partir de la fonction d'onde et de l'état quantiqueil est "créé à chaque instant" de façon imprévisible (ou probabiliste). Tout comme le sens. Et ce, avec le concours de celui (l'observateur) qui les regarde et qui les pense. Le monde, comme le sens, sont fulgurants ou ils ne sont pas. Ils restent de fait comme l'état quantique, qui doit donc être vu comme représentant toute l'information disponible sur le système : une description de l'histoire du système permettant de calculer les probabilités de mesure. L'image quantique n'est certes qu'une représentation qui permet de faire des calculs, et elle ne peut contenir toute la richesse du réel, cette fulgurance de la liberté et d'imprévisibilité chère à Berdaief. Les lumières, contrairement à ce qui en est prétendu, en faisant advenir l'humanisme, le matérialisme, l'économisme, le pragmatisme, le sensualisme, le déisme,  n'ont pas libéré la pensée. Marc explique aussi que par tous ces trucs en "isme", elles l'ont enfermée dans un système, ce "isme". 

    C'est un "bourgeoisisme" qui paralyse la modernité, un contrôle du monde qui occulte l'essence fulgurante de l'existence. Selon R.P. Kuntz, établir une distinction réelle entre l’essence et l’existence, c’est admettre que toute substance créée implique deux réalités qui constituent  son être physique, une réalité d’essence, réalité potentielle, et une réalité d’existence, réalité d’acte. L'essence pourrait donc se voir comme "l'état quantique" dont la fulgurance se manifesterait par ce qui pourrait ressembler à l'effondrement de la fonction d'onde faisant apparaître l'observable, l'existence et le monde. Pascal disait dans les pensées qu'on ne peut vivre le réel que transi par lui, saisi par lui. Mais avec les lumières, bien qu'il soit question de lumière, il n'y a pas de fulgurance. L'important est que l'homme contrôle tout. La bourgeoisie avait imaginé contrôler l'Ancien Régime pour prendre le pouvoir et asseoir son autorité. Et c'est se qui s'est passé, le sociétal et le contrôle ont envahi toute notre culture jusqu'à l'asphyxier. Notre société actuelle en porte les stigmates et en est aussi un résultat. C'est subtil cette façon de tout contrôler à travers l'étatisation et le libéralisme en usant de la liberté. Sur le même ton, Marc Halévy et Bertrand Vergely nous mettent en garde: "Il faut dénoncer l'impérialisme de la raison, des systèmes et de contrôle que les Lumières ont fait peser sur la culture moderne et post-moderne. Non par haine de la raison et de la modernité. Mais par souci de la vraie raison comme de la vraie modernité. Il faut aussi dénoncer la crise métaphysique et spirituelle qui est à l'origine de cette dictature de la raison". 

     

     

     

     

    Mais y a t-il une vraie raison? 

    "Smuthos signifie parole, logos aussi signifie parole (legein : parler, dire). Deux termes pour la même idée, mais avec des implications divergentes. Si muthos est la parole du dieu, logos est la parole de la raison. Héraclite pose le Logos comme parole rationnelle de la nature"

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Maxime_le_Confesseur

    Sur ce point, je vais continuer de suivre Bertrand Vergely et aller vers des des réflexions qui m'interpellent depuis pas mal de temps et que la pensée dominante accepte de moins en moins et que j'e retrouve dans des livres comme celui de Rupert Sheldrake   "Réenchanter la science(Les dogmes de la science remis en cause par un grand scientifique). En effet, "Il existe une vraie raison, une raison profonde débouchant sur la raison d'être qui illumine l'existence en donnant force et énergie". Pour la trouver il faut chercher dans le Logos, le Verbe ou la parole (Franc Maçonnerie). "S'enracinant dans le souffle créateur de la vie, souffle divin proprement extraordinaire faisant qu'il y a l'univers, la vie, les hommes, l'existence et derrière eux l'extraordinaire présence de ce qui est, celle-ci s'exprime à travers les images de ce que nous voyons, images qui sont des symboles de ce souffle créateurD'où l'expérience créatrice de la raison ou Logos". Annick de Souzenelle évoque notre Oedipe intérieur et pense que "si nos mythologues s'accordent à opposer Muthos et Logos, les racines mêmes de leur nom, si, en raccourci, ils les font relever, l'un du cerveau droit, qui ouvre au mystère, aux espaces potentiels de l'intériorité de l'Homme, à la mélodie..., l'autre du cerveau gauche qui préside à la parole, à la logique, au temps et aux rythmes, ne pouvons-nous enfin tenter de les unir pour conduire notre pensée vers une plus grande profondeur des choses et libérer nos mythologues de cette schize dans laquelle nombre d'entre eux s'aliènent ?". Alors les choses cessent d'être des choses pour devenir des symboles à travers lesquels le souffle créateur de la vie, celui qui pousse à progresser en pays de haute connaissance, développement des lumières de plus en plus fortes, de plus en plus éclairantes. C'est ainsi qu'à partir de la connaissance immédiate, on développe des Lumières qu'on vit sous la forme de connaissance  illuminative. Elle a toujours inspiré les philosophiestelles la philosophie comme éducation de l’âmeles sagesses et les spiritualités de type chrétien ou de plus en plus les nouvelles spiritualités non chrétiennes. Témoin de ceci, La fonction symbolique dans la « Mystagogie », de Maxime le Confesseur  avec la "Mystagogie ecclésiastique(cité par Benoît XVI).

    [ La mystagogie (étymologiquement, du grec: initiation au ou aux mystères) désigne le temps qui suit le catéchuménat correspondant à l'initiation aux mystères de la foi, notamment la participation à l'eucharistie. Le mystagogue, c'est-à-dire le catéchiste qui enseigne au néophyte, a donc la mission de conduire celui qu’il accompagne au cœur du mystère chrétien ].

    C'est une vision que l'on retrouve dans la symbolique romane d'abord chez Mary-Madeleine Davy avec "initiation à la symbolique romane" (Le douzième siècle, cette Renaissance médiévale, est le grand âge de l'art roman. L'homme de ce temps possède une exacte connaissance de sa situation : il est pèlerin de la Jérusalem céleste et, de ce fait, voué à une marche ascendante. Relié à un monde invisible dans lequel il se meut, il sait d'où il vient et où il va. Sa certitude relève de sa foi. Que cette foi se développe à l'intérieur de l'Eglise ou qu'elle soit hétérodoxe, elle demeure vivante. Le moine y répond à l'intérieur de son cloître, le professeur dans son enseignement ; l'artiste en témoigne sur la pierre ou par la couleur. Le monde est un, du macrocosme au microcosme, et il est signe de l'Invisible. L'art et ses symboles l'enseignent. Du portail de Cluny à la littérature du Graal, Marie Madeleine Davy nous donne accès à l'extraordinaire richesse symbolique de ce douzième siècle).
    Puis on la retrouve chez Pascal dans les Pensées N° 260 page 125 ou bien encore chez Hegel quand celui-ci voit dans l'histoire une succession de figures
     (préface de la phénoménologie de l'esprit §26 pages 69/71) où il voit dans l'histoire une succession de figures. Ce qui confère sa fiabilité au symbole, c'est "sa capacité d’exprimer le réel, son universalité, qui se résume dans l’unité de la totalité. C’est par conséquent la compréhension entière du symbole lui-même qui donne accès à la connaissance, aboutissant ensuite à la réalisation ultime". Le symbole représente la descente de l'invisible dans le visible, mais aussi la montée du visible vers l'invisible, ces deux aspects pour lesquels le philosophe Maurice Merleau-Ponty avait rédigé des notes en vue d'un ouvrage futur sur l'origine de la vérité, interrompu par son décès prématuré. Ces notes comportaient environ 150 pages manuscrites, rassemblées en vue de leur publication par le philosophe Claude Lefort, correspondaient, selon celui-ci, à l'introduction d' un ouvrage qui aurait pu avoir des dimensions considérables. René Guénon, lui, dans un texte posthume nous rappelle le sacré contenu dans l'invisible du symbole de la science sacrée et ce qu'il est devenu: "La civilisation moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : de toutes celles que nous connaissons, elle est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, la seule aussi qui ne s’appuie sur aucun principe d’ordre supérieurLa notion de la vérité, après avoir été rabaissée à n’être plus qu’un simple représentation de la réalité sensible, est finalement identifiée par le pragmatisme à l’utilité, ce qui revient à la supprimer purement et simplement ; en effet, qu’importe la vérité dans un monde dont les aspirations sont uniquement matérielles et sentimentales?" De ce invisible dans le visible, Platon dans le Banquet 210b, disait, en parlant de la beauté:  "Plus on fait l'expérience de cell-ci et plus on a envie de la connaître davantage en allant au-delà". Quand à Karl Jaspers dans "Introduction à la philosophie", dans le chap VIII "La foi et les lumières" il distingue les vraies des fausses Lumières et déclare que "plus la science progresse, plus celle-ci rencontre l'extraordinaire de la réalité" (Karl jaspers était un existentialiste allemand).

    La Raison au sens fort, pense Bertrang Vergely (et je suis d'accord), existeC'est ce qui fait la raison d'être avec l'expérience d'être, qui donne tout son sens et son "sel" à la vie et au monde. Mais l'être humain est en perte de sacré. Qu'est devenue la science énergétique de la vie? Pour ce dernier site, "l'homme de Neandertal avait accès à la force sacrée de la vie [...] LA Connaissance en somme, leur était transmise via leur dimension intérieure, mais aussi via le monde invisible extérieur [...] face au modèle réducteur de la pensée moderne qui nous veut productifs, complexés, dociles et combatifs à la fois, mais surtout, qui nous veut absents à la Vie. En dépassant la peur viscérale, le rien, nous découvrons finalement le Tout". C'est une raison de ce type, au sens fort, qui est évoquée en parlant de tout ce qui fait l'expérience de la Raison d'être. Or, avec les Lumières, à quoi assiste-t-on?

    On assiste à une brisure de la Raison, qui s'est faite en 4 temps:

         - Premier temps: La victoire de la pensée bourgeoise. Au XVIIIè siècle, un phénomène métaphysique essentiel se produit. La pensée descend du Ciel sur la Terre, de Dieu à l'homme, de l'invisible au visible. Il semble que Jacques Bouveresse désire renouer avec cette pensée des Lumières descendue sur la Terre et qui aurait, d'après lui, été occultée depuis les années 1970. Bouveresse dit: Après trois décennies de bavardage postmoderne (on est en 2006), n’est-il pas temps de renouer avec l’héritage des Lumières, dont la croyance en la raison humaine et en la liberté domina le XVIIIè siècle avant d’éclairer le monde? Mais est-ce si sûr que la pensée dominante actuelle ne soit pas similaire et dans le prolongement de celui des Lumières?

    Un ouvrage montre bien la désacralisation de la pensée au XVIIIè siècle: "L'enquête sur l'entendement humain" de David Hume (explications d'un texte extrait de l'oeuvre et résumé). HumeFondateur de l'empirisme moderne (avec Locke et Berkeley), fut l'un des plus radicaux par son scepticisme. Il s'opposa tout particulièrement à Descartes et aux philosophies considérant l'esprit humain d'un point de vue théologico-métaphysique : il ouvrit ainsi la voie à l'application de la méthode expérimentale aux phénomènes mentaux. Son importance dans le développement de la pensée contemporaine est considérable : Hume eut une influence profonde sur Kant, sur la philosophie analytique du début du xxe siècle et sur la phénoménologie. C'est un des premiers qui ouvrit ouvertement le passage donnant congé à la profondeur comme on le voit dans le passage suivant: "La philosophie facile et claire aura toujours la préférence auprès de la généralité des hommes sur la philosophie précise et abstruse (Paris flammarion 1983 page 48). "Le pur philosophe est un personnage qui, couramment n'est que peu acceptable dans le monde" (Page 49). "L'homme est un être raisonnable et sociable et doit le rester [...]. Aussi j'interdis la pensée abstruse et les recherches profondes et je les punirai sévèrement [...]. Soyez philosophe, mais au milieu de toute votre philosophie soyez toujours homme?" (page 50)On ne saurait être plus clair sur le "congé" donné à la profondeur...(comme celle de Maître Eckhart). Les anciens pensaient que l'on est homme parce que l'on est sage. Maintenant, les modernes, à la suite de Hume pensent que l'on est sage parce que l'on est homme. Le siècle des lumières n'est-t-il pas plutôt le siècle de l'humanisme bourgeois se faisant passer pour de la philosophie? Molière dans "Le Misanthrope" n'exprime-t-il pas cet humanisme quand il fait dire à Philinte: "A force de sagesse on peut être blâmable. La parfaite raison fuit toute extrémité. Et veut que l'on soit sage avec sobriété"?

    Ce premier temps de la brisure de la Raison par les lumières est certainement un aboutissement. La science et la philosophie "sont apparues au même moment, chez les Grecs, il y a plus de deux mille cinq cents ans. Leur naissance a correspondu à l'émergence d'une nouvelle figure du savoir, inconnue des époques antérieures, le savoir pur ou désintéressé. « Jamais que nous sachions, écrit Léon Robin, la science orientale, à travers tant de siècles d'existence, et même après qu'elle eut pris contact avec la science des Grecs, ne paraît avoir dépassé les préoccupations utilitaires ou les curiosités de détail, pour s'élever à la pure spéculation et à la détermination des principes. » Les Grecs du VIe siècle avant notre ère ne cherchaient pas uniquement à transformer la nature, à tourner le cours des choses à leur avantage ; ils s'efforçaient de comprendre le monde, c'est-à-dire de construire un système cohérent et rationnel de la totalité du réel". Mais avec les Lumières, on atteint un point de non-retour où l'étonnement et l'émerveillement de la philosophie grecque ont basculé dans le scientisme (formule de Renan -1883/1892), le matérialisme (La Mettrie vers 1748) et l'utilitarisme (dont le fondateur est Jérémie Bentham-1748/1832) qui a donné le mécanisme des marchés financiers dominant le monde sans partage aujourd'hui.. La transcendance est menacée par l'évolution technologique mais on sent qu'un éveil spirituel est en train d'émerger dans un monde chaotique en apparence. Voici ci-après de quoi alimenter la réflexion.

      http://www.lepoint.fr/societe/que-nous-reste-t-il-de-sacre-20-01-2012-1421638_23.php  Que nous reste-t-il de sacré? Credo. Dans "Jeunesse du sacré", Régis Debray décortique les cultes contemporains .Le médiologue qu'est Régis Debray fait son miel de nos crédulités. Ainsi, un moderne pourrait crde la ohilosophie oire que nous sommes désormais vaccinés contre les rites, exempts de toute sainte vénération, Nietzsche et l'Internet étant passés par là. Dans son nouvel essai, "Jeunesse du sacré", Debray nous invite à reconsidérer le paysage. Pour peu qu'on sache le dissocier du divin, le sacré, ce "revenant indocile", est partout. Qu'est-ce que le sacré ? Tout ce qui "légitime le sacrifice et interdit le sacrilège", écrit Debray. Avez-vous entendu parler des mausolées staliniens, de la flamme du Soldat inconnu, de la butte du Panthéon, du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, de la crypte du mont Valérien ? Savez-vous que la cave néobyzantine de l'Institut Pasteur abrite le corps du grand savant ? Sans doute ces sanctuaires font-ils image, mais c'est encore trop peu. Debray esquisse, dans un livre malicieusement illustré, les prolégomènes du sacré contemporain. L'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme ne stipule-t-il pas que l'on doit respecter "le caractère sacré de la vie"? Les fleurs déposées sur la tombe de Jim Morrison ne transforment-elles pas un coin du Père-Lachaise en autel vampirique ? Wagner, à propos de "Parsifal", ne parlait-il pas de "représentation sacrée"?                                                                                                                                                                      https://www.monde-diplomatique.fr/mav/106/BOUVERESSE/17669  Après trois décennies de bavardage postmoderne, n’est-il pas temps de renouer avec l’héritage des Lumières, dont la croyance en la raison humaine et en la liberté domina le XVIIIe siècle avant d’éclairer le monde ? Mais, pour ressusciter les Lumières, il faudrait aussi les repenser, et donc transformer en profondeur les façons de réfléchir et d’agir de l’homme d’aujourd’hui... De l’être humain qui n’est pas seulement rationnel, mais également raisonnable, on attend généralement une forme de compréhension et de tolérance à peu près illimitée à l’égard de toutes les formes de l’irrationalité, y compris les plus aberrantes. Ce qui est permis à ses adversaires — la crédulité, la superstition et le fanatisme — ne lui est pas permis à lui. Il doit pratiquer le scepticisme à l’égard des possibilités de la raison elle-même, éviter de transformer le culte de la rationalité en une superstition d’un nouveau genre et s’abstenir de toute espèce de fanatisme de la raison. C’est ainsi que l’on en arrive facilement à un stade, et je crois que c’est celui où nous en sommes actuellement, où la raison est devenue tellement soucieuse de ménager ses adversaires et de ne pas être soupçonnée d’abuser des pouvoirs qu’on lui attribue qu’elle ne sait plus réellement si elle peut et doit continuer le combat qui a commencé à l’époque des Lumières.

    http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2015/07/karl-jaspers-la-foi-et-les-lumieres.html Karl Jaspers (1883-1969) est, parmi les philosophes à tendance existentialistes, celui qui a conçu le système le plus achevé et le plus proche de la métaphysique. Jaspers incarne, en Allemagne, l'existentialisme chrétien. Partant de la constatation primordiale de l'existence, le philosophe, échappant au réalisme matérialiste, doit rechercher les conditions du salut de l'homme, c'est-à-dire l'accomplissement de sa liberté. Cet accomplissement, Jaspers le situe en Dieu. Récusant donc la primauté de la science sur la métaphysique et la foi, Jaspers montre comment ont peut, depuis Platon, déduire et construire un humanisme philosophique de la liberté. "La Foi et les Lumières":: "Les Lumières, comme l'a dit Kant, c'est pour l'homme, "après avoir été mineur par sa propre faute, atteindre sa majorité". Il faut voir en elles tout ce qui permet à l'homme de parvenir à soi. Mais il est si facile de se méprendre sur ce que les Lumières exigent que leur signification est toujours équivoque. Et c'est pourquoi la lutte contre les Lumières est elle-même équivoque. Elle peut se déchaîner à bon droit contre les fausses Lumières, ou à tort contre les vraies. Souvent les deux se confondent. Luttant contre les Lumières, on a dit : elles détruisent la tradition sur laquelle repose toute vie ; elles dissolvent la foi et mènent au nihilisme ; elles donnent à tout homme le droit de s'abandonner à ses volontés arbitraires et engendrent ainsi le désordre et l'anarchie ; elles rendent malheureux l'homme qui sent le sol lui manquer. Ces critiques n'atteignent que les fausses Lumières, qui ignorent jusqu'au sens des véritables et reposent sur la conviction que tout savoir, toute volonté, toute action peuvent se fonder sur le seul entendement (alors que l'entendement doit être utilisé seulement comme l'instrument indispensable servant à éclairer ce qui doit être fourni par ailleurs). Elles érigent en absolu les connaissances toujours particulières de l'entendement (au lieu de ne les appliquer, conformément à leur signification, que dans le domaine qui est le leur). Elles séduisent l'individu en suscitant en lui la prétention de posséder un savoir pour lui tout seul et d'être capable, en se fondant sur ce savoir, d'agir seul, comme si l'individu était tout (au lieu de se fonder sur les échanges vivants d'un savoir qui se trouve sans cesse remis en question et stimulé au sein de la communauté). Le sens de l'être exceptionnel et celui de l'autorité leur échappe, alors que pourtant toute vie humaine doit s'orienter par rapport à ces deux réalités. Bref, elles veulent que l'homme se suffise à lui-même, de telle façon que toute vérité, tout ce qui pour lui est l'essentiel, puisse être atteint par l'évidence rationnelle. Elles incitent seulement à savoir, non à croire. Les vraies Lumières en revanche, ne fixent pas exprès, du dehors et de force, une limite à la pensée et au libre examen, mais elles font prendre conscience d'une limite qui existe en fait. C'est qu'elles ne servent pas à élucider seulement ce qui n'avait pas été mis en question auparavant, les préjugés et les prétendues évidences qui paraissent tomber sous le sens, mais aussi à s'élucider elles-mêmes. Elles ne confondent pas les procédés de l'entendement avec les valeurs réelles de la condition humaine. Il s'avère alors que celles-ci peuvent être éclairées par des opérations raisonnables de l'entendement, mais qu'elles ne peuvent par trouver en lui leur fondement."

         - Deuxième temps: La politisation de la religion.

    Le rejet de la profondeur (comme la profondeur de Maître Eckhart) a pour conséquence directe la politisation de la religion. Dans la religion, si c'est l'aspect profondeur qui intéresse, on n'est pas captivé par la question du pouvoir ni par l'aspect social de la religion, mais par l'ouverture à l'extraordinaire et au monde symbolique. c'est la mystique qui captive les esprits. Mais si on ne s'intéresse plus à la profondeur, on en vient à se captiver par l'aspect du pouvoir et l'aspect social, la question de la relation entre foi et raison. Il faut savoir qui détient l'autorité en matière de jugement. La modernité ne s'intéresse plus à la religion et veut n'en rester qu'au débat foi-raison dans le but de tordre le cou à la foi. Il est à noter que le terme «religion politique» fait son apparition au XVIe siècle dans une œuvre de Tommaso Campanella:UniversalisPhilosophiae seu Mataphysicarum Reuma, juxta propria domata. 

     

     

         - Troisième temps: La mise à mort de la religion.

     

    L'Inexistence de Dieu - Raisonnement par Inférence

     

     

     

    Démonstration de l'existence de Dieu et raisons de croire chrétiennes

     

     

    Le débat n'est certainement pas clos, témoin la politisation du religieux avec l'interrogation sur les processus de requalification et de reconnaissance de l’activité religieuse comme politique à l’ère moderne, ou "le paradoxe de la libération" (dans des pays qui ont connu des grands mouvements de libération nationale - l'Inde,  Israël, l'Algérie) ou bien encore la politisation de la religion: obstacle à la sécularisation en Terre musulmane?Le débat atteint maintenant une taille critique avec ce qui est devenu le terrorisme. Qu'en était -t-il t à l'époque des Lumières? 

    L'évacuation de la religion, déjà présente dans le congé donné à la profondeur puis à la politisation de la religion, devient manifeste à l'occasion du fanatisme (état d'esprit où il n'y a plus de limites dans les actions que le fanatique entreprend pour faire triompher ses idéaux1)". Pour "l'opinion", lorsqu'elle est sondée au sujet de la religion, celle-ci est responsable du mal sur la terre (sinon qui?), en étant à l'origine des croisades, de l'inquisition, des guerres de religion et de l'arriération mentale de l'humanité. Remarquons que si, à l’origine,l’opinion publique "désignait l’avis éclairé d’une élite, elle renvoie aux débats entre citoyens politiquement actifs [...] et avec l’avènement des sondages, elle se trouve bâillonnée au profit d’une photographie des diverses opinions à un instant précis". Et en ces temps de terrorisme religieux (entre autres mais pas seulement) sévissant actuellement, il est difficile de penser autrement.

    Histoire du mot Le mot « terrorisme » est attesté pour la première fois en novembre 1794, il désigne alors la « doctrine des partisans de la Terreur »6, de ceux qui, quelque temps auparavant, avaient exercé le pouvoir en menant une lutte intense et violente contre les contre-révolutionnaires. Il s'agit alors d'un mode d'exercice du pouvoir, non d'un moyen d'action contre lui. Le mot a évolué au cours du xixe siècle pour désigner non plus une action de l'État mais une action contre lui. Son emploi est attesté dans un sens antigouvernemental en 1866 pour l'Irlande

    Revenons Maintenant aux Lumières et au fanatisme. Voltaire, dans son "Dictionnaire philosophique", il écrit: "Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. […]". Voltaire est habile dans la progression de son raisonnement, explique Bertrand Vergely: "S'il y a le fait de croire, il y a dans celui-ci le fait de croire vraiment à ce que l'on croit. Ce qui débouche sur deux types de folie; la folie douce qui croit en ce en quoi elle croit au point de le prendre pour une réalité et la folie meurtrière qui non seulement croit en ce en quoi elle croit mais qui veut que tout le monde y croit en étant prête à tuer pour cela". C'est effectivement une habile façon de présenter la croyance. La folie douce existe, la folie meurtrière aussi. Comment ne pas penser que Voltaire n'a pas raison explique que croire est mauvais et que cela conduit, en croyant ce que l'on croit,  à basculer dans la folie meurtrière. Conclusion: il faut croire avec modération, c'est à dire sans trop y croire, en étant un religieux modéré. C'est ce qu'il faut devenir... Il n'y a plus de religion, celle-ci est morte. Mais la religion existe parce qu'on y croit vraiment et non parce qu'on y croit modérément. Ce qui se passe aujourd'hui est-il l'aboutissement de la pensée de Voltaire (et des Lumières): la religion est systématiquement reliée non pas simplement à une question politique, qui était déjà posée avec les Lumières, mais à la question du fanatisme et de la modération. Sous couvert de laïcité et d'humanisme, c'est une façon habile de détruire définitivement le sentiment religieux

    Aujourd'hui, la question est posée clairement dans le site agoravox.fr:par Hugo Botopo; "éradiquer le terrorrisme impose de détruire les peurs et les terreurs consubstantielles aux religions et idéologies" Il ajoute: "La très grande majorité des pouvoirs politiques, économiques, financiers, idéologiques et religieux, quels que soient leurs parcours pour prendre le pouvoir et établir une domination sur des soumis, des clients, des adeptes, des pratiquants actifs et militants, utilise la peur pour asseoir leur pouvoir et leur domination". Irina Leroyer, elle, va encore beaucoup plus loin dans l'anti-religion et la haine de celle-ci: Et si la religion était responsable de tous nos maux ou du moins de la plupart ? En quoi la religion ou plutôt les religions seraient elles responsables des traumatismes et des névroses que nous vivons chaque jour ? La religion est la plus grande supercherie de l'histoire de l'humanité. La religiosité est pire qu'une dangereuse névrose, c'est une addiction et une drogue qui gangrène le monde depuis des millénaires. Il serait grand temps de mettre un point final à ces superstitions d'un autre âge. Le problème est que majoritairement nos contemporains sont « malades » ou au moins « contaminés »….

    Mais ne peut-on pas envisager que la perte du sacré depuis les Lumières et son rejet définitif depuis la mort de Dieu évoquée par Nietzsche et par Hegel, soient aussi la perte de la transcendance que notre société matérialiste avec sa soif de domination sur la nature, du pouvoir de l'agir et de l'efficacité immédiate et égotique malgré les slogans de tolérance et de solidarité? Ne serait-ce pas le pouvoir, y compris celui que les hommes de religion ont en quelque sorte usurpé au nom de Dieu dont il faudrait parler, plutôt que des religions? C'est en faire un bouc-émissaire alors que les peurs et terreurs qui leur sont attribuées sont aujourd'hui étendues à une peur généralisée de tout, accentuée par l'abus d'un principe de précaution rendu quasiment obligatoire. Dans le figaro.frDominique SCHNAPPER écrit: "L'affaiblissement de toute transcendance, religieuse ou politique, affaiblit la société démocratique. Elle risque de se donner pour seul objet d'assurer le bien-être de ses membres et de ne plus nourrir un projet commun, susceptible de transcender les intérêts immédiats et les égoïsmes de ses membres". [On l'a vu dans l'avant-dernier chapitre, c'est avec les Lumières, qu'on a atteint un point de non-retour où l'étonnement et l'émerveillement de la philosophie grecque ont basculé dans le scientisme (formule de Renan -1883/1892), le matérialisme (La Mettrie vers 1748) et l'utilitarisme (dont le fondateur est Jérémie Bentham-1748/1832) qui a donné le mécanisme des marchés financiers dominant le monde sans partage aujourd'hui.. La transcendance est menacée par l'évolution technologique mais on sent qu'un éveil spirituel est en train d'émerger dans un monde chaotique en apparence].

    Pour compléter ce panorama, on peut lire ce qu'écrit  J M Castaing dans cahiers libres sur les périls d'un monde sans verticalité. Il répond ainsi à la position quasiment intolérante de.Irina Leroyer.


    Remarque: il semble toutefois que si on assiste à la perte du sacré, il y ait bien ce

    rétrécissement de la transcendance, mais diffusion du religieux ? C'est peut-être une inversion de la façon habile de détruire définitivement le sentiment religieux que nous avons signalé précédemment avec Voltaire. 

    « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? » »

    — Le Gai Savoir, Livre troisième, 125.


          - Épilogue: La Terreur.

    Les Lumières pensaient qu'en envisageant de cette manière la question religieuse, on doit aboutir à la paix civile, aux droits de l'homme, à la fraternité universelle. Mais on débouche au contraire sur la Terreur. 

    [La Terreur est une période de la Révolution française caractérisée par le règne de l'arbitraire1 et des exécutions de masse2,3,4,5.]

    Comment se peut-t-il? Hegel l'a montré dans son oeuvre "La phénoménologie de l'esprit(Paris Vrin 2006 p.497/503)La phénoménologie de l'esprit, c'est l'aventure de la conscience. Elle est fondée sur une intuition philosophique précieuse : la conscience n’est pas une institution achevée, elle se construit, se transforme pour devenir autre qu’elle-même... "Dans le développement de l'esprit, les Lumières caractérisent ce moment au cours duquel l'Esprit, devenu concret à travers la famille, la société et l'état, se tourne vers la culture et les Lumières. C'est un moment riche, la culture et les Lumières étant une ouverture sur l'humanité spirituelle. Moment toutefois limité. Envisageons l'esprit uniquement sous l'angle de ce qui permet à l'humanité de se développer, non seulement socialement mais culturellement, on débouche sur une vision utilitaire de l'esprit.Développons cette vision. On voit triompher l'utilitarisme ramenant tout - et notamment Dieu à un usage empirique et fonctionnel. Laissons cette vision se développer. Celle-ci produit la liberté absolue de l'homme sur terre sous la forme de liberté d'user de tout mais aussi la terreur, cette liberté absolue ne tolérant rien à part elle. La Révolution française a débouché sur la Terreur" 

    Cela apparaît clairement dans le site: Hegel et la Révolution Française dans la Phénoménologie de l'Esprit



    ." La Révolution est le mouvement de la volonté universelle qui, parce qu'elle transcende les anciennes fonctions et structures a aussi vocation de les supprimer. Ce mouvement sublime de la liberté absolue comme volonté universelle que rien ne peut arrêter est le propre de la Révolution Française et des idéaux révolutionnaires - c'est le mouvement par lequel l'organisation et la division des masses s'abîme, se dissout dans la volonté universelle qui unit tous les hommes, dans laquelle ils se voient comme indépendants, défait de cet impératif d'« utilité  et d'être/pour/autrui qui caractérisait les structures de l'ancien Régime et qui s'opposait à l'expression de la liberté. La liberté, en tant qu'elle est absolue, ne peut tolérer de limite - " la liberté ou la mort " dit le proverbe révolutionnaire. [...] Le sujet singulier est toujours immédiatement uni à l'universel, parce que la liberté absolue a supprimé tout intermédiaire en supprimant les déterminations générales encore particulières. C'est là que la liberté absolue, dans son excès, rencontre son expérience négative, la terreur - la conscience singulière est condamnée à un « devoir-être universel, la liberté absolue lui est imposée. l'effectivité de chacun est engloutie dans une effectivité du tout - la conscience n'a plus de "Selbständigkeit", d'autostance, elle n'est que dans et pour l'universel, sans produire de volonté qui lui soit véritablement sienne, propre. la terreur est précisément ce moment où le mouvement vers l'universel se transforme en une dictature de l'universel sur le particulier"

     

    Et ce n'est pas un hasard. Ce qui est en cause, c'est la raison utilitaire se servant de tout en utilisant tout. Au cours de XIXe et du XXe siècles, à chaque fois que la culture a été dominée par une raison purement utilitaire, elle a débouché sur des régimes de terreur et de barbarie. Le stalinisme en URSS ou le maoïsme en Chine en sont des illustrations et ce ce sont malheureusement pas les seuls. 

    Aujourd'hui la raison utilitaire a pris aussi d'autres formes. Alain Cailléfondateur et directeur de La Revue du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales) est très explicite dans  "Critique de la Raison utilitaire, manifeste de Mauss -1989":  "Paru en 1989, ce petit texte pédagogique [...], a peu à peu pris des allures de livre culte et exercé une influence souterraine sur des pans importants de la sociologie, de l’anthropologie, de la science économique ou de la philosophie morale et politique. C’est que l’objectif premier du MAUSS — « Montrer que l’obstacle principal sur lequel bute la pensée moderne est celui de l’économisme, […] que c’est lui qui souffle l’essentiel des réponses et qui limite abusivement le champ du possible et du concevable » — est devenu chaque jour plus actuelAujourd’hui, nous y sommes en plein. Ce n’est plus seulement la pensée qui se dissout dans l’économisme, c’est le rapport social lui-même qui se dilue dans le marché. D’où la nécessité urgente de chercher des ressources théoriques et pratiques qui permettent de sauvegarder l’essentiel, la civilité ordinaire et le goût de ce qui fait sens par soi-même, à commencer par celui de la démocratie".

    La dernière forme à laquelle on est maintenant confrontés vient du fait que notre monde s'est décidé à remplacer l'homme par le post-humain via le transhumanisme et les robots. 


    2) Conclusion: 


    "La raison utilitaire est forte tant qu'elle n'est pas démasquée et pour cela il faut bien la nommer comme barbare"Etienne de La Boétie rappelle que "le tyran qui domine le monde n'a que la force qu'on lui donne. Cessons de le soutenir mentalement en l'admirant. On le voit s'écrouler comme un colosse aux pieds d'argile"(discours sur la servitude volontaire paris Ed. Sociales 1971 P. 48). De même, "la raison utilitaire qui nous vient des lumières et qui nous domine n'a que la force que nous lui donnons. 

    Cessons de l'admirer. On verra qu'il y  a autre chose de bien plus spirituel pour penser le monde et l'organiser". 


    C'est sur cette vision peu optimisme sur les Lumières que Bertrand Vergely termine son "prologue" de "obscures Lumières" Il avait commencé ce prologue par: "Tu ne trouves pas qu'aujourd'hui si une chose empêche de penser ce sont bien les Lumières?Ce qui est d'une audace extrême de parler ainsi des Lumières en France. Elles sont sacrées, on n'y touche pas au risque d'être lapidé puis mis à l'écart de la scène intellectuelle. 

    Pour ce qui me concerne, j'ai eu une éducation familiale et une culture qui me portaient à admirer les Lumières. Cependant je me suis progressivement posé des questions sur la science et son évolution  et sur les conséquences de la désacralisation du monde. Je réfléchis beaucoup à cette question et l'ai écrit quelques articles à propos du livre de Jean Staune, "Notre existence a t-elle un sens?". C'est pourquoi, si les Lumières conservaient pour moi la fascination que l'opinion dominante leur accorde, je me suis senti interpellé en commençant la lecture de "Obscures Lumières" par ce que le titre contient de paradoxal mais d'attirant pour un esprit qui se pose beaucoup de questions. 
    Pour cette conclusion, retraçons les différentes étapes de ma lecture pour arriver à ce avis pour le moins pessimiste sur la raison utilitaire: 

    Bertrand Vergely montre la difficulté de penser ainsi en évoquant un de ses collègues, historien et grand défenseur des Lumières et de la laïcité, qui fut outré parce que Monseigneur Lustiger avait osé critiquer l'antisémitisme des lumières au nom de la raison:

    On croit en général que les lumières nous protègent du mythe.

    Et il ne faut pas s'imaginer que ces lumières nous protègent contre le pouvoir et sa violence, à l'image du Marquis de Sade

    Le même collègue ne supportait pas qu'on critique les lumières ni l'idée que le christianisme puisse être pour quelque chose dans l'apparition des droits de l'homme, ce qu'avance Frédéric Lenoir, ce qui aboutit à dire que lchristianisme c'est le mal sur terre.

    Mais les Lumières, c'est un "bourgeoisisme" qui paralyse la modernité, un contrôle du monde qui occulte l'essence fulgurante de l'existence. Pour les Lumières, l'important est que l'homme contrôle tout

    Il faut dénoncer l'impérialisme de la raison, des systèmes et de contrôle que les Lumières ont fait peser sur la culture moderne et post-moderne. Non par haine de la raison et de la modernité. Mais par souci de la vraie raison comme de la vraie modernité. Il faut aussi dénoncer la crise métaphysique et spirituelle qui est à l'origine de cette dictature de la raison". 

    Mais y a t-il une vraie raison? Oui. Il existe une vraie raison, une raison profonde débouchant sur ce qui fait la raison d'être avec l'expérience d'être, qui donne tout son sens et son "sel" à la vie et au monde en illuminant l'existence et en donnant force et énergie".

    Pour la trouver il faut chercher dans le Logos (le Verbe), dans les symboles de ce souffle créateurD'où l'expérience créatrice de la raison ou Logos. On oppose Muthos et Logos. Ils relèvent, l'un du cerveau droit, qui ouvre au mystère, aux espaces potentiels de l'intériorité, l'autre du cerveau gauche qui préside à la parole, à la logique. Mais si on les unit, les choses cessent d'être des choses pour devenir des symboles à travers lesquels le souffle créateur de la vie, nous fait progresser en pays de haute connaissance vers la raison. C'est une connaissance  illuminative a toujours inspiré les philosophies, les sagesses et les spiritualités de type chrétien ou les nouvelles spiritualités non chrétiennes.

    Avec les Lumières, on assiste à une brisure de la Raison, qui s'est faite en 4 temps:

     

         - Premier temps: La victoire de la pensée bourgeoise. 

    "A force de sagesse on peut être blâmable. La parfaite raison fuit toute extrémité. Et veut que l'on soit sage avec sobriété"?

         - Deuxième temps: La politisation de la religion.

    La modernité ne s'intéresse plus à la religion et veut n'en rester qu'au débat foi-raison dans le but de tordre le cou à la foi.

         - Troisième temps: La mise à mort de la religion.

    Voltaire, dans son "Dictionnaire philosophique", il écrit: "Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Sous couvert de laïcité et d'humanisme, c'est une façon habile de détruire définitivement le sentiment religieuxDans le figaro.frDominique SCHNAPPER écrit: "L'affaiblissement de toute transcendance, religieuse ou politique, affaiblit la société démocratique. Elle risque de se donner pour seul objet d'assurer le bien-être de ses membres et de ne plus nourrir un projet commun, susceptible de transcender les intérêts immédiats et les égoïsmes de ses membres"J M Castaing évoque dans cahiers libres les périls d'un monde sans verticalité. Il répond ainsi à la position quasiment intolérante de.Irina Leroyer.

         - Quatrième temps: Epilogue, La Terreur

    Les Lumières pensaient qu'en envisageant de cette manière la question religieuse, on doit aboutir à la paix civile, aux droits de l'homme, à la fraternité universelle. Mais on débouche au contraire sur la Terreur. Comment se peut-t-il? Hegel l'a montré dans son oeuvre "La phénoménologie de l'esprit", la phénoménologie de l'esprit, c'est l'aventure de la conscience: [on voit.. triompher l'utilitarisme ramenant tout - et notamment Dieu à un usage empirique et fonctionnel. Laissons cette vision se développer. Celle-ci produit la liberté absolue de l'homme sur terre sous la forme de liberté d'user de tout mais aussi la terreur, cette liberté absolue ne tolérant rien à part elle. La Révolution française a débouché sur la Terreur"]. Et ce n'est pas un hasard. On voit que ce qui est en cause, c'est la raison utilitaire se servant de tout en utilisant tout.

     

    Actuellement, la raison utilitaire est plus que jamais présente, même si elle a pris de nouvelles formes. Alain Cailléfondateur et directeur de La Revue du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales) est très explicite dans  "Critique de la Raison utilitaire, manifeste de Mauss -1989": "l’obstacle principal sur lequel bute la pensée moderne est celui de l’économisme, […] c’est lui qui souffle l’essentiel des réponses et qui limite abusivement le champ du possible et du concevable » [...] Aujourd’hui, nous y sommes en plein. Ce n’est plus seulement la pensée qui se dissout dans l’économisme, c’est le rapport social lui-même qui se dilue dans le marché. D’où la nécessité urgente de chercher des ressources théoriques et pratiques qui permettent de sauvegarder l’essentiel, la civilité ordinaire et le goût de ce qui fait sens par soi-même, à commencer par celui de la démocratie". La dernière forme à laquelle on est maintenant confrontés vient du fait que notre monde s'est décidé à remplacer l'homme par le post-humain via le transhumanisme et les robot

    Ainsi, c'est avec les Lumières qu'on a atteint un point de non-retour, où l'étonnement et l'émerveillement de la philosophie grecque ont basculé dans le scientisme (formule de Renan -1883/1892), le matérialisme (Julien Offray de La Mettrie vers 1748) et l'utilitarisme (dont le fondateur est Jérémie Bentham-1748/1832). Ne peut-on dire que les Lumières sont une source du mécanisme des marchés financiers auquel est soumis le monde, sans partage aujourd'hui et dont la dématérialisation n'en diminue pas l'emprise.... 

    La transcendance est menacée par l'évolution technologique mais on sent qu'un éveil spirituel est en train d'émerger dans un monde chaotique en apparence]. Est-ce ça "l'homme" auquel les Lumières aspiraient?


    Je suis reconnaissant à Bertrand Vergely de s'exprimer courageusement dans un monde où la pensée dominante devient dévastatrice et de m'avoir interpellé de la sorte. Je prépare un nouvel article pour partager "ma lecture" du chapitre 2 titrée "La nouvelle origine", mais auparavant je n'ai pu résister à la tentation de lire l'épilogue de "Obscures Lumières"; au titre qui paraîtra provocateur, "l'impossible laïcité". J'ai trouvé que, en le résumant à l'extrême, cela pourrait être un complément à ma conclusion du prologue:

    "Que peut-on retenir des Lumières et de la Révolution française? Sans doute ceci: l'impasse morale et spirituelle dans laquelle notre monde se trouve, le propre des Lumières et de la Révolution française étant de dire une chose et d'en faire une autre? A l'image du rapport à la religion. Il était au départ prévu par les révolutionnaires de la supprimer. Ce qui a été le cas quand les prêtres ont été guillotinés. Avant qu'une nouvelle religion soit établie, celle du culte de l'être suprême, cet être étant la nature et l'homme. D'où les quatre impasses que connaît aujourd'hui notre culture issue des Lumières: -La laïcité, -Les droits de l'homme,  -La fin de la métaphysique, -La critique (où est le sens critique?). Ce n'est pas encore le moment de commenter ces affirmations, mais on sent bien dès le prologue la question des fondements de toute la société humaine est posée. 

    Cette problématique semble aussi posée dans L'héritage des Lumières, un legs en péril  par Raoul Marc JENNAR "L’idéologie dominante de ce début de XXIe siècle est aux antipodes du corpus de valeurs des Lumières. On a même entendu un Président de la République française dans un discours à St-Jean de Latran reprendre à son compte le rejet des Lumières dans les termes utilisés par le Vatican. L’idéologie dominante de ce début de XXIe siècle est aux antipodes du corpus de valeurs des Lumières. On a même entendu un Président de la République française dans un discours à St-Jean de Latran reprendre à son compte le rejet des Lumières dans les termes utilisés par le Vatican.  Les Lumières, après les Grecs du Ve siècle avant notre ère, ont soulevé des questions qui sont aussi les nôtres et cherché des solutions à des problèmes qui se posent encore à nous.  Certes, et ils en étaient conscients, ils oeuvraient dans un contexte spécifique pour changer une situation donnée dans un endroit défini. Avec la même conscience du contexte qui est le nôtre aujourd’hui, un contexte où le but des gouvernants se réduit à satisfaire les marchés, où l’objet de la politique n’est plus le bonheur des humains, mais la satisfaction des riches, où l’homme est redevenu un instrument au service de ceux qui l’exploitent, n’est-il pas temps de se rappeler cette phrase de Kant : « le devoir suprême de l’homme envers l’homme est de le traiter comme une fin et non comme un moyen. » N’est-il pas temps de nous poser la question : défendons-nous les valeurs qui fondent l’humanité en les trahissant quotidiennement ? Mais Est-ce que cette idéologie dominante n'est pas celle qui a été justement l'héritage des Lumières qui ont voulu éliminer la connaissance illuminative a toujours inspiré les philosophiesles sagesses et les spiritualités de type chrétien ou les nouvelles spiritualités non chrétiennes. J'ai découvert aussi l'Entretien avec Jean Staune de Patrice Van Eersel que j'ai trouvé passionnant et plein de promesses pour l'avenir de la connaissance et de la science.

     

    Au début de cette conclusion, nous avons vu que la raison utilitaire est forte tant qu'elle n'est pas démasquée et pour cela il faut bien la nommer comme barbareCessons de l'admirer. On verra qu'il y  a autre chose de bien plus spirituel pour penser le monde et l'organiser".  Examinons maintenant ce qui peut sans doute permettre d'atteindre cette chose à la manière d'un saut quantique et découvrons la prédiction cachée de Jung:

    En méditant l'oeuvre de Carl Gustav Jung, Christine Hardy découvre soudain une prédiction cachée du plus grand psychologue du siècle passé : au début du XXIe siècle se déclencherait un saut prodigieux dans la conscience collective, tant mental que spirituel et même physique. Ceci culminant dans une véritable métamorphose de la Terre : l'homme et la Terre harmonisés et enfin réconciliés !

    À la fin de sa vie, Jung entrevit, avec le physicien et prix Nobel Wolfgang Pauli, qu'il existait un niveau de «réalité profonde» où conscience et matière ne faisaient plus qu'un ; mais cette exploration, selon lui, serait menée par les chercheurs futurs.
    Se fondant sur vingt ans de recherches en sciences cognitives et en pensée systémique, Christine Hardy poursuit les découvertes de Jung et s'avance dans les domaines de la réalité profonde, où aucune théorie - cognitive ou physique - n'a osé pénétrer. Dans la théorie des champs sémantiques, toute matière et tout système, jardin ou musée, est une constellation de sens. Ainsi nous baignons dans un gigantesque champ de conscience planétaire en création permanente, au sein duquel l'humanité et la Terre co-évoluent. Nous sommes actuellement à un seuil où l'humanité entière va passer à un autre rythme, un autre plan de conscience : nous avons déjà enclenché le processus de métamorphose !
    «La totalité inconsciente tend à la prise de conscience totale»
    CARL GUSTAV JUNG

    Christine Hardy La Prédiction de Jung: La métamorphose de la Terre

     

    https://www.cgjung.net/publications/la-prediction-de-jung-la-metamorphose-de-la-terre.htmLa prédiction de Jung : la métamorphose de la terre Christine Hard

    https://www.cairn.info/revue-societes-2003-4-page-93.htm: C.G. Jung et le malaise social dans le monde occidental

     

    Autres liens: 

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Bouveresse:
    Incomplétude et philosophie: Jacques Bouveresse a réfléchi au théorème d'incomplétude de Kurt Gödel et à ses conséquences philosophiques. C'est à ce titre qu'il s'est insurgé, dans un ouvrage de vulgarisation, Prodiges et vertiges de l'analogie, contre l'usage que fait Régis Debray de ce théorème. Debray prétend en effet s'appuyer sur Gödel pour montrer qu'une société ne peut se fonder elle-même. Bouveresse y dénonce la distorsion « littéraire » d'un concept scientifique : la démonstration de Gödel ne vaut que pour des systèmes formels tels que ceux des mathématiques ou de la logique. Cette distorsion n'a, selon lui, d'autre but que d'éblouir un public n'ayant pas la formation permettant de saisir la portée de ce théorème complexe. Ce que Bouveresse reproche à Debray n'est pas l'utilisation d'un concept scientifique en tant qu'analogie, mais l'usage d'un théorème d'accès difficile (il s'agit de mathématiques avancées) comme tentative de justification absolue au moyen du sophisme classique que constitue l'argument d'autorité. L'incomplétude du système formel de certains systèmes mathématiques n'implique en rien une incomplétude de la sociologie, car la société n'est pas un système formel.

    N'est pas le pb des Lumières?

    https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1991_num_10_1_1592 La révolution française: massacres, terreur et vertu)

    http://www.mouvement-transitions.fr/index.php/intensites/le-contresens/sommaire-des-articles-deja-publies/729-n-14-michel-magnien-la-boetie-democrate : Comment, pourquoi le célèbre Discours de la Servitude volontaire de La Boétie, l'ami de Montaigne, a-t-il pu être lu comme un texte célébrant la liberté démocratique alors qu'il respire le mépris du peuple ? 

    http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2014/09/roger-caillois-l-homme-et-le-sacre.html Dans L'Homme et le sacré, paru à la veille de la guerre (en 1939), Roger Caillois inaugure une nouvelle manière de faire de la sociologie, sans rompre pour autant avec la tradition : il part des acquis de l'Ecole de Durkheim et en particulier des recherches de Mauss et de Hubert http://expositions.bnf.fr/lumieres/arret/04.htm L'idée d'universel est devenue suspecte ; nous autres contemporains avons appris à nous en méfier. Si elle fut jadis triomphante, l'histoire nous montre qu'elle servit de masque au colonialisme et à l'ethnocentrisme pour opprimer au nom de "la civilisation" les peuples "en marge du progrès".

    https://journals.openedition.org/asr/1655:: Intelligence divine, intelligence humaine : la philosophie comme éducation de l’âme selon Avicenne, Sohravardī et Mullā Ṣadrā

    http://www.penseesdepascal.fr/Ordre/Ordre1-moderne.php

    https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_2_2623:: Du mythe à la raison. La formation de la pensée positive dans la Grèce archaïque

    https://www.lerougeetlenoir.org/opinions/les-opinantes/les-lumieres-le-mythe-de-la-tolerance

    « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». C’est par ces mots faussement attribués à Voltaire que depuis des décennies le siècle des lumières est bien souvent présentée aux élèves par l’Éducation Nationale.

    Ce bienheureux XVIIIe siècle serait ainsi celui qui aurait permis “[...] de combattre les ténèbres de l’ignorance par la diffusion du savoir.” [1], de “dépasser l’obscurantisme [..] en s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États” [2], ou encore “le combat en faveur de la raison, la dénonciation de l’intolérance, la mise en place d’une idéologie du Progrès” [3].

    Ces “grands auteurs” que sont Voltaire, Rousseau, Diderot, et bien d’autres sont ainsi devenus des références obligées, étudiées en long, en large et en travers, du collège jusqu’à l’université. Nos enfants doivent apprendre à connaître et admirer la tolérance de ces auteurs éclairés sans qui la France, l’Europe et le monde n’auraient pu devenir ce qu’ils sont maintenant.

    Ne nous attardons pas sur ce mensonge, cent fois combattu par tous les médiévistes, qui consiste à voir dans les dix siècles du Moyen-Age une période sombre, abandonnée aux superstitions et à l’arbitraire seigneurial. L’imaginaire collectif et la propagande d’une certaine idéologie continuent sans cesse à relayer ces clichés. Il suffit pourtant d’aller voir les trésors que nous a légués cette période : cathédrales, manuscrits enluminés, statuaire… de relire les ouvrages de médiévistes tels que Jacques Heers ou Régine Pernoud, ou bien de se souvenir de l’amour courtois, des romans de Chrétien de Troyes, de l’invention de la polyphonie, pour se convaincre du contraire.

    S’il est un domaine où la vérité laisse donc la part belle aux rumeurs et aux mensonges idéologiques, c’est bien celui des lumières. Voltaire n’a ainsi jamais écrit « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». Il ne l’a même jamais dit. L’histoire de la diffusion de cette phrase inventée en 1904 par Evelyn Beatrice Hall est résumée dans ce documentaire.

    https://www.lajauneetlarouge.com/article/le-mythe-des-lumieres-est-en-bout-de-course#.WvQNNIiFOWt:: Le mythe des Lumières est en bout de course

    https://www.lajauneetlarouge.com/article/le-mythe-des-lumieres-est-en-bout-de-course#.WvQM8IiFOWs

    https://blogs.mediapart.fr/raoul-marc-jennar/blog/260812/lheritage-des-lumieres-un-legs-en-peril : L'héritage des Lumières, un legs en péril

    http://www.jocelinmorisson.fr/2014/09/23/observateur-physique-quantique/ :: henri stapp FAIRE ENTRER L’OBSERVATEUR CONSCIENT DANS LES ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE

    http://www.cpt.univ-mrs.fr/~rovelli/NS.html:: Rovelli: la naissance de la science

    https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151112.OBS9357/lettre-ouverte-a-alain-finkielkraut-par-alain-badiou.html:: Lettre ouverte à Alain Finkielkraut, par Alain Badiou


    https://www.amazon.fr/Christiane-Singer/e/B001K7N8MO:: romans et essais qui sont autant de réflexions sensibles pour approcher cette connaissance de soi sans laquelle le monde nous reste opaque et incompréhensible. La Mort viennoise (Prix des libraires 1979), Histoire d’âme (Prix Albert Camus 1989), Rastenberg, Les sept nuits de la reine, Seul ce qui brûle (prix de la Langue française 2006)… , du côté romans. Du bon usage des crises, Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies, Où cours-tu, ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?, N’oublie pas les chevaux écumants du passé, du côté essais, qui ont touché un très large public.

     


  • Conscience quantique -nouvelle science, nouvelle spiritualité

     

    Je fais une petite pause dans la rédaction de mes articles dans la catégorie "notre existence a-telle un sens?" et j'en profite pour faire partager à mes lecteurs une réflexion sur la conscience quantique. Bonne lecture de Entretien de Patrice Van Eersel avec Jean Staune!

     

    Quelques liens: 

    https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/cosmologie-hawking-multivers-buzz-fake-news-70583/?:: 1ere partie: Interview : les théories sur les multivers sont-elles scientifiques ? Le concept du multivers, après avoir alimenté la science-fiction et le cinéma, infiltre le milieu de la physique théorique. Et s'il existait d’autres univers que le nôtre, différents ou identiques ? Et si c'était le cas, comment le prouver scientifiquement ? Futura-Sciences a interviewé Aurélien Barrau, astrophysicien spécialisé en cosmologie et auteur du livre Des univers multiples, afin qu’il lève le voile sur la question

    utm_content=futura&utm_medium=push&utm_source=wonderpush&utm_campaign=wonderpush:Hawking et le multivers: du buzz à la fake news ?

     Il se produit actuellement, et d'abord dans les médias anglo-saxons, un véritable buzz autour du dernier article scientifique de Stephen Hawking, présenté comme révolutionnaire et fournissant un moyen de tester l'existence d'univers parallèles. La communauté scientifique doit s'étrangler et estimer se retrouver parfois quasiment devant une fake news. Bien que brillant et fort intéressant, l'article en question est en effet à des années-lumière de ces affirmations)

    https://www.bellesalternatives.fr/deux-illustres-scientifiques-disent-que-la-conscience-ne-peut-pas-mourir-elle-retourne-a-lunivers/ utm_sq=foqn4o8you&utm_source=Facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Anonymous+France:: Deux illustres scientifiques disent que la conscience ne peut pas mourir : “Elle retourne à l’Univers” dr stuart hameroff (microtubules et conscience quantique), qu'est-ce que la conscience?), (la vie après la mort par michio kaku)


    consciencequantique.com -La vie est une offrande par Alain

    inexplique-endebat.com -Quantique et conscience: que sait-on vraiment de la réalité

    neotrouve.com -Physique Quantique : entre Science et Conscience

    cquantique.com -Parce que vous êtes les créateurs de votre réalité!

    elishean.unblog.fr -L'important c'est la rose et la conscience

     

    cquantique.com -Les possibilités infinies de l’être humain

     

    Entretien de Patrice Van Eersel avec Jean Staune

    Interview par Patrice van Eersel Copyright Nouvelles

    "La modernité est partie d’un Yalta métaphysique : aux religieux le ciel, aux scientifiques la terre ; entre les deux, un rideau de fer. Mais voilà qu’une fissure, provoquée par les physiciens du début du siècle, s’élargit maintenant à d’autres disciplines – neurologie, sciences de l’évolution… – et menace de tout remettre en cause. Réenchantement ou confusion ? Nouvelles Clés tente un bilan, et interroge Jean Staune – tête chercheuse de talent.

    II y a ceux qui pensent que, spirituellement, la science ne saurait être qu’annexe –  » ce serviteur qui se prend pour le maître « , dit la voix des Dialogues avec l’ange. Toute une école philosophique récente, qui va de Heiddeger aux écologistes ultra (animistes), pense que la science, désormais inséparable d’une technologie surpuissante, est un labyrinthe où les démons du mental nous mènent droit à notre perte.

    Ceux-là rêvent à la rigueur d’une autre science, radicalement différente, fondée sur les qualités et sur les flux psychiques. Mais l’essentiel étant à jamais non mesurable, ils trouvent la poésie ou la méditation plus aptes à nous raccorder au réel que toutes les sciences réunies.

    Et puis il y a ceux qui, à l’inverse, pensent que c’est par la science que le monde moderne va retrouver la spiritualité.  » Une grande porte s’ouvre, disent-ils, voici l’heure du réenchantement du monde ! «  ; l’expression a fait florès depuis que l’historien des sciences Morris Berman a titré ainsi un livre sur les bouleversements de la science contemporaine et que Prigogine et Stengers en ont fait la conclusion de leur Nouvelle Alliance (1). La science réenchanteresse ! On avait longtemps pensé qu’elle désenchantait au contraire notre vision du monde, cette science qui avait cassé toutes les croyances et illusions d’Homo religiosus. Cette science dont l’Homo scientificus Jacques Monod disait, dans Le hasard et la nécessité (2), qu’elle nous avait définitivement jetés dans un monde absurde et glacé, qu’il fallait désormais avoir le courage de regarder en face. Surprise : arrivée tout au bout de sa glaciation, la science semble inverser sa course, nous faisant découvrir qu’à l’opposé des certitudes naïves du XIXe siècle, qui se croyait à deux doigts d’élucider le mystère du monde, plus la connaissance avance, plus l’inconnu augmente et, avec lui, la démesure de notre émerveillement.

    Le défaut de cette nouvelle vision émerveillée est évidemment le risque scientiste, cette tendance à vouloir ramener l’expérience spirituelle à du démontrable. Tenter d’attraper l’Infini dans les filets d’une équation, constitue un vieux piège et ils sont nombreux aujourd’hui, dans la nébuleuse New âge notamment, à vouloir  » scientifiquement prouver  » le moindre battement d’aile d’ange.

    Mais le risque couru par les anti-scientifiques n’est pas moins grand : ils quittent le vaisseau terrestre actuel, que la science mène à toute allure – si vite, il est vrai, et dans un tel désordre, que plus personne ne contrôle plus grand-chose, mais justement : faut-il renoncer à influer sur sa course ? Le  » lâcher-prise  » si nécessaire dont nous parlent les sages signifie-t-il déserter tous les postes de commandement ? Les deux camps ont des arguments puissants. Comment s’en sortir ?

    Remontons aux origines. L’intuition première des grands fondateurs de la science moderne ressemble énormément à une expérience mystique.

    Descartes, le cartésien number one ? On sait bien qu’il eut la vision de son  » Je pense donc je suis  » dans un rêve, où un ange l’encourageait à se fier à sa certitude que le monde était connaissable.

    Newton, l’autre grand fondateur ? C’était un alchimiste, un homme qui vérifiait expérimentalement (faut-il dire  » expérientiellement «  ?) que le monde du dehors rejoint le monde du dedans et que le grand se retrouve dans le petit. Et Kepler, dont les découvertes astronomiques partaient de la conviction exclusivement poétique d’un système solaire arrangé à la manière de la gamme musicale !

    La vision d’Einstein

    Et, pour rejoindre d’un bond notre temps, que dire d’Einstein ? Toute sa recherche démarre le jour où, encore enfant, il est si frappé d’apprendre que la lumière se déplace à une vitesse prodigieuse, qu’il  » s’amuse  » à visualiser un individu allant à cette vitesse. Il fallait être doué, c’est sûr ! Fermez les yeux. Imaginez-vous allant à la vitesse d’une moto. Puis accélérez, passez à la vitesse d’une voiture de course, puis d’un avion, d’une fusée, d’une comète… Si vous réussissez à atteindre trois cent mille kilomètres à la seconde, écrivez-nous et dites ce que vous voyez ! Le jeune Einstein y parvint et  » sentit  » le continuum espace-temps, avec son  » pôle nord  » lumineux. Ensuite, il mit des années à démontrer sa fulgurante et poétique vision par les mathématiques. On pourrait citer bien d’autres exemples, il y en a autant qu’il y eut de découvertes fondamentales, puisque l’intuition, comme la création, échappent par essence à la raison et au rationnel. Mais restons trente secondes avec Einstein.

    Quand on parle de lui à l’université ou sur les bancs des grandes écoles, c’est toujours pour parler d’E = MC2, jamais de sa vision d’enfant. Cette dernière figurera tout au plus en note de bas de page, comme une anecdote amusante. Voilà peut-être où notre culture achoppe et se castre elle-même : la source de feu où ses savants vont boire y est traitée en note de bas de page !

    Peut-être Einstein est-il le premier coupable ? Peut-être n’a-t-il pas su, ou pas voulu, initier ses élèves à sa propre prise de contact originelle avec le monde ? Ne dit-on pas que ce qui veut s’expliquer doit d’abord se vivre ? Curieusement, Einstein fut aussi le dernier génie de l’âge dit  » classique  » (en fait, regardé depuis les autres civilisations, cet âge ressemblerait plutôt furieusement à une adolescence). C’était l’âge où l’on se figurait l’objectivité comme un moyen sûr d’aller au bout de la connaissance du réel. L’objectivité, c’est-à-dire la vision du monde à travers un objectif – aussi appelé en optique  » lentille  » ou  » cristallin «  -, instrument de séparation, qui permet au bébé de lentement se séparer de sa mère, instrument qui ne sait traduire le monde que sous la forme d’objets.

    Seulement voilà, après Einstein sont venus d’autres génies, qui minèrent la vision  » classique « . En inventant la Mécanique quantique, Niels Bohr et l’école de Copenhague scièrent à la base toute la science qui va de Descartes à Einstein. Depuis 1927, le statut du réel a fondu dans un brouillard vertigineux. Même si, comme le fait remarquer le physicien Kerson Huang, l’expression  » principe d’incertitude d’Heisenberg  » est aujourd’hui trop facilement mise à toutes les sauces (l’incertitude mathématique ne peut pas être directement traduite en incertitude psychologique !), nous savons désormais qu’au niveau subatomique, nul ne peut plus décrire la matière comme faite d’objets. Pire : sa nature  » entière  » nous est désormais, par principe, inaccessible ; et tout se passe comme si les lois spatio-temporelles n’y avaient plus cours, comme si au niveau subatomique la matière échappait à l’espace-temps !

    Une révolution de la pensée

    Ces notions ne sont pas simples à concevoir. Pour la plupart d’entre nous, nous en sommes encore à essayer de nous figurer, dans notre imaginaire corporel, que la terre est ronde et qu’il n’y a pas un  » bas  » et un  » haut  » dans l’espace infini – c’est-à-dire que nous en sommes à vivre la révolution copernicienne du XVIe siècle ! Depuis, même si nos imaginaires ne sont pas au courant, deux grandes révolutions au moins ont totalement bouleversé la vision physique du monde ! Primo, la vision einsteinienne, d’où l’univers ressort sous forme d’un gigantesque continuum espace-temps maintenu par la force gravitationnelle, et surtout, secundo, la vision quantique, qui signale qu’au fin fond de la matière, il se passe des événements pas du tout orthodoxes… qui remettent tout en cause.

    Comme si le matérialisme était parvenu au bout de quelque chose et se trouvait aujourd’hui contraint à une mutation essentielle. Contraint de réintégrer la notion d’esprit ? Partout en tout cas, au milieu de notre monde technoscientifique, resurgit le mythe : l’hypothèse du Big Bang prétend que l’univers entier serait sorti d’une singularité, c’est-à-dire d’un point sans dimension, dont l’ » explosion  » il y a seize milliards d’années aurait créé l’espace-temps-énergie-matière. Et avant ce grand Bang ? Rien de représentable. On bascule au-delà des mots. Et nous nous retrouvons tous tels des petits enfants, ou tels des  » primitifs  » devant un mythe des origines. La médecine ultramoderne permet de sauver des millions de gens qui, jadis, seraient morts : beaucoup rapportent de leur sauvetage des récits de NDE totalement mystiques, ultra positifs. Pourquoi ? Leur expérience, disent-ils, est ineffable.

    L’astronautique envoie des cosmonautes dans l’espace : plusieurs en reviennent porteurs d’un message de paix et d’amour  » holistique  » qui les jette sur les routes de la planète Terre. De voir la planète bleue, racontent-ils, vous change à jamais, mais il faut  » l’avoir vécu pour comprendre « . De nouveau, on se retrouve dans l’ineffable. Il reste bien sûr de grands pans de la science où règne toujours l’esprit naïf, réductionniste, du XIXe siècle. Est-il étonnant que ce soit surtout dans les disciplines les plus jeunes, biologie, neurologie, que l’on voit encore caracoler les scientifiques les plus simplement matérialistes ? Mais il est permis de penser que la double hélice d’ADN, où sont codés, dit-on, tous les secrets du vivant, déclenchera plus de mythes que toutes les autres disciplines réunies – espérons seulement que leur irruption ne s’effectuera pas dans une atmosphère de catastrophe à la Golem !

    Bref, d’une manière ou d’une autre, on a l’impression que notre civilisation redécouvre à sa manière toutes les grandes intuitions spirituelles que l’humanité a connues depuis l’aube des temps. Toutes !

    Mais rien n’est jamais pareil : cette fois, c’est la science qui mène la (re) découverte, souvent à son insu, telle une géante somnambule, voire à son corps défendant. Jusqu’à présent, la géante Science a fait preuve d’une assurance considérable, et a nourri des processus qui l’ont hissée, littéralement, au rang de force cosmique. Arrivée là, elle a vu surgir des problèmes considérables – surpopulation, surarmement, radioactivité, désertification… directement provoqués par son action.

    Au même moment, se produisent les grandes irruptions mythiques dont nous parlions plus haut, qui semblent déboucher sur une renaissance spirituelle. On pourrait dire :  » Heureusement « . Car voilà que dans les zones les plus meurtries de la planète, dans les autres cultures – issues d’autres civilisations que la technoscience occidentale a écrasées – Homo religiosus, qu’on croyait en voie d’extinction, tente une furieuse remontée. Homo scientificus n’y comprend plus rien. Que l’on puisse, par exemple, ne pas craindre de mourir, lui échappe tout à fait, lui qui espère encore  » vaincre le vieillissement et la mort  » par quelque médication.

    Il est temps que la science, et avec elle toute la modernité, sorte de l’adolescence, devienne adulte. Qu’elle s’incline devant ce qui la dépasse – découvrant qu’il est une façon de s’incliner qui vous grandit, celle dont Einstein disait :  » Plus je découvre, plus c’est beau, plus je m’incline, plus je découvre, plus c’est beau…  » Double hélice d’ADN, trous noirs, synapses, quarks : savants, que de merveilles vous nous faites découvrir, devant lesquelles nous ne pouvons que nous incliner ! Mais la merveille n’est-elle pas décuplée si, par les chemins de la science, nous retrouvons – au-delà d’elle – le Sens qui a déjà nourri toutes les autres civilisations humaines ?

    Depuis les années 30, beaucoup de chercheurs ont mentionné de grandes convergences spiritualo-scientifiques, notamment entre la nouvelle physique théorique et les grandes philosophies d’Extrême-Orient – Schrödinger parlait des Védas dans les années 40, Fritjof Capra du Tao dans les années 80. Les divergences ne sont d’ailleurs pas moins intéressantes. Voyez ce que dit Kerson Huang du partage des rôles entre sciences et Yi Jing :  » Le rôle des premières finit où commence celui du second.  » Et prenez la fameuse lamentation des scientifiques musulmans qui, tel le prix Nobel de physique pakistanais Abdus Salam au colloque de Venise en 1985, s’interrogent :  » Comment se fait-il que la modernité ne soit pas venue du monde islamique, alors que le grand Averroès en avait posé tous les fondements, un demi-millénaire avant Descartes ? «

    On pourrait lui répondre que les plus grandes idées ne se matérialisent qu’à leur heure, en fonction d’un contexte plus global. On pourrait surtout lui souffler la réponse d’Henri Corbin : c’est parce qu’aujourd’hui règne sur le monde la pensée  » objectivante  » de Occidcnt moderne, avec son  » Yalta métaphysique  » (aux religieux le ciel, aux scientifiques la terre, entre les deux un rideau de fer), que les savants musulmans remarquent rétrospectivement la modernité d’Averroès, et sa ressemblance avec Descartes ou Spinoza.

    La civilisation islamique n’en est pas moins fondamentalement différente de l’Occident ; elle a développé une logique radicalement autre : celle dont l’aboutissement le plus beau pourrait s’appeler l’Imaginal, ou science des univers intérieurs. Questions : et si nous arrivions à la fin du  » Yalta métaphysique «  ? Et si les deux empires, le scientifique et le religieux, ne pouvaient tenir close plus longtemps la frontière qui les sépare depuis cinq cents ans, parce que les fondements respectifs de la matière et de la conscience se rejoignaient soudain, dans notre compréhension, quelque part dans l’hors temps ? L’Imaginal et le Scientifique pourraient-ils se rejoindre ? Mais s’agirait-il toujours de science ? Est-ce aller trop vite en besogne ? Ne risquerait-on pas de basculer dans la pire des confusions, dans une régression médiévale ? Quelles sont les dernières nouvelles du  » rideau de fer «  ?

    Pour parler plus avant de tout cela, nous avons interrogé un jeune chercheur français qui, pour être clairement lancé dans une quête spirituelle, n’en demeure pas moins fidèle à une stricte rigueur scientifique. A l’Occidentale.

     » Voilà que la science nous ramène au sens « 

    Mathématicien, épistémologue, éditeur d’ouvrages scientifiques, organisateur de multiples colloques sur la  » nouvelle science  » (4), Jean Staune, qui prépare actuellement un doctorat de paléontologie, est un jeune homme très enthousiaste. Pour lui, travailler sur la popularisation des grandes découvertes scientifiques est un sacerdoce. Il n’a pas son pareil pour vous convaincre que le fameux  » changement de paradigme  » dont tout le monde parle, peut radicalement nous changer la vie… à condition de demeurer très scientifique, c’est-à-dire très rigoureux.  » Rien ne sert, dit-il, de s’agiter ni de parler de spiritualité à propos de n’importe quelle découverte. Si vous ne changez pas l’ADN de la société, entendez son programme central, celui qui sera enseigné aux enfants, alors vous n’avez rien fait.  » Pour changer le  » programme central  » de la société, il faut se lever de bonne heure. Jean Staune est un homme qui a décidé de se lever à cette heure-là.

    Nouvelles Clés :

    Avec la Mécanique quantique (et dans une certaine mesure avec l’hypothèse du Big Bang) la science de l’inerte a vécu, en ce XXe siècle, une mutation fondamentale. Tous les grands physiciens l’admettent : aujourd’hui, ils n ont plus de problème pour accepter l’idée d’un Esprit, qu’il soit immanent ou transcendant. La science du vivant va-t-elle enfin connaître une mutation comparable ?

    Jean Staune : Pour résumer hardiment, il est vrai que la  » dématérialisation  » des fondements mêmes de la matière, provoquée par la Mécanique quantique, est mortelle pour la vision réductionniste. Quant à la théorie du Big bang, je lui adjoindrais volontiers le  » principe d’anthropie  » des astrophysiciens Dyson et Trinh Xuan Thuan, selon lequel, d’une manière ou d’une autre, nous (où plus largement, des êtres pourvus de conscience) avons forcément été  » prévus  » dès le début du cosmos.

    Alors quid des sciences du vivant ?

    J’y vois deux grandes révolutions en œuvre en ce moment même, qui vont prolonger le séisme quantique jusque dans notre chair. Il s’agit : 1- de la remise en cause radicale du darwinisme comme théorie de l’évolution du vivant ; 2- de l’infirmation expérimentale de l’Homme neuronal, c’est-à-dire de l’idée que notre conscience est réductible aux états de notre cerveau.

    Commençons par l’évolutionnisme. Les darwiniens se divisent actuellement en deux camps : d’un côté, vous avez les purs et durs comme Dawkins ou Mayr qui s’accrochent à l’axiome darwinien de base, le gradualisme, selon lequel la vie serait un gigantesque fleuve continu, les espèces vivantes se transformant les unes dans les autres au gré de milliards de micromutations, purement accidentelles mais procurant à leurs  » titulaires  » un léger avantage dans la sélection naturelle. Ces puristes développent des modèles très cohérents sur le plan logique – qu’ils se régalent à appliquer à un monde  » à 100 % gouverné par les gènes «  -, mais sans aucun rapport avec la réalité. En face, vous avez les réformistes comme Gould, qui se rendent bien compte que le gradualisme ne tient pas la route et que, comme le disait Thomas Huxley, pourtant grand ami de Darwin :  » Natura saltum facit  » – la nature fait des sauts. Autrement dit, l’évolution s’est faite de manière discontinue. Ces réformistes sont beaucoup plus en accord avec ce qu’on trouve sur le terrain, par contre leurs modèles présentent de grosses faiblesses de cohérence interne.

    Évidemment, on voit bien pourquoi les purs et durs s’accrochent au gradualisme. Dire que l’évolution s’est faite par bonds, cela revient à supposer qu’il y ait eu non pas des milliards de microchangements aléatoires, mais des macromutations, c’est-à-dire une coordination de plusieurs mutations simultanées, ce qui ne saurait être le fruit du hasard, mais ne peut relever que d’un  » plan « , donc d’une intention. Or ces matérialistes strictement athées ne sauraient bien sûr accepter l’idée que la nature puisse avoir des intentions ! Pourtant, toutes les dernières découvertes vont dans ce sens, et cela va nous obliger à revoir bien des schémas que l’idéologie darwinienne nous a mis dans la tête.

    Un jour, une guenon a accouché d’un petit bipède

    Prenez cette fresque bien connue, souvent utilisée en publicité, où l’on voit un singe à quatre pattes lentement se redresser, pour peu à peu devenir un homme. Eh bien cette séquence est vraisemblablement fausse. Tout tend à prouver que le redressement du bassin s’est fait d’un coup. Les calculs les plus récents montrent en effet qu’il n’y a pas de maillon intermédiaire possible : du point de vue de votre bassin, soit vous êtes un quadrupède, soit vous êtes un bipède. Un bassin  » à 45° » n’est mécaniquement pas viable. Or le redressement du bassin suppose un véritable bouleversement de l’organisme, à des niveaux concernant des gènes très différents – le prix Nobel de neurologie Eccles explique en particulier qu’il faut un remaniement de toute une partie du cerveau, responsable de l’équilibre : un demi-bipède, qui continuerait à se promener avec un cerveau de quadrupède serait totalement handicapé et, d’après les théories mêmes de la sélection naturelle, rapidement éliminé.

    Vous voulez dire que l’australopithèque, notre premier ancêtre bipède, a pu apparaître tout d’un coup ? Mais oui. En une seule génération ! Un jour, une femelle primate a sans doute donné naissance à un australopithèque.

    C’est difficile à admettre.

    Bien sûr. Pourtant, quand on étudie la nature attentivement, tout se passe vraiment comme si toute l’évolution s’était effectuée de cette façon-là. Par sauts brusques, engendrant de nouveaux  » types  » d’êtres vivants – ce qui était l’intuition de tous les grands savants de l’évolution avant Darwin : Cuvier, Linné, etc.

    Aucun homme n’est  » un peu moins humain  » que les autres

    Vous avez le  » type papillon « , le  » type poisson « , le  » type chien « … Si vous vous retrouvez face à un chien très étrange, d’une race inconnue pour vous, au fin fond des montagnes de Chine, vous savez tout de suite qu’il s’agit d’un chien, c’est-à-dire qu’il appartient au  » type chien « . Inutile de préciser que la démonstration s’applique à l’homme : il n’existe pas, comme pourrait le laisser supposer le gradualisme darwinien, des hommes  » un peu moins humains  » que les autres. Ou vous êtes humain ou vous ne l’êtes pas, c’est net et carré. Attention : le fait que le darwinisme a toujours été lourd d’un racisme potentiel ne doit pas nous influencer – soit il a raison, soit il a tort, ce sont les faits qui doivent trancher.

    Pourquoi avons-nous du mal à concevoir ces  » macromutations «  ? Mais parce qu’elles sont rarissimes ! Elles ne se produisent sans doute que tous les cent ou deux cent mille ans, et nous sommes selon toute vraisemblance le résultat de la dernière en date ! Par définition, nous n’avons donc jamais pu assister à l’une d’elles. Cela signifie que les phénomènes qui se déroulent actuellement dans la nature ne sont en aucun cas des phénomènes propres à engendrer une macromutation, mais plutôt des manières de gérer la variabilité à l’intérieur d’un type. On pourrait les étudier durant mille ans, qu’on n’en saurait sans doute pas davantage sur le mécanisme des macromutations.

    On sait pourtant provoquer des mutations en laboratoire. Oui, voilà des décennies qu’on fait muter des millions de mouches drosophiles, par exemple, mais elles sont toujours restées des mouches drosophiles. On est resté à l’intérieur d’un type.

    La découverte scientifique cruciale à l’appui de l’idée de grands types vivants, séparés les uns des autres par des fossés franchissables uniquement par macromutations, nous vient d’une discipline toute neuve : la comparaison biomoléculaire. Nous savons aujourd’hui mesurer la  » distance génétique  » qui sépare les espèces, en comparant certaines protéines, par exemple l’hémoglobine alpha ou le cytochrome C, présentes chez tous les êtres vivants avec de légères variations. Or que découvre-t-on en mesurant ces dernières ? Contrairement à l’image de l’arbre évolutionniste de Darwin, on tombe sur des séquences discontinues avec un fait extraordinaire : tous les membres d’une séquence sont  » moléculairement équidistants  » des membres des autres séquences. Traduction très schématique : aucun reptile n’est plus proche des poissons qu’un autre reptile, aucun batracien n’est plus proche des reptiles qu’un autre batracien etc. Cela signifie, entre autres, que les  » horloges moléculaires  » des différentes espèces sont restées en quelque sorte branchées les unes sur les autres depuis des centaines de millions d’années, ce qui suppose une incroyable coordination générale.

    L’un des chercheurs les plus en pointe dans ce domaine, Michael Denton, qui dirige un centre de biologie moléculaire en Australie, rappelle dans son livre magnifique L’évolution, une théorie en crise (5), que nous ne sommes capables de reconnaître un niveau de complexité dans la nature que dans la mesure où notre propre technologie a atteint un niveau comparable. Un homme de l’Antiquité qui trouverait un ordinateur sur sa route n’y verrait aucune technologie. C’est très récemment, qu’ayant découvert l’ADN et les manipulations génétiques, nous nous rendons compte de la complexité  » technologique  » mise en jeu dans le vivant. Le problème, si l’on use de la métaphore  » technologique « , c’est qu’il faut supposer un ingénieur derrière. L’ensemble des mécanismes nécessaires à des macromutations présuppose l’idée de  » plan « .

    Nous sommes, grosso modo, construits avec les mêmes matériaux de base que nos lointains ancêtres bactériens (ADN, ARN, acides aminés…), pourtant nous sommes très différents. Imaginez une usine fabriquant des R5 et qui, tout d’un coup, se mettrait à fabriquer des R21, avec les mêmes ouvriers et les mêmes matériaux, qu’est-ce qui aurait changé ? Les plans. Où sont les  » plans  » qui coordonnent les macromutations et dirigent ainsi l’évolution du vivant ? Depuis quel niveau de réalité agissent-ils ? Pourquoi se déclenchent-ils ? Voilà les questions auxquelles on aboutit aujourd’hui.

    Selon vous, ces plans  » seraient intentionnels et mèneraient quelque part, n’est-ce pas ? Absolument. Je vous signale de ce point de vue une recherche absolument passionnante, menée par une jeune paléontologue française, Anne Dambrincourt. En étudiant systématiquement les os crâniens de tous les mammifères disponibles depuis soixante cinq millions d’années, elle est parvenue à démontrer qu’il y avait une  » montée vers le plus complexe « . Ce que viennent d’ailleurs confirmer des approches comme celles du mathématicien et biologiste Schützenberger : au fil de l’évolution, les protéines des nouvelles espèces sont de plus en plus complexes.

    L’homme de Néandertal était-il une  » fluctuation chaotique «  ?

    Vous savez que, d’après les darwiniens, l’évolution n’a pas de but ni la nature d’intention. Pour eux, le vivant n’est pas vectorisé. Une Lynn Margulis, un Stephen J. Gould estiment que l’homme n’est finalement pas  » plus évolué  » que la bactérie qui ressemble aux mitochondries de nos cellules. Comment alors expliquer que, systématiquement, les grandes familles vivantes aient été remplacées par plus complexes qu’elles ? Pourquoi, à la disparition des grands reptiles, a-t-on vu les mammifères s’imposer, et pas les grenouilles – d’un strict point de vue de survie génétique, rien n’interdisait à la nature d’inventer  » par hasard  » des super grenouilles… sauf que cela ne s’est jamais produit. L’évolution a un sens. Ce que Teilhard de Chardin appelait la  » tension vers oméga « .

    Cette tension, cette flèche, comporte toute sorte de déviations et de chemins de traverse. En appliquant les théories du chaos, Anne Dambrincourt aboutit à l’idée qu’à l’intérieur de chaque grande séquence du vivant, il y a fluctuation chaotique : l’évolution peut éventuellement partir dans tous les sens. Mais il y aurait toujours un  » attracteur étrange  » pour finalement ramener le flux vivant vers une certaine destination.

    L’exemple le plus frappant est celui de l’homme de Néandertal. D’après ses travaux, et contrairement à ce que pensent beaucoup de chercheurs, I’homme de Néandertal n’aurait pas été un Homo Sapiens. Il en avait pourtant la plupart des caractéristiques (et même un cerveau plus gros que le nôtre), mais c’était, d’après elle une fluctuation chaotique du « plan » précédent, celui de l’Homme archaïque (qui commence avec Homo Habilis), une sorte d’essai raté à la recherche de l’homme.

    Un raté qui a tout de même survécu des centaines de milliers d’années, se fabriquait des outils, maîtrisait le feu, enterrait ses morts… Absolument. Mais il est probable qu’il ne parlait pratiquement pas. Ses méninges, et donc l’irrigation sanguine de son cortex étaient trop faibles. Il n’y a pas, selon cette approche, de transition graduelle entre les hommes archaïques et l’homme actuel. Comme je l’ai déjà dit, ou on est Sapiens ou on ne l’est pas. Les premiers Sapiens d’il y a 100.000 ans sont déjà aussi Sapiens que nous, ils ressortent du même plan d’organisation. La notion de Sapiens archaïque n’a pas de bases biologiques selon Anne Dambricourt.

    Vous défendez donc une thèse qu’on pourrait dire « néo-créationniste » : les espèces vivantes n’auraient pu s’engendrer les unes les autres, sans un coups de pouce régulier (tous les cent ou deux cent mille ans) venu de l’extérieur de notre espace-temps. Et ce coup de pouce est dirigé dans une direction précise.

    Attention, il n’est pas question de dire que l’idée de création est aujourd’hui scientifiquement prouvée. Mais désormais, plus rien n’interdit à quiconque d’inférer logiquement l’idée de création de la recherche scientifique. Le gros problème que nous rencontrons, que ce soit en matière d’évolution, de mécanique quantique ou de Big Bang, c’est que, chaque fois, nous aboutissons à l’idée qu’il existe, derrière le monde, un autre ordre de réalité (qu’on l’appelle  » ordre impliqué  » comme David Bohm,  » réel voilé  » comme Bernard d’Espagnat, ou  » monde des idées pures  » comme Platon), un ordre qui échappe à l’espace-temps où nous vivons, mais qui est néanmoins en interaction permanente avec ce dernier. Or il très difficile, mathématiquement, de concevoir une relation (une  » bijection « ) entre un monde avec temps et un monde sans temps. Cette bijection s’appelle peut-être l’homme !

    Nous retrouvons ce problème dans le second grand domaine de recherche, où les sciences du vivant connaissent actuellement une révolution : le cerveau.

    La conscience est en avance de 0,5 seconde sur le monde

    Toute une école de pensée, autour du célèbre Marvin Minsky du M.I.T. de Boston, et de ses élèves Hans Moravec et Ruiz de Gopégui, soutient aujourd’hui la thèse réductionniste maximale : l’homme ne serait en fait qu’un chaînon manquant entre l’animal et la machine. Dans son livre Une vie après la vie (6), Moravec annonce que, d’ici peu, on fabriquera des cerveaux artificiels qui penseront comme l’homme, et même mieux : comparés à eux, nous serons si nuls, qu’il faudra nous greffer des organes artificiels pour que nous puissions soutenir un dialogue. De Gopégui, de son côté, prédit que nos descendants seront, au mieux, « les garçons de course des robots du futur ».

    Tous ces gens, très sérieux, édités dans les meilleures maisons d’édition, ne rient pas. Je les crois dangereux. Leurs raisonnements les conduisent, parfois explicitement, à proclamer que la liberté humaine est un leurre et que, demain, toutes les libertés civiles une fois éliminées, nous n’aurons qu’une alternative : être bien ou mal programmé.

    Il y a une façon scientifique de prouver qu’ils ont tort : démontrer que, contrairement à ce que prétend aujourd’hui la thèse académique officielle, la conscience humaine n’est pas réductible à des états neuronaux. Or cette démonstration est en cours. Elle est même déjà faite, et c’est quelque chose de fabuleux !

    La première expérience a été montée par le neurologue Jean-François Lambert, à la fac des sciences de Jussieu. Il a réussi à prendre les électroencéphalogrammes de lamas tibétains en train de méditer.

    Pendant la méditation, on envoie des flashs lumineux dans les yeux des lamas – ce qui, en principe, se solde par un tracé particulier dans le cerveau, dit  » potentiel évoqué réflexe  » (p.e.r.). Là, non : la concentration des méditants est telle qu’ils effacent le p.e.r. de leurs tracés. D’après la loi française (loi Caillavet), cela signifie qu’ils sont en état de mort clinique…

    Mais cela ne prouve pas que l’instance qui bloque le processus n’appartient pas elle-même aux circuits neuronaux. Cette expérience ruine le réductionnisme le plus dur, mais vous avez raison. Viennent alors deux autres séries d’expériences, respectivement montées par les neurologues Kornhüber et Libet qui, elles, font vraiment avancer l’idée que nous avons de la conscience. Leurs protocoles expérimentaux sont terriblement rigoureux (celui de Libet, qui est officiellement un  » nobélisable « , fait 90 pages).

    Essayons de résumer :

    Kornhüber demande à des volontaires d’appuyer sur un bouton quand bon leur semble. On observe leurs tracés. Tout se passe d’abord comme si le système nerveux  » décidait  » une fraction de seconde avant le sujet, ce qui tendrait à prouver que ce dernier n’a en fait aucune autonomie par rapport à ses neurones. Et puis, tout d’un coup, on trouve des tracés tronqués (des  » potentiels de préparation avortés « ), correspondant à des moments où le sujet a failli agir mais a soudain décidé de ne pas le faire. On peut en tirer la conclusion suivante : la conscience est aux états neuronaux ce que l’arbitre est aux footballeurs : la plupart du temps, elle laisse faire (la majorité de nos activités neuronales sont d’ailleurs inconscientes), mais de temps en temps, quand elle le juge utile, la conscience intervient. Les réductionnistes ne voient que le ballon et les joueurs, la présence de l’arbitre leur échappe – elle est pourtant cruciale.

    La description des expériences du Pr Libet, de l’Université de Californie, demanderait plusieurs pages. On compare les temps que met un sujet à réagir quand on lui pique le doigt et quand on lui pique la zone du cerveau correspondant à ce doigt.

    L’expérience est difficile à renouveler, il faut qu’un opéré du cerveau accepte de jouer les cobayes (ici Jean Staune se lance dans une série de croquis que nous ne pouvons malheureusement pas reproduire, mais qu’il se fera certainement un plaisir de fournir à qui le lui demandera. NDLR). Il en ressort une conclusion étonnante : tout se passe comme si la conscience était capable d’anté-dater ce qui arrive à notre corps. Si Libet a raison, les mots que vous lisez en ce moment même arrivent en fait à votre cerveau une demi-seconde plus tard que vous ne vous l’imaginez. Notre conscience se serait arrangée (dans un but de stricte survie) pour que nous ayons tout le temps une petite avance sur les événements. Si la conscience peut avoir, ne serait-ce qu’une demi-seconde d’avance sur les processus neuronaux, cela ruine toutes les théories des Marvin Minsky et autres Jean-Pierre Changeux : la conscience devient en effet une entité pouvant acquérir une certaine indépendance par rapport aux lois de l’espace-temps et de l’énergétique.

    Comment une entité non énergétique pourrait-elle agir sur la matière et nous faire bouger ?

    Là, nous serions bien ennuyés si la Mécanique quantique n’avait pas déjà été inventée. En effet, pour rester strictement scientifique, il faut respecter le principe de conservation d’énergie de Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée. Mais Sir Eccles, le prix Nobel de neurologie, nous souffle la réponse dans son livre-testament (7) Vous savez que les informations circulent dans notre système nerveux en franchissant des milliards de synapses, où des millions de milliards de vésicules biochimiques s’ouvrent et se ferment sans arrêt, suivant certaines lois de probabilité. On a calculé que l’énergie nécessaire pour manipuler l’une de ses vésicules était de 10-18g (soit 0,000… dix-huit zéro en tout… 001 gramme), ce qui est une quantité d’énergie si petite qu’elle entre dans l’ordre du principe d’incertitude d’Heisenberg. Il est donc scientifiquement légitime de postuler, sans violer le principe de Lavoisier, que la conscience, l’esprit, est une force capable de réorganiser le mouvement des vésicules synaptiques et d’influer sur la probabilité de leurs répartitions. L’influence sur l’ensemble des vésicules synaptiques concernées par une action prendrait une demi-seconde environ en moyenne, mais la conscience se serait arrangée pour  » gommer  » ce léger problème… Cette demi-seconde d’avance nous serait évidemment passée inaperçue si la recherche scientifique n’avait pas  » feinté  » la conscience, en piquant directement une zone du cerveau. L’histoire des sciences est jalonnée de tels clins d’œil. En physique, l’ineffable nous est arrivé par les  » fentes de Young  » (à travers lesquelles les particules passent soit sous forme corpusculaire, soit sous forme ondulatoire). En neurologie, on parlera peut-être un jour des  » piqûres de Libet «  ! Chaque fois, le mystère est le même : de quelle nature est cet  » hors-espace-temps  » qui semble nous lorgner, aussi bien du fond de la matière que du fond de notre conscience ? La réponse scientifique à cette question est difficile. Nous en avons souvent parlé avec Bernard d’Espagnat. Comme je lui citais la  » théologie négative  » de St Denis l’Aéréopagite répondant à la question  » Qu’est-ce que Dieu ? : Ça n’est ni ceci, ni ceci, ni cela, ni cela, ni… « , d’Espagnat s’est mis à rire : c’est exactement ainsi qu’il définit le  » réel voilé « , sa façon à lui de nommer la mystérieuse réalité que la Mécanique quantique devine  » derrière le réel  » sans pouvoir la cerner.

    Là, immanquablement nous sortons de la science. Pourtant, c’est sur cette question que se jouera le grand affrontement scientifique du prochain siècle. Vous avez en effet deux tendances, actuellement alliées contre le réductionnisme naïf mais qui se retrouveront face-à-face sitôt celui-ci éliminé. Après l’affrontement  » matérialisme contre spiritualité  » du XXè siècle, nous aurons, je vous le parie, l’affrontement  » auto-organisation contre incomplétude « .

    Explication SVP !

    Ce sont deux niveaux du Nouveau Paradigme. Le premier, l’auto-organisation, est défendu aujourd’hui par des gens remarquables, comme Prigogine, Laszlo, Goodwin, Varéla, etc. Partant de la théorie du chaos, des structures dissipatives, de l’observation des systèmes vivants, notamment biosphériques, aussi bien que de la  » vie artificielle  » purement informatique, ils étudient, émerveillés, le fait que, dans certaines conditions, le réel s’auto-organise spontanément. Certains d’entre eux en tirent des conséquences philosophiques  » immanentistes «  :  » Ça s’organise spontanément !  » est leur cri de ralliement. Pour eux, le Sens Ultime est dans le monde et rien n’existe en dehors du monde.

    Le second niveau, celui de l’Incomplétude, serait représenté par des gens comme d’Espagnat, Trinh Xuan Thuan, David Bohm (8), Michael Denton. Ils ne nient pas l’auto-organisation, mais pour eux, celle-ci est forcément incomplète. Leur slogan serait cette phrase de Wittgenstein :  » Le Sens du Monde est aux marches du monde « , ou encore le théorème du mathématicien Gödel :  » Tout ensemble fini d’axiomes contient une proposition indécidable « , théorème magnifiquement illustré par de nombreux dessins d’Escher. Il y a toujours un trou au centre du monde, par où ce monde prend sens. Un trou au centre de la roue, qui fait qu’elle tourne. Que vous preniez la physique, l’astrophysique, la biologie, la neurologie ou la théorie de l’évolution, vous aboutissez chaque fois à un autre niveau de réalité, dont on ne peut rien dire, sauf qu’il existe.

    Vous l’avez compris, je me situe dans cette seconde école, qui dit à la première :  » Vous ne voyez que la moitié du réel et votre erreur part en quelque sorte d’une mauvaise interprétation de la tradition.  » Le Bouddha, par exemple, disait :  » Il y a un étant, un créé, un formé…(on pourrait ajouter  » un auto-organisé « ), mais cela n’existerait pas s’il n’y avait pas un non-étant, un non-créé, un non-formé… (et nous ajouterions  » un non-auto-organisé) !  » Les taoïstes, eux, diraient que l’auto-organisation est un attribut du Tao avec nom, qui est  » mère de toute chose « , alors que l’incomplétude appartient au Tao sans nom, qui est  » père de toute chose « . Toutes les grandes traditions spirituelles ont toujours distingué ces deux niveaux : le monde où nous vivons, qui est en perpétuel devenir, et l’Absolu -quelque soit le nom que vous lui donniez.

    En quoi le fait que la science nous ramène à ce grand dualisme vous plaît-il ?

    Ce qui m’importe c’est que la nouvelle science rejoigne enfin ainsi l’une des intuitions majeures de l’humanité. Cette rencontre me semble l’évènement le plus important de cette fin de millénaire. Nous avons tant besoin de retrouver du sens ! La science ne donne pas le sens mais elle conduit vers ! Elle nous montre la faisabilité du concept ! S’il n’existe pas de sens, il n’existe pas de  » je « , et donc pas de responsabilité, pas d’éthique, pas de libertés publiques. La clé de toute civilisation est la quête du sens.

    Interview par Patrice van Eersel Copyright Nouvelles


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    Obscures lumières par Bertrand Vergely

    -Le prologue-

     

    "On voudrait nous faire croire que les Lumières ont été totalement lumineuses. Mais la Révolution française a débouché sur la Terreur, avant d’accoucher de l’Empire. Est-ce un accident ? Il n’en est rien. Il y a dans la Révolution française une double contradiction. Alors qu’elle se veut antireligieuse, elle donne naissance avec Robespierre au culte de l’Être Suprême. Alors qu’elle se veut morale, elle fait le lit du libertinage poussé au paroxysme par Sade. Il y a une raison à cela. La Révolution française a voulu être révolutionnaire. Elle a cru qu’elle pouvait l’être. Mais elle a été dévorée inconsciemment par l’Ancien Régime dont elle ne s’est jamais vraiment débarrassée. Cette ombre a pesé sur elle. Elle pèse encore sur nous. Bertrand Vergely est philosophe et théologien. Normalien, agrégé de philosophie et professeur de khâgne, il enseigne également à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Institut Saint-Serge. Il est l’auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (2001), Le Silence de Dieu : face aux malheurs du monde (2006) et Une vie pour se mettre au monde (2010)."

     

    https://www.youtube.com/watch?v=_XY5_3oD7lA:: Bertrand Vergely : Retour à l'émerveillement

     

    Préambule

    C'est dans une émission de radio-RCF Isère que j'ai découvert Bertrand Vergely:

    "En 2010, dans son ouvrage Retour à l'émerveillement, il rappelle qu’en grandissant, l'enfant perd sa capacité d’émerveillement dans sa confrontation aux contraintes et à la dureté de l'existence. Devenu adulte, il s'oriente alors vers l’idéalisme, « une manière d’intellectualiser le rationnel, en réduisant la réalité à un concept », ou vers le matérialisme, «contre-pied triste et tragique de l’idéalisme, qui dément toute explication intellectuelle », en négligeant généralement une troisième voie, qui constitue la base de l'attitude philosophique : l’émerveillement (5).

    En 2011, B. Vergely résume ainsi sa démarche : « J’ai écrit des ouvrages dans trois directions. 1°) La vulgarisation de la philosophie et l’histoire de la philosophie. 2°) Des réflexions sur les expériences-limites de la mort, de la souffrance et du mal. 3°) Des ouvrages sur le bonheur et la foi. (6)

    En mai 2015, à l'occasion de la sortie de son ouvrage La Tentation de l'homme-Dieu, il livre sa réflexion sur les problématiques de notre société «postmoderne». Il exprime sa position sur la réforme des collèges. Pour lui, la République va « tourner le dos à ses propres valeurs »(9).
    En 2018, dans son ouvrage Obscures lumières - La révolution interdite, il voit dans les Lumières une religion plus obscurantiste que le christianisme qu'elle a voulu remplacer. Pour lui, la Révolution française, au lieu de supprimer la soif de pouvoir, l'a déplacée d'une expression cléricale vers une expression laïque; elle a mis en place « une idolâtrie, celle de l'homme total contrôlant la nature et l'homme par la raison humaine. Au xviii esiècle cette idolâtrie débouche sur la Terreur, au xixe siècle sur le nihilisme intellectuel, au xxe siècle sur le totalitarisme »(10)."
    Ces positions de B. Vergely vont à l'évidence à contre-courant de la pensée dominante. Traiter de la sorte des Lumières semble être une provocation 
    vis à vis de ceux qu'on présente comme les libérateurs de notre pensée contre l'obscurantisme du moyen-âge et l'absolutisme royal. Cependant Vergely m'interpelle et je ressens comme un paradoxe qui exige de moi une analyse plus approfondie et complexe.

    1)
      Prologue.


    Ce livre dit Bertrand Vergely est né d'une conversation avec son ami Marc Halévy où l'un des deux, (lequel? qu'importe) a lancé une remarque: "Tu ne trouves pas qu'aujourd'hui si une chose empêche de penser ce sont bien les Lumières?" (Marc Halévy est un physicien et philosophe français, né à Bruxelles le 3 mai 1953, spécialisé dans les sciences de la complexité tant du point de vue théorique fondamental que du point de vue de leurs applications à l'économie et à la prospective)C'est d'une audace extrême de parler ainsi des Lumières en France. Elles sont sacrées, on n'y touche pas au risque d'être lapidé puis mis à l'écart de la scène intellectuelle. 

    Vergely montre la difficulté en évoquant un de ses collègues, historien et grand défenseur des Lumières et de la laïcité, qui fut outré parce que Monseigneur Lustiger avait osé critiquer l'antisémitisme des lumières au nom de la raison: ["Je crois que l’antisémitisme d'Hitler relève de l’antisémitisme des Lumières et non de l’antisémitisme chrétien" -Le choix de Dieu, Mgr. Lustiger, De Fallois 1987]. C'est ce qui, en fait, est décrit dans la Dialectique de la Raisond'abord publié de façon confidentielle, à New York, en 1944, par Theodor W. Adorno et Max HorkheimerSelon wikipedia, "c'est l'un des principaux témoignages de la philosophie du xxe siècle et l'ouvrage le plus représentatif de la Théorie critique engagée par l’École de FrancfortLe livre éclaire le processus logique et historique par lequel les Lumières (en allemand : Aufklärung) sont conduites à se transformer en leur contraire, le mythe ou la barbarie, dont elles prétendent s’émanciper, au lieu d’œuvrer pour une société plus humaine. Les auteurs cherchent en même temps les conditions de possibilité pour le sauvetage du projet des Lumières dans un contexte où la civilisation dans son ensemble est menacée à l’échelle planétaire" (On trouve le texte intégral ici). 

         On croit en général que les lumières nous protègent du mythe, "Par leur engagement contre les oppressions religieuses et politiques, les membres de ce mouvement qui se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde, combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme, l'illusionnisme et la superstition des siècles passés, ont procédé au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique de leur temps(voir les liens en fin de ce chapitre). Mais en réalité, elles sont un mythe, celui du progrèsmythe fondateur de la modernité, comme religion du futur et de l'ultra-modernité (L'Univers est «L'Être Absolu?».

         Et il ne faut pas s'imaginer que ces lumières nous protègent contre le pouvoir et sa violence, à l'image du Marquis de Sade, elles ne pensent qu'à une chose: la maîtrise du monde par la raison. Par ailleurs, de même que pour rousseau l'homme naît bon, la civilisation et la société sont pour notre marquis (page 106), "une antithèse prononcée de la nature. Sade reste ainsi fidèle à son temps qui estimait la civilisation et tout ce qui relève du domaine social comme le signe exté- rieur de la dégénération de l'homme authentique, bon et naturel. L'argument de l'époque fut simple et clair: l'homme -«naturel» est meilleur que l'homme civilisé parce qu'il subit moins les maux de la civilisation". Où est alors la lumière? 

    Le même collègue ne supportait pas qu'on critique les lumières ni l'idée que le christianisme puisse être pour quelque chose dans l'apparition des droits de l'homme. C'est ce qu'avance Frédéric Lenoir dans "Le Christ philosophe" dont voici le prologue et un résumé: "Pourquoi la démocratie et les droits de l’homme sont-ils nés en Occident plutôt qu’en Inde, en Chine, ou dans l’Empire ottoman ? Parce que l’Occident était chrétien et que le christianisme n’est pas seulement une religion. Certes, le message des Evangiles s’enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l’individu à l’égard du groupe et de la femme à l’égard de l’homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine. Quand, au IVe siècle, le christianisme devient religion officielle de l’Empire romain, la sagesse du Christ est en grande partie obscurcie par l’institution ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la Renaissance et des Lumières s’appuient sur la  » philosophie du Christ  » selon l’expression d’Erasme, pour émanciper les sociétés européennes de l’emprise des pouvoirs religieux et fonder l’humanisme moderne. Frédéric Lenoir raconte ici le destin paradoxal du christianisme – du témoignage des apôtres a la naissance du monde moderne en passant par l’Inquisition – et nous fait relire les Évangiles d’un œil radicalement neuf". C'est aussi le cas d'Alain Badiou pour qui Saint Paul est à l'origine de l'universalismeAux yeux de ce collègue, l'esprit des Lumières (E. Macron?) incarnant le vrai, le bien et le beau sur terre, sont incritiquables et elles ne doivent rien au christianisme. L'histoire a commencé à Athènes au V siècle avant J.C avec l'invention de la démocratie.  Puis il y avait eu une éclipse obscurantistesoi-disant du fait du christianisme (qui est né au seuil d'un tombeau. Et il y demeurera à jamais) avant que l'histoire ne commence à nouveau en 1789 avec la révolution française. Pour ce collègue, il y avait d'un côté la lumière, de l'autre l'obscurité. D'un côté la démocratie, la raison et l'homme et d'un l'autre le christianisme (et non les autres religions). Il y a trois raisons à cela. 

         *Le christianisme c'est le mal sur terre, tout comme l'Ancien Régime qui l'a soutenu.

         *Les autres religions, bien que religieuses sont des cultures et pas simplement des religions. donc elles ont le droit d'exister en tant que culture. Contrairement au christianisme qui n'est pas une culture mais une religion, c'est à dire une superstition contraire à la raison.

         *Les autres religions qui sont des cultures permettent de dire l'origine autrement que la Bible avec le livre de la Genèse

    Avant 1789, rien ne se serait passé? Il n'y aurait rien eu de vrai à part les lumières? Cette façon de pensée du collègue de Bertrand Vergely étouffe la pensée. C'est pourquoi Marc Halévy et Bertrand Vergely se sont, dit ce dernier, reconnus dans la critique de cette pensée

    [Marc est un physicien et philosophe français, spécialisé dans les sciences de la complexité tant du point de vue théorique fondamental que du point de vue de leurs applications à l'économie et à la prospective. En 1973, il devient élève d'Ilya Prigogine, grâce auquel il s'engage dans le développement théorique de la physique des systèmes et processus complexes, discipline qu’il applique plus spécifiquement aux univers de la prospective, de l’économie et du management. En parallèle, il mène des études [...] en philosophie et histoire des religions [...Il écrit sur la Kabbale, le taoïsme et la franc-maçonnerie, et sur leur convergence avec les vues de la physique contemporaine..(Aux sources de la Kabbale)]

    Dans cette critique, retenons qu'un point relie la Kabbale et la physique quantique, point qu'avait refusé Einsteinl'interprétation orthodoxe (l’état du système (ou la fonction d’onde) n’est pas considéré comme une entité du monde, ou comme référant ou correspondant à un objet du monde. Il est seulement considéré comme un outil prédictif), ainsi que le refus de l'objectivation, (principe de liberté?) cher à Nicolas Berdaief et sa vision chrétienne de la mission de l'homme dans "De la destination de l'homme". Pour lui, le monde n'a pas été créé. Comme en physique quantique où à partir de la fonction d'onde et de l'état quantiqueil est "créé à chaque instant" de façon imprévisible (ou probabiliste). Tout comme le sens. Et ce, avec le concours de celui (l'observateur) qui les regarde et qui les pense. Le monde, comme le sens, sont fulgurants ou ils ne sont pas. Ils restent de fait comme l'état quantique, qui doit donc être vu comme représentant toute l'information disponible sur le système : une description de l'histoire du système permettant de calculer les probabilités de mesure. L'image quantique n'est certes qu'une représentation qui permet de faire des calculs, et elle ne peut contenir toute la richesse du réel, cette fulgurance de la liberté et d'imprévisibilité chère à Berdaief. Les lumières, contrairement à ce qui en est prétendu, en faisant advenir l'humanisme, le matérialisme, l'économisme, le pragmatisme, le sensualisme, le déisme,  n'ont pas libéré la pensée. Marc explique aussi que par tous ces trucs en "isme", elles l'ont enfermée dans un système, ce "isme". 

    C'est un "bourgeoisisme" qui paralyse la modernité, un contrôle du monde qui occulte l'essence fulgurante de l'existence. Selon R.P. Kuntz, établir une distinction réelle entre l’essence et l’existence, c’est admettre que toute substance créée implique deux réalités qui constituent  son être physique, une réalité d’essence, réalité potentielle, et une réalité d’existence, réalité d’acte. L'essence pourrait donc se voir comme "l'état quantique" dont la fulgurance se manifesterait par ce qui pourrait ressembler à l'effondrement de la fonction d'onde faisant apparaître l'observable, l'existence et le monde. Pascal disait dans les pensées qu'on ne peut vivre le réel que transi par lui, saisi par lui. Mais avec les lumières, bien qu'il soit question de lumière, il n'y a pas de fulgurance. L'important est que l'homme contrôle tout. La bourgeoisie avait imaginé contrôler l'Ancien Régime pour prendre le pouvoir et asseoir son autorité. Et c'est se qui s'est passé, le sociétal et le contrôle ont envahi toute notre culture jusqu'à l'asphyxier. Notre société actuelle en porte les stigmates et en est aussi un résultat. C'est subtil cette façon de tout contrôler à travers l'étatisation et le libéralisme en usant de la liberté. Sur le même ton, Marc Halévy et Bertrand Vergely nous mettent en garde: "Il faut dénoncer l'impérialisme de la raison, des systèmes et de contrôle que les Lumières ont fait peser sur la culture moderne et post-moderne. Non par haine de la raison et de la modernité. Mais par souci de la vraie raison comme de la vraie modernité. Il faut aussi dénoncer la crise métaphysique et spirituelle qui est à l'origine de cette dictature de la raison". 

     

     

     

     

    Mais y a t-il une vraie raison? 

    "Smuthos signifie parole, logos aussi signifie parole (legein : parler, dire). Deux termes pour la même idée, mais avec des implications divergentes. Si muthos est la parole du dieu, logos est la parole de la raison. Héraclite pose le Logos comme parole rationnelle de la nature"

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Maxime_le_Confesseur

    Sur ce point, je vais continuer de suivre Bertrand Vergely et aller vers des des réflexions qui m'interpellent depuis pas mal de temps et que la pensée dominante accepte de moins en moins et que j'e retrouve dans des livres comme celui de Rupert Sheldrake   "Réenchanter la science(Les dogmes de la science remis en cause par un grand scientifique). En effet, "Il existe une vraie raison, une raison profonde débouchant sur la raison d'être qui illumine l'existence en donnant force et énergie". Pour la trouver il faut chercher dans le Logos, le Verbe ou la parole (Franc Maçonnerie). "S'enracinant dans le souffle créateur de la vie, souffle divin proprement extraordinaire faisant qu'il y a l'univers, la vie, les hommes, l'existence et derrière eux l'extraordinaire présence de ce qui est, celle-ci s'exprime à travers les images de ce que nous voyons, images qui sont des symboles de ce souffle créateurD'où l'expérience créatrice de la raison ou Logos". Annick de Souzenelle évoque notre Oedipe intérieur et pense que "si nos mythologues s'accordent à opposer Muthos et Logos, les racines mêmes de leur nom, si, en raccourci, ils les font relever, l'un du cerveau droit, qui ouvre au mystère, aux espaces potentiels de l'intériorité de l'Homme, à la mélodie..., l'autre du cerveau gauche qui préside à la parole, à la logique, au temps et aux rythmes, ne pouvons-nous enfin tenter de les unir pour conduire notre pensée vers une plus grande profondeur des choses et libérer nos mythologues de cette schize dans laquelle nombre d'entre eux s'aliènent ?". Alors les choses cessent d'être des choses pour devenir des symboles à travers lesquels le souffle créateur de la vie, celui qui pousse à progresser en pays de haute connaissance, développement des lumières de plus en plus fortes, de plus en plus éclairantes. C'est ainsi qu'à partir de la connaissance immédiate, on développe des Lumières qu'on vit sous la forme de connaissance  illuminative. Elle a toujours inspiré les philosophiestelles la philosophie comme éducation de l’âmeles sagesses et les spiritualités de type chrétien ou de plus en plus les nouvelles spiritualités non chrétiennes. Témoin de ceci, La fonction symbolique dans la « Mystagogie », de Maxime le Confesseur  avec la "Mystagogie ecclésiastique(cité par Benoît XVI).

    [ La mystagogie (étymologiquement, du grec: initiation au ou aux mystères) désigne le temps qui suit le catéchuménat correspondant à l'initiation aux mystères de la foi, notamment la participation à l'eucharistie. Le mystagogue, c'est-à-dire le catéchiste qui enseigne au néophyte, a donc la mission de conduire celui qu’il accompagne au cœur du mystère chrétien ].

    C'est une vision que l'on retrouve dans la symbolique romane d'abord chez Mary-Madeleine Davy avec "initiation à la symbolique romane" (Le douzième siècle, cette Renaissance médiévale, est le grand âge de l'art roman. L'homme de ce temps possède une exacte connaissance de sa situation : il est pèlerin de la Jérusalem céleste et, de ce fait, voué à une marche ascendante. Relié à un monde invisible dans lequel il se meut, il sait d'où il vient et où il va. Sa certitude relève de sa foi. Que cette foi se développe à l'intérieur de l'Eglise ou qu'elle soit hétérodoxe, elle demeure vivante. Le moine y répond à l'intérieur de son cloître, le professeur dans son enseignement ; l'artiste en témoigne sur la pierre ou par la couleur. Le monde est un, du macrocosme au microcosme, et il est signe de l'Invisible. L'art et ses symboles l'enseignent. Du portail de Cluny à la littérature du Graal, Marie Madeleine Davy nous donne accès à l'extraordinaire richesse symbolique de ce douzième siècle).
    Puis on la retrouve chez Pascal dans les Pensées N° 260 page 125 ou bien encore chez Hegel quand celui-ci voit dans l'histoire une succession de figures
     (préface de la phénoménologie de l'esprit §26 pages 69/71) où il voit dans l'histoire une succession de figures. Ce qui confère sa fiabilité au symbole, c'est "sa capacité d’exprimer le réel, son universalité, qui se résume dans l’unité de la totalité. C’est par conséquent la compréhension entière du symbole lui-même qui donne accès à la connaissance, aboutissant ensuite à la réalisation ultime". Le symbole représente la descente de l'invisible dans le visible, mais aussi la montée du visible vers l'invisible, ces deux aspects pour lesquels le philosophe Maurice Merleau-Ponty avait rédigé des notes en vue d'un ouvrage futur sur l'origine de la vérité, interrompu par son décès prématuré. Ces notes comportaient environ 150 pages manuscrites, rassemblées en vue de leur publication par le philosophe Claude Lefort, correspondaient, selon celui-ci, à l'introduction d' un ouvrage qui aurait pu avoir des dimensions considérables. René Guénon, lui, dans un texte posthume nous rappelle le sacré contenu dans l'invisible du symbole de la science sacrée et ce qu'il est devenu: "La civilisation moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : de toutes celles que nous connaissons, elle est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, la seule aussi qui ne s’appuie sur aucun principe d’ordre supérieurLa notion de la vérité, après avoir été rabaissée à n’être plus qu’un simple représentation de la réalité sensible, est finalement identifiée par le pragmatisme à l’utilité, ce qui revient à la supprimer purement et simplement ; en effet, qu’importe la vérité dans un monde dont les aspirations sont uniquement matérielles et sentimentales?" De ce invisible dans le visible, Platon dans le Banquet 210b, disait, en parlant de la beauté:  "Plus on fait l'expérience de cell-ci et plus on a envie de la connaître davantage en allant au-delà". Quand à Karl Jaspers dans "Introduction à la philosophie", dans le chap VIII "La foi et les lumières" il distingue les vraies des fausses Lumières et déclare que "plus la science progresse, plus celle-ci rencontre l'extraordinaire de la réalité" (Karl jaspers était un existentialiste allemand).

    La Raison au sens fort, pense Bertrang Vergely (et je suis d'accord), existeC'est ce qui fait la raison d'être avec l'expérience d'être, qui donne tout son sens et son "sel" à la vie et au monde. Mais l'être humain est en perte de sacré. Qu'est devenue la science énergétique de la vie? Pour ce dernier site, "l'homme de Neandertal avait accès à la force sacrée de la vie [...] LA Connaissance en somme, leur était transmise via leur dimension intérieure, mais aussi via le monde invisible extérieur [...] face au modèle réducteur de la pensée moderne qui nous veut productifs, complexés, dociles et combatifs à la fois, mais surtout, qui nous veut absents à la Vie. En dépassant la peur viscérale, le rien, nous découvrons finalement le Tout". C'est une raison de ce type, au sens fort, qui est évoquée en parlant de tout ce qui fait l'expérience de la Raison d'être. Or, avec les Lumières, à quoi assiste-t-on?

    On assiste à une brisure de la Raison, qui s'est faite en 4 temps:

         - Premier temps: La victoire de la pensée bourgeoise. Au XVIIIè siècle, un phénomène métaphysique essentiel se produit. La pensée descend du Ciel sur la Terre, de Dieu à l'homme, de l'invisible au visible. Il semble que Jacques Bouveresse désire renouer avec cette pensée des Lumières descendue sur la Terre et qui aurait, d'après lui, été occultée depuis les années 1970. Bouveresse dit: Après trois décennies de bavardage postmoderne (on est en 2006), n’est-il pas temps de renouer avec l’héritage des Lumières, dont la croyance en la raison humaine et en la liberté domina le XVIIIè siècle avant d’éclairer le monde? Mais est-ce si sûr que la pensée dominante actuelle ne soit pas similaire et dans le prolongement de celui des Lumières?

    Un ouvrage montre bien la désacralisation de la pensée au XVIIIè siècle: "L'enquête sur l'entendement humain" de David Hume (explications d'un texte extrait de l'oeuvre et résumé). HumeFondateur de l'empirisme moderne (avec Locke et Berkeley), fut l'un des plus radicaux par son scepticisme. Il s'opposa tout particulièrement à Descartes et aux philosophies considérant l'esprit humain d'un point de vue théologico-métaphysique : il ouvrit ainsi la voie à l'application de la méthode expérimentale aux phénomènes mentaux. Son importance dans le développement de la pensée contemporaine est considérable : Hume eut une influence profonde sur Kant, sur la philosophie analytique du début du xxe siècle et sur la phénoménologie. C'est un des premiers qui ouvrit ouvertement le passage donnant congé à la profondeur comme on le voit dans le passage suivant: "La philosophie facile et claire aura toujours la préférence auprès de la généralité des hommes sur la philosophie précise et abstruse (Paris flammarion 1983 page 48). "Le pur philosophe est un personnage qui, couramment n'est que peu acceptable dans le monde" (Page 49). "L'homme est un être raisonnable et sociable et doit le rester [...]. Aussi j'interdis la pensée abstruse et les recherches profondes et je les punirai sévèrement [...]. Soyez philosophe, mais au milieu de toute votre philosophie soyez toujours homme?" (page 50)On ne saurait être plus clair sur le "congé" donné à la profondeur...(comme celle de Maître Eckhart). Les anciens pensaient que l'on est homme parce que l'on est sage. Maintenant, les modernes, à la suite de Hume pensent que l'on est sage parce que l'on est homme. Le siècle des lumières n'est-t-il pas plutôt le siècle de l'humanisme bourgeois se faisant passer pour de la philosophie? Molière dans "Le Misanthrope" n'exprime-t-il pas cet humanisme quand il fait dire à Philinte: "A force de sagesse on peut être blâmable. La parfaite raison fuit toute extrémité. Et veut que l'on soit sage avec sobriété"?

    Ce premier temps de la brisure de la Raison par les lumières est certainement un aboutissement. La science et la philosophie "sont apparues au même moment, chez les Grecs, il y a plus de deux mille cinq cents ans. Leur naissance a correspondu à l'émergence d'une nouvelle figure du savoir, inconnue des époques antérieures, le savoir pur ou désintéressé. « Jamais que nous sachions, écrit Léon Robin, la science orientale, à travers tant de siècles d'existence, et même après qu'elle eut pris contact avec la science des Grecs, ne paraît avoir dépassé les préoccupations utilitaires ou les curiosités de détail, pour s'élever à la pure spéculation et à la détermination des principes. » Les Grecs du VIe siècle avant notre ère ne cherchaient pas uniquement à transformer la nature, à tourner le cours des choses à leur avantage ; ils s'efforçaient de comprendre le monde, c'est-à-dire de construire un système cohérent et rationnel de la totalité du réel". Mais avec les Lumières, on atteint un point de non-retour où l'étonnement et l'émerveillement de la philosophie grecque ont basculé dans le scientisme (formule de Renan -1883/1892), le matérialisme (La Mettrie vers 1748) et l'utilitarisme (dont le fondateur est Jérémie Bentham-1748/1832) qui a donné le mécanisme des marchés financiers dominant le monde sans partage aujourd'hui.. La transcendance est menacée par l'évolution technologique mais on sent qu'un éveil spirituel est en train d'émerger dans un monde chaotique en apparence. Voici ci-après de quoi alimenter la réflexion.

      http://www.lepoint.fr/societe/que-nous-reste-t-il-de-sacre-20-01-2012-1421638_23.php  Que nous reste-t-il de sacré? Credo. Dans "Jeunesse du sacré", Régis Debray décortique les cultes contemporains .Le médiologue qu'est Régis Debray fait son miel de nos crédulités. Ainsi, un moderne pourrait crde la ohilosophie oire que nous sommes désormais vaccinés contre les rites, exempts de toute sainte vénération, Nietzsche et l'Internet étant passés par là. Dans son nouvel essai, "Jeunesse du sacré", Debray nous invite à reconsidérer le paysage. Pour peu qu'on sache le dissocier du divin, le sacré, ce "revenant indocile", est partout. Qu'est-ce que le sacré ? Tout ce qui "légitime le sacrifice et interdit le sacrilège", écrit Debray. Avez-vous entendu parler des mausolées staliniens, de la flamme du Soldat inconnu, de la butte du Panthéon, du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, de la crypte du mont Valérien ? Savez-vous que la cave néobyzantine de l'Institut Pasteur abrite le corps du grand savant ? Sans doute ces sanctuaires font-ils image, mais c'est encore trop peu. Debray esquisse, dans un livre malicieusement illustré, les prolégomènes du sacré contemporain. L'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme ne stipule-t-il pas que l'on doit respecter "le caractère sacré de la vie"? Les fleurs déposées sur la tombe de Jim Morrison ne transforment-elles pas un coin du Père-Lachaise en autel vampirique ? Wagner, à propos de "Parsifal", ne parlait-il pas de "représentation sacrée"?                                                                                                                                                                      https://www.monde-diplomatique.fr/mav/106/BOUVERESSE/17669  Après trois décennies de bavardage postmoderne, n’est-il pas temps de renouer avec l’héritage des Lumières, dont la croyance en la raison humaine et en la liberté domina le XVIIIe siècle avant d’éclairer le monde ? Mais, pour ressusciter les Lumières, il faudrait aussi les repenser, et donc transformer en profondeur les façons de réfléchir et d’agir de l’homme d’aujourd’hui... De l’être humain qui n’est pas seulement rationnel, mais également raisonnable, on attend généralement une forme de compréhension et de tolérance à peu près illimitée à l’égard de toutes les formes de l’irrationalité, y compris les plus aberrantes. Ce qui est permis à ses adversaires — la crédulité, la superstition et le fanatisme — ne lui est pas permis à lui. Il doit pratiquer le scepticisme à l’égard des possibilités de la raison elle-même, éviter de transformer le culte de la rationalité en une superstition d’un nouveau genre et s’abstenir de toute espèce de fanatisme de la raison. C’est ainsi que l’on en arrive facilement à un stade, et je crois que c’est celui où nous en sommes actuellement, où la raison est devenue tellement soucieuse de ménager ses adversaires et de ne pas être soupçonnée d’abuser des pouvoirs qu’on lui attribue qu’elle ne sait plus réellement si elle peut et doit continuer le combat qui a commencé à l’époque des Lumières.

    http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2015/07/karl-jaspers-la-foi-et-les-lumieres.html Karl Jaspers (1883-1969) est, parmi les philosophes à tendance existentialistes, celui qui a conçu le système le plus achevé et le plus proche de la métaphysique. Jaspers incarne, en Allemagne, l'existentialisme chrétien. Partant de la constatation primordiale de l'existence, le philosophe, échappant au réalisme matérialiste, doit rechercher les conditions du salut de l'homme, c'est-à-dire l'accomplissement de sa liberté. Cet accomplissement, Jaspers le situe en Dieu. Récusant donc la primauté de la science sur la métaphysique et la foi, Jaspers montre comment ont peut, depuis Platon, déduire et construire un humanisme philosophique de la liberté. "La Foi et les Lumières":: "Les Lumières, comme l'a dit Kant, c'est pour l'homme, "après avoir été mineur par sa propre faute, atteindre sa majorité". Il faut voir en elles tout ce qui permet à l'homme de parvenir à soi. Mais il est si facile de se méprendre sur ce que les Lumières exigent que leur signification est toujours équivoque. Et c'est pourquoi la lutte contre les Lumières est elle-même équivoque. Elle peut se déchaîner à bon droit contre les fausses Lumières, ou à tort contre les vraies. Souvent les deux se confondent. Luttant contre les Lumières, on a dit : elles détruisent la tradition sur laquelle repose toute vie ; elles dissolvent la foi et mènent au nihilisme ; elles donnent à tout homme le droit de s'abandonner à ses volontés arbitraires et engendrent ainsi le désordre et l'anarchie ; elles rendent malheureux l'homme qui sent le sol lui manquer. Ces critiques n'atteignent que les fausses Lumières, qui ignorent jusqu'au sens des véritables et reposent sur la conviction que tout savoir, toute volonté, toute action peuvent se fonder sur le seul entendement (alors que l'entendement doit être utilisé seulement comme l'instrument indispensable servant à éclairer ce qui doit être fourni par ailleurs). Elles érigent en absolu les connaissances toujours particulières de l'entendement (au lieu de ne les appliquer, conformément à leur signification, que dans le domaine qui est le leur). Elles séduisent l'individu en suscitant en lui la prétention de posséder un savoir pour lui tout seul et d'être capable, en se fondant sur ce savoir, d'agir seul, comme si l'individu était tout (au lieu de se fonder sur les échanges vivants d'un savoir qui se trouve sans cesse remis en question et stimulé au sein de la communauté). Le sens de l'être exceptionnel et celui de l'autorité leur échappe, alors que pourtant toute vie humaine doit s'orienter par rapport à ces deux réalités. Bref, elles veulent que l'homme se suffise à lui-même, de telle façon que toute vérité, tout ce qui pour lui est l'essentiel, puisse être atteint par l'évidence rationnelle. Elles incitent seulement à savoir, non à croire. Les vraies Lumières en revanche, ne fixent pas exprès, du dehors et de force, une limite à la pensée et au libre examen, mais elles font prendre conscience d'une limite qui existe en fait. C'est qu'elles ne servent pas à élucider seulement ce qui n'avait pas été mis en question auparavant, les préjugés et les prétendues évidences qui paraissent tomber sous le sens, mais aussi à s'élucider elles-mêmes. Elles ne confondent pas les procédés de l'entendement avec les valeurs réelles de la condition humaine. Il s'avère alors que celles-ci peuvent être éclairées par des opérations raisonnables de l'entendement, mais qu'elles ne peuvent par trouver en lui leur fondement."

         - Deuxième temps: La politisation de la religion.

    Le rejet de la profondeur (comme la profondeur de Maître Eckhart) a pour conséquence directe la politisation de la religion. Dans la religion, si c'est l'aspect profondeur qui intéresse, on n'est pas captivé par la question du pouvoir ni par l'aspect social de la religion, mais par l'ouverture à l'extraordinaire et au monde symbolique. c'est la mystique qui captive les esprits. Mais si on ne s'intéresse plus à la profondeur, on en vient à se captiver par l'aspect du pouvoir et l'aspect social, la question de la relation entre foi et raison. Il faut savoir qui détient l'autorité en matière de jugement. La modernité ne s'intéresse plus à la religion et veut n'en rester qu'au débat foi-raison dans le but de tordre le cou à la foi. Il est à noter que le terme «religion politique» fait son apparition au XVIe siècle dans une œuvre de Tommaso Campanella:UniversalisPhilosophiae seu Mataphysicarum Reuma, juxta propria domata. 

     

     

         - Troisième temps: La mise à mort de la religion.

     

    L'Inexistence de Dieu - Raisonnement par Inférence

     

     

     

    Démonstration de l'existence de Dieu et raisons de croire chrétiennes

     

     

    Le débat n'est certainement pas clos, témoin la politisation du religieux avec l'interrogation sur les processus de requalification et de reconnaissance de l’activité religieuse comme politique à l’ère moderne, ou "le paradoxe de la libération" (dans des pays qui ont connu des grands mouvements de libération nationale - l'Inde,  Israël, l'Algérie) ou bien encore la politisation de la religion: obstacle à la sécularisation en Terre musulmane?Le débat atteint maintenant une taille critique avec ce qui est devenu le terrorisme. Qu'en était -t-il t à l'époque des Lumières? 

    L'évacuation de la religion, déjà présente dans le congé donné à la profondeur puis à la politisation de la religion, devient manifeste à l'occasion du fanatisme (état d'esprit où il n'y a plus de limites dans les actions que le fanatique entreprend pour faire triompher ses idéaux1)". Pour "l'opinion", lorsqu'elle est sondée au sujet de la religion, celle-ci est responsable du mal sur la terre (sinon qui?), en étant à l'origine des croisades, de l'inquisition, des guerres de religion et de l'arriération mentale de l'humanité. Remarquons que si, à l’origine,l’opinion publique "désignait l’avis éclairé d’une élite, elle renvoie aux débats entre citoyens politiquement actifs [...] et avec l’avènement des sondages, elle se trouve bâillonnée au profit d’une photographie des diverses opinions à un instant précis". Et en ces temps de terrorisme religieux (entre autres mais pas seulement) sévissant actuellement, il est difficile de penser autrement.

    Histoire du mot Le mot « terrorisme » est attesté pour la première fois en novembre 1794, il désigne alors la « doctrine des partisans de la Terreur »6, de ceux qui, quelque temps auparavant, avaient exercé le pouvoir en menant une lutte intense et violente contre les contre-révolutionnaires. Il s'agit alors d'un mode d'exercice du pouvoir, non d'un moyen d'action contre lui. Le mot a évolué au cours du xixe siècle pour désigner non plus une action de l'État mais une action contre lui. Son emploi est attesté dans un sens antigouvernemental en 1866 pour l'Irlande

    Revenons Maintenant aux Lumières et au fanatisme. Voltaire, dans son "Dictionnaire philosophique", il écrit: "Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. […]". Voltaire est habile dans la progression de son raisonnement, explique Bertrand Vergely: "S'il y a le fait de croire, il y a dans celui-ci le fait de croire vraiment à ce que l'on croit. Ce qui débouche sur deux types de folie; la folie douce qui croit en ce en quoi elle croit au point de le prendre pour une réalité et la folie meurtrière qui non seulement croit en ce en quoi elle croit mais qui veut que tout le monde y croit en étant prête à tuer pour cela". C'est effectivement une habile façon de présenter la croyance. La folie douce existe, la folie meurtrière aussi. Comment ne pas penser que Voltaire n'a pas raison explique que croire est mauvais et que cela conduit, en croyant ce que l'on croit,  à basculer dans la folie meurtrière. Conclusion: il faut croire avec modération, c'est à dire sans trop y croire, en étant un religieux modéré. C'est ce qu'il faut devenir... Il n'y a plus de religion, celle-ci est morte. Mais la religion existe parce qu'on y croit vraiment et non parce qu'on y croit modérément. Ce qui se passe aujourd'hui est-il l'aboutissement de la pensée de Voltaire (et des Lumières): la religion est systématiquement reliée non pas simplement à une question politique, qui était déjà posée avec les Lumières, mais à la question du fanatisme et de la modération. Sous couvert de laïcité et d'humanisme, c'est une façon habile de détruire définitivement le sentiment religieux

    Aujourd'hui, la question est posée clairement dans le site agoravox.fr:par Hugo Botopo; "éradiquer le terrorrisme impose de détruire les peurs et les terreurs consubstantielles aux religions et idéologies" Il ajoute: "La très grande majorité des pouvoirs politiques, économiques, financiers, idéologiques et religieux, quels que soient leurs parcours pour prendre le pouvoir et établir une domination sur des soumis, des clients, des adeptes, des pratiquants actifs et militants, utilise la peur pour asseoir leur pouvoir et leur domination". Irina Leroyer, elle, va encore beaucoup plus loin dans l'anti-religion et la haine de celle-ci: Et si la religion était responsable de tous nos maux ou du moins de la plupart ? En quoi la religion ou plutôt les religions seraient elles responsables des traumatismes et des névroses que nous vivons chaque jour ? La religion est la plus grande supercherie de l'histoire de l'humanité. La religiosité est pire qu'une dangereuse névrose, c'est une addiction et une drogue qui gangrène le monde depuis des millénaires. Il serait grand temps de mettre un point final à ces superstitions d'un autre âge. Le problème est que majoritairement nos contemporains sont « malades » ou au moins « contaminés »….

    Mais ne peut-on pas envisager que la perte du sacré depuis les Lumières et son rejet définitif depuis la mort de Dieu évoquée par Nietzsche et par Hegel, soient aussi la perte de la transcendance que notre société matérialiste avec sa soif de domination sur la nature, du pouvoir de l'agir et de l'efficacité immédiate et égotique malgré les slogans de tolérance et de solidarité? Ne serait-ce pas le pouvoir, y compris celui que les hommes de religion ont en quelque sorte usurpé au nom de Dieu dont il faudrait parler, plutôt que des religions? C'est en faire un bouc-émissaire alors que les peurs et terreurs qui leur sont attribuées sont aujourd'hui étendues à une peur généralisée de tout, accentuée par l'abus d'un principe de précaution rendu quasiment obligatoire. Dans le figaro.frDominique SCHNAPPER écrit: "L'affaiblissement de toute transcendance, religieuse ou politique, affaiblit la société démocratique. Elle risque de se donner pour seul objet d'assurer le bien-être de ses membres et de ne plus nourrir un projet commun, susceptible de transcender les intérêts immédiats et les égoïsmes de ses membres". [On l'a vu dans l'avant-dernier chapitre, c'est avec les Lumières, qu'on a atteint un point de non-retour où l'étonnement et l'émerveillement de la philosophie grecque ont basculé dans le scientisme (formule de Renan -1883/1892), le matérialisme (La Mettrie vers 1748) et l'utilitarisme (dont le fondateur est Jérémie Bentham-1748/1832) qui a donné le mécanisme des marchés financiers dominant le monde sans partage aujourd'hui.. La transcendance est menacée par l'évolution technologique mais on sent qu'un éveil spirituel est en train d'émerger dans un monde chaotique en apparence].

    Pour compléter ce panorama, on peut lire ce qu'écrit  J M Castaing dans cahiers libres sur les périls d'un monde sans verticalité. Il répond ainsi à la position quasiment intolérante de.Irina Leroyer.


    Remarque: il semble toutefois que si on assiste à la perte du sacré, il y ait bien ce

    rétrécissement de la transcendance, mais diffusion du religieux ? C'est peut-être une inversion de la façon habile de détruire définitivement le sentiment religieux que nous avons signalé précédemment avec Voltaire. 

    « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? » »

    — Le Gai Savoir, Livre troisième, 125.


          - Épilogue: La Terreur.

    Les Lumières pensaient qu'en envisageant de cette manière la question religieuse, on doit aboutir à la paix civile, aux droits de l'homme, à la fraternité universelle. Mais on débouche au contraire sur la Terreur. 

    [La Terreur est une période de la Révolution française caractérisée par le règne de l'arbitraire1 et des exécutions de masse2,3,4,5.]

    Comment se peut-t-il? Hegel l'a montré dans son oeuvre "La phénoménologie de l'esprit(Paris Vrin 2006 p.497/503)La phénoménologie de l'esprit, c'est l'aventure de la conscience. Elle est fondée sur une intuition philosophique précieuse : la conscience n’est pas une institution achevée, elle se construit, se transforme pour devenir autre qu’elle-même... "Dans le développement de l'esprit, les Lumières caractérisent ce moment au cours duquel l'Esprit, devenu concret à travers la famille, la société et l'état, se tourne vers la culture et les Lumières. C'est un moment riche, la culture et les Lumières étant une ouverture sur l'humanité spirituelle. Moment toutefois limité. Envisageons l'esprit uniquement sous l'angle de ce qui permet à l'humanité de se développer, non seulement socialement mais culturellement, on débouche sur une vision utilitaire de l'esprit.Développons cette vision. On voit triompher l'utilitarisme ramenant tout - et notamment Dieu à un usage empirique et fonctionnel. Laissons cette vision se développer. Celle-ci produit la liberté absolue de l'homme sur terre sous la forme de liberté d'user de tout mais aussi la terreur, cette liberté absolue ne tolérant rien à part elle. La Révolution française a débouché sur la Terreur" 

    Cela apparaît clairement dans le site: Hegel et la Révolution Française dans la Phénoménologie de l'Esprit



    ." La Révolution est le mouvement de la volonté universelle qui, parce qu'elle transcende les anciennes fonctions et structures a aussi vocation de les supprimer. Ce mouvement sublime de la liberté absolue comme volonté universelle que rien ne peut arrêter est le propre de la Révolution Française et des idéaux révolutionnaires - c'est le mouvement par lequel l'organisation et la division des masses s'abîme, se dissout dans la volonté universelle qui unit tous les hommes, dans laquelle ils se voient comme indépendants, défait de cet impératif d'« utilité  et d'être/pour/autrui qui caractérisait les structures de l'ancien Régime et qui s'opposait à l'expression de la liberté. La liberté, en tant qu'elle est absolue, ne peut tolérer de limite - " la liberté ou la mort " dit le proverbe révolutionnaire. [...] Le sujet singulier est toujours immédiatement uni à l'universel, parce que la liberté absolue a supprimé tout intermédiaire en supprimant les déterminations générales encore particulières. C'est là que la liberté absolue, dans son excès, rencontre son expérience négative, la terreur - la conscience singulière est condamnée à un « devoir-être universel, la liberté absolue lui est imposée. l'effectivité de chacun est engloutie dans une effectivité du tout - la conscience n'a plus de "Selbständigkeit", d'autostance, elle n'est que dans et pour l'universel, sans produire de volonté qui lui soit véritablement sienne, propre. la terreur est précisément ce moment où le mouvement vers l'universel se transforme en une dictature de l'universel sur le particulier"

     

    Et ce n'est pas un hasard. Ce qui est en cause, c'est la raison utilitaire se servant de tout en utilisant tout. Au cours de XIXe et du XXe siècles, à chaque fois que la culture a été dominée par une raison purement utilitaire, elle a débouché sur des régimes de terreur et de barbarie. Le stalinisme en URSS ou le maoïsme en Chine en sont des illustrations et ce ce sont malheureusement pas les seuls. 

    Aujourd'hui la raison utilitaire a pris aussi d'autres formes. Alain Cailléfondateur et directeur de La Revue du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales) est très explicite dans  "Critique de la Raison utilitaire, manifeste de Mauss -1989":  "Paru en 1989, ce petit texte pédagogique [...], a peu à peu pris des allures de livre culte et exercé une influence souterraine sur des pans importants de la sociologie, de l’anthropologie, de la science économique ou de la philosophie morale et politique. C’est que l’objectif premier du MAUSS — « Montrer que l’obstacle principal sur lequel bute la pensée moderne est celui de l’économisme, […] que c’est lui qui souffle l’essentiel des réponses et qui limite abusivement le champ du possible et du concevable » — est devenu chaque jour plus actuelAujourd’hui, nous y sommes en plein. Ce n’est plus seulement la pensée qui se dissout dans l’économisme, c’est le rapport social lui-même qui se dilue dans le marché. D’où la nécessité urgente de chercher des ressources théoriques et pratiques qui permettent de sauvegarder l’essentiel, la civilité ordinaire et le goût de ce qui fait sens par soi-même, à commencer par celui de la démocratie".

    La dernière forme à laquelle on est maintenant confrontés vient du fait que notre monde s'est décidé à remplacer l'homme par le post-humain via le transhumanisme et les robots. 


    2) Conclusion: 


    "La raison utilitaire est forte tant qu'elle n'est pas démasquée et pour cela il faut bien la nommer comme barbare"Etienne de La Boétie rappelle que "le tyran qui domine le monde n'a que la force qu'on lui donne. Cessons de le soutenir mentalement en l'admirant. On le voit s'écrouler comme un colosse aux pieds d'argile"(discours sur la servitude volontaire paris Ed. Sociales 1971 P. 48). De même, "la raison utilitaire qui nous vient des lumières et qui nous domine n'a que la force que nous lui donnons. 

    Cessons de l'admirer. On verra qu'il y  a autre chose de bien plus spirituel pour penser le monde et l'organiser". 


    C'est sur cette vision peu optimisme sur les Lumières que Bertrand Vergely termine son "prologue" de "obscures Lumières" Il avait commencé ce prologue par: "Tu ne trouves pas qu'aujourd'hui si une chose empêche de penser ce sont bien les Lumières?Ce qui est d'une audace extrême de parler ainsi des Lumières en France. Elles sont sacrées, on n'y touche pas au risque d'être lapidé puis mis à l'écart de la scène intellectuelle. 

    Pour ce qui me concerne, j'ai eu une éducation familiale et une culture qui me portaient à admirer les Lumières. Cependant je me suis progressivement posé des questions sur la science et son évolution  et sur les conséquences de la désacralisation du monde. Je réfléchis beaucoup à cette question et l'ai écrit quelques articles à propos du livre de Jean Staune, "Notre existence a t-elle un sens?". C'est pourquoi, si les Lumières conservaient pour moi la fascination que l'opinion dominante leur accorde, je me suis senti interpellé en commençant la lecture de "Obscures Lumières" par ce que le titre contient de paradoxal mais d'attirant pour un esprit qui se pose beaucoup de questions. 
    Pour cette conclusion, retraçons les différentes étapes de ma lecture pour arriver à ce avis pour le moins pessimiste sur la raison utilitaire: 

    Bertrand Vergely montre la difficulté de penser ainsi en évoquant un de ses collègues, historien et grand défenseur des Lumières et de la laïcité, qui fut outré parce que Monseigneur Lustiger avait osé critiquer l'antisémitisme des lumières au nom de la raison:

    On croit en général que les lumières nous protègent du mythe.

    Et il ne faut pas s'imaginer que ces lumières nous protègent contre le pouvoir et sa violence, à l'image du Marquis de Sade

    Le même collègue ne supportait pas qu'on critique les lumières ni l'idée que le christianisme puisse être pour quelque chose dans l'apparition des droits de l'homme, ce qu'avance Frédéric Lenoir, ce qui aboutit à dire que lchristianisme c'est le mal sur terre.

    Mais les Lumières, c'est un "bourgeoisisme" qui paralyse la modernité, un contrôle du monde qui occulte l'essence fulgurante de l'existence. Pour les Lumières, l'important est que l'homme contrôle tout

    Il faut dénoncer l'impérialisme de la raison, des systèmes et de contrôle que les Lumières ont fait peser sur la culture moderne et post-moderne. Non par haine de la raison et de la modernité. Mais par souci de la vraie raison comme de la vraie modernité. Il faut aussi dénoncer la crise métaphysique et spirituelle qui est à l'origine de cette dictature de la raison". 

    Mais y a t-il une vraie raison? Oui. Il existe une vraie raison, une raison profonde débouchant sur ce qui fait la raison d'être avec l'expérience d'être, qui donne tout son sens et son "sel" à la vie et au monde en illuminant l'existence et en donnant force et énergie".

    Pour la trouver il faut chercher dans le Logos (le Verbe), dans les symboles de ce souffle créateurD'où l'expérience créatrice de la raison ou Logos. On oppose Muthos et Logos. Ils relèvent, l'un du cerveau droit, qui ouvre au mystère, aux espaces potentiels de l'intériorité, l'autre du cerveau gauche qui préside à la parole, à la logique. Mais si on les unit, les choses cessent d'être des choses pour devenir des symboles à travers lesquels le souffle créateur de la vie, nous fait progresser en pays de haute connaissance vers la raison. C'est une connaissance  illuminative a toujours inspiré les philosophies, les sagesses et les spiritualités de type chrétien ou les nouvelles spiritualités non chrétiennes.

    Avec les Lumières, on assiste à une brisure de la Raison, qui s'est faite en 4 temps:

     

         - Premier temps: La victoire de la pensée bourgeoise. 

    "A force de sagesse on peut être blâmable. La parfaite raison fuit toute extrémité. Et veut que l'on soit sage avec sobriété"?

         - Deuxième temps: La politisation de la religion.

    La modernité ne s'intéresse plus à la religion et veut n'en rester qu'au débat foi-raison dans le but de tordre le cou à la foi.

         - Troisième temps: La mise à mort de la religion.

    Voltaire, dans son "Dictionnaire philosophique", il écrit: "Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Sous couvert de laïcité et d'humanisme, c'est une façon habile de détruire définitivement le sentiment religieuxDans le figaro.frDominique SCHNAPPER écrit: "L'affaiblissement de toute transcendance, religieuse ou politique, affaiblit la société démocratique. Elle risque de se donner pour seul objet d'assurer le bien-être de ses membres et de ne plus nourrir un projet commun, susceptible de transcender les intérêts immédiats et les égoïsmes de ses membres"J M Castaing évoque dans cahiers libres les périls d'un monde sans verticalité. Il répond ainsi à la position quasiment intolérante de.Irina Leroyer.

         - Quatrième temps: Epilogue, La Terreur

    Les Lumières pensaient qu'en envisageant de cette manière la question religieuse, on doit aboutir à la paix civile, aux droits de l'homme, à la fraternité universelle. Mais on débouche au contraire sur la Terreur. Comment se peut-t-il? Hegel l'a montré dans son oeuvre "La phénoménologie de l'esprit", la phénoménologie de l'esprit, c'est l'aventure de la conscience: [on voit.. triompher l'utilitarisme ramenant tout - et notamment Dieu à un usage empirique et fonctionnel. Laissons cette vision se développer. Celle-ci produit la liberté absolue de l'homme sur terre sous la forme de liberté d'user de tout mais aussi la terreur, cette liberté absolue ne tolérant rien à part elle. La Révolution française a débouché sur la Terreur"]. Et ce n'est pas un hasard. On voit que ce qui est en cause, c'est la raison utilitaire se servant de tout en utilisant tout.

     

    Actuellement, la raison utilitaire est plus que jamais présente, même si elle a pris de nouvelles formes. Alain Cailléfondateur et directeur de La Revue du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales) est très explicite dans  "Critique de la Raison utilitaire, manifeste de Mauss -1989": "l’obstacle principal sur lequel bute la pensée moderne est celui de l’économisme, […] c’est lui qui souffle l’essentiel des réponses et qui limite abusivement le champ du possible et du concevable » [...] Aujourd’hui, nous y sommes en plein. Ce n’est plus seulement la pensée qui se dissout dans l’économisme, c’est le rapport social lui-même qui se dilue dans le marché. D’où la nécessité urgente de chercher des ressources théoriques et pratiques qui permettent de sauvegarder l’essentiel, la civilité ordinaire et le goût de ce qui fait sens par soi-même, à commencer par celui de la démocratie". La dernière forme à laquelle on est maintenant confrontés vient du fait que notre monde s'est décidé à remplacer l'homme par le post-humain via le transhumanisme et les robot

    Ainsi, c'est avec les Lumières qu'on a atteint un point de non-retour, où l'étonnement et l'émerveillement de la philosophie grecque ont basculé dans le scientisme (formule de Renan -1883/1892), le matérialisme (Julien Offray de La Mettrie vers 1748) et l'utilitarisme (dont le fondateur est Jérémie Bentham-1748/1832). Ne peut-on dire que les Lumières sont une source du mécanisme des marchés financiers auquel est soumis le monde, sans partage aujourd'hui et dont la dématérialisation n'en diminue pas l'emprise.... 

    La transcendance est menacée par l'évolution technologique mais on sent qu'un éveil spirituel est en train d'émerger dans un monde chaotique en apparence]. Est-ce ça "l'homme" auquel les Lumières aspiraient?


    Je suis reconnaissant à Bertrand Vergely de s'exprimer courageusement dans un monde où la pensée dominante devient dévastatrice et de m'avoir interpellé de la sorte. Je prépare un nouvel article pour partager "ma lecture" du chapitre 2 titrée "La nouvelle origine", mais auparavant je n'ai pu résister à la tentation de lire l'épilogue de "Obscures Lumières"; au titre qui paraîtra provocateur, "l'impossible laïcité". J'ai trouvé que, en le résumant à l'extrême, cela pourrait être un complément à ma conclusion du prologue:

    "Que peut-on retenir des Lumières et de la Révolution française? Sans doute ceci: l'impasse morale et spirituelle dans laquelle notre monde se trouve, le propre des Lumières et de la Révolution française étant de dire une chose et d'en faire une autre? A l'image du rapport à la religion. Il était au départ prévu par les révolutionnaires de la supprimer. Ce qui a été le cas quand les prêtres ont été guillotinés. Avant qu'une nouvelle religion soit établie, celle du culte de l'être suprême, cet être étant la nature et l'homme. D'où les quatre impasses que connaît aujourd'hui notre culture issue des Lumières: -La laïcité, -Les droits de l'homme,  -La fin de la métaphysique, -La critique (où est le sens critique?). Ce n'est pas encore le moment de commenter ces affirmations, mais on sent bien dès le prologue la question des fondements de toute la société humaine est posée. 

    Cette problématique semble aussi posée dans L'héritage des Lumières, un legs en péril  par Raoul Marc JENNAR "L’idéologie dominante de ce début de XXIe siècle est aux antipodes du corpus de valeurs des Lumières. On a même entendu un Président de la République française dans un discours à St-Jean de Latran reprendre à son compte le rejet des Lumières dans les termes utilisés par le Vatican. L’idéologie dominante de ce début de XXIe siècle est aux antipodes du corpus de valeurs des Lumières. On a même entendu un Président de la République française dans un discours à St-Jean de Latran reprendre à son compte le rejet des Lumières dans les termes utilisés par le Vatican.  Les Lumières, après les Grecs du Ve siècle avant notre ère, ont soulevé des questions qui sont aussi les nôtres et cherché des solutions à des problèmes qui se posent encore à nous.  Certes, et ils en étaient conscients, ils oeuvraient dans un contexte spécifique pour changer une situation donnée dans un endroit défini. Avec la même conscience du contexte qui est le nôtre aujourd’hui, un contexte où le but des gouvernants se réduit à satisfaire les marchés, où l’objet de la politique n’est plus le bonheur des humains, mais la satisfaction des riches, où l’homme est redevenu un instrument au service de ceux qui l’exploitent, n’est-il pas temps de se rappeler cette phrase de Kant : « le devoir suprême de l’homme envers l’homme est de le traiter comme une fin et non comme un moyen. » N’est-il pas temps de nous poser la question : défendons-nous les valeurs qui fondent l’humanité en les trahissant quotidiennement ? Mais Est-ce que cette idéologie dominante n'est pas celle qui a été justement l'héritage des Lumières qui ont voulu éliminer la connaissance illuminative a toujours inspiré les philosophiesles sagesses et les spiritualités de type chrétien ou les nouvelles spiritualités non chrétiennes. J'ai découvert aussi l'Entretien avec Jean Staune de Patrice Van Eersel que j'ai trouvé passionnant et plein de promesses pour l'avenir de la connaissance et de la science.

     

    Au début de cette conclusion, nous avons vu que la raison utilitaire est forte tant qu'elle n'est pas démasquée et pour cela il faut bien la nommer comme barbareCessons de l'admirer. On verra qu'il y  a autre chose de bien plus spirituel pour penser le monde et l'organiser".  Examinons maintenant ce qui peut sans doute permettre d'atteindre cette chose à la manière d'un saut quantique et découvrons la prédiction cachée de Jung:

    En méditant l'oeuvre de Carl Gustav Jung, Christine Hardy découvre soudain une prédiction cachée du plus grand psychologue du siècle passé : au début du XXIe siècle se déclencherait un saut prodigieux dans la conscience collective, tant mental que spirituel et même physique. Ceci culminant dans une véritable métamorphose de la Terre : l'homme et la Terre harmonisés et enfin réconciliés !

    À la fin de sa vie, Jung entrevit, avec le physicien et prix Nobel Wolfgang Pauli, qu'il existait un niveau de «réalité profonde» où conscience et matière ne faisaient plus qu'un ; mais cette exploration, selon lui, serait menée par les chercheurs futurs.
    Se fondant sur vingt ans de recherches en sciences cognitives et en pensée systémique, Christine Hardy poursuit les découvertes de Jung et s'avance dans les domaines de la réalité profonde, où aucune théorie - cognitive ou physique - n'a osé pénétrer. Dans la théorie des champs sémantiques, toute matière et tout système, jardin ou musée, est une constellation de sens. Ainsi nous baignons dans un gigantesque champ de conscience planétaire en création permanente, au sein duquel l'humanité et la Terre co-évoluent. Nous sommes actuellement à un seuil où l'humanité entière va passer à un autre rythme, un autre plan de conscience : nous avons déjà enclenché le processus de métamorphose !
    «La totalité inconsciente tend à la prise de conscience totale»
    CARL GUSTAV JUNG

    Christine Hardy La Prédiction de Jung: La métamorphose de la Terre

     

    https://www.cgjung.net/publications/la-prediction-de-jung-la-metamorphose-de-la-terre.htmLa prédiction de Jung : la métamorphose de la terre Christine Hard

    https://www.cairn.info/revue-societes-2003-4-page-93.htm: C.G. Jung et le malaise social dans le monde occidental

     

    Autres liens: 

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Bouveresse:
    Incomplétude et philosophie: Jacques Bouveresse a réfléchi au théorème d'incomplétude de Kurt Gödel et à ses conséquences philosophiques. C'est à ce titre qu'il s'est insurgé, dans un ouvrage de vulgarisation, Prodiges et vertiges de l'analogie, contre l'usage que fait Régis Debray de ce théorème. Debray prétend en effet s'appuyer sur Gödel pour montrer qu'une société ne peut se fonder elle-même. Bouveresse y dénonce la distorsion « littéraire » d'un concept scientifique : la démonstration de Gödel ne vaut que pour des systèmes formels tels que ceux des mathématiques ou de la logique. Cette distorsion n'a, selon lui, d'autre but que d'éblouir un public n'ayant pas la formation permettant de saisir la portée de ce théorème complexe. Ce que Bouveresse reproche à Debray n'est pas l'utilisation d'un concept scientifique en tant qu'analogie, mais l'usage d'un théorème d'accès difficile (il s'agit de mathématiques avancées) comme tentative de justification absolue au moyen du sophisme classique que constitue l'argument d'autorité. L'incomplétude du système formel de certains systèmes mathématiques n'implique en rien une incomplétude de la sociologie, car la société n'est pas un système formel.

    N'est pas le pb des Lumières?

    https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1991_num_10_1_1592 La révolution française: massacres, terreur et vertu)

    http://www.mouvement-transitions.fr/index.php/intensites/le-contresens/sommaire-des-articles-deja-publies/729-n-14-michel-magnien-la-boetie-democrate : Comment, pourquoi le célèbre Discours de la Servitude volontaire de La Boétie, l'ami de Montaigne, a-t-il pu être lu comme un texte célébrant la liberté démocratique alors qu'il respire le mépris du peuple ? 

    http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2014/09/roger-caillois-l-homme-et-le-sacre.html Dans L'Homme et le sacré, paru à la veille de la guerre (en 1939), Roger Caillois inaugure une nouvelle manière de faire de la sociologie, sans rompre pour autant avec la tradition : il part des acquis de l'Ecole de Durkheim et en particulier des recherches de Mauss et de Hubert http://expositions.bnf.fr/lumieres/arret/04.htm L'idée d'universel est devenue suspecte ; nous autres contemporains avons appris à nous en méfier. Si elle fut jadis triomphante, l'histoire nous montre qu'elle servit de masque au colonialisme et à l'ethnocentrisme pour opprimer au nom de "la civilisation" les peuples "en marge du progrès".

    https://journals.openedition.org/asr/1655:: Intelligence divine, intelligence humaine : la philosophie comme éducation de l’âme selon Avicenne, Sohravardī et Mullā Ṣadrā

    http://www.penseesdepascal.fr/Ordre/Ordre1-moderne.php

    https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_2_2623:: Du mythe à la raison. La formation de la pensée positive dans la Grèce archaïque

    https://www.lerougeetlenoir.org/opinions/les-opinantes/les-lumieres-le-mythe-de-la-tolerance

    « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». C’est par ces mots faussement attribués à Voltaire que depuis des décennies le siècle des lumières est bien souvent présentée aux élèves par l’Éducation Nationale.

    Ce bienheureux XVIIIe siècle serait ainsi celui qui aurait permis “[...] de combattre les ténèbres de l’ignorance par la diffusion du savoir.” [1], de “dépasser l’obscurantisme [..] en s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États” [2], ou encore “le combat en faveur de la raison, la dénonciation de l’intolérance, la mise en place d’une idéologie du Progrès” [3].

    Ces “grands auteurs” que sont Voltaire, Rousseau, Diderot, et bien d’autres sont ainsi devenus des références obligées, étudiées en long, en large et en travers, du collège jusqu’à l’université. Nos enfants doivent apprendre à connaître et admirer la tolérance de ces auteurs éclairés sans qui la France, l’Europe et le monde n’auraient pu devenir ce qu’ils sont maintenant.

    Ne nous attardons pas sur ce mensonge, cent fois combattu par tous les médiévistes, qui consiste à voir dans les dix siècles du Moyen-Age une période sombre, abandonnée aux superstitions et à l’arbitraire seigneurial. L’imaginaire collectif et la propagande d’une certaine idéologie continuent sans cesse à relayer ces clichés. Il suffit pourtant d’aller voir les trésors que nous a légués cette période : cathédrales, manuscrits enluminés, statuaire… de relire les ouvrages de médiévistes tels que Jacques Heers ou Régine Pernoud, ou bien de se souvenir de l’amour courtois, des romans de Chrétien de Troyes, de l’invention de la polyphonie, pour se convaincre du contraire.

    S’il est un domaine où la vérité laisse donc la part belle aux rumeurs et aux mensonges idéologiques, c’est bien celui des lumières. Voltaire n’a ainsi jamais écrit « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». Il ne l’a même jamais dit. L’histoire de la diffusion de cette phrase inventée en 1904 par Evelyn Beatrice Hall est résumée dans ce documentaire.

    https://www.lajauneetlarouge.com/article/le-mythe-des-lumieres-est-en-bout-de-course#.WvQNNIiFOWt:: Le mythe des Lumières est en bout de course

    https://www.lajauneetlarouge.com/article/le-mythe-des-lumieres-est-en-bout-de-course#.WvQM8IiFOWs

    https://blogs.mediapart.fr/raoul-marc-jennar/blog/260812/lheritage-des-lumieres-un-legs-en-peril : L'héritage des Lumières, un legs en péril

    http://www.jocelinmorisson.fr/2014/09/23/observateur-physique-quantique/ :: henri stapp FAIRE ENTRER L’OBSERVATEUR CONSCIENT DANS LES ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE

    http://www.cpt.univ-mrs.fr/~rovelli/NS.html:: Rovelli: la naissance de la science

    https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151112.OBS9357/lettre-ouverte-a-alain-finkielkraut-par-alain-badiou.html:: Lettre ouverte à Alain Finkielkraut, par Alain Badiou


    https://www.amazon.fr/Christiane-Singer/e/B001K7N8MO:: romans et essais qui sont autant de réflexions sensibles pour approcher cette connaissance de soi sans laquelle le monde nous reste opaque et incompréhensible. La Mort viennoise (Prix des libraires 1979), Histoire d’âme (Prix Albert Camus 1989), Rastenberg, Les sept nuits de la reine, Seul ce qui brûle (prix de la Langue française 2006)… , du côté romans. Du bon usage des crises, Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies, Où cours-tu, ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?, N’oublie pas les chevaux écumants du passé, du côté essais, qui ont touché un très large public.

     


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    https://www.youtube.com/watch?v=kdmQDmMS-WI::  Interview 1 de Christine Hardy - La Théorie des Champs Sémantiques

    https://www.youtube.com/watch?v=Frch47hux28:: Interview 2 de Christine Hardy : l'Apocalyse de Jean comme attracteur

     


    Préambule à l'article: 


     

         -Table des matières de l'après-vie

    *L'immortalité (pages 11 à 33): Les Celtes (l'éternité tout confort), Les Germains et leurs religions  (un banquet pour les héros), Le chamanisme (à la recherche de l'âme en fuite), En Egypte (un livre pour l'ultime voyage), En Mésopotamie (l'enfer sans retour), En Iran (le combat du bien et du mal), En Grèce (les fruits de l'immortalité), au Japon (le shintoïsme, la voie des Kamis), En Chine (le taoisme, les recettes de l'immortalité), En Afrique (l'ancêtre et le vivant), En Amérique du Sud (la peur des esprits).
    *La réincarnation (pages 33 à 75): La réincarnation selon l'hindouismeLa réincarnation selon le bouddhisme
     (au Tibet: le livre de la libération, les Tulkous)La réincarnation selon l'église chrétienneDes preuves pour la réincarnation (les travaux du Dr Stevenson)L'exploration des vise antérieures (le régression sous hypnose, les expériences du Colonel de Rochas, ce que l'hypnose réveille, télépathie ou souvenirs oubliés? les guérisons sous hypnose du Dr Kelseyles fantastiques lecture de vie d'Edgar Cayceune autre méthode de régression: le lyingla mémoire du monde ou celle des particules,

    *La résurrection (pages 77 à 88):  Le judaïsme l'après-vie indescriptible, l'islamle rappel à la vie le jour des comptes, le christianisme: l'immortalité personnellela science et la résurrection

    *L'état hors du corps (pages 93 à 119): Jeanne Guésné, Vivre en dehors de l'enveloppe corporelle? les diverses densités de matière, la pensée crée la réalité, se construire un corps pour l'éternité, l'incessante incarnation de la vie, conscience et énergie, le délit de subjectivité, le corps astral le corps et son double énergétique, l'énergie lumineuse, support de la survie.

    *L'état de pré-mort (pages 121 à 146): Au bord de la mort, les étapes du voyage vers l'au-delà, Vie-mort!: une frontière impossible, le cerveau non irrigué, la drogue et la mort.

    *Le rêve et l'au-delà(pages 153 à 182) La prémonition de la mort, l'information sur l'au-delà, l'interprétation des rêves de mort, autre réalité ou jeu de l'imaginaire? devenir un rêveur conscient rêves d'une vis antérieure, rêves et Karma, Le second système, les barrières de l'espace-temps

    *Les communications avec l'au-delà (pages 187 à 221) Le spiritisme, l'état de médium, Médiums sous surveillance: Euséphia Palladino, Daniel Douglas Home, Marthe Béraud,, Willy Schneider, les moulages du Dr Geley, Léonor Piper, Communiques avec les morts les fantômes, la main brune, les fantômes de Jung Les déplacements d'objets, la synchronicité.

    *Appendice: (pages 231 à 247) Accompagner le mourant, témoignages: quitter son corps, au bord de le mort.

     

         -Ma recherche.

    En cherchant des "vieux livres", je viens de découvrir le livre d'Hélène Renard, "l'après-vie" (Croyances et recherches sur la vie après la mort) que je vais "explorer" dans quelques articles. J'en fais "Ma lecture" au cours de mes promenades en méditant souvent ce texte et en prenant des notes qui me servent ensuite à faire des recherches sur Internet. Nous verrons que la réalité n'est pas toujours matérielle, qu'elle n'est pas toujours observable ni démontrable. Des scientifiques comme le neuro-physiologiste Roger Sperry, le physicien David Bohm, le biologiste Rupert Sheldrake ont soutenu qu'il y a dans la réalité des aspects non mesurables, non physiques, et qu'il faut prendre en compte, puisqu'ils font partie de l'expérience humaine, non seulement l'expérience de nos sens physiques, mais aussi l'expérience d'une intuition profonde ou l'expérience résultant d'états de conscience différents. C'est une seconde sorte de science (la conscience en tant que réalité causale; vers une science complémentaire), dit Willis W. Harman qui, seule, pourra étudier ces expériences et cette réalité non mesurable. La science orthodoxe elle-même commence à se poser des questions: voir le site https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-ca-fait-peur-vie-apres-mort-etude-55543/ (Ça fait peur : la vie après la mort à l'étude)


    Y a t-il une vie après la mort? "Tous, nous "mourrons d'envie de connaître la réponse à cette question dont les hommes débattent depuis des siècles. La réponse  en est toujoiurs au même point, au "point mort" alors qu'il n'en n'est pas de plus fondamentale, puisqu'elle détermine le sens  de la vie humaine. Et c'est la "mort dans l'âme" qu'il faut bien avouer notre impuissance, nul n'a encore pu donner des preuves de la vie post-mortem. Ces preuves on les réclame aujourd'hui parce que les croyances s'effritent, les certitudes vacillent."

    Des preuves expérimentales, objectives, fondées scientifiquement? Sans doute, les attendrons-nous encore longtemps. C. G. Jung notait, "à propos des apparitions, du retour des morts, des ensorcellements et autres "histoires fantastiques", qu'il est normal, qu'à notre époque scientifique, on désire savoir si de telles choses sont "vraies" sans prendre en compte ce que devrait être la nature d'une telle preuve, ni comment on pourrait la fournir". L'attitude scientifique, vouloir des phénomènes démontrables, répétitifs et mesurables, est inadéquate, mais cela n'empêche pas de mener des expériences et des recherches sur des états-limite comme les EMI. Elles n'auraient pas pour but de "prouver" la survie, mais de décrire des observations sans pouvoir avance d'explications définitives. 

    Cependant, l'après-vie est de l'ordre d'une expérience individuelle, point singulier que la science ne peut analyser. C'est un problème auquel s'est heurté le philosophe Jankélévitch  à propos de la peur de la mort: "Au point de vue purement scientifique, la survie paraît irrationnelle, elle n'est pas prouvée, elle n'est pas expérimentée..."

    Mais il existe une autre catégories de preuves, non probantes pour les scientifiques, mais qui est quasiment la seule que l'on puisse avancer pour étudier l'après-vie: les preuves subjectives. Celui qui est persuadé dans sa conviction profonde qu'il y a une forme de vie après la disparition du corps physique (il a communiqué avec un défunt ou il a eu la sensation de vivre hors de son corps ou il est revenu des portes de l'au-delà... ), n'a nul besoin de preuve objective. Son expérience individuelle lui tient lieu de preuve. On peut objecter qu'il ne s'agit pas de preuves, mais de croyances. Hélène Renaud entend alors par preuve de ce type une croyance dûment éprouvée dans son corps, physiquement ressentie et vécue. Ce genre d'expérience individuelle possède par ailleurs une dimension objective qui peut servir de base à une étude expérimentale. L'historien Paul Nothomb, dans "L'homme immortel" (1984), va même  jusqu'à démontrer que "le désir de survie de l'homme est la preuve non logique qu'il est destiné à survivre et son horreur de la mort, la preuve non logique qu'il n'est pas fait pour mourir". Sa conviction s'appuie sur l'observation du fait que nos désirs sont des moyens de connaissance des réalités ultimes auxquelles nous sommes destinésBergson, dans son allocution présidentielle à la Société pour la Recherche psychique de Londres, en 1913, déclarait à propos des apparitions: "lorsque je considère le grand nombre de cas, leur similitude, leur air de famille et l'harmonie de tant de témoignages [...], j'ai tendance, quant à moi, à croire autant à la télépathie que, par exemple, à la défaite de l'invincible Armada. Ce n'est pas une certitude mathématique telle qu'elle est formulée par la preuve du théorème de Pythagore. Ce n'est pas non plus la certitude qui émerge de l'examen de la loi de Galilée. C'est cependant le genre de certitude que nous avons dans  le domaine de l'histoire et de la jurisprudence."
    Donc, même si un témoignage (ou même plusieurs), n'est pas une preuve, les expériences individuelles forment un ensemble de preuves subjectives.

    Pour terminer mon résumé de la présentation de son livre par Hélène Renard, je remarque que pour elle; la question "y a-t-il un vie après la mort?" peut alors se poser en termes plus précis: pouvons-nous, de notre vivant, avoir des expériences telles qu'elles soient tenues pour des preuves de survie? Et cette fois, la réponse est oui. Quatre états de vie lui ont paru les plus propices à acquérir ces preuves subjectives de l'après-vie: l'état hors du corps, l'état de pré-mort, l'état de rêve, l'état de médium. Ils permettent d'accéder à d'autres modes d'existence, c'est à dire d'autres relations avec la matière et avec l'espace-temps. Et ils remettent tous les quatre en question le rôle apparemment indispensable de l'enveloppe physique. Ce qui apparaît, c'est que nous pouvons, dès cette vie, approcher notre condition future. Tout se joue ici, et maintenant. C'est dans ce monde, dans ce corps, avec ce psychisme, que nous pouvons obtenir notre preuve de la survie. Après, il sera trop tard. C'est aussi la conclusion d François Grégoire dans son ouvrage sur les croyances en l'au-delà (Peut"être n'est-il pas absurde de supposer que c'est pendant l'existence terrestre que se crée la vie d'au-delà et que l'homme n'est immortel que si, et dans la mesure où, ici-bas, il  a cru sincèrement à l'immortalitéCela exclurait l'idée d'une survie pour tout le monde. C'est aussi la position du sage Krishnamurti (Ce que vous êtes à présent est plus important que ce que vous serez dans votre vie future). 

    Reste à déterminer ce que peut-être la survie. Est-ce un retour à la grande "soupe atomique"?  En effet, quelle que soit la "réduction" de notre corps, il sera toujours composé d'atomes qui serviront de "terreau" à de futures créatures. Serons-nous une réincarnation de la meilleure part de nous-mêmes? Ou bien de ce que nous avons été dans un corps d'une matérialité nouvelle? Un général, quand nous parlons de survie, nous voulons une survie individuelle, prolongement de ce que nous avons été et perfectionnement de ce que nous aurions voulu être. Si notre identité n'est pas préservée, à quoi bon survivre? Dali disait: "Je réclame une vie dans l'au-delà avec persistance de la mémoire. Je veux bien renoncer aux béatitudes éternelles pourvu que, dans l'éternité, je me souvienne de tout". 

    Les religions n'affirment pas cette possibilité d'une conscience préservée, mais elles s'accordent sur l'idée d'uns survivance. L'immortalité dans les différentes religions sera le point de départ du livre d'Hélène Renard. Dans ma lecture , dans chaque article, je reprends un chapitre sous forme de notes personnelles en commentant le texte et en incluant les recherches que j'ai pu faire sur internet. Dans le présent article 2, je me suis intéressé au quatrième chapitre: l'état hors du corps.

    liens: http://www.geo.fr/environnement/actualitene suivra pas -durable/le-nouveau-defi-de-la-silicon-valley-rendre-l-homme-immortel-155728 :: Le nouveau défi de la Silicon Valley : rendre l'homme immortel

    http://medecinedelame-leblog.fr/staff/bergson-recherche-psychique-et-approche-scientifique/::  Bergson : recherche psychique et approche scientifique

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article29:: Dialectique naturelle et sociale; symétrie; émergence


    Après ce préambule, voici mon article 3: L'état hors du corps: Pages 95 à 120

     

    Jeanne Guesné (pages 95/96):  Les  leçons de Sagesse:

     

     
     

     

     
     

     

    Dans ses nouveaux livres "Le septième sens", "La conscience d'être", "Le troisième souffle", Jeanne préconise une culture de l'attention, selon les enseignements de Gurdjeff, mystique, philosophe, professeur spirituel et du Zen : "Soyez attentif à tout". D'une attention sans intention. Une attention extrême à chaque instant. Vivre ce que l'on fait. C'est cela qui mène à l'Eveil. Avoir la conscience d'être ici et maintenant donne la Joie d'Etre. L'instant présent contient tout et donne la sensation de Présence d'être là. Dans une lucidité immobile être un avec le monde dans un regard conscient. Chaque matin le silence de l'aube nouvelle nous rend notre virginité.

     

    Jeanne GuesnéHerboriste, conférencière, écrivain, fondatrice en 1990 à l'université de Strasbourg, au congrès du Transpersonnel, de "Les Voies de la Connaissance", Association pour l'Etude et la Recherche pluridisciplinaire des questions fondamentales concernant l'Homme. "Le seul combat qui compte, c'est celui que l'on se livre à soi-même. Il en sortira peut-être un langage humain branché sur des vraies ondes d'amour."   


    Dans cet article 3, il va beaucoup être question de Jeanne Guesné (9 avril 1910 à Cusset - 16 mars 2010), dont la véracité et la sincérité des récits semblent acquises pour Hélène Renard.(Jeanne Guesné (9 avril 1910 à Cusset - 16 mars 2010)1, est une ancienne infirmière et présidente de l'association "Les Voies de la Connaissance". Elle est connue pour ses ouvrages sur la spiritualité et le paranormal. Elle avait commencé à se confier dans une émission de la chaîne Antenne2 en avril 1977, réalisée par Didier de Plaige pour le magazine hebdomadaire Un sur Cinq, produit par Patrice Laffont. Puis sur France Inter dans l'émission Bain de Minuit de Jean-Louis Foulquier en 1978. Elle disait, en particulier, pratiquer le voyage astral depuis 19382,3,4Ses livresLe grand passage (voyages hors du corps)la conscience d'être ici et maintenantle 7èmè sens ou le corps spirituelle troisième souffle ou l'agir universel). Au moment où Hélène Renard écrivait son livre, Jeanne Guesné avait 74 ans. On ne croirait pas qu'elle vit une expérience extraordinaire, on la remarquerait à peine. Elle la décrit en grand-mère comme on les aime, pas très grande, un peu ronde, alerte et gaie. Elle respire la santé et ses yeux très vifs, témoignent d'une grande sensibilité et d'une acuité de jugement. Pourtant, sous ces dehors familiers, c'est un personnage hors du commun. Elle s'est tue pendant plus de 40 ans, et n'avait raconté à personne ce qu'elle ose raconter maintenant dans ses ouvrages (on est en 1999) Ce n'était pas par peur, mais parce qu'elle poursuivait sa quête spirituelle et que cela ne nécessitait pas d'explications verbales. Par exemple dans le ce site, elle raconte: "Très jeune, je fus frappée par les paradoxes invraisemblables que je découvrais en moi. Par exemple : J’ouvrais la porte à un ami qui venait me voir. Et plus aucune pensée dans la tête ... je ne pensais plus. Nous nous parlions souvent 1/4 d’heure, 1/2 heure ... aucune pensée. Lui ne s’apercevait de rien ... C’était extraordinaire. Je le reconduisais ... Et tout redevenait comme avant. Le penser n’existait plus, et cependant, jamais je n’avais été aussi présente. Seul mon âge aujourd’hui, m’autorise à vous en faire la confidence. Car je suis certaine qu’il s’agit là d’un immense progrès pour la condition humaine. Il est impossible de donner à quelqu’un l’expérience qu’il n’a pas eu lui-même. Au Moyen-âge, qui aurait pu penser que l’homme fabriquerait des avions, des fusées ? Depuis très longtemps, une idée vivait en moi : la VIE ne cesse jamais, seules naissent et meurent les formes qui la contiennent. Je suis certaine que l’expérience “sans penser” peut donner l’orientation des découvertes pour la guérison. J’ai découvert la dimension quantique, c’est à dire le champ quantique. Et toujours la dimension du miracle, la phrase de Saint AugustinAIME, et fais ce que tu veux."

    Dans sa jeunesse,Jeanne avait une amie âgée à qui elle portait une amitié totale fondée sur la confiance et qui affirmait pouvoir sortir de son corps à volonté. Jeanne voulut tenter seule l'expérience, mais elle n'avait aucune technique précise. Elle y parvint pour la première fois après 13 mois d'efforts consécutifs: elle avait 28 ans. Voici le récit par Hélène renard: Chaque nuit entre 3 h et 4 h du matin, étendue dans son lit, les bras le long du corps, Jeanne se relaxait de plus en plus profondément jusqu'à ce que sa respiration devienne "étale" et elle attendait. "A un certain moment de mon attente, je sentis avec une certitude indiscutable que la possibilité de se dédoubler était là. Alors une peur atroce, une peur de ventre me submergea en me paralysant, je sus que je risquais la mort...Je fis un effort indicible et je sortis. Je me retrouvai sans poids, flottant au plafond de ma chambre... Après plusieurs tentatives pour me mettre droite, je descendis à peu près au niveau du plancher.Je remarquai qu'il régnait dans ma chambre une lumière légèrement bleutée comme un clair de lune. Je distinguai nettement les meubles et d'abord mon lit, sur lequel j'étais douchée bien à plat alors que mon mari reposait sur le côté. Je touchai  son visage, il était souple et tiède, le mien nettement plus froid". Son sens de l'humour restant intact, elle voulut s'embrasser sur la joue. Il se produisit un déclic, un choc qui la renvoya brutalement dans son corps. Par la suite, Jeanne put renouveler des centaines de fois et pendant des années ces expériences de sortie hors du corps, en toute lucidité, sans être endormie et en ayant la sensation aiguë d'être bien vivante "et même, plus vivante, plus présente à cette réalité nouvelle qui était moi, avec une conscience d'être-là décuplée."

    L'opinion commune dans notre monde matérialiste est peu encline à accepter qu'on pourrait avoir une vie hors du corps. Tout le monde s'accorde à le dire, la mort, c'est la destruction totale du corps physique.  Donc, on aurait tendance à affirmer: hors du corps, pas de vie et le corps semble bien une "enveloppe" dont la vie ne peut se passer. Que penser alors de Jeanne qui affirme: "Je vis intensément, quand je ne suis plus dans mon corps. Pour ce qui me concerne, j'ai tendance à suivre ce que dit Hélène Renard lorsqu'elle écrit: "même si on a lu les voyages Voyages hors du corps de Robert Monroë, entendu parler de voyages dans l'astral; été séduit par les récits de Carlos Castanedal'expérience de Jeanne Guesné semble, de loin, la plus convaincante." 

    Page 96: Robert Monroehttps://www.amazon.fr/Voyage-hors-corps-Techniques-projection/dp/2268008614:: Voyage hors du corps Techniques de projection du corps astral https://www.youtube.com/watch?v=W9aHv5kQdIASortie Hors du Corps Voyage Astral avec le son Hemi Sync de Robert Monroe (Le voyage astral est une expression de l'ésotérisme qui désigne l'impression que l'esprit se dissocie du corps physique pour vivre une existence autonome et explorer librement l'espace environnant. L'expression d'expérience de hors-corps est plus récente et relève davantage de la médecine et la psychologieL'expression est liée à la croyance des occultistes en un corps astral et en un plan astral. L'expérience se produirait en diverses occasions : à l'approche de la mort, au cours d'une opération sous anesthésie, sous le coup d'une douleur intense, au cours d'une méditation, lorsque le corps est dans un état de relaxation avancé, lors du sommeil profond, sous l'emprise de drogues hallucinogènes, en période de stress, lors de paralysie du sommeil ou même sans aucune raison directe et à tout moment. Il n'existe pas de preuve acceptée par la communauté scientifique quant à la possibilité d'un « voyage astral » mais ce concept est utilisé dans certaines œuvres de science-fiction ou fantastiques ou dans des « fictions ésotériques » (comme dans les ouvrages de Lobsang Rampa) ou ceux d'Anne Givaudan et Daniel Meurois.

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    wikipedia.org:: Carlos Castaneda (Doña chamane)

    Carlos Castanedalivreshttp://republique-des-lettres.fr/10288-carlos-castaneda.php: Carlos Castaneda, Sorcier blanc autoproclamé, Carlos Castaneda est né le jour de Noël 1925 au Brésil. Immigré aux Etats-Unis en 1951, il a suivi des études d'anthropologie à l'UCLA (Université de Los Angeles, Californie) avant de devenir très célèbre en 1968 avec la publication de son mémoire de maîtrise, consacré à un séjour mystique dans le désert de l'Arizona et du Mexique. Le livre, intitulé L'herbe du diable et la petite fumée (The Teachings of Don Juan: A Yaqui Way of Knowledge) raconte sa rencontre avec un shaman, un vieux sorcier indien Yaqui mexicain, Juan Matus, qui l'a initié à un monde occulte ancien de plus de 2.000 ans grâce à de puissantes drogues hallucinogènes (peyotl, marijuana, champignons, etc.). De phases d'extase en moments de panique mêlés, Carlos Castaneda décrit ses visions d'insectes géants ou sa transformation en corbeau et divers autres "états de la réalité non-ordinaire" dont il affirme qu'ils lui permettaient de parvenir à un état de suprême sagesse et de savoir. Ses livres: VoirLe voyage à Ixtlan (Le voyage à Ixtlan en .pdf), Histoires de pouvoirLe second anneau de pouvoirLe Don de l'aigle.                                                                       http://www.science-et-magie.com/archives01/larcher.html:: Né en 1921, le Dr Hubert Larcher est l'un des plus courageux et des plus remarquables chercheurs français dans le domaine controversé de la parapsychologie. Sa discrétion rare et sa probité intellectuelle indiscutable lui réservent une place tout à fait à part dans le milieu restreint des chercheurs et des observateurs "sérieux" des phénomènes paranormaux. Continuateur de Bergson, de Charles Richet et de quelques autres savants de la même trempe, il présida durant quelques années aux travaux de l'IMI (Institut Métapsychique International). Le Dr Larcher est l'auteur d'innombrables articles, préfaces, introductions, conférences et d'un ouvrage incontournable : Le sang peut-il vaincre la mort (1957) réédité en 1990 sous le titre : La mémoire du soleil aux frontières de la mort. Voici deux préfaces qu'il a écrites pour une nouvelle édition de deux ouvrages de Charles Richet, prix Nobel de Physiologie : Le Traité de métapsychique et Notre sixième sens.                        Lobsang Rampa:: Le voyage astral. Lobsang Rampa prétend que tous les êtres vivants possèdent un corps astral qui, à l'état de veille, est situé au même endroit que le corps physique, un peu comme l'eau dans une éponge. Par un contrôle adéquat des pensées, il serait possible de faire sortir le corps astral du corps physique, puis de se rendre (avec ce corps immatériel) n'importe où sur terre ou dans l'univers, tout en conservant un souvenir précis du voyage à la réintégration du corps physique (seulement si le voyage astral est effectué lorsque le sujet est en veille, sinon, il ne garderait aucun souvenir). Il prétend que les rêves sont le résultat de voyages astraux inconscients qui commencent alors que la personne dort. Les lamas tibétains pratiqueraient couramment le voyage astral conscient. L'auteur estime que la plupart des humains devraient réussir à voyager consciemment dans l'astral, sous réserve de le faire sans mauvaises intentions (comme le respect de la vie privée d'autrui), et de consacrer le temps nécessaire à l'apprentissage de la technique de sortie du corps. Il encourage ses lecteurs à s'entraîner dans ce sens.                                 De nombreux écrivains ont évoqué des points similaires dans des récits autobiographiques: Emilie BrontëArtur KoestlerD. H. Lawrence entre autres. Celia Green, elle, a procédé à une étude sur les étudiants d'Oxford (sortie de leur corps physique d'un point d'observation extérieur) dans Journal de la Society for Psychophysical Expériences hors du corps (Actes de l'Institut de recherche psychophysique)

    - Vivre en dehors de l'enveloppe corporelle (Pages 97 à 99)

    C'est à une époque où elle fut assez gravement malade que Jeanne Guesné pouvait sortir de son corps et y rentrer avec une facilité inouïe. Elle pense que cette facilité tenait au fait au fait que sa tension artérielle était basse, ce qui facilitait la dissociation. Ses sorties s'opéraient le plus fréquemment à partir d'un point situé au-dessus de l'oreille droite ou par la gorge, plus rarement par le nombril, avec une sensation de tourbillon désagréable. On peut noter que la plupart des témoignages de dédoublement décrivent "une corde d'argent" ou un fil lumineux, un ruban de lumière qui relie les deux corps. Les spiritistes "appellent cordon d'argent ou corde d'argent un lien subtil qui rattacherait le corps physique à un corps invisible (appelé « corps éthérique » ou parfois « corps astral »1), un peu comme le cordon ombilical rattache le fœtus au placenta. Ce cordon serait lui-même invisible... sauf à des médiumsvoyants, rescapés de la mort. Ce serait en raison de sa nature luminescente, voire fluorescente électrique, qu'il est comparé à un éclat argenté et nommé assez communément « cordon d'argent ». Il est rompu à l'instant de la mort seulement." 

    Jeanne raconte: "Un soir, alors que j'étais très faible et en partie dédoublée, je sentis une main  amicale, douce comme celle d'une femme et cependant virile comme une main masculine, serrer la mienne très fort pour me donner confiance. Aussitôt, je fus entraînée à une vitesse vertigineuse, dans un sifflement aigu, sans possibilité de contrôle, puis je me retrouvai brusquement sur un immense plateau recouvert d'une neige éblouissante. " Une autre nuit, elle sentit qu'elle quittait son corps par tous les pores de sa peau simultanément: "on eût dit une substance très fluide s'évaporant de mon corps pour se reformer en une image cohérente à l'extérieur de lui". Elle ralentit au maximum sa sortie pour mieux l'observer, et après de nombreuses expériences renouvelées elle émit une hypothèse sur ce qu'elle avait compris là: la séparation de l'enveloppe physique (le corps), et du "principe conscient" peut s'effectuer quand on ressent un certain accord vibratoire servant de "sas"  entre les deux états de l'être (comme si ce double vibrait sur une certaine fréquence). Jeanne affirme que "toutes ces sorties volontaires m'ont prouvé que la vie n'est nullement terminée hors du corps mais aussi que les conditions de cette nouvelle vie recèlent de nombreux pièges". Elle ne prétend pas avoir fait l'expérience de la mort. Elle dit dans "le grand passage": "J'ai fait l'expérience de quitter mon corps à plusieurs reprises. Je me suis sentie exister hors de lui, restant tout près et en le voyant, ou au contraire allant très loin et le réintégrant, sans interruption de conscience." Il ne s'agit pas d'une transe, on peut plutôt parler d'une extase, d'une sortie, « être en dehors de soi-même ». Jeanne sent, dans cet état inhabituel, que c'est sa capacité d'attention consciente qui lui permet de sortir de son corps et d'acquérir un système sensoriel avec lequel elle peut voir, entendre et sentir avec une intensité et une acuité d'un niveau supérieur à celui des sensations qu'on éprouve ordinairement. Elle se sent baigner dans une dimension de vie plus vaste, délivrée des tensions qui conditionnent le comportement habituel, donc plus libre. Jeanne évoque la notion de conscience pour désigner "l'ultime réalité qui se manifeste à moi sous la forme d'une intense lucidité immobile englobant l'extérieur et l'intérieur dans une unité de vie consciente". 

    Ce nouvel état de l'être qu'expérimente Jeanne lui prouve que l'être, notre être, peut vivre à plusieurs niveaux, même si très peu d'entre nous ont un jour eu la possibilité de l'expérimenter. Elle affirme vivre consciemment en dehors de son corps. Ce qu'elle a vu, ceux à qui elle a parlé, sont à ses yeux des détails secondaires. L'essentiel pour elle est d'avoir constaté que la vie n'est pas détruite! 

    liens: http://jean-paul.barriere.pagesperso-orange.fr/chargeme/cosmogonie.pdf:: COSMOGONIE DES ROSE-CROIX OU CHRISTIANISME MYSTIQUE Traité élémentaire sur l'évolution passée de l'hommesa constitution présente et son développement futur par MAX HEINDEL


    -Les diverses densités de matière (Pages 100/101)

    Comme on vient de le voir, Jeanne Guesné expérimentait son état d'être avec ce corps différent, subtil, allégé de la matière, mais ayant tout de même une certaine matérialité (sinon comment pourrait-il exister?). Ses expériences se sont déroulées sur 40 années environ. Son premier étonnement a été de rencontrer une autre densité de matière. Par exemple, elle fit l'expérience de déposer sur le bord de la commode de sa chambre deux feuilles de papier à cigarette pour les faire tomber quand elle serait dans l'état "hors de son corps". La nuit venue, "sortie de son corps", elle ne parvint pas à toucher tangiblement ces deux feuilles, mais il lui suffit de "penser" que ces feuilles tombaient pour qu'elles tombent réellement. De même, si elle n'arrivait pas à tourner le bouton d'une porte, elle parvenait facilement à la traverser. 

    Cela lui révéla que dans l'état "hors du corps", la matière n'a pas la même réalité que dans la vie ordinaire: "Si je peux m'exprimer ainsi, je dirais qu'il y a différents états de matérialité de la matière". Mais elle ne doute pas de la matérialité de ce corps dédoublé ni de ce qu'elle voit dans cet étrange état et dit-elle "[...] l'impression de réalité ressentie est prodigieuse, beaucoup plus que intense que nous ne l'avons jamais éprouvée?" Une autre fois, elle fit l'expérience de voir son mari en captivité quand il était prisonnier en Allemagne en 1940. Cela lui fit confirma que la forme dédoublée n'a pas la même matérialité que que sa forme humaine. Lui, ne s'aperçut pas de sa présence. Elle répéta plusieurs fois l'expérience, avec beaucoup de difficultés, sans doute à cause de l'émotion qui troublait sa faculté de dissociation. En effet, une telle opération réclame la plus grande neutralité émotionnelle. Elle raconte: "Un matin, [...] je le vis. Il me sembla appuyé contre un tronc d'arbre en compagnie d'un autre homme. L'effet fut saisissant. Il était là, bien vivant devant moi. Je le regardai intensément au niveau des yeux, je le touchai mais il ne me voyait pas." Dans cet état subtil du corps, on peut rencontrer des personnes vivantes et des personnes décédées, mais il semble que qu'une démarche volontaire n'aboutisse pas ou difficilement et que ces rencontres aient plutôt lieu d'une manière imprévue. Jeanne précise aussi qu'il ne s'agit pas d'un rêve car elle rêve aussi de ses parents décédés et "la confusion n'est pas possible."


     -La pensée crée la réalité (Page 102)

    journaldunesensibleblogcom.over-blog.com:: la pensée créatrice

    Un autre aspect expérimenté par Jeanne Guesné est qu'en cet état subtil, la pensée est immédiatement créatrice. 

    Examinons d'abord le cas de Pierre Monnier dans les Lettres de Pierre, où il décrit la puissance créatrice de l'imagination des défunts : "Représente-toi que tout ce qui vit dans ton souvenir, au lieu de demeurer vague et indistinct, prend une forme stable. Aussitôt tu seras entourée de la réalisation de tes rêves les plus beaux: ce qui avait vibré en toi t'environne réellement [..].Tu songes à un palais, il s'édifie [...]". Né dans une famille protestante très fervente, "Pierre Monnier était un officier français de vingt-trois ans qui tomba le 8 janvier 1915 sur le front d'Argonne. Fils unique, le chagrin de ses parents fut immense. Un enfant qui meurt, c'est la fin du monde. Cela peut être aussi la fin de Dieu. Tel ne fut pas le cas de Madame Monnier, sa foi ne fut pas entamée, mais, dans son orthodoxie protestante très stricte, elle ne croyait qu'à la résurrection du dernier jour.

    La vocation de Pierre fut justement de lui annoncer la résurrection immédiate, la réalité de sa présence à côté d'elle en lui disant d'une voix qu'elle entendit très distinctement, et par trois fois, « Ne crains rien, je suis vivant ! » Ce fut l'unique fois de sa vie ou elle entendit sa voix. Et Le 5 août 1918, Mme Monnier perçut intérieurement la pensée de son fils : « Ne pense à rien ! Écris ! » C'est ainsi qu'elle commença à recevoir par écriture intuitive les messages de son fils. Elle en fit part à son mari qui ne la crut pas, persuadé que ces dialogues étaient le fruit de son subconscient. Cependant, devant la beauté de ces textes, leur profondeur théologique ainsi que certains messages d'anticipations scientifiques finissent par emporter sa conviction. [...] « Tout vibre, tout gravite, tout est composé d'atomes divisibles et infini », dicte Pierre à sa mère en 1919, alors que la fission de l'atome ne sera envisagée qu'en 1934 par Enrico Fermi et décrite par Lise Meitner et d'autres scientifiques en 1938." Mr Monnier préparera l'édition complète des lettres de son fils (2879 pages) dont le dernier contact date de 1937Ces messages de l'au-delà constituent une source d'informations et de réflexion de très haut niveau et continuent d'interpeller presque 100 ans après en n'ayant rien perdu de leur actualité.

    Le mystique suédois Emanuel Swedenborg appelait ces créations "apparences réelles". Ce scientifique et inventeur prolifique, qui eut dans certains cercles le surnom de Léonard de Vinci du Nord ou encore d’Aristote de Suède déclare être entré dans une phase spirituelle de sa vie à l’âge de cinquante-six ans. Il a des rêves et des visions mystiques dans lesquels il discute avec des anges et des esprits, voire avec Dieu et Jésus-Christ, et visite le Paradis et l'Enfer.

    Par contre, le Bardo Thôdol met en garde le défunt contre ces illusions de forme-pensée qu'il prend pour la réalité et qui ne sont que des projections mentales. Ce qui montre que dans ces états "différents", la réalité n'est plus ce qu'elle est dans l'état de vie ordinaire. 

    Revenons maintenant à Jeanne Guesné dans cet état subtil. Elle pense qu'il suffit qu'une pensée traverse l'esprit pour que son sujet se matérialise dans l'instant même et devienne immédiatement créatrice: "J'étais hors de mon corps", dit-elle, "et je me promenais dans une ville inconnue. Deux énormes chiens se sont précipités sur moi avec des aboiements terrifiants. Une pensée fulgurante m'a traversée: c'est moi qui les pense, ils n'existent pas. Instantanément, les chiens ont disparu." Mais la réalité tangible des éléments que l'on rencontre en cet état est incontestable pour celui qui l'éprouve. Cela rejoint ce que disait le cosmonaute soviétique Vitali Sevastionov alors qu'il était en état d'apesanteur à bord de Soyouz 9, il lui suffisait de penser à un outil pour que son camarade Adrian Nikolaïev le lui apporte sans qu'un seul mot soit échangé. Télépathie ou pensée créatrice? Jeanne a aussi découvert que dans cet état hors du corps, même si la réalité est tangible, l'espace et le temps sont différents de ceux de la vie ordinaire. Souvent, ce corps subtil se déplace à des vitesses vertigineuses "parce qu'il se meut dans une autre matérialité, moins dense, plus fluide, plus malléable" explique Jeanne. Un autre point à retenir de ses voyages: l'importance de la lumière et des couleurs. Elle pense que les impressions de joie, de paix ou au contraire d'angoisse ou de crainte étaient liées au degré et à la qualité de la lumière dans laquelle elle se déplaçait. Les couleurs semblaient différentes des couleurs habituelles. Elles étaient vibrantes, animées, et éveillaient un sentiment intense de beauté. 

    Liens: https://nospensees.fr/lesprit-quantique-transformer-realite/:: L’esprit quantique : comment transformer notre réalité ? 20 mai 2017 dans Psychologie

    http://lesgrandesquestionsdelavie.over-blog.com/votre-realite-est-le-miroir-de-vos-pensees.html:: "La réalité reflète nos pensées", Comme le montre la physique quantique, notre monde de matière est corpusculaire (matière) et ondulatoire (ondes) à la fois et en même temps, dans cet état quantique de la particule, on n'est pas sûr de son existence, on peut juste prédire sa tendance à l'existence par une onde de probabilité...

    http://rustyjames.canalblog.com/archives/2013/02/04/26327161.html:: La compréhension profonde du concept de la Pensée Créatrice est essentielle en Psychologie Spirituelle. C’est cette compréhension qui permet au processus de la Respiration Consciente d’être pleinement constructif et révélateur. Elle amène la personne à se responsabiliser plutôt qu'à se culpabiliser, à agir plutôt qu’à réagir, à dépasser l’univers restreint d’un mental limitant. 

    https://www.amazon.fr/pens%C3%A9es-cr%C3%A9ent-monde-Vah%C3%A9-Zartarian/dp/2915164029:: Le monde moderne s'est bâti au fil du temps sur des faits concrets : découverte de la rotondité de la Terre, premiers voyages vers l'Amérique, dissection du corps humain, utilisation des premiers télescopes et microscopes, invention de l'imprimerie, etc. En apparence, le matérialisme a triomphé avec ces percées essentielles qui n'ont pu se réaliser sans l'émergence d'une métaphysique inédite dont Descartes a été le principal instigateur. Avec lui, l'univers, l'homme, la vie même étaient réduits à des machines. Nous vivons aujourd'hui la mort de cette modernité. La science mécaniste a atteint ses limites, notamment en physique. La biosphère semble ne plus accepter une expansion industrielle anarchique. Quant à l'éthique matérialiste, elle s'escrime vainement à canaliser des flots humains de plus en plus incontrôlables. Sous nos yeux, derrière les turbulences d'un vieux monde en perdition, un nouveau est en train de naître. À son tour, il se fonde sur des faits concrets : découverte du continuum espace-temps, démonstration on de la nature essentiellement indéterminée de la matière, voyage dans l'espace, décryptage du génome, émergence de l'informatique et de modes de communications révolutionnaires, etc. Ce monde nouveau ne pourra pas, tout comme l'ancien, émerger sans une métaphysique radicalement neuve. Quelle est la nature de la réalité ? Que connaissons-nous vraiment de l'univers dans lequel nous évoluons ? De quelles façons pouvons-nous agir sur le monde ? Autant de questions auxquelles il va falloir répondre et que ce livre aborde avec un esprit radicalement neuf


    -Se construire un corps pour l'éternité (Pages 103 à 105)

    Jeanne Guesné résume ses expériences à plusieurs niveaux:

    -Je peux vivre "automatiquement" (c'est le cas le plus fréquent)

    -Je peux vivre "consciemment" (en fait je le peux plus ou moins)

    -Je peux vivre "consciente d'être consciente" (en de très rares occasions)Pour elle il y a trois modalités de l'existence: "La vie existe à plusieurs niveaux. Ceux-ci ne sont jamais intégrés. Je suis dans ma tête et je parle mais je ne sens pas où je suis dans une émotion qui me paralyse, empêchant ma tête de raisonner. Ou je suis dans mon corps, dans mes mécanismes moteurs, mes instincts et alors je pense mécaniquement, je sens mécaniquement, j'agis mécaniquement. Mais ces trois niveaux de l'être, ces trois fréquences vibratoires, pourrait-on dire, ressourcés, rassemblés, intégrés dans ce sac de peau que constitue mon corps, permettent à la vie de se manifester. Non pas votre vie ou la mienne,. Mais la Vie dans ma vie."  

    Si  Déjà dans cette vie "ici-bas", même de façon occasionnelle et rarissime à plusieurs niveaux, nous pouvons connaître des états de conscience différents, ne peut-on penser qu'après la mort de cette enveloppe physique qu'est le corps, subsiste de nous une parcelle de conscience ou d'énergie qui, elle, pourra continuer à vivre et à évoluer? Est-ce le corps subtil dont parle Jeanne qui survivra après nous? Répondons oui à cette question, qui reste un postulat. Alors voyons comment on peut devenir l'artisan de notre corps d'éternité et le développer ici et maintenant? Pour cela, il faut développer un nouvel état de conscience par une transformation radicale de nos rythmes biologiques, psychiques et mentaux. C'est à dire développer un "septième sens", le sens d'être. Sur ce point, Jeanne Guesné est formelle, ce ne peut-être qu'avant la mort, ici, dans notre corps et dans notre psychisme. C'est un peu comme s'il existait une suite logique d'une sorte de croissance intérieure: "D'intuition en intuition, [...] je suis arrivée à la certitude que c'est ici, dans ce corps, qu'un effort doit être entrepris afin qu'un "pont" de perception soit lancé sur l'abîme séparant les deux mondes: le monde physique de notre vie personnelle temporelle et le monde de la vie universelle à laquelle participe notre Etre immortel. Ce "pont", c'est la conscience d'être ici et maintenant"
    Alors, comment faire pour acquérir cette conscience d'êtreconscience de soi?  Dans son livre "la conscience d'être ici et maintenant", Jeanne
     "nous aide à franchir le prochain stade d'évolution de l'homme : l'éveil à la conscience universelle. Comment y parvient-on ? Il s'agit de faire lâcher-prise à notre petit moi, pétri d'illusions et de pensées étroites, et, par la pratique de l'attention et du silence intérieur, de s'ouvrir à notre être essentiel et à l'amour". Elle ne donne pas de recettes, mais des conseils sur le "comment se comporter" pour abandonner cette course à "l'avoir" et élargir sa "conscience de l'être" dans ses dimensions les plus profondes; Elle suggère de procéder par étapes.

    -Première étape: rentrer en soi-même, dans son front puis dans tous les organes de sa tête. Notre attention consciente doit tout pénétrer emplir cet espace tassé et encombré et le nettoyer de ses scories verbales, laissant la tête claire et libre, sphère transparente.

    -Seconde étape: se laisser envahir par un grand calme intérieur. Etre "étale", être "ouvert". "Restons sans mots" dit-elle, "immobiles et lucides, intensément attentif à rien. Nous sommes l'espace vivant, vibrant. Faisons entrer cette vibration par nos yeux [...] Nous somme là, dans notre corps conscient et éveillé à tous les niveaux de sensibilité [...]".
    -Troisième étape: enfin, découvrir un îlot de paix, un havre de tranquillité: notre espace intérieur: "Les bruits du monde sont là mais ils rentrent en nous sans provoquer de réaction émotionnelle ou instinctive. [...] Les images se succèdent. Ne les chassons pas mais ne nous identifions pas à elles en les nommant."

    Alors, nous pouvons connaître ce que signifie "être". Ce n'est pas être ceci ou cela, mais être tout simplement. "Nous ne sommes qu'une seule chose: notre capacité d'attention". Il s'agit d'apprendre à ne plus glisser à la place de la vie, mais à la capter de l'intérieur. C'est une véritable ascèse spirituelle, car comme ascèse, cela demande un effort, l'effort d'être. "C'est une aptitude à demeurer intensément lucide au vécu de l'instant". Sortir de son corps n'est pas sortir de soi. 

    On peut citer d'autres techniques où l'énergie de la vie nous pénètre entièrement et où nous avons la sensation intense d'être: le geste du recul intérieur dont parle Kierkegaardl'instant créateur de Bergson, le lâcher-prise du zen ou du bouddhisme, la pratique du Hara de Von Durckheim, le rappel à soi de Gurdjieff, la lucidité et la conscience sans choix de Krishnamurti etc... Diverses pratiques, avec des termes et des résultats équivalents. 

    Mais l'expérience de "sortir de son corps" étant réalisée, peut-on conclure qu'une étape décisive est accomplie dans la connaissance de l'après-vie?


    - L'incessante incarnation de la vie (Pages105/106).

    Nous venons de voir que, selon Jeanne Guesné, la vie existe hors de nos corps physiques. Pour Jeanne, elle ne cesse jamais, seules naissent et meurent les formes qui la contiennent. Mais la substance de ces formes n'est pas détruite, elle est seulement transformée. La vie est une perpétuelle émergence qui détruit les formes qu'elle a édifiées pour les restructurer en formes nouvelles. Et Jeanne affirme qu'il n'y a pas d'au-delà mystérieux à découvrir dans un univers lointain et qui ne serait que le prolongement de l'ici. Il n'y a qu'une façon d'être. C'est dans le dépassement de notre propre intériorité que trouve la vie hors du corps physique. Tandis que les corps se dématérialisent en se décomposant et que s'effondrent les structures telles que nous les connaissons, d'autres substances se matérialisent et d'autres structures s'édifient à nouveau. Mais Jeanne ne croit pas à une survie individuelle: "Je crois à l'incarnation incessante de la vie dans des organismes qui se renouvellent. Tout ce qui a existé continue d'exister dans une dimension à laquelle nous pouvons donner le nom d'"éternité". A ma vie, tout peut arriver. Tout peut l'attaquer, la détruire. Mais la vie dans ma vie est invulnérable, antérieure à moi; elle sera toujours alors que j'aurai disparu." Et une autre fois, le 1er janvier 1985, elle écrit à Hélène Renard: "Un jour je partirai. Beaucoup de ceux que j'ai connus et aimés auront quitté ce monde et d'autres seront venus, nouveaux et anonymes [...] mais ce qui fut moi, dans son essence ultime, cette infime parcelle de substance éperdue d'amour, demeure et demeurera à jamais [...] irrépressible palpitation de la vie dansant dans la lumière incréée de l'esprit."

    Il reste du témoignage de Jeanne qu'on peut avoir, à la pointe extrême du détachement du corps physique, la certitude, la sensation vraie de vivre. Le corps peut jouir d'une autre "matérialité" très différente de celle de l'enveloppe physique.


    -Conscience et énergie (Pages 106 à 109)

     

    Christine Hardy:http://hardy.christine.free.fr/page2-SemFields- :: La théorie des champs sémantiques

    La prédiction de Jung : la métamorphose de la Terre : Auteur : Christine HARDY En méditant l´oeuvre de Carl Gustav Jung, Christine Hardy découvre soudain une prédiction cachée du plus grand psychologue du siècle passé : au début du XXIe siècle se déclencherait un saut prodigieux dans la conscience collective, tant mental que spirituel et même physique. Ceci culminant dans une véritable métamorphose de la Terre : l'homme et la Terre harmonisés  enfin réconciliés ! À la fin de sa vie, Jung entrevit, avec le physicien et prix Nobel Wolfgang Pauli, qu'il existait un niveau de « réalité profonde » où conscience et matière ne faisaient plus qu'un ; mais cette exploration, selon lui, serait menée par les chercheurs futurs. Se fondant sur vingt ans de recherches en sciences cognitives et en pensée systémique, Christine Hardy poursuit les découvertes de Jung et s´avance dans les domaines de la réalité profonde, où aucune théorie - cognitive ou physique - n´a osé pénétrer. Dans la théorie des champs sémantiques, toute matière et tout système, jardin ou musée, est une constellation de sens. Ainsi nous baignons dans un gigantesque champ de conscience planétaire en création permanente, au sein duquel l'humanité et la Terre co-évoluent. Nous sommes actuellement à un seuil où l´humanité entière va passer à un autre rythme, un autre plan de conscience : nous avons déjà enclenché le processus de métamorphose !   « La totalité inconsciente tend à la prise de conscience totale »   Jung

     

    https://www.youtube.com/watch?v=6Kj4OB8HreU (Christine Hardy Nouveau paradigme en science: La TCS: Une théorie cognitive intégrale Champs Eco-Sémantiques: la dimension psychoide de Jung et Pauli)

     

     

    Jean Staune:

     

     

     
     

     

     

         *L'expérience de Christine Hardy dans son livre "l'Outre-monde, de l'ultra-perception à l'ultra-logique", est de nature à éclairer la certitude de Jeanne Guésné qu'on vient d'évoquer (Le corps peut jouir d'une autre "matérialité" très différente de celle de l'enveloppe physique). Christine Hardy affirme que les différents plans de notre être peuvent mener à une vie autonome. Détachée de son corps physique, elle est dans "la peau de son être total". "Le corps astral qui quitte le corps physique pour se déplacer de façon autonome a un certain support matériel. Il émet certains craquements en marchant et en passant à travers les portes, par exemple. Il s'agit donc bien d'un corps, c'est à dire d'une entité enveloppée d'une certaine matière bien que subtile (ondes et particules associées), matière en tant que telle, soumise à certaines lois énergétiques et accordées sur un registre vibratoire différent de la matière physique, mais faisant néanmoins preuve d'une certaine masse." Cette "matérialité" de notre corps hors du corps est sans doute formée à partir d'une forme d'énergie. Or une des grandes lois de l'univers est celle de la conservation de l'énergie... Ce qui justifie les certitudes de Jeanne Guesné et de Christine Hardy concernant la non-cessation de la vie.

         *Les conceptions du shivaïsme peuvent nous éclairer sur ces rapports entre l'énergie et la conscience. [Le shivaïsme est une branche de l'hindouisme, basée sur les textes des Purana, dont les fidèles, les shivaïtes (śaiva en sanskrit1), considèrent Shiva comme divinité d'élection, effectuent des pratiques yogiques et ascétiques, ainsi que des rituels souvent codifiés dans les Agama et influencés par le tantrisme2,3Au niveau philosophique, le shivaïsme s’appuie sur les systèmes du Yoga,  Vaisheshika, Nyaya3. C'est l'une des plus importantes expressions spirituelles de l'hindouisme avec le vishnouisme.] L'ouvrage d'Alain Daniélou, grand spécialiste de l'Inde, est remarquablement instructif à cet égard: les textes de l'ancienne civilisation dravinienne de l'Indus révèlent des connaissances sur la nature de l'univers, l'origine de la matière, la biologie, l'astrophysique, etc., qui rejoignent les conceptions de la "physique avancée". Voir le livre de Alain Daniélou: "la fantaisie des dieux et l'aventure humaine

    Selon le Sâmkkhya (l'étude des structures de l'univers matérielles et psychiques), "l'univers est formé de deux éléments fondamentaux, la conscience et l'énergie (Purusha et Pakriti), qui sont complémentaires et interdépendants. La matière n'est qu'énergie organisée. Il n'est pas d'élément de matière qui ne soit habité par la conscience. Il n'existe pas un élément de conscience sans support énergétique". "L'énergie, se manifestant sous forme d'ondes vibratoires, a besoin d'un support: l'espace. Le temps, quant à lui, naît de la conscience puisqu'il n'y a pas de temps mesuré sans perception. Ainsi l'élaboration du monde perceptible est-elle liée au principe du Temps, omniprésent, qui , sous forme de rythmes, va déterminer les cycles de l'Histoire, la vie, la mort, des étoiles et des galaxies, des espèces et des hommes... Les lois qui régissent la perception, l'intelligence, la pensée ne sont pas séparables de celles qui président à la formation de la matière. Ce que nous percevons comme des objets n'est formé que de galaxies d'atomes, de centres d'énergie séparés par d'immenses espaces. L'apparence des choses n'est due qu'aux limites de nos perceptions.

    La matière n'est donc pas séparable de la conscience et de la perception". 

         *C'est avec l'énergie que Jeanne Guesné (voir la page 95) entre en contact. Elle devient cette énergie. C'est comme si ce "deuxième corps" était d'énergie pure. Ce corps n'est plus composé d'organes, de cellules, de sang, de neurones. Il est "transmatériel". Existe-t-il dans l'univers et dans notre corps des éléments qui pourraient être appelés "transmatériels"? Il semble bien que la réponse soit oui. Prenons l'exemple de l'oeil qui capte une information, par exemple de dessin d'un ballon. C'est un stimulus, c'est à dire en termes physiques une énergie lumineuse. Celle-ci, après avoir traversé l'air et les cavités de l'oeil, arrive sur la rétine où elle provoque des réactions chimiques. Les cônes et les bâtonnets transforment cette "information codée" chimique en une série de "messages codés" électriques qui sont transmis par le nerf optique et par différentes structures spécifiques au cortex. Cette énergie affecte donc des supports qui eux, sont incontestablement matériels (les nerfs, les membranes, les structures de l'oeil etc.). Cette énergie, qui était lumineuse au départ, s'est transformée en énergie électrique, en réactions chimiques et même en chaleur. Mais il y a un message qui, lui, n'a subi aucune transformation, c'est le dessin du ballon. Cette information, au sens informatique du mot, peut-être considérée comme une entité transmatérielle qui existe en relation avec les supports matériels que nous avons évoqué, mais sans dépendance vis à vis d'eux. L'information a une existence propre. Et pourtant, elle ne possède pas de propriétés matérielles au sens physique du mot, comme la masse ou l'énergie mais elle a une mesure: L'information apportée par un événement est donc liée à la surprise que sa réalisation procure. Bien entendu cette surprise est difficilement chiffrable car elle varie d'un individu à l'autre.Les travaux de Claude Shannon ont permis de s'affranchir de cet aspect subjectif en définissant l'information apportée par un événement E par le logarithme de l'inverse de sa probabilité de réalisation, c'est-à-dire 

    Cet exemple montre que la réalité n'est pas toujours matérielle, qu'elle n'est pas toujours observable ni démontrable. Dans l'entretien que Jonh D Barrow a accordé à Marie Odile Monchicourtpour France Culture et rapporté dans son livre "l'Homme et le cosmos -1984", on peut lire notamment: "Actuellement, à Berkeley et ailleurs, des astrophysiciens essaient de prouver que la structure d'une galaxie est essentiellement formée de neutrinos. S'il était possible de le faire, nous vérifierions ainsi que que l'univers est rempli par une mer fantôme de neutrinos. Les galaxies pourraient alors ne pas être ce qu'elles semblent: elles apparaissent comme des corps lumineux et incandescents, mais en réalité, il se pourrait bien que la majeure partie soit totalement invisible. Certains pensent que les galaxies sont entourées par d'énormes "halos" de matière invisible."

    Des scientifiques comme le neuro-physiologiste Roger Sperry, le physicien David Bohm, le biologiste Rupert Sheldrake ont soutenu qu'il y a dans la réalité des aspects non mesurables, non physiques, et qu'il faut prendre en compte, puisqu'ils font partie de l'expérience humaine, non seulement l'expérience de nos sens physiques, mais aussi l'expérience d'une intuition profonde ou l'expérience résultant d'états de conscience différents. C'est une seconde sorte de science (la conscience en tant que réalité causale; vers une science complémentaire), dit Willis W. Harman qui, seule, pourra étudier ces expériences et cette réalité non mesurable. 

    Ce que le yoga appelle "prana", c'est à dire la force vitale qui organise l'ensemble des fonctions organiques et les maintient en vie, ce que les chinois appellent le "ki" dans l'acupuncture, sont des réalités non matérielles mais "réelles". Mais s'il est difficile de nier que notre corps possède un double d'énergie, un second système caché, il reste à démontrer qu'il puisse survivre à la désintégration de la matière corporelle et continuer d'exister après la mort clinique. Le mystère reste entier. Si ce deuxième corps, le corps subtil, ce corps d'énergie pure (d'information?), n'est pas observable ni démontrable scientifiquement (à l'heure actuelle), il n'en reste pas moins qu'on peut postuler sa réalité. Et ce corps, s'il est fait d'énergie, peut très bien se transformer sans se maintenir sous cette forme-là.

    Lienshttps://www.pourlascience.fr/sd/neurosciences/le-cerveau-et-lesprit-3998.ph:: D'où vient la conscience? Une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau apporte des éléments de réponse à cette question qui préoccupe depuis longtemps philosophes et scientifiques.

    http://www.matthieuricard.org/articles/la-science-de-l-esprit:: Matthieu Ricard, la science de l'esprit et son blog

    https://fondationdenisguichard.com/spip.php?article109:: UN LIVRE DE LOTHAR SCHÄFER AUX ÉDITIONS GUY TRÉDANIEL Le potentiel infini de l’univers quantique COMMENT L’EXPLOITER À CHAQUE INSTANT ? Dans ce livre, Lothar Schäfer relie science et conscience, certitudes visibles et potentialités invisibles, théorie scientifique et vie quotidienne. La science expérimentale s’intéresse actuellement à ce que nous voyons et touchons et non à d’autres dimensions moins visibles de la vie. L’être humain est multidimensionnel (corps, esprit, mental, âme, psyché…). La physique quantique propose une conception du monde qui tient compte de toutes ces dimensions, donc une façon de vivre plus harmonieuse : ses valeurs sont la coopération, la communication, la créativité.

    http://www.science-et-magie.com/archives01/moisset/jm05surv.htm:: Approches d'une explication de la Survie, Jean Charon, pr. Dutheil et univers super lumineux, quantique, Mère, transcommunication électronique, Tao, etc)

     

    - Le délit de subjectivité (Pages 109 à 111)

    Voir ici Jean Emile Charon: L'esprit et la science.2 Imaginaire et réalité.

    Description: La Réalité, c'est ce monde de Matière et d'espace qui nous entoure; l'Imaginaire ce sont nos processus mentaux, notre Pensée. Comment rendre compte de l'existence de ces deux mondes, si différents dans leurs aspects? Et indépendamment de la Pensée et de la Matière, comment faut-il définir l'Esprit, notre Esprit capable de regarder comme des "objets" distincts de lui-même à la fois notre propre Matière et notre propre Pensée, et ne se confondant donc avec ni l'une, ni l'autre? Finalement qui sommes-nous? Matière? Pensée? Esprit? Jean E. Charon pose une nouvelle fois ces questions à la Science contemporaine. Après le Colloque CIPRES-1 qui s'était tenu à Fès, au Maroc, en 1983, voici aujourd'hui CIPRES-2, qui a eu lieu aux États-Unis, à Washington D.C. en septembre 1984. Autour du thème général "Imaginaire et Réalité" Jean E. Charon a réuni des chercheurs venus des universités du monde entier, tous cependant se caractérisant par leur désir d'apporter leur contribution à ce problème de l'Esprit dans le cadre de la discipline où ils sont spécialistes. Les grandes disciplines présentes à Washington ont été la Biologie, la Physique, la Sociologie, la Psychologie et la Philosophie. Les principaux thèmes examinés ont été les suivants : Comment l'Esprit peut-il être capable de concevoir un cerveau lui-même capable de produire l'Esprit? La distinction entre l'Imaginaire "créateur" (Imaginal) et l'Imaginaire qui "fabule" en associant entre eux de façon nouvelle des éléments connus de la Réalité (Imagination). L'interaction Esprit/Matière face à la Philosophie, la Biologie et la Physique contemporaines. Comment l'Imaginaire humain nous distingue-t-il dans la lignée animale? L'Imaginaire en Orient et en Occident L'Univers comme "théâtre" de l'Esprit Les notions de Bien et de Mal en Psychologie contemporaine. La Matière est aujourd'hui une Psychomatière (Le tout est en tout partout,est-ce compréhensible et n'est-ce pas le chemin~~ passé~~présent~~futur de l'univers. Et si Charron était sur le bon chemin avec sa relativité complexe...)  http://www.revue3emillenaire.com/blog/introduction-a-theorie-de-relativite-complexe-de-j-e-charon-dominique-casterman/:: Introduction à la théorie de la relativité complexe de J. E. Charon (Et si Jean Charon était sur une bonne voie? Unir le visible de l'extérieur et l'invisible de l'esprit intérieur?)                                                                        http://www.chaouqi.net/index.php?2005/07/11/17-jean-charon-les-eons:: Jean Charon, les éons.                                                             https://www.langagedelumieredufutur.com/tachyon:: Les tachyons sont des unités énergétiques sans masse plus rapides que la lumière. De par leur vitesse, ils peuvent parcourir des distances énormes et sont donc omniprésents.  Régis Dutheil  a proposé un modèle de fonctionnement de la conscience qui débouche sur l'existence d'un UNIVERS SUPERLUMINEUX s'écartant des concepts fondamentaux de la relativité d'Einstein.

    La "matérialité" ressentie par Jeanne dans ses sorties hors du corps physique ne sont-elles pas qu'une invention de son cerveau ou de son imagination? Imaginal créatif ou imaginaire qui fabule? Jeanne le dit elle-même, elle a mis 10 ans à comprendre qu'elle était "l'auteur de tout ce qu'elle voyait dans ses "voyages" de tout ce environnement ressenti avec un sentiment intense de réalité. Qu'en dehors de son propre esprit, qui les projetait, ces choses vues n'avaient pas d'existence réelle, mais elles avaient une existence relative puisqu'elles étaient source de joie, de paix, de peur ou d'angoisse". Cette observation de soi lui a permis de constater que les images sont créées à partir des sensations que nous percevons. "Pour moi, la découverte la plus extraordinaire que j'aie faite hors de mon corps est que tout ce que je peux voir dans cet état émane de moi. Plus exactement que je suis le centre de tout ce que je constate comme existant et j'en suis également la totalité. Je suis ce que je connais". C'est pourquoi Hélène Renard peut dire que Jeanne pourrait être prise en flagrant "délit de subjectivité". Et puisque rien n'existe que ce que produit notre cerveau, on peut conclure que quand le cerveau meurt, rien ne survit. Est-ce une autoscopie? (Une "perception hallucinatoire psychosensorielle  complexe qui donne l'impression que le corps est projeté vers un champ visuel extérieur"). On peut répondre non, car le malade qui souffre d'autoscopie voit son double à partir de son propre corps alors que Jeanne, qui ne souffre d'aucun trouble psychologique, voit son propre corps à partir d'une conscience-énergie située hors de son corps C'est l'inverse. Le champ de conscience s'est déplacé, il n'est plus dans le corps physique, mais dans l'autre corps, plus subtil. C'est ce qu'affirme le Dr Nils O'Jacobson dans son ouvrage "La vie après la mort, expériences parapsychologiques et mystiques": "Une expérience de rêve lucide n'est pas un symptôme de maladie. Ce phénomène se manifeste en général chez des personnes psychiquement équilibrées". 

    A remarquer que des chercheurs comme Noyes et Kletti ont étudié des phénomènes d'autoscopie ou similaires et noté qu'elle pouvait être liée à des moyens de défense émotionnelles contre l'idée de disparition, favorables à la survie. Noël Hunter, lui, remarque que ses souvenirs de cinéma sont liés à des expériences désagréables quand le danger de mort a été violent. Il faut souligner que l'autopsie n'est pas pathologique en elle-même et qu'elle se rencontre souvent parmi les "pouvoirs" des chamans capables de voir profondément leur organisme et d'en discerner les troubles et de diagnostiquer les maladies. 

    Autres liens: 

    http://joelle.maurel.pagesperso-orange.fr/articlespdf/imaginaire/imaginaldimtranscendante.pdf

     

    - Le corps astral (Pages 111 à 113)

    ophoemon.blogspot.fr! la constitution occulte de l'homme

    Jeanne Guesné n'emploie pas l'expression , mais cette séparation du corps physique et de la conscience est souvent appelée projection astrale. Cela implique l'idée qu'en dehors du plan physique il existe d'autres plans où la "substance" n'est pas de même nature. Le corps physique est visible par nos sens, alors que les autres corps (le corps éthérique (immédiatement après le corps physique et avant le corps astral, selon certains auteurs)le corps astral et le corps spirituel) ne le sont pas. La mort serait la séparation définitive du physique et du corps astral. Et plus on serait entraîné, plus la mort serait aisée, simple passage auquel on se serait habitué, de son vivant, l'autre corps trouvant naturellement son existence dans l'autre monde. Difficile à expérimenter! ...

    Voyons ce que dit Héléna Blavatsky, la fondatrice de la théosophie, de ces différents "principes" qui constituent l'homme: "Ne vous imaginez pas, parce que l'homme est appelé le septénaire, qu'il soit composé de sept entités, ou autant de peaux à enlever comme des pelures d'oignon. Les principes sont tout simplement des aspects et des états de conscience. Il n'y a qu'un seul homme réel qui dure d'un bout à l'autre du cycle de vie qui est immortel dans son essence, sinon dans sa forme: et c'est Manas, l'homme mental ou conscience incarnée. L'objection soulevée les matérialistes, qui nient qu'il soit possible que le mental et la conscience agissent sans la matière, est sans valeur pour nous. Nous ne nions pas la justesse de leur argument, mais nous demandons simplement à nos adversaires "connaissez-vous tous les états de la matière, vous qui jusqu'à présent n'en n'avez connu que trois?"? Sur ce point, la science est certainement amenée à évoluer dans les prochaines années avec de nouveaux paradigmes

    Des expériences ont été menées pour connaître le poids de ce "double" en état de décorporation par Raymond Réant, dans son cours de parapsychologie du 16 avril 1983 où il s'est livré à une expérience de pesée du corps bioplasmique dit contracté, c'est à dire du couple corps astral-esprit pour constater que la mort correspondrait à une perte de poids d'une vingtaine de grammes. Difficile de vérifier car le double ne se pose pas facilement sur le plateau d'une balance! Aucune tentative pour comprendre la vie et l'après-vie n'est a exclure et ces expériences demanderaient à être vérifiées... Après tout, dans l'ancienne Egypte, Anubis pesait bien les âmes.! On y voit Thot déclarer en se tournant vers Osiris: "Il a été pesé dans la balance. Son coeur est juste car il n'est pas plus lourd qu'une plume".

    http://thot77.chez-alice.fr/passions/egypte/la%20pesee%20de%20l'ame.htm: La pesée de l'âme

    - Le corps et son double énergétique. 


    Pour le Dr Milan Ryzl, voir son double est une manifestation subjective de clairvoyance pour laquelle il inventa le terme de "clairvoyance en mouvement" et en étudia les manifestations parapsychologiques. En 1976, il s'est fait connaître en France par un livre au titre provoquant: "Jésus, phénomène para psychologique?" Pour lui, celui qui dit s'être dédoublé est victime de sa fantaisie ou victime de suggestions imposées (par hypnose par exemple), ou bien manifeste des dons de clairvoyance. Son récit de dédoublement n'est donc pas à considérer comme une réalité, même s'il possède des facultés "ESP - extra-sensorielles de perception". 

    Un des moyens d''étudier les sorties hors du corps est l'électro-encéphalogramme (EEG). C'est le point de départ des recherches du Dr Charles Tart, qui étudia en particulier l'homme d'affaires Robert Monroë. Celui-ci affirme, comme Jeanne, sortir de son corps à volonté, dans le récit "Journeys out of the body (voir en .pdf)L'EEG montre qu'il n'est pas en état de rêve et pas non plus en état d'éveil. Son cerveau émettant des ondes alpha, ses muscles étant en état d'atonie, il est plutôt dans un état proche de la méditation. Monroë l'a appelé "Mind Eve - Body endormi". Le Dr Tart a entrepris des expériences du même genre avec un autre sujet, féminin, qui a réussi à lire correctement des chiffres placés au hasard sur une étagère enfermée dans une pièce voisine. Mais toutes ces expériences ne prouvent pas avec certitude que qu'il y a un phénomène de déplacement du corps astral ou de télépathie, même s'ils ont une étroite parenté. 

    [A voir l'article du Dr Charles Tart: A Psychophysiological Study of Out-of-the-Body Experiences in a Selected Subject   https://s3.amazonaws.com/cttart/articles/april2013articles/Psychophysiological+Study+of+Out+of+The+Body+Experiences+in+a+Selected+Subject+(2).pdf

    Ainsi que le livre du physicien Russel Targ et du psychologue Keith Harary: l'énergie et l'esprit (Ils font le point sur les expériences qu'il mènent au SRI (Stanford Research Institute) en Californie, concernant la vision à distance, la télépathie et la prémonition. Ils évoquent aussi leurs rencontres avec des spécialistes d'Union soviétique, qui s'intéressent notamment aux phénomènes d'influence mentale]

    https://www.inrees.com/articles/Vers-une-Science-humble-et-une-Spiritualite-universelle/::  (2010-Vers une science et une spiritualité universelle ? Le Dr Paul Bernstein, professeur en sciences sociales, présenta ce livre du psychologue américain Charles Tart : 

    « Le spirituel est-il réel ? »)


    De nombreuses autres expériences ont été menées sur les "sorties hors du corps". Citons  le Dr Karlis Osis qui tenta de vérifier si le conscient quittait réellement le corps sur un sujet particulièrement doué, Ingo Swann. A la suite d'une anesthésie, Ingo eut la certitude qu'il pouvait se dédoubler à volonté et commença à voyager n'importe quand et n'importe où. Le but des expériences d'Osis était de de faire décrire par Ingo et de façon précise des objets cachés, alors que les descriptions à distance par clairvoyance sont rarement précises. Le but était de démontrer, si les descriptions étaient exactes, que c'était bien le double d'Ingo qui avait réussi à obtenir ces renseignements. On calcula que la probabilité d'un résultat dû au hasard était de 1/40 000. Or les tests furent positifs, Ingo faisait de telles descriptions que seule l'hypothèse d'une "excursion psychique" pouvait être retenue. A noter que Ingo Swann a été pendant dix ans le formateur des voyants de la CIA et des services de renseignements de la Défense américaine. Il a entraîné pour le projet Star Gate des équipes militaires à “voir” à distance des installations soviétiques et des organisations terroristes. Certaines expériences tentent de montrer que le double d'un sujet psi se déplacerait dans une pièce fermée voisine, comme celle du Dr Robert Morris ( an experimental approach to the survival problem ). Si ces expériences réussissaient on pourrait avoir la certitude que ces sujets peuvent dissocier leur esprit et se trouver en deux endroits à la fois et que la réalité de la projection astrale serait certaine et cela étayerait la théorie de la survie selon laquelle quelque chose quitte le corps au moment de la mort et survit au mourant. Pour le moment, il n'existe pas de preuve acceptée par la communauté scientifique quant à la possibilité d'un « voyage astral ». Mais pour ceux qui sont, comme Jeanne Guesné, familiers de ces sorties hors du corps, la réalité du corps astral est amplement prouvée. Pour le biologiste  Lyall Watson  "la projection astrale n'exige qu"un seul article de foi: croire que nous sommes deux en un; qu'il a donc le système somatique et un autre, que ce second système est habituellement rattaché au corps mais qu'il a la possibilité de le quitter dans certaines circonstances, de sorte qu'il peut arriver que nous soyons en deux endroits à la fois". Le Dr Watson reconnaît que ses propres tentatives accréditent cette idée mais qu'il n'a pu démontrer de manière irréfutable son existence. Et comme il est biologiste, il a recherché dans les sciences naturelles ce qui pourrait s'apparenter ce double astral. Les travaux de Harold Saxton Burr montrent que les animaux, les plantes et l'homme possèdent un champ (électrique) mesurable, qu'on pourrait champ vital et que ce champ se sépare de sa source au moment de la mort. Voir sur le site: http://autre.realite.pagesperso-orange.fr/MatvivLumim.htm::

    [1.3.1. Couplage électromagnétique et lumière immanente

    1.3.2. Champ L(life) de Burr et lumière immanente 

    1.3.3. "Chakras", "corps électrique" et lumière immanente 

    1.3.4. "Corps électrique" et champs morphogénétiques]

    Selon R. et B.Dutheil (ibid-page 58): "Il semble que le champ de Burr réponde assez bien à la définition de champ morphi-que de Sheldrake et à l'idée qu'il existe quelque part un champ originel, qui est reproduit par résonance morphique et aboutit à des formes particulières, propres à chaque espèce animale,végétale ou humaine". Et (page 60) : " Le Champ L préexiste à la naissance de l'individu". 

    Ces expériences n'ont toutefois pas été tentées sur l'homme au moment de la mort clinique. Si on postule que le corps astral, le double, est un système énergétique capables d'émettre des ondes (électromagnétiques par exemple), rien ne s'oppose à ce qu'il se sépare de sa source, le corps physique et poursuivent une existence indépendante. Mais cela reste une hypothèse.


    - L'énergie lumineuse, support de la survie?

    Il y tant de chose à dire et évoquer à propos du chapitre "l'état hors du corps" du livre de Helène Renard... J'ai à peine pu évoquer "l'aura". On peut constater que cette étude des témoignages et des expériences hors du corps a conduit Hélène Renard à des réflexions qui aboutissent à envisager l'hypothèse de l'après-vie. Même si cette hypothèse ne peut être prouvée avec certitude, il semble bien que le corps humain soit entouré d'un autre corps, une copie invisible de lui-même, non perceptible par nos sens habituels, mais "expérimentable" dans des états de conscience différents. Et si la conscience possède cette faculté de se détacher de l'enveloppe charnelle, alors l'hypothèse qu'elle puisse survivre à la destruction du corps n'est pas à exclure. Elle peut, abandonnant le corps à la décomposition, poursuivre son cheminement propre. Mais cette conscience, pour assurer sa survie, a besoin d'un support matériel qui serait, on l'a dit, une forme d'énergie dont la nature reste à déterminer. En recherchant sur wikipedia, on trouve: "L'ésotérisme occidental et certaines traditions religieuses orientales évoquent l'existence de corps subtils ou corps psychiques, « enveloppes suprasensibles » non perceptibles par les organes sensoriels humains. Certaines personnes dotées de capacités de perceptions extra-sensorielles disent « voir » ces corps subtils et décrypter les informations qu'ils contiennent. Il existerait un certain nombre de « corps subtils » : corps éthériquecorps astral, corps causal, enveloppes-écho, etc, leur nombre et leurs dénominations variant d'une école à l'autre et n'ayant pas toujours la même signification. Certains corps subtils seraient également le siège de « centres subtils » comme les chakras, le centre Hara, la kundalinî, et parcourus par des courants d' « énergie » correspondant à leur nature, comme les nâdî du yoga ou les méridiens en acupuncture. Ces corps sont parfois considérés comme les éléments d'un septénaire quand on y inclut le corps matériel. La notion de corps subtils et d'énergie subtile n'est pas scientifiquement reconnue en Occident. La médecine traditionnelle chinoise et particulièrement l'acupuncture sont cependant fondées sur l'hypothèse de leur existence. Le parapsychologue Rupert Sheldrake postule l'existence de champs morphiques ou morphogéniques qui se rapprochent de la définition des corps subtils1." (voir à ce sujet: systèmes d'énergie subtils dans le corps,   corps subtils et le champ énergétique humain,     différents corps d'énergie). Hélène Renard pensait que l'écoute des hypothèses d'un chercheur comme Etienne Guillé serait dans les dix prochaines années celui qui ouvrirait des perspectives fabuleuses sur les différents niveaux énergétiques de la vie. Il a écrit sa théorie dans "l'alchimie de la vie"  en 1984 et a proposé un nouveau mode de lecture de l'information génétique. Ses recherches portent essentiellement sur la molécule d'ADN. "L'organisme vivant agit comme un collecteur et un émetteur d'ondes". Il y a des "supports vibratoires" qui sont récepteurs d'une " énergie vibratoire " spécifique "l’ensemble des caractéristiques de ces énergies vibratoires permet de définir ce qu’est un niveau de conscience. Et l’étude de ces niveaux nous montre que nous n’utilisons qu’une infime partie de nos potentialités. Là est la possibilité d’une mutation spirituelle." La vie est alors envisagée comme un échange incessant d'énergies vibratoires par des supports vibratoires... Alors la vie ne cesse pas car l'énergie ne peut pas mourir. Et la part de nous qui survit sera de forme énergétique. Cela pourrait expliquer l'apparition "d'êtres de lumière" aux mourants. Car la lumière est énergie. 

     

    - Epilogue.

    Ce article 3, consacré aux "sorties du corps" a largement évoqué.Jeanne Guesné et ses  leçons de Sagesse dont la véracité et la sincérité des récits semblent acquises pour Hélène Renard.

    Y a t-il une vie après la mort? Tous, nous "mourrons d'envie de connaître la réponse à cette question dont les hommes débattent depuis des siècles. La réponse  en est toujoiurs au même point, au "point mort" alors qu'il n'en n'est pas de plus fondamentale, puisqu'elle détermine le sens  de la vie humaine. Et c'est la "mort dans l'âme" qu'il faut bien avouer notre impuissance, nul n'a encore pu donner des preuves de la vie post-mortem. Ces preuves on les réclame aujourd'hui parce que les croyances s'effritent, les certitudes vacillent.

    L'attitude scientifique, vouloir des phénomènes démontrables, répétitifs et mesurables, est inadéquate, mais cela n'empêche pas de mener des expériences et des recherches sur des états-limite comme les EMI.
    Mais il existe une autre catégories de preuves, non probantes pour les scientifiques, mais qui est quasiment la seule que l'on puisse avancer pour étudier l'après-vie: les preuves subjectives. Celui qui est persuadé dans sa conviction profonde qu'il y a une forme de vie après la disparition du corps physique, n'a nul besoin de preuve objective. Son expérience individuelle lui tient lieu de preuve.
         *C'est le cas de Jeanne Guesné et de beaucoup de ceux que nous avons "rencontrés" dans cet article et dans les sites qui évoquent nos différents corps d'énergie ou  chez Rupert Sheldrake qui postule l'existence de champs morphiques.

         *Par contre, il est regrettable que certaines personnes aient dérivé vers des aspects sectaires. C'est le cas semble t-il d'Etienne Guillé dont Hélène Renard pensait que l'écoute de ses hypothèses ouvrirait dans les dix prochaines années des perspectives fabuleuses. Mais en 2015, il fit les gros titres de l'actualité: "Le gourou d'une secte mis en examen sévit encore à Paris".

    L'après-vie telle que Jeanne Guesné nous la fait partager restera peut-être pour longtemps un mystère mais on évoque de plus en plus une énergie dans les sites qui parlent de spiritualité: systèmes d'énergie subtils dans le corps,  corps subtils et le champ énergétique humain,  différents corps d'énergie...  Dans bioenergetique.com, il est écrit: "Il n'y a PAS de conflit entre Science et Spiritualité. La Spiritualité est recherche de compréhension, tout comme la Science  La spiritualité demande d'expérimenter pour comprendre  tout comme la Science. La spiritualité EST une compréhension scientifique de l'être humain, de son corps et de l'Univers. TOUT EST ENERGIE, TOUT VIT, TOUT COMMUNIQUE. Selon la théorie des cordes, la plus récente des théories concernant l'Univers Brian Greene explique: Un univers en 11 dimensions. Un Univers élégant composé entièrement de la musique des cordes. Tout dans l'Univers, de la particule la plus infime à l'étoile la plus éloignée, est fait d'un même ingrédient: des brins d'énergie vibrant incroyablement petits appelés des cordes. Elles vibrent selon une multitude de modes différents constituant ainsi tous les éléments de la nature. En d'autres termes l'Univers est comme une formidable symphonie cosmique résonnant de toutes les notes que peuvent produire les vibrations de ces petits brins d'énergie".

     

     

    Liens: 

    http://autre.realite.pagesperso-orange.fr/:: Ce site postule l'existence d'une Autre Réalité co-extensive à notre univers. Il comporte quatre parties.

    1. La première partie s'intitule "Pressentiments de l'Autre Réalité" et s'appuie sur les écrits de quelques auteurs, pour la plupart scientifiques. Elle conduit à une vue de synthèse de l'homme comme appartenant à ces deux réalités. Cependant, ce ne sont que des présomptions et non des preuves que j'avance ; et je serais intéressé de connaître l'opinion de chercheurs plus compétents que moi sur ces propositions.

    2. La seconde partie s'appuie sur la vue de synthèse de l'homme pour proposer une "interprétation" des phénomènes parapsychologiques ; et je sollicite également ici l'avis des chercheurs sur ces propositions.

    3. La troisième partie présente tout d'abord un résumé du livre d'Eric Julien "La Science des Extraterrestres" aux Editions JMG, qui expose les principes et les implications de sa Relativité absolue.

    Ensuite, à partir du livre de J. Narby, " Le Serpent cosmique ", le site propose son intéressante hypothèse sur le rôle de l'ADN non génétiquement actif dans les " pratiques chamaniques ".

    Puis, tiré du livre du Dr D. Chopra, " Le corps quantique ", le site présente sa vision très originale d'une nouvelle médecine s'appuyant sur les savoirs de l'Ayur-Véda et plusieurs corrélations remarquables entre les conceptions védiques de l'Univers et l'Autre Réalité.

    Enfin, le dernier chapitre présente les aspects neurobiologiques du cerveau humain selon les vues de AR. Damasio dans son livre "Le sentiment même de soi", puis celles tout à fait étonnantes de A. Newberg et E. d'Aquili dans leur livre "WhyGod won't go away", concluant que le cerveau humain capte le monde spirituel, donc l'Autre Réalité.

    4. La quatrième partie présente la nouvelle vue de synthèse de l'homme, résumant les conclusions majeures auxquelles ont conduit l'élaboration du site. Il en résule une nouvelle compréhension de l'homme, qui rejoint celle présentée par D.Chopra dans son livre " Comment connaître Dieu " et s'éclaire des nouveaux concepts développés par Eric Julien.

    Six Annexes complètent cette réflexion. Les deux premières situent la démarche de l'Abandon Corporel en regard de l'Autre Réalité et de la Relativité Absolue. La troisième traite de la spiritualisation de la matière en Abandon Corporel, la quatrième explicite le concept de synchronicité, la cinquième présente des expériences spirituelles d'accès à la Réalité et la sixième propose des extraits du livre de Lytta Basset " Ce lien qui ne meurt jamais " qui entrent en résonance proche avec ma compréhension du monde divin.

     

    https://www.inrees.com/articles/Vers-une-Science-humble-et-une-Spiritualite-universelle/::  (2010-Vers une science et une spiritualité universelle ? Le Dr Paul Bernstein, professeur en sciences sociales, présenta ce livre du psychologue américain Charles Tart :
    « Le spirituel est-il réel ? ». Le Dr Bernstein s'est interrogé sur cette difficulté, pour le monde scientifique, d'accepter ces expériences, de les considérer comme sérieuses et susceptibles d'ouvrir d'autres champs d'investigation scientifique. Les méthodes employées pour ces expériences sont pourtant les mêmes, nous apprend-il, que celles utilisées pour d'autres phénomènes que les chercheurs acceptent sans difficulté. Les résultats sont scientifiquement équivalents, et parfois même supérieurs, à un grand nombre de phénomènes que la science accepte comme ayant été prouvés. Mais la question reste toujours la même : comment expliquer cela ? Avec la même réaction immuable : si je ne peux l'expliquer, je préfère dire que cela n'existe pas ! Cependant, les scientifiques sont d'abord des êtres humains et les diplômes universitaires, aussi prestigieux soient-ils, ne peuvent empêcher nos croyances de conditionner notre façon d'appréhender le monde, transformant parfois l'esprit scientifique en « scientisme » tel que défini par Charles Tart.) 


    Jacqueline BousquetJacqueline Bousquet biologiste d’avant-garde au CNRS: Jacqueline Bousquet s'appuie sur les travaux du mathématicien Emile Pinel qu'elle associe habilement à la Kabbale et à la mécanique quantique, sans oublier la "Divine Matrice" qu'elle explique avoir emprunté à Greg Bradden.Son interprétation de certains passages des écritures bibliques est passionnant.

    Elle explique pourquoi, nous vivons dans un "monde mental d'illusions" dominé par notre égo qui nous fait tourner en rond et reproduire inlassablement les mêmes schémas de pensée.

    La comparaison avec les outils du sculpteurs est une image parlante: Le burin représente l'intellect et le marteau est en analogie avec le coeur. Autrement dit, ils sont inséparables de par leur complémentarité et pourtant, certains d'entre nous n'en n'utilisons qu'un des deux. Jacqueline applique cette métaphore aux "jeunes des banlieues" qui n'ont pas pu se forger un burin par manque d'éducation et donnent par conséquent des coups de marteaux un peu partout, et sans logique !

    Elle rappelle à notre bon souvenir que notre véritable réalité est un "champ d'infor-mations" et réaffirme que toute forme de matière n'est que l'effet des champs.

    http://newsoftomorrow.org/science/nouvellephysique/dr-therese-brosse-la-conscience-energie-structure-de-lhomme-et-de-lunivers-extraits::Dr Thérèse Brosse – La « conscience-énergie », structure de l’homme et de l’univers – Extraits

    http://www.reiki-toulouse.net/archives/2012/05/12/22970921.html: Les différents corps d'énergie

    http://www.2012un-nouveau-paradigme.com/article-la-theorie-du-dedoublement-122882224.html:: Jean-Pierre Garnier-Malet est l'auteur de la fameuse "Théorie du Dédoublement"

    https://monblogdereflexions.blogspot.fr/2018/05/la-theorie-du-dedoublement-la-theorie.html:: La Théorie du Dédoublement citée dans mon blog

    http://la.vie.en.soi.over-blog.com/2015/04/pourquoi-l-espace-le-temps-la-vie-pourquoi-un-dedoublement.html:: la théorie du dédoublement dans "la.vie.en.soi.over-blog.com

     http://elishean-portesdutemps.com/methode-pour-voir-laura-linterpreter-et-lharmoniser/

    http://www.macval.fr/IMG/pdf/journee-etude_STEPHANE_LEGER_OK.pdf:: le peintre robert morris ou l'identité en question

    http://www.elishean.fr/le-processus-de-la-transition-et-les-premieres-phases-de-lapres-vie-1ere-partie/:: le processus de transition et les premières phases de l'après-vie

    https://www.lateledelilou.com/L-Holomatiere-La-conscience-quantique-et-l-au-dela-Emmanuel-Ransford_a1129.html:: L'HOLOMATIÈRE, LA CONSCIENCE QUANTIQUE ET L'AU-DELÀ - EMMANUEL RANSFORD

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=sNSNe2OjLmk (Cet homme est mort , il est revenu NDE - EMI - VF)

    https://monblogdereflexions.blogspot.fr/2018/05/faites-cet-exercice-pour-voir-votre-aura.html#.Wu8ykYiWSWt Faîtes cet exercice pour voir votre Aura!

     

    Autres liens: http://belletmaurice.blogspot.fr/:: Maurice Bellet: Écrivain et amant de tous les êtres humains. Son projet Aimer l’être humain, le parler, l’écrire, le rencontrer, le comprendre jusque dans ses ultimes complexités.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Bellet:: La Longue veille : 1934-2002, Desclée de Brouwer, 2002  Un Trajet vers l’essentiel, Seuil, 2004 Spiritualité et théologie Naissance de Dieu, Desclée De Brouwer, 1975 Le Dieu pervers, Desclée de Brouwer, 1979, 1998 La Voie, Desclée de Brouwer, 2000 (réédition) Christ, Desclée, 1990 L’Amour déchiré, Desclée de Brouwer, 2000 La Quatrième hypothèse: Sur l’avenir du christianisme, Desclée de Brouwer, 2001 La traversée de l’en-bas, Bayard, 2005 Le Dieu sauvage, Bayard, 2007 Dieu, personne ne l'a jamais vu, Albin Michel, 2008 Minuscule traité acide de spiritualité, Bayard, 2010 Translation. Croyants (ou non), passons ailleurs pour tout sauver, Bayard, 2011 Si je dis CREDO, Bayard, 2012 Psychanalyse Foi et psychanalyse, Desclée de Brouwer, 1975 Dire ou la vérité improvisée, Desclée de Brouwer, 1990 L’Écoute, Desclée de Brouwer, 1999 Économie La Seconde humanité : De l’impasse majeure de ce que nous appelons l’économie, Desclée de Brouwer, 1993 Le Sauvage indigné, Desclée de Brouwer, 1998 Invitation : Plaidoyer pour la gratuité et l’abstinence, Bayard, 2003 L'avenir du communisme, Bayard, 2013 Essais Le Lieu du combat, Desclée, 1976

     

     






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